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jean-paul ii

  • Vive l'euthanasie !

    Je voudrais dire ici, en peu de mots, pourquoi il est logique pour un chrétien de proclamer : "Vive l'euthanasie !"

    Tout d'abord il me faut revenir sur le propos grotesque, pour ne pas dire ubuesque, du pape Jean-Paul II, mettant sur le même plan l'avortement et l'euthanasie !? Il traduit l'ignorance radicale des lois de l'économie. L'avortement de masse, pratique typiquement occidentale (industrielle et capitaliste), ne saurait être mis sur le même plan que l'euthanasie : la vie d'un enfant potentiel n'a certainement pas la même valeur économique que celle d'un vieillard agonisant.

    Il est important de noter ici le défi lancé par Jean-Paul II à la raison naturelle, c'est-à-dire au bon sens paysan - tout en relevant au passage que le consentement à l'avortement de masse révèle un aspect fondamental du capitalisme : c'est une économie mystique, une "culture de mort". Un chrétien ne saurait se soumettre au capitalisme pour cette raison qu'il est une religion de morts-vivants.

    (...)

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  • Fornication catholique

    Le péché de fornication est la pire chose dont on puisse accuser un chrétien. La colère du Christ Jésus est chaque fois déclenchée par elle contre ses disciples ou les Juifs, tandis que Jésus n'a pas de réaction en face du blasphème des païens.

    Le clergé romain est le principal responsable de l'occultation de ce péché contre l'esprit de dieu, afin de retarder l'apocalypse pour le compte de la bête de la terre. En faisant croire que l'on peut prévenir la fornication par la morale sexuelle, alors que la fornication EST la morale sexuelle.

    Idiot utile, le "père" Alain de La Morandais (tu n'appelleras "père" que ton dieu et ton dieu seul, dit l'écriture sainte), est convoqué par les chaînes de propagande capitaliste, télévision ou radio, dès qu'il s'agit de fournir une explication aux paroles de l'évêque de Rome, son chef, en matière de morale catholique. Les authentiques chrétiens n'ont pas de chef et sont responsables de leur propre salut, et M. de la Morandais s'exprime au nom de son club de branleurs capitalistes, et en lui seul. De même quant un éditorialiste du "Figaro" a l'audace de se dire "chrétien", ne voyez-là qu'une manifestation de la ruse de Satan.

    Le divin La Morandais, prêt à toutes les galipettes pour cinq minutes dans la lumière des projecteurs, déclare à des centaines de milliers de Français, voire des millions, que "le plaisir sexuel est un don de dieu" (!) ; la preuve, il l'a lu dans un traité du pape Karol Wojtyla. Sans rire. Bien sûr le fromage et le pinard des moines sont un cadeau de dieu, à ce compte-là. Voilà comment on efface les paroles du Messie sur la faiblesse de la chair dans l'Eglise catholiques - exactement comme on vend des savonnettes à la télé. Spirituellement, il n'y a aucune différence entre ces deux propositions.

    Si j'avais dix-sept ans aujourd'hui, l'âge pas très sérieux où les sociétés totalitaires s'efforcent de maintenir leurs citoyens, je me convertirais sans attendre à l'islam, équivalent du catholicisme en moins femelle (comparez l'équipement du croisé chrétien aujourd'hui, et celui du djihadiste musulman). Et pourquoi ça ? Parce que la violence est une source immense de plaisir, et que ce plaisir vient de dieu, disent les crétins, en trempant leur biscuit dans une tasse de thé.

    Dix-sept ans est sans doute l'âge mental de M. La Morandais, car son idée du plaisir traduit cet âge, exactement comme les types de dix-sept ans appellent "amour" le coït, ce qui est une manière de le diviniser, à un point jusqu'où le paganisme n'a pas osé aller. Petit Roméo va en enfer guidé par un prêtre, nous montre Shakespeare, et cette leçon-là vaut soixante dix-sept fois sept fois les babils de La Morandais et du pape Wojtyla à l'attention des jeunes paroissiennes en fleur. 

  • Apostasie de Jean-Paul II

    Je précise dans ma précédente note le cadre général de l'apostasie catholique romaine, c'est-à-dire comment un message universel, sous le prétexte de la tradition ou de l'anthropologie, a été transformé peu à peu en une sorte d'insane théorie de la relativité affublée de l'étiquette chrétienne.

    Cette transposition subversive du message évangélique dans le domaine social s'accompagne du blanchiment de la chair, domaine dans lequel le pape Jean-Paul II se spécialisa, cela même alors que les saintes écritures désignent cette opération de blanchiment comme le péché de fornication. On comprend que l'abstinence sexuelle de Karol Wojtyla n'est pas ici en cause, bien que sa théologie subversive ne soit pas complètement étrangère aux débordements criminels de son clergé et du sacerdoce catholique romain ésotérique. Cette opération évoque aussi irrésistiblement les pharisiens, accusé par le Messie d'être des "sépulcres blanchis", expression significative de la trahison par le clergé juif du sens eschatologique de la loi de la Moïse.

    - Dans le "Figaro" du 27 avril 2014, publication financée comme on le sait par un industriel de l'armement, J.-M. Guénois consacre un article à Yves Semen (!), apologiste de la "théologie du corps" de Jean-Paul II ; la caractéristique essentielle de cette théologie est d'être un tissu de spéculations philosophiques entièrement dépourvu de rapport avec les évangiles. J.-M. Guénois parie apparemment sur l'ignorance complète des lecteurs de son journal subventionné de tout ce qui ne relève pas des mécanismes boursiers. Ceux-ci requièrent d'ailleurs un manuel de la branlette ou du libre-échangisme catholique romain. On peut compter sur le nouveau pape, plus progressiste, pour la rédiger.

    Il faut toute l'extraordinaire mauvaise foi et le pharisaïsme de cet Yves Semen pour prétendre que la charité chrétienne peut être mêlée au coït. C'est une ignominie que de le prétendre, comparable à l'argument capitaliste de la "libération sexuelle". Aucune religion païenne n'est aussi barbare et sournoise.

    "(...) Karol Wojtyla est un philosophe personnaliste avant d'être théologien. Pour lui, la "personne" est vraiment faite pour se donner. En se donnant, elle se "trouve" et se rencontre là dans son bonheur. Voilà sa grande idée." Y. S.

    On flirte ici avec la bêtise absolue. D'abord parce que le christianisme s'oppose radicalement à toute philosophie personnaliste, c'est-à-dire à la théorie de l'accomplissement social de l'individu, ensuite parce que le "don physique sexuel" n'a bien sûr rien de libre et de gratuit - il n'a rien d'un don au sens chrétien.

    "Et voilà que s'écroulent des siècles d'une théologie catholique du soupçon vis-à-vis de la chair." ajoute J.-M. Guénois. On peut parler d'un soupçon dans la Genèse vis-à-vis de la femme ; on peut parler de l'avertissement du christ Jésus contre la chair. "La théologie catholique du soupçon vis-à-vis de la chair" est une locution qui ne veut rien dire, entièrement dépourvue de sens historique. Sans doute le journaliste fait-il la confusion avec la distinction opérée entre le corps et l'âme par certains clercs catholiques ; mais cette distinction n'a rien de théologique, ni rien de catholique - elle n'est qu'un écho de la philosophie de Platon.

    "Jean-Paul II professe une réconciliation historique de l'Eglise avec la sexualité." Y.S.

    Le propos est doublement grotesque ; d'abord parce que la spiritualité chrétienne exclut d'envisager la prédation sexuelle comme un mouvement spirituel, ensuite parce que, sur le plan social ou mondain étranger au christianisme, la sexualité dépend des conditions économiques, et non de la volonté de tel ou tel. La doctrine sociale de l'Eglise, c'est-à-dire la trahison du clergé, a donc évolué au cours des siècles depuis le moyen-âge au gré de l'évolution du capitalisme occidental. Le culte de la personnalité des papes, lui-même est typique de l'époque, et non du christianisme.

    A ce compte-là, le protestantisme peut-être présenté comme une théologie, plus moderne, du divorce chrétien, c'est-à-dire uniquement sous l'angle de sa vocation sociale, alors même que le principal intérêt de la théologie de Luther est de dénoncer le mensonge de la vocation sociale du christianisme.

    L'article du "Figaro" ne le mentionne pas, mais Jean-Paul II en osant la comparaison du mariage civil, d'essence païenne, et du mariage du Christ et de l'Eglise, a accompli un véritable attentat contre la parole divine, dont l'apôtre Paul dit qu'elle recèle ici un grand mystère apocalyptique.

  • Apostasie de Jean-Paul II

    Les évangiles excluent tout calcul social. La doctrine de Jean-Paul II est essentiellement sociale.

    En même temps les évangiles ne contraignent personne à faire le choix d'une existence antisociale tournée vers dieu. Au stade ultime, la doctrine catholique romaine de Jean-Paul II, la plus compatible avec les valeurs bourgeoises capitalistes, s'avère une contrainte exercée afin de mener une vie sociale et trouver à cette vie un sens - par conséquent comme une négation du message évangélique. On ne peut donc manquer de juger cette tournure étrange. 

    D'une manière générale, le XXe siècle coïncide avec la substitution de l'anthropologie à la théologie, célébrée d'une part par la philosophie laïque athée comme le triomphe de la raison humaine, et d'autre part vantée par la propagande catholique romaine comme une sociologie chrétienne des plus raffinées. Les évangiles nous parlent de liberté, de vérité, d'amour, c'est-à-dire de dieu ; la doctrine catholique nous parle de l'homme et de l'institution catholique.

    La procédure de canonisation des papes, plus encore qu'une autre puisque l'évêque de Rome est la clef de voûte de l'institution romaine, trahit le caractère de culte providentiel du catholicisme romain, c'est-à-dire une conception de l'au-delà caractéristique du culte païen, imité par la République française lorsqu'elle procède au transfert des cendres de tel ou tel héros national au Panthéon, contredisant ainsi les slogans démocratiques.

  • Shakespeare contre T. More

    Avant de répondre à la question : pourquoi Shakespeare-Bacon a-t-il pris la peine de souligner l'ineptie de Thomas More ? je prends d'abord le temps de répondre à la mienne, de question : quel pontife romain a pu être assez stupide pour croire en la nécessité d'un saint patron de la politique et des politiciens ?thomas more,shakespeare,jean-paul ii,henri viii

    A vrai dire, je me doutais qu'il s'agissait de Jean-Paul II, dont les discours bizarres sont truffés de scories païennes, signalées à l'attention du grand public par le simple fait de se prosterner et baiser la terre des pays qu'il visitait, ce qui revient à peu près à confondre le Christ avec son tombeau.

    - Le simple lecteur des évangiles connaît Hérode et Ponce-Pilate, fameux politiciens dont l'Evangile nous dit qu'ils ont, pour le premier, tenté d'assassiner Jésus ; et que le second y est parvenu. Plus précisément, on peut voir que Hérode et Pilate incarnent deux modes de gouvernement ; le premier, tyrannique et appuyé sur le bon plaisir du souverain ; le second relevant en principe du droit. Il y a cette leçon dans l'Evangile que le droit accomplit l'iniquité au nom de la justice ; concrètement, le gouverneur romain ajoute à la brutalité de Hérode ou des prêtres juifs le cynisme.

    Cet exemple n'est pas passé inaperçu aux yeux de Shakespeare, issu d'un temps où le prétexte des "droits de l'homme" n'avait pas encore été inventé pour légitimer le crime d'Etat, mais où on convoquait carrément le Christ au service de sa cause. Cela avait au moins le mérite de rendre le décalage entre la parole et les mensonges partisans, criants.

    Or, précisément, la doctrine de Thomas More est une sorte de chaînon entre ces deux méthodes renégates, l'ancien droit chrétien de la guerre, et le nouveau.

    Une seule sentence de Jésus-Christ rend les bidouillages juridiques de T. More ou Jean-Paul II absurdes : "Mon royaume n'est pas de ce monde."

    La méthode de Shakespeare consiste à brosser un portrait de More plus véridique que celui des images pieuses de la légende dorée : physiquement courageux, faisant preuve d'humour, mais aussi capable de trahir sa promesse d'accorder la vie sauve à une bande de rebelles, contre leur reddition.

    On sent également une pointe d'ironie de la part de Shakespeare-Bacon vis-à-vis d'Erasme de Leyde. Ensuite Shakespeare montre le double échec de More ; outre l'ineptie de son utopie du point de vue chrétien qui condamne les nations, More est désavoué en tant que conseiller du prince, coincé dans une impasse qu'il avait lui-même tracée. Il y a certainement plus d'enseignement à tirer sur le pouvoir de Machiavel que de T. More indique Shakespeare à ses corréligionnaires.

    Par là où il avait péché, le compromis avec le monde, More a été puni. Voilà le sens de la pièce de Shakespeare, visionnaire en l'occurrence, puisque l'Eglise romaine est restée figée à peu près au même point où More est resté, et qu'elle semble prête à égrener le chapelet de ses vaines repentances à l'infini.

    +

    Quelques remarques concernant la gnose juridique du pape Jean-Paul II (Lettre apostolique en forme de "Motu proprio" pour la proclamation de saint Thomas More comme patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques), et même si c'est comme de la musique (autant pisser dans un violon), c'est-à-dire que les politiciens d'aujourd'hui s'en cognent complètement.

    "(...) De la vie et du martyre de saint Thomas More se dégage un message qui traverse les siècles et qui parle aux hommes de tous temps de la dignité inaliénable de la conscience, dans laquelle, comme le rappelle le Concile Vatican II, réside «le centre le plus secret de l’homme et le sanctuaire où il est seul avec Dieu dont la voix se fait entendre dans ce lieu le plus intime» (Gaudium et spes, n°16). Quand l’homme et la femme écoutent le rappel de la vérité, la conscience oriente avec sûreté leurs actes vers le bien. C’est précisément pour son témoignage de la primauté de la vérité sur le pouvoir, rendu jusqu’à l’effusion du sang, que saint Thomas More est vénéré comme exemple permanent de cohérence morale. Même en dehors de l’Église, particulièrement parmi ceux qui sont appelés à guider les destinées des peuples, sa figure est reconnue comme source d’inspiration pour une politique qui se donne comme fin suprême le service de la personne humaine."

    - La collaboration de T. More avec une institution étatique nécessairement contrainte de violer en permanence la "dignité inaliénable de la conscience" de ses sujets pour exister, est d'abord ici occultée.

    Qui dit que la principale cause du viol de la dignité inaltérable de la conscience humaine n'est pas justement le droit privé ou public ? Le christianisme ne le dit certainement pas.

    - Le salut en quoi le Christ invite à croire diffère du "bien public". Tellement que les chrétiens sont avertis qu'ils rencontreront toujours l'hostilité du monde.

    - T. More n'a pas défendu la vérité, mais son appartenance à l'ordre catholique romain et son droit, dont nulle trace ne figure dans les écritures saintes, pas plus que la notion de "cohérence morale", parfaitement absurde. La notion n'a aucun sens, quant à l'absurdité elle-même, elle permet de caractériser l'entreprise de T. More, puisque les chrétiens sont invités à ne pas servir deux maîtres, mais seulement la vérité, et que More s'était volontairement placé au service de l'Etat anglais ou de son représentant Henri VIII.

    - Est occultée également par ce beau discours la réalité historique d'une Eglise romaine intriguant pour le pouvoir temporel.

    - La "destinée des peuples" a-t-elle un autre but que l'enfer où nous sommes ? Rien, là encore, ne permet en s'appuyant sur l'Evangile de contempler paisiblement la destinée des peuples, ni de s'en remettre à leurs "guides", parmi lesquels nombre de personnages sanguinaires.

    - La phraséologie de Jean-Paul II contredit la réalité de la triste aventure de T. More, précurseur malgré lui de l'hypocrisie politique moderne.

    (Portrait de T. More)

     

     

  • Langue de bois de fer

    Tentative opportuniste d'un jeune crétin, François Huguenin, de blanchir Benoît XVI de l'accusation d'être un pape plein de préjugés en faveur du capitalisme et du libéralisme. "Opportuniste" car il s'agissait plutôt avant la crise de la part des démocrates-crétins de légitimer le capitalisme avec des arguments chrétiens, à la suite du R.P. Bruckberger : "Le capitalisme, c'est la vie." - ou des révérences de Jean Guitton en direction de la science polytechnique capitaliste.

    En admettant même que la crise ait pu révéler toute la hideur du capitalisme à de jeunes chrétiens qui l'ignoraient jusque-là, ignorant aussi le double avertissement messianique contre la politique et l'argent, il ne paraît pas que le pape a beaucoup changé son fusil d'épaule dans le laps.

    L'inanité des encycliques sociales qui se sont succédées depuis que Rome a eu l'idée de ce genre de bobard, le cynisme du "patronnat chrétien" enclin au féminisme pour des raisons salariales déguisées en humanisme, etc., etc., tout ça incite à regarder la dernière encyclique du pape comme une hypocrisie de plus. Qui plus est, le socialisme en tant qu'utopie politique n'est pas plus fondé sur le Nouveau Testament que le capitalisme ou l'écologie (derrière lubbie du primate des Gaules Mgr Barbarin).

    Marx, à qui le freluquet Huguenin ne risque pas de voler la palme de la contestation du capitalisme, sait parfaitement le danger plus sérieux que les socialistes font courir à l'humanisme véritable, en raison d'une aptitude particulière au jésuitisme dont les réactionnaires sont incapables (à tel point, on vient de le voir avec Sarko, qu'un réactionnaire une fois élu est obligé de se rallier à la langue de bois socialiste, au grand dam des cul-bénis sociaux-démocrates privés de leur outil de sidération favori.)

    (La récupération des deux derniers papes par la propagande du Pacte Atlantique, le faux-cul du "Figaro" Patrice de Plunkett inclusivement, cette récupération a été très largement consentie par les deux papes en question ; c'est ainsi que les Russes l'ont pris, et on ne peut pas leur donner tort sur ce point ; or la Russie a donné au cours des dernières années des signes de bellicisme moins grand que les Etats-Unis.

    Je cite l'ex-maire de Plancoët, commune bretonne, qui avait fait ériger une statue du pape Jean-Paul II en présence de l'agent de la CIA Alexandre Adler, propos afin de justifier l'implantation de caméras de surveillance dans sa commune : "Je ne suis pas chrétien, moi, quand on me frappe je rends oeil pour oeil, dent pour dent." pour saluer ce propos, car il montre qu'à défaut d'adhérer au pacifisme chrétien, au moins cet édile admirateur de Jean-Paul II en a eu vent.)

  • Demain la révolution ?

    On dit parfois d’untel qu’il “s’est dépensé sans compter” pour une cause qui le dépassait. Je crois qu’on peut dire ça de Marx ; son mariage brillant avec Jenny von Westphalen était pour Marx l’assurance d’une carrière à faire pâlir de jalousie un BHL, un Finkielkraut ou un Luc Ferry - plus sérieusement, d’une carrière à la hauteur de celle de Hegel, si Marx n’avait pas refusé le poste qu’on lui proposait à l’Université d’Iéna pour se consacrer librement à la révolution.
    Non pas une révolution “matérialiste”, comme certains béotiens le prétendent, mais une révolution spirituelle, bien que Marx fût un bon vivant aimant le vin, avec un côté “rabelaisien”, ça n’empêche ; au contraire, on sait où la spiritualité puritaine qui plaît tant aux bonnes femmes, mène.

    Les ravages de la mondialisation donnent aujourd’hui raison à Marx. N’est-il pas significatif que même le champion de l’immobilisme permanent, François Bayrou, se réfère aujourd’hui à Marx dans le Figaro ? Entre parenthèse il n’y a qu’un lecteur de ce canard décadent pour ne pas se rendre compte que Bayrou fait dire à peu près n’importe quoi à Marx, au gré de son ambition électorale ridicule.

    *

    On peut dire également de Mère Térésa de Calcutta, très politiquement incorrecte elle aussi comme Marx, qu’elle s’est dépensée sans compter. Contrairement à ce qu’a pu dire Jean-Paul II, sainte Thérèse de Lisieux n’est pas particulièrement “antijanséniste”. C’est bien plutôt Mère Térésa qui est une sainte “marxiste”, au point qu’elle a pu agir dans le sens des Évangiles pendant de nombreuses années, sans même avoir la foi ! Un tel “matérialisme” est si scandaleux pour les bourgeois que les démocrates-chrétiens ont tenté de l’occulter.

    *

    Maintenant quelle différence y a-t-il entre “se dépenser sans compter” et “se gaspiller” ? Dans ce domaine, non pas abstrait mais humain, Dieu seul est un juge équitable… Il semble cependant que Sarkozy fournisse un bon exemple de gaspillage ; le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’économise pas ses gesticulations et sa salive (On dirait une mise en scène vulgaire de Jérôme Savary), et qu’il ne nous épargne pas au passage.

  • Le mystère Benoît XVI

    Le mystère Benoît XVI s'épaissit encore… Un premier petit mystère entoure son élection : le candidat Joseph Ratzinger s'est en effet comporté en campagne comme s'il ne tenait pas à être élu pape. Il a tenu devant ses confrères un discours très "conservateur", au risque de déplaire à beaucoup d'électeurs…
    Bien sûr, on peut discuter mon interprétation et avancer que Ratzinger était tellement sûr d'être choisi qu'il a pu ainsi se permettre de délimiter franchement les contours de son action future…

    Dans l'Église, la controverse, la "disputatio" est permise, c'est même une vieille tradition. Tant qu'on ne remet pas en cause la légitimité du pouvoir en place… Les démocrates-chrétiens n'admettent pas ça en général ; sans doute parce qu'ils raisonnent en démocrates, ils ne conçoivent que la propagande pour tel ou tel parti.

    L'autre point mystérieux, c'est le voyage du pape en Turquie. On ne peut pas vraiment y voir la volonté d'effacer la "gaffe de Ratisbonne", l'exploitation faite par les médias d'une diatribe assez anodine d'un empereur byzantin contre l'islam, reprise dans la conférence du pape. En effet, le voyage du pape en Turquie était prévu avant.

    Alors qu'est-ce que le pape va chercher en Turquie ? S'il tombe sous les balles d'un tueur turc, comme son prédécesseur, cela compromettra le processus d'addition de la Turquie à l'Europe, bien évidemment. Au contraire, si le voyage se passe bien, que les apparences d'un dialogue respecteux, comme on dit, sont respectées entre Benoît XVI et le Premier ministre Erdogan, alors ce voyage contribuera à rendre cette politique d'addition de la Turquie moins difficile. Bref, c'est vraiment coton de deviner quelle est la politique du pape, à supposer qu'il en ait une.

    Ah, oui, il faut rappeler que l'assassin nationaliste turc de Jean-Paul II, Mehmet Ali Agça, était manipulé par les services secrets soviétiques, pour éviter que ça puisse servir d'argument aux laïcards et aux démocrates-chrétiens qui dissimulent leur combat pour leur petite religion derrière le combat contre l'islam.