Lepénisme
(Ill. de H.)
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L’arme fatale, l’argument ultime de justification du libéralisme, c’est la choa. On peut presque dire : la pierre angulaire. Qui n’est pas libéral, de gauche ou de droite, est automatiquement suspect d’antisémitisme, y compris s’il est Juif lui-même, comme Marx ou Simone Weil.
Rien de plus logique à ce que Nicolas Sarkozy, à court de propagande et vu que Carla Bruni manque un peu de fesses pour nous tenir en haleine bien longtemps, Nicolas Sarkozy se replie désormais sur ses "fondamentaux" : l’exploitation des crevés juifs de la choa. Et dire qu’à côté de ce cynisme bourgeois scandaleux, on ose flétrir le pacifisme passionné de Louis-Ferdinand Céline !
Dès le début de son ère, pour se distinguer de Le Pen dont il a repris le discours sécuritaire presque mot pour mot, avec le succès qu'on sait, Sarkozy a fait appel à la choa pour se distinguer du démon Le Pen et rassurer ainsi ses sponsors et la France bourgeoise sur ses véritables mobiles (Rappelons qu'Hitler aussi sut comment s'y prendre pour rassurer les oligarques allemands).
Issue de la choa, la propagande bourgeoise de Sarkozy retourne à la choa.
Sarkozy ou Glucksman, BHL, les bourgeois en général, pensent que les cadavres de la choa les protègeront éternellement, qu’ils dissimuleront toujours leurs petites ambitions néocolonialistes, empêcheront le tiers-monde d’accéder à une conscience politique révolutionnaire ? Superstitions bourgeoises que tout ça ! Qui l'antiracisme abuse-t-il encore en dehors des bobos téléspectateurs d'Arte ? Qui un esclave est-il le plus tenté d'écouter ? Les discours de Glucksman, de Kouchner, ou ceux d'Amadinejah ?
La presse démocrate-chrétienne n'est pas la seule à avoir soutenu inconditionnellement ou presque Nicolas Sarkozy au commencement. La presse féminine, "Elle" en tête, aussi, a facilement cédé au charme toc-toc ravageur du national-sarkozysme.
Les éditorialistes de "Elle" n'ont pas pris de gants pour faire avaler leurs bibis féministes à l'armada de niaises qui les lisent. Un peu comme cette grande figure du féminisme et de l'anticolonialisme : Christine Ockrent. La vulgarité machiste des clips de rappeurs friqués auxquels certains associent le Président ? "Cool ! Mégatendance les meufs, déserrez vos strings d'un cran..." "Et pourquoi toi aussi tu ne coucherais pas avec un beauf en 2008 ?"
Je suis prêt à parier que les démocrates-chrétiens et la presse féministe seront aussi les premiers à lâcher Nicolas Sarkozy lorsqu'il sera à poil. Comme cette féministe qui se réveille un dimanche matin avec la gueule de bois et un plouc dans son plumard. Victime de la mode.
Pourquoi s'abstient-on dans les familles catholiques françaises, pas seulement la mienne, de récompenser les enfants qui ont obtenu une bonne note en mathématiques ? Qui comprend ce petit fait en saura plus sur l'identité française et son évolution qu'un ministre assisté d'une batterie d'experts et de tests.
Rien de plus futile que les mathématiques. L'intérêt trop prononcé d'un enfant pour la bagatelle "mathématiques" sera source d'inquiétude pour sa mère, voire de désapprobation pour son père, dans une éducation humaniste. Ceux qui calculent le mieux sont aussi ceux qui trichent le mieux. Baudelaire et tous les adversaires du jansénisme pourraient ratifier cet adage.
Dans une école catholique idéale, on ne devrait pas "noter" les aptitudes en mathématiques. L'idée de note en soi, de classement, de bulletin, chère aux laïcs républicains nostalgiques, est porteuse de la décadence de l'Education nationale dont l'évolution vers l'uniformisation et le totalitarisme ne doit rien au hasard. Appliquée aux mathématiques, la notation est carrément absurde.
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Un mathématicienne sur un plateau de télévision qui dénonce les méfaits de la basse finance capitaliste, voilà qui paraît infirmer ma théorie humaniste. Seulement voilà, cette mathématicienne est une spécialiste des... probabilités. Elle est en outre chargée de la formation de jeunes crétins qui se préparent à trahir leur civilisation en devenant "traders" (à Paris-Dauphine ou dans ce genre d'élevage en batterie de petits veaux capitalistes).
Au lycée, j'ai été forcé de coudoyer une brochette d'apprentis-mathématiciens. Période qui coïncide avec ma croyance dans la théorie de Darwin. J'étais fasciné par le goût de cette bande de... pour le néant algébrique, les combinaisons de signes nuls. Je m'empresse de dire que j'étais largement surclassé dans tous les exercices. Sauf en "probabilités", car mes condisciples n'étaient pas capables de lire les énoncés, bien qu'ils fussent aussi abstraits que possible : <I>"Calculez quelle est la probabilité pour qu'un électeur du Front-National soit raciste."</I> (énoncé garanti authentique datant du milieu des années 90).
Qu’est-ce qu’un anti-américain primaire si ce n’est un de ces bobos de gauche qui diabolisent George Bush et lui font porter le chapeau de toute la ploutocratie yankie, rabaissant ainsi la politique et l’histoire au niveau de leur petites ambitions démocratiques ? Pas moins stupides que ces bobos de droite démocrates-chrétiens qui prennent George Bush pour le dernier rempart de la chrétienté, ou ce genre d’étronime sottise, preuve qu’on apprend les mêmes conneries anti-historiques à l’école chrétienne qu’à l’école laïque.
Un anti-américain primaire c'est aussi celui qui refuse d'admettre que le cinéma français est encore plus merdique que le cinéma yanki. En ce qui me concerne l'extrême ennui qui se dégage des navets de Claude Sautet, de Truffaut ou de Chabrol me rendent compréhensif vis-à-vis du beauf qui mate des séries yankies.
De la même manière, être anti-sarkozyste primaire consiste à dissimuler que Sarkozy n’est que l’ultime produit dérivé du système politico-médiatique. Il n’a pas inventé la console de jeu, c’est juste celui qui sait s’en servir le mieux. Les bobos de gauche le considèrent comme un ennemi, alors qu’ils sont les meilleurs alliés de sa propagande électorale populiste. Comme les Arabes de banlieue. À cette différence près qu’on ne peut pas reprocher à un sauvageon de ne pas avoir de conscience politique, si on a un tant soit peu le sens de l’ordre et de la hiérarchie.
Jacques Attali et sa bande d'experts polyvalents, c'est-à-dire ineptes, ont vite fait l'unanimité contre eux. Provoquer des grèves "par anticipation", voilà toute la science-fiction de Jacques Attali au service de la France. Et ce n'est pas fini ; la morgue invincible de Jacques Attali va le pousser à continuer d'égrener son chapelet de gags dans les médias.
Son rapport souffre, nous dit l'X, de ne pas avoir été lu dans son intégralité. Sauf que pour prendre au sérieux un rapport qui ne l'est manifestement pas (la pompeuse référence à Turgot suffit), il faudrait être sacrément con.
Plus subtilement, Mitterrand qui avait manifestement du temps à perdre disait qu'il était le seul à pouvoir distinguer parmi les trois-cent idées/jour d'Attali celle qui était la bonne. Sarkozy, lui, préfère se désennuyer à Eurodisney. De Pif-Gadget à Mickey Maousse.
La meilleure blague d'Attali depuis longtemps, selon moi, c'est : <I>"Les droits du livre serviront à combler une partie du déficit."</I> Du micro-crédit au micro-financement. Et si Attali n'avait pas une seule et même idée, pas très originale, qu'il dilue à l'infini ? Une sorte d'homéopathe avec un vocabulaire de rebouteux.
D'ici que Jacques Attali se dise victime d'un complot antisémite, une sorte de nouveau capitaine Dreyfus qu'on veut envoyer au diable, il n'y a qu'un pas. Le culot, comme les idées, les polytechniciens n'en manquent pas.
Pour vous faire un dessin, si les pous avaient figure humaine, ils ressembleraient à Yann Moix. En effet, la recette : philosémitisme + pauvre enfant victime de son bourreau de père + voyeurisme sexuel + mysticisme démocrate-chrétien + cinéma = succès garanti, prix Goncourt voire Palme d'or à Cannes (Au pire, Yann Moix peut espérer être embauché par Franz-Olivier Giesbert pour tenir une chronique dans Le Point lorsque Patrick Besson partira à la retraite.)
Ce savant calcul, ce "nombre d'or", Yann Moix ne l'a pas inventé, il l'a simplement pompé et il s'y cramponne comme un quaker à sa Bible, comme Jacques Attali à ses gadgets de polytechnicien.
Après tout pourquoi un diplômé de Sup. de co. Reims n'aurait pas le droit de faire une carrière d'artiste ? On est en démocratie, oui ou bordel de merde ? (pour causer comme Céline interprété par Moix).
Du mépris on passe vite à la pitié. D'autant plus lorsque ce Moix est suivi d'un Dominique de Villepin, aussi étranger à l'art, à la poésie, à l'histoire, que l'art, l'histoire et la poésie sont étrangers aux discours soporifiques de Dominique de Villepin. On a envie de dire à Dominique de Villepin, cet espèce de lévrier politique : "Fais le beau et ta gueule !"
Au moins Moix a l'excuse de sortir de Sup. de co. Reims et d'affronter un marché de l'emploi déprimé.
Qu'un jeune vicaire démocrate-chrétien dans son sermon puisse faire référence à Nitche comme ce matin, voilà qui en dit long sur l'ultra-ringardise de l'Eglise de France et de son clergé, son évolutionnisme, sa soumission aux dogmes bourgeois.
Michel Onfray a beau prendre la posture du philosophe anticlérical, afin de mieux passer à la télé, c'est un pur élève de l'école et de la morale démocrate-chrétienne. Un curé démocrate-chrétien, voilà ce qu'est Michel Onfray exactement, en plus ambitieux, avec une "volonté de puissance" plus grande. Qu'est-ce qui sépare Onfray d'un autre curé libéral ambitieux tel l'abbé La Morandais, par exemple ? Je ne vois pas. Mêmes valeurs démocratiques dépassées, même hédonisme petit-bourgeois ennuyeux. Des marionnettes qui se croient libres parce que leurs livres font un tabac dans les supermarchés, et que Guillaume Durand ou Marc-Olivier Fogiel les admirent.
L'Eglise, traditionnellement, s'est montrée conciliante avec le paganisme des champs, qui a donné La Fontaine ou La Bruyère (qui influence Marx également), voire Rousseau. Mais le néopaganisme des villes, celui de Nitche, cet espèce de Virgile de parc d'attraction, dépasse les bornes de la raison. Avec le même ridicule que ces bobos qui retournent à la Nature et n'ont pas encore mis les pieds dans gadoue qu'ils vous donnent déjà des leçons de science-naturelle. Ou que Philippe Sollers sous la férule de sa bourgeoise qui n'hésite pas à donner des leçons de libertinage.
L'existentialisme de Nitche et la peinture impressionniste du dimanche, voilà le niveau de la démocratie-chrétienne. Pour nettoyer les écuries d'Augias et tailler les bacchantes à Nitche, il faut à Benoît XVI autre chose qu'un kärcher nazi ou qu'une somme théologique assommante. Au moins la volonté de résistance de Marx et la ruse de Lénine.
D’un point de vue marxiste, et comme c’est le point de vue le plus avancé j’espère que le pape finira par y venir, les fameux “événements” de Mai 68 sont des non-événements, un pseudo-affrontement entre de vieilles valeurs bourgeoises archi-usées et de nouvelles valeurs bourgeoises idiotes.
La vieille bourgeoisie incarnée par le général De Gaulle n’a pas compris, elle a pris peur, comme ce père ou cette mère de famille sûr d’avoir tout fait pour son rejeton, une hygiène irréprochable, des vêtements de marque, une éducation libérale exemplaire, la prévention des MST et de l’alcoolisme, passe ton bac d’abord, etc., et puis, un beau matin, le paternel ou la matriarche se prend une baffe dans la gueule, des coups de pied au cul. Le rejeton se révolte ? Non, il exprime juste son “malaise”. Mais le mobile des bobos étant le même que celui des anciens bourgeois, le monologue continue. Edouard Balladur prend "Mai 68" au sérieux, et les bobos en face de lui avec leur commémoration franchouillarde de cet épisode infra-historique.
Ce qu’il importe de remarquer, c’est la continuité du pouvoir. Entre le colonialiste De Gaulle et le néo-colonialiste Bernard Kouchner, il n’y a pas de rupture. En se rangeant derrière Sarkozy, Kouchner a trahi son clan, certes, mais pas ses idées. C'est le prototype du renégat idéaliste au sourire "ultrabright".
Pourquoi est-il est nécessaire que je décrypte les dernières déclarations du pape ? Trois raisons.
La première, pour parler clair, c’est que les démocrates-chrétiens, ou les chrétiens-libéraux, sont des traîtres, des cathos-traîtres. Si Louis Veuillot a pu être abusé par la politique (concrète) de Napoléon III, Bernanos par les promesses de De Gaulle, aucun chrétien authentique ne peut être abusé par les propos de Nicolas Sarkozy, ses petites concessions au folklore chrétien, juif ou musulman, concessions insultantes. Si les musulmans sont plus “susceptibles”, c’est parce que leur foi est plus grande, de toute évidence (Ce qui explique l’indifférence, ou la conversion de certains démocrates-chrétiens à l’islam, ou même la jalousie à l’égard de la foi d’un musulman comme Tariq Ramadan, qui renvoie les démocrates-chrétiens à leurs lâchetés.)
Les enquêtes à la sortie des urnes ont montré le poids qu’ont pesé le troisième et le quatrième âges dans l’élection de Sarkozy. Et ces générations, surtout en Alsace-Lorraine, sont plus que d’autres attachées au folklore. François Mitterrand naguère avait, à la veille des élections, des propos flatteurs pour le noyau dur de son électorat, les profs, de la même façon. Ce qui n’a n’a pas empêché la déchéance du corps professoral.
Par conséquent, tout propos du pape qui ira à l’encontre des dogmes libéraux ou démocratiques sera immanquablement étouffé par les interprètes officiels du pape en France, dont la faiblesse à défendre la religion catholique est proportionnée à la force à soutenir les sacro-saintes “Valeurs actuelles”.
Si, comme je le soupçonne, c’est le tartuffe Darcos qui a soufflé cette idée de cadeau à Benoît XVI - une édition originale de Bernanos -, Benoît XVI aurait dû répliquer par un coup de crosse en travers de la gueule de ces insolents, car il n’y a pas d’autre façon de traiter un tartuffe de l’envergure de Darcos, plus retors que François Bayrou encore.
Mais le pape n’est pas libre. On entre désormais au Vatican comme dans une boutique de souvenir.
La censure exercée par les médias occidentaux est telle que le pape ne peut pas, sur la place Saint-Pierre, sortir un billet de cent dollars de sa poche et l’enflammer, comme Gainsbourg, pour signifier clairement ce que le “sécularisme” veut dire, à quoi il se résume. Le scandale de cette image serait trop grand. Les médias capitalistes attendent Benoît XVI au tournant, et il le sait.
Le pape est contraint de parler, non pas “en paraboles”, hélas, mais par euphémismes qu’il faut décoder.
La comparaison de Jacques Attali avec Turgot, malgré le ridicule d'Attali, n'est pas complètement infondée.
Comme Turgot réduisit le pouvoir des intendants, représentants du pouvoir royal rétablis par Napoléon sous le nom de "préfets", Jacques Attali a le projet de supprimer les départements.
Superficiellement, cette mesure qui participe de la mode de la "décentralisation" et d'un décalque imbécile de l'organisation yankie, cette mesure peut apparaître comme une réduction de la bureaucratie pléthorique. L'histoire a montré qu'elle contribue au contraire à l'anarchie et au clientélisme.
C'est donc une mesure à rebours de l'évolution historique, et ce sont les régions qu'il faudrait supprimer, pour couper court aux gabegies (dont la gabegie intellectuelle de potentats locaux de l'épaisseur d'un Georges Frêche ou d'un Josselin de Rohan).
Les experts Jean-Claude Martinez du FN et Jacques Julliard du "Nouvel Obs" rejoignent Jacques Attali dans cette appréciation imbécile que "les Etats-Unis, c'est la panacée". Le petit bout de la lorgnette. Les Etats-Unis n'ont de vraiment solide que leur constitution, et rien n'est plus facile à déchirer qu'un contrat. La foi dans le dollar et les cours du "stock exchange" est une nécessité pour les libéraux : elle les rassure. Plus proche sera la chute, plus on entendra la litanie capitaliste sur le meilleur des mondes possibles, nouveau "pari de Pascal".
Dans son analyse comparative des différentes nations européennes, se penchant sur le cas français, Karl Marx observe que l'administration française, déjà pléthorique, héritage du régime militaire français d'Ancien régime, constitue un obstacle à la révolution, une force d'inertie ; cette inertie demeure, c'est à elle que Sarkozy entend s'attaquer avec son gouvernement d'union nationale des crétins. Pourtant, étant donné que la course à la croissance est une course à la banqueroute, il est évident que celui qui court le moins vite sera le dernier à mordre la poussière. Le sentiment des Allemands que la France, avec Sarkozy, a perdu la tête, est justifié.
Jacques Attali qui se compare à Turgot, Nicolas et Carla qui passent leur nuit de noces à “La Lanterne” de Versailles : voilà un gouvernement qui manie les symboles avec une naïveté digne de Louis XVI.
Un lieu commun veut que l’irresponsable Louis Capet ait eu le charisme d’un serrurier-horloger ; on peut dire de Nicolas Sarkozy qu’il a le charisme d’un VRP en horlogerie de luxe, lui ; pour Marie-Antoinette, je ne dirais pas “bling-bling” mais plutôt “frou-frou”.
Karl Marx relève à juste titre que l’histoire se répète, et de manière PARODIQUE. Une confidence : lorsque j’entends les discours pleins de morgue du bouffon à bicorne Jacques Attali, j’ai besoin de me pincer pour me prouver que je suis bien là. Même besoin lorsque j’entends Dominique de Villepin causer littérature. « Mon Dieu, est-ce que cet energumène existe vraiment, ou bien c’est juste un cauchemar ? » On comprend mieux que le VRP Sarkozy n’ait fait qu’une bouchée de cet échalas, empêtré de littérature comme Don Quichotte de sa râpière et de ses romans de chevalerie.
En décidant de subventionner un peu plus la recherche contre la maladie d'Alzheimer, à la veille des municipales, Nicolas Sarkozy "soigne" son électorat le plus fidèle. En même temps il faut qu'il fasse gaffe : sorti complètement du gâtisme, le quatrième âge risquerait de ne plus voter UMP.
Au lieu de contrecarrer cette politique par un appel à la jeunesse et à la vie, Ségolène Royal répond en faisant de la lèche aux vieillards à son tour. Ah, démocratie de proximité quand tu nous tiens...
Le dernier des communistes, votre serviteur, ne peut s'empêcher de remarquer tout ce que cette décision politique en faveur de la recherche contre la maladie d'Alzheimer a de malthusien, d'évolutionniste, d'anti-économique, bref, en un mot : d'imbécile. Acteurs passifs, faisant seulement office de "caution morale", les démocrates-chrétiens François Fillon et Xavier Darcos sont là, loin, bien loin de la dissidence prônée par Benoît XVI. Quel usage Darcos et Fillon font-ils de leur bagage intellectuel et spirituel ? Bourgeois avant tout ils sont. On ne peut servir deux maîtres.
Je dois ceci quand même à Sarko, c'est qu'il a précipité ma conversion au communisme (retardée par le spectacle affligeant du Parti communiste français, Patrick Besson et Beigbeder y compris, qui ne songent plus qu'à une chose désormais : rejoindre le gâteux d'Ormesson à l'Académie.)
Seule la méconnaissance du grand public des notions historiques de base autorise le philosophe lambda sur un plateau de télé aujourd'hui à se dire à la fois "humaniste", puis quelques minutes après à s'affirmer aussi "de gauche" ou "de droite".
Il est vrai que Philippe Val en humaniste, ça fait rire tout le monde sauf les abonnés à Charlie-Hebdo. Pourquoi pas Michel Charasse tant qu'on y est, cette tête de veau sauce socialiste, en philosophe héritier des Lumières ?
Je ne veux pas porter de jugement sur le fond sur l'humanisme de Le Pen, il me faudrait pour ça le connaître mieux : simplement n'être "ni de gauche, ni de droite" est un préalable minimum à l'universalisme. Même s'il y a une contradiction flagrante, historique, entre le refus de Le Pen de tomber dans un schéma binaire et le nationalisme de Le Pen, issu des théories libérales et démocratiques les plus stupides et meurtrières. Sarkozy n'a pas inventé la démagogie, il n'a fait que la perfectionner.
Bien sûr il y a des humanistes autoproclamés un peu moins crétins que Philippe Val ou Michel Charasse ; prenons Jacques Julliard, par exemple, l'éditorialiste à perruque du Nouvel Obs. Voilà un type qui joue le jeu d'être de gauche, mais qui sait bien dans le fond que ce n'est qu'un artifice juridique. Mais un artifice utile à ses yeux, puisqu'il fait de l'organisation yankie un modèle d'organisation politique à suivre. Sans rentrer vraiment dans le détail des différences monstrueuses entre les Etats-Unis et la France.
Un autre type un peu plus sérieux que Philippe Val, par-delà les slogans, c'est Jean-Claude Martinez, l'expert-juriste du Front National. Son diagnostic d'expert rejoint celui de Julliard. La constitution gaulliste est en contradiction avec la réalité du pouvoir oligarchique et l'élection du président au suffrage universel, de nature à provoquer un immense malentendu et à paralyser le pouvoir politique.
Diagnostics d'experts, pas d'humanistes. Ils oublient tous les deux ce grand principe universel : « Chassez le naturel, il revient au galop. » S'il y a bien une nation artificielle, c'est les États-Unis, dont les fondements économiques et militaires, mais aussi les fondements juridiques, historiques, moraux, sont artificiels. Ces deux sages experts marchent sur la tête. Ce sont des nostalgiques d'un ordre bourgeois idéalisé, à qui ils sont reconnaissants d'avoir fait d'eux ce qu'ils sont : des notables. Cette mentalité antirévolutionnaire est dépassée.
Finalement Jean-Claude Martinez du FN et Jacques Julliard de l'"Obs" ne sont pas si différents que ça de Philippe Val de "Charlie-hebdo", ils partagent les mêmes principes juridiques bourgeois.