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Lapinos - Page 162

  • La presse à l'œil

    Quel pied de pouvoir lire la presse française à l’œil sur internet, presque toute. Quand je pense qu’il y a dix ans je disais pis-que-pendre du ouaibe, du surf et des seurfeurs. Désormais, je lis "Le Monde", du moins les deux articles et demi par mois qui m’intéressent, sans verser la plus petite obole au triumvirat Plenel-Colombani-Minc. Idem pour "Le Point", "l’Obs", "L’Express", etc. Un clic vers le "Plateau télé" de Patrick Besson, dans le "Figaro Magazine" : la semaine dernière, il se contentait de faire de la lèche à Fogiel. La querelle des pro-Ardisson et des pro-Fogiel a plus d’importance aujourd’hui que celle des Anciens et des Modernes jadis. Et tout porte à croire que Besson est fâché contre Ardisson, qu’il enrage de ne pas être invité plus souvent à la télé. Il a tort, il n'est pas télégénique du tout, avec sa tête de prof de maths serbe. En revanche, je n’apprécie guère les écailles de ce vieux crotale de François Nourrissier, déguisé en grand-père à barbe blanche fumant la pipe. Pourtant, la semaine dernière, j’avais archivé son portrait de BHL. Et aujourd’hui, je sors ces restes de mon disque dur : « (…) Autrement plus excitant me paraît le cursus de ce jeune homme Lévy : de Pasteur à Louis-le-Grand, de Neuilly à Normale et à l'agrégation de philo, voilà le passionnant. Pour BHL, une exploration. Un voyage. En général, il se fait de bas en haut, en se hissant à la seule force du muscle Ambition, tétanisé par l'effort du grimpion. BHL, divers privilèges - beauté et richesse en tête - le dispensent de sueur et d'huile de coude. Il semble n'avoir jamais été animé par un ressentiment. Il dispose à la fois des grands diplômes mythologiques qui rassurent l'angoisse bourgeoise et des dons (du ciel, de la nature) qui donnent du coulant, du lié aux gesticulations d'une vie. Dans ce passage au galop sur le front des troupes, comment distinguer un détail ? Au plus, des réflexions. Par exemple, ne jamais oublier que le judaïsme qui a formé BHL connaissait en Algérie des vexations, une désobligeante mise à l'écart, mais pas la hantise de l'extermination. Et puis, BHL est né six ans après le débarquement des Américains au Maghreb. Considérez les portraits de famille de BHL et des siens, et les terribles photos d'enfants juifs au ghetto de Varsovie : la puissante organisation d'une communauté, son énergie à peu près intacte se lisent sur les visages. La misère absolue, sur les autres. » Ce soir, je suis invité chez mes voisins. Je leur ai rendu un service un jour. Je leur ai prêté un kilo de farine. Depuis, ils ne cessent de m’inviter à dîner. Ils me trouvent sympa, c’est gênant. D’autant plus que je n’arrive pas à savoir pourquoi. C’est sûrement pas pour la farine. Je les soupçonne même d’avoir inventé cette histoire de farine pour lier connaissance. J'ai pensé à une partouze, un truc comme ça, mais rien du tout. Je me suis déjà débiné une ou deux fois, mais je peux pas dire non tout le temps. Sophia est Serbe, et elle fait des efforts pour apprendre la cuisine française, c’est déjà ça ; quant à Eric, une fois le repas avalé, il aime bien refaire le monde. La barbe ! Qu'il fasse comme tout le monde, qu'il écrive son journal intime !

  • Le baby-boum d'après-guerre

    Tours et détours dans Toulouse avec mes amis. Assisté à la communion de leur fils, Jérôme, dans une paroisse bourgeoise. Le curé s’efforçait dans son prêche d’être aussi démagogique que possible. Se présenterait-il à des élections ? Ouf, le 18 juin a été commémoré discrètement. On nous avait suffisamment gavés comme ça de flonflons, de cocardes, de discours et de Drucker pour l’anniversaire du Débarquement. 50 ans ! Il paraît que les Français sont patriotes : ce qu’on savait moins, c’est qu’ils savent garder un secret. En effet, on apprend seulement maintenant que 200000 “enfants de la honte” (de père allemand et de mère française) sont nés pendant l’Occupation. Après tout, que l’une ou l’autre de nos grands-mères, un peu esseulées, se soit laissée tenter par une partie (ou deux) de jambe en l’air avec un soldat allemand, n’est guère étonnant. L’uniforme a toujours stimulé la libido des jeunes filles. Non, la révélation, c’est ce chiffre de 200000 ! Soit 1 enfant sur 10, et encore, sans compter les nombreux bébés abandonnés. Ce qui fait dire à un démographe interviewé par Mireille Dumas que le terme de Baby-boum d’après-guerre ne colle pas avec la courbe. Baby-boum-boum-crac-crac-pan-pan conviendrait mieux.

  • La télé ment toujours

    Pas moyen de me faire une idée sur "La Bible pour les Nuls" à la Fnac Montparnasse. Rupture momentanée du stock.

    En attendant, glanons quelques tuyaux sur internet. L’auteur, Eric Denimal est pasteur protestant, membre de la Ligue pour la lecture de la Bible ou quelque chose comme ça. C'est lui qui a eu l'idée de ce manuel. L’éditeur, conquis, a préféré toutefois - abusivement - substituer la qualité de théologien à celle de pasteur. Pour ne pas affoler le chaland !? Résultat : 5000 ex. vendus en cinq semaines ! La "Passion" de Mel Gibson y est sans doute pour quelque chose. Je propose à Denimal d’utiliser le bénéfice pour offrir cette Bible à de PAUVRES Nuls.

    Cette fois, c’est une ravissante brune assise sagement près de moi dans la rame qui retient mon attention pendant de longues minutes. Je la détaille des pieds à la tête pour m’imprégner de sa beauté. Des dessins indiens sont tracés sur chacun des doigts de ses pieds. Ses jambes et ses bras sont fuselés, ses épaules frêles mais bien droites.
    À croquer, pour ne pas dire à dévorer. Espagnole ? Quel âge peut-elle bien avoir ? Je dirais seize… ou trente. Sa peau est fraîche mais ses traits sont nets. Je louche sur ses seins hâlés qui naissent un peu au-dessus d’une robe crème lacée par devant. Elle se trouble très légèrement. Ne peut s'empêcher de réajuster un peu son décolleté. Une fille aussi belle a l’habitude des regards insistants. Va-t-elle sourire ou froncer les sourcils ? Je suis trop près, je pourrais la toucher si je voulais. Elle, feint de m’ignorer. Un détail cloche cependant. Elle est trop soignée, trop bien coiffée pour ce tricot ajouré et cette robe lacée par devant de gitane.

    Nous descendons tous les deux à "Palais du Louvre". J'aurais juré qu’elle était étrangère, pourtant elle n’hésite pas sur la direction à prendre. Je devrais l’aborder. Lui proposer de faire son portrait.

    J’allume la télé et prends le "Vol de Nuit" en route. L'émission de Poivre manque toujours autant de sel. Invités aussi lisses que les galets de Perros-Guirec. Je ne connaissais pas cette Jennifer Kouassi : encore une jolie brune, qui n'a pas l'air trop hystérique. Mais la télé ment toujours.

  • Echauffement

    Fait très chaud aujourd’hui. Comme hier. À Paris, ça devient vite désagréable. Le bon côté, c’est que les filles en tirent prétexte pour exposer certains détails de leur anatomie qu’elles dissimulent le reste du temps. Ça m’oblige à rester concentré pour ne pas en rater une miette. Demain, il pleuvra peut-être, qui sait ? Ou je serai mort, écrasé par une voiture. Morceau choisi : cette menue blonde qui sort du métro et que j’évite au dernier moment alors que je m’enfonçai dans la bouche, dans un réflexe malheureux. Elle laisse deviner ses formes juvéniles sous un corsage de mousseline transparent. Le soleil va brûler sa peau très fine, très blanche, mais elle n’y prend pas garde. Émouvante comme une agnelle. En 2003, il était de bon ton pour les jeunes filles de se découvrir une épaule. Comme en 2002. Ça ne pouvait pas durer plus longtemps. J’ai beau plisser les yeux, j’avoue avoir du mal à discerner la tendance de cet été. Je remarque juste que même les saintes nitouches ont adopté le string désormais. Naguère, c’était l’apanage des “salopes”. Il va falloir trouver autre chose. Histoire de débander, je feuillette le dernier BHL. Récidives : logique comme titre pour un procureur. Un bouquin de deux kilos au moins, sans une once d’humour, même involontaire. En ce sens, BHL est meilleur cinéaste. J’ai perdu un peu plus de temps avec le roman vengeur de sa fille ; elle se venge de son mec (Raphaël Enthoven, philosophe-play boy) qui l’a larguée pour une autre, plus jolie, Carla Bruni (bof). A part ça, Justine révère son papa. Il faut dire que c’est une mère pour elle.

  • Journal d'un Homme ordinaire

    Ce Raphaël Juldé qui tient son journal sur le ouaibe me donne envie d’en faire autant. C’est un jeune chômeur mayennais de 27 ans qui rêve d’être écrivain, ou plutôt d’être un écrivain reconnu. Nous avons quelques points communs. Bloy, Paraz, entre autre. Je reconnais qu’il a plus de mérite que moi ; je suis un enfant gâté. Essayons-nous donc à ce petit exercice régulier d’écriture.