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  • Fourrure

    [J’ai demandé à mon pote H., peintre créationniste, d’illustrer mon blogue iconoclaste ; je lui donne carte blanche, ma seule consigne c’est que ça ne ressemble pas à un blogue démocratique.

    Il doit rester en 2007 deux ou trois ateliers dans toute la France où on apprend à peindre, je ne dirais pas sérieusement, mais en respectant des principes pas trop abscons. Bref, c’est dans un de ces ateliers il y a six ans que j’ai rencontré H. et que nous avons vite communié, au-delà de l'amour pour la Nature, dans la haine de la connerie et de la laideur démocratique ambiantes.]

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    ill. de H.

  • La cote des "valeurs actuelles"

    Après avoir convoqué le fantôme de l’identité française au cours de sa campagne afin de subjuguer tout ce que le pays peut compter comme nationalistes ringards, comme nostalgiques de la IIIe République, et ce n’est pas ça qui manque, des gaullistes à Chevènement en passant par Finkielkraut, Henri Guaino, Paul-Marie Coûteaux, Maurice Dantec, etc., Sarkozy s’est mis en tête de gouverner la France comme un hypermarché.

    Il fait penser à cet embobineur du BHV qui ne lâche pas le micro une minute pour débiter à la clientèle des encouragements à se jeter sur tel ou tel nouveau gadget indispensable, le porte-jarretelle à contention discrète ou le révolutionnaire couteau électrique à couper le beurre, le dernier prix Goncourt.
    Le clientélisme officieux de la République est devenu la politique officielle de la France, le new deal de Sarkozy. La IIIe République est à son comble.

    *

    Paraît que du beauf au bobo de droite, le président fait un tabac dans les chaumières. On veut bien le croire. Le nouveau téléphone portable-rasoir électrique aussi, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive de l’arnaque. Pour certains, ça peut prendre un certain temps.
    Le premier “fan” de Sarkozy, celui que je tiens pour le plus authentique, c’est sûrement Loïc Le Meur, blogueur insipide qui surfe sur la vogue avec désinvolture. Le plastique, c’est fantastique ! Petit Pangloss "high tech".

    *

    On en revient à l’expression grossière d’“identité française”. Le phénomène qui s’en rapproche le plus, c’est sans doute le scepticisme auquel se heurte plus ou moins la “politique” de Sarkozy - plus ou moins vu que l’esprit bourgeois, les chimères de la philosophie républicaine, polluent l’atmosphère depuis belle lurette maintenant. Il serait injuste de voir en Sarkozy un pur produit d’importation.

  • Théâtre surréaliste

    Petit extrait de la bio de Jacques Lambert, un témoignage déjà cité par Adry de Carbuccia (In : "Du tango à Lili Marlène").

    C'est Céline et Gégène en goguette chez les Boches. Céline et Gen Paul (et le peintre Zuolaga) se sont rendus à l'invitation de Fernand de Brinon à la Délégation générale allemande à Paris afin de rencontrer les diplomates Scheller et Aschenbach (1942).

    "- Trêve de pommade, s'écria brusquement Céline. J'ai fait de l'antisémitisme lorsque c'était mal vu. Maintenant que la chasse aux Juifs est religion d'Etat, vous ne voudriez quand même pas que je passe dans les classiques. Je retire mes billes.

    (...) Le ministre Scheller eut un violent sursaut, le conseiller Aschenbach lui fit signe de patienter, essaya de ramener l'harmonie.

    "- C'est convenu, reprit Céline, je peux dire ce que je veux ?

    A contrecoeur, le ministre fit un signe d'acquiescement. Aschenbach essaya de détourner la hargne de Céline par des amabilités.

    "- Ca va, reprit Céline, pas de bobards entre nous. Dites donc, ça ne marche plus chez vous ? Vous ne seriez pas foutus ?

    Le ministre, qui dégustait un excellent bordeaux, s'étrangla.

    "De quoi parlez-vous, monsieur Céline ?

    - De la défaite, nom de Dieu... Pas des tapineuses du coin... Vous commencez à vous tirer sérieusement... Vous n'allez plus être capables de vous arrêter...

    - Tu vas nous faire mettre en tôle, Louis-Ferdinand, l'interrompit Zuolaga.

    - Il n'en est pas question, protesta Aschenbach, mais nous ne pouvons laisser tenir de tels propos. Les mouvements des armées sont voulus par l'état-major. Bientôt, vous assisterez à une contre-offensive.

    - Récite pas ta note d'orientation, mon pauvre pote, interrompt Céline. Ca ne prend plus.

    (...) La conversation languit pendant le café. Commençant à s'ennuyer ferme au milieu de ces lambris dorés et de ce salon solennel, Céline proposa d'égayer l'assistance à condition, bien sûr, de jouir de la liberté promise. Dépassé, le ministre fait un vague geste.

    "- Vas-y, Gen Paul, fais leur voir ce que tu sais faire.

    Gen Paul sortit de sa poche une petite moustache, la colla sous son nez, rabattit une mèche sur son front et, sans le moindre complexe, se mit à hurler des sons gutturaux. Son imitation était parfaite.

    "- Bravo Gen. Tu n'as jamais été le meilleur, clamait Céline.

    Les diplomates allemands suffoquaient. Brinon restait sans voix. Zuolaga s'empressa de pousser ses amis vers la sortie.

    "- Je n'ai nulle envie, dit-il en guise d'adieu, d'aller coucher au Cherche-Midi."

     A cent lieues de Sartre qui intriguait pour que ses pièces soient agréées par les autorités allemandes... Et, question surréalisme, Céline se pose un peu là ! Il fait passer tous les "Dadas" & Co pour des boutiquiers, des détaillants de farces et attrapes à côté.

     

     

  • Petite pause

    Une petite pause dans mes "études marxistes" pour lire une biographie de Gen Paul, peintre montmartrois, par Jacques Lambert ("La Table ronde").

    Non que Gen Paul m'intéresse particulièrement, mais vu que Céline a entretenu avec ce rapin pittoresque une correspondance, une amitié qui a fini par se briser, il est au centre réel du bouquin.

    Jacques Lambert fait porter à Céline plus souvent qu'à son tour le chapeau, le rend fautif des querelles entre les deux lascars à la langue bien pendue. Il y a là une injustice de la part du biographe. Car, primo, que serait la biographie de Gen Paul sans Céline ? Deuxio, au XXe siècle, l'entente entre un peintre et un poète était-elle possible, dans l'Europe des banquiers et des industriels ? J. Lambert y fait bien une allusion ou deux, mais ne le souligne pas. La verve de Céline, son caractère de pamphlétaire moderne ont fini par être trop "encombrants" pour Gen Paul.

    Le cas Houellebecq a montré récemment qu'un écrivain peut l'emporter seul contre la société liguée pour le faire taire. (L'usage que Houellebecq a fait de sa "victoire", c'est un autre problème. Houellebecq n'est pas Céline et il n'y avait pas entre Houellebecq et les puissants, comme entre Céline et les puissants, une opposition radicale mais un simple malentendu - qui a semble-t-il fini par se résorber, Houellebecq s'étant rangé derrière le même sponsor que Sarkozy et ayant décidé d'apporter sa graisse à l'excroissance.

    La peinture, au sens noble du terme, est plus solide. Cinq siècles que Dürer dure ! Mais elle est aussi plus fragile. Tant que Gen Paul était plus ou moins dans la dèche il pouvait, bras-dessus, bras-dessous, avec son fangin Céline, ruer dans les brancards. Le succès officiel du peintre a changé la donne. La bourgeoisie se contente pas de dominer, elle exige qu'on lui lèche le cul. Plus question de lâcher des bombes, de tirer des pétards avec Ferdine, dans ces conditions. Même Picasso, pourtant solide sur ses bases, indomptable et madré comme pas deux, on peut douter qu'il a tenu le défi et qu'il s'est pas fait baiser tout compte fait.

     

     

  • Favoritisme

    De toutes les miss, moi mon béguin, celle que je préfère de loin, c'est la "Miss Droits-de-l'Homme". Elle n'est pas comme tous ces pantins à peine articulés qui représentent les provinces de France, sous la houlette de la Belle de Fontenay ; non, elle a du corps, du répondant, Rama Yade.

    Quand je la regarde, sa belle noirceur brillante, son air boudeur, elle me ferait presque oublier la trahison de Christine Boutin, voire la vulgarité de Roselyne Bachelot et de Valérie Pécresse réunies. Bien sûr, à force de répéter qu'elle a fait "Sciences-po", elle finira par ressembler à une sorte de Bernadette Chirac squattant un corps de reine, mais en attendant, c'est la reine du harem ! (Comme quoi Sarkozy n'a pas systématiquement mauvais goût et j'exagère un peu.)

    Paraît que Kadhafi a exigé qu'on lui organise une chasse à courre en forêt de Rambouillet, histoire de se cultiver. S'il avait eu un peu plus d'humour, il aurait demandé à ce qu'on lâche Rama Yade dans le bois, histoire de joindre la détente à la culture. Mais on ne plaisante pas avec les droits de l'homme. Ils sont trop sérieux pour qu'on ne leur consacre pas au moins un petit édito dans "Libé" ou "Le Figaro".

     

  • Le Casino de la Charité

    Difficile de faire plus totalitaire que la grand'messe du Téléthon. Quelle personnalité politique, scientifique ou artistique de premier plan oserait ne serait-ce qu'émettre des réserves vis-à-vis de cette gigantesque opération de relation publique ?

    Les généticiens français Didier Sicard et Axel Kahn, qui dénoncent par-ci par-là, de temps en temps, à mots couverts, l'eugénisme de la médecine française, en ont-ils profité pour redire leurs réticences, l'inaptitude de cette science américanisée à inventer autre chose que des gadgets ? Quel scientifique français dira que l'argent n'est pas le moteur de la science ? Il n'y a plus de scientifiques, il n'y a plus que des fonctionnaires plus ou moins scrupuleux, des spécialistes, des "experts" comme dirait Sarkozy.

    L'indécence des profiteurs de misère n'a pas de bornes, il faut les voir se précipiter tous comme des culs-bénis pour blanchir en une soirée toutes les émissions ouvertement raccoleuses qu'ils nous infligent le restant de l'année. Quelle aubaine ! Excités comme des putes dans un couvent, ils sont, les Nagui, les Foucault, les Delarue, les Cauet ; sûr que  ça se bat en coulisses pour avoir le privilège de présenter le Téléthon.

    La démocratie c'est ça, une grande arnaque sentimentale qui donne la nausée.

  • Table rase des valeurs actuelles

    Sur le blogue de Patrice de Plunkett, démocrate-chrétien décadent en costard-cravate :

    « (…) On remarque aussi que la seule véritable  - quoique modeste - offensive "créationniste" en Europe a été le fait de lobbies islamistes ; mais que les professeurs (censément catholiques) de Louvain se gardent d’y faire allusion. Je ne l’explique pas. Je le constate. »

    Patrice de Plunkett, et plus largement toute la bande de journalistes libéraux de droite de "Valeurs actuelles", quand l'Eglise catholique est attaquée par l'intelligentsia en place, et c'est pas les occasions qui manquent, ils ne trouvent rien de plus courageux que de faire porter le chapeau à l'islam. Et par-dessus le marché, en l'occurence, de défendre l'université de Louvain-la-Ringarde.
    On comprend en lisant le reste de sa bafouille que le brave petit soldat à plume du capitalisme P. de Plunkett adhère par principe, le doigt sur la couture du pantalon, au vieux bergsonisme XIXe, voire aux niaiseries de Teilhard de Chardin, et qu'il se croit moderne pour ça.
    Déjà lorsqu'ils causent économie, ces pingouins libéraux, ça me laisse dubitatif, alors lorsqu'ils se mêlent de sciences, d'histoire, de politique ou de religion, on frôle l'attentat à la pudeur.
    Je me rappelle, il y a quelques années, ce Plunkett expliquait, il donnait même des conférences pour ça, que l'agressivité des médias vis-à-vis de Rome et du catholicisme en général était due, non pas tant à l'hostilité des journalistes qu'à leur bonne foi, à leur ignorance de l'histoire des religions chrétiennes. T'as qu'à croire, Grégoire. La cravate ça aide aussi à faire sérieux quand on ne l'est pas. Un gugusse comme Plunkett, et il n'est pas le seul, quitte à bidouiller un peu les Evangiles pour réconcilier libéralisme et christianisme - au XXIe siècle ! - avant même que la dissidence soit prônée par Benoît XVI, il s'appliquait déjà à la désamorcer.

  • Lettres persanes

    Un brave musulman qui débarquerait ces jours-ci à Paris, en plein avent, ignorant tout de notre culture démocratique, serait probablement sidéré par la superstition de mes concitoyens - voire effrayé par cette frénésie d'achats de gadgets variés en plastique multicolore, ces grappes d'êtres humains sans grand destin. Il faut le voir pour le croire, à la télé c'est pas pareil.

    J'hésite à faire une campagne d'affichage devant l'école au bas de ma rue : "LE PERE NOËL N'EXISTE PAS, ON SE FICHE DE VOTRE POIRE DE 2 A 77 ANS !". Des gamins de six ans au bas mot ! Ils ne parlent que de ça en ce moment, du père Noël et de Nicolas Sarkozy, comme leurs parents.

    Leurs journées ces mômes les passent en compagnie d'un "professeur des écoles", pendant que leur mère tient une caisse ou joue les secrétaires plus ou moins polyvalentes ; ces "petits profs" descendent des fameux "hussards noirs", censés avoir éradiqué l'obscurantisme "moyenâgeux" (ou "musulman", c'est la même chose dans le dictionnaire des synonymes actuel).

    *

    Je sais bien que les mères de ces pauvres gosses ont une influence sur leurs rejetons encore plus délétère que ces instituteurs, disposés pour la plupart d'entre eux, si le rectorat les y autorisait, à affranchir leurs élèves sur Nicolas Sarkozy ou le père Noël, mais qui n'osent pas le faire de peur de se compromettre.

    Qu'est-ce que ça donnera tout ça plus tard quand ils seront plus grands ? Encore plus d'électeurs pour Sarkozy ? Un million d'exemplaires pour la suite d'Harry Potter ? Bernard Arnault président de la République ?

    Sarkozy n'est qu'un problème conjoncturel. Le mal est déjà fait. Un autre phénomène ne trompe pas, plus récent que le Père Noël, qui peut presque passer pour une "tradition", ce sont les Martiens. Oui, les Martiens. Il y a de plus en plus d'adultes dits "raisonnables", c'est-à-dire qui lisent "Le Monde" ou "Libé", qui croient aux Martiens. Je l'ai constaté ici ou là, au turbin, au café, dans des dîners. D'ici peu il sera possible de rééditer la blague d'Orson Welles, les extra-terrestres débarquent... EN FRANCE ! Evidemment, quand on croit que l'homme descend du singe ou de l'amibe, pourquoi les petits hommes verts ne débarqueraient pas dans des soucoupes volantes, après tout ?

    Je te le jure, ami Persan, sur la démocratie et toutes les croyances modernes, ça n'a rien d'un conte de Noël.

  • Slogan marxiste

    « LA TÉLÉVISION EST L"INSTRUMENT ULTIME D'OPPRESSION DU PROLÉTARIAT ! »

    Jean-Pierre Elkabbach, sous couvert de défendre le "service public" et donc l'intérêt général, naguère embaucha Jean-Luc Delarue et le dota des moyens nécessaires pour exploiter la misère humaine dans ses "talk-shows".

    La droite libérale ne veut pas être en reste, aussi Patrick de Carolis, lui, a-t-il réclamé au gouvernement la permission de diffuser plus de spots publicitaires sur les chaînes publiques. Si la publicité est le seul moyen de financer des documentaires culturels aussi chiants que ceux du sieur Carolis, on aime autant se passer de Des Racines et des Ailes.

  • Autopsie d'un meurtre

    A propos de la tentative de viol et de l'assassinat d'Anne-Lorraine Schmitt, une jeune stagiaire du Courrier Picard et de Valeurs actuelles dans le RER D du côté de Creil, le principal n'a pas été dit dans la presse. On s'est contenté de larmoyer et de crier au scandale de l'insécurité dans les transports en commun. C'est ça, on peut toujours rêver d'un monde parfait où il n'y aurait ni violeurs, ni assassins, ni pick-pockets…

    Ce fait divers sanglant est pourtant significatif à plus d'un titre des "valeurs actuelles" démocratiques.

    Certaines questions se posent lorsqu'on n'est pas spécialement manichéen, comme : que faisait cette fille à peine sortie des jupes de sa mère, seule, un dimanche matin, dans le RER D ? Pour quel bénéfice les photos de famille de la victime ont-elles été jetées en pâture dans la presse à scandale (Paris-Match) ?

    Lorsqu'un père de famille musulman se fait pincer à exercer des pressions sur sa fille pour retarder son émancipation, il est aussitôt la cible de tous les médias. Haro sur l'obscurantiste !

    C'est sans doute parce qu'elle s'est défendue contre son violeur que Mlle Schmitt a été tuée. Il ne s'agit peut-être que d'un réflexe, et elle a sous-estimé son agresseur. Dans son homélie funèbre, le prêtre a traduit que la jeune fille avait "défendu sa chasteté jusqu'au martyre" ; je ne peux pas m'empêcher de voir dans cette interprétation le vieux puritanisme démocratique. Qu'est-ce que ces salamalecs signifient ? Qu'une jeune fille qui aurait préféré sa vie au reste aurait eu tort ? Chaste, mais morte : ça c'est intelligent.

    On instruira bientôt le procès de l'assassin. La société, elle, s'en lave les mains. Responsable mais pas coupable.

  • Retourné !

    J'étais curieux de voir comment Alain Soral se débrouillerait à la télé. Les occasions de voir des dissidents dans le poste se font de plus en plus rares depuis que Polac est mort.

    Soral voudrait-il tout dire d'un coup, ses déboires littéraires, sa haine de la démagogie, cela tournerait-il au gargouillis confus de son pote Nabe, plus à l'aise avec un stylo qu'avec un micro ?

    Mais, très vite, la jeune féministe maghrébine Houria Bouteldja a capté toute mon attention. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire elle a fermé son clapet à ce barbon pontifiant d'Alain Touraine, prix Alzheimer de la pensée démocratique. Rien que pour ça, merci Houria.

    Plus amusant, elle a forcé Dominique Jamet à admettre l'existence d'un "lobby juif" en France. Pauvre Jamet, il passe son temps à essayer de faire oublier le passé collabo de son père, et voilà Houria qui met les pieds dans le plat !

    Pour un peu, je tombais amoureux.

  • Le temps des "Experts"

    Sarkozy ne parle pas d'"historiens" mais d'"experts". A force de fréquenter des beaufs milliardaires et des journalistes idiotes, ça finit par déteindre sur son vocabulaire.

     Il est vrai que parler d'historiens dans un pays où les historiens sont fliqués par la loi Gayssot, où les bouquins et les disques sont "certifiés non-conformes" par la FNAC, dans un pays où l'enseignement de la morale républicaine manichéenne passe par l'enseignement de l'histoire au collège et au lycée, c'est plus pudique de parler d'experts.

    Essayez de causer histoire avec un gaulliste, immanquablement vous basculerez dans la "mythologie De Gaulle". Peu de chance que Sarkozy demande pardon pour la politique de décolonisation criminelle de De Gaulle, "du pétrole contre des harkis", lui qui pratique les droits de l'homme à géographie variable.

    *

    Plus précisément je dirais : des experts en déminage, vu que l'histoire contemporaine est un terrain miné.

    La propaganda capitaliste vise à faire le maximum de bruit autour des crimes d'Hitler, comme si la bourgeoisie libérale allemande, les Krupp, les Thyssen, Von Papen & cie, n'avait pas vu en Hitler un homme providentiel - d'autre part le maximum de bruit sur les crimes de Lénine et de Trostski, comme si ce n'était pas la guerre de 14-18 avant tout qui avait abattu le régime tsariste et plongé l'empire russe dans l'anarchie.

    Omerta en revanche sur les crimes des Yankis, des Britanniques et, accessoirement, des Français, vu que ceux-ci n'ont joué qu'un rôle accessoire, se contentant de déclarer la guerre à l'Allemagne, en quelque sorte. Les Français sont toujours fortiches pour les grandes déclarations depuis la Révolution, c'est bien connu.

    L'accusation de révisionnisme peut péter à la gueule de l'historien-expert contemporain à n'importe quel moment s'il se montre imprudent, ne serait-ce que dans le choix des mots. En France on n'a jamais connu une telle censure auparavant, sauf peut-être sous Napoléon.

    Un exemple tiré de la Quinzaine littéraire (16-30 novembre) ; un certain Enzo Traverso y rend compte de l'ouvrage d'un expert anglo-saxon, Christopher Browning, au style de garagiste d'ailleurs tout à fait typique de l'expert patenté.

    Où on démontre que la "Solution finale" est une construction intellectuelle a posteriori (une bombe !) tout en martelant cette expression de "Solution finale" comme pour mieux l'ancrer dans les esprits faibles. L'historien-expert sait faire la part de l'histoire et de la propagande. Il compte sur les romanciers débiles comme J. Littell pour élever la propagande au rang de chef-d'œuvre.

    "(...) Ils caressaient [les nazis] le projet de les déporter à Madagascar, un projet auquel ils ne renoncèrent que pendant l'automne 1940, lorsqu'ils comprirent que la résistance britannique en entraverait la réalisation."

     "La naissance des ghettos en Pologne (...) ne s'inscrivait pas encore dans un projet meurtrier. Elle visait à résoudre, en termes pratiques, le problème de la colonisation germanique du Wathergau. Résultat d'une interaction complexe entre choix idéologique, stratégie militaire, politique de colonisation des territoires conquis et "dynamique bureaucratique" des multiples segments de l'administration nazie."

    Au centre de l'"interaction complexe", comme dit ce cuistre, il y a surtout la défaite militaire de l'Allemagne nazie, son entêtement ainsi que celui des Anglo-saxons à persévérer dans une guerre perdue pour l'Allemagne dès 1941-42. La souffrance des prisonniers allemands n'a d'équivalent que la souffrance des populations civiles allemandes au même moment.

    Pour gommer l'impression défavorable que son bouquin pourrait laisser à une cervelle contemporaine, malgré ses précautions, on ne sait jamais, Browning compense avec un témoignage pour illustrer la cruauté des nazis.

    "Je vise déjà calmement et tire fermement sur un grand nombre de femmes, d'enfants et de bébés (...) les bébés volent en l'air dans un large cercle et nous les abattons en vol avant qu'ils ne tombent dans une fosse et dans l'eau."

    Ce témoignage est censé être celui d'un policier viennois, W. Mattner, écrivant à sa femme (!). Cherchait-il un prétexte pour qu'elle le quitte ? On peut s'interroger sur la valeur d'un tel témoignage et sa présence dans un bouquin d'histoire sérieux ; un témoignage de nature à faire sourire un autre genre d'expert - en balistique cette fois.

  • La Révolution contre L'Evolution

    Mon pote H. insiste pour que nous allions visiter la Grande galerie de l'Evolution. Jusque-là j'avais dit non, comme un païen qui hésite sur le seuil d'une cathédrale gothique. Mais mon tempérament d'enquêteur a repris le dessus. Crachons par terre tout de même avant d'entrer.

    Je suppose que c'est le buste de Lamarck qui trône au milieu. C'est toujours mieux que celui de Darwin. Lamarck aurait-il approuvé cette mise en scène macabre, ces squelettes d'enfants, ces foetus humains exposés à côté de ceux des singes et des lézards ? J'en doute. Lamarck n'est pas un homme du XIXe, c'est un moderne.

    Tout ça est cousu de fil blanc. Même les dinosaures ont l'air truqués. Mélange de reconstitution et de fragments, les gros sabots de Kant, de Darwin, de Nitche. Où sont passés le naturalisme, l'esprit critique, la science de l'Occident ?

    *

    Lévi-Strauss exprime au nom de l'ethnologie ses réticences vis-à-vis de l'évolutionnisme. Mais il en reste au stade du constat de fait. On ne peut pas demander plus à un libéral.

    Les Etats-Unis ont subsisté sur les acquis de la science nationale-socialiste allemande pendant quarante ans. Ils croient qu'avec leurs dollars ils pourront débaucher en Inde, en Asie ou en Russie les meilleurs savants et entretenir l'illusion. Ils se trompent, seuls les médiocres trahiront. La science et l'humanisme authentiques se moquent de l'Argent.

    A l'avenir les grandes découvertes scientifiques seront le fait des musulmans ou des orthodoxes. Crétins mélancoliques libéraux qui pensent que l'Histoire s'est arrêtée : Philippe Muray ou Tilinac.

     

     

     

  • Maurras comme Rousseau

    Les royalistes maurassiens ne sont que des démocrates-chrétiens comme les autres. Plus purs sans doute, moins compromis avec les bourgeois libéraux capitalistes du "Monde" ou du "Figaro", mais n'empêche.

    La preuve : l'hommage funèbre de Pierre Pujo prononcé par Paul-Marie Coûteau, gaulliste décadent, idéologue républicain chevènementiste de la pire espèce. Après trente ans d'inaction française, à quoi pense "L'Action Française 2000" ? A renouveler le bail.

  • Odeurs de Paris

    J'ai l'odorat très fin. Je serais capable de renoncer à une femme rien qu'à cause de son parfum, et je préfère de loin l'odeur des nègres à celle d'une femme qui s'est aspergée de Gaultier, de Mugler ou de Lacroix après le p'tit-déj' pour aller au turbin. Je change de wagon. Gênant aussi une jeune gonzesse qui porte le même parfum que ma grand-mère ou que la voisine cacochyme.

     Le métro, lui, il a plusieurs odeurs. La ligne 14, par exemple, qui permet de contourner les grèves, sent le soufre, rapport à la profondeur où elle est enterrée. L'odeur de caoutchouc brûlé de la ligne 4, pour moi c'est celle-là l'odeur de Paris vu que lorsque j'étais môme mon père m'emmenait de Normandie en excursion jusqu'à la capitale visiter un oncle excentrique qui créchait près de la ligne 4.

    Mais l'autre jour, je dois dire que c'est le bruit qui m'a frappé, pas l'odeur, tandis que je fermais les paupières pour me recueillir un peu et prier pour l'humanité décadente transportée cahin-caha d'un point inconnu à un autre. Je ne sais pas où ils vont, mais je le sais mieux qu'eux. Un bruit de bottes. Toutes ces femmes en bottes, c'est plus qu'inquiétant : effrayant. C'est le retour de la Gestapo, une Gestapo sans couilles, mais peu importe, le poison est aussi efficace que la matraque ou le fusil.

    Toutes ces valeurs actuelles nazies, de mon strapontin, sont presque palpaples : républicanisme laïc, nationalisme, avortement, évolutionnisme, automobile, gadget technologique, cinéma, transpirent de tous les pores de ces mecs, de ces gonzesses, de ces gonzesses-mecs et de ces mecs-gonzesses...

    Lorsqu'une bobo de trente ans me sourit, je lui rends un sourire gêné. Beauté d'un jeune musulmane voilée qui accepte mon hommage en baissant les yeux. Je suis peut-être plus isolé qu'elle dans cet âge de ferraille ?

     

     

  • L'existentialisme est un onanisme

    Evelyn Waugh a écrit un seul roman existentialiste, L’épreuve de Gilbert Pinfold. Lorsqu’on le lit il se passe exactement la même chose que lorsqu’on lit les œuvres politiques de Rousseau (ou de J. de Maistre) : on étouffe un bâillement.