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Mon Journal de guerre - Page 65

  • Dogme et Vérité

    C'est l'un des meilleurs moments de cinéma des dernières années que l'apologie du nazisme par le cinéaste Lars von Trier, tenant du "dogme" et d'une sorte de puritanisme cinématographique, en présence des deux gourdes ébaubies à son service. Ce lascar boche n'a pas pigé que le but du cinéma est d'occulter, non pas de révéler.

    Les Italiens savent un peu mieux le machiavélisme ou le satanisme des arts politiques.putain,apocalypse,rome,eglise,païen

    C'est parce que le pape Benêt XVI est de nationalité allemande qu'on peut craindre qu'il ne prône la doctrine païenne de Pangloss en croyant sincèrement qu'elle est chrétienne, ou qu'il est sorti autre chose de l'école de philosophie de Francfort que de la charcuterie idéologique.

    En tant qu'art ou science, le cinéma est en effet le plus juridique, c'est-à-dire dogmatique. En ce qui me concerne, je reconnais un Français à ce qu'il se méfie du cinéma ; l'Allemand au contraire, que le Français a du mal à ne pas voir comme un homosexuel ou un "identitaire", se sentira au cinéma comme dans les bras de sa mère. C'est pure vanité féminine que la recherche du temps perdu dans les salles de cinéma. Maudits soient les chrétiens qui propagent ce culte égyptien parmi leurs frères !

    - La présentation de la vérité sous la forme du dogme est la plus familière qui soit aujourd'hui. La démocratie est, par exemple, une sorte de dogme ; une probabilité (le pouvoir de tous à égalité), traduite comme un but ou une espérance. La formule de l'art moderne est une formule abstraite, religieuse et dogmatique. L'existentialisme est une des philosophies les plus dogmatiques, etc.

    La formulation de dieu comme une hypothèse ou une probabilité est typiquement païenne, et les chrétiens qui ont parfois repris cette formule, imitant les pharisiens juifs contemporains de Jésus, ont coupé l'Occident de Dieu, et fourbi les armes de l'oppression moderne. Chez certains comme J. de Maistre, le mobile satanique est ostentatoire et éclate dans le culte de Napoléon ; chez d'autres il est plus discret, comme Blaise Pascal, qui aurait mieux fait de s'en tenir à la sommation du Christ au jeune homme riche, plutôt que de tenter la conversion des grands de ce monde, prédestinés à mordre la poussière.

    En effet L'esprit de dieu fait appel à l'imagination, comme l'indique l'apôtre Paul, et non à la discipline ou au calcul qui mène au néant, celui-ci étant, de toutes les hypothèses religieuses, la plus probable. Sartre est l'héritier direct des moines crétins du moye-âge, mais dans la Sorbonne qui n'a pas cessé d'être une enclave chinoise depuis Rabelais, il fait illusion avec ses pirouettes. Le dogme est à l'usage du clergé, et de lui seul ; il s'en sert comme d'un garde-fou ; c'est la frontière subtile que le peuple est invité à ne pas dépasser.

    La coupe de la prostituée représentant l'Eglise romaine dans l'apocalypse est pleine de ces vérités dogmatiques, qui sont des blasphèmes, car elles contribuent au morcellement de la vérité divine, à la manière du cinéma qui détruit l'imagination en ramenant l'art à un code. Si la représentation artistique de dieu est proscrite dans le judaïsme, c'est pour la bonne raison que le risque est grand pour un artiste sans esprit de traduire dieu de façon abstraite, selon son désir. Sauf à faire partie de lui, il est impossible de se représenter dieu correctement.

    La tentative de faire passer le dogme ou la géométrie algébrique pour la science est d'ailleurs la caractéristique du totalitarisme moderne en général, et non seulement du nazisme.

    - On est informé de fonction du dogme par celle du clergé. L'omniprésence de la rhétorique cléricale aujourd'hui, le besoin de justification morale incessante qu'elle signifie, viennent de la nécessité d'organiser le monde ; c'est ce qui fait que la vérité aujourd'hui est de nature statistique, ce qui contraint chacun à être solidaire des billevesées mathématiques d'Einstein, sans même les comprendre.

    Chrétiens, détruisons les mondes virtuels d'où les suppôts de Satan, derrière le masque chrétien, tirent leur pouvoir de sidération, posons l'équation de tous leurs paradis artificiels avec le néant. Fracassons le dogme et le cinéma des violeurs d'enfants à l'aide de la vérité.

  • Les Athées

    Si l'athéisme m'a toujours paru une bizarrerie, voire un "handicap" comme je disais étant plus jeune, c'est surtout pour des raisons littéraires. Je ne lisais, étant gosse, aucun bouquin moderne, mais seulement des livres remontant au moins au XIXe siècle.

    Que peut bien comprendre un athée à Voltaire, Racine - ou Molière, surtout, qui me frappait le plus, étant donné l'authentique description qu'il fait de la société comme une immonde salope inguérissable ? C'était la question que je me posais alors. Quiconque a quelque notion d'histoire sait que l'athéisme et le socialisme sont synonymes ; par conséquent, l'athéisme n'est que le produit dérivé de la philosophie chrétienne médiévale ; c'est particulièrement net de la part de philosophes nazis comme Heidegger ou Sartre.

    J'ai donc été vacciné contre le socialisme par Molière. Celui-ci excelle en effet à montrer comment la brute humaine a besoin du socialisme ; la séduction joue un rôle important dans la partie de chasse planétaire ; et cette part de séduction s'appelle "le socialisme". La débilité profonde des fachistes, c'est d'avoir voulu inventer un socialisme honnête, calqué sur le modèle animal. C'est aussi débile que d'associer, comme Jaurès, le socialisme et la paix.

    J'ai déjà oublié quels étaient les écrivains en vogue quand j'avais quinze ans, et que j'apercevais dans l'émission "Apostrophe", mais ceux qui ont lu "Tartuffe" ou "Don Juan" comprendront peut-être que Philippe Sollers puisse apparaître comme une simple hypothèse de travail à côté de Molière. Les fantômes d'aujourd'hui sont les personnes dans le poste de télé.

    *

    Certes, je vivais dans un milieu d'obédience catholique, mais la domination sans partage des femmes dans ce milieu m'a très tôt fait suspecter le mensonge ; de même que je soupçonne 95% des pédés en France d'être issus de milieux catholiques romains, même si c'est sans doute exagéré (pédé = identitaire).

    Je crois que c'est grâce à Stendhal - comme quoi on peut retenir certaines choses des auteurs les plus vulgaires - que j'ai pigé le truc de l'indéfectible alliance des curés et des femmes, ou des pharisiens et des veuves, comme dit Jésus-Christ. Sur le terrain social, la misogynie est défaite d'avance.

    Donc la religion de mon enfance était assez banale pour un Français, puisque c'était celle de la littérature, dépourvue de l'aspect culturel ou religieux que la modernité implique. En quoi on voit que la République est une idée bien plus allemande que française, puisqu'il n'y a pas de littérature républicaine à proprement parler, sauf Stendhal qui fait coïncider le bourgeois avec le cochon, sous couvert du style. Bien que le gros Beyle se cache à peine, comme tous les ritals, de téter encore sa mère bien après l'âge de raison. "Molti che tengono la fede del figlio e sol fan tenpli nel nome della madre." (De' cristiani) reconnaît déjà Léonard. ("Beaucoup (de chrétiens) qui disent croire dans le fils, n'érigent des temples qu'au nom de la mère (nature).")

    Et encore, Stendhal est attaché à l'uniforme et au code napoléon, c'est-à-dire au régime dictatorial qui précéda la République des tartuffes d'aujourd'hui, qui ne peut se passer de l'opération de blanchiment des charniers dont elle fut l'actionnaire. Le curé républicain doit l'avouer (Jean-Claude Milner) : l'histoire marxiste n'a eu aucune influence en France. La raison en est qu'elle n'est pas faite pour le blanchiment.

  • US-Secret

    Do you know what USA does say to US-Citizen when they are sleeping? 'You are guilty'. And it is enough to make them slaves i.e. women.

    Visiting USA helped me to understand the physics of Hell. If you are loving peace, pull the Christian mask of this Egyptian nation over, that is spitting the day long on Jesus-Christ face.

  • L'Apocalypse chrétienne

    La négation de l'apocalypse résulte de la foi et de la raison sociales. S'il n'y a pas d'éthique chrétienne possible, et qu'on ne trouvera aucune parole du Christ qui permette de fonder une doctrine sociale, la raison en est que la société ou l'organisation sociale est conçue pour empêcher de voir la tragédie du monde en face.

    Comme l'homme ne peut vivre heureux dans la hantise de sa mort et de sa disparition, une civillisation ne peut concevoir sa destruction. Karl Marx voit juste lorsqu'il signale que, plus une civilisation est proche de sa fin, plus elle est obsédée par la question de la jouissance ou de vaines rêveries dont le mobile est tel.

    Ainsi privés de la métaphysique pour le besoin de la cause commune, bernés à l'aide d'une science complètement truquée, une énigme présentée comme la complexité du monde, les enfants de cette matrice usée connaissent un sort atroce : ils sont sacrifiés comme des agneaux sur le bûcher des vanités.

    Bien sûr la tragédie n'est pas dionysiaque, c'est le contraire qui l'est : censurer l'apocalypse. La doctrine sociale est donc la loi qui règne en enfer.

  • Benoît XVI est-il l'antéchrist ?

    - Contrairement à une idée répandue à cause de la médiocrité de l'enseignement laïc républicain moderne, l'accusation de satanisme visant la papauté n'est pas l'apanage des sectes protestantes évangélistes ou de Martin Luther ; elle est récurrente depuis l'origine du christianisme jusqu'à l'effondrement de l'institution catholique romaine à la fin du XVIIIe siècle. Sans faire de recherches approfondies, on la retrouve dans le poème de Dante Alighieri, ou encore chez l'Italien Boccace, sous une forme moins accusatrice ; mais aussi, prolongeant le propos de Boccace sur la tartufferie et la corruption des moines-prêcheurs, chez Shakespeare ; elle est encore directe chez le philosophe d'Holbach ; enfin, je citerais le théologien apolitique suédois E. Swedenborg, qui eut une influence directe sur Balzac.

    - L'anticléricalisme trouve dans l'Evangile de nombreux appuis, qui rendent l'esprit du christianisme impénétrable à ceux qui n'en ont qu'une vague connaissance, et risquent de confondre cet esprit avec un génie ou un djinn oriental.

    D'abord Jésus-Christ a été assassiné par un complot de prêtres juifs, et le caractère anticlérical de la révélation chrétienne entre bien sûr en compte dans ce crime, auquel le pouvoir politique romain à prêté la main. Jésus en personne incite ses disciples à la méfiance et, son message étant "catholique", c'est-à-dire universel, c'est à tout jamais la théologie qui fut placée par le Nouveau Testament en position d'être critiquée par chacun. Si l'obéissance est militaire et abstraite, l'esprit critique est, lui, chrétien et réaliste. L'avertissement du prophète Jésus est contre les faux prophètes qui parlent en son nom. La vision apocalyptique de l'apôtre préféré de Jésus, Jean, confirme le rôle néfaste de ces faux prophètes dans l'histoire.

    Les colères de Jésus-Christ sont plutôt rares. Elles ont toutes une dimension anticléricale, notamment sa sainte colère contre le commerce d'offrandes organisé par le clergé juif. Ceux qui ont connaissance du fonctionnement d'une institution morale ou politique quelconque, savent à quel point la notion de sacrifice ou d'abnégation de soi est centrale dans une telle organisation. Là encore, contrairement à un préjugé assez grossier, mais néanmoins répandu, l'incitation du Christ n'est pas au sacrifice mais au salut. Et le salut chrétien ne comporte pas cet aspect sacrificiel qui est caractéristique, bien au contraire, de la gloire ou de la consommation païenne. Si ce n'est pas le cas de nombreux théologiens catholiques après lui, Jésus-Christ ne cesse de souligner que l'ordre naturel éthique ou païen est la voie du néant spirituel.

    En outre Jésus dissuade ses apôtres de l'appeler "maître", ce qui constitue une récusation supplémentaire de l'ordre temporel clérical et de son organisation pyramidale. Un maître impose des devoirs, et si Jésus s'en abstient, c'est incontestablement qu'il a sur la condition humaine un regard qui diverge radicalement du point de vue social. Le Christ voit tous les hommes qui vivent dans l'espérance d'un plus grand bien social comme des condamnés à mort. Sa grande pitié et son absence de jugement moral viennent de là, du fait qu'il est parfaitement vain de condamner quelqu'un qui n'est déjà qu'une hypothèse de travail, et se débat dans le monde avec cette plaie atroce dans le coeur.

    Pour ainsi dire la doctrine sociale est, du point de vue chrétien, une doctrine de fainéant ou de parasite, extrêmement dangereuse car elle condamne à mort tous les adeptes du socialisme ; de fait, le socialisme chrétien en Occident est la matrice infatigable d'à peu près tous les charniers.

    - Le pape Benoît XVI, à la tête d'une Eglise romaine à peu près déchue de tous ses pouvoirs temporels, est-il l'antéchrist en personne, dont parle le Nouveau Testament ? La première objection qui vient à l'esprit, c'est qu'il n'en a pas l'envergure. Elle me convainc assez. Bien qu'impossible et sacrifiant la logique chrétienne sur l'autel de la mode, la théologie de Benoît XVI est allemande ou mathématique, c'est-à-dire celle que sa fonction lui impose. La schizophrénie de Benoît XVI est typique de celle du fonctionnaire moderne, lieutenant du chaos qui croit contribuer à l'ordre. Elle est mathématique parce que répétitive, et que l'éthique est au coeur de l'islam comme de l'Eglise romaine depuis des siècles, fluctuant au gré des modèles économiques, aussi peu universelle que possible. La doctrine du pape romain est ésotérique parce qu'aucune institution humaine ne peut endurer la vérité. Si bien que toute institution humaine, même si cela est plus flagrant dans la théocratie égyptienne, est nécessairement sous la bannière de Satan. Toute institution juridique a un plan macabre, que la prétendue complexité du monde, ou la sophistication de l'art religieux abstrait - de la musique ou du cinéma démoniaques - a pour but d'occulter.

    - Je rejoins l'avis du chanoine catholique Crampon sur l'antéchrist et le nombre de la bête, 666, que les savants ou les philosophes chrétiens sont invités à déchiffrer, afin de contribuer à démasquer les faux prophètes. "La meilleure solution ne serait-elle pas de considérer le nombre 666, non plus comme la somme des valeurs numériques des lettres d'un nom propre, mais comme un nombre symbolique exprimant par lui-même, à la manière d'un nom, la nature de l'Antéchrist ?"

    Bien plutôt que telle ou telle personne religieuse ou morale à l'instar de Judas Iscariote, on peut en effet penser que la bête qui résiste à l'avènement de l'amour et de la vérité divines, est plutôt la personnalité morale elle-même, traduite dans le national-socialisme ou le républicanisme comme "l'identité", version juridique de l'aliénation mentale ; celle-ci donne lieu à un culte indécent en France, dont le but mercantile sous-jacent est soigneusement dissimulé aux pauvres gosses de ce pays par les vieillards cyniques qui le dirigent, un coup à gauche, un coup à droite, c'est-à-dire à tâtons.

    E. Swedenborg rapproche justement l'éthique de "la bête de la terre", comme si la terre elle-même était la matrice de l'idéologie païenne, qui incite l'homme au sacrifice de son existence, sous prétexte de la gagner, suivant une logique ubuesque stigmatisée avec force par Shakespeare. L'éthique n'est donc qu'une mystification juridique.

    Et, en effet, aussi coupé soit l'homme moderne de la terre et des vieilles religions païennes, il reste attaché à la terre par l'argent. La terre, chère aux femmes et aux personnes efféminées, n'est-elle pas tout comme le temps, un ersatz de l'éternité, et le point de départ de tous les calculs humains ? Il est écrit en outre dans les saintes écritures chrétiennes que "la terre passera".


  • Henri read bad books

    My friend Henri from Sacramento was surprised when he met me first, because of my catholic faith. He was supposing that it is not very French, and a little bit desappointed maybe. He was thinking so, because of bad books I guess, that Henri read about France.

    The typical French does not love clergymen, that he is comparing with women or German people. This is the reason why French people are closer to God: just because of their contempt of clergymen who mostly hide their weakness or madness behind masks or ridiculous tricks.

  • L'Europe babylonienne

    Dans le prolongement de l'Allemagne nazie et de son symbolisme satanique, les apôtres du Christ se trouvent désormais confrontés à une Europe babylonienne, appuyé sur un symbolisme équivalent. Il nous instruit sur la capacité extraordinaire de blanchiment de l'éthique moderne, puisque celle-ci, en même temps qu'elle paraît condamner le nazisme, reproduit un millénarisme équivalent, fondé sur la même science-fiction, où les paradoxes et spéculations mathématiques jouent un rôle déterminant, de même que le négationnisme historique, notamment l'occultation dans l'instruction civique républicaine de la cause économique et coloniale dans le déclenchement des dernières guerres civiles qui ont ravagé l'Occident.

    Je signale un article assez détaillé sur le symbolisme satanique de la monnaie européenne, à cette adresse ; cet article ne doit pas faire oublier que la bestialité occidentale est multiséculaire et qu'elle a engendré le monstre "Etats-Unis", surpuissant et qui s'avance déguisé sous les oripeaux de la démocratie-chrétienne.

    http://schoenelblog2.blogspot.fr/2012/06/la-monnaie-europeenne-et-ses-symboles.html

    - Gardons-nous d'employer contre la démocratie-chrétienne satanique les mêmes moyens qu'elle. Laissons-lui l'usage exclusif des missiles, de la monnaie, et du stratagème du droit international des nations, afin que le cynisme de la démocratie chrétienne apparaisse le plus clairement aux yeux des gentils. L'éthique est à l'intérieur de ces empires malades, comme un cancer qui les dissoudra mieux que les actes de résistance violents. Rome, matrice de ces empires païens, est morte empoisonnée par sa propre éthique.

  • Apocalypse de Matthieu

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    Comme Jésus, sorti du temple, s'en allait, ses disciples s'approchèrent pour lui faire remarquer les constructions du temple. Prenant la parole, il leur dit :

    "Vous voyez tout cela, n'est-ce pas ? Je vous le dis en vérité, il n'y sera pas laissé pierre sur pierre qui ne soit renversée." [1]

    Lorsqu'il se fut assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples s'approchèrent de lui, à part, et lui dirent :

    - Dites-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de votre enlèvement et de la fin du monde ? [2]

    Jésus leur répondit : "Prenez garde que nul ne vous induise en erreur. Car BEAUCOUP VIENDRONT SOUS MON NOM, disant : "C'est moi qui suis le Christ." [3] Et ils induiront un grand nombre en erreur. Vous aurez à entendre parler de guerres et de bruits de guerre : voyez ! n'en soyez pas troublés, car il faut que tout arrive ; mais ce n'est pas encore la fin. En effet on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, et il y aura des pestes, des famines et des tremblements de terre par endroits : tout cela est le commencement des douleurs. [4]

    Alors on vous livrera à la torture et on vous fera mourir, et vous serez en haine à toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi beaucoup failliront ; ils se trahiront les uns les autres et se haïront les uns les autres.

    Et il s'élèvera plusieurs faux prophètes qui en induiront un grand nombre en erreur. Et à cause des progrès croissant de l'iniquité, la charité d'un grand nombre se refroidira [5]. Mais qui persévèrera jusqu'à la fin sera sauvé. Et cet évangile du royaume sera proclamé dans le monde entier, en témoignage pour toutes les nations ; et alors viendra la fin [6].

    Quand donc vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, dressée en un lieu saint [7], - que celui qui lit comprenne ! - alors, que ceux (qui seront) dans la Judée s'enfuient dans les montagnes ; que celui (qui sera) sur la terrasse ne descende pas prendre ce qu'il y a dans sa maison ; et que celui (qui sera) dans les champs ne revienne pas en arrière pour prendre son manteau.

    Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat ; car il y aura alors une grande tribulation, telle qu'il n'y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura plus. Et si ces jours n'avaient été abrégés, nul vivant n'échapperait ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés.

    Alors si quelqu'un vous dit : "Voici le Christ ici !" ou "là !" ne le croyez point. Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront des grands miracles et des prodiges jusqu'à induire en erreur, s'il se pouvait, les élus mêmes. Voilà que je vous l'ai prédit. Si donc on vous avait dit : "Voici qu'il est dans le désert !" ne partez point ; "Voici qu'il est dans le cellier !", ne le croyez point. Car, comme l'éclair part de l'orient et apparaît jusqu'à l'occident, ainsi sera l'avèvement du fils de l'homme. Où que soit le cadavre, là se rassembleront les aigles.

    Aussitôt après la tribulation de ces jours, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera pas sa clarté, les astres tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme, et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec grande puissance et gloire. Et il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre.

    Du figuier apprenez cette comparaison : Dès que sa ramure devient tendre et que ses feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. Ainsi, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que l'événement est proche, aux portes. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées.

    LE CIEL ET LA TERRE PASSERONT [8], mais mes paroles ne passeront point.

    Quant à ce jour et à l'heure, nul ne les connaît, pas même les anges des cieux, mais le Père seul. (...)

    Matt. XXIV, 1-36

    Scholies :

    [1] L'architecture est un motif apocalyptique récurrent. L'architecture symbolise pour les chrétiens la volonté des religions païennes démoniaques de s'organiser selon la nature, au mépris du dieu véritable.

    L'effondrement du temple de Jérusalem est significatif de la trahison des clercs juifs d'alors, du détournement de la loi de Moïse de sa vocation spirituelle, pour l'assujettir aux besoins humains et absoudre la justice des hommes du péché dont elle est porteuse, et de la mort qu'elle répand en toute légalité.

    Jésus-Christ et saint Paul ont ainsi débouté la morale de ses droits. Ainsi que des vipères sournoises l'insinuent, l'apôtre Paul n'a pas plagié la religion juive, mais fondé au contraire un sacerdoce nouveau (cf. épître aux Hébreux). L'évangile enseigne qu'une "pierre spirituelle" viendra ébranler l'organisation humaine à la fin des temps, comme la parole de Jésus, qui est l'esprit de dieu, a renversé le temple des scribes et des pharisiens.

    [2] La préoccupation apocalyptique des apôtres depuis Jésus-Christ jusqu'à nous s'explique facilement, par la vision chrétienne réaliste d'une fin du monde, aussi imminente pour chaque apôtre que sa propre mort ; l'au-delà païen n'est qu'une illusion d'optique, dont l'adaptation à chaque régime politique au cours du temps, dévoile l'effet de mobilisation générale. La culture de vie païenne et l'art le plus abstrait ont pour seule vocation d'occulter la destination macabre du plan humain.

    [3] Jésus réitère plusieurs fois son avertissement contre les faux prophètes soi-disant chrétiens. La principale source d'erreur viendra d'hommes qui se disent ses apôtres. Cet avertissement place les chrétiens dans une position qui exclut le militantisme et toute tentative de rendre les paroles du Christ, qui sont l'esprit de Dieu, plus séduisantes afin d'emporter la conviction. Si l'Esprit divin était séduisant, il serait un système, décelable à son caractère éthique ou moral. La démocratie-chrétienne actuellement charrie le plus grossier négationnisme de la parole divine, accouplé sans gêne à des symboles babyloniens. Tout en blâmant les anciennes croisades, la démocratie-chrétienne en ourdit de nouvelles. Quelle sorte d'artisan de paix peut accepter que le christianisme soit utilisé à des fins militaires ? Pourquoi les propriétaires ne défendent-ils pas la propriété en son nom, celui de leur race ? Même les athées ou les antichrists, artisans sincères de paix, feraient bien de se poser la question. Car en pointant dieu comme le motif de la guerre, non seulement on accuse trois mille ans de retard intellectuel sur Homère, mais on ne participe pas à la paix, mais bien à la guerre, qui manifestement requiert les prétextes les plus sournois.

    [4] La douleur n'est pas tant le mal dont telle femme accouchant souffre personnellement, mais plus généralement elle signifie la condition humaine, fruit du péché du début jusqu'à sa fin, irrémédiable sans le secours de l'esprit de Dieu. Il n'y a pas plus d'incitation à la douleur dans le christianisme que d'incitation au bonheur ou à l'hédonisme, dont les théoriciens les plus subtils discernent qu'ils sont, douleur et bonheur, comme tenon et mortaise. Les rituels sacrificiels païens ont pour but d'invoquer la clémence de dieux qui se confondent avec la nature ; ils ne sont ainsi que le prolongement des arts libéraux et de la vie domestique.

    [5] L'équation du mensonge et du mal (iniquité) est ici indiquée. Cela explique pourquoi le dévoilement de la vérité est une mission charitable pour les chrétiens, et amour et vérité se confondent dans le christianisme. La doctrine démoniaque de Platon, annexée sans motif légitime par le catholicisme romain, dans laquelle bonté et beauté se valent, est contraire au message chrétien.

    La belle rhétorique de Platon est en réalité un discours de santé publique. Shakespeare a flétri Platon et les humanistes néo-platoniciens de son temps, en comparant le platonisme à une rose, resplendissante mais bientôt exposée à la vicissitude du temps, comme tout bien moral, relatif ou temporaire. F. Bacon prononce cette phrase terrible contre les moralistes, derrière l'apparente bonhomie, où il les compare à des plantes ou des graines odoriférantes, qui ne libèrent leur parfum et le meilleur d'elles-mêmes que quand on les broie. Parce qu'elle est intemporelle et non abstraite, la vérité chrétienne diffère de la vertu morale et politique platonicienne. Non seulement la vertu est changeante, mais elle constitue souvent un masque de beauté contraire à la vérité.

    La vertu peut aussi bien avoir le charme de la charogne, selon l'aveu ou l'expression de Baudelaire, précisément parce que la vertu est toute relative, et comme la nature qu'elle reflète, contient la mort, dont l'esthétique est reconnaissable dans les objets d'art les plus décoratifs, comme la musique ou le cinéma. Cette charogne charmante est représentée dans l'apocalypse par une prostituée, vêtue de pourpre et d'écarlate, significative d'une vertu inique et vieillie, tenant un vase plein d'immondices et de blasphèmes.

    [6] Fin du monde et de l'iniquité coïncident dans le christianisme. C'est pourquoi la fin du monde est une bonne nouvelle dans le christianisme, puisqu'elle coïncide avec le jour de la résurrection des morts de tous les saints de l'Eglise chrétienne. La fin du monde n'ouvre pas sur la perspective d'un au-delà païen ou moral, virtuel, dont la formule juridique ou mathématique trahit le caractère fonctionnel ou anthropologique (d'ordre moral). La fin du monde fait place à la vérité et à la justice divine, dépourvue du caractère éthique. La justice des hommes est symbolisée dans l'apocalypse de Jean par le cavalier noir, porteur d'une balance qui signifie la puissance destructrice de l'homme contre lui-même.

    [7] Le prophète Daniel a interprété le songe du roi de Babylone Nabuchodonosor sur la succession des empires jusqu'à la fin des temps. "L'abomination de la désolation" est lorsque le mensonge est partout, jusque dans la bouche des prêtres censés parler au nom de la vérité.

    "(...) De l'une d'elle sortit une corne, petite, qui grandit beaucoup vers le midi, vers l'orient et vers le glorieux pays. Elle grandit jusqu'à l'armée des cieux ; elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et les foula aux pieds. Elle grandit jusqu'au chef des armées et lui enleva le culte perpétuel, et la corne a jeté la vérité par terre ; elle l'a fait et elle a réussi.

    Et j'entendis un saint qui parlait : et un autre saint dit à celui qui parlait : "Jusqu'à quand durera ce qu'annonce la vision touchant le culte perpétuel, le péché de désolation, ainsi que l'abandon du sanctuaire et de l'armée pour être foulés ?" Il me dit : "Jusqu'à deux mille trois cent soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié." Daniel (VIII, 9-14)

    [8] "Le ciel et la terre passeront" : on peut mesurer grâce à ces paroles l'ineptie de l'écologie chrétienne, et l'idolâtrie païenne de la terre-mère que la rhétorique démocratie-chrétienne cache en réalité, fanatisme de propriétaire terrien que l'on est assuré de retrouver derrière chaque chrétien qui prétend porter les armes au nom de Jésus-Christ.

    (à suivre)

  • Lake of Fire

    On one hand there are people who do trust the World. On the other hand you have fewer people who do trust God. Let's mention the category of people who are committing suicide as the category of 'neutral people' who decide to stop fighting.

    Why cannot we follow two masters, the World AND God, and make a beautiful World FOR God, for example? What kind of God asked us to build a beautiful World - but the ugly World himself? This dream of beauty or perfection is necessary for today, isn't it? And today is far away from God: today is just a song.

    People who do trust the World and wish it as beautiful as possible, and people who do trust God, are separated by a lake of fire, as Jewish were separated from the Egyptians in Ancient Times by the Red Sea, after Egyptians doors were marked with a cross, which is the brand of people who do believe in the World.

  • Christianisme et islam

    Le rapprochement de l'islam et du christianisme sous la bannière d'un syncrétisme confortable est aussi néfaste que la théorie du choc des cultures, prônée par des imbéciles qui ignorent que la culture est un principe essentiellement païen, qui piétine la spiritualité chrétienne aussi bien que juive. En outre, quel savant se rangera du côté de la culture, sachant son caractère religieux et la fonction d'asservissement des masses par leurs élites à l'aide de la culture.

    Le christianisme de K. Marx est même reconnaissable à ce qu'il se situe délibérément à l'extérieur de la culture. Comme le reconnaît Lénine, dès lors que le communisme est retombé au niveau de la culture prolétarienne, il perd tout le sens émancipateur et libérateur voulu par Marx, pour se situer au niveau de la morale catholique désuète et perméable à un élitisme aussi pervers que la monarchie de droit divin.

    La manière dont l'éthique moderne divinise le peuple au lieu du monarque, procédé totalement étranger au marxisme, s'avère même plus dangereux que l'ancien régime théocratique. "L'anthropothéocratie" est la clef des charniers ou du cannibalisme moderne, et elle est pratiquement synonyme de la culture ou du totalitarisme.

    Quelle que soit son étiquette, chrétienne, musulmane ou laïque, l'agent culturel aujourd'hui est un tartuffe qui dissimule que la guerre est un événement culturel aussi fondateur que le coït ou le viol.

    Cette vérité chrétienne ou marxiste que la propriété n'est qu'un vol déguisé, est la plus destructrice de l'artifice ou l'opium de la culture. Diaboliser l'élitisme comme fait le marxisme ou le christianisme ne revient pas à diviniser le peuple, mais à pointer du doigt la principale source du mensonge et de l'iniquité, à savoir l'élitisme ou le cléricalisme.

    C'est donc le caractère moral de l'islam qui constitue un obstacle pour un chrétien ou un catholique à la reconnaissance d'un dieu universel par l'homme. Si, aux yeux du Christ, le criminel ou la femme adultère sont plus proches de dieu que le jeune homme riche et dévôt, la raison en est d'un dieu chrétien qui, contrairement à celui de la théocratie égyptienne ou romaine, ne prolonge ni ne justifie l'ordre social. Un musulman doit comprendre que si sa religion justifie un mode de propriété quelconque, elle est analogue au paganisme égyptien et sera son tombeau, comme c'est le destin des fils de la terre d'être aspirés par elle. Il n'est pas bien difficile de deviner qu'un dieu qui permet de justifier la propriété, n'est que le fruit du fanatisme d'un clergé démoniaque, puisqu'il est possible en érigeant l'homme au rang de dieu, d'aboutir au même fanatisme religieux.

    Débordant même les limites temporelles du christianisme, on peut voir que le mépris de l'éthique est la condition "sine qua non" de la métaphysique et de l'expérience de dieu. L'infâmie des chiens libéraux ou de la racaille démocrate-chrétienne est telle qu'elle consiste à couper l'homme de la métaphysique, afin de mieux l'exploiter. C'est la recette de base du totalitarisme. Si le chrétien Samuel Johnson voit dans le libéralisme l'oeuvre du diable, c'est pour la raison que le libéralisme est une culture de vie qui abolit le péché originel.

     

  • O Tempora, O Mores

    L'édifice social n'a rien de bien édifiant. Cependant la lâcheté incite l'homme à trouver même dans les ruines un certain charme, et l'art moderne possède la même vertu que la chirurgie esthétique des bonnes femmes.

  • Fulcanelli

    ...est le nom d'emprunt d'un érudit ou d'un groupe d'érudits qui a enquêté sur le symbolisme des cathédrales gothiques.

    Les rumeurs d'apocalypse, auxquelles internet et l'industrie du divertissement yankee contribuent largement depuis plusieurs années (sans oublier la justification du pacte militaire entre les Etats-Unis et Israël par une théorie eschatologique grand-guignolesque), ces rumeurs suscitent des tentatives d'élucidation des textes apocalyptiques non moins diverses que l'origine des rumeurs.

    Le regain d'intérêt pour l'érudition de ce Fulcanelli vient de cercles qui cherchent à accorder leur pressentiment apocalyptique avec les données de la science moderne. On pourrait parler de religion "new age", si le "new age" ne manquait d'une définition précise. On peut trouver cette religion fantaisiste et en rire, mais il faut dans ce cas aussi se moquer d'Isaac Newton et de ses convictions sur l'apocalypse, ou de sa volonté d'ériger son principe d'attraction universelle en manifestation divine. Ces conceptions sont assez proche du mode de pensée "new age". Bien que ne partageant pas les convictions ésotériques de Newton, je me garderais de m'en moquer en raison de leur influence sur l'inconscient du citoyen moderne.

    L'intérêt de la science de Fulcanelli me paraît assez limité. Disons pourquoi. Cet auteur dévoile une sorte de science occulte chrétienne, plus ancienne que celle de Newton (occulte en son temps), puisque médiévale et comme incrustée dans la pierre des cathédrales.

    Je ne vois pas là un grand "scoop". Non seulement le symbolisme païen des cathédrales a été détaillé auparavant, mais il persiste dans l'Eglise moderne, puisque les vêtements sacerdotaux des évêques, crosse, mitre et anneau, clament haut et fort ce que les Français depuis Voltaire connaissent sous le nom de religion ou morale de Pangloss, dont l'usage pratique est, pour un clergé au service de l'oppresseur, de justifier la douleur et le travail du peuple, procédant ainsi à une extraordinaire revalorisation de la condition humaine, qui constitue la flatterie essentielle des régimes socialistes totalitaires. J'insiste ici sur le fait que le millénarisme nazi n'est qu'un produit dérivé de la religion de Pangloss, mieux adapté aux évolutions technologiques : cela permet en effet de comprendre qu'un régime théocratique ou totalitaire n'est pas tant attaché à la notion de dieu qu'à celle d'éthique ou de morale, dont la philosophie nazie se gargarise tant qu'elle peut.

    +

    Pour revenir aux cathédrales, si l'on prend l'exemple de la basilique de Barcelone, dite de la "sainte famille", qui se veut une moderne imitation des lieux de culte gothiques. Son architecte Gaudi lui a donnée une forme païenne encore plus saillante, si je peux dire, que les anciens modèles. Ses flèches ressemblent d'ailleurs à des épis de maïs ("corn", en anglais), comme certaines basiliques indiennes.

    Dans l'Allemagne férue d'architecture, comme tous les peuples efféminés, on trouve bien des spécialistes avant Fulcanelli à évoquer le caractère érotique ou phallique des cathédrales, et de l'architecture en général, à commencer par G.W.F. Hegel, dont Marx a montré que la science n'est qu'un grand corps caverneux juridique, et les petites chapelles existentialistes adjacentes proches de l'onanisme.

    De Babel à l'effondrement du temple de Jérusalem, puis de la Synagogue de Satan, sans compter que les Egyptiens sont connus pour n'avoir jamais été égalés dans ce domaine, par leurs saintes écritures juifs et chrétiens sont assez prévenus contre l'architecture. Les laïcs républicains qui cultivent la science politique (pas plus française que la choucroute ou le couscous) ignorent-ils que l'Eglise romaine a inventé ou réinventé la franc-maçonnerie bien avant la République ? Je ne crois pas que leur ignorance en matière d'histoire aille jusque-là.

    C'est donc par là que Fulcanelli, il me semble, aurait dû commencer ; par souligner le paradoxe du mariage entre une spiritualité chrétienne, qui dénie tout sens spirituel ou sacré à l'architecture comme à la science juridique, avec ces disciplines païennes, sous la pression politique et sociale. L'Allemand Albert Dürer a au contraire placé les instruments de l'architecture aux pieds de Lucifer, ce qui permet de le distinguer nettement, comme Shakespeare, de l'ésotérisme chrétien médiéval.

    Fulcanelli aurait dû commencer par là, parce qu'il résulte de la christianisation de systèmes de pensée païens un symbolisme ou un art qui risquent fort d'être incohérents, et témoignent plutôt comme dans le poème de Dante, d'un mélange téméraire de paganisme "virgilien" et d'éléments apocalyptiques chrétiens, les plus radicalement opposés au paganisme romain, comme les juifs rejettent le nationalisme et l'éthique allemande modernes, dont la fonction sous-jacente est la défense de la propriété.

    F. se concentre sur la chimie, en particulier la fameuse métamorphose du plomb en or, dont on peut douter qu'elle a jamais réussi. Mais il n'explore pas, du moins à ma connaissance, le rapport entre l'alchimie et la métamorphose du vin et du pain en corps et sang de Jésus-Christ, opérée par le prêtre romain lors de la messe. La métamorphose est typique, non seulement de la manière dont la vérité prend, dans les régimes théocratiques, la forme dogmatique abstraite, c'est-à-dire juridique ou anthropologique, mais aussi de la continuité que le "new age" postule entre les mondes mystiques ou surnaturels, et la nature elle-même, tandis que le surnaturel chrétien ou juif renverse au contraire l'ordre naturel élémentaire.

  • Ubu-pape

    J'écrivais il y a deux jours que le pape Benoît XVI semble atteint de la folie qui touche les personnes morales, c'est-à-dire les personnes qui ne s'appartiennent plus, mais incarnent une fonction sociale. Pour prendre un exemple typique : la folie qui est entretenue chez les soldats afin de mettre l'assouvissement de leur instinct au service de telle ou telle société de rapport, aboutissant généralement à l'autodestruction de cette "chair à canons".

    Le pape défend l'éthique, bien qu'elle n'a rien de chrétien, parce qu'il est une personnalité morale. De même les artistes sont attachés à l'art abstrait en raison de sa valeur thérapeutique, bien que l'art abstrait soit une régression puérile et le meilleur moyen de finir par fabriquer des layettes ou des hochets, à peu près au niveau du cinéma qui fait paraître les Etats-Unis un gigantesque jardin d'enfants. Le cas du pape est sans doute aggravé par le fait qu'il est une personnalité morale apparemment dépourvue de fonction, comme une pièce de musée (on peut d'ailleurs être certain qu'il y a dans les fanatiques du pape 100% d'amateurs d'antiquités).

    Jarry n'innove pas, d'ailleurs, avec son Ubu, car si la France ne se caractérisait pas par sa méfiance des gens de robes, elle serait une nation de dévots ou de maniaques comme le Japon, entièrement sous la domination des femmes.

    Benoît XVI il y a quelque jours prononçait cette phrase, d'un culot extraordinaire et presque équivalent à celui des philosophes libéraux qui condamnent le nazisme :

    "Nous sommes en train de revivre la même expérience de la tour de Babel, (celle) où les hommes ont concentré tellement de pouvoir qu'ils ont pensé pouvoir se substituer à Dieu."

    - La première remarque est que, sur un sujet qui pourrait inciter le pape à retrouver enfin le chemin de l'eschatologie chrétienne au lieu des mensonges de la démocratie-chrétienne, phalange de Satan, celui-ci remonte à la mythologie juive. Bien sûr l'apocalypse contient des prophéties nouvelles, faute de quoi, pour parodier Augustin (une fois n'est pas coutume), la résurrection du Christ aurait été inutile et les juifs seraient aujourd'hui saufs.

    - La seconde remarque est qu'il faut être un sacré tartuffe boche pour dissimuler cette réalité que l'Eglise romaine est la principale collaboratrice de ces projets babéliens démentiels. Si la démocratie-chrétienne se réduit en France à peu près au délire narcissique de François Bayrou et d'organes de presse contrôlés par des marchands d'arme, aux Etats-Unis ou en Allemagne elle reste un puissant agent d'enrôlement. Le mot de l'humoriste anglais Chesterton selon lequel le monde serait plein de fausses idées chrétiennes, doit être complété par l'affirmation que l'Eglise romaine est la première cause de cette sinistre alchimie (et donc le catholique romain Chesterton lui-même).

    - Un projet babélien signifie en outre une logomachie, c'est-à-dire au lieu de la défiance chrétienne vis-à-vis du verbe humain, assimilé à une cause majeure de souillure par Jésus, une confiance exagérée dans la communication et les médias. Or celle-ci trouve son appui dans l'université, à laquelle Benoît XVI est un des derniers à rendre hommage, alors qu'elle n'est plus depuis longtemps qu'un ramassis de cacouacs majoritairement occupés à spéculer.

  • Christian Anarchy

    We, Christian, cannot live in a Society where there is no freedom but property and mathematics that suggest a kind of liberty that you need to be a robot to believe in, cannot live in that Society without willing to escape. Being part of the statistics is the same than being already dead. It is making of you a 'working hypothesis' as Dr Frankenstein could say.

    Visiting USA I was wondering if I could have stand living in this country with no metaphysics as a young boy. I guess I would have committed suicide. Was Hitler's Germany so paederastic than USA are? I do not think so. Hitler was just using the power of the cinema at the very beginning of this fascinating 'fata morgana'.

    'The Nation where people are afraid to live in poverty (i.e. a nation of female people) will be soon  condemned.' an US-writter said; and, in fact, being poor prevents you to belive in the society and stay stupid as a young girl who never walked away from her mother.

     



  • Benoît XVI, l'idiot utile

    Le sentiment amer qu'éprouve Benoît XVI d'avoir été trahi par son majordome est un sentiment que j'éprouve vis-à-vis de la doctrine catholique romaine du pape. Cette amertume se teinte d'effroi quand je songe à ceux qui restent attachés à ce folklore ésotérique, dont certains proches parents et anciens amis.

    Sachant la tournure de fantaisie baroque prise par la doctrine catholique romaine, dans laquelle les chrétiens sincères ne peuvent que s'efforcer d'élucider la dimension apocalyptique, il faut être fou pour demeurer dans une telle nef, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne marche pas sur les eaux, mais paraît au contraire presque engloutie par elles. Or, dans quel évangile la folie est-elle prônée ?

    Qui la folie de quelques-uns peut-elle servir - la démence des artistes, par exemple -, si ce n'est quelque oppresseur, appuyé sur elle ?

    A quoi sert Benoît XVI ? Il faut encore revenir au chapitre de l'éthique pour le comprendre, éthique dont E. Swedenborg nous explique qu'elle est représentée, dans la vision de Jean, sous la forme d'un dragon rouge. L'expression familière pour qualifier les maîtresses femmes : "C'est un véritable dragon." (ou un "cerbère"), n'est que la reconnaissance du caractère social des femmes et de leur adhésion spontanée à l'éthique. On pourrait pousser plus loin l'étude du symbolisme du dragon, je le ferai ultérieurement.

    L'éthique de Benoît XVI n'est même pas conforme à la logique élémentaire de l'éthique. On peut dire d'elle que c'est une langue morte ou un fantôme. En postulant même qu'elle s'applique encore au clergé romain rabougri, on lui dénierait le caractère universel. L'éthique libérale libre-échangiste, qui a des milliards d'adeptes, s'impose par-dessus toutes les autres. C'est ici qu'intervient le pape ; car aucune éthique ne s'est jamais imposée par-delà son caractère fonctionnel, si l'on excepte le domaine personnel du rêve, de la science-fiction ou des fantasmes. La morale évolue au gré du besoin des nations ; si aucune éthique n'a de caractère spirituel, pas plus que l'esthétique ou l'art abstrait n'en ont, c'est pour la raison qu'ils correspondent - éthique, esthétique et art abstrait -, à un besoin, masqué derrière l'argument de la morale pure, vent ou pet selon le besoin, rhétorique merdique de tartuffe soi-disant versé dans l'esthétique moderne ou le cinéma. La règle de vie de l'ascète, elle-même n'est qu'un moyen pour accéder à la sagesse. Pris comme but, l'ascétisme est un masochisme aussi stupide que le régime orgiaque des anciens Romains, ou le gaspillage capitaliste. L'histoire montre la tendance versatile des hommes qui le peuvent, c'est-à-dire les plus hautes castes, à verser d'un côté puis de l'autre. L'esthétique ultra-moderne porte la marque des besoins contradictoires des oies occidentales gavées, mais néanmoins frustrées et qui en redemandent.

    C'est la difficulté de faire croire au caractère spirituel de l'éthique moderne qui justifie que la morale pure du pape soit la cible d'attaques incessantes, afin de faire reluire une morale libérale ou républicaine qui, comme les singes, possède le don supérieur d'adaptation à toutes les entreprises criminelles. Le rôle d'idiot utile du pape est celui de conservateur de l'éthique, au nom d'un christianisme étranger à cette matière.

    L'apôtre Paul, fondateur du sacerdoce, se garde bien d'invoquer l'éthique ; ce serait convoquer dans le christianisme le régime du droit païen ou la voie romaine assassine qu'il vient de quitter.

    L'attachement débile du dernier pape romain à l'éthique a probablement des raisons personnelles. Shakespeare ne fait pas par hasard le portrait des rois chrétiens d'Angleterre frappés de stupidité ou de folie, mais sachant que leur schizophrénie et leur aveuglement sont institutionnels. C'est l'attachement à leur maison qui les prive de raisonner autrement que selon l'éthique, comme s'ils faisaient corps avec elle, ne pouvant imaginer sa ruine ou même l'admettre. Pourtant il est écrit que nous sommes tous frères, et que même Jésus-Christ n'est pas notre père supérieur. On peut donc penser que, si Jésus-Christ a rejoint son père, le seul digne d'être nommé ainsi, sans s'être proclamé le chef des chrétiens, c'est qu'il n'y avait là aucune place à prendre. Le confort de se croire embarqué sur une barque nommée Eglise romaine, censée franchir le fleuve des enfers sans peine, n'est qu'une vaine utopie de bonnes femmes.

  • Déphilosopher !

    La philosophie combattue par Marx n'est pas l'amour de la sagesse ou de la science, mais l'amour de la vie, à quoi peut se résumer la philosophie morale ou l'éthique. C'est notamment sur ce point que le marxisme rejoint le christianisme. Car la vie n'est pas aimable, c'est seulement le confort intellectuel qui permet de le penser, ou la religion que Marx qualifie d'opium. En réalité ceux qui déclarent aimer la vie s'y sont adaptés, ou souhaitent y parvenir, voeux égoïstes ou pieux, étrangers au marxisme comme au christianisme.

    Dans la philosophie nazie de Hegel, la critique historique de Marx décèle un millénarisme de nature thérapeutique, une sorte de pari sur l'avenir et non le sens de l'histoire que Hegel s'était fait un devoir d'élucider. Dans la civilisation moderne, le pari sur l'avenir remplace la morale antique qui visait au plaisir et prônait par conséquent la modération. De même l'art moderne ne peut plus viser la seule satisfaction des sens, comme l'art antique, mais il est astreint à faire miroiter cet avenir improbable au plus grand nombre. L'esthétique nazie de Hegel s'avère indépassable. Si les prêcheurs républicains continuent de la prêcher, ce n'est pas tant par goût du nazisme que parce qu'ils s'avèrent incapables d'en imaginer une autre, qui inculque aussi bien le masochisme et le goût du sacrifice, dans le seul espoir d'un avenir meilleur. Nitche, qui voulait ramener la religion du plaisir, raisonnait comme si le monde ne comptait pas surtout des esclaves ou des nécessiteux.

    Ainsi Hegel perpétue la trahison de l'esprit par le clergé romain, pour le compte d'une société dont la charge repose sur les épaules du prolétariat, et non plus des paysans. La perspective de l'avenir s'est substituée à celle de dieu, exactement dans le même plan. Le national-socialisme de Hegel est le plus rationnel et le plus mesuré, en même temps qu'il est parfaitement atroce. Il n'y a pas d'autres solutions que de vivre à l'ombre de ce dragon ou de le combattre avec l'aide de l'esprit de dieu.


  • La Femme et le Dragon

    La femme est toujours du côté de la société, c'est-à-dire du dragon. De ma vie, je n'ai jamais rencontré de femme anarchiste, et l'extraordinaire pédérastie engendrée par les doctrines sociales modernes est sans aucun doute le résultat de l'emprise des femmes.

    Simone Weil est, à ma connaissance, la seule femme qui qualifie la société de dragon, à l'instar des chrétiens. Il est regrettable qu'elle ait découvert Shakespeare tardivement, car Shakespeare est vraiment celui qui menace le dragon le plus dangereusement, le dernier à s'immoler par le feu en son honneur. Notamment parce que Shakespeare dénonce la démoniaque supercherie du "socialisme chrétien", d'une façon plus intelligente ou lucide que Martin Luther. Shakespeare n'est ni schismatique, ni romain, car être romain c'est être à l'origine du schisme. Le problème de Luther est similaire à celui de Dante Alighieri : ils ne peuvent pas supporter l'abominable corruption de la papauté, mais ils continuent de croire qu'une institution temporelle peut être vierge, alors qu'elle est nécessairement une putain.

    Shakespeare est un exemple pour les musulmans qui, aujourd'hui, dénoncent l'entreprise occidentale d'avilissement de l'homme au niveau de la livre de chair consommable, de conserve avec les émirs du moyen-orient. Shakespeare n'accuse pas les adorateurs judéo-chrétiens du veau d'or ou du dragon, il dit : toi-même, individuellement, si tu te prémunis contre le veau d'or ou le dragon, adulés sournoisement à travers l'éthique socialiste, alors dieu te prémuniras contre le dragon, mieux qu'aucune arme, il mettra entre la société et un toi un étang de feu, comme il mit entre les Hébreux de Moïse la mer rouge. Les civilisations passent, l'individu seul peut être libre. Hamlet défie seul Elseneur, avec la force de l'Esprit. Et Elseneur c'est l'Occident au sommet de sa puissance.

    La femme est toujours du côté du dragon ; les symboles de la Genèse et de l'apocalypse de Jean se trouvent ainsi confirmés.

  • Le Christ anarchiste

    C'est un trait de la sagesse antique de voir la procréation comme un acte irresponsable, c'est-à-dire qui n'est pas la conséquence du libre-arbitre, mais de l'instinct. A partir de là, la société n'est plus qu'un enchaînement de causes et de conséquences, dont la portée échappe à ses acteurs ; les sociétés baignent dans le sang, et il n'est guère difficile de déceler la ruse dans l'utopie de la justice sociale. La justice des hommes sert à blanchir la société, bien plus encore qu'à punir ou réprimer.

    Beaucoup plus récemment, l'idée que la science politique est une science paradoxale ou folle, n'est pas venue par hasard à un abstinent sexuel, Alfred Jarry.

    Cette représentation de la politique sous les traits du pape-roi-président Ubu ne doit pas cacher le caractère de charnier insondable de la société, mais que les imbéciles aiment néanmoins jusqu'à la folie, en tant qu'ils représentent une infinitésimale partie de cette masse, et que cette agglomération leur semble la meilleure des sécurité, bien que ce soit elle qui cause aussi leur perte. La doctrine sociale entraîne l'idolâtrie, nous dit le christianisme, après Moïse, rejoignant ainsi l'ancienne sagesse individualiste. Celle-ci montre que le lien de l'homme avec dieu ne peut être qu'individuel, une fois surmontées les lâches doctrines sociales qui enracinent l'homme dans la terre.

    - L'argument de la littérature engagée pour parler de la prose ou de la poésie socialiste, est fait pour dissimuler le narcissisme derrière l'engagement. Ainsi la cause qui mobilise Sartre est parfaitement nébuleuse, mais c'est l'engagement qui est revigorant, et permet à Sartre de revêtir les habits sacerdotaux à la mode. Je cite Sarte, comme je pourrais citer Aragon, Mauriac ou Brasillach, tous les poètes incestueux.

    Le progrès du nazisme ou du totalitarisme en France depuis la Libération est d'ailleurs significatif, non pas seulement en raison du succès de la médiocre littérature de M. Houellebecq, mais - j'aime mieux cet exemple - du fait que des universitaires français écrivent des pamphlets contre Jarry. Le plus significatif s'agissant de Houellebecq, qui n'est qu'un électron libre mû par une misanthropie allemande ou provinciale, c'est le revirement de l'intelligentsia française à son égard. Cette souplesse est un signe de veulerie sans précédent.

    Mais revenons à la sagesse antique, qui n'avait pas le goût des paradoxes empilés les uns sur les autres, dont sont faites les oeuvres modernes truquées (ici un escroc ou un prestidigitateur professionnel est le mieux placé, je crois, pour comprendre mon propos sur l'argument de modernité, et saisir du même goût l'ampleur de la gabegie du système universitaire actuel, dont la principale raison sociale est la recherche du temps perdu).

    Le christianisme va-t-il dans le sens de cette sagesse, ou bien de la folie païenne, facteur d'irresponsabilité croissante ? Bien entendu le sacerdoce catholique n'a pas été conçu par l'apôtre Paul dans l'un des buts institutionnels ou sociaux qui ont été inventés après lui, et qui sont cause que l'Eglise romaine a connu la débâcle après la fortune. Le prêtre chrétien selon Paul n'est pas le sorcier du village, qui fait tomber la pluie au moment opportun sur les moissons, et béni tout ce qui passe à portée de sa main, se voyant pour combler l'écart entre son rôle de thaumaturge et les écritures saintes, contraint de raconter n'importe quoi en chaire, jusqu'à l'abominable blasphème de la folie de Jésus-Christ parfois (je l'ai entendu proférer), sournoise imputation du vice humain à celui qui s'en tînt toujours à l'écart, et pour cette raison ne mourut pas.

    Si ce n'est pas Satan qui a fomenté ainsi des prêtres chrétiens contre Jésus-Christ, alors qui ?

    La vocation sacerdotale selon Paul n'est certainement pas l'assistanat social. L'apôtre sape d'ailleurs toute tentative de reconstituer le pharisaïsme juif dans sa lettre aux Hébreux. Il dissuade non seulement d'adhérer au droit naturel ou à éthique romaine - qu'il partagea en tant qu'assassin persécuteur de chrétiens -, mais il dissuade aussi de se référer à la loi de Moïse et au sacerdoce ancien. Il faut pour inventer une "éthique chrétienne", comme font les chrétiens-démocrates, piétiner non seulement la loi de Moïse, qui n'est certainement pas "éthique", mais aussi Paul et tous les évangélistes.

    Le dogmatisme romain est une vérité infernale, érigée contre la vérité évangélique afin de le saper. Elle paraît consolider la vérité, mais elle en fournit une présentation juridique altérée, impossible puisque l'amour divin est dépourvu de caractère juridique, contrairement à la puissance de Satan qui, elle, est juridique.

    La vocation chrétienne est bel et bien anarchiste selon saint Paul, ou antisociale pour être plus précis et relier Molière et Shakespeare à la théologie chrétienne authentique, c'est-à-dire insubordonnée à un quelconque pouvoir hiérarchique temporel, du type de ceux qui ont mis à mort le Christ.

    Je reprenais récemment l'argument de Boccace : la possession satanique de l'Occident chrétien est justement proportionnelle à la vérité transmise par le Christ et ses apôtres. S'il y a bien un dieu "quantique" et savant de toute mesure et proportion, c'est d'ailleurs Satan, le dieu des ingénieurs allemands et des polytechniciens, qui croient trouver refuge comme Pythagore dans le langage.

    Celui qui, aujourd'hui, dans un monde totalitaire, ne comprend pas comment on peut être chrétien ET antisocial ou anarchiste, a certainement été dissuadé de lire Molière à l'aide du cinéma, arme démoniaque absolue au service du viol des enfants, puisque le cinéma imite le crime social à merveille. Le cinéma totalitaire indique que la société n'est qu'une immense grotte obscure poisseuse, illuminée par une éthique platonicienne totalement artificielle, et qui promet ce qu'elle ne tiendra jamais : la véritable lumière.

    Paul, après Jésus, comprend et explique que l'esprit de dieu est combattu avec acharnement par la doctrine sociale, dont le nombre générique est le 666, et que l'enfer durera aussi longtemps que dureront la doctrine sociale ou le socialisme.

  • Pour Averroès

    Il m'arrive plus souvent de parler de dieu avec des musulmans qu'avec les tenants d'une quelconque doctrine socialiste. Non pas que l'islam ne soit pas social, lui aussi ; il l'est, au contraire, et c'est tout le problème de l'intégration des musulmans dans une République largement corrompue, dont les élites ne brandissent plus le drapeau de la vertu que pour intimer le respect de la propriété au citoyen lambda.

    En dehors de quelques vieux briscards libéraux à la gueule ravagée par le stupre, qui croit encore dans la libération sexuelle ? C'est une stratégie de viol typiquement féminine car, pour ainsi dire, juridique. C'est celle du désir ou du manque que la publicité promet de combler, et qui fait mouche sur des personnes faibles. A grande échelle, la publicité accomplit ce viol collectif. On cherchera d'ailleurs en vain des penseurs humanistes qui prônent la libération par le sexe, et les slogans de "Mai 68" ou des hippies yankees sont plus proches du nazisme que de l'humanisme.

    Parées de vertus républicaines, les élites françaises ont-elles prémuni leurs gosses contre la corruption publicitaire et l'éthique nouvelle engendrée par celle-ci ? Non, elle les ont livrés pieds et poings liés à l'orgie publicitaire et cinématographique. Pourquoi ? Parce que, bien sûr, la République a en son coeur la propriété et non l'humanisme, et que la propriété se renforce et s'agrandit du viol.

    Là-dessus je tombe d'accord facilement avec mon pote Hicham : une putain a plus de vertu que la République française. Mais pas sur la vertu elle-même, qui n'est qu'un bien relatif pour un chrétien. Il est plus difficile à une société de rester vertueuse sa vie durant qu'à un homme seul. Plutôt que de donner des leçons de morale à la société, il vaut mieux les garder pour soi : par définition la société est sourde, et les sociologues sont des médecins légistes.

    Ce qui compte, par-delà la société, c'est la vérité. "Mais, me rétorque Hicham, ce n'est pas possible la vérité ; si l'on connaissait la vérité, ce serait la fin du monde !"

    - Eh bien, un monde inique fait-il le poids avec un dieu véritable ? Ce que le coran dissimule aux musulmans, comme de nombreuses doctrines chrétiennes truquées, c'est que dieu n'est pas du côté de la société : ce sont les prêtres qui le sont : quelles que soient les marques de sa décomposition, ils croient pouvoir la sauver, comme le médecin qui s'acharne au chevet d'un cancéreux. Et cet oubli de soi, au point de vouloir réformer une société pourrie, c'est encore la société, qui n'est jamais qu'une vaste crainte collective, qui incline l'homme ainsi.

  • L'Apocalypse selon Homère

    Hormis les esclaves qui en sont empêchés par leurs maîtres et se réfugient dans la musique, il y a deux manières pour l'homme de penser contre la mort. Celle d'Achille ou celle d'Ulysse. L'une identitaire, l'autre individuelle. Gloire ou sagesse.

    Sauf les aliénés sans cesse agités, comme les vagues de la mer, et qui s'accommodent d'un dieu qui danse, maîtrisant le mouvement, les hommes qui peuvent s'arrêter pour penser un peu, s'interrogent sur leur condition, et donc leur fin, terme plus concret que le temps ou la civilisation.

    Achille a le choix entre devenir un homme normal, un père tranquille entouré de ses enfants, ou bien un héros plein de gloire. L'idée moderne que les pères de famille sont les héros du temps présent est sans doute celle d'une société diminuée physiquement ; et, pour les pédérastes incapables de s'accoupler, il y a le quart d'heure de gloire.

    La société, qui se complaît dans la médiocrité féminine, n'aime pas les hommes comme Achille, et ceux-ci le lui rendent bien puisque, la dominant ils la méprisent, s'avisant rarement qu'eux aussi, la société les tient par les couilles et par des prothèses érotiques. La gloire même des super-héros dépend de la société qui, une fois trépassés, leur tresse des lauriers, et la société elle-seule. Napoléon n'est admiré "post-mortem" que par des buveurs de sang qui n'osent pas se servir eux-mêmes.

    Dans "L'Iliade", Ulysse fait preuve de la ruse du politicien, qui sait tirer profit de l'excès de virilité du super-héros, le manipuler selon sa passion. Mais l'histoire ne se finit pas là, car l'intelligence politique ne mène à rien. La vertu ne fait que retarder les effets de la bêtise ou la guerre. Homère le sait bien. Pour éviter l'Hadès, il faut affronter la bêtise, ce que fait Ulysse dans "L'Odyssée". La vertu n'est qu'un moyen, que les régimes théocratiques, à force de le prendre pour un idéal, usent jusqu'à la corde.

    Le sentiment d'apocalypse est donc en chacun, dès lors qu'il peut penser à sa fin. Ce sentiment, la société le chasse en offrant toutes les drogues nécessaires pour ne pas penser à l'apocalypse, toutes les drogues dont la gloire. De sorte que c'est le but des doctrines sociales d'occulter l'apocalypse, afin de loger à la place dans l'esprit des hommes un paradis artificiel. D'une société à l'autre, cette carotte ne fait que changer de forme. Logiquement, l'apocalypse chrétienne condamne les nations.

    Avant même que le Christ fut venu parmi les hommes, dit Shakespeare au monde moderne, la vertu avait été réduite à un mélange médiocre de raison et de foi par Homère.