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nazisme

  • Dans la Matrice

    La science des régimes communistes, c'est l'Histoire.

    La science du régime nazi, c'est la Biologie.

    La science des régimes libéraux, c'est l'Economie.

    Importance de la pseudo-science au stade totalitaire, qui joue le même rôle que les religions au stade précédent.

    Le hasard s'introduit dans les consciences par le biais de ces pseudo-sciences, prenant la place occupée auparavant par la providence. Le hasard révèle la nature anthropocentrique des pseudo-sciences totalitaires, par conséquent largement anti-expérimentales.

  • Nietzsche nazi ?

    Antisémite et réactionnaire, le philosophe allemand a pu être rapproché de l'idéologie nazie. On sait que Mussolini et Hitler en ont fait l'éloge. L'éthique et l'esthétique néo-païennes nazies renvoient à Nietzsche elles aussi. Bref, le dossier est lourd.

    Cependant il y a un aspect décisif qui empêche de poser l'équivalence de la doctrine de Nietzsche et du nazisme ; cet aspect concerne le travail. On connaît la fameuse devise, à l'entrée des camps de travail où les Juifs furent notoirement réduits en esclavage : "Le travail rend libre". Bien plus que la nostalgie de l'antiquité, elle permet de caractériser le régime nazi, par conséquent proche des régimes soviétiques et anglo-saxons concurrents.

    "Le travail rend libre" ou "Le sexe rend libre" sont deux devises équivalentes, formant le socle de la culture bourgeoise occidentale ; sur ce point, qui est son principal mobile, le nazisme n'est pas réactionnaire, donc pas "nietzschéen". Le travail, au regard de la culture antique que Nietzsche prend comme point de référence, est une valeur "barbare". Le nazisme a part à la modernité technocratique, de toute évidence, et le qualifier de "réactionnaire", de la part de ses concurrents, est une stratégie de blanchiment.

  • Du nazisme au libéralisme

    "Le Travail rend libre" : cette devise au fronton des camps de la mort nazis définit le projet commun aux différentes versions du totalitarisme que sont le nazisme, le communisme et la démocratie-chrétienne. Je cite ces idéologies dans l'ordre croissant de dangerosité. Cette dangerosité se mesure, non pas quantitativement, au nombre de victimes humaines, pratiquement incalculable en raison de l'enchevêtrement des causes qui mènent à la guerre, mais à la proportion de mensonge dans ces idéologies. L'idéologie nazie est-elle plus raciste ou darwiniste que le communisme ou la démocratie-chrétienne ? Non ; on voit que le communisme, comme l'idéologie démocrate-chrétienne, font place à l'idée selon laquelle la compétition entre les hommes serait un facteur de progrès de l'humanité.

    Or la démocratie-chrétienne est excessivement mensongère au regard du communisme et du nazisme. Ainsi la démocratie-chrétienne dissimule qu'elle est un athéisme, ce que le communisme ne cache pas à ses adeptes.

    La première raison du quidam moderne de méconnaître l'affrontement de forces supérieures à travers l'histoire est sa peine à jouir. Cette difficulté, relativement inédite dans l'histoire (comme le féminisme), explique largement que l'homme ne parvienne pas à s'intéresser à autre chose qu'à lui-même. La preuve par la psychanalyse, médecine de l'âme qui touche particulièrement les femmes : cette "science humaine" se serait éteinte depuis longtemps, si son objectif avait été atteint de remédier à la peine à jouir de l'homme moderne, encouragé à se conformer au modèle sexuel de la passivité et du masochisme.

    Si le nazisme est sans cesse inculpé, et de façon parfaitement incohérente (en l'absence de définition sérieuse de ce qu'est un juif), principalement en raison de son antisémitisme, le but assez évident est de blanchir la culture bourgeoise moderne du fait de génocide ou de massacre perpétré sur une minorité sans défense. Il s'agit avec l'antisémitisme, pour les docteurs de la loi morale, de faire diversion.

    En effet, dès lors que vous refusez d'admettre comme un dogme que "Le travail rend libre", où un connaisseur de la mythologie juive ou chrétienne reconnaîtra le renversement parfait de la spiritualité chrétienne ou juive, vous cessez d'être un homme moderne. Cherchez pour voir une femme qui ne vit pas sous l'empire de ce dogme, pour ma part je n'en ai jamais rencontré une telle vivante.

    Ce rejet de la culture moderne est, curieusement, le double fait de suppôts de Satan tel Nietzsche, et des chrétiens authentiques, qui refusent d'accorder à quelque ordre établi que ce soit, y compris celui cautionné par un étrange pape, coiffé d'une mitre et portant une crosse, une quelconque valeur spirituelle. Si nous, chrétiens, devons maudire la démocratie-chrétienne, c'est à cause de sa prétention spirituelle, de la concurrence que cette spiritualité truquée fait à la parole de dieu.

    Le libéralisme/démocratie-chrétienne propose l'alternative suivante au nazisme : "Le sexe rend libre". Je n'accuse pas en vain la démocratie-chrétienne, puisque celle-ci, actionnée surtout par des femmes, s'efforce de restaurer la légitimité de la chair. Le sexe au lieu du travail : il s'agit de la même fonction, vue sous un autre angle. Le point de vue du consommateur est substitué à celui du producteur. Dans les deux cas, il s'agit de faire croire que l'homme peut être libre sans renoncer au péché, c'est-à-dire aux vains efforts de l'homme pour rendre la chair spirituelle, en particulier de l'homme moderne, sous l'impulsion du clergé romain.

  • Homère et les modernes

    "(...) à l'école, on avait affublé Goebbels du sobriquet d'Ulysse, allusion à ce personnage de la mythologie qui symbolise, comme vous le savez, la ruse et la servilité. (...)"

    Franck Ferrand, historien de service sur la station de radio "Europe 1".

    N'est-ce pas un peu délicat, de la part d'un historien, de consacrer une émission à la propagande sur une station de radio dont les employés sont rétribués par la propagande ? On sait par avance ce qu'il va suggérer : que la propagande capitaliste est moins dangereuse que la propagande nazie ou soviétique.

    Alors même que, historiquement, le contraire est probable, à savoir que la séduction du discours libéral est plus grande que celle du discours nazi ou soviétique, et par conséquent susceptible d'entraîner l'homme à des comportements d'une ampleur barbare inédite.

    Le nom de la station de radio qui emploie F. Ferrand est d'ailleurs emblématique, puisque l'Europe n'a pratiquement jamais existé en dehors des discours de propagande. On pourrait même définir l'Europe comme un rêve nationaliste allemand, auquel l'esprit concret et moins religieux des Français a tendance à s'opposer. Un rêve dont les élites libérales et les élites nazies sont co-actionnaires.

    - L'hostilité à Homère est un trait caractéristique de l'élitisme républicain. Il illustre la continuité de ce dernier avec l'élitisme catholique romain : la franc-maçonnerie n'est jamais qu'un phénomène de sécularisation du pouvoir ecclésiastique romain. Bien que cette hostilité s'exprime rarement d'une manière aussi grossière, elle est constante depuis Homère. Son mobile s'explique facilement ainsi : la mythologie et l'histoire ne sont d'aucun profit aux élites ; non seulement ils ne sont d'aucun profit, mais ils constituent un encouragement à l'individualisme et à l'amour, sur lesquels nulle société humaine ne peut se fonder, et par conséquent aucune élite.

    De façon caractéristique, le clergé catholique romain afin de s'arroger le monopole sur l'explication et l'interprétation de la parole divine, s'est efforcé d'en effacer petit à petit la dimension historique et mythologique pour la transformer en discours "anthropologique". C'est précisément pour cette raison, qui demeure largement obscure aux yeux de Nitche, que Shakespeare, historien majeur de l'Occident moderne, décrit la chute de l'Occident, acharné à nier la vérité, sous la forme d'un récit mythologique où le mensonge de l'Eglise romaine joue un rôle primordial. 


  • Pornographie & nazisme

    L'expression "économie de service" est faite pour dissimuler largement le caractère pornocratique de la société occidentale moderne ; celui-là même qui explique que les femmes et les hommes qui exercent officiellement la profession de putain s'estiment fondés à obtenir un statut social et la reconnaissance des pouvoirs publics.

    On dit les putains "affranchies" et généralement lucides sur les rouages de la société, en raison de leur fréquentation du gratin politique, aussi bien que de l'homme de la rue. En l'occurrence il est plutôt naïf de la part de certaines d'espérer voir les représentants des hautes autorités éthiques céder sur ce point. Céder reviendrait à donner droit de cité à l'esclavagisme, c'est-à-dire à renoncer pratiquement à la tartufferie socialiste ordinaire; le public a beau être maintenu autant que possible dans un état d'imbécillité maximum, il ne l'est pas au point de gober très longtemps l'argument du "droit à disposer de son corps". Le masochisme lui-même est un produit typique du totalitarisme, et il arrive que certaines victimes se fassent les complices de leurs bourreaux.

    Reconnaître que la société libérale est une société esclavagiste reviendrait à la priver de sa morale antinazie.

    Walter Benjamin le dit mieux que moi : "Quand les prostituées se déclarent "travailleuses du sexe", le travail est devenu une prostitution."

    Ou plutôt il le dit d'une manière plus concise, mais qui recèle une idéalisation du travail. W. Benjamin fut d'ailleurs assez naïf pour ne pas déceler le caractère essentiellement pornocratique du cinéma.

    En réalité, comme l'enseignent les mythes juifs ou grecs, sexe et travail sont indissociables depuis la nuit des temps. La Bible parle pour décrire l'atrocité de la condition humaine d'une "femme en travail".

    Les doctrines sociales doivent s'efforcer, en particulier les doctrines sociales chrétiennes les plus perfides, de redorer le blason de la condition humaine ; le "socialisme chrétien", qui ne date pas d'aujourd'hui puisqu'il est combattu par Shakespeare avec une force inégalée dans les temps modernes, recompose donc une religion chrétienne sur la base de la négation du péché originel. Rien d'étonnant à ce qu'on n'entende pas parler de l'antéchrist au sein d'Eglises chrétiennes qui ourdissent des doctrines sociales contre la parole divine.

    Or la grande prostitution libérale ne serait pas ce qu'elle est, à savoir un régime de servitude inégalé dans l'histoire, dans lequel un antichrist comme Nitche est fondé à voir le triomphe de la bassesse, sans le ver de l'éthique judéo-chrétienne.

    La promesse du salut chrétien a irrémédiablement dévalué la condition humaine ; c'est ce que les renégats "anthropologues judéo-chrétiens" s'efforcent de dissimuler aux peuples, pour le profit des élites dirigeantes. C'est ici le noeud du complot mondial, tel que Francis Bacon alias Shakespeare le met à jour sous une forme mythologique. Shakespeare montre que la vérité évangélique ne peut être subvertie que de l'intérieur de l'Eglise ; autrement dit que l'histoire moderne présente une analogie avec l'histoire antique, puisque la loi de Moïse fut trahie par un complot de pharisiens et de veuves. Et cette trahison consista dans l'assignation d'une vocation morale et politique à la loi de Moïse.

    Il n'y a qu'une différence de degré entre l'idéologie nazie et l'idéologie libérale ; et la seconde est pire que la première, dans la mesure où elle s'avance masquée derrière l'argument de la morale judéo-chrétienne et ses produits dérivés.

     


  • Nitche et le nazisme

    L'étude approfondie de la doctrine de Nitche permet de mettre à jour la nature hybride ou contradictoire de l'idéologie nazie. C'est une des raisons pour lesquelles cette étude approfondie n'a jamais été faite. L'étude scolastique de Heidegger est ainsi marquée par un effort de réhabilitation personnelle. L'idéologie nazie emprunte à Nitche son motif artistique satanique le plus noble, et à l'hégélianisme sa détermination militaire et militante la plus abstraite et la plus superficielle, en même temps qu'elle est la plus efficace. L'autodafé de la culture dégénérée est l'acte le plus nitchéen, qui correspond parfaitement à la volonté de Nitche de mettre un terme à la culture moderne la plus abstraite (sauf la musique ?) ; tandis que la tentative eugéniste d'amélioration de la race humaine suppose un préjugé socialiste hégélien. Nitche, en tant que suppôt de Satan autoproclamé, botte même le cul des Allemands, dans lesquels ils ne voit pas des "aryens" mais des sous-hommes.

    Dans ce pays le moins doté d'une "conscience nationale" qu'est la France, et le mieux prédisposé à discerner dans le socialisme un nouveau cléricalisme et une nouvelle casuistique, la fortune critique de philosophes tels que Heidegger, Sartre ou Althusser est assez stupéfiante ; elle tient à l'appui d'organes nationalistes liés à l'appareil d'Etat, ainsi qu'à la détermination capitaliste essentielle du nationalisme, qui dans la formule européenne ne cherche même plus à se dissimuler. La persistance de l'idéal nationaliste pangermaniste, à elle seule suffit à ôter l'étiquette de l'humanisme, et même des "Lumières françaises", aux élites libérales intellectuelles qui s'en disent les héritières.

    Il y a deux moments de la politique où le nationalisme trouve et sa cohérence, et où le peuple se trouve dans la dépendance la plus complète de la volonté exclusive de ses élites ; le premier, c'est la mobilisation guerrière contre un ennemi qui menace la propriété des élites ou s'oppose à l'extension de celle-ci, jusqu'à ce que les guerriers baissent le drapeau et que la société retourne à des occupations plus féminines ; le second moment est celui de la compétition économique, où l'aspiration nationaliste est permanente et mieux adaptée à la liquidation de la propriété foncière. Le capitalisme ne fait qu'accroître la terreur des élites d'être dépossédées de leurs biens, dont dépend la mécanique du terrorisme moderne. A cet égard, la culture de mort hégélienne ne s'impose pas comme le croit Nitche en raison de l'aptitude du peuple à gober la moraline judéo-chrétienne, mais comme la courroie de transmission au peuple du tempérament hypocondriaque d'une élite de propriétaires captieux. Il était par conséquent naïf de la part de Nitche de croire dans le soutien du grand capital afin d'éradiquer le christianisme, et insultant vis-à-vis des Juifs de les dépeindre comme étant tous, racialement associés afin de poursuivre le mobile de Shylock. On retrouve encore derrière ce personnage, non pas l'antisémitisme de Shakespeare, mais son extraordinaire prescience de l'abomination de la formule éthique moderne, et de l'usage de l'Ancien testament par les élites chrétiennes modernes afin de fermer la porte à l'histoire. C'est, dans le "Marchand de Venise", l'anthropologie "judéo-chrétienne" qui est décrite comme une anthropophagie abominable. Contrairement à Nitche, Shakespeare est parfaitement conscient de ce que la loi de Moïse n'ouvre droit ni à l'anthropologie, ni à l'éthique. Si d'ailleurs Nitche avait bien voulu pousser son examen un peu plus loin, tant de Shakespeare que de la théologie chrétienne, il aurait pu constater qu'aucun théologien un tant soit peu sérieux ne fournit de caution à la morale "judéo-chrétienne". Un théologien chrétien la comprendra pour ce qu'elle est : un instrument de négationnisme de l'histoire et des prophètes, en même temps qu'une manière sournoise pour le clergé chrétien de ne pas tenir compte du Messie et de saint Paul. Cette morale "judéo-chrétienne" est la première cause de l'antisémitisme assassin, car c'est bien sûr poser l'équation du Juif et de Shylock, à la manière de Nitche et non de Shakespeare, qui revient à l'exposer à la vindicte populaire.

    Certes, Nitche, n'est pas humaniste non plus, mais il a le mérite de la franchise de ne pas se faire passer pour tel, ce qui constitue le comble de l'immoralité des élites modernes. Son combat, Nitche le mène à visage découvert, sous le patronage de Satan, et non comme Polonius, préfiguration shakespearienne de l'intellectuel moderne, caché derrière une tenture.

    Cette inculpation des élites modernes comme les élites les plus immorales et les plus irresponsables, arc-boutées sur l'éthique la plus virtuelle et la plus fallacieuse, n'est pas l'apanage de Nitche. On a pu voir les artistes catholiques Léon Bloy ou Bernanos, ou encore Simone Weil, mener le même combat. Mais Nitche est le seul à comprendre que ce combat ne peut être mené qu'au nom de la foi et de la raison sataniques, c'est-à-dire que Satan est le seul dieu qui peut être compris en termes de "valeurs" objectives.

    Shakespeare est le seul à donner un sens eschatologique chrétien à cette dépréciation des valeurs et à traduire le mouvement occidental comme un champ de bataille à l'heure du crépuscule.

  • Nazisme et satanisme

    Dans les documentaires moralisateurs sur le nazisme et Hitler, celui-ci y est fréquemment comparé au diable et à Satan, y compris par des personnes qui ne se déclarent pas croyantes, mais rationalistes. L'éthique, quelle que soit sa couleur locale, scinde les comportements en deux, bons ou mauvais ; par ces documentaires il s'agit de diviser la conscience. Cela donne bonne conscience de penser que Hitler est le diable, et mauvaise conscience qu'il n'est qu'un homme ordinaire. Le raisonnement éthique présente une analogie avec le raisonnement algébrique binaire.

    La conscience historique s'affranchit du raisonnement éthique - Shakespeare, Marx -, afin d'élucider ce qui dans l'histoire traduit un mouvement libre de la part de l'homme, et non un mouvement instinctif, caractérisé par la banale détermination binaire relativiste. Un homme doté d'une conscience éthique se satisfaira assez facilement du raisonnement évolutionniste, qui se heurte à la conscience historique. Le déterminisme biologique incite à penser l'histoire en termes de statistique ou de cycles économiques, c'est-à-dire à nier l'histoire par principe, pour tout ramener à la politique, contexte où comme l'indique Aristote, l'homme se comporte de façon à peu près identique à l'animal (travail, famille, patrie).

    Hitler et le nazisme, involontairement, ont servi de base à l'éthique la plus indéfinissable qui soit. Elle constitue un facteur d'aggravation de l'irresponsabilité des élites dirigeantes occidentales et un pas supplémentaire vers le nihilisme.

    L'attitude du Vatican vis-à-vis du nazisme est la plus équivoque possible, et avec la repentance l'Eglise romaine a donné à l'éthique judéo-chrétienne un tour plus absurde que jamais. Il s'agit d'une démarche juridique institutionnelle, dépourvue du plus petit lien avec le message évangélique. L'Eglise romaine s'est comportée là comme la firme Volkswagen a fait pour continuer de vendre des voitures sans heurter la bonne conscience de sa clientèle. Probablement les athées éprouvent dans cette affaire la même délectation que le juge d'un tribunal d'inquisition. Quel que soit le côté par où on l'aborde, cette procédure sent la tartufferie à plein nez.

    On peut s'étonner que le Vatican, peu avare de sermons et d'encycliques, n'ait pas cherché plutôt à élucider le caractère satanique du nazisme, c'est-à-dire à se situer sur un plan théologique, et non de justification éthique parfaitement inutile.

    Sur le plan idéologique, le nazisme est un mélange contradictoire de nitchéisme et d'hégélianisme. C'est-à-dire d'un satanisme pur, tel qu'il est proposé par Nitche, et d'un mouvement hégélien moderne, une "culture de mort" et un "nihilisme" tels que Nitche décrit l'hégélianisme. On constate que l'arrière-plan scientifique de l'eugénisme darwinien nazi comporte aussi cette contradiction.

    Autrement dit, le nazisme est un satanisme nitchéen dans sa partie la plus spirituelle et dépourvue de solution éthique ou politique adaptée au monde moderne, et hégélien dans sa partie opératoire, celle où le nazisme entre en concurrence avec d'autres nations occidentales. L'aspect satanique seul permet de distinguer le nazisme des régimes totalitaires concurrents, soviétique et capitaliste. Le nitchéisme fait l'originalité du nazisme, mais sur le plan moral et politique il est des plus banals, dans la continuité de la culture de mort occidentale depuis le moyen-âge. Un nietzschéen fera ressortir l'aspect de morale "judéo-chrétienne" hégélienne sous-jacent au nazisme (ainsi que l'a fait Drieu La Rochelle, par exemple), tandis qu'un tenant de l'éthique judéo-chrétienne pointera du doigt l'aspect satanique.

    Le Vatican est donc dans une position où il ne peut pas fournir une explication chrétienne, ni même historique, sans rompre avec l'éthique judéo-chrétienne bourgeoise, à laquelle Hegel prête un sens millénariste, ramenant ainsi la fonction mystique du droit au niveau du tribalisme et du culte identitaire. Le millénarisme démocratique des institutions occidentales avec lesquelles le Vatican collabore est impossible à fonder ailleurs que dans l'idéologie hégélienne. D'où l'insistance des cacouacs modernes à répéter en boucle que la philosophie allemande est le summum du raisonnement philosophique, thèse qui se heurte au scepticisme des Français les moins disposés à prendre la religion des élites pour argent comptant.

    La philosophie des lumières françaises elle-même n'est présentée aux Français que comme un mouvement de pensée préliminaire à l'hégélianisme, alors que ce que l'hégélianisme traduit, exactement comme l'empire napoléonien sur le plan politique, c'est une sclérose de la pensée des Lumières, la définition à partir de celles-ci d'une logique totalitaire. L'hégélianisme laisse le champ libre à l'expérimentation anthropologique de l'homme sur l'homme, telle que Shakespeare l'illustra avec le personnage de Shylock et sa livre de chair humaine en gage.

    L'hégélianisme définit l'élément passif féminin de la culture occidentale en phase terminale, c'est-à-dire la tendance au nihilisme et l'abstraction religieuse la plus froide. On peut prendre l'art de Dali comme l'un des meilleurs exemples de cette tendance macabre : plastiquement irréprochable, nul sur le plan érotique. Les derniers poètes communistes, plus nietzschéens que marxistes, Picasso notamment, introduisent le dernier élément positif dans la culture occidentale, c'est-à-dire les dernières formes qui ne soient pas entièrement passives et anthropologiques, bien que le motif d'ensemencer la culture soit de la part de Picasso inconscient et animal. C'est d'ailleurs la détermination sexuelle et psychologique de la culture qui explique que le judaïsme, et plus encore le christianisme selon l'accusation de Nitche, soit pur de tout mouvement culturel.

    Si Shakespeare ne désacralisait pas entièrement l'art, il ne serait même pas capable, comme Nitche en raison du lien satanique qu'il entretient avec la nature, de prévoir le pourrissement de la culture occidentale, en raison de l'usage intensif qui en est fait désormais par les élites de sidération des masses, qui explique l'infériorité de la valeur de la production artistique contemporaine en comparaison de la spéculation monétaire. Dali avait d'ailleurs bien compris l'équivalence de l'art moderne le plus macabre avec la valeur monétaire. C'est également la posture des autorités éthiques, définissant le cadre juridique de l'art, qui est la plus cynique.

     

     

  • Chasseur de nazi

    Laissez-moi m'occuper de G.W.F. Hegel, Martin Heidegger et l'université française. Ce serait la plus parfaite iniquité d'imputer les massacres aux seuls soldats, imbéciles notoires et soigneusement entraînés à l'être dans tous les régimes républicains, afin de pouvoir accomplir le meurtre légal dans un état second.

    Accusera-t-on les maçons pour l'effondrement d'un gratte-ciel ? Non, on jugera les architectes et leurs plans. L'appui sur la science physique et la science physique seule n'est pas le seul fait des nazis, mais de tous les évolutionnistes et de toutes les élites modernes.

    Piétinons-donc la philosophie et les philosophes sans ménagement. De même qu'on ne peut pas fustiger les croisades et le culte des chevaliers croisés rendu à Baphomet, épisode précurseur du culte indirect rendu par l'Occident à Satan, sans accuser Bernard de Clairvaux et Dominique, qui ont béni les armes de ces soldats, d'être des chiens.

  • Nazisme et pornographie

    Le fait de souligner le rapport du nazisme et de la pornographie, est certainement plus utile que toutes les lamentations et repentances posthumes, suprêmes tartufferies.

    Pour reprendre le leitmotiv de Pangloss-Anna Arendt sur la banalité du mal, on pourrait dire : de ce que la société ne parvient à se passer de pornographie, on peut déduire qu'elle est irrémédiablement barbare et condamnée à se maintenir au niveau de la nature. Si la philosophie allemande est aussi antichrétienne et athée, c'est parce qu'elle tente de faire passer les questions sociales pour des questions universelles.

    Mais le rapprochement du nazisme et de la pornographie, du sacrifice aveugle du soldat et de la putain, est encore une façon d'idéaliser la sexualité, ou de faire croire qu'il n'y pas derrière le nazisme des banquiers et des industriels, des notables ordinaires aux moeurs plus conventionnelles. Le soldat nazi et la prostituée offrent aux bourgeois de se sentir un peu moins coupables pour les crimes commis quotidiennement au nom de la société.

  • Raus la Culture!

    On reconnaît un esprit français à ce qu'il fait la grimace quand il entend parler de "culture", tant celle-ci échappe à la critique.

    On mesure les progrès du nazisme en France à ce qu'il y a de plus en plus de brutes dans ce pays, à ne jurer que par la culture.

  • Sex Machine

    Une gazette de philosophie pose la question: "Le sexe est-il aussi important qu'on le dit ?"

    La philosophie, aujourd'hui, est vraiment l'art de poser des questions auxquelles on a déjà répondu depuis plusieurs millénaires.

    La société mondiale des nations est une société mercantile: elle ne peut donc absolument pas se passer du sexe. En termes d'organisation, le sexe est décisif. A chaque état d'oppression politique correspond une rhétorique érotique. On constate, par exemple, que dans le régime totalitaire où nous sommes, la sexualité est beaucoup plus ludique et virtuelle qu'elle n'était auparavant, bien que le jeu implique quand même l'élimination de plusieurs centaines de milliers d'embryons chaque année en Europe. Les nouvelles moeurs sexuelles reflètent la désindustrialisation de l'Occident. L'homme occidental moderne -il est plus juste de dire le "connard"-, a une idée de la sexualité proche de l'idée de la production industrielle véhiculée par la publicité.

    On peut d'ailleurs caractériser la pensée libérale comme une pensée entièrement publicitaire, c'est-à-dire faite pour occulter les dangers du sexe. Le libéralisme est beaucoup plus dangereux que le nazisme. Les libéraux ont d'ailleurs triomphé facilement des nazis, comme le renard domine le loup dans les contes.

    On mesure d'ailleurs l'efficacité des sophistes libéraux à imposer leurs clichés sur la dernière guerre mondiale, leur capacité à occulter totalement la cause coloniale essentielle du conflit, et lui substituer une cinématographie grossière.

    - Jusqu'à un certain point, on ne peut pas reprocher à la psychanalyse de faire de la sexualité une chose essentielle. Le sexe est vital, par conséquent il est logique d'en faire, sur le plan thérapeutique, une chose primordiale. Là encore, l'obsession sexuelle particulière des femmes et des enfants n'est pas une découverte de la science moderne. On peut dire que l'érotisme a une valeur d'autant plus grande que les personnes sont dans un état de frustration sexuelle. Sur le plan de l'organisation, le capitalisme requiert la frustration des catégories inférieures de la société. Très clairement, le lien entre l'oligarchie incarnée par Barack Obama et la population pauvre immigrée qui a élu ce dernier tient dans la frustration de cette dernière, que celui-ci promet de combler. C'est exactement le procédé du nazisme pour resouder la nation allemande. Hitler a eu le don de masquer le caractère irrémédiable de l'exploitation du peuple par l'élite.

    Ce régime de frustration rend la médecine de l'âme nécessaire, bien qu'elle soit assez inefficace. Pratiquement, l'industrie pornographique joue le même rôle que la psychanalyse, et le remplit mieux, car l'incapacité à s'adapter aux moeurs libérales est bien plus le fait du sexe masculin. Le libéralisme s'appuie sur l'idéalisation de la femme. S'il y a pu avoir un discours féministe sincère, traduisant une volonté d'émancipation de la condition féminine, il y a longtemps que ce discours ne fait plus que coïncider avec la propagande libérale. Principalement afin d'occulter la bestialité de ce régime.

    Le plan où la psychanalyse atteint l'imposture, pour ne pas dire qu'elle renforce le totalitarisme, c'est lorsqu'elle prétend, par-delà la médecine, être une philosophie. Cela revient à faire passer l'érotisme pour une chose spirituelle, au mépris de la science, pour le seul profit du commerce.

  • Dans la Matrice

    On entend parfois tel ou tel confier qu'au moment de mourir, il a vu défiler devant ses yeux "le film de sa vie". Ce type de personne apprend ainsi qu'il mène sa vie comme une marionnette ou un acteur de cinéma, c'est-à-dire un de ces objets utiles sur le plan social à la décoration.

    Rescapé, il peut rendre grâce à la mort de lui avoir donné une leçon plus utile que toutes celles que les mères donnent en général à leurs enfants, dont les traités de pédagogie grouillent comme autant de serpents. Un enfant averti contre sa mère et les pédagogues a deux fois moins de chances de se faire violer qu'un autre.

    Je ne vois pas grand-chose à redire du nazisme, par rapport à bien des mères de famille. Les nazis aussi pensent que l'origine du monde est un con de femme. Et ils le pensent au premier degré, non avec l'ironie que Courbet a placée dans le titre et le découpage de son tableau, prédestiné à faire l'extase des collectionneurs d'art. La poésie nazie se limite à peu près à la galipette généalogique, empruntée aux barbares romains. Dès qu'un type fait l'éloge de la Rome antique, on sait : 1/Qu'il n'a pas assez de couilles pour faire l'éloge du fachisme ; 2/Que sa relation amoureuse avec sa mère déterminera tous ses faits et gestes jusqu'à ce qu'on cloue son cercueil. Montaigne accouche d'une souris.

    Ce que le christianisme propose, c'est de ne pas être aussi con qu'un acteur de cinéma, aussi sournois qu'un metteur en scène de cinéma ou de théâtre, aussi vain qu'un critique de cinéma. Bestialité et ennui sont les deux vocables qui permettent le mieux de cerner le cinéma, comme la musique. La bestialité est ce qui rend le cinéma séduisant, en particulier pour les femmes et les enfants, et l'ennui est ce qui incite ceux qui ne sont pas des fainéants à s'en détourner. Les actes de barbarie qui se produisent aux Etats-Unis, qui témoignent d'une barbarie plus grande que celle qui régnait dans l'Allemagne nazie, sont la conséquence de la cinéphilie des citoyens américains. La preuve ? Les psychanalystes le nieront toujours, dans la mesure où ils sont les acolytes d'une justice destinée à disculper les élites et leurs méthodes cyniques et abjectes - éthiques.

  • Musique et nazisme

    A moins d'être pétri de préjugés sur l'histoire, on se doute bien que le nazisme n'a pas surgi par hasard, d'un seul coup, au début des années 30. La culture nationale-socialiste n'est pas sui-generis, pas plus qu'aucune autre. La culture ou la rhétorique nazie ne fut qu'une manière de remobiliser l'Allemagne.

    La comparaison entre la musique et le nazisme permet de comprendre en quoi ce régime fut satanique.

    En général, intimidés par le discours religieux, la plupart des citoyens français reconnaissent que Hitler était un personnage satanique. De même, de très nombreux groupes musicaux mettent en avant le culte satanique ou identitaire, qui est presque devenu un argument de vente, un label "rebelle". Pourtant ces groupes de musiciens ne sont pas inquiétés par les représentants de l'ordre éthique. Paradoxalement, puisque le parti nazi n'est plus actif.

    L'autorité chargée du maintien et du respect de l'éthique républicaine et qui lutte contre les religions alternatives, s'étonne un peu naïvement de la multiplication des sectes sataniques en France. On peut dire que cette multiplication est corrélative au développement de la musique. En quoi les valeurs de la République française diffèrent-elles des valeurs nazies ? On aimerait en avoir une démonstration historique, plutôt qu'entendre les slogans des éducateurs civiques.

    Pourquoi la multiplication des sectes sataniques ne serait-elle pas seulement la traduction artistique des valeurs éthiques républicaines ? Dans une société dite de "service", selon un cynisme extraordinaire, qui dissimule les méthodes d'exploitation républicaines, l'art abstrait ou existentialiste prend la place qu'occupait l'artisanat ou la production industrielle auparavant. Pour ce qui est du commerce, les meilleurs physiciens ou spécialistes de Satan, ont toujours dit qu'il était directement lié au diable, qu'il s'agisse du "commerce amoureux", comme du commerce de détail.

    Si la rhétorique nazie n'est autre, comme la musique, que l'opium du peuple ou des imbéciles qui se croient des "hommes d'élite", cela signifie que, très loin d'être un courant mort, le nazisme n'a fait qu'enfler. D'une certaine façon, on peut même dire que la vacuité intellectuelle du nazisme, à l'instar de la musique, facilite sa propagation.

    Dans un contexte de frustration généralisée, du fait de l'organisation capitaliste, et de la nécessité de remobilisation incessante du citoyen lambda au service de la matrice nationale, le nazisme s'impose, comme la musique, en raison du confort qu'il procure. On note que dans des civilisations plus stables, l'intérêt pour la musique est limité, tandis que le garde-fou de la musique est essentiel dans certaines nations au bord de la folie. Le fait de diffuser de la musique classique à des bovins avant de les abattre nous éclaire sur le rôle social de la musique.

    Les juifs et les chrétiens de dénoncer cet art païen ou fachiste. D'amener à comprendre que le fachisme n'est qu'un paganisme qui ne veut pas avouer que, loin d'aller vers le progrès, il est entré dans une phase de décomposition. Comme les vieillards s'accommodent plus facilement du pourrissement - ils ne le sentent pas, puisque son odeur est la même que la leur, c'est vers les jeunes gens qu'il faut se tourner, pour leur dire que la musique est le réconfort des lâches. La musique est comme la volonté : sans but spirituel. Laissez les philosophes adeptes de la musique finir à l'asile. Ne vous pliez pas à leur désir, qui implique de vous soumettre au leur.

  • Marx ou le Siècle ?

    Logiquement, chaque fois que l'histoire paraît sortir de la léthargie où le système libéral l'a plongée artificiellement, quand ce système est ébranlé suivant le principe d'autodestruction du capitalisme signalé par Marx, tandis que les oligarques reprennent fébrilement une pilule de Viagra, vaguement inquiets quant à l'échéance du pacte qu'ils ont passé avec le diable, les opprimés, eux, s'interrogent encore si Karl Marx ne serait pas le seul à ne pas leur avoir menti ?

    - Le meilleur usage que l'on peut faire de Marx à l'heure de l'autodestruction des plans d'avenir vers n'importe quoi, ourdis par d'imbéciles polytechniciens, portant cornes de cocus sur la tête et désireux que le monde entier le soit, n'est pas de chercher dans Marx le moyen de changer le monde, mais d'échapper au suicide collectif organisé de celui-ci.

    - La vision la plus universelle, marxiste ou chrétienne, n'incline pas l'homme à croire vraie l'illusion qu'un sens peut être donné à la condition humaine et aux édifices pompeux qu'elle supporte, nécessairement paradoxaux, et dont les paradoxes doivent demeurer "vérité" pour le peuple, afin qu'il plie mieux l'échine.

    Au regard de la polytechnique nazie, le monde a un sens, jusqu'à en prêter un au sacrifice sanglant de la chair, chaque fois que cela est nécessaire. Pour Marx ou pour les chrétiens, seule l'histoire a un sens ; l'absurdité du monde trahit le diable ; au point d'absurdité de la démocratie mondiale, elle trahit l'affaiblissement du dragon.

  • Darwinisme et néo-nazisme

    La propagande de la foi dans l'évolutionnisme, ou pour être plus dans le "transformisme", pose comme un fait historique que le "darwinisme social" constitue un détournement de l'hypothèse de Darwin. C'est faux.

    D'abord, il n'y a pas d'inconséquence sur le plan éthique, quand on croit dans l'hypothèse du transformisme, comme la science nazie, à vouloir en chercher une application sur le plan social. Après tout, la bombe atomique n'est pas plus sympathique que le nazisme, et on ne prétend pas pour autant qu'elle est erronée sur le plan scientifique.

    Ensuite, l'effort d'application du darwinisme, dont témoigne le nazisme, n'a pas cessé à la suite de l'effondrement de ce régime.

    - Mettons que le darwinisme social nazi n'a pas fait ses preuves, bien au contraire, puisque la déroute rapide des Allemands face aux "sous-hommes communistes" a enclenché le début de l'extinction de la fière race allemande, qui a subi les pertes les plus nombreuses au cours de la dernière guerre. Ce darwinisme social a permis la relégation des juifs au plus bas niveau moral, au rang de personnes peu compétitives (ce qui n'a rien en soi d'insultant pour les juifs, dont la spiritualité ne trouve aucun fondement dans la compétitivité ou l'identité, principe racial et/ou juridique).

    - Mais le darwinisme social libéral, qui permet actuellement de reléguer une partie de l'humanité au rang de la sous-humanité, avec la promesse identique à celle faite aux juifs de "libération par le travail", ce néo-darwinisme social n'a pas, lui non plus, fait ses preuves. Autrement dit, nous sommes en train de l'expérimenter, et, malgré les débuts catastrophiques du darwinisme social, les comités d'éthique paraissent peu s'en émouvoir.

    D'une certaine façon, le darwinisme social libéral paraît voué à un échec plus cuisant et certain encore que le nazisme ; en effet, si certains ont pu croire dans la victoire de l'Allemagne sur le reste du monde, il paraît dérisoire d'affirmer l'équilibre du monde sur la base de la compétition économique, assortie de la seule promesse aux sous-hommes de connaître un jour la démocratie et les profits qui vont avec, pour qu'elle ne soit pas seulement un mirage. On voit se répéter dans le darwinisme social libéral, le même cynisme et les mêmes spéculations scientifiques douteuses que dans le nazisme. En dehors des milieux industriels et boursiers, le darwinisme social paraît scandaleux. Pourquoi ne pas examiner, en dehors des milieux industriels et boursiers, s'il n'y a pas lieu de réouvrir le débat scientifique à propos de Darwin ? C'est naïf, je le reconnais, puisque la télévision joue désormais un rôle de premier plan dans le débat scientifique.

    +

    Si l'on a fait un peu d'histoire, et pas seulement de la biologie, on verra d'ailleurs que le nazisme n'a fait que donner une coloration juridique particulière à un darwinisme social libéral existant auparavant. Le nazisme n'a pas l'exclusivité du mélange ésotérique de la science et de l'éthique, puisque c'est une caractéristique du totalitarisme, en général. C'est le mode de raisonnement essentiel des régimes théocratiques depuis les débuts (avérés) de l'histoire de l'humanité, tandis que l'étrange attelage de la science et de la morale publique a de quoi surprendre un esprit scientifique plus sérieux, qui objectera : "Et pourquoi ne pas intégrer la science-fiction dans la science, tant qu'on est à y admettre des comités d'éthiques ?" Objection d'autant mieux fondée que c'est ce que font systématiquement les régimes théocratiques depuis l'origine (prouvée) de l'humanité : ils ne distinguent pas la science de la science-fiction. Typique de la théocratie européenne du XVIIe siècle, la science de Galilée mêle psychologie de l'univers et science-fiction (le purgatoire), d'une manière qui n'a rien de surprenant. Pus récemment, la philosophie naturelle de Montesquieu et sa théorie raciste, qui repose plus sur les envolées lyriques que les syllogismes mathématiques, effectue la même jonction de la science naturelle et du droit. La science, dans un régime technocratique, présente le même caractère dogmatique que dans une théocratie.

    - J'entendais récemment Roland Jaccard (statistiques + biologie), piètre savant comme tous les polytechniciens, déplorer quasiment dans la même phrase le défaut de contrôle des savants par des experts ès éthique (c'est-à-dire des curés, fonctionnaires de l'Etat), ET le rôle joué par l'économie et l'argent dans la science moderne. L'argent est sans doute la principale raison, aujourd'hui, du mélange de l'éthique et de la science. Il n'y a rien de plus éthique que l'argent. Il n'y a d'ailleurs qu'un statisticien imbécile pour croire que l'Etat et ses curés sont des esprits purs, et que ce n'est pas l'argent qui les détermine eux aussi.

    - Pour poser l'hypothèse évolutionniste, il faut auparavant poser le fatalisme comme une vérité scientifique. Comme cette vérité est de nature religieuse ou juridique, on peut penser qu'elle traduit chez Darwin l'influence des préjugés théocratiques de son époque. Le judéo-christianisme de Darwin est d'ailleurs très proche de celui de Hitler. Dans les mêmes termes que Darwin et ses disciples posent le principe de la transformation du singe en homme, on pourrait faire la théorie que l'espèce humaine est prédestinée à retomber au niveau éthique où se situe le singe, et à ne plus se comporter autrement que suivant une programmation naturelle fatale.

    Mais, en pratique, quiconque résiste à la bestialité du darwinisme social nazi ou libéral, en refusant de s'inscrire dans la chaîne alimentaire, fait écueil au transformisme, tant que celui-ci n'aura pas démontré comment un être humain peut se situer à part de toute l'espèce à laquelle il appartient, et refuser de se soumettre au droit naturel commun, à laquelle toutes les autres espèces vivantes se plient. Bien sûr il y a une grande place d'abrutissement religieux, de psychologie et de calculs spéculatifs chez l'homme, mais il n'y a pas que ça, et même la détermination psychologique moyenne dans les régimes théocratiques ne serait pas, sans l'effort considérable du clergé pour promouvoir la culture, vecteur principal de l'enseignement de la science et des arts sous la forme dogmatique.

    C'est exactement le même abandon de l'esprit critique qui est requis pour croire le transformisme vrai, que celui qui est exigé pour croire que le libéralisme est une doctrine économique sérieuse, alors qu'elle s'appuie principalement sur l'escamotage et la censure de tous les faits historiques qui la contredisent. Pour croire au libéralisme, il faut croire au destin, comme les joueurs de poker ; idem pour croire au darwinisme, qui ne fournit pas l'explication de l'indétermination humaine, mais seulement de son déterminisme (et encore, une partie seulement).

  • Pornographie et nazisme

    "Même Hitler ne savait pas transformer le sexe en instrument de meurtre de façon dont le fait l'industrie pornographique."

    Catherine McKinnon

    On peut le dire autrement : la démocratie libérale fait appel à l'esclavage volontaire, et s'avère ainsi un mode d'organisation plus efficace que les dictatures militaires, dont la démocratie libérale a su habilement triompher, grâce à une propagande plus subtile.

  • Pornographie et nazisme

    Le caractère pornographique du nazisme a été précisé par une essayiste britannique dont le nom m'échappe, avant que ce thème ne soit repris dans le roman à succès de l'écrivain yankee Johnatan Littell ("Les Bienveillantes"), dont le héros sadique est imprégné de culture, en même temps qu'il est hanté par des fantasmes sexuels incestueux - une sorte de Marquis de Sade, du point de vue français, puisque ce dernier n'était pas exempt du vernis culturel de sa caste.

    La culture de Sade est monomaniaque et ennuyeuse comme l'étalage des techniques et prouesses sexuelles dans l'art ou la littérature, mais elle permet mieux à mon sens que le pavé du Yankee d'établir le lien entre la culture et la propriété, dont Sade fut un aussi virulent défenseur que du viol. Il faut dire à la décharge de Sade, comme à la décharge des soldats nazis, qu'ils furent entraînés très jeunes à défendre la propriété "par-delà bien et mal", comme disent les apôtres de Dionysos, c'est-à-dire jusqu'à ce que leur mobile se confonde avec celui des forces de la nature, qui frappent sans pitié.

    L'ouvrage de Littell n'était pas prédestiné à un bon accueil en Allemagne, dont le goût pour la pornographie n'a pas faibli sous le régime libéral qui a suivi le nazisme, et alors même que la société civile allemande s'emploie tant qu'elle peut à démontrer qu'elle a chassé ses vieux démons. L'Allemagne est passée du cirage au léchage de bottes de tous ceux qui se disent qu'un tel nettoyage gratis est toujours bon à prendre ; au stade pornographique, comme dans les casernes, la morale se situe au niveau de l'hygiène : le Juif, le Polonais, le Russe, ou qui vous emmerde, est assimilé à la bactérie, et c'est le minimum pour un pornocrate doté de valeurs éthiques, de s'assurer que ses ustensiles sont bien nettoyés.

    Les intellectuels fachistes français d'avant-guerre sont une autre cible de Littell, qui occulte qu'une des principales raisons de la séduction du régime nazi sur ces journalistes, poètes et écrivains, fut leur haine de la civilisation anglo-saxonne, mercantile jusqu'à l'ostentation. C'est assez curieux pour un écrivain qui s'attaque au défunt nazisme sous l'angle de la pornographie, de ne pas s'attaquer aux nations actuelles vivant sous ce régime, à commencer par la patrie d'origine de cet écrivain, les Etats-Unis, dont on voit mal comment elle pourrait se passer de la publicité commerciale, et donc de la pornographie, qui traduit le même état de frustration et d'aliénation mentale de ses citoyens que l'Allemagne de Hitler. En outre, vu l'âge des Allemands aujourd'hui, ils sucent plutôt de la glace qu'autre chose, et leur culture de vie sauvage en a pris un coup.

    L'énigme de la bestialité des nazis n'est pas bien grande : elle se nourrit de l'excitation des passions et des mirages ou du cinéma que celle-ci engendre, vieux truc multimillénaire dont les tyrans se servent pour asservir les masses, qui si elles jouissaient convenablement se tiendraient mieux à distance des chiffons rouges dionysiaques agités par leurs élites, afin d'assurer la défense de leur propriété par des robots décapités.

    Probablement l'admiration de l'universitaire démocrate-libéral pour le marquis de Sade vient-elle de ce que celui-ci était capable d'assassiner lui-même son prochain à l'arme blanche, quand l'universitaire moderne ne va pas plus loin que le cinéma et le jus de navet qui circule dans ses veines.

     

  • Nazisme & pornographie

    Anne Sinclair, la copine de DSK, dit assumer sa relation sentimentale avec l'ex-directeur du FMI. Rien d'étonnant à cela, le libertinage a toujours été en vogue dans les castes dirigeantes, y compris du temps où la Rome des papes était puissante.

    Parallèlement, des moeurs strictes et contrôlées sont systématiquement imposées aux classes laborieuses. L'hédonisme en Occident n'est possible qu'en vertu de l'esclavage industriel dans les pays du tiers-monde. "Mai 68" sonne le glas de la lutte des classes, dont Marx avait déjà expliqué un siècle auparavant qu'elle a perdu sa valeur explicative de l'évolution sociale en Europe, du fait de la mondialisation.

    Anne Sinclair ajoute que la discrétion serait souhaitable en matière de moeurs. Que la transparence est un principe totalitaire. Et de mentionner le nom de... Georges Orwell.

    Ce ne sont pas les moeurs de Mme Sinclair et de son régulier qui sont odieux - ils ne font que refléter une position sociale, comme toutes les sortes de sexualités -, c'est leur façon de prendre l'auditoire pour une bande d'imbéciles, ainsi que les journalistes qui sollicitent l'avis de ce couple démoniaque, désireux d'être sous les feux de la rampe, mais ne voulant pas s'y brûler - une sorte de satanisme de sous-préfecture.

    Je ne me rappelle pas Mme Sinclair protestant contre le fait que des quidams soient jetés en pâture à la télé, leurs moeurs disséqués, exposés, exploités, divulgués, entrecoupés de pauses publicitaires. Mme Sinclair fait preuve d'humanisme à l'égard d'elle-même.

    Et Georges Orwell n'a rien à voir avec la comédie cynique que la caste publicitaire et médiatique joue aux Français. Contrairement à nombre de moralistes allemands nazis ou républicains, Georges Orwell ne se réclame pas du mensonge, mais de la vérité. De plus Orwell n'ignore pas ce que la maille juridique extrêmement serrée des républiques totalitaires modernes signifie : l'opacité, présentée comme la transparence. Si Anne Sinclair et DSK sont victimes d'un système - ce qui peut prêter à sourire -, ce n'est pas d'un système transparent mais le plus opaque possible : le journalisme, moins indépendant qu'il n'a jamais été. Un fait significatif le prouve : les chaînes d'Etat, directement contrôlées par lui, n'ont pas une liberté de parole moins grande que les chaînes privatisées. Deux possibilités : 1/ou bien l'Etat républicain est une personne morale transparente... 2/ou bien jamais l'expression publique n'a jamais été autant "sous contrôle" en France. C'est bien sûr la seconde proposition qui est vraie.

    Evidemment, en tant que défenseur de la propriété, ordonné à cette fin, l'Etat républicain ne peut pas être transparent. La défense de la propriété est la première entrave à la transparence. Georges Orwell est marxiste. Rien à voir avec un pervers manipulateur à la tête d'une banque mondiale pour les pauvres.

    - Si elle n'est pas citée parmi les valeurs républicaines ou nazies, la pornographie en fait partie, au même titre que la prostitution sacrée dans certains royaumes antiques. Elle est d'ailleurs un point de différend majeur entre l'islam et le culte républicain. La minorité musulmane accuse la République d'encourager la prostitution, tandis que les dépositaires des valeurs républicaines sonnantes et trébuchantes accusent l'islam d'être brutal à l'égard des femmes. On est obligé de rappeler ici les 40.000 Arabes assassinés en Irak, sans faire de détail, par la nation la plus féministe au monde.

    Pourquoi peut-on dire que le nazisme est pornographique, et que la République française médiatico-politique emprunte le même chemin ? "La prostituée, le soldat et le prêtre"  : cette triade permet de résumer les trois caractéristiques du nazisme, guère éloigné de la modernité selon Baudelaire ou Rilke. Le soudard se bat pour une femme, ou une idée de la femme, qui n'est pure chez le terroriste musulman qu'en raison de son éducation puritaine ; d'ailleurs la prostitution sacrée indique que la pureté peut s'attacher à l'idée de prostitution, dès lors que celle-ci affiche une vocation sociale, exactement comme le soudard ou le soldat devient un héros malgré ses crimes, du fait de leur destination sociale. Ce n'est pas dieu qui permet le crime sexuel ou militaire, mais le prêtre dans l'intérêt de la société.

    Quelques prêtres ou prêtresses républicaines demeurent encore hostiles à la prostitution. Le moins qu'on puisse dire, c'est que leur avis compte aussi peu que celui des musulmans de France. Aussi que ces prêcheurs dans le vide n'ont rien compris au féminisme, son rôle principalement mercantile. La société civile a largement entériné le fait de la prostitution sacrée, en commençant par l'élite médiatique, instigatrice d'un néo-nazisme encore plus totalitaire que le précédent.

    Dans la triade du soldat, de la prostituée et du prêtre, les deux premiers ont en commun l'esprit de sacrifice aveugle, qui leur est inculqué par le troisième, au profit de la société. Celui-ci peut être qualifié de "démiurge" (non au profit de dieu, et le prêtre chrétien qui dit le contraire doit être regardé comme un suppôt de Satan) ; la pornographie, inculquée principalement par la publicité et le cinéma, reflète la soumission au régime de guerre économique des gosses de ce pays, dont l'élite républicaine prétend cyniquement être inquiète. Mais il n'en est rien. L'élite française, composée de vieux branleurs scélérats n'a de cesse de contribuer au déluge par ses mensonges et malversations. Les gosses sont les premiers jetés sur le bûcher des vanités républicaines.

    Il faut ajouter l'ignominie des médias qui consiste à s'abriter derrière les victimes de la choa, comme si tous les juifs étaient des propagandistes nazis.

    N'écoutez pas les médias qui vantent les mérite de tel ou tel petit connard de dix-sept ans qui, sur ordre de Moscou, a tiré à bout portant dans le dos d'un officier allemand, après avoir picolé pour se donner du courage. Ce courage-là, vanté par les médias, c'est précisément celui que la religion ou la publicité donne. Le sacrifice du prolo a le grand mérite, en l'occurrence, de servir le bourgeois. Bernanos : "La Libération est un mensonge plus grand que l'Occupation encore" : censuré. Prise de conscience interdite. Crime passionnel au profit de la nation encouragé.

    Flanquons plutôt les médias par terre. Voilà une action moins vaine pour les militants de Le Pen ou Mélenchon, que celle qui consiste à passer au kärcher le blason de la République, sans se rendre compte qu'elle a déjà crevé depuis longtemps.

  • Libéralisme et Prostitution

    Le développement de la prostitution dans les régimes dits "libéraux" est encore un aspect de la perfidie particulière du libéralisme policier ; l'esclavagisme est imposé sous couvert de libération.

    Etant donné qu'elles ne rendent pas moins service à la société que les autres femmes, les prostituées veulent être mieux traitées, et au minimum respectées des fonctionnaires publics. Et après tout l'instauration d'un service public de la prostitution ne serait pas plus absurde que la fonctionnarisation après guerre de l'agriculture par le pouvoir gaulliste.

    Les "filles publiques" peuvent en outre arguer qu'elles ne jouent pas seulement un rôle social, endiguant la criminalité sexuelle, permettant à certaines unions de durer (c'est sans doute moins vrai aujourd'hui qu'il y a cinquante ans), mais qu'elles jouent un rôle actif décisif dans l'économie moderne axée sur les services en Europe et aux Etats-Unis (où l'industrie du cinéma dégage plus de bénéfices que l'industrie automobile).

    Le cinéma et l'internet ne sont pas les seuls exemples d'industries où la prostitution a joué et continue de jouer un rôle essentiel, derrière l'argument culturel ou artistique des propagandistes libéraux. Un producteur de films pornographiques soulignait récemment sur le service public ("France 3") que la pornographie depuis la fin de la dernière guerre est un facteur décisif de la diffusion de biens de consommation technologiques dans les foyers français. Nul besoin d'être grand clerc pour constater le détournement de l'appétit sexuel par bon nombre de publicitaires.

    A vrai dire le rapport entre la technique et le sexe est connu depuis l'Antiquité. Inutile de chercher plus loin pourquoi certains pédérastes entretiennent avec leur automobile ou leur motocyclette un rapport amoureux (cf. Dino Buzzati) ; difficile de dissocier la pédérastie généralisée dans des pays comme l'Allemagne ou les Etats-Unis, l'Italie, de l'engouement pour l'automobile.

    Compte tenu de l'importance de la pornographie dans les économies libérales, certaines banques islamiques s'efforcent même de proposer à leurs clients des investissements "propres" si je puis dire, c'est-à-dire ne constituant pas une participation active dans le crime organisé de la prostitution que leur religion réprouve. Mais l'intrication des sociétés par le biais de "holding" financières rend cette sorte d'investissement "éthique" quasiment utopique. Dans les régimes libéraux, la distinction de la mafia et de la politique est entièrement théorique.

    *

    On se rapproche de la raison pour laquelle il est difficile pour les putes de faire valoir leur droit à un respect équivalent à celui des mères de famille. Cela bien qu'il y eut jadis des régimes païens plus protecteurs pour les prostituées. On entend parfois des professionnelles du sexe imputer au christianisme ce mépris. Mais il y a longtemps que le christianisme est réduit en Europe à l'état de folklore et qu'il a perdu tout pouvoir de coercition, y compris sur les quelques fidèles pratiquants qui restent attachés à tel ou tel temple. D'ailleurs si l'Etat ne finançait pas l'Eglise catholique en France pour des raisons touristiques, subsisteraient probablement moins de 2 ou 3 % de catholiques. Idem en Italie ou en Espagne.

    Le Nouveau Testament ne fait en outre nulle part l'éloge du mariage, pas plus que d'aucune autre forme de régime social (c'est ce qui fait de Marx un apôtre chrétien : il n'est pas socialiste).

    Au contraire, on voit que Jésus méprise le système politique et légal juif archaïque, privant ainsi le clergé juif de ses fonctions. L'histoire moderne enseigne en outre que la politique et la morale ne sont que sable, châteaux en Espagne comme le temps. Shakespeare a souligné l'absurdité de la pensée de Thomas More, victime presque burlesque de sa dévotion au roi Henri VIII.

    Le nazisme ou le libéralisme reposent sur la famille et l'utopie politique, certainement pas le christianisme. L'éloge du judaïsme par les autorités chrétiennes dissimule systématiquement un éloge de la politique ou du socialisme, au mépris du Nouveau Testament où figure la proscription formelle contre la tentative d'édifier le royaume de dieu sur la terre, que les doctrines sociales dites "chrétiennes" (de Benoît XVI ou Léon XIII avant lui) viennent heurter de plein fouet. Machiavel et Hitler après lui ont pourtant assez illustré dans un contexte chrétien le caractère satanique de la politique.

    *

    Le mépris social persistant des régimes libéraux vis-à-vis des putes (plus encore qu'à l'égard des pédérastes qui, aux Etats-Unis, ont assez largement gagné le droit de Cité) s'explique par le fait que le libéralisme n'est pas seulement une religion de marchands, mais de marchands "progressistes". L'idée de progrès n'est sans doute pas absente dans toutes les formes de paganisme, notamment pas chez les savants grecs matérialistes, mais à l'époque moderne elle vient sans nul doute du christianisme, qui n'a pas toujours été dévoyé et a combattu à certaines époques la statique politique conformément aux Evangiles (François Bacon est le meilleur exemple qu'on puisse trouver d'un tel combat, et la franc-maçonnerie chrétienne s'est attaquée à lui de façon parfaitement rationnelle, puisque celle-ci représente l'utopie politique ennemie ; en un sens d'ailleurs la franc-maçonnerie "athée" est moins satanique que la franc-maçonnerie "chrétienne", qui ne subsiste plus guère qu'aux Etats-Unis.)

    Or, même si les médiats officiels s'efforcent autant qu'ils peuvent d'abrutir le grand public, il est très difficile de peindre la prostitution, "plus vieux métier du monde", comme un progrès. L'argument de l'amour romantique mis en avant par le parti gay ne peut pas être repris par le parti des prostituées. Le sado-masochisme, bien qu'il soit une composante du nazisme, est plus facile à faire admettre comme un progrès que le fait de vendre son corps, trop manifestement lié à la cupidité.

    Seul un imbécile peut croire qu'on peut se débarrasser en claquant des doigts de l'idée de "progrès". C'est le fondement de la religion la plus commune dans un régime libéral ; l'idée "d'identité" est sans doute beaucoup trop floue et terne pour prétendre remplacer l'idée de progrès, bien meilleur PPCM, ne serait-ce parce qu'on peut inclure l'enrichissement sans cause libéral à l'idée du progrès "quantique".

    Il n'y a jamais eu de politique ni d'Etat puissants à travers l'histoire sans un ciment religieux quelconque. Le libéralisme est si physiocratique, à la limite de la gastronomie, qu'il ne peut pas se permettre pour l'honneur de quelques putes de dévoiler ainsi son esprit de lucre. Bien au contraire, il a tout intérêt pour exhausser sa dignité à pointer du doigt autant que possible tous les marginaux qu'il peut.

    La meilleure tactique à suivre pour les putes serait d'imiter le parti gay et de présenter la prostitution sous l'angle sentimental ou existentialiste (comme les chrétiens libéraux, soit dit en passant, qui ont fait du coït une chose des plus charmantes et sentimentales) ; le film "Pretty Woman" qui raconte l'histoire d'une pute-princesse charmante (l'histoire d'un maquereau-prince charmant serait plus difficile à raconter mais sans doute moins niaise et plus drôlatique) est le meilleur exemple, non seulement pour illustrer le rapprochement du type de la jeune fille en fleur de celui de la pute au cours des dernières décennies, mais le meilleur exemple aussi de stratégie publicitaire pour les militantes prostituées. Le parti de la niaiserie n'est-il pas en passe de devenir le premier parti du monde ?

     

  • Identité, piège à connards

    ... et à motards, puisque le ministre Christian Estrosi a déclaré récemment qu'un débat sur l'identité nationale dans l'Allemagne des années trente aurait peut-être évité aux Juifs d'être victimes des nazis, quelque chose dans ce goût-là.

    Seul problème, il faut soi-même être nazi pour accepter de participer à un tel débat. Un communiste ne peut pas croire à l'"identité", pure figure rhétorique du domaine de la religion. Karl Marx ne s'est pas décarcassé pour rien à démanteler l'architecture vectorielle nationale-socialiste (Hegel) et à dénoncer son ésotérisme ("Sein-dasein"), n'en déplaise aux staliniens d'hier et d'aujourd'hui (C'est indubitablement le culte de la politique qui a poussé des fonctionnaires de l'université française, Althusser en tête, à accommoder la dialectique marxiste avec une idéologie temporelle, répétant la trahison janséniste d'une manière que Marx et Lénine avaient prévue.)

    A cet égard les Allemands semblent mieux renseignés que les Français eux-mêmes sur l'appartenance de Heidegger au parti nazi (la philosophie de sa maîtresse H. Arendt n'est d'ailleurs pas moins typiquement nationale-socialiste que celle de son mentor) ; aussi sur le fait que Heidegger ne fait qu'ajouter à Hegel une dose de byzantinisme supplémentaire, susceptible seulement de méduser un peu mieux les crétins dans le genre du frère prêcheur Enthoven ou de son confrère Onfray, armés de leurs petites fiches de philosophie pour tenter de donner au service de la propagande télévisée une coloration kulturelle. La dernière chose qu'un Français qui a lu Molière ou Rabelais fera, c'est gober l'idée de "culture", essentiellement romaine ou germanique.

    Pour un catholique, de la même façon, l'identité n'est qu'un fantôme néo-païen et le Messie ne se distingue guère par son patriotisme ou son goût de la généalogie. A tel point que c'est le manque d'ambition temporelle de son Maître, qui va pousser Judas Iscariote à le vendre pour trente deniers aux autorités religieuses juives. Judas Iscariote est le saint patron des nationalistes chrétiens dont la trahison s'accompagne systématiquement d'une subversion des Evangiles à base de droit (J. de Maistre) et de mathématiques (B. Pascal, Galilée).

    Il n'est pas inintéressant d'observer que c'est le courant janséniste où s'est élaborée une doctrine théocratique incompatible avec les avertissements solennels du Christ, et dont dérive l'existentialisme, religion de la bourgeoisie capitaliste, ce courant qui est le plus hostile à l'islam alors même qu'il s'y apparente nettement par sa dérive théocratique nette (gallicanisme). On pense ici à l'appropriation de la théorie de la race élue par les nazis, évoquée par Mircéa Eliade après Léon Bloy* (La théorie raciste de Darwin qui a servi aux nazis est elle-même imprégnées de préjugés judéo-chrétiens et d'un goût -bien peu "naturel" de la part d'un naturaliste- pour la généalogie et les mathématiques.), théorie de la "race élue" qui survit dans l'idéologie libérale. Afin de souligner que les conflits les plus violents ont souvent lieu entre tenants d'idées semblables, le parti minoritaire ou le moins bien armé faisant les frais de la concurrence.

    L'Eglise catholique est désormais à peu près exsangue, mais les partis démocrates-chrétiens ont joué naguère un rôle non négligeable dans une manipulation "identitaire" d'ampleur, cousue de fil blanc capitaliste : le "nationalisme européen" ; cette manipulation ne s'est pas faite sans l'occultation de larges pans du Nouveau Testament, dont une ligne vaut mieux que les cinquante encycliques bavardes des dix derniers papes et au-delà. L'indignation de François Bacon à propos de l'enfouissement des Evangiles sous des tonnes de spéculations théologiques est plus que jamais valable, même si l'Eglise n'est plus qu'un vaisseau dérivant au fil du vague depuis longtemps.

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    Le débat ne peut avoir lieu qu'entre partisans et adversaires du nationalisme et ce débat opposera immanquablement les païens à ceux qui ne le sont pas. Ce seul critère (sérieux) a suffi aux théologiens pour condamner les doctrines nationalistes par le passé, celle de Maurras notamment. Le débat n'a donc d'intérêt (outre qu'il sert au gouvernement à jeter de la poudre aux yeux, comme Chirac auparavant avec le débat sur le voile islamique) que de permettre de mesurer à quel point la France ressemble à l'Allemagne désormais. Etant donné que la chaîne bobo "Arte" est le symbole du pacte monétaire franco-boche, on peut prendre le goût de la pornographie et du cadavre attisé par cette chaîne comme la marque de la nouvelle identité française.

    Le débat sur l'"identité" a quand même le mérite de rappeler le lien étroit entre la musique/mathématiques et le totalitarisme, qui ne peut s'empêcher ici de s'exprimer dans le vocabulaire albégrique, ainsi que, comme Marx l'a démontré, le caractère profondément religieux du raisonnement mathématique et de la passion musicale. Non loin d'Homère et de Shakespeare, Marx est bien l'auteur d'une véritable démonologie. Accessoirement ça permet d'observer que Marx est le tenant d'un aristotélisme véritable puisque l'ontologie matérialiste permet de déceler le caractère luciférien de la "loi naturelle" (sous-jacente dans le droit républicain moderne) ; "luciférien" s'entend en termes plus laïcs de la façon suivante comme la projection sur la "Nature" du rapport humain anthropologique. Les tenants de la "loi naturelle" (le clergé républicain est l'artisan du maintien de cette architecture juridique qui constitue un élément essentiel de la religion libérale après la religion nazie, et ce n'est qu'à titre de fétichistes et d'ignares que des chrétiens défendent le sophisme du droit naturel) peuvent se réclamer de Platon, et surtout de Pythagore : ils ne peuvent se réclamer d'Aristote comme Marx.

    C'est le fait d'appartenir lui-même à une famille d'ingénieurs biologistes proche de la théorie raciale transformiste qui a sans doute empêché Aldous Huxley en revanche dans son essai (raté) "Brave New World" sur le totalitarisme d'en relever l'ingrédient mathématique et musicale essentiel. Le totalitarisme repose sur la foi et la raison. Le capitalisme/écologisme parie sur l'avenir comme Pascal parie sur Dieu ; la grâce janséniste, son providentialisme assassin de l'Esprit : le satané hasard capitaliste n'en est que le produit dérivé.

    *Il faut être bien peu historien pour dater la naissance du nazisme de l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler.