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Mon Journal de guerre - Page 64

  • Krach de la science

    Sous le titre "Le savoir scientifique peine à s'imposer dans les cerveaux." (sic), un journaliste spécialisé dans la vulgarisation scientifique (P. Barthélémy) s'offusque que 29% des personnes interrogées dans un sondage persistent à croire dans le géocentrisme, c'est-à-dire se fient plutôt à l'observation de la rotation du soleil qu'aux modèles mathématiques sur lesquels certains mathématiciens s'appuient pour prétendre le contraire.

    - La première lacune de ce journaliste est d'omettre de préciser que de nombreux mathématiciens présentent l'héliocentrisme comme une méthode de calcul plus commode que le géocentrisme, non comme un fait nouveau. Copernic est le premier à le faire. Ou, plus récemment, H. Poincaré.

    L'illusion, en calcul, peut être bénéfique. Pas toujours, comme l'indiquent les résultats de l'application de modèles mathématiques dans le monde de la spéculation financière (Personnellement j'attends toujours que les prix Nobel qui ont été à l'origine de ces initiatives renoncent à leurs médailles.)

    - La seconde lacune est d'omettre la réfutation réitérée de la théorie (égyptienne) héliocentrique au cours de l'histoire de la science. Par exemple celle de Francis Bacon Verulam, opposée aux spéculations mathématiques de Galilée.

    - Galilée n'est évoqué par Pierre Barthélémy que pour énoncer une énième fois la légende dorée (républicaine) de Galilée, "martyr de la science". On n'est pas loin du point où la réfutation de la légende dorée sera qualifiée de "révisionnisme" - un point inquisitorial, en quelque sorte. Dans ces conditions, comme dirait cet imposteur de Platon, c'est le premier qui traite l'autre de révisionniste qui marque un point.

    - De façon plus grossière encore, l'article de Pierre Barthélémy est émaillé d'insultes à l'égard de ceux qui, selon les termes du journaliste, ne laissent pas le savoir scientifique s'imposer dans leur cervelle. La localisation du savoir dans le cerveau est une chose assez amusante en soi, qui sent le préjugé mathématique à plein nez. Pourquoi ? Parce que la cervelle est au-dessus de la salle des machines ? Mais passons, ce n'est pas le lieu de contester les travaux de la neuroscience moderne.

    - Le ton arrogant de ce journaliste m'a rappelé une petite phrase, lue il y a un an ou deux dans une gazette de fort tirage à prétention scientifique. Une sorte d'historien de la science improvisé y prétendait que la réticence de l'académie des sciences française à admettre les théories d'Einstein était la conséquence probable de l'antisémitisme invétéré des Français. Là, ce n'est plus de l'arrogance, mais de la connerie en barre vendue sous le label scientifique. D'autant plus que la géométrie d'Einstein est beaucoup plus marquée par l'esprit allemand que par l'esprit israélite (on m'a enseigné dans mon enfance que les prophètes juifs étaient des visionnaires, et non des spéculateurs). Que dirait-on d'un musulman qui refuserait d'admettre l'évolutionnisme, sous prétexte que les Français sont racistes ? Sur un point il n'aurait pas tort : de très mauvaises intentions peuvent présider à la recherche scientifique, et les fausser ; la science est un enjeu moral et politique majeur. C'est aussi une donnée dont on ne peut pas faire abstraction quand on cherche à évaluer le niveau scientifique d'une nation. Un grand savant complet, autant historien que physicien ou métaphysicien, n'a pas inclu par hasard l'honnêté dans la méthode scientifique, sachant la croyance des personnes malhonnêtes dans le hasard.

    - Non seulement la science et l'art sont un enjeu politique majeur, mais dans un régime laïc ou athée, qui prétend substituer la recherche de la vérité scientifique à dieu, pour mieux doter chacun de la raison en lieu et place de la foi ou de la superstition (dans laquelle le hasard joue un rôle majeur). A la religion se substitue la culture dans un régime laïc. A charge pour les acteurs culturels de démontrer que le cinéma vaut mieux que la foi ou la superstition. Idem pour la science : si elle ne progresse pas, et je ne parle pas des divers gadgets du concours Lépine qui sont un peu comme des amulettes (dont les dévots se séparent avec peine), si la science ne progresse pas, alors c'est comme si dieu était passé à la trappe : on tourne en rond. Vu les milliards engagés dans la recherche scientifique, dont une infime partie suffirait à régler le problème de la faim dans le monde, comme dit Claude Allègre, le risque est grand que le public perde confiance dans le personnel chargé de le guider sur les chemins de la vérité. De là l'enquête statistique qui préoccupe notre journaliste. Assez débile sur le plan scientifique, puisqu'elle s'intéresse à "la culture scientifique", qui est une notion religieuse, ce sondage permet surtout de mesurer la confiance du public dans les enseignants. Mais, au fait, qu'est-ce qu'un savoir scientifique dont on est persuadé qu'il est véridique parce qu'on a confiance dans les personnes qui nous l'enseignent ?

    - L'article ci-joint de P. Barthélémy est suivi de très nombreux commentaires, auxquels il ne m'a pas été permis d'ajouter le mien. La cacophonie des commentaires qui suivent répond en partie à la question apparemment scientifique posée par notre expert en communication : pourquoi tout le monde n'est pas convaincu de l'héliocentrisme ? Parce que chaque partisan de l'héliocentrisme a un point de vue et une image du monde différents : les élèves ne sont pas responsables de la confusion des professeurs qui voient chacun midi à leur porte. Si l'univers, objet de la science, est unique, cela n'empêche pas les hommes d'avoir une multiplicité d'avis différents, un peu comme, si dans la nature, c'était l'homme l'erreur. Ah, mais un autre expert m'informe qu'en fait, l'univers ne serait pas unique, mais multiple ! Est-ce que ça ne serait pas un tout petit peu narcissique ?

    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/06/24/le-savoir-scientifique-peine-a-simposer-dans-les-cerveaux/

  • Film socialiste

    Dès lors que l'homme a joui, il commence de se lasser de la société. C'est ce qui explique que le socialisme, bien qu'il soit l'idée la plus stupide et la plus sanglante de tous les temps, séduit facilement les peuples qui souffrent. Le socialisme a le don de tenir le peuple en haleine. Seuls les vampires se meuvent à l'aise dans le socialisme, petits-fils de Shylock.

    Si la bourgeoisie française a dû faire appel aux Allemands, c'est qu'il n'y a pas de penseur socialiste français. Intuitivement les Français savent que la société ne peut aboutir à un meilleur résultat que le pinard, qui rend plutôt moins con que le cinéma. Qu'est-ce que Nitche a à nous apprendre ? Que la société  est le meilleur antidote à l'esprit chrétien ? Tu parles d'un scoop.

  • Satan et le couple

    Il y a bien longtemps que j'ai relevé, sans la comprendre d'abord, l'hostilité du clergé catholique vis-à-vis de la mythologie, et son goût féminin pour l'art abstrait. C'est un tabou dans la République française, mais le goût républicain pour la comptabilité et la science juridique, prolonge celui du clergé catholique romain d'antan. Sans l'Eglise romaine et son anthropologie tautologique, la République ne serait jamais venue à bout de dieu seule.epiméthée,pandora,couple,satan

    Pourtant le clergé catholique, pape en tête, feint de s'intéresser au judaïsme, et l'Ancien Testament des juifs est un récit à caractère nettement mythologique. Les prophéties juives sont transmises par des images (à ne pas confondre avec l'interdiction de représenter Dieu lui-même, qui revient à proscrire la théorie et les mathématiques égyptiennes ; un expert-comptable théorisera nécessairement dieu comme le veau d'or, selon son inexpérience des choses concrètes et son goût des équations : l'anthropologue qui étudie pour lui même, afin d'arroser sa petite rose, exige un dieu de rapport).

    S'il y a un point commun entre les juifs et les Français, c'est l'esprit concret, anti-intellectualiste, où se vautrent au contraire les logocrates boches ou yankees. Tandis qu'il y a peu de chance d'impressionner un juif ou un Français avec la prose du nazi Heidegger, un plouc texan sachant à peine lire se prosternera devant cette rhétorique en forme de noeud gordien, qui excède tous les byzantinismes précédents. L'intellectualisme est la plus grande faute professionnelle de tous les temps, très proche du péché originel ; il a besoin de se déverser abondamment, pour dissimuler le parasitisme de l'intellectuel. L'intellectuel est ordinairement accompagné d'une greluche comme Narcisse, qui lui fait écho et confirme ses impressions. La greluche Hannah Arendt, par exemple, ça c'est de la bonne de curé !

    Dieu ne peut pas être mis en équation : il ne peut être contenu dans le langage, qui est le récipient des choses humaines.

    Une des raisons de l'hostilité à la mythologie, mouvement clérical multimillénaire, comme je l'ai découvert ultérieurement (déjà Platon s'efforce de saboter Homère autant qu'il peut, bien avant la grande-prêtresse républicaine J. de Romilly), c'est le rôle de conseiller conjugal tenu par Satan dans la mythologie. Fonction assumée par le curé du village le plus souvent (cf. les deux moines imbéciles dans "Roméo et Juliette"), le parrainage par Satan de cette fonction naturelle essentielle est plutôt embarrassant.

    On observe que le tour de Satan est de ramener l'homme aux choses naturelles - à cet égard, on peut tenir les "écologistes chrétiens" pour d'aussi sinistres plaisantins que les "aumôniers militaires chrétiens", parfaitement coupés de l'esprit de dieu. Tandis que la mythologie a la force surnaturelle d'inciter l'homme à se méfier de sa nature, et à ne pas penser selon ses voies.

    Pour moderniser le propos, on peut dire que les anthropologues au service de Satan travaillent à détruire la mythologie, et celà d'abord parce que leur domination sur le peuple est à condition d'une vérité la plus hypothétique possible. C'est d'avoir compris cela et de le porter, qui fait de Hamlet l'ennemi n°1 de la civilisation. Shakespeare a créé un personnage aussi haï dans l'Occident moderne que le Christ dans la Rome antique. Shakespeare, à l'aide de la mythologie, fait table rase de la civilisation. Attila est sans doute un plaisantin à côté. Rien ne vaut une bonne saignée, un charnier gigantesque, du point de vue de la civilisation, pour repartir de plus belle. Le bonheur nourrit l'idée de civilisation, comme le calcul requiert l'infini, mais la civilisation n'atteint jamais l'idéal qu'elle promet.

  • L'esprit de Montesquieu

    Bien que le racisme débridé de Montesquieu soit tout à fait désuet, il a le mérite de nous informer de la parfaite compatibilité entre l'esclavage et la démocratie. Si l'esprit de Voltaire est moins bêtement juridique que celui de Montesquieu, la juste remarque a été faite que l'ironie de Voltaire fléchit devant la compagnie des Indes.

    Sur le plan de la doctrine sociale, on doit faire la remarque que l'esprit de Voltaire est un point culminant, et que tous les papes dans cette discipline peuvent s'incliner devant lui, puisque l'esclavage n'a jamais été aboli, et qu'un sociologue doit impérativement s'abstenir de prôner des choses impossibles. On a tort par ailleurs de situer Rousseau au niveau de la sociologie imbécile ou de l'égalitarisme républicain. Rousseau a parfaitement conscience de l'atrocité de la société, et du rôle central joué par la propriété dans l'ignoble compétition entre les hommes, qui soutient la thèse libérale ou nazie d'une continuité entre le singe et l'homme, et qui permet de qualifier le transformisme évolutionniste de confusion entre la sociologie ou l'anthropologie et la science, à l'instar du racisme de Montesquieu.

    Là où l'esprit de Rousseau faiblit, c'est à propos du moyen de débarrasser l'homme de son instinct viscéral de propriété, c'est-à-dire du singe ou de l'amateur de musique qui sommeille en l'homme. On peut penser que Rousseau s'est laissé abuser par la métamorphose que la propriété a connu à son époque, c'est-à-dire par le truc dont la bourgeoisie libérale se sert depuis le XIXe siècle pour faire croire qu'elle s'inscrit dans le prolongement de l'humanisme ou des Lumières, quand c'est l'abjection qui caractérise les doctrines libérale et républicaine concertées. Les penseurs libéraux modernes n'apprécient pas toujours qu'on les compare à des singes, ni qu'on qualifie la République française de "bananière" : pourtant leur sociologie part d'observations encore plus superficielles.

    La pierre déposée par Marx dans la botte républicaine est celle-ci : la science juridique a le don de pervertir la science, en y introduisant la démonstration, qui finit par avoir force de loi plus vraie que la matière. Autrement dit, la science et son objet finissent à ce compte complètement ensevelis sous le discours de la méthode. Si les savants républicains modernes éprouvent autant de difficulté à instruire leurs ouailles de leur nouvelles inventions pataphysiques et se montrent beaucoup plus efficaces à censurer tous ceux qui les contestent, c'est pour deux raisons conjointes : premièrement, il ne sert à rien d'expliquer une méthode ; seule sa fonction et son efficacité comptent. Donc l'absence de curiosité dans le peuple, en dehors de quelques dévôts, est parfaitement rationnelle. Le secret de l'imbécillité des polytechniciens, stigmatisée autrefois par Auguste Comte, vient de là, de ce qu'ils ont une fonction à accomplir, et la fonction publique requiert l'obscurantisme et non la vérité, comme la religion. C'est une idée de benêt ou de musicien de croire que la religion et dieu sont liés. C'est tout le contraire : si l'on s'abstient de lire les interprétations cléricales grossièrement frauduleuses du message chrétien, on verra que l'amour de Jésus-Christ met fin à toute possibilité pour l'homme d'inventer une religion ou une méthode pour parvenir à Dieu.

    Deuxièmement, les explications de la vulgate scientifique moderne se heurtent à la réalité même, étant donné que la raison pure s'accommode mal des faits. Autrement dit, il est beaucoup plus difficile d'imposer l'autorité de la jurisprudence que celle du code civil. Autrement dit, les ouvrages de la polytechnique sont les meilleures démonstrations possibles de la véracité des spéculations scientifiques modernes. Les vulgarisateurs de la science moderne fabriquent des fusées qui ne décollent pas. Quelle est la place de la méthode dans la nature ? Le chaos est aussi probable que l'ordre, selon le même esprit de déduction, et le hasard qui permet de relier le chaos à l'ordre ne fait que décrire symboliquement le mouvement, comme une svastika, sans en donner le sens, réduisant la science au pur volontarisme religieux ou économique. La grande braderie de la science républicaine est sous le signe du hasard, qui marque bien la rupture entre la philosophie des Lumières et la République.

    De sorte qu'il n'y a aucune justification à produire des démonstrations scientifiques cohérentes. D'une certaine manière, le chaos et la mort l'emportent même sur l'ordre et la vie dans la nature, et la logorrhée scientifique est mieux fondée qu'un discours organisé. Le discours moderne et les fétiches qu'il produit apparaissent ainsi comme une grossière culture de vie obscurantiste. D'où vient que les savants matérialistes voient le langage comme une prothèse qui fait dévier la recherche scientifique. Le langage le plus pur ne signifie rien, et la démonstration est le réceptacle du mensonge religieux. La principale contrainte qui oblige l'homme à raisonner en termes de probabilité est la satisfaction de ses besoins, qui n'a rien d'une quête scientifique ; c'est plutôt une forme d'érotomanie entraînant vers la mort. Le véritable objet de la science républicaine, qu'elle cherche à explorer sans s'en rendre compte, c'est la mort et non l'univers ; ce qui l'entraîne à une biologie ou une culture de vie, une médecine psychanalytique débiles, qui ramènent inexorablement au déterminisme initial.

    La recherche artistique moderne, à quelques exceptions près dont Céline fait partie, contribue à la cataracte. Il n'y a rien à expliquer au peuple dans l'art abstrait, entièrement démonstratif et religieux. Le clergé romain explique-t-il à ses ouailles comment le pain se métamorphose en chair ? Non, il s'en tient au registre dogmatique, comme le cinéma, qui "force" le processus naturel en faisant croire qu'il l'accomplit.

    Mon chemin n'a jamais croisé celui d'un artiste moderne qui s'avise de ramener selon le voeu (impie) de Marx, l'art vers la science. Non, ce que tous veulent, c'est pondre leur petite hostie, et si possible la fourguer comme un talisman à prix d'or. La culture moderne occidentale sort aussi des caves du Vatican.

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    Aucun esprit occidental n'a mieux traduit cette vérité que Shakespeare-Bacon, et le combat de Marx contre la religion au service de la vérité prolonge la science de Shakespeare. Derrière tous les ennemis de Shakespeare, je peux garantir qu'on retrouvera le mobile clérical, à cause du formidable coup de pied qu'il a mis dans la pyramide des illusions humaines, que le clergé a pour fonction essentielle d'entretenir. Certains ne comprennent pas bien le propos scientifique convergent de Bacon, ou feignent de ne pas le comprendre, comme aux Etats-Unis, où l'induction a été transformée en une véritable gnose. L'induction convoque tout simplement la charité chrétienne dans la science, et renvoie par conséquent la méthode dans les cordes qu'elle n'aurait jamais dû franchir. Bacon ne dénigre chez Aristote que son platonisme, que la scolastique médiévale au contraire avait exclusivement conservé.

    La vérité scientifique est aussi indépendante des moyens pour y parvenir que le vrai dieu l'est de la religion, voilà ce que veut dire l'induction selon Bacon, qui n'est pas une méthode scientifique nouvelle, mais bien plutôt la synthèse de toutes les erreurs que le méthodisme scientifique fait courir au progrès scientifique. Il faut se garder d'envisager la science à la manière des médecins, dont Bacon se moque en raison des maigres résultats obtenus par ce type de savants, comme une solution aux problèmes de l'homme, faute de quoi la science sera le tombeau de l'humanité, comme elle fut pour les Egyptiens. Or c'est bien ce qui est visé par la méthode scientifique : un résultat. Elle produit sans élucider ; elle accumule les objets selon les mêmes règles fausses.

  • Ta mère la pute l'Art

    Bien sûr les acteurs du marché de l'art ne peuvent anticiper la faillite de leur négoce, qu'il s'agisse des artistes qui s'efforcent d'être modernes, ou bien des revendeurs qui sont bien obligés d'y croire. Le caractère sacré de l'art - c'est-à-dire le fétichisme -, doublé du mobile spéculatif du commerce - c'est-à-dire religieux, empêche le moindre recul (même s'il y a dans le milieu de l'art des types aussi rusés que Tartuffe). L'art moderne est comme le GPS d'une auto : il montre le chemin, sans indiquer le sens du voyage. Si Marx doit faire table rase de la culture juridique hégélienne ou nazie, c'est afin de discerner le progrès de l'histoire : s'il y en a un, ou bien si tout n'est au contraire que de l'ordre du recyclage culturel ou du stylisme. L'idée d'éternel retour paysan, sur lequel la notion de culture repose, ne nie pas dieu directement, mais un dieu métaphysique. C'est là que se situe le front de la bataille, entre la culture négationniste de l'histoire ou de l'apocalypse, et l'historien occidental, tel Shakespeare ou Marx, qui peint la culture comme une mise en abyme. De quoi les bien-pensants ont-ils peur ? Du sens de l'histoire, puissant dissolvant de l'inconscient collectif. La liberté condamne les nations et le monde : c'est pourquoi ils n'en veulent pas.

    - Peut-être avez-vous relevé la tendance actuelle de l'art moderne à se rapprocher du musée ? Ce n'est pas tout à fait nouveau, puisque Picasso ne cesse de pomper le musée, beaucoup plus intelligemment que les écrivains d'aujourd'hui, qui croient connaître quelque chose à l'art, alors qu'ils ne connaissent que l'art pédérastique de jouer du pipeau pour impressionner la galerie (Picasso est un très grand conservateur, bien plus à la hauteur de Franco ou de l'Espagne que le parasite Dali, pas très loin des clichés ou des chromes du cinéma).

    Mais, si Picasso ne savait dissimuler son conservatisme, au moins aux profanes, il ne serait pas Picasso, mais un impuissant. Tandis qu'aujourd'hui la tendance est presque à revendiquer le musée ; à mélanger les bidules en plastique de Jeff Koons avec les machins en bois doré du château de Versailles, par exemple. Ou encore à exposer des dessins de graphomanes modernes à côté de ceux de Tiepolo, Boucher, dont l'effort était inverse de la graphomanie, mais peu importe, c'est le "cote à cote" qui compte.

    On trouve des grenouilles de bénitier pour s'en offusquer, des vieilles demoiselles refroidies du "Figaro" : elles ne pigent pas que le musée joue le rôle d'étalon-or. Même Jean d'Ormesson n'est pas assez gâteux pour ça ! Si les demoiselles du "Figaro" en sont à ne pas piger qu'un vieux manoir résiste mieux au temps quand on le rénove régulièrement à coups de Manet ou de Picasso, c'est que tout en baignant complètement dans la religion, elles ne comprennent pas sa mécanique fatale.

    - Il n'y a pas plus de "culture chrétienne" que de "culture marxiste" - et l'histoire officielle de l'art est une vaste plaisanterie qui consiste à moraliser complètement l'art pour en faire une vitrine -, puisque la culture sert à justifier l'homme, comme une cuirasse renforce un soldat.

    La culture ou l'art pour l'art n'est pas moins utile que la publicité au commerce, simplement son utilité est d'ordre moral. Elle est invisible. Qu'il y ait des tocards chrétiens à prétendre le contraire n'y change rien ; la culture va au néant, un point c'est tout, quelle que soit son estampille. Et ce sont les sectes sataniques qui sont les plus justifiées de porter la croix. Elles indiquent à juste titre la note dans le domaine artistique. L'homme forge donc son identité culturelle contre le dieu des chrétiens, qui effraie l'homme par son manque de familiarité, tandis que Satan est, lui, au contraire, à l'aise dans tous les foyers.

    Notre révolution à nous, chrétiens, n'est pas si méchantes, puisque nous demandons simplement à des vieillards, plus très éloignés de la mort et qui s'en sont fait quasi une raison, de cesser de nous bassiner avec leurs valeurs et leurs vieux trucs de bonnes femmes usés jusqu'à la corde.

  • Chant down USA

    I have read in the French Comic-Fanzine 'Zebra' that journalist Ted Rall is almost the only Yankee who is able to understand that Barack Obama is same glorious bastard than George Bush was before.

    Every Yankee who is against B. Obama is a kind of Jewish, because Obama is Pharao of course, and USA are modern Egypt.

    But why are USA-mathematics and buildings so weird and crazy, compared with Egyptian aristocratic strong style? For the same reason that makes Obama and USA-politickers take the Jewish-Christian mask, though USA has nothing to do with Peace and Jesus-Christ but is spitting on his face every day as Roman Soldiers did.

    'Come we go burn down Babylon one more time!'


  • N'ayez pas peur !

    Ne croyez pas les professeurs d'éthique juifs, chrétiens voire français qui s'avancent masqués derrière l'argument moral. Ce sont en réalité des logocrates égyptiens. Une poignée de gangsters vaut mieux qu'un comité d'éthique.

    - N'ayez pas peur, lance Jésus-Christ à ses apôtres : c'est l'esprit le plus dissuasif de se laisser bercer par des berceuses éthiques. En effet, la comparaison est valable entre les fantômes et les personnes morales. C'est exactement la même sorte de foi, mêlée de raison, qui pousse les hommes à croire aux fantômes et aux personnes morales, grandes pourvoyeuses des cimetières. Le fantôme est une théorie de la personnalité juridique. Certaines institutions continuent de vivre par-delà leur mort ou la perte de leur pouvoir.

    En somme la peur est la cause d'une grande créativité chez l'homme, qui est lâche dans son état normal, et qui trouve dans le moyen collectif de l'éthique une sorte de cuirasse. La valeur esthétique du moindre objet manufacturé se double d'une valeur éthique. La fonction de l'esthétique païenne est de rassurer. L'Egyptien Platon, au stade du déclin de la Grèce, qualifie de "beau" ce qui traduit la santé, la vie, et qui le rassure.

    Contrairement au monde païen,  où l'éthique est encouragée, et les hommes comme plongés dans le formol de leur vivant, le christ adjure ses apôtres de ne pas aller dans le sens de l'éthique. L'aliénation de l'homme par l'homme, à l'aide de l'éthique se nourrit en effet de la peur de l'homme. La folie est une sorte d'antichambre de la mort : le purgatoire.

  • Tour de France

    Un crétin à la radio : "Le public du Tour de France n'a pas conscience du dopage." Il est probable que c'est dans les milieux populaires qu'on a le mieux conscience que toute la France vit sous le régime du dopage, et non seulement quelques fanatiques coureurs cyclistes.

    Quelques tartuffes prêchent la moralisation du football et prétendent qu'on peut éduquer la jeunesse des banlieues à l'aide du sport. Mais le dopage et la tricherie sont inhérentes à la compétition ; celle-ci est le ressort de la politique moderne, et Machiavel qui met à jour le caractère diabolique de la morale et de la politique, démontre que dans ces domaines "la fin justifie les moyens". Plus précisement, en politique, la fin et les moyens sont confondus. Pour résumer le totalitarisme ou le régime technocratique où nous sommes, on peut dire que c'est un pur mobile, dont le but se perd dans les ombres et le brouillard informatique des mathématiques sentencieuses, totalement artificiels. C'est en ça que le régime républicain est avec le régime de Louis XIV qu'il prolonge, le plus étranger à l'esprit français. C'est-à-dire que les meilleurs esprits français ont réagi et réagissent à ces régimes d'oppression, strictement mécaniques. Sans eux la France serait un pays entièrement composé de bonnes femmes allemandes identitaires, comme Madame Bovary ou François Fillon.

    Un régime dont les buts artistique et scientifique trahissent les moyens, quand ces buts sont assez abstraits pour refléter la mécanique qui les anime de façon flagrante, ce régime-là est moderne ou totalitaire, et revient aux formules du même genre, les plus anciennes. L'Egypte antique renaît de ses cendres, à tel point que tout ce qui est dit "moderne", c'est-à-dire adapté aux exigences éthiques ou politiques du moment, comporte un hommage plus ou moins discret à l'Egypte antique. On repère dans la technocratie moderne, outre l'obsession de l'éthique, la formule magique du mysticisme égyptien, entièrement hypothétique ou religieuse, et déjà réfutée par les savants grecs matérialistes jadis. Ceux-ci la décrivent comme une métaphysique truquée, celle de l'espace-temps, qui ne fait que prolonger la physique de façon virtuelle ou abstraite, sans jamais résoudre le paradoxe ou l'absurdité de la physique, autrement que par des solutions elles-mêmes paradoxales. Autrement dit, la métaphysique technocratique n'est qu'une biologie ou une anthropologie, tandis que la logique juive, grecque ou chrétienne contredit le régime des choses virtuelles ; la condition où nous sommes est certes hypothétique, mais elle n'implique pas que l'univers entier le soit, comme doté d'une âme qui, de façon magique, assurerait sa métamorphose ou son renouvellement dans le temps. Exactement comme les Egyptiens se trouvaient dans l'impossibilité de définir le "grand architecte de l'univers", autrement que par un mécanisme tout à fait abstrait ou relatif, les technocrates modernes ne peuvent préciser à quoi mène leur éthique de chiens sentencieux et la compétition qui la détermine, s'exposant ainsi au respect des seuls imbéciles, à qui on jette un os et qui s'empressent d'aller le chercher.

    Le régime de la compétition généralisée, et donc de la tricherie et du bluff, est plus facilement observable dans les milieux populaires que dans les élites captieuses (au point d'inventer "la propriété intellectuelle", qui consiste à piller l'art populaire avant d'y apposer des scellés), parce que les conséquences dramatiques de la compétition sont plus sensibles dans ces milieux, et par conséquent la tartufferie qui consiste à prétendre conciliable humanisme et compétition. De même, sans les moyens extraordinaires de propagande dont elles disposent, les élites françaises parviendraient sans doute difficilement à convaincre les Français de l'utilité des foyers de guerre allumés par des représentants d'une élite française autocratique dans des pays dont cette élite a auparavant consolidé les tyrans, afin de détourner l'attention de leur propre gabegie (toutes initiatives dont on devine qu'elles sont encore strictement conditionnées par la compétition).

    L'idée que tous les coups sont permis dans le monde des affaires et de la compétition économique, y compris de réduire une partie de la population en esclavage sous un prétexte noble tel que "Le travail rend libre", cette idée est facilement compréhensible du plus grand nombre, qui nourrit peu d'illusions dans ce domaine. Cependant le monde du sport, qui n'est qu'un allégorie du socialisme, comme les tournois de chevalerie contribuaient à mettre en valeur les idéaux aristocratiques dont Shakespeare s'est employé à démontrer le caractère démoniaque, la compétition sportive doit s'efforcer de paraître honorable, et y parvient un peu mieux que le monde des affaires. La raison en est que le sport a un rôle de blanchiment de la compétition. Il correspond à ce que Nitche prône sous le vocable de "morale pure", quand Marx le condamne comme l'opium du peuple. On verra naturellement l'élite s'attacher à défendre la compétition sportive, aussi débile soit elle, parce que la morale pure est toujours l'ultime argument d'une élite pour convaincre de son utilité quand elle a perdu son efficacité, à quoi tient sa seule légitimité réelle. Ou plutôt faut-il dire que la compétition sportive est l'antépénultième argument, puisque la solution finale est la guerre, à laquelle le peuple est exposé par le mouvement macabre de son élite. Le monde n'est pas complexe ou opaque, mais c'est le dessein de l'élite de le rendre tel, car la vérité résout le monde au néant, et donc les élites qui soutiennent le monde à l'instar des titans, ennemis primitifs de dieu.

  • Satan dans l'Eglise

    Les chrétiens qui ont accusé au cours de l'histoire la papauté ou l'Eglise romaine d'être la "synagogue de Satan", pointent parfois du doigt son immoralité ; c'est le cas de Dante Alighieri ou de Luther. D'autres, comme W. Shakespeare ou E. Swedenborg, ont mieux discerné que c'est le pacte avec le monde ou le sécularisme des Eglises chrétiennes qui entraîne la subversion du sens des saintes écritures. Shakespeare dénonce notamment Thomas More, dont la tentative de concilier le pouvoir politique et le christianisme ne pouvait qu'aboutir qu'à des formules ubuesques.

    "Dans le christianisme, le temps a une importance fondamentale. C'est dans sa dimension que le monde est créé, c'est en lui que se déroule l'Histoire du salut, qui a son apogée dans la "plénitude du temps" de l'Incarnation et atteint sa fin dans le retour glorieux du Fils de Dieu à la fin des temps.

    En Jésus-Christ, Verbe incarné, le temps devient une dimension de Dieu, qui est Lui-même éternel. Avec la venue du Christ commencent les "derniers jours" (cf. He, 1,2), la "dernière heure" (cf. Jn 2, 18), avec elle commence le temps de l'Eglise, qui durera jusqu'à la Parousie." Jean-Paul II

    La théologie de l'avant-dernier pape est des plus ésotériques. C'est une théologie de coucou suisse dans un nid qui n'est pas le sien. C'est bien sûr dans la religion païenne que le temps a une importance fondamentale, ce qui explique notamment que le soleil ou la lune y sont pris pour des divinités supérieures. Les hommes, en général, vivent prisonnier du temps et des heures : "ultima hora necat" (la dernière heure tue) disaient les Romains.

    Dans le christianisme seulement, l'étau du temps ou de la condition humaine est desserré, et une porte étroite ouverte. L'hypothèque de la mort fonde tous les clergés païens, dont le rôle est en quelque chose de préparer l'homme à sa fin pour servir l'ordre social. Plus un homme est haut placé dans la hiérarchie sociale, ou plus il a de loisirs, plus il a besoin de ces drogues qui font oublier l'instant fatidique où il faut retourner à la terre ; tandis que les hommes asservis au travail, eux, sont résignés à la marche inexorable du temps. C'est ce qui fait dire à Aristote que l'homme n'est pas fait pour travailler, doctrine peu germanique : il y a en effet quelque chose qui n'incline pas l'homme, contrairement à l'animal, à l'oubli complet de soi. L'homme n'est pas, contrairement à l'animal, doté d'une farouche culture de vie ou d'un instinct qui l'empêche de voir la mort en face.

    Si les chrétiens espèrent la fin des temps, c'est précisément parce qu'elle coïncide avec la réunion du Christ et de son Eglise. Si Jésus-Christ s'est incarné provisoirement, ce n'est pas pour faire plaisir à l'homme, mais répéter à ses disciples que la chair est faible et qu'il n'y a pas selon cette voie commune de salut possible. C'est un avertissement terrible, car il réduit à néant toutes les espérances sociales ou religieuses, fondées sur la chair. L'antichrist Nitche voit plus juste que le pape, quand il observe que le christianisme est profondément antisocial. Il se trompe quand il accuse les chrétiens ou les juifs d'attenter à l'ordre social. Fondée sur la chair, les païens grecs avant Jésus-Christ le savaient déjà, l'ordre humain ou la civilisation a une faculté d'autodestruction.

    Dire que le temps est une dimension de dieu est un décret sans conséquence sur dieu. Il n'a pour effet que de rapprocher artificiellement l'homme de dieu. Qui peut dire l'âge de dieu ? 


  • La Religion athée

    Qui ignore le caractère religieux de l'athéisme, ignore probablement aussi celui de la musique ou des loisirs dits "culturels", dont notamment le sport ou les jeux de société. Je suis toujours surpris quand une personne -en principe laïque et athée- me déclare qu'elle joue au loto, tant cette activité trahit le sentiment religieux. Les païens pariaient autrefois sur la bienveillance de dieu, exactement de la même façon ; la fête des rogations pour faire venir la pluie sur les moissons chez les anciens païens chrétiens était du même acabit.

    Je me demande combien d'athées déclarés sont capables d'appliquer l'explication psychologique qu'ils donnent du caractère rassurant de la foi religieuse à la politique elle-même, domaine où le quidam place généralement de grandes espérances, "veaux, vaches, cochons, couvées", comme dit la fable ?

    Ces espérances ne sont pas moins rassérénantes que la religion, pour ne pas dire qu'elles accroissent considérablement le nombre des cocus qui dormaient déjà auparavant dans les cimetières, du fait de la religion. Je cite volontiers ici Roméo et Juliette, dont Shakespeare a fait des prototypes de cocus quasi- intemporels, marquant ainsi la réciprocité du cocufiage.

    Les ruses sociologiques de la bourgeoisie laïque athée pour mobiliser le peuple au service de valeurs dont celui-ci ne verra bien souvent pas la couleur, ont en effet engendré un nombre de morts incalculable.

    - De même je suis surpris de la persistance dans l'imagerie sulpicienne laïque républicaine de Marianne, vache laitière dont les banquiers judéo-chrétiens ont pourtant tiré tout le lait depuis longtemps.

    Je comprends qu'on ne peut pas enseigner dans l'école laïque républicaine tout ce que l'athéisme moderne doit à de précédents spéculateurs chrétiens. De même ne pouvait-on enseigner auparavant dans l'Eglise que le purgatoire est une idéologie mathématique ou virtuelle - typiquement païenne parce qu'elle répond au besoin social.

    Les sectateurs de la laïcité doivent comprendre que leur prétendue "neutralité religieuse" ne peut pas être opposée aux musulmans du tiers-monde ou aux chrétiens de France. C'est une ruse impérialiste beaucoup trop grossière. Le socle éthique du républicanisme en fait une religion comme les autres, comme toutes les religions qui sont fondées sur la propriété, c'est-à-dire la plupart. Dans le culte marial, par exemple, assez fréquent dans certaines sectes chrétiennes démoniaques, en même temps que la condamnation évangélique de l'érotisme ou de la cupidité, la mère de Jésus est divinisée et l'ancien droit païen restauré.

    Il est si vrai que l'éthique est attachée à des valeurs sonnantes et trébuchantes qu'en cas de banqueroute, adieu le féminisme, l'antiracisme, la démocratie, la gay-pride, l'évolutionnisme, etc., c'en sera fini des slogans religieux à la mode. Si vous êtes attaché à l'une ou l'autre de ces valeurs, à moins d'être un imbécile manipulé, vous devriez vous accrocher à l'union bancaire européenne. Aussi fragile soit-elle, cela reste la plus solide des cathédrales aujourd'hui.

  • Désinformation du Monde

    Le quotidien de propagande capitaliste «Le Monde», aussi dépendant que les banques d’affaires françaises du soutien financier de l’Etat républicain en cas de défaillance, n’a jamais raté une occasion de désinformer ses lecteurs à propos du christianisme, ou de diffamer celui-ci.

    Une querelle entre deux ex-conseillers du président Sarkozy est l’occasion pour «Le Monde» d’afficher en caractère gras sur son site : «Charles Maurras (1868-1952) était une figure de l’extrême-droite catholique».

    Peut-être ne faut-il pas chercher très loin l’explication à la malveillance systématique du «Monde» à l’égard des chrétiens. Le «monde» désigne en effet dans le christianisme la puissance satanique, opposée à l’avènement du christ de la fin des temps. «Mon royaume n’est pas de ce monde» dit en outre le Messie à ses apôtres, renversant ainsi comme il fait systématiquement l’ordre humain, ou ce que les professeurs nomment aujourd’hui «anthropologie», science qui va bien au-delà de l’étude de l’homme, puisqu’elle consiste surtout à le justifier, et qu’elle est l’axe de subversion de la science (L’anthropologie place en effet l’homme au centre de l’univers, pour le besoin de la cause morale ou politique ; elle soumet ainsi la science aux paradoxes mathématiques). L’amour chrétien de la science ou de la vérité a pour contrepartie le mépris de l’anthropologie, «science sans conscience» selon le mot de Rabelais, car ne retenant de la science que l’usage ou la fonction mécanique. Autrement dit l'anthropologie contribue à créer un inconscient collectif extrêmement dangereux pour les personnes les plus faibles, et qui les crucifie véritablement, pour reprendre la comparaison avec l'instrument de torture des tribunaux romains.

    - Charles Maurras est une sorte de Nitche français, qui ne clame pas aussi fort que ce dernier sa haine de Jésus et des chrétiens, mais ne se prive pas d’insulter les apôtres du Christ. Contrairement à Nitche qui rêve d’une restauration de la religion païenne romaine («Dieu, famille, patrie»), Maurras se félicite quant à lui que l’Eglise catholique romaine ait opéré la transformation du christianisme en religion d’Etat. On a pratiquement avec Maurras le point de vue le plus éloigné de Molière, qui s'employa au contraire à montrer le caractère de théocratie égyptienne du régime de Louis XIV (siècle où l'emprise des "banques chrétiennes" devint à peu près définitive).

    Ce diagnostic maurrassien, bien qu’il a une part de vérité, n’empêche que l’ordre juridique fantasmé par Maurras soit une pure chimère, comme le retour du paganisme romain rêvé par Nitche. «L’histoire ne repasse pas les plats.» C’est encore d’être une pensée historique, opposée à la pensée juridique, qui sépare le christianisme des religions païennes anthropologiques qui cultivent l’inconscient collectif. Tous les grands historiens occidentaux, à commencer par Shakespeare, mais aussi Karl Marx, sont nettement sous l’influence de la pensée chrétienne anticléricale (le clergé est privé de ses anciennes prérogatives par l’apôtre Paul et Jésus-Christ), et ils ramènent par conséquent à l’apocalypse, récit historique synthétique de la chute des nations impies.

    Le paganisme implique le négationnisme historique, au contraire, sur lequel il fait prévaloir la constitution juridique et le droit. C'est le tour de force de la doctrine nazie de G.W.F. Hegel, en particulier (propagée en France par Sartre et divers autres logocrates), d'inventer un négationnisme historique discret, sous la forme d'un millénarisme juridique, apparemment historique, mais qui ne l'est pas plus que les utopies totalitaires prétendument chrétiennes ou païennes auparavant.

    - On peut presque dire, et Shakespeare invite à le comprendre, que le négationnisme maurrassien ou païen a une cause sexuelle pédérastique ou incestueuse, tant l’identification des institutions morales et politiques à une mère ou une matrice est constante dans l’histoire. L’histoire n’est pas faite pour rassurer l’homme, tandis que la science anthropologique ou juridique, elle, n’a pas d’autre fonction.

    Maurras n’a donc jamais pu séduire que trois sortes d’imbéciles :

    1/ des catholiques au niveau de la kermesse ou du folklore, qui n’ont jamais lu les évangiles et la proscription par le messie de toute forme d’utopie morale ou politique (les institutions juives et romaines ont d’ailleurs collaboré à l’assassinat de Jésus).

    2/ des néo-païens qui, comme les admirateurs de F. Nitche encore une fois, sont incapables d’observer l’évidence que le transfert de souveraineté du monarque ou de l’élite aristocratique au peuple est non seulement un phénomène irréversible, mais que l’organisation même du monde même a rendu ce transfert symbolique nécessaire, qui n’empêche aucunement les élites d’accaparer le pouvoir ; des néo-païens pour qui le droit a par conséquent le même usage qu’une drogue, puisqu’ils en ignorent l’usage pratique. Le paganisme, dans l'Antiquité, a rarement atteint un niveau intellectuel aussi bas.

    3/ des esprits aussi obtus et acharnés que Maurras à ignorer que la devise romaine «Dieu, famille, patrie» est sans doute la moins contestée en Allemagne, et la plus contestée en France depuis des siècles, où l’esprit s’est élevé heureusement un peu plus haut que celui du maquignon ou du hobereau de province, accroché à son cadastre.

    On voit ainsi l'habileté du "Monde" à faire passer pour une idéologie d'extrême-droite catholique, celle qui arrange en réalité le mieux le monde des affaires républicain, dont ce périodique subventionné est l'organe de propagande principal. La présence de "maurrassiens" dans le conseil de l'Etat ainsi que dans de nombreux organes de presse capitalistes est donc parfaitement naturelle, Maurras étant le plus inapte à s'opposer à l'esprit publicitaire du monde, qui assure le maintien de l'élite dans ses prérogatives, bien au-delà de ses compétences, notamment en matraquant le peuple à l'aide de contrevérités érigées en dogme par des journalistes.

  • Homme libre...

    ...toujours tu haïras le cinéma.

    Plus un cinéaste clame son antichristianisme atavique, moins il est dangereux. Gare aux mécaniciens démocrates-chrétiens !

  • Demain la guerre

    C'est une assertion étrange de la part de Léopardi lorsqu'il postule que les poèmes d'Homère ont perduré pendant des millénaires par hasard. Léopardi est en effet plus sage d'habitude, et tranche heureusement avec la culture de vie incestueuse de ses compatriotes.

    La résistance de Homère au temps et au hasard est encore plus logique que celle d'Aristote.

    - Très tôt dans l'histoire, Homère renseigne sur la cause de toutes les guerres et les charniers ; il dit pourquoi aucune éthique ne peut les empêcher et comment, ne pouvant les empêcher, elle les prépare insidieusement. Tout professeur d'éthique moderne est nécessairement de l'espèce des logocrates égyptiens, dont le rôle plus ou moins conscient est d'entraîner les peuples vers l'abîme (en créant un inconscient collectif qui libère l'instinct criminel de l'homme). Le masque de la démocratie-chrétienne est transparent.

    - L'erreur de jugement de Léopardi est scientifique, voisine de celle de Lucrèce. Il croit dans la matière et sa vérité, non pas réfugié comme toutes les femelles et gens de robe dans l'abstraction, mais il hésite à croire que l'homme peut dépasser le stade de l'hypothèse, c'est-à-dire qu'il peut triompher de la providence ou du destin. De là son explication providentielle, à l'incroyable longévité d'Homère, le poète qui méprisait la gloire. Le défi à la mort de Homère heurte le sentiment religieux qui, au contraire, se nourrit de celle-ci.

    - La femme est l'objet du désir, et il y a une femme pour deux hommes imbéciles. Cela suffit à Homère pour illustrer la compétition entre les hommes. Cette vérité homérique n'a pas vacillé depuis des millénaires : derrière une bête à concours, on retrouve toujours une femme. Ceux qui parlent de "guerres de religion", occultent que le dieu poursuivi dans ces cas-là n'est qu'une puissance équivalente de l'Etat ou de l'avenir des publicitaires : le produit d'un fantasme ou cette figuration de dieu interdite dans le judaïsme pour parer au piège de la femme. L'hommage des publicitaires modernes rendu aux femmes n'est autre qu'un discret encouragement à la compétition. La compatibilité de cet hommage avec la prostitution est d'ailleurs parfaite. Et le petit chiffon rouge du terroriste musulman, qui va s'écraser contre les panneaux publicitaires, de quoi est-il encore fait ? Un cheptel de vierges.

    Loué sois-tu, Homère, à travers les millénaires, de nous préserver de l'éternel retour de la connerie cléricale !

     

     

  • Satan nous aime !

    Sorti de la bouche d'un pote, assez modeste pour n'être pas tout à fait athée : "Le diable nous aime, parce qu'il ne peut pas se passer de nous."

    Je lui fais observer qu'il est exactement rendu au même point que Baudelaire : pas assez bête pour ignorer de quoi le romantisme et les sentiments sont faits. La plupart des blasphèmes sont en réalité des blasphèmes contre Satan, qui n'en a cure. La lecture des évangiles nous apprend que les blasphèmes, qui provoquent la colère de Jésus, sont presque toujours le fait des apôtres ou des apôtres, qui n'insultent pas dieu mais le salut, faisant prévaloir la société contre celui-ci. L'hésitation de Baudelaire est entre le salut et la société, dont la drogue résume l'illusoire réflexion.

    Il faut dire que mon pote a vu de très près, très jeune, les mâchoires cannibales de la société, et que cette vision d'horreur a définitivement brisé en lui toute velléité de devenir un citoyen romain vertueux.

  • Pourquoi le football ?

    On trouve la raison de cette religion nazie dans la pensée anarchiste grecque. La cause en est simplissime : les personnes les plus intelligentes sont les plus difficiles à gouverner. Entre parenthèses, disons que l'amour de la simplicité et de la forme grecques, altérée par Platon (qui en réalité est égyptien), cet amour implique la haine de la société, importé par Bacon-Shakespeare dans le monde moderne. En effet, c'est le monde qui a la forme d'un labyrinthe compliqué, que les mathématiciens imbéciles s'efforcent de transposer à l'univers tout entier, la science ou encore "dieu".

    - Le libéralisme triomphe en raison du nombre et de la bêtise ; il s'appuie exclusivement sur la quantité. Tel ou tel philosophe libéral, spécialisé dans l'économie, la politique ou la morale, peut bien se croire malin ; en réalité son triomphe est public et repose sur la masse des peuples à gérer. Le philosophe libéral, qui reconnaît rarement avoir fait fausse route comme Tocqueville, et passe plutôt son temps à se faire mousser comme la petite salope François-René de Chateaubriand, cet imposteur profite de l'effet levier. L'idéologie libérale est une sorte de réflexologie féminine, régulièrement engrossée par la physique quantique des nations. L'idéologie libérale coïncide presque exactement avec la musique, pur produit de circonstance, elle aussi.

    - Le point de vue libéral nie Satan, autant que le point de vue antilibéral affirme que Satan est contenu dans le libéralisme.

    - Dans cette gigantesque nation - les Etats-Unis -, qui procèdent presque entièrement de la manipulation religieuse, comme l'attestent les salles de spectacles qui parsèment son territoire comme pas d'autre, la bêtise humaine est soigneusement entretenue grâce au principe de la compétition sportive. Dès lors qu'il a un minimum d'intelligence, l'homme devine que le principe de la compétition sportive est le plus sûr moyen pour l'homme de devenir un singe et prouver ainsi le principe de l'évolution de l'espèce.

  • Pièges de la femme

    Le féminisme peut se ramener au commerce ; cette doctrine mondaine épouse en effet l'évolution de ce dernier. Beaucoup plus réticents à nouer des relations sociales, à cause de l'ignominie et la lâcheté qu'elles impliquent, les hommes y sont entraînés par les femmes. Que le goût de la société - c'est-à-dire de l'enfer -, soit généralement inoculé à l'homme par la femme, voilà bien qui prouve la supériorité des fables antiques sur les mathématiques modernes, chères aux lieutenants de Satan.

    - Féminisme = commerce : cela se voit dans la religion des juifs, qui est la plus misogyne de tous les temps, et à laquelle j'emprunte le titre de cette note. Le rabbin juif qui n'est pas misogyne, on peut être sûr que c'est un pharisien, mû principalement par le commerce, et qui pour mieux séduire les veuves enterre sa religion.

    - Pour opposer la misogynie au pharisaïsme, il faut rappeler que la misogynie n'est d'aucun usage sur le plan social, puisqu'elle prévient contre celui-ci. C'est le sens de l'intervention du Christ quand des juifs veulent lapider une femme adultère : l'amour ne peut se mélanger avec l'éthique ou la morale, car L'ETHIQUE EST l'ESPRIT DU TEMPS, véhiculé par des charognards vêtus d'habits sacerdotaux, qui disent : "Ne prenez pas la voie de la chair !", mais continuent de prôner l'éthique ou la vertu romaine, qui est seulement physique, et ne préserve en rien les hommes de se dévorer entre eux. Le cannibalisme n'a rien d'immoral. Pas plus les juifs qui lapident la femme adultère, que les nazis qui éliminent la concurrence, ne sont des personnes immorales ; l'éthique est, comme le langage, un serpent qui mue au fil du temps, et l'accointance du clergé avec Satan est constante à travers les siècles.

    Seul l'amour ne passe pas, tandis que le temps, lui, emporte les civilisations, et les hordes de fainéants efféminés qui les ont édifiées, craignant que le ciel ne leur tombe sur la tête.

    - L'Eglise véritable, épouse du Christ, dont il est largement fait mention dans l'apocalypse de Jean, est dotée d'attributs et de caractéristiques inverses de celles qui déterminent la société ou la civilisation, qui baigne depuis l'origine du temps dans un flou artistique rassurant, et que les fables savantes représentent comme une reine, qui à l'aide de son miroir magique se persuade qu'elle est la plus belle et désirable, mais redoute et combat l'avènement de la pureté ou de l'amour véritable, qui mettra un terme définitif aux charmes et illusions du prince de ce monde. La prostituée de l'apocalypse, elle, épouse le temps et non la vérité, et tous les blasphèmes que son calice renferme ont cette nature de charmes ou de pouvoirs magiques présentés comme la vérité.

  • Grâce à Voltaire

    L'enjeu des Lumières françaises comme mythe fondateur des valeurs républicaines interdit pratiquement de comprendre ce qu'elles représentent et de les étudier comme il convient dans le cadre des institutions républicaines.

    - A cette impossibilité s'ajoutent les travaux obscurs de certains adversaires des Lumières. Dernièrement, la thèse de l'idéologue Zeev Sternhell est parmi les plus vaines, probablement faite pour occulter que le nationalisme juif est un néo-nazisme. C'est se moquer du monde, à la manière de l'imposteur public n°1 Bernard-Henri Lévy, que de faire du "nationalisme" une composante essentielle du fachisme, tout en s'abstenant de vouer aux gémonies l'Etat d'Israël.

    - La critique des Lumières françaises par Karl Marx reste à ce jour, à la fois la plus lucide et la plus politiquement incorrecte. En effet, les usagers de la philosophie des Lumières en tant que mythe fondateur sont idéologiquement liés à leurs adversaires, "comme tenon et mortaise", pour emprunter à Marx sa comparaison de l'idéologie et de la mécanique.

    Cette opposition de nature religieuse recoupe l'opposition de l'éthique républicaine moderne à l'éthique judéo-chrétienne archaïque, opposition où réside le machiavélisme de l'Occident moderne, dont un marxiste authentique tirera argument pour avertir que le nazisme ou le fachisme ne furent que des épiphénomènes. Sur le terrain de la puissance ou de la virtualité où les régimes fachistes et nazis se situaient, ils ont été rapidement écrasés par leurs adversaires. Quiconque comprend un minimum les mathématiques, comprendra ce que signifie l'effondrement rapide d'un régime qui devait durer mille ans. Et, si les logocrates égyptiens qui ont la prétention de gouverner le monde ne comprennent pas les mathématiques, ils n'ont qu'à retourner à l'école de Pythagore ou Platon, ou plus près de nous de ces moines imbéciles du moyen-âge.

    - Disons d'abord ce qui sépare radicalement Marx des "Lumières françaises". Contrairement à la philosophie des Lumières, le point de vue marxiste N'EST PAS UN POINT DE VUE CIVILISATEUR. C'est en quoi on peut rattacher Karl Marx à la spiritualité juive ou chrétienne, outre sa remise en cause radicale de l'argent et de la propriété, valeurs qui fondent le paganisme le plus primaire, tandis que les logocrates judéo-chrétiens tels que Lévinas, Benoît XVI ou Georges Steiner, ne sont en réalité que des scribes égyptiens qui avancent leurs pions derrière le masque hypocrite des "Droits de l'Homme".

    Si un philosophe chrétien ou juif met en avant les "droits de l'homme", vous pouvez être certain d'avoir affaire à un imposteur, pour ne pas dire un avocat du diable. Les droits de l'homme sont aussi étrangers au christianisme que le principe de la monarchie de droit divin, grossière imitation du culte païen égyptien. Le transfert de la souveraineté du monarque au peuple est le fruit d'une manipulation juridique grossière de la bourgeoisie qui, si elle a ravi le pouvoir politique à l'aristocratie, s'est toujours bien gardée de le transférer au peuple.

    La loi de Moïse n'accorde aucun droit aux Juifs, et certainement pas celui, comme font certains citoyens d'Israël abominables, de se servir de dieu pour raffermir la clôture d'un pré carré. Ce blasphème contre dieu est caractéristique d'une logocratie et du procédé des prêtres de Bel. Bien sûr le christianisme ne va pas dans le sens contraire de la loi de Moïse. Il ne remet pas en cause le fait que seules les divinités païennes accordent des dons ou des droits à leurs émules, de telle sorte que le raisonnement anthropologique païen, en termes de droit, circonscrit strictement l'homme à la chair et la compétition qu'elle engendre. L'anthropologie condamne l'homme à mort, en le coupant de la spiritualité.

    - Maintenant, voici ce qui sépare les Lumières françaises du régime républicain qu'elles sont censées fonder, voire de la laïcité française. Les Lumières françaises sont le théâtre d'un débat théologique assez intense, que l'instruction religieuse de ces philosophes permet. Selon la parole de dieu "Qui n'est pas avec moi est contre moi.", on peut considérer Voltaire comme un antichrist ; il n'en reste pas moins que Voltaire connaît mieux le christianisme et son histoire que le conciliabule des évêques de France aujourd'hui, ministres du culte dont les propos traduisent une spiritualité réduite aux acquêts de la propriété républicaine, quand les trafics et opérations militaires les plus odieux ne sont pas aspergés d'eau bénite par ces goupillons mollassons.

    L'originalité de Voltaire est de s'attaquer à Leibnitz et Descartes et dénoncer ainsi une éthique ou une théologie qui n'a de "chrétienne" que l'étiquette. Idem pour Diderot : celui-ci place le clergé catholique en contradiction avec ses propres écritures saintes. Le moins qu'on peut dire est qu'il est peu resté de cet "esprit des lumières" dans la république moderne, sauf peut-être l'hostilité à l'idée des racines chrétiennes de la France, puisque cette dernière, pas plus que l'identité, ne peut s'appuyer sur le christianisme, et qu'elle est un négationnisme historique pur et dur, exactement comme la mythomanie laïque ultérieure.

    On ne voit pas en outre quel philosophes des Lumières possède le degré d'imbécillité nécessaire pour, comme le pape Benoît XVI, croire qu'il est possible de distinguer une sphère des affaires privées, d'une autre qui engloberait seulement les affaires publiques ? Techniquement, autant dire qu'il faut être Allemand pour avaler un tel truc. C'est aussi énorme que d'avancer que la bestialité qui anime les militaires d'un corps expéditionnaire envoyé pour conquérir un pays étranger, n'est pas le résultat d'un entraînement commandé par les plus hautes autorités de l'Etat, mais le résultat de mauvaises habitudes qu'ils ont contractées à leur domicile. Bref, c'est de la tartufferie boche de haute volée. Même les nazis ne se payaient pas la tête du peuple de cette façon.

    - Les "Pensées" de Pascal sont aussi dénigrées point par point fort utilement par Voltaire, comme, à tout le moins, inaptes à fonder une vérité, tant elles paraissent imiter le mouvement vacillant d'une flamme et épouser les doutes de leur auteur. Le "pari de Pascal" est resté comme le symbole de la vanité de ces pensées.

    Etant donné le flou baroque caractéristique de Pascal, et le profit que le clergé sait retirer en général de la fluidité et des envolés lyriques absconses, on peut d'ailleurs bien plus facilement tirer un trait d'union entre l'élite républicaine moderne et Pascal ou l'époque baroque, qu'avec l'élite moderne et Voltaire, qui réserve l'usage du style aux bonnes femmes et aux académiciens.

     

  • Trompette

    "L'éternel retour" ou la musique, dans le fond, c'est la même chose. En même temps que la musique tente de remédier à l'atroce ennui, elle le provoque. La musique est, pour Shakespeare, le symbole de l'illusion dans laquelle vivent les puissants, que leur temps n'est pas compté.

    L'antéchrist Nitche a bien raison de faire valoir la musique : elle est faite pour couper du vrai dieu.

    Celui qui respire mieux grâce à la musique, ne peut pas croire à la fin du monde : c'est précisément le rôle de la musique de faire croire que le monde est infini, et d'entretenir la croyance dans des mondes virtuels rassurants, où l'homme peut s'évader, sous la forme d'une âme légère. La plus belle musique, dit un Allemand un peu moins drogué que les autres, n'est autre que le chant des damnés. Aucune civilisation ne peut se couper de ses morts glorieux, avec lesquels elle communique grâce à la musique.

    - Mais, que fais-tu des trompettes de l'apocalypse ?, me demande mon pote Fodio. Je relève qu'elles jouent le rôle d'avertisseur, contraire à celui, habituel, de la musique, de confort intellectuel, postulant l'harmonie du monde, quand bien l'homme qui est au centre du monde et le définit de cette place, n'éprouve pas l'harmonie mais le déchirement.

  • Liberté chérie

    Les esclaves sont épris de liberté. Les maîtres, eux, se contentent le plus souvent d'une prison dorée ou de quelque lieu d'aisance du même genre.

    "J'ai bien le droit de..." : ce slogan, entendu maintes fois, suffit à me prouver que je vis entouré d'esclaves. Il est pénible d'entendre une telle ritournelle, résultat de l'enseignement religieux républicain. J'ai pitié de celui qui attend qu'on lui rende justice : il y a des chances qu'il se fasse violer par quelqu'un qui n'a pas le temps de croire à ces balivernes. Je crois entendre Sganarelle : "Mes gages ! Mes gages !" Tout le monde se moque de Sganarelle - je ne parle pas des matheux, mais des gens qui savent lire - parce qu'il est stupide d'attendre quelque chose du Séducteur, qui ne promettrait pas s'il pouvait octroyer. 

    La seule chose à laquelle tout le monde a droit, c'est à un cercueil : d'où le teint blafard des hommes de loi. Ce n'est pas très malin d'organiser des messes noires avec des crânes et de l'hémoglobine, puisque, comme le tain du miroir, la mort est partout dans les cultes juridiques. Dans l'apocalypse, le parangon de la justice humaine -ou sociale-, le cavalier porteur d'une balance, est noir.

    - Pour les chrétiens, le désir de liberté n'a pas de sens, car l'homme ne peut pas obtenir la liberté seul - elle est surhumaine. On ne désire d'ailleurs que ce dont on a besoin. Et, toujours pour les chrétiens, la liberté ne répond à aucun besoin, ni manque affectif. La frustration des riches vient de ce qu'ils poursuivent le droit comme si c'était la liberté ; et, comme le droit est infini, les riches peuvent toujours tourner comme des écureuils en cage.

    - Pour un juriste un tant soit peu sérieux (hypothèse incertaine, car les juristes sont aussi loufoques que les matheux), les droits de tous ne peuvent être satisfaits, faute de quoi la société s'écroulerait. La promesse d'égalité sociale joue donc le rôle d'appât, dans les sociétés humaines, comme l'homme n'est pas assez bête pour ne pas imaginer la liberté. On lui propose un ersatz.

  • Le Complot illuminati (1)

    Fut popularisée naguère une théorie du complot dans laquelle l'Eglise catholique romaine jouait le premier rôle néfaste : le célèbre roman de Dan Brown, "Le Da Vinci Code". C'est peu de dire que ce roman piétinait allègrement les faits historiques. Ainsi Galilée, qui remit l'astronomie égyptienne ou pythagoricienne à la mode, bénéficiait de l'appui d'un parti d'Eglise puissant (le même parti que le peintre-photographe-ivrogne Caravage), loin d'être un dissident, à une époque où l'Eglise romaine couvrait tout le spectre politique. Le "Da Vinci Code" n'est donc pas très éloigné du catéchisme ou de la mythomanie laïque républicaine.

    - Plus récemment s'est développée sur internet une théorie du complot illuminati. Avec le mouvement de hackers "Anonymous", la thèse du complot illuminati est un des principaux leitmotivs de la contre-culture actuelle, raillée comme il se doit par les médias officiels. Après s'être servi d'une théorie du complot contre les juifs pendant des lustres, les médias osent se moquer de ceux qui voient des complots partout, dont on peut penser que la mentalité dérive du matraquage médiatique d'informations, autrefois baptisée "rumeur", et qui fait partie intégrante du mode de gouvernement totalitaire moderne.

    Même si la théorie du complot illuminati est superficielle (précisément à cause de la fausse définition du complot qu'elle propage), certains aspects, contrairement au "Da Vinci Code", sont véridiques. La politique ou la morale est essentiellement un complot à l'origine. Le secret est une valeur morale ou politique, tandis que la vérité ne l'est pas. Adepte de vieux principes maçonniques démodés, le conseiller du président Guaino, combattant les hackers anonymous qui dévoilent des complots militaires, a plaidé pour l'opacité contre la transparence.

    On entre ainsi dans le coeur de l'imposture décelée par la théorie du complot illuminati, qui a raison de faire de l'Eglise romaine une cible privilégiée et la matrice de nombreux mensonges de l'Occident moderne. En effet, ou bien "dieu et la vérité ne font qu'un", comme dit Jésus-Christ, et dans ce cas l'institution morale et politique, nécessairement chargée de lourds secrets, n'a pas lieu d'être ; ou bien l'Eglise romaine présente une vérité qui n'est pas dieu, mais préserve des pactes et intérêts bien humains, au détriment de celui-ci.

    Ici il faut indiquer que Shakespeare, qui est probablement le plus grand historien de l'ère chrétienne, mène déjà à cette conclusion dès la fin du XVIe siècle. Si on préfère, Polonius (alias Copernic) est déjà symboliquement un de ces "illuminatis", et le rideau derrière lequel il se cache représente la mystique catholique romaine truquée, indispensable pour dissimuler le paradoxe quasiment sexuel ou incestueux sur lequel s'appuie la papauté romaine. Celle-ci ne peut pas prôner le mensonge comme l'antéchrist (Nitche) directement ; ainsi elle prône une éthique christianisée, plus subversive encore.

    La théorie du complot illuminati a donc au moins le mérite de signaler la subversion de la vérité par les grandes nations dites "judéo-chrétiennes" ou "démocrates-chrétiennes" et leurs prêtres, étrangers au message chrétien. L'inconscient collectif moderne, où l'Eglise romaine joue un rôle-clef, a ainsi un usage afin de sidérer les masses et les inciter à participer à une sinistre croisade de plus, un complot "sui generis", c'est-à-dire bestial et anthropophagique. Ce faux ciel de l'inconscient collectif moderne, les plus jeunes gens parmi les nations ne peuvent que tenter de le détruire pour, enfin, y voir clair ; il est en effet la principale cause de l'aliénation moderne, la complexité des arcanes du monde étant pour les jeunes gens forts et purs une sorte de dragon qu'ils ne doivent surtout pas fuir : ou bien ils sont déjà morts et ne vivent plus que dans l'attente de la seconde mort, couloir de la mort qui n'a rien à envier à ceux des pénitenciers