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Scholies

  • Autour du nombre 666 (2)

    Billet en réponse à une objection faite à l'interprétation du "nombre de la bête" comme un nombre désignant le "calcul humain" et non un homme en particulier (Hérode, Néron, l'évêque de Rome, Hitler...).

    Pour replacer l'objection dans son contexte, on peut lire la note contestée, ainsi que l'interprétation attribuée à Tresmontant.

    - Le débat a lieu depuis les premiers temps du christianisme de savoir si la vision apocalyptique de Jean a une valeur limitée aux premières années de l'Eglise ou si elle a une portée plus large, eschatologique.
    Je penche pour la deuxième interprétation, pour plusieurs raisons : la principale est que les avertissements contenus dans l'apocalypse de Jean coïncident avec ceux contenus dans l'apocalypse de l'Apôtre (Paul) et les avertissements du Messie lui-même.

    Les chrétiens qui négligent l'apocalypse de Jean, négligent en général aussi l'enseignement de Paul (qui dissuade de croire que l'on peut obtenir le Salut en accomplissant de "bonnes oeuvres").

    - Une raison complémentaire est le caractère symbolique ou mythologique de l'apocalypse de Jean, qui est une formule littéraire "conservatoire", faite pour durer.

    On ne voit pas bien pourquoi la vision de Jean annoncerait un événement proche d'une manière symbolique, difficile à comprendre ("bête de la mer", "bête de la terre", "cavaliers de l'apocalypse"...). La vision du prophète Daniel décrit aussi des événements très lointains à l'échelle humaine, vision qui présente de nombreuses analogies avec la vision de Jean.

    Pour ces raisons (et d'autres encore expliquées dans ce blog), je ne crois pas que le nombre 666 désigne un homme en particulier, satan,apocalypse,jean,666,christianisme,tresmontant,paul,shakespearebien qu'il soit tentant comme cela a été fait pendant des siècles de démasquer tel ou tel : Hérode, Néron, Hitler...

    Je penche du côté des interprètes qui voient dans le nombre 666 l'indication d'un "déterminisme" ou d'une volonté humaine. Comme je l'explique dans un petit essai, l'oeuvre à caractère mythologique de Shakespeare dévoile la signification du nombre 666, "qui est un nombre d'homme", tout spécialement "Roméo & Juliette".

  • Sur la "Grande Tribulation"

    Voici un lien vers un article intéressant par Jean-Yves Hamon (?) sur la "Grande tribulation", qui après la "grande apostasie" annoncée par les apôtres et le Messie, précède le "Jugement dernier" et l'avènement du Royaume.

    Dans cet article, l'auteur combat notamment quelques erreurs répandues à propos de cette tribulation.

  • Chasteté de l'Apôtre

    A chaque fois qu'un prêtre chrétien est pris en flagrant délit d'impudicité, le clergé des journalistes dont la voix porte plus loin que la voix de n'importe quel autre clergé, saute sur l'occasion pour inculper la chasteté.

    Celle-ci serait cause des abus et mauvais traitements dont certains prêtres se rendent coupables à l'encontre de personnes sans défense.

    On doit comprendre ici que dans une société gouvernée par le désir, dont l'économie est largement tributaire, la chasteté voire la sobriété sont presque présentés comme des péchés par les promoteurs de cette société.

    L'impudicité est donc une menace pour les jeunes enfants qui naissent et grandissent dans cette société, bien au-delà de la menace représentée par certains clercs.

    J'ai déjà conseillé sur ce blogue, pour la confronter à la réaction du clergé romain, de lire la réaction de l'apôtre Paul à propos d'un cas d'impudicité dans une communauté qu'il conseille. Tandis que le clergé romain s'inquiète pour son honneur, l'Apôtre s'inquiète pour la Foi. Il recommande l'exclusion "sine die" des personnes alcooliques, dont l'état trahit le désespoir et l'athéisme.

    Néanmoins les journalistes ignorent que la chasteté n'est pas la sobriété. La chasteté n'est pas une sobriété radicale, car précisément être sobre n'est pas s'abstenir de boire en toutes circonstances. Qui boit modérément est sobre.

    La chasteté n'est pas non plus un sacrifice. Dieu ne demande pas de sacrifice ; son fils Jésus l'a rappelé sans ménagement dans le Temple de Jérusalem. On ne bâtit en faisant de tels sacrifices que des temples de pierre et non le Royaume de Dieu. La chasteté de l'Apôtre est une force surnaturelle que lui confère la Foi, une force qui se superpose à la vertu naturelle, ou peut même s'y substituer.

    La règle de stricte chasteté imposée aux membres du clergé romain jusqu'à nouvel ordre est une règle justifiée par l'organisation interne de l'Eglise romaine. Compte tenu des rapports paradoxaux que le clergé romain entretient avec le monde -un pied dedans, un pied à l'extérieur- cette règle est sans doute difficile à faire observer. Les règlements absurdes constituent une menace pour la société.

  • Père Noël et Nicolaïtes

    La secte et la doctrine sataniques des "Nicolaïtes" sont condamnées dans l'évangile de Jean, dans le passage de l'apocalypse où sont admonestées tour à tour sept Eglises se réclamant de Jésus-Christ afin qu'elles s'amendent.

    Ce passage comme d'autres passages des Evangiles indique la persistance du mensonge revêtu des habits de la vérité chrétienne jusqu'au Jugement dernier.

    La secte des "Nicolaïtes" demeure assez mystérieuse comme d'autres passages de l'apocalypse touchant à l'expression de la puissance de Satan, dont on sait qu'il gouverne le monde à travers les personnes vaniteuses.

    Le prénom "Nicolas" n'a peut-être aucun rapport avec la secte des Nicolaïtes, caractérisée par l'impudicité et la propagation de la doctrine du faux prophète Balaam parmi les chrétiens.

    Il reste que le personnage de Saint-Nicolas, laïcisé en Père Noël, se superpose aujourd'hui à la figure de Jésus représenté comme un enfançon dans une crèche. Noël devient ainsi une fête "oecuménique", à la fois chrétienne, païenne (car elle coïncide avec le solstice d'hiver), et parfaitement mondaine compte tenu de sa connotation mercantile.

    Le meilleur moyen de reconnaître une doctrine satanique déguisée en doctrine chrétienne, c'est-à-dire une doctrine qui indique l'amour là où il n'est pas, est de reconnaître le principe païen sous le déguisement.

    La doctrine démocrate-chrétienne simplifie grandement le travail car les apôtres de la démocratie-chrétienne nient tout bonnement l'existence de Satan, pour ne désigner qu'un "principe du mal" (= tout ce qui nuit aux élites démocrates-chrétiennes). On est ici en présence d'une "tradition" qui a complètement rompu les amarres avec la parole de Dieu qu'elle prétend véhiculer.

    On peut définir le paganisme de façon sommaire comme une "culture de vie". Il n'y a pas de "culture chrétienne", il y a une exigence de pauvreté. Quant à la vie, elle n'est pas sacrée en soi pour les chrétiens comme elle l'est pour les païens qui la voient renaître au printemps. Les chrétiens visent la "vie éternelle" et sont prêts pour l'atteindre à ne pas vivre comme le reste des hommes, qui s'accommodent de la condition humaine marquée par le péché.

  • Les Eléments

    Voici comment la sagesse de Salomon relègue au rang de l'idolâtrie le culte des éléments auquel la culture de vie de Nitche se rattache :

    "Insensés par nature tous les hommes qui ont ignoré Dieu, et qui n'ont pas su, par les biens visibles, voir Celui qui est, ni, par la considération de ses oeuvres, reconnaître l'Ouvrier.

    Mais ils ont regardé le feu, le vent, l'air mobile, le cercle des étoiles, l'eau impétueuse, les flambeaux du ciel, comme des dieux gouvernant l'univers.

    Si, charmés de leur beauté, ils ont pris ces créatures pour des dieux, qu'ils sachent combien le maître l'emportent sur elles ; car c'est l'Auteur même de la beauté qui les a faites.

    Et s'ils en admiraient la puissance et les effets, qu'ils en concluent combien est plus puissant celui qui les a faites.

    Car la grandeur et la beauté des créatures font connaître par analogie celui qui en est le Créateur.

    Ceux-ci pourtant encourent un moindre reproche ; car ils s'égarent peut-être en cherchant dieu et en voulant le trouver.

    Occupé de ses oeuvres, ils en font l'objet de leurs recherches, et s'en rapportent à l'apparence, tant ce qu'ils voient est beau !

    D'autre part, ils ne sont pas non plus excusables ; car, s'ils ont acquis assez de science pour arriver à connaître le monde, comment n'ont-ils pas connu plus facilement le Maître ?"

    Sagesse, XIII, 1-9.

  • Contre l'Antéchrist

    (Adapté d'un vieux document vaudois portant la date de 1120, tiré de "L'Histoire des Vaudois" de Perrin, part. III, p. 225)

    Il n'y a pas de fumée sans feu, de victoire sans bataille, ni de sainteté sans tentation par l'Antéchrist.
    - L'Antéchrist est une tromperie digne de la damnation éternelle, mais recouverte des vêtements purs de la vérité et de la justice du Christ et de son Épouse ; une tromperie empêchant l'accès à la vérité, la justice, la foi, l'espérance et la charité, empêchant le véritable ministère de l'Eglise.
    - L'Antéchrist altère la vérité du salut, la dissimule à l'aide de possessions matérielles ou d'institutions, contredisant de façon mensongère Christ, son Épouse, et chaque membre fidèle. Ainsi, il n'est pas une certaine personne désignée, d'un certain grade ou office, ou ministère, mais l'Antéchrist est l'iniquité elle-même, opposée à la vérité dont il se couvre, et en même temps s'orne de beauté et de piété en dehors de l'Église de Christ, ou invoque le Christ, des passages des Écritures, des sacrements ou plusieurs autres choses.
    L'iniquité de cette sorte, avec ses ministres supérieurs et inférieurs, ceux qui la suivent d'un cœur mauvais et aveugle, une telle congrégation, prise ensemble, s'appelle Antéchrist, ou Babylone, ou quatrième bête, ou paillarde, ou homme de péché, fils de perdition.
    - Ses ministres sont appelés de faux prophètes, des ministres de ténèbres, esprit d'erreur, la prostituée de l'apocalypse, mère de fornication, nuages sans eau, arbres d'automne morts et deux fois arrachés, vagues de la mer cruelle, étoiles filantes, Balaamites, Égyptiens.

    Il est dit "Antéchrist", parce que sous couvert et orné de l'apparence de Christ, de l'Eglise et de ses fidèles membres, il s'oppose au salut opéré par le Christ, et administré véritablement dans l'Eglise de Christ, et il se place au rang des fidèles par la foi, par l'espérance et par la charité : mais à divers égards, il se montre contraire par une sagesse mondaine, de fausses religions et une bonté feinte. Il s'oppose par ces moyens. C'est pourquoi, sachez (1) que l'Antichrist ne peut pas paraître, en aucune manière, sinon lorsque les choses qu'on vient de nommer seront réunies pour constituer un mensonge parfait et un hypocrite parfait, c'est-à-dire lorsque les sages du monde, les hommes religieux, les pharisiens, les ministres, les docteurs, la puissance séculière, avec le peuple, seront réunis ensemble. Alors ils formeront ensemble l'homme de péché et d'erreur parfait.

    Car, au temps des apôtres, ceux-ci savaient déjà que l'Antichrist était conçu, mais que, n'étant qu'enfant, membres extérieurs et organes intérieurs nécessaires pour dominer lui faisaient défaut. C'est pourquoi (2) on pouvait le reconnaître, le détruire et le chasser plus aisément, comme étant ignorant et grossier. Et il était muet, car (3) il lui manquait la capacité de raisonner, s'excuser, définir, prononcer des sentences ; car l'appui de ministres sans vérité et des statuts humains lui manquait ; ainsi que des hommes religieux en apparence : en effet, il était bien né quant à l'erreur et au péché, mais lui manquaient les choses avec lesquelles il a pu couvrir la souillure ou dissimuler le péché ensuite (4).

    Tant qu'il fut impuissant par manque des choses dites, il ne put ni ébranler ni scandaliser personne par ses solennités. Et ainsi, étant trop tendre et faible, il ne put pas subsister dans l'Église. Mais, croissant parmi ses membres, c'est-à-dire en ses ministres aveugles et hypocrites et grâce aux siens, gens du monde, il grandit lui-même comme un homme croît jusqu'à la plénitude de l'âge, puis le rapport des forces s'est inversé. L'Antichrist voulant être invoqué, prié et honoré dans les choses spirituelles et couvrir sa propre majesté, sa malice et ses péchés, a eu recours aux saints et aux pharisiens.
    - Car c'est une extrême iniquité de couvrir et orner une iniquité digne d'excommunication, et de vouloir paraître ce qui n'est pas donné à l'homme d'être, mais qui appartient à Dieu seul et à Jésus-Christ en tant que médiateur. Enlever frauduleusement à Dieu par rapine ces choses et les transporter à soi et à ses oeuvres doit être une extrême révolte, comme aussi de régénérer, de pardonner les péchés, de distribuer les grâces du Saint-Esprit, de confectionner Christ, et ainsi de toutes ces sortes de simulacres. Et se couvrir dans toutes ces choses du manteau de l'autorité, de la forme des paroles, et tromper par ces choses le peuple ignorant, imitant ce que fait le monde dans les choses qui sont du monde : éloigner aussi de Dieu, et de la vraie foi, et de la régénération du Saint-Esprit; éloigner de la véritable repentance, de la persévérance dans le bien; éloigner de la charité, de la patience, de la pauvreté, de l'humilité, et, ce qui est le pire de tout, éloigner de la vraie espérance et la placer en tout mal et en la vaine espérance du monde; fournir à tous les ministères pour ces choses, faire idolâtrer le peuple, servir frauduleusement les idoles du monde entier, sous le nom de saints, et les reliques, et prendre part à leurs services; c'est ainsi que le peuple, s'égarant extrêmement de la voie de la vérité, croit servir Dieu et bien faire, et par là on excite ce peuple à la haine, à la colère et à la méchanceté contre les fidèles et contre les amis de la vérité, et il commet beaucoup d'homicides, et ainsi l'Apôtre dit la vérité : "Tel est l'homme de péché accompli, et c'est lui qui s'élève au-dessus de tout ce qui est Dieu; et qui est servi, et qui s'oppose à toute vérité, et qui est assise dans le temple de Dieu, c'est-à-dire dans l'Église, se montrant de même que s'il était Dieu, et qui vient avec toute sorte de séductions pour ceux qui périssent. Et si ce rebelle est déjà venu en toute perfection, il ne faut plus le chercher. En effet, par la permission de Dieu, il est formé et déjà vieux, puisqu'il décroît déjà. Car sa puissance et son autorité sont diminuées, et le Seigneur Jésus a tué ce rebelle par le souffle de sa bouche et par beaucoup d'hommes de bonne volonté, et il fait intervenir une puissance qui lui est contraire aussi bien qu'à ses amis, qui disperse ses lieux et ses possessions, et qui met la division dans cette cité de Babylone d'où toutes les générations tirent leur vigueur de malice." 

    - Quelles sont les oeuvres de l'Antéchrist ?
    La première œuvre de l'Antichrist c'est de bannir la vérité et de la changer en mensonge, en erreur et en hérésie. 
    La seconde oeuvre de l'Antichrist, c'est de cacher le mensonge sous la vérité et sous les erreurs, et de le prouver et l'affermir par la foi et par des miracles, d'entremêler la fausseté avec les choses spirituelles aux yeux du peuple soumis, soit à l'aide des ministres on des ministères, ou de toute l'Église.
    Et ces deux oeuvres renferment une malice parfaite et accomplie, telle que ne purent exécuter aucun tyran ni aucun potentat jusqu'au temps de l'Antichrist.
    Aussi, avant lui (5), Christ n'a jamais eu un tel ennemi qui pût ainsi pervertir la voie de la vérité en voie de la fausseté, et le mensonge en vérité, et pervertir semblablement les partisans de l'une et de l'autre.
    De manière que la sainte mère Église avec ses vrais enfants est toute foulée aux pieds en ce qui concerne les vérités, spécialement en ce qui concerne les ministères des vrais ministres selon la vérité, en ce qui concerne les ministères et la manière de s'en acquitter et de la part qu'y prennent ses enfants; elle pleure en se lamentant, répétant les paroles et les plaintes de Jérémie, disant : 
    "En quelle manière est assise seule la cité du peuple païen et incirconcis? Elle est devenue veuve, c'est-à-dire de la vérité de son époux. Dame des nations, par leur soumission aux erreurs et aux péchés; princesse des provinces, par le partage du monde et des choses qui sont dans le monde, pleure et vois plus en avant, et tu trouveras maintenant toutes choses accomplies par le temps." 
    Car la sainte Église, si elle existe, doit être tenue pour une synagogue. Et la synagogue des méchants est prêchée comme la mère qui a bonne croyance en la loi. La fausseté est prêchée à la place de la vérité, l'iniquité à la place de l'équité, l'injustice est prêchée et est tenue pour la justice, l'erreur pour la foi, le péché pour la vertu, le mensonge pour la vérité. 

    -Quelles oeuvres découlent des premières ?
    Celles-ci : Les faits de l'Antichrist sont les sacrements, spécialement le sacrement de l'eucharistie qu'il adore comme Dieu et comme Jésus-Christ semblablement; il sert les choses bénites et consacrées, et défend d'adorer Dieu seul.
    La seconde œuvre de l'Antichrist est qu'il ôte et enlève à Christ le mérite de Christ avec toute la suffisance de la grâce, de la justice, de la régénération, rémission des péchés, de la sanctification, de la confirmation et de la nourriture spirituelle; et il attribue ce mérite à son autorité, à ses oeuvres, et aux saints, et à leur intercession et au feu du purgatoire; et il détourne le peuple de Christ et l'amène vers les choses qu'on vient de dire, afin qu'il ne recherche pas celles de Christ, ni par sa médiation, mais seulement dans les oeuvres de ses mains, et non par une foi vivante en Dieu, ni en Jésus-Christ, ni au Saint-Esprit, mais selon la volonté et les œuvres de l'Antichrist, ainsi prêchant que tout le salut consiste dans ses œuvres.
    Encore une oeuvre de l'Antichrist est d'attribuer la régénération que donne le Saint-Esprit à la foi morte et extérieure, et baptise les enfants en cette foi, enseignant que c'est par elle que sont consacrés le baptême et la régénération; c'est dans la même foi (6) qu'il confère et donne les ordres et les autres sacrements, et c'est en elle (en cette foi) qu'il fonde tout le christianisme; ce qui est contre la foi dans le Saint-Esprit.
    L'oeuvre de l'Antichrist est celle par laquelle il bâtit et édifie, en même temps, en la messe, toute la religion et la sainteté du peuple, en ayant fait un tissu unique de différentes cérémonies judaïques, païennes et chrétiennes. Et à la messe conduisant, pour l'entendre, la congrégation et le peuple, il prive celui-ci de la manducation spirituelle et sacramentelle, et l'éloigne de la vraie religion et des commandements de Dieu, l'éloigne aussi des œuvres de miséricorde par ses offertoires; et par cette messe il loge le peuple dans une espérance vaine. 
    L'oeuvre de l'Antichrist, c'est qu'il fait toutes ses œuvres, afin qu'il soit vu et qu'il satisfasse son insatiable avarice, comme aussi, afin qu'il puisse mettre toutes choses en vente et ne fasse rien sans simonie (commerce des choses saintes).
    L'oeuvre de l'Antichrist, c'est qu'il ne dirige ni ne défend son unité par le Saint-Esprit, mais à l'aide de la puissance séculière, et qu'il l'appelle également à son secours pour les choses spirituelles. 
    L'œuvre de l'Antichrist est qu'il hait, persécute, accuse, pille et met à mort les membres de Christ.
    Ce sont presque là les principales œuvres qu'il fait. Il les fait contre la vérité, et personne ne peut les compter toutes ni les écrire. Mais qu'il suffise pour le présent d'avoir montré comme du doigt ces choses comme les plus générales par lesquelles l'iniquité de l'Antichrist est couverte. 

    - Choses par lesquelles est couverte l'iniquité de l'Antéchrist
    Cette iniquité est couverte premièrement et principalement, par une profession extérieure de la foi. À l'égard de quoi, l'Apôtre dit: "Car ils confessent en paroles qu'ils ont connu Dieu, mais ils le renient par leurs actions." 
    Elle est couverte, en second lieu, par la longue durée du temps, par l'appui des sages, des religieux, hommes et filles vierges, des veuves et des femmes honnêtes et d'un peuple peu nombreux, duquel il est dit dans l'Apocalypse: "Et pouvoir fut donné à la bête en toute tribu et langue, et nations, et tous ceux qui habitent la terre l'adoreront."
    Elle est couverte troisièmement par l'autorité spirituelle des apôtres, contre lesquels l'Apôtre dit: "Nous ne pouvons rien contre la vérité, et pouvoir ne nous est point donné pour la destruction."
    Elle est couverte, en quatrième lieu, par beaucoup de miracles faits ça et là, sur quoi l'Apôtre parle ainsi: "Son avènement est selon l'oeuvre de Satan, accompagné de toute sorte de miracle, de signes et de merveilles mensongères et de toutes les tromperies de l'iniquité".
    Elle est couverte, en cinquième lieu, par sainteté extérieure, par prières, par jeûnes, par vigiles et aumônes; contre quoi l'Apôtre dit: "Ayant l'apparence de la piété, mais renonçant à sa force". 
    Elle est couverte, sixièmement, par quelques paroles de Christ et par les écrits des anciens et par les conciles, lesquels ils suivent, en tant qu'ils ne condamnent par leur mauvaise vie et leurs voluptés. 
    Elle est couverte en septième lieu, par l'administration des sacrements, par lesquels ils vomissent généralement toutes les erreurs.
    Elle est couverte, huitièmement, par des remontrances et des prédications verbales contre les vices. Car ils disent et ne font pas. 
    En neuvième lieu, d'entre ces prédicateurs les uns agissent avec dissimulation, les autres avec sincérité, et surtout en menant une vie vertueuse. Car ces élus de Dieu, ayant bonne volonté et une bonne conduite, retenus là comme dans Babylone, sont comme de l'or avec lequel le rebelle Antichrist couvre sa vanité, ne permettant pas, ni qu'on rende son vrai culte à Dieu seul, ni qu'on mette son espérance en Jésus-Christ seul, ni qu'on s'attache à la vraie religion. 
    Ces choses et beaucoup d'autres servent comme de manteau et de vêtement à l'Antichrist, au moyen desquelles il couvre sa malice mensongère, afin de n'être pas réprouvé entièrement comme païen, et à l'ombre desquelles il peut marcher malhonnêtement comme une prostituée. 

    -Devoir de séparation du chrétien

    Que le chrétien soit tenu par commandement de se séparer de l'Antichrist, cela est dit et prouvé par l'Ancien et par le Nouveau Testament: car le Seigneur dit (Esaïe 52) : "Éloignez-vous, éloignez-vous; sortez d'ici, gardez-vous de toucher à la souillure ; sortez du milieu d'elle; vous qui portez les vaisseaux sacrés du Seigneur, soyez purifiés. Car vous ne sortirez pas au milieu du tumulte, ni ne vous préparerez point à la fuite, etc."

    Et Jérémie (50) : "Fuyez du milieu de Babylone, sortez de la terre des Chaldéens, et soyez comme des boucs à la tête du troupeau. Et voici que j'amènerai une grande assemblée de nations de la terre d'Aquilon à Babylone, et elles seront disposées contre elle, et ensuite elle sera prise." 
    Nombres (16) : "Séparez-vous du milieu de l'assemblée, afin que je détruise et perde ceux-ci à la fois. Et ensuite : "Éloignez-vous du tabernacle de ces rebelles, et gardez-vous de toucher aux choses qui leur appartiennent, afin que vous ne soyez pas enveloppés dans leurs péchés." 
    - Lévitique : "Je suis votre Seigneur Dieu, qui vous a séparés des autres peuples. C'est pourquoi vous séparerez aussi l'animal pur de l'impur, et l'oiseau pur du non pur, et vous ne souillerez pas vos âmes à l'égard des bêtes, à l'égard des oiseaux et à l'égard de toutes les choses. qui ont mouvement sur la terre, et que je vous ai montrées comme souillées." 
    Idem, Exode (16): "Prends garde que tu fasses jamais amitié avec les habitants de cette ville, pour qu'elle t'entraîne dans la ruine."
    Et ensuite: "Ne fais aucun traité avec les hommes de cette contrée, de peur que lorsqu'ils auront paillardé avec leurs dieux et qu'ils auront adoré leurs images, quelqu'un t'invite et que tu ne manges des choses consacrées à ces dieux. Tu ne prendras pas non plus des femmes d'entre leurs filles pour tes fils, de peur qu'après qu'elles auront paillardé, c'est-à-dire idolâtré, elles ne fassent prostituer tes fils après leurs dieux."
    -Lévitique (XV, 31) : "Vous instruirez donc vos enfants, leur disant qu'ils évitent les impuretés, afin qu'ils ne meurent pas dans leurs souillures dont ils auront souillé mon tabernacle." 
    -Ezéchiel (XI, 21) : "Mais, quant à ceux dont (7) le cœur marche par outrage et par offenses, je placerai leur voie (conduite) sur leur tête, dit le Seigneur."
    -Deutéronome (XX) : "Quand tu seras entré en la terre que le Seigneur ton Dieu te donnera, garde-toi que tu ne veuilles imiter les abominations de ces peuples; car le Seigneur a toutes ces choses en abomination. Et, à cause des péchés de cette nature, il les effacera entièrement à ton entrée. Tu seras parfait et sans, tache envers ton Dieu. Ces nations desquelles tu posséderas ces terres écoutent les augures et les devins ; mais tu as reçu d'autres ordres de ton Dieu." 
    D'après le Nouveau Testament aussi, il est manifeste, Jean (XII) : "Que le Seigneur est venu et a souffert la passion, afin qu'il réunisse en un les enfants de Dieu."
    Car c'est pour ces vérités d'unité et de séparation les uns d'avec les autres, qu'il dit (Matth., X) : "Car je suis tenu séparer l'homme contre son père, la fille contre sa mère, la belle-fille contre la belle-mère, et les serviteurs de l'homme sont ses ennemis. Et il a commandé de se séparer, quand il a dit : Si quelqu'un n'est pas prêt à quitterson père et sa mère, etc." 
    De même : "Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous en habits de brebis, etc." 
    De même aussi : "Gardez-vous du levain des pharisiens." 
    De même encore : "Prenez garde que quelqu'un ne vous séduise; car plusieurs viendront en mon nom et séduiront plusieurs. Ainsi donc, si quelqu'un vous dit (dira) : - Venez, Christ est ici, ou là; ne le croyez pas ; gardez-vous d'aller après eux." 
    Et, dans l'Apocalypse, il admoneste de sa propre voix et commande à son peuple de sortir de Babylone, disant : "Et j'ouïs une voix du ciel, me disant : - Ô mon peuple, sors du milieu d'elle, et ne sois pas participant de ses péchés, afin que tu ne reçoives pas de ses plaies. Car ses péchés sont parvenus jusqu'au ciel, et le Seigneur se souvient de ses iniquités." 
    L'Apôtre dit ceci même : "Gardez-vous de tirer le même joug que les infidèles. Car quelle participation y a-t-il de la justice avec l'iniquité, ou quelle association entre la lumière et les ténèbres; car quel accord y a-t-il entre Christ et le diable, ou quelle est la part des fidèles avec les infidèles, ou quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles? C'est pourquoi, sortez du milieu d'eux et soyez séparés, dit le Seigneur; ne touchez pas ce qui n'est pas pur, et je vous cacherai, et vous me serez comme enfants, fils et filles, dit le Seigneur tout-puissant.
    Idem (Ephés. V) : "Ne soyez pas faits participants avec eux; car vous étiez dans la voie des ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière au Seigneur."
    Idem (1 Cor., X) : "Je ne veux pas que vous deveniez compagnons du démon. Vous ne pouvez pas être faits participants de la table du Seigneur et de la table des démons."
    Item (2 Thess. III) "Ô frères, nous vous annonçons, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, que vous vous gardiez de tout frère qui marche déshonnêtement, et non selon les enseignements que vous avez reçues de nous. Car vous-mêmes savez en quelle manière il convient que vous nous ressembliez." 
    Et ensuite : "Si quelqu'un n'obéit pas à notre parole, notez-le par lettre et ne vous mêlez pas avec lui afin qu'il soit confondu."
    Idem (Ephés., V) : "Gardez-vous de vous associer aux œuvres infructueuses des ténèbres." 
    De même (2 Tim., III) : "Mais sache ceci, que des temps funestes (dangereux) viendront aux derniers ans." 
    Et plus bas: "Ayant l'apparence de la piété, mais renonçant à sa force, évite de telles gens."


    Des choses sus-notées sont manifestement démontrées la malice de l'Antichrist et sa perversité, etc. Et comme il est commandé par le Seigneur de se séparer de lui intérieurement comme extérieurement, et de s'unir à la Jérusalem céleste. Ainsi donc, connaissant ces choses que le Seigneur nous révèle par ses serviteurs, et croyant à cette révélation, selon les saintes Écritures, et étant en même temps admonestés par les commandements du Seigneur, nous nous séparons intérieurement et extérieurement de celui que nous croyons l'Antichrist, et nous avons formé des compagnies et une unité, avec bonne volonté et une intention droite, ayant pour fondement, pur et simple, de plaire au Seigneur et d'être sauvés, avec l'aide du Seigneur, autant que la vérité de Christ et de son Épouse, comme aussi notre faible intelligence, peuvent le permettre. 

    Nous faisons donc remarquer quelles sont les causes de notre séparation, comme aussi de notre congrégation, afin que si le Seigneur nous a donné d'avoir cette même vérité, elle porte elle-même l'amour, en même temps qu'en nous, et afin que si elle n'était peut-être pas bien éclairée, elle reçoive aide par ce ministère béni du Seigneur. Et s'il arrive qu'il ait été plus accordé à quelqu'un, et plus abondamment, nous désirons humblement d'en être instruits, de savoir mieux de lui et d'être corrigés en nos défauts. 

    Les raisons qui suivent sont donc la cause de notre séparation. 

    Les choses auxquelles sont tenus les ministres pour servir le peuple sont celles-ci : Lui présenter la parole évangélique et la parole de la réconciliation, ou la loi de grâce, selon le dessein et l'intention de Christ. Car le ministre doit annoncer la parole évangélique, et le sacrement étant joint à la parole, confirme son sentiment et son intelligence, et affermit l'espérance en Christ chez le fidèle. La communion administrée par le ministre renferme tout par le moyen de la vérité essentielle. Et s'il y a quelques autres choses qui concernent le ministère, elles peuvent toutes être comprises dans ce qui a été dit.
    Or, de ces vérités particulières, les unes sont essentiellement nécessaires au salut des humains, les autres le sont conditionnellement. Elles sont contenues en douze articles, selon l'ajustement ou l'adjonction de plusieurs paroles des apôtres (8). Mais (cependant) a déjà été régnant par le passé, en l'Église, par un effet de la permission divine, etc. 

    -Six iniquité de l'Antichrist

    (1) Les erreurs et les infidélités prédites par le Seigneur, touchant l'Antichrist, sont les suivantes : un service idolâtre varie et innombrable, accordé contre le commandement de Dieu et de Christ, non au Créateur, mais à la créature visible et non visible, corporelle ou spirituelle, intelligente et sensible, produite naturellement, ou par un art quelconque, ou sous quelque nom que ce soit, comme de Christ et des saints ou des saintes, et, des reliques, et des personnes en autorité, auxquelles créatures est rendu un service accompagné de foi, d'espérance, d'actions, d'oraisons, de pèlerinages, d'aumônes, d'offrandes, de sacrifices fort dispendieux. Les membres de l'Antichrist servent une telle sorte de créature, ils l'adorent, l'honorent de plusieurs manières, par des chants, par des panégyriques, par des solennités, par des célébrations de messes, par des vêpres, par des complies à ces mêmes créatures, par des heures, par des vigiles, par des fêtes, par acquisition de grâce, acquisition qui est essentiellement en Dieu seul, et méritoirement en Jésus-Christ, et qui s'obtient par la seule foi par le secours du Saint-Esprit.
    Car il n'y a pas d'autre cause de l'idolâtrie qu'une opinion fausse touchant la grâce, touchant la vérité, touchant l'autorité, l'invocation, l'intercession, lesquelles le même Antichrist ôte à Dieu pour les attribuer aux ministères et aux oeuvres de ses mains, aux saints et au purgatoire. Et cette iniquité de l'Antichrist est directement contraire au premier commandement de la loi. 
    Semblablement, l'amour désordonné de l'Antichrist pour le monde est la source d'où procèdent dans l'Église tous les maux et les péchés des conducteurs, des directeurs, des supérieurs ; péchés qui restent sans répression, et qui sont contraires aux vérités de la foi et à la connaissance de Dieu le Père, selon le témoignage de Jean, qui dit : "Celui qui pêche ne connaît point Dieu ni ne l'a vu. Car si quelqu'un aime le monde, la charité du Père n'est point en lui." 

    (2) La seconde iniquité de l'Antichrist, consiste en ce qu'il place l'espérance de pardon, de grâce, de justice, de vérité et de vie éternelle, non en Christ, ni en Dieu par Christ, mais dans les hommes vivants et morts, dans l'autorité, dans des cérémonies ecclésiastiques, dans des bénédictions, dans des sacrifices, dans des prières et dans d'autres choses semblables indiquées plus haut, et non dans une foi véritable qui produit la repentance, avec la charité, l'éloignement du mal et l'avancement dans le bien.
    Ce n'est pas dans une telle foi (9), que l'Antichrist enseigne a espérer fermement, et principalement la régénération, l'affermissement, la réfection spirituelle ou communion, la rémission des péchés, la sanctification en vie éternelle : mais par les sacrements et par sa perverse simonie, moyen par lequel le peuple est trompé (moqué), et ayant toutes choses vendables, il a imaginé des ordonnances anciennes et nouvelles pour obtenir de l'argent, permettant que si quelqu'un a dit ou fait ceci ou autre chose, il veut qu'il puisse acquérir et grâce et vie. Et cette double iniquité est, proprement appelée, dans les saintes Écritures, un adultère (paillardise) et une fornication. C'est pourquoi, de tels ministres, qui conduisent (conduisant) le peuple grossier dans de telles erreurs, sont appelés paillarde (prostituée) apocalyptique. Cette iniquité est contraire an second article, et de rechef, contraire au second et au troisième commandement de la loi.

    (3) La troisième iniquité de l'Antichrist, c'est, qu'outre ce qui a été dit, il a inventé de fausses religions, des règles, des monastères en forme d'église, comme moyens d'acquérir l'espérance. De même les siens affirment, contre toute vérité, que c'est un devoir pour chacun d'entendre souvent et dévotement les messes, de recevoir les sacrements, de se confesser (mais rarement avec contrition), de faire des satisfactions par des jeûnes ou en vidant sa bourse, de rester ou d'être membre de l'Église romaine, de s'adonner ou se livrer à la règle ou au capuchon. Et cette iniquité de l'Antichrist est directement contraire au huitième article du symbole : "Je crois au Saint-Esprit."

    (4) La quatrième iniquité de l'Antichrist, c'est qu'étant bien lui-même la quatrième bête décrite jadis par Daniel, et la prostituée apocalyptique, il s'attribue des noms, l'autorité, le pouvoir, les dignités, les ministères, les offices, les écritures, au point de s'égaler et de se comparer à la vraie et sainte mère Église, en laquelle se trouve ministériellement, et non autrement, le salut et la vérité, quant à la vie, à la doctrine et aux sacrements. Car l'Église romaine se couvre ainsi elle-même et ses ministres d'erreur et péchés manifestes ; elle serait abandonnée de tous si cela était connu. 
    Mais parce que les empereurs et les rois, et les princes, estimant qu'elle était semblable à la vraie sainte mère Église, ils l'aimèrent elle-même et la dotèrent contre le commandement de Dieu. Cette iniquité des ministres, des sujets, de ceux ordonnés dans l'erreur et dans le péché, est directement contre le neuvième article : "Je crois dans la sainte Église."

    En second lieu, en effet, ces ministres, en participant aux seules formes extérieures, selon les usages humainement, ordonnés et inventés, croient on espèrent avoir leur part à la réalité des offices de pasteurs et de la cure d'âmes, comme si ceux qui seraient tondus comme des agneaux, qui seraient oints à la manière d'une paroi, et qui recevraient la bénédiction en touchant le livre et le calice, pouvaient prétendre être convenablement ordonnés prêtres.
    Il en est semblablement, comme il a déjà été dit, du peuple assujetti, si, parce qu'il a sa part, communique aux paroles, aux signes, aux exercices extérieurs et à leurs diverses cérémonies  souvent répétées, il se persuadait avoir part à la vérité qui en est tirée. Et cela est contraire à l'autre partie du huitième article : "Je crois la communion des saints."
    Une chose est à faire, c'est qu'il faut s'éloigner de la très-mauvaise communion des moines qui, pour amener à sa participation les hommes charnels, leur font espérer, au moyen de choses de néant et par avarice, qu'ils leur feront avoir part à leur pauvreté et à leur chasteté, quels qu'ils soient d'ailleurs, ou luxurieux ou avares, pourvu qu'ils leur fassent à eux-mêmes des dons.

    (5) La cinquième iniquité de l'Antichrist est en ce qu'il promet, en trompant, le pardon et la rémission des péchés à des pécheurs non véritablement contrits et qui n'ont pas renoncé fermement aux mauvaises œuvres. Et il fait d'abord cette promesse de la rémission des péchés au moyen de la confession auriculaire et de l'absolution donnée par des hommes, au moyen des pèlerinages dictés par l'avarice.
    Cette iniquité est contraire au onzième article du Credo : "Je crois dans la rémission des péchés". Car cette rémission dépend de l'autorité de Dieu et du ministère de Jésus-Christ, puis en partie de la foi, de l'espérance, de la repentance, de la charité et de l'obéissance qui, selon la Parole de Dieu, est en l'homme.

    (6) Il y a encore une sixième iniquité (des membres de l'Antichrist), c'est qu'ils prolongent l'espérance (de pardon) jusqu'à la fin de la vie, au moyen des iniquités cachées (couvertes) déjà mentionnées pour les pécheurs manifestes, et spécialement au moyen de l'extrême-onction et du purgatoire rêvé, en sorte que les hommes grossiers, qui ne connaissent pas la vérité, persévèrent dans l'erreur et sont (déclarés) absous de péchés dont ils ne se sont jamais éloignés de libre volonté pour qu'ils pussent en espérer la rémission à venir et la vie éternelle.

  • Apocalypse de Luc

    Il convient de rappeler que tous les évangiles ont un but de révélation de la force divine supérieure aux puissances naturelles. De celles-ci l'éthique et les sociétés humaines dépendent, ce qui explique que l'annonce du triomphe du Paraclet ou de l'Esprit constitue une menace pour l'édifice humain. Plus les hommes s'élèvent dans la hiérarchie humaine, nous dit Shakespeare, plus on les verra lutter naturellement contre l'Esprit, usant aujourd'hui en particulier de la force de persuasion et d'intimidation des technocrates sur les peuples.

    "Quand vous entendrez parler de guerres et de bouleversements, ne soyez pas terrifiés; car il faut que cela arrive d'abord; mais ce n'est pas tout de suite la fin." Il [le Messie] leur dit alors : "On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, par endroits, des pestes et des famines, et il y aura des choses effrayantes et de grands signes dans le ciel.

    Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, on vous poursuivra, on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous emmènera devant rois et gouverneurs, à cause de mon nom. Cela aboutira pour vous au témoignage. Prenez donc la résolution de ne pas vous exercer par avance à vous défendre, car moi, je vous donnerai bouche et science, auxquelles tous vos adversaires ne pourront résister ni contredire. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, vos proches et vos amis, et ils en feront mettre à mort d'entre vous. Vous serez en haine à cause de mon nom. Et pas un cheveu de votre tête ne périra. C'est par votre constance que vous gagnerez l'esprit.

    Mais lorsque vous verrez des armées investir Jérusalem, sachez alors que sa désolation est arrivée. Alors, que ceux qui seront dans la Judée s'enfuient dans les montagnes, que ceux qui seront dans la ville s'en éloignent, et que ceux qui seront dans les campagnes n'y rentrent pas. Car ce seront des jours de châtiment, en accomplissement de tout ce qui est écrit. Malheur aux femmes qui seront enceintes dans ces jours-là, car il y aura une grande détresse sur la terre et colère contre ce peuple ! Ils tomberont au fil de l'épée et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les Gentils, jusqu'à ce que les temps des Gentils soient accomplis.

    Et il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les astres, et, sur la terre, une angoisse des nations inquiètes du fracas de la mer et de son agitation, les hommes expirant de frayeur et d'anxiété pour ce qui doit arriver à l'univers, CAR LES PUISSANCES DES CIEUX SERONT EBRANLEES. Alors on verra le Fils de l'homme venant dans une nuée avec grande puissance et grande gloire.(...)

    Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos coeurs ne s'alourdissent dans les excès de table, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour ne fonde sur vous à l'improviste, comme un filet; car il viendra sur tous ceux qui habitent la face de la terre entière. Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous soyez en état d'échapper à tout ce qui doit arriver et de vous maintenir devant le Fils de l'homme."

    (Luc, chap. XXI, 9-36)

  • Exégèse à deux balles

    - Il est impossible de connaître la date de la fin du monde : Jésus a dit qu'elle arriverait quand les hommes s'y attendront le moins.

    - Quand les hommes s'y attendront le moins, ou bien quand ils y seront le moins prêts ? La vérité ne prend pas l'humanité en traître. Jésus-Christ dit que l'apocalypse vient bientôt. Elle ne vient jamais plus tard pour un homme que l'heure de sa mort. Le jugement dernier se passe sous les yeux des hommes, qui feignent de n'y voir qu'une chose banale.

  • L'Armagédon

    Pendant l'Armagédon, soyons prudent comme le serpent et simple comme la colombe, à l'image d'Hamlet,  vaillant combattant dans le sillage des étoiles sacrées, contre les chevaliers en armures de l'ordre du destin.

  • Apocalypse chrétienne

    Les suppôts de Satan veulent-ils l'apocalypse ? Non, ils la repoussent sans cesse, parce que leur vie est censée avoir un sens. Le culte des choses absurdes est celui de la fin des temps.

  • Apocalypses

    - Chrétienne : à la fin la vérité triomphe de l'injustice sociale, et c'est la paix, non pas celle des braves essouflés par leur propre ardeur, mais celle des justes qui ont leur place dans le ciel.

    - Maya : au bout de quelques millénaires, le système solaire a du plomb dans l'aile.

  • Apocalypse chrétienne

    Ne peuvent regretter cette terre que les esclaves qui y sont attachés. L'apocalypse chrétienne délie de la terre ; c'est comme si l'on coupait le cordon une deuxième fois pour renaître.

  • Apocalypse de Matthieu

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    Comme Jésus, sorti du temple, s'en allait, ses disciples s'approchèrent pour lui faire remarquer les constructions du temple. Prenant la parole, il leur dit :

    "Vous voyez tout cela, n'est-ce pas ? Je vous le dis en vérité, il n'y sera pas laissé pierre sur pierre qui ne soit renversée." [1]

    Lorsqu'il se fut assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples s'approchèrent de lui, à part, et lui dirent :

    - Dites-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de votre enlèvement et de la fin du monde ? [2]

    Jésus leur répondit : "Prenez garde que nul ne vous induise en erreur. Car BEAUCOUP VIENDRONT SOUS MON NOM, disant : "C'est moi qui suis le Christ." [3] Et ils induiront un grand nombre en erreur. Vous aurez à entendre parler de guerres et de bruits de guerre : voyez ! n'en soyez pas troublés, car il faut que tout arrive ; mais ce n'est pas encore la fin. En effet on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, et il y aura des pestes, des famines et des tremblements de terre par endroits : tout cela est le commencement des douleurs. [4]

    Alors on vous livrera à la torture et on vous fera mourir, et vous serez en haine à toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi beaucoup failliront ; ils se trahiront les uns les autres et se haïront les uns les autres.

    Et il s'élèvera plusieurs faux prophètes qui en induiront un grand nombre en erreur. Et à cause des progrès croissant de l'iniquité, la charité d'un grand nombre se refroidira [5]. Mais qui persévèrera jusqu'à la fin sera sauvé. Et cet évangile du royaume sera proclamé dans le monde entier, en témoignage pour toutes les nations ; et alors viendra la fin [6].

    Quand donc vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, dressée en un lieu saint [7], - que celui qui lit comprenne ! - alors, que ceux (qui seront) dans la Judée s'enfuient dans les montagnes ; que celui (qui sera) sur la terrasse ne descende pas prendre ce qu'il y a dans sa maison ; et que celui (qui sera) dans les champs ne revienne pas en arrière pour prendre son manteau.

    Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat ; car il y aura alors une grande tribulation, telle qu'il n'y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura plus. Et si ces jours n'avaient été abrégés, nul vivant n'échapperait ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés.

    Alors si quelqu'un vous dit : "Voici le Christ ici !" ou "là !" ne le croyez point. Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront des grands miracles et des prodiges jusqu'à induire en erreur, s'il se pouvait, les élus mêmes. Voilà que je vous l'ai prédit. Si donc on vous avait dit : "Voici qu'il est dans le désert !" ne partez point ; "Voici qu'il est dans le cellier !", ne le croyez point. Car, comme l'éclair part de l'orient et apparaît jusqu'à l'occident, ainsi sera l'avèvement du fils de l'homme. Où que soit le cadavre, là se rassembleront les aigles.

    Aussitôt après la tribulation de ces jours, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera pas sa clarté, les astres tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme, et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec grande puissance et gloire. Et il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre.

    Du figuier apprenez cette comparaison : Dès que sa ramure devient tendre et que ses feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. Ainsi, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que l'événement est proche, aux portes. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées.

    LE CIEL ET LA TERRE PASSERONT [8], mais mes paroles ne passeront point.

    Quant à ce jour et à l'heure, nul ne les connaît, pas même les anges des cieux, mais le Père seul. (...)

    Matt. XXIV, 1-36

    Scholies :

    [1] L'architecture est un motif apocalyptique récurrent. L'architecture symbolise pour les chrétiens la volonté des religions païennes démoniaques de s'organiser selon la nature, au mépris du dieu véritable.

    L'effondrement du temple de Jérusalem est significatif de la trahison des clercs juifs d'alors, du détournement de la loi de Moïse de sa vocation spirituelle, pour l'assujettir aux besoins humains et absoudre la justice des hommes du péché dont elle est porteuse, et de la mort qu'elle répand en toute légalité.

    Jésus-Christ et saint Paul ont ainsi débouté la morale de ses droits. Ainsi que des vipères sournoises l'insinuent, l'apôtre Paul n'a pas plagié la religion juive, mais fondé au contraire un sacerdoce nouveau (cf. épître aux Hébreux). L'évangile enseigne qu'une "pierre spirituelle" viendra ébranler l'organisation humaine à la fin des temps, comme la parole de Jésus, qui est l'esprit de dieu, a renversé le temple des scribes et des pharisiens.

    [2] La préoccupation apocalyptique des apôtres depuis Jésus-Christ jusqu'à nous s'explique facilement, par la vision chrétienne réaliste d'une fin du monde, aussi imminente pour chaque apôtre que sa propre mort ; l'au-delà païen n'est qu'une illusion d'optique, dont l'adaptation à chaque régime politique au cours du temps, dévoile l'effet de mobilisation générale. La culture de vie païenne et l'art le plus abstrait ont pour seule vocation d'occulter la destination macabre du plan humain.

    [3] Jésus réitère plusieurs fois son avertissement contre les faux prophètes soi-disant chrétiens. La principale source d'erreur viendra d'hommes qui se disent ses apôtres. Cet avertissement place les chrétiens dans une position qui exclut le militantisme et toute tentative de rendre les paroles du Christ, qui sont l'esprit de Dieu, plus séduisantes afin d'emporter la conviction. Si l'Esprit divin était séduisant, il serait un système, décelable à son caractère éthique ou moral. La démocratie-chrétienne actuellement charrie le plus grossier négationnisme de la parole divine, accouplé sans gêne à des symboles babyloniens. Tout en blâmant les anciennes croisades, la démocratie-chrétienne en ourdit de nouvelles. Quelle sorte d'artisan de paix peut accepter que le christianisme soit utilisé à des fins militaires ? Pourquoi les propriétaires ne défendent-ils pas la propriété en son nom, celui de leur race ? Même les athées ou les antichrists, artisans sincères de paix, feraient bien de se poser la question. Car en pointant dieu comme le motif de la guerre, non seulement on accuse trois mille ans de retard intellectuel sur Homère, mais on ne participe pas à la paix, mais bien à la guerre, qui manifestement requiert les prétextes les plus sournois.

    [4] La douleur n'est pas tant le mal dont telle femme accouchant souffre personnellement, mais plus généralement elle signifie la condition humaine, fruit du péché du début jusqu'à sa fin, irrémédiable sans le secours de l'esprit de Dieu. Il n'y a pas plus d'incitation à la douleur dans le christianisme que d'incitation au bonheur ou à l'hédonisme, dont les théoriciens les plus subtils discernent qu'ils sont, douleur et bonheur, comme tenon et mortaise. Les rituels sacrificiels païens ont pour but d'invoquer la clémence de dieux qui se confondent avec la nature ; ils ne sont ainsi que le prolongement des arts libéraux et de la vie domestique.

    [5] L'équation du mensonge et du mal (iniquité) est ici indiquée. Cela explique pourquoi le dévoilement de la vérité est une mission charitable pour les chrétiens, et amour et vérité se confondent dans le christianisme. La doctrine démoniaque de Platon, annexée sans motif légitime par le catholicisme romain, dans laquelle bonté et beauté se valent, est contraire au message chrétien.

    La belle rhétorique de Platon est en réalité un discours de santé publique. Shakespeare a flétri Platon et les humanistes néo-platoniciens de son temps, en comparant le platonisme à une rose, resplendissante mais bientôt exposée à la vicissitude du temps, comme tout bien moral, relatif ou temporaire. F. Bacon prononce cette phrase terrible contre les moralistes, derrière l'apparente bonhomie, où il les compare à des plantes ou des graines odoriférantes, qui ne libèrent leur parfum et le meilleur d'elles-mêmes que quand on les broie. Parce qu'elle est intemporelle et non abstraite, la vérité chrétienne diffère de la vertu morale et politique platonicienne. Non seulement la vertu est changeante, mais elle constitue souvent un masque de beauté contraire à la vérité.

    La vertu peut aussi bien avoir le charme de la charogne, selon l'aveu ou l'expression de Baudelaire, précisément parce que la vertu est toute relative, et comme la nature qu'elle reflète, contient la mort, dont l'esthétique est reconnaissable dans les objets d'art les plus décoratifs, comme la musique ou le cinéma. Cette charogne charmante est représentée dans l'apocalypse par une prostituée, vêtue de pourpre et d'écarlate, significative d'une vertu inique et vieillie, tenant un vase plein d'immondices et de blasphèmes.

    [6] Fin du monde et de l'iniquité coïncident dans le christianisme. C'est pourquoi la fin du monde est une bonne nouvelle dans le christianisme, puisqu'elle coïncide avec le jour de la résurrection des morts de tous les saints de l'Eglise chrétienne. La fin du monde n'ouvre pas sur la perspective d'un au-delà païen ou moral, virtuel, dont la formule juridique ou mathématique trahit le caractère fonctionnel ou anthropologique (d'ordre moral). La fin du monde fait place à la vérité et à la justice divine, dépourvue du caractère éthique. La justice des hommes est symbolisée dans l'apocalypse de Jean par le cavalier noir, porteur d'une balance qui signifie la puissance destructrice de l'homme contre lui-même.

    [7] Le prophète Daniel a interprété le songe du roi de Babylone Nabuchodonosor sur la succession des empires jusqu'à la fin des temps. "L'abomination de la désolation" est lorsque le mensonge est partout, jusque dans la bouche des prêtres censés parler au nom de la vérité.

    "(...) De l'une d'elle sortit une corne, petite, qui grandit beaucoup vers le midi, vers l'orient et vers le glorieux pays. Elle grandit jusqu'à l'armée des cieux ; elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et les foula aux pieds. Elle grandit jusqu'au chef des armées et lui enleva le culte perpétuel, et la corne a jeté la vérité par terre ; elle l'a fait et elle a réussi.

    Et j'entendis un saint qui parlait : et un autre saint dit à celui qui parlait : "Jusqu'à quand durera ce qu'annonce la vision touchant le culte perpétuel, le péché de désolation, ainsi que l'abandon du sanctuaire et de l'armée pour être foulés ?" Il me dit : "Jusqu'à deux mille trois cent soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié." Daniel (VIII, 9-14)

    [8] "Le ciel et la terre passeront" : on peut mesurer grâce à ces paroles l'ineptie de l'écologie chrétienne, et l'idolâtrie païenne de la terre-mère que la rhétorique démocratie-chrétienne cache en réalité, fanatisme de propriétaire terrien que l'on est assuré de retrouver derrière chaque chrétien qui prétend porter les armes au nom de Jésus-Christ.

    (à suivre)

  • L'Apocalypse selon Swedenborg

    Poursuivons la lecture du chapitre XIV de l'apocalypse de Jean, à l'aide des explications d'Emmanuel Swedenborg, entamée précédemment. Rappelons que Swedenborg est laïc, dans le seul sens chrétien acceptable, c'est-à-dire à l'écart des complots politiques : le théologien suédois n'appartient à aucune institution ecclésiastique, ni romaine ni protestante.

    - L'Agneau, c'est le Seigneur-Jésus qui a vaincu la mort sans coup férir, non selon les principes macabres du commun des hommes et des nations, mais selon l'Esprit qui vient de Dieu.

    - Sion, ville sur la montagne au-dessus de Jérusalem, est l'élue au Ciel qui répond à l'amour divin.

    - Les 144.000 sont les chrétiens qui ont suivi Jésus-Christ depuis son avènement, en accomplissant la charité et sans amender ses paroles ni broder par-dessus.

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    - Le cantique a l'apparence de la nouveauté, tant les oreilles des hommes ont été habituées au mensonge. Les 144.000 auront aimé la vérité qui est dieu, pour elle-même. Beaucoup au contraire auront été empêchés d'entendre la vérité.

    - "Se souiller avec les femmes", ou "se livrer à la fornication" signifie falsifier la parole. Lui prêter le sens moral qu'elle n'a pas.

    - Un nouveau messager viendra annoncer l'avènement de la Jérusalem nouvelle, qui descendra du ciel.

    - L'adultération de la vérité par l'Eglise catholique romaine, mère et préceptrice des nations occidentales, fait d'elle "la nouvelle Babylone" et la prostituée de l'apocaplypse.

    - Jésus est appelé l'ange, le "messager". L'expression "un autre ange" indique une manifestation nouvelle aux yeux de Jean.

    - "Voler au milieu du ciel" signifie prédire ; l'ange tend l'Evangile éternel, qui annonce le jugement dernier et la Nouvelle Eglise des saints.

    - Le prochain règne de Dieu est annoncé à tous ceux qui sont dans le bien par religion et le vrai par doctrine.

    - "Rendre gloire à Dieu", c'est reconnaître vraies les seules paroles prononcées par le Christ Jésus, 

    - Un autre messager annonce la chute de Babylone, c'est-à-dire du catholicisme romain, qui par ses profanations de la parole a trahi la vérité et séduit tous ceux qu'il a pu soumettre, bénissant les armées et les nations, s'opposant par la fausse croyance dans le purgatoire et par ses dogmes au jugement dernier.

    - La prostitution signifie la falsification de la Parole, car l'argent et la propriété sont les racines du mensonge et les ferments de la corruption.

    - L'amour de la société et le narcissisme, sont par quoi l'homme défaille ; "les femmes enfantent dans la douleur" indique le fardeau de la condition humaine, qui pèse d'abord sur les femmes. La justification de la condition humaine est la première cause d'adultération de la parole et de mensonge : par leurs propres turpitudes, les menteurs seront tourmentés.

    - Ceux qui évitent le mal seulement par rapport aux lois civiles et morales, non par rapport aux lois divines, agissent par amour d'eux-mêmes et non pour l'amour du seigneur.

    - "Adorer la bête", c'est croire que la foi, séparée de la charité, peut sauver.

    - Adorer "l'image de la bête", c'est se prosterner devant la croix et les symboles de la foi dans la société, jusqu'au culte des morts.

    - "Heureux les morts dans le Seigneur" : signifie que les pauvres, ceux qui sont morts aux yeux du monde, au contraire c'est à eux qu'est promise la félicité éternelle après la grande tribulation.

     (A SUIVRE)

  • Voeux du Pape

    Que peut bien souhaiter un chrétien en 2012, si ce n'est l'apocalypse, la fin des souffrances de l'humanité, appelée de ses voeux par le camp des saints ?

    "Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n'y avait plus de mer. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, une Jérusalem nouvelle, vêtue comme une nouvelle mariée parée pour son époux. Et j'entendis une voix forte qui disait : "Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes : il habitera avec eux, et ils seront son peuple ; et lui-même il sera le Dieu avec eux, il sera leur Dieu. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu."

    (Ap. chap. XXI, 8)

    - Tout ça n'est pas bien sérieux ni scientifique, dira l'homme moderne... Mais celui-ci ignore le plus souvent qu'il n'y a pas d'idée plus religieuse que la "modernité", qui se passe allègrement du préalable utile à toute science laïque : un but. Quelle matière étrange, reconnaîtra l'esprit scientifique minimum, que celle qui ne se fixe pas de but ; c'est le procédé de la religion même, ou du cinéma. Si le cinéma est un art, alors la science moderne est une science, car ces deux procédés religieux adoptent la même mécanique, pleine de trous noirs et d'illusions d'optique.

    - L'homme moderne ignore que ce qui est si pressant, mais n'a pas de but, c'est l'organisation, vers quoi toutes les religions tendent précisément, depuis l'Egypte antique, dont la haute tension religieuse n'a sans doute jamais été dépassée, et d'où nous viennent les principes religieux les plus purs. L'espace-temps, par exemple, dont on discerne facilement la fonction primitive organisatrice, mais le sens scientifique demeure obscur. Einstein est un nain à côté de Pythagore, un petit démon de rien du tout.

    - Il y a intérêt, Mesdames et Messieurs les prix Nobel, à ce que vous découvriez enfin en 2012 votre "Boson de Higgs", vu les milliards engagés dans cette quête. Des prêtres, voire des politiciens, la corruption est "classique" ; au point qu'on se méfie parfois, à juste titre, des politiciens qui brandissent l'étendard de la morale et se disent exclusiment préoccupés du bien commun. Mais les savants ? Comment ces purs esprits responsables trahiraient-ils leurs engagements d'accroître la connaissance humaine, plutôt que de réduire à la folie le peuple, afin de mieux le soumettre ?

    +

    "Le Figaro" se fait l'écho des voeux du pape Benoît XVI pour 2012. L'attention d'une gazette subventionnée par des banquiers et des marchands d'armes aux déclarations du pape, peut paraître l'incurie la plus grave. D'autant plus que le pape formule cette année ses voeux sincères de paix dans le monde. Songe-t-il à mettre l'Occident judéo-chrétien sur la paille, quand l'industrie militaire est la seule que l'Occident n'a pas encore songé à délocaliser chez ses partenaires chinois ?

    Je vois bien une autre possibilité... Si ça se trouve le pape croit dans l'efficacité des "nations unies" ou des "soldats de la paix" pour assurer la concorde à l'échelle mondiale. Le pape et BHL, nommés co-gouverneurs d'un monde judéo-chrétien pacifié, quelle grande victoire politique ce serait, en effet, en 2012 ; on se dirait : quelle erreur de ne pas avoir dézingué Kaddhafi et Bachar-el-Assad plus tôt ! Si on avait su que le bonheur du monde ne tenait qu'à leur élimination ! Les vieux cons qui croyaient que le malheur des uns fait le bonheur des autres, les voilà bien désabusés.

    - Je note que le pape se montre particulièrement préoccupé par la violence et les assassinats en Syrie. Il nous a bien eus, El Assad, avec sa laïcité syrienne, sur le modèle républicain occidental. Encore à Noël dernier, il visitait Paris en limousine, afin de mieux s'imprégner de notre esprit laïc.

    Et le pétrole, quelle saloperie le pétrole, facteur aggravant de la tyrannie, qui rend le monopole de la richesse et du pouvoir encore plus facile. Prions, mes frères, pour que tous ceux qui trempent dans le pétrole ou le gaz, de près ou de loin, crèvent d'un cancer en 2012. Car on ne peut pas se contenter de prêcher la paix, il faut aussi s'en donner les moyens. La civilisation nazie, c'était tout diesel et gaz, n'est-ce pas ?

    Mais, en réalité, la civilisation ne s'arrête pas ; elle ne fait jamais demi-tour ; au contraire, elle court, elle court. Elle fuit, elle fuit, comme dit Shakespeare, devant dieu et l'apocalypse. A la fin, elle n'est plus que fuite et poursuite du temps perdu. Prions pour que le pape ne se sente pas dans l'obligation, comme le capitaine obtus qui se prend pour un gouvernail, de rester le dernier à bord d'un navire qui n'est pas le sien, mais une nef des fous, au sein de laquelle la folie a valeur de raison.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Grande Tribulation

    Eh voilà, le 11/11/2011 a passé sans qu'aucun signe apocalyptique ou manifestation céleste extraordinaire ne se produise, du moins en apparence. Il reste que l'Europe n'est pas encore sauve. Les motifs des grands léviathans de s'entre-déchirer n'ont aucune raison de disparaître, ni l'hypocrisie de la "paix mondiale" d'apparaître au grand jour.

    L'idéologie européenne, en tant que kabbale chrétienne ou démocratique, a tout lieu de continuer de susciter le mépris et une grande méfiance de la part des chrétiens authentiques, c'est-à-dire attachés à l'esprit de Jésus-Christ, contenu dans ses paroles de vie éternelle, qu'aucune "doctrine sociale" inique ne peut se permettre d'altérer sans porter des cornes.

    La question n'est pas tant de savoir si le pape Benoît XVI est l'antéchrist ou non, que de comprendre que Satan est le maître de toute doctrine sociale. Nombre de religions païennes sincères, collectives comme la romaine, ou personnelle comme celle de Nitche, sont des démonologies, qui sous une forme naturelle ou une autre, rendent un culte à Satan. Il n'y a pas de "complot illuminati", liant le Vatican aux puissances capitalistes, au sens mafieux du terme, mais une chair ou une âme humaine orientée vers le complot, selon la Genèse et les écritures saintes. La nécessité de l'organisation de foules gigantesques est le principal facteur d'ennoblissement de l'impulsion bestiale personnelle à travers la morale et la politique. La rupture avec dieu n'a lieu dans l'ère chrétienne moderne, qu'en raison de doctrines sociales qui paraissent plus sûres que les divinités patrimoniales antiques.

    L'argument massue de l'athée moderne contre les religions, à savoir qu'elles ne sont que des garde-fou, se retourne aisément contre les doctrines sociales ou la monnaie. Le pari imbécile de Pascal - égyptien, non pas chrétien - est celui-là même que font les "traders" chaque matin ; et leur fièvre est religieuse, car ils manipulent les saintes espèces. Vidée de toute signification universelle, la culture moderne, plus baroque qu'athée, jouant le rôle de ciment social, a une portée exclusivement thérapeutique, y compris lorsqu'elle se complaît dans des thèmes macabres ou merdiques.

    +

    Les chrétiens doivent continuer de se montrer vigilants vis-à-vis des signes qui, dans le ciel, annonceront la tribulation des chrétiens, figurant dans l'apocalypse de saint Jean. La tribulation des chrétiens comparable à la mer de sang qui sépara les Hébreux de leurs poursuivants égyptiens, décrite dans l'apocalypse comme un étang de feu.

  • Swedenborg et l'apocalypse

    Le philosophe Emmanuel Swedenborg (1688-1772), bien qu'il a exercé une influence sur Balzac, est assez mal connu en France. Il a deux points communs avec Francis Bacon Verulam.

    1. Swedenborg ne dissocie pas l'étude des questions scientifiques de l'étude des questions spirituelles ou théologiques, selon l'approche classique.

    2. La théologie de Swedenborg n'a pas plus le caractère officiel que celle de Bacon. On peut penser que c'est la raison pour laquelle le savant suédois est méconnu en France. Il n'épargne ni les dogmes catholiques, ni les dogmes protestants. Quant à Bacon il fut confronté de près, en raison de la violente concurrence politique entre les nations européennes naissantes, à la fin du XVIe siècle, à l'éclatement du christianisme en trente-six thèses différentes. Il ne pouvait manquer de contribuer à réunifier ce qu'un commandement unique, l'Eglise romaine, n'avait empêché de péricliter en querelles religieuses et traités abscons, piété creuse de bonne femme, faisant beaucoup d'écho mais portant peu de fruits.

    Je précise que le commentaire du chapitre XIV de l'apocalypse que j'entame ici est "librement inspiré" de Swedenborg. Je n'ai pas retenu les interprétations qui ne m'agréaient pas, ayant trouvé chez un autre auteur une meilleure élucidation, ou souhaitant en proposer de moi-même une meilleure.

    Bien sûr je suis parfaitement conscient, comme doivent l'être tous les commentateurs, de la menace divine contre tous ceux qui augmentent ou retranchent à la vision de Jean. Comme a dû l'être Bossuet avant de déclarer cette prophétie en grande partie caduque.922.jpg

    CHAPITRE XIV - PREFACE

     Aux premiers versets du chapitre est évoqué le "nouveau ciel chrétien", c'est-à-dire les chrétiens qui, depuis la résurrection de Jésus, ont agi selon l'esprit de Dieu, c'est-à-dire la parole du Christ.

    La Nouvelle Jérusalem descend sur terre par les forces conjuguées de ces êtres.

    - Les versets 4-5 disent quels chrétiens ont composé d'abord ce nouveau ciel : "Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ce sont ceux qui accompagnent l'Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d'entre les hommes comme des prémices pour Dieu et pour l'Agneau ; et il ne s'est point trouvé de mensonge dans leur bouche, car ils sont irréprochables."

    - Les versets 6, 7 et 13 annoncent aux élus l'avènement de la Jérusalem nouvelle : "Puis je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, tenant l'Evangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple. Il disait d'une voix forte : "Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue ; adorez celui qui a fait le ciel et la terre, la mer et les sources des eaux." "Et j'entendis une voix venant du ciel, qui disait : "Ecris : Heureux dès maintenant les morts qui meurent dans le Seigneur !" - "Oui, dit l'Esprit, qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent."

    - Les Eglises chrétiennes et les clergés officiels, cédant devant les exigences du temps, par diverses adaptations ou fausses interprétations ont entraîné les peuples loin de la vérité. A commencer par l'Eglise romaine. Comme le Christ Jésus vint au temps où les juifs s'étaient éloignés de leur loi et de l'esprit, la Jérusalem nouvelle vient aux jours de bassesse spirituelle de l'humanité.

    + Brève notice présentant Swedenborg ici. :

  • Analogie

    La physique quantique ressemble à un plat de nouilles italiennes. A chaque fois qu'il faut rendre compte de cette matière-immatérielle d'une façon un peu plus imagée que des volutes d'équations, c'est à peu près un spaghetti, un tortellini ou une coquillette qui est représentée.

    Je dirais de cette science-fiction, comme à peu près tout ce qui vient d'Italie, d'ailleurs, qu'elle sent l'inceste à plein nez. Demande à un Italien de décrire l'univers, il va faire le portrait de sa mère. Pour les frères Bogdanoff, qui sont les Romulus et Rémus de la physique quantique "made in France", l'univers a la forme d'une soucoupe, à vue de nez.

    Et si le voyage dans le temps, plus facile à faire au cinéma qu'en réalité, n'était que l'illusion des savants italiens de n'être pas restés au moyen âge ?

  • Idolâtrie romaine

    Bien qu'ils se veulent "oecuméniques", les blogueurs démocrates-chrétiens sont de ceux qui censurent le plus les critiques de leur christianisme mâtiné de considérations sociales. Je qualifie de "démocrates-chrétiens" tous ceux qui cautionnent un processus politique dont les Français les moins bien informés constatent qu'il est en réalité un mode de gouvernement oligarchique.

    A la question : peut-on défendre la France avec des arguments chrétiens ? La réponse est non, sans appel ; pas plus l'Europe, évidemment, projet essentiellement militaire et mercantile. La France n'est qu'une personnalité morale, et comme tous ses congénères, elle a un fondement patrimonial. Les trente deniers de Judas ont ce sens patrimonial.

    L'écrivain catholique Léon Bloy souligne l'analogie entre l'argent et le sang ; c'est aussi une image que l'on retrouve chez Shakespeare (Shylock), et à quoi l'analyse approfondie de la physiocratie libérale de Marx revient. Je viens de citer ici volontairement trois penseurs dont le pape Benoît XVI n'a cure, leur préférant des moralistes allemands le plus souvent ouvertement athées, s'extrayant ainsi d'une "tradition catholique" dont les catholiques romains se prévalent habituellement, pour cautionner tout et n'importe quoi, gobé tel quel par le public d'oies plus ou moins blanches qui compose les assemblées dominicales.

    Au coeur de cette tradition ésotérique ou de cette "gnose" (au sens pris par la "gnose" de "savoir mystique erroné"), l'idolâtrie de la vierge Marie, dont je dirai ultérieurement le corollaire patrimonial.

    Je reproduis ici, à peine modifié, le commentaire proposé sur le blog de Dominique Letourneau, membre de l'"Opus Dei", et donc censuré.

    Marie, la femme eucharistique

    La Maternité spirituelle [?] de la Vierge Marie, dont nous avons hérité au pied de la Croix, "est particulièrement vécue par le peuple chrétien dans la célébration eucharistique –célébration liturgique du mystère de la Rédemption– où se rend présent le Christ, en son vrai corps né de la Vierge Marie"(Jean-Paul II, encyclique Redemptoris Mater, n° 44).

    C’est bien le corps du Christ qui nous est donné en nourriture pour la vie éternelle, comme le Christ l’avait annoncé par avance dans son discours sur le Pain de vie, prononcé dans la synagogue de Capharnaüm (cf. Jean 6, 54). Mais il s’agit du corps que Jésus a reçu de Marie à l’Incarnation. Il n’en a pas d’autre. C’est son corps humain, qui fait de lui véritablement un homme. Ce corps, nous le devons au « oui » de Marie. C’est donc elle qui nous le donne. Et ce, non seulement à Bethléem, mais dans toute célébration eucharistique.

    Jésus est vraiment fils de Marie, et non de Joseph, ce que l’évangéliste saint Matthieu prend bien soin de consigner, au terme d’une généalogie qui aurait dû, en bonne logique, s’achever par une dernière mention d’une ascendance masculine : "Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qu’on appelle Christ" (Matthieu 1, 16). L’arbre de Jessé illustre bien cette filiation particulière, qui finit par placer Marie à son sommet. « La branche qui sort de la racine, c'est Marie qui descend de David ; la fleur qui naît de la tige, c'est le fils de Marie" (Tertullien, De carne Christi 21).

    "Ainsi partout où est Jésus, au ciel ou en terre, dans nos tabernacles ou dans nos cœurs, il est vrai de dire qu'il y est le fruit et le rapport de Marie, que Marie seule est l'arbre de vie, et que Jésus seul en est le fruit. Quiconque donc veut avoir ce fruit admirable dans son cœur doit avoir l'arbre qui le produit : qui veut avoir Jésus doit avoir Marie » (Ch. Besnard, L’Amour de la Sagesse éternelle, n° 204, à tort attribué à Grignion de Montfort). Mais pour que l’arbre de vie se développe et bénéficie au plus grand nombre, « il faut arroser continuellement cet arbre divin de ses communions, ses messes et autres prières publiques et particulières ; sans quoi cet arbre cesserait de porter du fruit » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Le Secret de Marie, n° 76).

    Mon commentaire

    1. Marie est confiée à Jean, comme Jean l'est à Marie.

    2. Vous devez savoir que le culte marial est taxé d'idolâtrie, non seulement par moi, mais dans des bouquins de vulgarisation scientifique que l'on trouve un peu partout, dans ces termes : "Les catholiques ont restauré, à travers le culte marial, le culte de la déesse Isis dans l'Egypte antique."

    L'exégèse que vous présentez devrait donc s'employer à laver de tout soupçon l'accusation dont le culte de la Vierge Marie fait l'objet. Or ce n'est pas le cas.

    3. Dans le passage fameux que vous évoquez, où le Christ dissuade les Juifs de croire que Moïse leur a donné le pain du ciel, nulle part n'est mentionné l'intermédiaire de Marie, sauf justement par les Juifs qui doutent que le Christ vient directement du ciel, comme celui-là l'affirme plusieurs fois.

    Et encore : "C'est l'esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie."

    Le Christ explique en outre que ce qui l'unit à l'homme est comme ce qui l'unit à son père, de nature spirituelle et non un breuvage et une nourriture terrestres (comme la manne l'était).

    Vous voudriez restaurer la chair dans ses droits, vous ne vous y prendriez pas autrement.

    + Ajout :

    - La théologie de Jean-Paul II est bien étrange (non seulement dans ce cas précis) et truffée d'expressions bizarres telle que celle de "maternité spirituelle", dont on voit mal quel sens elle pourrait avoir en dehors de l'immaculée conception, c'est-à-dire d'une naissance du Christ surnaturelle et non charnelle. On peut signaler ici le rappel à l'apôtre Pierre qui venait de le trahir que "la chair est faible", dissuasif d'espérer par elle un quelconque salut. Ce propos contrecarre l'affirmation de Jésus selon laquelle ses paroles transmettent l'esprit même de Dieu, procurant la force nécessaire au salut et à la vie éternelle. D'une manière générale, la spiritualité chrétienne renverse la morale naturelle païenne et un vitalisme nécessairement macabre. Ainsi que le souligne Shakespeare, fortune et chair sont liés. On peut rappeler ici que "le coup de la fortune", aux dés, est le triple-six dans la culture grecque (666).

  • Le Diable dans l'Eglise

    Depuis quelques années je m'escrime à tenter de convaincre plusieurs blogueurs "chrétiens-libéraux" de renoncer à mêler le christianisme à la défense d'intérêts moraux nécessairement particuliers. En vain. La plupart de ces blogueurs pratiquent d'ailleurs une censure stricte.

    Contraire à l'enseignement de saint Paul, la tactique démocrate-chrétienne consiste à se référer à l'Ancien Testament des juifs pour pallier les lacunes du christianisme dans le domaine de la morale, faisant comme si ces lacunes n'étaient pas intentionnelles. L'amour dont parle le Christ n'est pas moral, il n'a aucune utilité sociale. Le christianisme est même une incitation à faire ce qui n'est pas moral, à renverser l'ordre habituel des préoccupations humaines, invaincu par le décalogue. Ce dernier n'est même pas "moral" au sens commun de la morale païenne ou naturelle ; il l'est moins que le droit de vie et de mort de parents sur leurs enfants, ou d'un Etat sur les citoyens qui le composent.

    Qu'il soit intentionnel ou le fruit de l'ignorance, le mélange du christianisme avec la philosophie morale païenne est impossible. Il est stupéfiant de constater que celui qui a le mieux dénoncé cette imposture cléricale, Francis Bacon Verulam, fasse l'objet d'attaques de la part du pape, c'est-à-dire du chef d'une Eglise dont les moeurs scandalisent l'opinion publique. La religion de Platon est incompatible avec le christianisme, dit Bacon, sachant mieux que Thomas d'Aquin la part du pythagorisme chez Platon. C'est au contraire la science des païens qui ne heurte pas le christianisme, quand cette science est exacte (il faut rappeler que Bacon est l'adversaire le plus farouche de Galilée, dont l'archaïsme va jusqu'à défendre la théorie du purgatoire plusieurs siècles après Dante, et qui a introduit après Copernic (le "Polonius" de Hamlet), l'anthropologie dans le christianisme et la science.

    Les adversaires de l'Eglise romaine qui l'accusent aujourd'hui de n'être qu'une secte satanique d'"illuminatis" doivent savoir que la science de Copernic et Galilée, est une des principales sources de la prétendue "science anthropologique", qui revient à une psychologie du cosmos.

    +

    Mon combat contre le clergé démocrate-chrétien avait commencé avant que n'éclatent à répétition scandales et histoires de moeurs abominables dans le clergé romain. Ils sont un avertissement, un signal de plus que la raison morale est antichrétienne. L'Eglise romaine, même si elle est prise comme caricature, n'est d'ailleurs pas le seul lieu aujourd'hui où le discours moral puritain voisine avec la prostitution et la pornographie.

    S'il y a encore au sein de l'Eglise romaine des personnes éveillées, possédant assez de courage et d'énergie pour donner à leur vie un sens véritablement spirituel et non seulement moral (la morale est la loi des imbéciles), ces scandales doivent les piquer au vif. Si l'Eglise romaine, qui s'est vidée de ses savants, théologiens, historiens ou même artistes, dans le domaine moral où elle s'est bizaremment repliée, n'a même pas un comportement conforme aux bonnes moeurs qu'elle prône... à quel jeu joue-t-elle ? où entraîne-t-elle ses militants ? ne répète-t-elle pas le pharisaïsme et ses offrandes inutiles à Dieu ? qui sert-elle vraiment ? Les enfants de Hamelin suivent-ils le diable, sachant qu'il est le diable ? Non, ils le suivent parce qu'il joue une musique entraînante et douce à leurs oreilles.