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judaïsme

  • Piège de la Femme

    Le piège de la femme est "éventé" par la mythologie antique. Plusieurs fables illustrent le thème de la femme-piège, juives d'abord, mais aussi grecques, probablement sous l'influence de celles-là.

    A rapprocher de : "La femme est l'avenir de l'homme.", résumé de la mystique moderne. En effet, le tropisme de l'avenir est équivalent au "piège de la femme".

    On devrait définir le chrétien comme "un homme sans avenir", le contraire d'un "homme pressé" (les hommes sont pressés par l'avenir, et souvent cette pression les tue prématurément, ce qui laisse entrevoir la parenté de l'avenir et de la mort, que ce sont des ressorts proches.)

    Je ne peux m'empêcher d'observer le formidable effort déployé pour transformer le chrétien en "homme plein d'avenir", par des clercs soi-disant chrétiens. Est-ce que les familles soi-disant chrétiennes ne sont pas celles qui ont le plus grand souci de l'avenir, qui le cajolent, se plaisent à disserter à l'infini sur cette hypothèse ? Est-ce que beaucoup de prêtres chrétiens ne célèbrent pas la liturgie de l'Avenir ? 

    C'est pourquoi Jésus-Christ dit "bientôt" à ses apôtres en parlant du salut et de son triomphe.

    Cet avertissement juif est-il périmé ? Les chrétiens savent (Paul de Tarse le leur a expliqué en long et en large) que Jésus a aboli la loi juive EN CE QU'ELLE ETAIT IMPURE, c'est-à-dire distante de l'amour spirituel de Dieu. Or le "piège de la femme" a une signification spirituelle, et non seulement temporelle ; on le reconnaît notamment à la "femme-piège" représentée dans l'apocalypse de Jean.

    L'erreur du clergé juif et sa loi autorisant la lapidation des femmes est d'ignorer le motif spirituel de la fable, en la réduisant à une disposition temporelle. Le salut n'est pas une question d'organisation matrimoniale. Paul de Tarse ne commet pas cette erreur : d'abord il définit le mariage comme un lien strictement temporel, en s'appuyant sur l'avertissement du Messie contre la chair ; à ceux qui doivent se résoudre à se marier (sous-entendu par faiblesse), Paul se contente de donner un conseil, désormais presque caduc dans un régime de droit moderne où l'Etat est omnipotent sur le plan du droit civil.

    Le voeu de Paul est que l'union de chair gêne le moins possible l'effort pour gagner le salut offert par dieu. Paul paraît sexiste, mais il ne l'est pas ; il fait une concession à la vertu, qui exige de bien se connaître, par conséquent de ne pas ignorer la différence naturelle entre un homme et une femme.

    Le texte juif antique dit aussi : "Satan a tendu un piège, et il est tombé dedans.", car il y a une femme sans avenir, qui restera fidèle à son époux Jésus-Christ, c'est l'Eglise des saints, hommes ou femmes.

     

     

  • L'Esprit du Judaïsme

    L'esprit du judaïsme est de FUIR HORS D'EGYPTE, c'est-à-dire symboliquement de se tenir à l'écart du monde.

    L'esprit du judaïsme, promu par les prophètes, fut trahi par les pharisiens qui s'emparèrent des "questions sociales", vis-à-vis desquelles Jésus-Christ a manifesté son désintérêt : "Rendez à César..."

  • Le piège du monothéisme

    Comme je l'ai déjà expliqué sur ce blog, la clef de la pensée moderne est le problème dit "de la preuve de dieu" et la réponse binaire à cette question : oui ou non ; de sorte qu'il n'y a pas, au sein de ceux qui assument la culture et la pensée modernes, des "croyants" et des "incroyants", mais des personnes qui, alternativement, croient ou ne croient pas, en fonction des circonstances de leur existence.

    Et si mon propos évoque l'expérience dite du "chat de Schrödinger", n'y voyez aucune coïncidence ou hasard, mais plutôt la preuve de ce que j'énonce en préambule : la pensée moderne est issue d'une forme de théologie spéculative très particulière.

    On comprend aussi pourquoi le pseudo-savant évolutionniste britannique Richard Dawkins a cru opportun de tenter la démonstration scientifique de l'inexistence de dieu il y a quelques années (2006), au lieu de s'efforcer de combler les lacunes de son hypothèse évolutionniste.

    En tentant cette démonstration, R. Dawkins semble dépasser les limites laïques que la "communauté scientifique" s'est elle-même assignée. En réalité, l'outil et la méthode scientifiques de Dawkins sont marqués par la démonstration de la preuve de dieu. Avec le même outil, il est possible de construire deux types d'architectures antithétiques ; la preuve de l'existence de dieu et la preuve de son inexistence ont en commun d'être très largement infondées sur le plan expérimental.

    Une analyse un peu plus poussée des hypothèses scientifiques à la mode aujourd'hui au sein de la "communauté scientifique" permettrait d'établir ceci : que les hypothèses sur l'origine de l'univers tendent à faire la preuve de dieu, tandis que les hypothèses sur la fin du monde ou de l'univers, "tournées vers le futur", tendent à faire la preuve de son inexistence.

    La relation que l'on peut faire entre l'alternance doute/foi et la volonté humaine, plus ou moins affirmée en fonction de l'âge, des circonstances de la vie, laisse deviner que cette théologie est une anthropologie.

    Comme je le fais remarquer sur un blog voisin, seule la culture anthropologique moderne est un "monothéisme". En effet le monothéisme est une manière de parler des religions et de leur évolution, étrangère non seulement au christianisme et au judaïsme, mais aux religions antiques également. Il ne s'agit à travers la définition du monothéisme que d'établir la supériorité du raisonnement anthropologique moderne, c'est-à-dire de la philosophie sur la théologie.

    On comprend sans peine que la définition du monothéisme et le problème de la preuve de dieu sont étroitement liés. En effet, pour croire le christianisme et le judaïsme réductibles à des "monothéismes", il faut croire que le christianisme repose sur la preuve philosophique de dieu, ce qui revient à confondre la philosophie catholique romaine avec le message évangélique.

    Pour les douze (apôtres), à cause de mauvaises raisons, avant d'épouser les meilleures raisons, le problème de la foi et de l'existence de dieu ne s'est jamais posé. D'abord parce que le doute est une notion moderne, ensuite parce que les apôtres ont éprouvé la présence de dieu à travers son fils Jésus-Christ ; les apôtres n'ont pas cru dans une construction intellectuelle ou théorique, un stupide "pari de Pascal" ; les évangiles indiquent même qu'ils ont cru, jusqu'à un certain point, sans même comprendre ce que le Christ leur disait.

    Du point de vue chrétien, la question de la foi en dieu est une question caduque. Elle est rendue caduque par la foi dans le salut. La question ne se pose pas pour le chrétien de savoir si dieu existe, mais de savoir comment le rejoindre. Et ce n'est pas un hasard si les philosophes soi-disant catholiques ou chrétiens font appel à une casuistique plus vieille que la Révélation du salut par le Christ.

    Par conséquent l'anthropologie moderne provient de la philosophie médiévale catholique, de ses différentes constructions et représentations d'un dieu unique, qui n'est pas figuré comme tel dans les écritures saintes, mais bien plutôt comme un dieu supérieur aux autres dieux. En fait de supériorité de la philosophie et de l'anthropologie sur la théologie et la métaphysique, on remarque la substitution par le clergé catholique, à travers des sermons qui sont des démonstrations creuses, de la philosophie ou de la psychologie au contenu du message évangélique lui-même.

    Il va de soi qu'un dieu psychologique est soumis à la théorie de la relativité. La philosophie catholique est donc un cénacle rempli d'imposteurs. La meilleure preuve en est que le protestantisme et le catholicisme se rejoignent désormais par la philosophie, c'est-à-dire sur la base d'une sorte de PPCM ou de PGCD insignifiant. Ils se rejoignent pour la même raison qu'ils se sont séparés. En réalité, seule la fidélité à la parole de dieu accomplit l'unité de l'Eglise.

    Le chrétien est exactement dans la même position qu'un savant mis en demeure de prouver que la science existe bien, aussi démuni que ce savant de belles démonstrations établissant que la science est bien là, progressant au milieu de la bêtise du monde dont les journaux rapportent chaque jour une nouvelle preuve éclatante. - Où est la science dans tout ça ?

    Montrer les stupéfiantes réalisations du génie humain ne suffit pas, car cela revient à prouver dieu par les cathédrales gothiques ou les pyramides. La science n'existe pas plus que dieu car elle est expérimentale, tandis que la bêtise et l'ignorance résultent d'un manque d'expérience beaucoup plus constant et évident. La seule chose probable, depuis l'origine de l'humanité, c'est la constante détermination de l'homme à essayer de résoudre le problème de l'absurdité de la condition humaine. Ne pas se satisfaire de l'absurdité est ce qui fait l'individu, détaché de la masse.

    Comme l'absurdité, principalement sous la forme d'un discours scientifique paradoxal, règne dans les régimes totalitaires, on peut s'interroger sur la nature de la puissance qui s'oppose constamment depuis l'aube de l'humanité à la libération de l'homme de ses chaînes, puissance dont les évangiles proclament, et c'est sur ce point que porte la foi des chrétiens, qu'elle finira par céder devant dieu, au terme d'un affrontement sans merci, auquel nul ne peut vraiment se soustraire.

     

     

  • L'Esprit du Judaïsme

    "L'Esprit du Judaïsme" est le titre du dernier ouvrage de Bernard-Henry Lévy, dont il assure la défense et la promotion actuellement dans les médias.

    Cet essayiste est peu convaincant dans la mesure où c'est un juif mondain ; de même, qui accordera foi au clergé catholique, dont la religion consiste à inclure les mondanités dans la foi chrétienne ?

    L'histoire est un combat sans merci entre le monde et le camp des saints, qui s'achèvera par la ruine des mondains et de leurs temples. A la mondanité, les prêtres retors et qui se piquent d'avoir fait de longues études donnent le nom "d'anthropologie chrétienne". Lire les épîtres de Paul guérit de croire dans le truc de l'anthropologie chrétienne, et bien sûr chaque parabole de Jésus. L'anthropologie chrétienne est l'anthropophagie moderne : on la retrouve à l'arrière-plan de tous les grands génocides modernes.

    On croira plus volontiers quelqu'un comme Karl Marx, à propos de l'esprit du judaïsme, qui voua son existence à combattre le veau d'or capitaliste, ce qui revient bel et bien à affronter un dragon.

    Qui s'efforce de définir, de résumer, de faire comprendre "l'esprit du judaïsme" se place, volontairement ou non, sur le même plan que Jésus-Christ, venu dire aux juifs qu'ils avaient égaré l'esprit du judaïsme, enfoui sous de vaines coutumes et réglementations sociales.

    Jésus-Christ qui résume en un mot l'esprit de la loi de Moïse : amour ; mais un amour qui n'est pas l'amour que les petits d'hommes ont instinctivement pour leur mère, et les mères pour leur progéniture, mais un amour "extérieur" à l'homme. Tandis que Satan brille de l'éclat de la beauté, l'expression de "dieu invisible" est assez judicieuse pour décrire le dieu des prophètes juifs, aussi improbable que la présence de l'amour véritable dans le monde. Le chrétien sommé de prouver l'existence de l'amour sur terre ne sera-t-il pas relativement désemparé ? Et sans doute plus la fin des temps approche, plus le chrétien aura du mal à rapporter cette preuve. L'antéchrist est décrit dans les saintes écritures comme l'ultime résistance de Satan à ce qui le détruira : l'amour. Si chacun d'entre nous, athée ou croyant, suppôt de Satan ou chrétien, peut éprouver en son for l'affrontement de ces deux puissances, dès lors qu'il ne se place pas volontairement en état d'inconscience, à l'aide de telle ou telle drogue, chimique ou psychique, cela ne signifie pas pour autant que ces deux puissances sont contenues en lui.

    L'esprit du judaïsme, et plus encore celui du christianisme, est donc parfaitement pur de tout raisonnement anthropologique. Ce raisonnement est fait pour trahir l'esprit évangélique ; par conséquent le sage qui veut élucider le nombre 666, QUI EST UN NOMBRE D'HOMME, n'aura qu'à creuser la piste anthropologique.

    Pas d'anthropologie juive ou chrétienne, c'est-à-dire aucune solution sociale juive ou chrétienne. Comme la tâche ordinaire d'un clergé, quel qu'il soit, est de contribuer à l'organisation sociale, cela permet de comprendre la logique de l'affrontement entre le Christ et le clergé.

    Une petite parenthèse sur l'islam et Mahomet, décrit et défendu par les mahométans comme l'ultime prophète : le Coran n'illustre pas la démarche, caractéristique du Christ et des apôtres guidés par l'Esprit, qui consiste à éradiquer le raisonnement anthropologique du coeur ou du sein de l'homme. Autrement dit, si Paul explique pourquoi le message évangélique parachève la loi de Moïse, Mahomet ou le Coran ne donnent pas d'explication, et font pour ainsi dire aux juifs le reproche opposé du reproche qui leur est fait par le Christ. Les mahométans reprochent aux juifs de n'être pas assez scrupuleux de la Loi, tandis que le Christ reproche aux pharisiens d'avoir étouffé l'esprit de la loi sous leurs scrupules.

    Quant à celui qui définit l'esprit ou le "génie" du christianisme, selon l'expression malheureuse de Chateaubriand, traduisant l'athéisme de son auteur, il se place directement en concurrence avec Paul de Tarse, l'apôtre des gentils. Or Chateaubriand trouve une fonction et un but au christianisme, que Paul de Tarse lui refuse absolument, à cause de l'interdiction absolue formulée par Jésus-Christ à ses apôtres de chercher à bâtir le royaume de Dieu sur la terre, c'est-à-dire à planter sur le génie humain un quelconque signe religieux chrétien. Un autre que Chateaubriand a trouvé du "génie" au christianisme, ou pour être plus précis au catholicisme, c'est F. Nietzsche ; et ce dernier est plus "éclairant" que Chateaubriand, car il salue la contribution de l'Eglise catholique à la restauration du paganisme "au nom de Satan".

    N'est-il pas fascinant, mystérieux, intriguant, de voir un juif mondain, c'est-à-dire un non-juif, prendre le relais du catholique Chateaubriand, et proférer à propos du message apocalyptique juif les mêmes contre-vérités ou inexactitudes que Chateaubriand ? C'est d'autant plus fascinant que BHL parvient à imposer son autorité intellectuelle à une France qui se réclame de la laïcité, et qui prétend ainsi avoir rompu avec son passé clérical. D'une certaine façon, la nation israélienne a la même influence politique extérieure que Rome au temps de sa puissance politique. Beaucoup de catholiques romains ne se reconnaissent sans doute pas dans BHL : ils ont tort, car celui-ci est typique de l'esprit de la propagande catholique, falsification de la vérité sous le prétexte anthropologique.

    Une contradiction majeure fait voler la rhétorique de "l'esprit du judaïsme" selon BHL en éclats, et cette contradiction est également au coeur du catholicisme romain. A juste titre, BHL récuse l'adjectif "identitaire", et s'oppose à ce qu'il soit appliqué au judaïsme. Un théologien catholique ne pourra pas, de même, faire autrement que récuser cet adjectif, car ce serait avouer publiquement que le catholicisme est un culte païen. La bestialité et Satan sont explicitement associés dans les évangiles aux éléments naturels, et la terre, royaume des morts, au péché. L'expression de "France chrétienne" ou de "France catholique" ne peut par conséquent avoir de sens spirituel profond ; elle relève de la pure idéologie, ou bien d'une commodité de langage.

    Or la nation israélienne, par ailleurs, que BHL défend comme un "refuge pour les Juifs", répond nécessairement à un besoin et un but politique ; le sionisme n'est autre qu'un culte identitaire. Israël, dans la bouche des prophètes juifs, est la représentation mythologique du salut, comme l'Egypte est la représentation mythologique du satanisme. On ne peut servir deux maîtres à la fois : d'une part le dieu des juifs, et de l'autre une des nombreuses idoles que l'homme fabrique pour se rassurer, dont la nation israélienne fait partie. Pas plus les serments que les présidents des Etats-Unis font sur la bible ne doivent faire croire que les Etats-Unis sont une "nation chrétienne".

     

     

  • L'Art et l'Eglise

    L'Eglise catholique romaine représente la branche officielle du christianisme la plus sociale ; c'est ce qui explique que l'art moderne le plus débile porte sa marque, en filigrane. Le besoin d'un pâtissier contemporain d'apposer sur son travail l'étiquette de l'art (et demain de la science), tentant d'effacer ainsi tout ce que la gastronomie a de trivial, est un besoin que le clergé catholique a inoculé aux peuples de l'Occident (bien sûr, une fois purgé de la critique de Luther, le clergé protestant a suivi le mouvement).

    L'homme qui, de ce fait, se situe au niveau de dieu, ou bien, ce qui revient au même, à qui l'existence semble d'un grand prix, a un tempérament "bipolaire" où l'immodestie et l'arrogance alternent avec des périodes de doute puéril. "Je suis athée, mais si j'étais croyant j'irais certainement au paradis, vu ma conduite assez irréprochable.", dit un célèbre journalisme parisien, sur le ton totalement dépourvu d'humour d'un gosse à qui sa mère ne cesse de répéter qu'il est le meilleur.

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    Sur le thème de l'art et de la vérité, la difficile conciliation de ces deux mobiles ou buts, Bernard-Henry Lévy a pondu l'année dernière un ouvrage abondamment illustré d'oeuvres anciennes et récentes, censées être représentatives de l'art occidental. Le thème de l'art et de la vérité englobe nécessairement le christianisme, le judaïsme, la philosophie païenne recyclée de Platon, voire l'antichristianisme, étant donné le recul apparent des Eglises chrétiennes officielles au cours des derniers siècles.

    Cet ouvrage globalisant ou de synthèse n'a pas de fondement scientifique sérieux. C'est entièrement une démonstration philosophique réfutable, à peu près dans les mêmes termes utilisés par Marx pour réfuter la thèse hégélienne du sens de l'histoire.

    Suivant une logique athée, BHL s'efforce de nier la réalité et le sens de l'interdit juif de l'art, ce qui revient à essayer de transformer la religion juive en ce qu'elle n'est pas et ne peut pas être, à savoir une religion "anthropologique".

    Il est donc fascinant de constater que BHL répète le travail subversif opéré par les clercs catholiques du moyen-âge, et qui consiste, contre la lettre et l'esprit évangéliques à faire du christianisme une religion anthropologique. Nul mieux que Shakespeare n'a illustré le caractère tragique de cette méthode, qui consiste à inventer une morale chrétienne (aujourd'hui une "éthique judéo-chrétienne"), alors même que le Messie des chrétiens n'a jamais donné la moindre leçon de morale à quiconque, mais qu'il inaugure un temps nouveau, bref et apocalyptique. Le Messie ne présente pas la pauvreté comme un avantage d'ordre moral sur la richesse, mais comme un avantage spirituel.

    Le christianisme est incompatible avec une doctrine sociale quelconque, et donc une position sociale quelconque, pour la simple et bonne raison qu'il se figure la société comme l'enfer, c'est-à-dire comme la conséquence du péché. S'il est proposé à l'homme un remède à ses errements, en aucune façon le christianisme ne propose de tirer la société de l'état de médiocrité dans laquelle elle se trouve, c'est-à-dire de l'état le plus souhaitable du point de vue de la civilisation ou de l'art.

    On pourrait dire que la métaphysique chrétienne s'oppose à l'art, le faisant apparaître comme beaucoup plus trivial ou limité qu'il n'est, mais surtout, ce qui est plus grave pour les élites dirigeantes, le christianisme détourne de la fonction sociale de l'art. Parce qu'elle est l'art le plus social, la musique est du point de vue chrétien l'art le plus nul, une sorte de berceuse pour les enfants.

     

  • Le syndrome Thoreau

    Une fois n'est pas coutume, je cède à la mode qui consiste à employer des termes médicaux en toutes circonstances, mode qui témoigne de l'extrême irresponsabilité de l'homme moderne, en même temps que de la dissolution de l'individualisme dans l'étatisme.

    Tous ces types avec des téléphones portables ! On ose encore parler d'excès d'individualisme, quand la gent masculine adopte de plus en plus des comportements féminins grégaires (on reconnaît aisément dans le port de la cravate un signe de soumission et d'agrégation, proche de la croix de sectes sataniques ou catholiques).

    Le "syndrome Thoreau" désigne le comportement de certains Américains, subissant le poids de la culture germanique en vigueur aux Etats-Unis, au point d'y renoncer pour faire le choix d'une culture moins masochiste. Henry Thoreau est une sorte de Nitche yankee, c'est-à-dire parfaitement inconscient, contrairement à ce dernier, du rôle décisif du christianisme et du judaïsme dans l'histoire de l'humanité. On ne trouve donc pas chez Thoreau de volonté d'éradiquer le judaïsme et le christianisme de la culture à tout prix afin de restaurer la civilisation, et ramener la paix et le bonheur dans le monde. Thoreau s'attarde plus que le philosophe allemand sur le phénomène des banques et de l'argent, qu'il traduit comme un signe de peur et de corruption sociale avancée. Quelques terroristes arabes ont il est vrai fait trembler dernièrement toute une nation armée jusqu'au cou, confirmant le diagnostic pessimiste de Thoreau. La Bible elle-même indique que c'est la peur qui a détourné le peuple juif de la loi et l'a incité à trahir Moïse pour le veau d'or.

    Mais Thoreau ignore à peu près complètement la Bible. L'intense corruption sociale de la nation dans laquelle il vit, qui n'avait pas encore trouvé le moyen de dissimuler l'esclavage derrière des motifs humanistes, l'incite à se tourner vers la nature et le principe d'incorruptibilité de celle-ci, contenu dans la formule nitchéenne de "l'éternel retour". On trouve de plus en plus d'Américains atteints du syndrome de Thoreau, c'est-à-dire plus ou moins en rupture de ban, tâchant de reconquérir un minimum de conscience individuelle, fuyant la culture totalitaire judéo-chrétienne des élites à défaut de pouvoir l'affronter, tant cette mécanique économique est puissante. Déjà, à l'époque des hippies, du temps du déploiement des forces militaires américaines en Asie, Thoreau faisait figure de guide spirituel. Derrière le mobile du terroriste également, on retrouve l'idéal du bonheur. Ce que le terroriste veut faire sauter, c'est le verrou qui l'empêche de jouir.

    L'impasse dans laquelle le raisonnement de Thoreau jette est à peu près la même que l'impasse du bonheur, qui n'est jamais plus stable que l'eau recueillie dans le creux de la paume. Ce dernier revêt une importance capitale pour les personnes qui subissent l'esclavage des élites judéo-chrétiennes capitalistes et leurs foutues doctrines sociales hypocrites, qui pourraient faire l'objet des mêmes pamphlets marxistes aujourd'hui qu'il y a cent ans. Mais pour l'homme en position de jouir normalement, le bonheur est comme le soleil - non pas un dieu, mais un moyen, de sorte que l'homme en position de penser, pour le meilleur comme pour le pire pensera au-delà de sa condition.

    La même obsession du bonheur de la part de Nitche l'incline à nier dieu - pas n'importe quel dieu - pas Satan, qui donne la vie et la mort et auquel tout savoir éthique remonte, mais le dieu métaphysique des juifs et des chrétiens.  

  • Exit Freud

    La croyance est couramment répandue aux Etats-Unis dans le caractère scientifique du freudisme, alors même que cette nation apparaîtra vite à la plupart des visiteurs étrangers comme un asile psychiatrique à ciel ouvert; chez les hommes, une pédérastie (= passion furieuse de l'enfance) particulièrement marquée.

    Ce sont les malades qui ont la plus grande foi dans la médecine. L'aliénation un peu moindre des Français explique on reste assez méfiant en France vis-à-vis du freudisme. On y exige qu'il soit passé au crible de la critique comme toutes les doctrines officielles. Notamment, en quoi le freudisme n'est-il pas un substitut des poussiéreux sacrements catholiques, selon l'élucidation de Carl Jung lui-même ? Rappelons que les sacrements ont pour but et effet, de même que les dogmes, de rendre "sociale" une spiritualité chrétienne antisociale. Et que l'athéisme moderne (Feuerbach), hérite de cette subversion.

    L'intérêt de l'élite bourgeoise dans le freudisme est parfaitement clair, et il est inutile d'aller le chercher bien loin : le freudisme omet l'argent parmi les causes de la folie. Freud est un saboteur du judaïsme, et chez le juif freudien, il ne faudra pas creuser beaucoup pour découvrir un aliéné mental, comme chez le psychiatre de confession catholique romaine, manifestement ignorant que les évangiles fournissent des raisons de vivre opposées à celles que la médecine fournit (d'où les nombreux pamphlets chrétiens contre la médecine et les médecins).

    Rappelons que le point de vue chrétien empêche de voir la médecine comme une science, et non seulement de souligner la médiocrité des progrès qu'elle a accomplis au cours des millénaires : en effet la médecine se contente de fournir les moyens de vivre, quand l'homme requiert surtout un but, contrairement à l'animal qui ne saurait en avoir d'autre qui ne soit confondu à son art de vivre. La médecine est une "science sans conscience", comme dit Rabelais.

    Ainsi le sacerdoce psychanalytique consiste à placer la population des Etats-Unis sous camisole chimique, et il contribue à l'idéologie totalitaire, puisque la raison de l'homme moderne, ainsi que celle du robot, est dépourvue de but et coïncide avec son mobile. Comme le catholicisme romain inféode le message évangélique à une cause et une finalité étrangères au message évangélique -la famille-, le freudisme met la science au service de la raison d'Etat et de l'ordre public.

     

  • Merci Naulleau !

    Merci, M. Naulleau d'avoir souligné, à côté de la bravoure du Père Guy Gilbert ("On n'est pas couchés !", 1er mai 2010), la totale ineptie de ses propos sur le plan chrétien au-delà du "Dieu est Amour" pour lequel aucun séminaire de formation n'est nécessaire ; l'ineptie vient sans doute à Guy Gilbert d'avoir été élevé dans une famille nombreuse exemplaire et de louer par conséquent les "valeurs familiales". Cet éloge ne figure nulle part dans le Nouveau Testament chrétien où un observateur, même peu attentif, constatera que Jésus ne semble pas voir l'intérêt du mariage pour sa cause, mais "débauche" à sa suite -bien plus radicalement qu'une prostituée occasionnelle ne pourrait le faire-, quelques personnes mariées ayant sans doute charge de famille et qu'Il appelle "apôtres".

    Vous comprendrez, M. Naulleau, que c'est bien là précisément où le bât blesse lorsqu'il est question de pédophilie chez les catholiques, et sans doute au-delà du christianisme.

    J'invite M. Naulleau à vérifier par lui-même que les religions patriarcales anciennes, notamment le judaïsme, non seulement ne répriment pas la pédophilie mais parfois la banalisent. Mieux que ça, et pour ne pas sembler faire porter au judaïsme toutes les tares du passé, M. Naulleau pourra aussi vérifier que dans sa propre religion, la sienne et celle de son confrère Zemmour, c'est-à-dire en droit pénal français, la répression de la pédophilie en tant que telle est une mesure très récente et qui, en dehors de son avantage publicitaire pour la République et le socialisme, ne semble pas avoir eu d'effet concret.

    Je dirais même plus, M. Nolleau, il est de tradition constante dans tous les régimes patriarcaux, et celui dont vous vous réclamez n'échappe pas à cette tradition, bien qu'il s'en défende, de considérer la "progéniture" comme le prolongement de la famille ou du couple. La justification de 220.000 avortements/an en France ne déborde pas du cadre juridique qui a permis autrefois, dans des régimes patriarcaux plus "francs", de tolérer largement l'abus sexuel sur des mineurs. On peut tenir l'avortement comme un "crime social", exactement comme le "crime passionnel" ou l'abus sexuel sur des mineurs autrefois, la mode variant des crimes et des délits, et tous les "crimes sociaux" possédant la particularité d'être jugés moins sévèrement par le législateur, quand même qu'ils sont souvent les plus abominables (seul un crétin pourra ainsi trouver "romantiques" les abominables crimes passionnels, sujets souvent de mauvais romans de gare).

    Comme quoi le dévouement et l'orgueil démesurés peuvent voisiner chez une même personne : le père G. Gilbert. Car les propos théologiques ineptes de celui-ci heurtent des siècles de théologie chrétienne faisant l'éloge de la chasteté et non du mariage. A tel point que, dominante politiquement, l'Eglise romaine essaya même d'introduire dans l'institution païenne le compromis civil dit de "la chasteté dans le mariage", avec tout l'insuccès qu'on sait aujourd'hui, au plan de la politique comme au plan de la chasteté.

    Un dernier point a retenu mon attention dans le propos de M. Nolleau. Le point concernant sa propre aspiration à la sainteté. D'abord je lui propose une comparaison de la méthode catholique avec celle de l'écrivain. La méthode catholique est de n'avoir point de méthode (dans le genre faux-cul il n'y a guère mieux que Descartes), de se dispenser du problème de la foi, périmé par la venue du Christ, et d'avancer petit à petit. Peut-être reconnaîtra-t-il en quoi cette méthode peut aussi donner dans le domaine littéraire de bons résultats ?

    Ainsi, M. Nolleau pourrait exercer ses talents à la sainteté de façon un peu moins bénigne que sa consoeur Mlle Fourest (qui n'hésite pas à suggérer sur une autre chaîne l'ouverture d'un concile de Vatican 3 !? M. Nolleau pourrait notifier à des ecclésiastiques conviés devant lui à faire l'article une incohérence moins banale et en un sens bien plus grave et révélatrice que la pédophilie catholique, à savoir l'incohérence de la présence d'aumôniers militaires catholiques dans l'armée française quand le pacifisme le plus radical est prôné par les Evangiles. Voilà un point où il aurait été intéressant de connaître l'avis toujours sincère du Père Guy Gilbert, plutôt que son embarras sur les capotes ou la pédérastie. Je fournis même à M. Nolleau une excellente citation tirée de saint Jean en attendant qu'il trouve le temps, au milieu des tonnes de fadaises qu'il doit se coltiner, de le lire intégralement :

    "Si quelqu'un mène en captivité, il sera mené en captivité ; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la patience et la foi des saints." (Ap. XIII, 10)

     

    Ce genre de sentence évangélique avait le don de scandaliser Flaubert, alias Mme Bovary, alias Bouvard et Pécuchet. Je suis persuadé de l'intelligence de M. Naulleau, contrairement à beaucoup de curés aujourd'hui, à saisir comme Flaubert la nuance du christianisme au bovarysme, et de la rappeler aussi souvent qu'il le pourra dans son émission de service public.

    En espérant n'avoir pas trop abusé de son temps de lecture, et que M. Naulleau voudra trouver ma lettre assez affranchie comme ça, je le prie de bien vouloir agréer mes meilleures salutations catholiques, c'est-à-dire complètement irrespecteuses des parties religieuses dont, comme chacun sait les couillons ne peuvent détacher leurs yeux.

    LAPINOS

    PS : Je remercie aussi celui (ou celle ?) qui daignera bien faire suivre ma lettre à qui de droit, ne disposant pas de secrétaire et étant mal équipés pour ces choses-là.

  • Eyes for eyes

    "Eyes for eyes" dans le sonnet 24 que je traduis sans m'écarter volontairement par "yeux pour yeux" est-il une allusion à "oeil pour oeil" et à la morale juive que Shakespeare utilise souvent comme repoussoir ? Ce n'est pas impossible, vu que Shakespeare dénonce les limites et dévoile les soubassements de la morale, devançant en cela Fourier ou Karl Marx... de plus de deux siècles !

    L'idée que la prostitution (de Cressida) est le revers de la médaille du mariage paré d'atours romantiques (désiré par Troïlus), Fourier ne l'a pas inventée ; sa typologie des cocus remonte à la guerre de Troie et à l'interprétation du récit mythologique d'Homère par Shakespeare ("Troïlus et Cressida"). Shakespeare situe dans le camp troyen l'exacerbation sentimentale la plus grande, tandis que deux ou trois Achéens sont pris pour illustrer la bêtise guerrière, Ajax au premier chef (Shakespeare utilise même la symbolique démoniaque pour peindre Ajax).

    Il est important de bien comprendre que, pour Bacon, la mythologie ne s'oppose pas à l'histoire, bien au contraire ; la traduction de l'histoire en archétypes, méthode proche de la peinture d'Histoire, est pour Bacon plus féconde que la chronologie et la gnose chronologique ; la méthode de l'archétype révèle mieux la signification profonde de l'histoire. De là viennent la force persistante d'Eschyle, Sophocle... tragédiens souvent anihilés désormais par des mises en scènes censées épater le bourgeois et lui en donner pour son argent. Ce n'était pas le cas dans les années cinquante, désormais lorsqu'un type d'un milieu modeste peut se payer une place de théâtre, ce n'est plus pour aller voir Sophocle ou Shakespeare mais Guignol. Même si je suis sans doute trop sympa avec les années cinquante, vu qu'avec Brecht, Giraudoux, Cocteau, Montherlant, on est déjà en plein sac.

    Le modèle-type de la gnose chronologique est fourni au XIXe siècle par la doctrine nationale-socialiste de Hegel (gnose luciférienne), que la propagande laïque, effaçant la mémoire des crimes atroces de Napoléon autant que possible, maquille en spéculation philosophique honorable (en Allemagne où le national-socialisme est tabou, Hegel est quasiment proscrit). Les héritiers de la gnose de Hegel, que ce soit Nitche ou Freud, René Girard, interprètent tous d'ailleurs la mythologie grecque, qui nous parle déjà de progrès historique, sur le plan génital ou moral. Homère est plus historique que Lévi-Strauss ou Nitche ! Nitche, c'est Ophélie dans "Hamlet".

    Marx et Engels, qui atteignent quasiment le niveau de l'archétype grâce au matérialisme, rejoignent pratiquement la science de Shakespeare. En tenant compte de ce que les démons ont changé de nature, et la science de mode d'expression (hélas !), on discerne en effet chez Marx et Engels une démonologie comparable à celle de "L'Iliade" et de "L'Odyssée". Bacon n'a pas attendu Dumézil ou Jean-Pierre Vernant pour, dans la "Sagesse des Anciens", éclairer les dessous de la mythologie grecque, bien plus affriolants que ceux de la mythomanie de Lévi-Strauss, cette vieille mégère laïque.

  • Signes sataniques du temps

    Grotesque BHL qui prétend enseigner la théologie aux lecteurs du 'Point' alors qu'il ne sait pas le b.a.-ba de la religion chrétienne. Ainsi il compare les rapports entre chrétiens et juifs à ceux d'un fils avec son père, malgré la Bible et des paraboles où le juif et le chrétien sont comparés à des frères. Un frère aîné jaloux qui ne veut pas que l'on tue le veau gras pour son cadet, par exemple.

    La conclusion de la thèse de BHL est cousue de fil blanc. Les chrétiens veulent tuer les juifs comme un fils veut tuer son père, afin de s'émanciper. Cette explication psychologique elle-même, issue de la philosophie germanique est complètement étrangère à la pensée chrétienne authentique pour qui les théories de Freud ou Jung relèvent de la superstition laïque.

    Aucun catholique ne peut se dire 'issu de l'Ancien Testament' ou du peuple juif comme du Nouveau Testament, car ce genre d'amalgame n'a pas plus de sens en théologie que dans un autre domaine. Aucun théologien chrétien sérieux ne pourrait prétendre que Jésus est le fils du peuple hébreu. C'est au contraire le peuple hébreu qui dépend de Dieu et des chrétiens désormais. Les Pharisiens ne sont pas aussi retors et intentent un procès à Jésus parce qu'il se dit le fils de Dieu au-dessus de la loi de Moïse.

    Et même sur le judaïsme, BHL répand des tonnes d'inepties. Il n'y a pas UN judaïsme mais des dizaines de judaïsmes différents. Tel rabbin n'acceptera pas le culte de l'Etat d'Israël et y verra une atteinte au culte divin ; tel autre au contraire sera disposé à concilier sa théologie avec cette conjoncture politique. Déjà du vivant de Jésus, le judaïsme n'était plus le même que celui du peuple conduit par Moïse ;  il a subi les influences de la religion grecque ou de l'Empire romain. Il y a autant de judaïsmes que d'islam différents ou de sectes protestantes.

    Malgré l'importance accordée à l'art, à la science, par l'Eglise catholique, elle-même n'est pas à l'abri des divergences.

    Si BHL avait une idée précise du judaïsme, aurait-il conseillé à sa fille d'avorter afin que son 'boyfriend' Raphaël Enthoven puisse préparer le concours de l'agrégation en toute quiétude ? Un tel conseil prouve que BHL appartient à la religion laïque, et non à la religion juive.

    BHL n'a en outre pas hésité à prostituer sa femme dans un cabaret de Pigalle pour impuissants sado-masochistes. La moindre des choses seraient que les autorités juives exigent que BHL la boucle et cesse de s'exprimer au nom du judaïsme.

    Si BHL est un lévite, c'est un lévite laïc qui n'a visiblement d'autre but dans la vie que d'exciter sournoisement la haine entre les religions et les peuples. C'est le genre de prêtre dont l'Eglise ne prospère que sur la division des autres.

     

     

     

     

     

  • L'orgue de Barbarin

    Vu à la télé le pathétique cardinal Barbarin, confronté à un rabbin goguenard, expliquer que le christianisme n’est pas vraiment une nouvelle religion, mais plutôt une nouvelle religion… ancienne.
    Dans ces cas-là, où le discours contemporain frise l’absurde, j’imagine toujours Alphonse Allais à mes côtés, qui se tape sur la cuisse et se pince en constatant qu’humour et science ont disparu.
    Les personnages comiques d’Allais sont devenus philosophes, artistes, avocats, professeurs, médecins, préfets, économistes, évêques, président de la République accrédités par les médias. Nul doute qu’Allais eût le pressentiment de ce tour, qui teinte ses contes de tristesse.

    Ce Barbarin est pour moi l’archétype de l’ecclésiastique cauteleux. L'Eglise catholique a sûrement mieux à faire que d’embrouiller une situation pourtant fort simple : ou un juif reconnaît en Jésus le Messie, comme Simone Weil ou Bergson firent, et dans ce cas il sort de la religion juive ; ou il refuse de reconnaître en Jésus le Messie, et dans ce cas il ne peut que voir dans le Nouveau testament une imposture.
    Tout le reste n’est qu’amabilités entre gens qui souhaitent bouffer au même râtelier sans s’envoyer les assiettes à la figure.

    Contre les barbarins il faut noter que dans l’histoire récente, les rapports se sont envenimés entre juifs minoritaires et luthériens majoritaires. C’est-à-dire entre des juifs et la religion chrétienne la plus archaïque, la plus “juive” qui soit, hostile à la Renaissance en toute logique.
    Connaissant l’hypocrisie des Yankis, entretenue par leur régime théocratique laïc, on peut d’ailleurs penser que leur philosémitisme de façade, comme leur antiracisme en général, pourrait fort bien d’un coup s’effriter, à l'occasion d’une crise économique ou politique grave.