No future!
« L'Amérique tout entière est un asile d'aliénés. » (E. Pound)
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Les petites phrases de la semaine :
• Deux chalands quadragénaires à la Fnac :
- L'un : « Eh, t'as vu le titre de ce bouquin : Les femmes qui lisent sont dangereuses… Ah, ah ! »
- L'autre : « Ah, ah, ouais… Mais regarde, il est écrit par une femme ! »
• Une femme russe de la "jet set" : « Si tu te débarrasses de l'homme, tu te débarrasses du problème. »
• Une chalande à la Fnac qui cause fort dans son téléphone transportable : « Ouais, là je suis au bureau en ce moment… (elle jette un regard autour d'elle) Enfin, c'est-à-dire que je suis à la Fnac en train de regarder un peu les bouquins, tu vois… »
• Un pote qui a lu Céline à moitié, faute de temps, et un centième de Tocqueville, faute de temps aussi : « À chaque nouvelle élection, les Français font preuve exactement de la même bêtise qu'à la précédente. »
• Un comique noir : « Ras-le-bol de tout cet humour blanc ! »
• Alphonse Allais : « Pour la chasse aux lions : vous achetez un tamis et vous allez dans le désert. Là, vous passez tout le désert au tamis. Quand le sable est passé, il reste les lions. »
Pierre Delanoë est décédé. Il paraît que ce monsieur était "chansonnier". Quoi qu'il en soit, sa mort ajoute une énigme de plus à la déjà longue liste des "Grandes énigmes du XXIe siècle". Après :
• "Comment peut-on ne pas être élu quand on est socialiste ?" ;
• "Comment peut-on être noir et serrer la main de Le Pen ?" ;
• "Comment dire du mal de Chirac qu'on a élu avec 80 % des voix ?" ;
• "Comment peut-on s'inviter chez les pauvres quand on est riche ?" ;
• "Comment peut-on encore se cailler les miches alors que les pôles fondent à plein tube ?", voici maintenant la dernière : "COMMENT PEUT-ON ÊTRE RÉAC ET AVOIR DU TALENT ?"
Selon son interprète Georges Moustaki, Pierre Delanoë n'était pas "réac" mais plutôt "gâteux". Selon moi, si Moustaki était "métèque" autrefois, tout indique qu'il est désormais complètement "affranchi".
On s'était tous réunis au Chat-qui-pisse-de-travers, rue Oberkampf, autour de Julien. C'est ce cadre ô combien non-conformiste qui avait été retenu pour présenter le programme du nouveau "Parti socialiste de figuration", autrement dit le "Parti SdF", à la presse.
Après quelques picon-bières dégueulasses, Julien se racla la gorge bruyamment car le journaliste de "Libé", Laurent Temouillepas, du service politique, était visiblement ailleurs… sans doute préoccupé par la revente du quotidien au groupe Lagarde & Publicains ? Si Arnault Ledur-Delabranche, son PDG, était connu pour être incapable de la moindre opinion politique ou religieuse, ce qui faisait bien les affaires de Temouillepas, en revanche il s'était taillé la réputation de n'accorder à ses cadres que des augmentations de salaire très parcimonieuses…
Le programme du "Parti SdF" pouvait se résumer à ce slogan : "Quelques jours de bohême dans une vie bourgeoise". Concrètement il s'agissait d'aller camper entre des SDF et de partager leur existence d'exclus pendant quelques nuits - de vrais SDF bien entendu, hors de question de payer des figurants et de retomber dans les vieux travers d'autrefois.
« D'une, argumenta Julien, les Français raffolent du camping ! Deuxio, j'ai choisi l'emplacement du canal St-Martin : en cette saison, lorsque le soleil s'éteint sur les reflets d'inox du canal, on dirait une aquarelle d'Henri Harpignies… ou d'Utrillo si vous préférez ; tertio, nous respecterons la "trêve des confiseurs" pour que tout le monde puisse passer les fêtes de fin d'année en couple… » (La dialectique marxiste avait donné le goût à Julien des plans en trois points.)
C'est alors que la voix suraiguë et éraillée d'un mauvais esprit s'éleva dans l'assemblée, près du bar, suggérant qu'on devrait peut-être inverser la tendance et abandonner complètement la vie bourgeoise pour opter pour la vie de bohême !
Malgré la discipline républicaine qui règne généralement chez les socialistes, cette "sortie" prouvait qu'il y avait de la marge : des citoyens qui buvaient et qui fumaient encore au sein des "forces de Progrès"…
Sans l'avoir formellement identifiée, Julien aurait pu jurer que c'était cette chieuse de Julie Vallès, l'arrière-arrière petite-fille de l'écrivain, qui venait de lui couper la parole. Qu'importe, il avait même prévu ce coup-là et il reprit le fil de son raisonnement :
« Non, en faire plus pour les SDF pourrait effrayer nos électeurs. Ça ressemblerait à une révolution, une révolution avec un grand "r". Nous devons leur prouver au contraire que le parti est capable de gouverner ! La révolution, oui, naturellement, mais le pouvoir d'abord, pour faire cette révolution ensuite, voilà l'idée moderne ! En outre, nous ne devons en aucun cas nous prêter à des actions qui pourraient ressembler à de la charité ou à des soupes populaires… Nous sommes des progressistes, oui ou merde ?! Ou des vieilles bigotes ? »
C'était dit sans trop de convictions, bien sûr, mais il s'agissait juste de faire taire cette conne de Julie… pour le reste, on était entre copains.
Pour conclure cette soirée, Julien qui avait hésité entre entonner L'Internationale ou Le Temps des cerises opta finalement pour Le Temps des cerises.
Deux heures plus tard il quittait le chauffeur de taxi (un G7, par superstition) qui l'avait raccompagné devant son domicile situé un peu plus dans le centre, en lui laissant une pièce de deux euros. Il était de bonne humeur. Il sentait qu'il tenait enfin sa revanche. Son physique un peu ingrat avait toujours privé Julien d'une victoire dans un scrutin majeur. Mais là, on ne pourrait faire moins que lui accorder un gros ministère dans le prochain gouvernement d'union de la gauche, si tout se passait bien. Et vu la bande de bras cassés, pas un pour rattraper l'autre, qui défendait le candidat d'en face, sûr que ça allait bien se passer !
Il n’est certes pas permis à tout le monde, par les temps qui courent, de jouir le soir même de Noël de la quiétude et de la solitude propices au recueillement. Mon propre degré d’exclusion sociale n’est pas tel, hélas, que j’ai pu avant-hier, 24 décembre, me dispenser des agapes obligatoires du réveillon : une invitation de dernière minute…
J’en suis donc à l’apéritif, servi après la messe de Minuit vers dix heures, à dissimuler mon dépit de n’être pas au plumard avec un bon bouquin dans un verre de porto médiocre. Comme la conversation tourne autour du sermon du curé, lui-même assez vague, je songe à l’astuce de mon pote Émeric qui consiste à planquer un roman policier dans les chiottes de son hôte dès son arrivée, sous le prétexte d’une envie pressante ; plus tard dans la soirée, sous le même prétexte déjà utilisé plus tôt mais que personne ne songe sérieusement à discuter, mon pote rejoint son bouquin dans les lieux d’aisance et n’en ressort plus guère avant les adieux traditionnels. Que n’ai-je l’audace d’Émeric dans la muflerie au lieu de n’être qu’un petit goujat sans envergure !
Je suis placé à table à côté d’une jeune personne que je découvre pour la première fois. Il m’est arrivé ainsi de parvenir à tromper l’ennui dans un dîner pendant deux heures d’affilé rien qu’en contemplant le profil d’une femme bien pourvue sous cet angle, assise à quelques mètres de moi, à mille lieux de se savoir ainsi épiée…
Mais mon voisin n’est pas si bien fait que je consacre plus de cinq minutes à son examen. Celui-ci a vingt-trois ans depuis trois jours et poursuit des études poussées dans le domaine des sciences exactes, et, tandis qu’il avoue sans qu’on le force trop ses brillantes capacités intellectuelles et ses solides diplômes, je me frotte les mains intérieurement. Après les philosophes, les scientifiques sont en effet les gens les plus involontairement comiques que je connaisse !
Petit à petit je pousse Alain, c’est ainsi que se prénomme mon jeune voisin, à s’aventurer en dehors des généralités, seul terrain sur lequel les "hommes de sciences" sont à l’aise hormis celui des nombres comportant une virgule :
« - Fort bien, fort bien, mais ça ne nous dit pas quel plaisir particulier vous tirez de l’observation de ces minuscules particules ? À la longue ne risquez-vous pas de trouver tout ce bazar bien futile ?
"Futile", Dieu sait que les scientifiques ne peuvent pas blairer cet adjectif et qu’il les fait sursauter. J’ai visé juste vu la tête d’Alain…
- Hein ? futile ? ça m’étonnerait… Je peux même dire que c’est ça justement, oui, c’est ça qui me me motive le plus, de savoir que je participe au progrès de la science, depuis que je suis tout petit ça m’a toujours…
- Au PROGRÈS de la science ? Mais la science est en plein RECUL au contraire, Alain, depuis cent-quarante et un ans au moins !
- En plein recul !?
- Eh bien oui : tous les progrès formidables accomplis dans un premier temps par les scientifiques ne les ont amenés qu’à mieux apprécier la distance qui leur reste à parcourir jusqu’à la connaissance complète de l’Univers en définitive. Toutes les énigmes qui paraissaient jusque-là à peine plus compliquées qu’un problème de sudoku aux “chercheurs” : le cerveau humain, la vie extra-terrestre, l’usure des tissus et des organes, l'origine de l'homme, toutes ces énigmes sont désormais comme des trous noirs encore plus insondables… Et, si elle s’éloigne de son but, je vous mets au défi de nier que la science ne recule pas, mon jeune ami ! »
Je ne jetai pas mon défi à la légère tant les lacunes des scientifiques d'aujourd'hui dans le domaine de la rhétorique sont grandes.
On peut trouver peu "charitable" ma façon d’abuser de la crédulité d’autrui, particulièrement le soir de Noël… Une petite explication psychologique s'impose, je crois : mes études à moi, le moins qu'on puisse dire est qu'elles ne furent pas très brillantes. Aurais-je eu ne serait-ce que le baccalauréat si je n'avais pas flagorné certains de mes examinateurs, brossé leurs idées dans le sens du poil ? C'est peu vraisemblable. De là à dire que je me venge de mon échec scolaire sur les têtes pensantes lorsqu'il en passe une à ma portée, en profitant de l'effet de surprise, il n'y a qu'un pas que je dois franchir, pour être honnête.
Mais après tout la Nativité n'est-elle pas aussi la revanche des humbles sur les puissants, des bergers sur les Rois mages ?
Après tout pourquoi les enfants ne croiraient-ils pas au Père Noël ?... Il y a bien des adultes qui croient en Nicolas Sarkozy.
Pris dans l'empressement des Parisiens à célébrer avec tout le faste démocratique le fameux "solstice d'hiver", je me surprends à souhaiter un réchauffement vraiment significatif et brutal de la planète.
Il paraît qu'il faut donner des exemples du rôle néfaste des journalistes et de leur impunité… La chappe médiatique est si épaisse que certains ne pigent même pas en quoi les médias ne font pas leur "devoir d'information", en quoi ce devoir ne sert qu'à couvrir des pratiques journalistiques calamiteuses. Pourquoi il est urgent d'encadrer cette corporation comme les autres, qui ne constitue pas un contre-pouvoir mais un véritable pouvoir autonome mû par ses propres intérêts économiques.
C'est pas les exemples qui manquent. Il y en a des tout frais, de plus anciens, des révoltants, des politiques, des crapuleux. Évidemment, je laisse de côté les procès bidons pour "atteinte à la vie privée" ou à l'image intentés à Voici par des starlettes. Comment les magistrats peuvent-ils se prêter à une telle comédie ? Il est bien entendu beaucoup plus grave de la part de Jean-Luc Delarue d'exploiter la misère morale de madame tout-le-monde que d'exploiter les photos du cul de Depardieu - défendu par une escouade d'avocat ; quand la télé ne s'en prend pas carrément à des mineurs…
• Commençons par l'affaire Clearstream, parce que les médias s'en servent justement pour orienter la rancœur de l'opinion publique vers les politiciens.
Si on y regarde de plus près, avant d'être une affaire politique, l'affaire Clearstream est une affaire médiatique, en ce sens qu'elle repose sur un dysfonctionnement des médias. Il s'agit en effet au départ d'un règlement de compte entre industriels de l'armement. Comme cette affaire intéresse bien peu les médias, qu'elle n'est pas "vendeuse", un de ces industriels imagine d'impliquer des hommes politiques de premier plan en manipulant un journaliste, ce Tartuffe de Denis Robert. Celui-ci invoque bien sûr maintenant la "liberté d'information" pour justifier des pratiques d'investigation contestables ; auprès des gogos, ce slogan a beaucoup de succès. En réalité, pour un journaliste "d'investigation", je préfère dire "un fouille-merde", c'est plus descriptif, se faire manipuler est une faute professionnelle, comme pour un espion.
Les dégâts politiques de cette affaire, un gouvernement a été déstabilisé, les médias en sont en grande partie responsables. Qui en est informé ?
• L'affaire Grégory, l'affaire d'Outreaux, etc. : on ne compte plus les faits divers dont les instructions sont faussées par les prétendus "scoops" des médias, qui ne font qu'exciter la haine de la foule qui crie « À mort ! » lorsque les prévenus d'Outreaux gravissent les marches du Tribunal. Les médias n'ont pas inventé la bêtise humaine, mais ils ne font que la renforcer. Peu importe que les infos soient bidons, ce qui compte c'est de vendre de l'espace publicitaire, pour Le Monde comme pour "TF1".
D'ailleurs dans ces affaires judiciaires, les journalistes participent directement aux "fuites", une autre manière de fausser le cours des procès et de faire pression sur les protagonistes.
Pourquoi le procureur Montgolfier a-t-il autant de succès auprès des médias ? Parce qu'il justifie le système. Parce qu'il a su jusqu'ici se défendre, organiser des contre-fuites, rendre coup pour coup médiatique à Bernard Tapie, cette façon de rendre la justice ne serait pas malsaine ? Montgolfier en réalité est une exception. Ce qui tend à se généraliser, c'est le procès des petits juges par les médias. Là encore les journalistes échappent habilement à leurs responsabilités, en braquant les caméras à côté.
• Même si elle est un peu ancienne, elle remonte au début des années cinquante, l'"affaire du faux Fechteler" est caractéristique, parce qu'elle éclabousse Le Monde, et que, comme on ne peut pas l'ignorer, les pantins de la télé, les Chazal, les Pujadas, les Drucker, les Ockrent, calquent leurs opinions sur celles du Monde, et pas seulement parce que pour la plupart d'entre eux ils sont incapables de formuler une opinion personnelle.
Cette affaire a été révélée par Jean Madiran, un journaliste indépendant que Le Monde a tenté de faire taire par des procès parce qu'on savait qu'il était impossible de négocier avec, comme la direction du Monde est parvenu à le faire avec Pierre Péan après la publication de son enquête dérangeante sur "le quotidien de référence".
Les faits sont simples : Le Monde, manipulé par le KGB, a publié en 1952 un faux rapport de l'amiral yanki Fechteler, rapport indiquant qu'en cas d'attaque de l'Europe de l'Ouest par les Soviétiques, les Yankis resteraient "les bras croisés". De quoi faire frémir l'opinion publique à l'Ouest. Jusqu'ici on peut croire qu'il s'agit d'une erreur. Ça n'en est plus une à partir du moment où, la manipulation reconnue par la direction du Monde, celle-ci n'a pas rectifiée dans ses colonnes son "erreur" ! Ce faisant, Le Monde a dévoilé sa malhonnêteté, et probablement la raison pour laquelle on s'était empressé de publier une info de cette importance sans la vérifier.
Dans la même veine, plus récemment, l'affaire du naufrage du sous-marin nucléaire russe Koursk révèle le peu d'empressement des médias à informer l'opinion publique, à courir après la vérité comme ils prétendent afin de passer pour des héros des temps modernes. Les journalistes spécialisés dans les affaires internationales ont su assez vite que le naufrage du Koursk avait été maquillé en accident par les autorités russes et étasuniennes ; la télé n'a raconté la collision avec un navire de guerre yanki qu'une fois l'affaire oubliée par l'opinion publique internationale. Ce que ça prouve ? Tout simplement qu'une crise politique et militaire peut avoir lieu entre les deux premières puissances mondiales sans que l'opinion en soit informée, qu'on prend les téléspectateurs pour des cons.
Lorsque les bobos de gauche s'offusquent de la gaffe de Patrick Le Lay décrivant en privé le but poursuivi par sa chaîne de télé, ils prennent aussi les gens pour des cons. Tout les médias fonctionnent de cette façon, de Télérama à TF1 en passant par Le Monde.
(À SUIVRE…)
Les propos du Dr de Mondenard à la radio ou à la télé sont toujours précédés d'un blanc. C'est le silence que fait le journaliste de la station ou de la chaîne, inquiet devant le bon sens et la vérité qui vont jaillir de la bouche de ce fanatique de Mondenard.
Celui-ci démontre inlassablement dans le vide depuis des années que la lutte contre le dopage est une vaste plaisanterie, que Marie-Georges Buffet, Jean-François Lamour et L'Équipe, bien sûr, se paient la tête de leurs clientèles respectives. Mondenard balance froidement que Zidane se dope comme tous ses confrères, même que c'est Johnny Halliday qui l'a dit, ce vieux gaffeur. Les cyclistes sont que des lampistes.
Il faut bien comprendre que les journalistes se contrefichent de la réaction de leurs auditeurs devant ces révélations. C'est pas ça qui les inquiète, non, ils savent que les Français sont comme eux, le plus souvent ils se foutent pas mal du dopage. Quoi qu'il arrive, les prolos continueront d'applaudir les buts et les coups de tête arrêtés de Zidane, et les bobos continueront de les imiter en se récriant devant le "style" de Zizou, qu'ils aiment eux aussi parce qu'ils ne sont pas racistes et qu'ils ont les mêmes goûts simples que leur concierge.
Non, le risque c'est de mécontenter les sponsors en disant pis que pendre du foot, pas seulement les sponsors du foot, bien sûr, mais aussi ceux de France 2 ou Europe 1.
Il ne s'agit que de dopage. Si Mondenard s'occupait de sujets plus politiques, l'éducation, les prisons, le vieillissement de la population européenne… comment les journalistes réagiraient devant la vérité et le bon sens ? Eh bien je crois que la réponse est simple, dans ce cas le bon sens et la vérité ne sont pas invités à s'exprimer (À la place de Mondenard, d'ailleurs, je me demanderais dans quelle mesure je ne sers pas de couverture aux baveux : « Mais si, mais si, nous sommes capables d'inviter quelqu'un qui tient des propos incorrects, la preuve, le Dr de Mondenard ! »)
Le bon sens de Mondenard, c'est de dire : la lutte contre le dopage qui ruine la santé des sportifs mais remplit la caisse de Danone ou de Peugeot ne peut pas être efficace car elle est conduite par les fédérations sportives elles-mêmes.
C'est exactement la même histoire pour les journalistes. Comment instruire le procès de leurs bidonnages, de leurs erreurs, de leurs mensonges, de leur cynisme, de leur collusion avec le pouvoir politique et économique, de leur irresponsabilité ? Les médias font la pluie et le beau temps ! En période de crise, alors que leur rôle dans cette crise est déterminant - plus de la moitié de son temps le ministre de l'Intérieur le passe à faire la marionnette devant les caméras -, les médias pointent du doigt la responsabilité des politiciens.
Un ami qui lit mon blogue de temps en temps m’écrit : « Je ne comprends pas bien comment un catholique peut se dire marxiste. Vous passez complètement sous silence, Lapinos, l’athéisme de Marx, comme s’il n’était pas un athée convaincu (…). Pouvez-vous me donner quelques exemples de l’utilité d’être marxiste pour un catholique ? »
Je vais vous répondre, Henri, parce que je sais que vous êtes de bonne foi et ne me cherchez pas querelle gratuitement. D’abord, une vanne : vous admirez Aristote, Maurras, Caravage, je crois me souvenir, Henri, et ces gens-là ne sont pas très catholiques non plus…
Plus sérieusement, croyez bien que l’athéisme de Marx est secondaire. Marx épouse la thèse très subjective de Feuerbach selon laquelle Dieu n’est qu’une création intellectuelle de l’homme. C’est quand même curieux, Marx qui veut généralement aller au fond des choses, au contraire, qui a le souci de l’objectivité, Marx prend la thèse subjective de Feuerbach pour argent comptant, sans la discuter !? En réalité, Marx ne s’intéresse pas à l’existence de Dieu. Comme Feuerbach, qui met dans le même panier la théologie et la philosophie et balance tout ça aux orties.
Suivez-moi bien, Henri, car c’est là que ça commence à devenir intéressant. Ce qui intéresse Marx, c’est une chose concrète, c’est la religion, le fait religieux (Ici je ne peux pas m’empêcher de vous faire remarquer que Bloy, ou Claudel, de leur côté non plus ne s’intéressent pas à cette question de l’existence de Dieu.)
Marx ne dit pas : « Dieu est mort », ce qui est probablement une des phrases les plus stupides que l’on puisse prononcer, il dit plutôt, et c’est différent : « La religion est morte ». Or, pour ce qui est de l’Occident (Les États-Unis sont en dehors de l’Occident), Henri, on ne peut pas dire que ce soit complètement faux, la religion, si elle n’est pas morte, est bien lâche.
Bien sûr, lorsque Marx fait de la religion une idéologie au service des capitalistes ("L'opium du peuple"), il exagère. Mais cette idée n’est pas complètement fausse. Henri, que les démocrates-chrétiens cherchent tout particulièrement à dissimuler cet aspect ne devrait pas vous avoir échappé !
Évidemment, ce qui est étonnant, c’est que Marx-le révolutionnaire n’ait pas remarqué que Jésus aussi est un révolutionnaire. Je me permets de vous rappeler Matthieu 10, 34-36 : « Croyez-vous que je sois venu apporter la paix dans ce monde ? Non. Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le poignard. Je suis venu diviser le fils et le père, la fille et la mère, la bru et la belle-mère. Et l’homme verra les siens se retourner contre lui. »
Il y a cette idée porteuse d’espérance chez Marx, cette idée dont Shakespeare exploite les ressorts dramatiques et comiques, c’est que l’argent, le pouvoir et le sexe expliquent tout le branle humain. Porteuse d’espérance, cette idée, car elle signifie qu’en une génération on peut tout reconstruire.
Mais je dois aller m’acheter des pommes, des bananes et du raisin pour manger avec le boudin que j’ai acheté hier. Vous devrez attendre demain pour les exemples, Henri.
Modernité
"Nostalgie, piège à cons…" L.-F. Céline
"Pour lire de bons livres, la condition préalable est de ne pas perdre son temps à en lire de mauvais, car la vie est courte." A. Schopenhauer
"Ne sait-on pas que la morale est pour les prêtres ce que l'hygiène est pour les médecins ?" Rivarol
"Peu importe l'éléphant pourvu qu'on ait l'ivoire." Lapinos
Écriture
"Le style n'est rien, mais rien n'est sans le style." Rivarol
"Le style, c'est le sacrifice." Lapinos
"La peur est la plus terrible des passions parce qu'elle fait ses premiers effets contre la raison ; elle paralyse le cœur et l'esprit." Rivarol
Célinisme
"Et merrda pour les monopolistes, c'te bande de bâtards." E. Pound
"La grammaire est l'art de lever les difficultés d'une langue ; mais il ne faut pas que le levier soit plus lourd que le fardeau." Rivarol
"Quand vous dites quelque chose, si vous ne le dites pas d’une façon qui irrite, vous pourriez aussi bien vous taire." B. Shaw
"Lorsqu'on veut empêcher les horreurs d'une révolution, il faut la vouloir et la faire soi-même." Rivarol
"L’humilité n’est pas une vertu propice à l’artiste. Bien souvent c’est l’orgueil, l’esprit de compétition, la cupidité, la méchanceté - toutes les qualités odieuses - qui poussent un homme à poursuivre, élaborer, raffiner, détruire, recommencer son ouvrage jusqu’à ce qu’il en ait fait quelque chose qui satisfasse sa vanité, son envie et sa rapacité. Et ce faisant, il enrichit le monde plus que ne peut le faire un homme bon et généreux - bien qu’il risque de perdre son âme en cours de route." E. Waugh
Philosophie
"Il y aura toujours deux mondes soumis aux spéculations des philosophes : celui de leur imagination, où tout est vraisemblable et rien n'est vrai, et celui de la nature où tout est vrai sans que rien paraisse vraisemblable." Rivarol
"Quand un homme cesse de croire en Dieu, ce n’est pas pour croire à rien mais pour croire à n’importe quoi." J.K. Chesterton
"Humain, en effet, est l'être qui peut fermer la porte derrière lui." A. Finkielkraut
Démocratie
"Aucun des prétendus droits de l'homme ne s'étend au-delà de l'homme égoïste." K. Marx
"Un vieil exemple de décision démocratique : la décision de grâcier Barrabas." S. Weil