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  • La Peur

    Une énième "Journée de la femme" et toujours rien n'est proposé contre cette peur panique qu'éprouvent les femmes à la vue de la Vérité et qui nous tire vers le bas.

    Pire, la femelle Nitche ou la femelle Kierkegaard, insupportables tapettes misogynes, sont citées en exemple dans les journaux. Et quand une femme, Simone Weil, pour une fois n'est pas enracinée dans la glèbe mais s'efforce de monter au Ciel, on en fait une "féministe", on lui colle bêtement un sexe de femme sur la figure.

    S'il y a bien un symbole du progrès inquiétant du féminisme, c'est le journaliste Zemmour du Service Public de propagande télévisée qui fait son miel de cette idéologie.

  • Déphilosopher

    Je constate que Platon et David Hume (1711-1776) sont au programme cette année de l'agrégation de philosophie. Il paraît curieux de proposer à l'étude deux philosophes décadents simultanément ; l'un symbolisant la décadence grecque, l'autre la britannique. Confronter une philosophie décadente à une philosophie vivante est plus fécond : stupidité des concours universitaires et des bêtes qui s'y affrontent. On peut dire que la gauche laïque a bien englué le "peuple" avec ce système universitaire !

    La comparaison de deux systèmes décadents ne peut que conduire à se perdre dans des détails algébriques et tracer des fonctions comme un courtier insane ; c'est le cas de le dire concernant deux philosophes, Platon et Hume, assez "binaires". Le crétinisme informatique actuel a en effet Platon pour "grand ancêtre".

    En théorie et jusqu'à preuve du contraire, il paraît impossible que dans l'Université capitaliste française on puisse porter aujourd'hui un regard éclairé sur David Hume, qui fait partie d'ailleurs, à l'instar de Feuerbach, des quelques monstres que Marx et Engels au cours de leur combat pour la science, ont dû affronter et vaincre.

    En dehors d'une poignée d'historiens, l'Université européenne est presque entièrement sinistrée.

    Le professeur Gilles Deleuze, par exemple, adversaire déclaré de l'apologétique chrétienne, conclut son bouquin consacré à Hume, "Empirisme et subjectivité", un bouquin qui n'est pas complètement nul mais ne date pas d'aujourd'hui ainsi :

    "Voilà où la philosophie de Hume rencontre son point ultime : cette Nature est conforme à l'Être ; la nature humaine est conforme à la Nature, mais en quel sens ?" Alphonse Allais n'aurait pas dit mieux, mais il aurait sans doute ajouté un petit sourire ironique. Deleuze n'est pas nul, sauf que ce qui fait office de conclusion aurait dû servir à Deleuze d'introduction, voire de résumé et de "point final, passons à autre chose".

    Une philosophie qui pose des questions au lieu de donner des réponses, voilà qui confirme le diagnostic d'infantilisme porté par Simone Weil.

    Il eût été plus intelligent de proposer de comparer François Bacon (alias Shakespeare) et David Hume. Comme Marx l'a compris très tôt, la plupart des contradictions ne se résolvent qu'au niveau astrologique. Il n'est possible de comprendre à quel point Hume diffère de Bacon et de sa mystérieuse "méthode d'induction" (qui n'en est pas une au sens cartésien), qu'à condition d'avoir des connaissances en astrologie voire en alchimie ; or l'idéologie de cet "arriviste" de Kopernik, comme dit Luther employant ici le mot juste*, a dégradé l'astrologie en astronomie. La difficulté de Hume, comprise par Deleuze, difficulté par rapport à de purs crétins comme l'abbé Kant ou l'abbé Berkeley, c'est que l'apparence de sérieux de Hume lui vient précisément de Bacon et des véritables savants d'Oxford dont il continue d'imiter le style.

    David Hume c'est Narcisse photographié au moment où sa figure entre en contact avec le miroir argenté, juste avant d'être englouti.

     *L'arrivisme de Kopernik, et plus encore celui de Rhéticus, Galilée ou Newton ensuite, outre le fait que l'algèbre est à la portée du premier crétin venu, est très certainement comme Luther l'a vu une des "clefs" du triomphe du "copernicianisme" sur la science véritable.

    La rencontre de l'algèbre et de l'arrivisme, en quelque sorte, bien avant l'invention de la Bourse de Francfort, de Londres ou de Paris. Hume est lui-même un arriviste. De là vient qu'aujourd'hui un curé laïc comme Claude Allègre est obligé dans ses prêches de laver l'arrivisme du soupçon de fraude scientifique qui pèse légitimement sur tout énergumène qui s'improvise savant. Il n'est pas inutile d'ajouter que, lorsque la débilité algébrique rencontre la théologie, comme c'est le cas chez Blaise Pascal, on frise la catastrophe humanitaire.

     

  • L'essence de la laïcité

    La théologie catholique dans le régime laïc est tombée "plus bas que la morale", au niveau "génital" ; la doctrine du mariage chrétien de droit divin est la meilleure illustration de ce naufrage intellectuel.

    Quand la guerre d'agression n'est pas carrément justifiée par des journalistes du "Figaro", improvisés théologiens, journalistes complices du système corrupteur capitaliste, on a droit "en chaire" à de vagues discours tiers-mondistes de la part du clergé.

    Le pape Benoît XVI prétend revenir à la raison et sa théologie matrimoniale antédiluvienne est la plus sentimentale qui soit. Il est vrai que les Boches ne font pas vraiment la différence entre la raison et les sentiments. Leur faire comprendre que le romantisme découle du cartésianisme relève même carrément de la gageure.

    La tactique des curés consiste à opposer hypocritement le mariage bourgeois, disons d'"ancien régime", mariage fondé sur l'intérêt dont l'illustrateur Forain fit ressortir les fondements, au mariage démocrate-chrétien "moderne", fondé sur l'amour. Vaste blague. Un tel mensonge historique a pu s'imposer comme une vérité dans l'Eglise, ça mérite d'être souligné, en raison notamment de sa "féminisation" au cours du XIXe siècle. D'une certaine façon, les hommes qui avaient déserté l'Eglise sous l'Empire, n'y sont jamais réellement retourné, sauf dans certaines régions agricoles de l'Ouest de la France. L'institution maritale, conçue au Moyen âge pour protéger les femmes de certains abus de pouvoir, a été "conservée" jalousement par ces femmes.

    Mais l'évolution du mariage dit "de raison" au mariage sentimental actuel n'a aucun fondement théologique véritable. Il est même beaucoup plus contestable théologiquement que l'organisation monachiste ou sacerdotale de l'Eglise, contestées assez fortement à la fin du Moyen âge et au cours de la Renaissance, et par des savants et des théologiens un peu moins crétins que ceux du "Figaro" - quiconque possède une carte de bibliothèque municipale peut vérifier l'indigence intellectuelle de gugusses comme Sébastien Lapaque, Fabrice Hadjadj, imbécile promoteur du cinéma, Patrice de Plunkett, etc., comparés au plus petit humaniste de la Renaissance.

    Qu'on soit pour ou contre, l'organisation sacerdotale ancienne était évidemment moins hypocrite que cette organisation matrimoniale que l'Eglise tente d'imposer depuis que les séminaires sont vides.

    Le véritable mobile de l'évolution du mariage dit "de raison" au mariage sentimental actuel, badigeonné de christianisme ou pas, est bien sûr économique et non théologique. Ce sont les conditions économiques du contrat de mariage ancien, pacte entre familles, qui ont disparu avec la généralisation du salariat, non la théologie ou les sentiments qui se seraient "raffinés".

    Pour purger complètement l'hypocrisie, on voit bien d'ailleurs que les mariages entre un salarié cadre supérieur et un ou une caissière de supermarché, par exemple, même dans le contexte prédendûment "sentimental" sont assez rares.

    Sur le plan juridique, les promoteurs du divorce et du PACS sont dans le vrai ; incontestablement leurs nouveaux contrats sont accordés à l'évolution économique capitaliste et totalitaire de la société.

    Il n'y a pas d'exemple dans l'histoire qu'un contrat social précède une évolution économique ou morale, même si c'est l'essence du droit laïc totalitaire, ainsi que Marx l'a démontré, de tendre à le faire croire.

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  • Précipitation ?

    Outre mon "Journal de Guerre", je me suis attelé à un petit traité sur "les fins dernières". Il ne s'agissait pour moi au début que d'écrire sur les conceptions artistiques comparées de G.W.F. Hegel, docteur du "national-socialisme", et de ses adversaires Marx et Engels, docteurs du "communisme".

    On lie généralement Hegel plutôt à des despotes comme Napoléon ou Bismarck, étant donné qu'il est leur contemporain et parce que l'hypocrisie capitaliste "bobo" est répandue dans l'université, mais il y a dans le nazisme quelque chose qui "colle" encore mieux avec l'aporie de Hegel, l'idée de "roue", de mouvement cyclique du temps. A quoi il faut ajouter le caractère ésotérique, à la limite du grotesque, présent dans le nazisme comme chez Hegel (Il faut rappeler bien sûr qu'avant de reposer sur une quelconque "philosophie", Hitler est un chef d'Etat capitaliste qui a sorti l'Allemagne de la crise par une politique de type "keynésien".)

    Un idéologue germanique, je ne sais plus si c'est Koestler ou Freud, a avoué que Shakespeare lui donnait envie de vomir. C'est une remarque physique très intéressante parce que, de fait, il y a tout à l'inverse dans le national-socialisme de Hegel pour faire vomir Shakespeare.

    Marx et Engels ont donné des pages de critique littéraire d'une lucidité étonnante où, bien que Marx et Engels fussent plutôt francophiles, le primat de l'Angleterre est reconnu ; et l'espèce de suborneur de l'art Chateaubriand dénoncé, entre autres traits remarquables. Mais Marx est décédé avant d'avoir pu donner l'essai qu'il voulait sur Balzac, où la jointure entre le communisme et le catholicisme (Balzac est presque le seul catholique de son temps à n'être pas janséniste/libéral) serait sans doute apparue plus nette. A vrai dire l'itinéraire intellectuel de Marx est proprement incroyable puisque, instruit dans un milieu comparable à celui du pape allemand actuel, subissant les mêmes influences que Joseph Ratzinger, il a su les combattre plus efficacement que celui-ci pour, au sortir de cette jungle philosophique peuplée de monstres tel Feuerbach, regagner la science chrétienne la plus moderne, Duns Scot et Roger Bacon pour le Moyen Age, ou "le dernier des Renaissants" François Bacon, plus mystérieux encore pour l'Université laïque, chargée avant tout de divertir les jeunes français, que Karl Marx.

    Il serait trop long de le détailler ici, mais la question du progrès de l'art dans l'Histoire, au plan national-socialiste comme au point de vue communiste, débouche directement sur la question de la lumière et de ses multiples "représentations" au cours de l'Histoire connue, c'est-à-dire environ depuis les travaux de Pythagore et de sa secte démoniaque - j'entends "démoniaque" ici au sens "neutre", c'est-à-dire au sens d'Homère et non du Nouveau Testament, où les démons sont reconnus et combattus en tant que tels. Dans la théologie catholique, ne pas croire à Satan revient à ne pas croire dans les Evangiles : il va de soi que cela ne s'applique pas à Pythagore ou à Thalès. De Pythagore jusqu'à A. Einstein, même si les sophismes de ce dernier sont beaucoup trop grossiers, par rapport à ses équivalents grecs ou romains, pour qu'on s'y attarde. L'observation par Simone Weil de l'absurdité complète des travaux de Max Planck vaut plus encore pour Einstein et Poincaré, qui ne sont que des "sous-Bergson".

    *

    Aussi ai-je élargi mon étude à une comparaison non seulement des deux moteurs du progrès artistique, mais carrément des deux "eschatologies laïques" de Hegel et Marx ; jusqu'à la comparaison qui s'impose de cette comparaison avec l'apocalypse de saint Jean, objet si ce n'est principal de l'eschatologie chrétienne, du moins une part essentielle.

    Il paraît évident en effet que les trois faits suivants ont la même cause :

    - l'absence de pensée historique proprement "catholique" ;

    - le mépris des théologiens catholiques contemporains pour l'apocalypse, dont l'étude est reléguée en-deçà de basses questions de moeurs, voire de questions purement juridiques comme celles du mariage ou encore la question de la "doctrine sociale" de l'Eglise, thème renfermant plus d'hypocrisie et de lâcheté que les théologies de saint Augustin et saint Bernard de Clairvaux réunies, sans compter les pirouettes de Jean Guitton, toupie pascalienne, tant l'impérialisme occidental a fait dégorger de sueur et de sang les non-esclaves du tiers-monde au cours du dernier siècle ; tant la passivité de l'Eglise face au crime de l'avortement chimique en série choque, jusqu'aux instigateurs de ce crime même parfois (Cf. les 'Mémoires' de l'académicienne Simone Veil) ; si bien qu'on n'est pas étonné que Dante Alighieri croise autant d'ecclésiastiques dans son 'Enfer' ;

    - le frein mis par l'Eglise à l'exégèse "bloyenne" qui consiste non pas à superposer le Nouveau et l'Ancien Testament, erreur qu'Augustin ne commet même pas, mais à les confronter, en quelque sorte de façon "dialectique", pour reprendre le terme grec classique.

    Le mot de Bernanos selon lequel "Hitler a déshonoré l'antisémitisme" n'explique pas tout en l'occurrence, ni même le soucis de certains prélats de plaire aux médiats et de se fondre autant que possible dans le décors des plateaux de télé, le primat des Gaules Barbarin étant sans doute, encore une fois, le plus bel exemple de lopette démocrate-chrétienne qu'il m'ait été donné de voir de ma vie, pourtant riche en rencontres de cette sorte.

    Vu que l'Histoire est sujette à des précipitations, et tous les efforts de Marx et de Hegel tendent d'ailleurs à deviner quel peut bien être le moteur de ces précipitations, vu que "Nous ne connaissons ni le jour ni l'heure", il me paraît opportun de jeter d'ores et déjà ici quelques jalons.

    - Des deux eschatologies laïques en présence, qui n'ont été enrichies substantiellement ni l'une ni l'autre au XXe siècle, sauf l'eschatologie marxiste par les observations de Simone Weil dans le domaine des mathématiques dites "dures", de l'eau de boudin en réalité, celle de G.W.F. Hegel apparaît comme sacrifiant le plus à l'ésotérisme.

    (Tout l'effort des "philosophes marxistes" après Marx, disons sous l'influence du stalinisme pour simplifier, a consisté à réduire Marx à Hegel, à lui faire parcourir tout le chemin qu'il avait parcouru dans le sens inverse, comme Pénélope détricote son ouvrage pour gagner du temps - ou à le réduire à n'importe quoi, comme Derrida. Côté Hegel, ses ramifications ne valent pas mieux, et l'"existentialisme" n'est qu'une longue dissertation de philosophie ennuyeuse, qui ennuie Sartre lui-même au point qu'il préfère "Bibi et Fricotin" ou "Jules Verne", des extrapolations quasi-algébriques justement, dérivées de spéculations de Hegel, elles-mêmes dérivées de la morale épicurienne/stoïcienne, et qu'on retrouve aussi chez saint Augustin ou certains scholastiques ineptes. J'ai cité Derrida comme exemple de délire marxiste ; pour Hegel on peut citer Heidegger, ultime crétin nazi, "ultime" dans le sens où Hitler lui-même n'est pas si con ; Heidegger dont on peut se demander s'il fait la différence entre la philosophie d'Aristote et celle d'Epicure. Quant à Nitche, cas à part, parodiant M. Rubel, l'exégète de Marx dans l'édition de la Pléiade, on peut dire qu'il incarne à peu près ce que Marx serait devenu si Marx avait été une femelle sentimentale comme Nitche et non un humaniste sérieux.)

    - La "phénoménologie de l'esprit" : voilà l'expression de Hegel qui résume le mieux le caractère démoniaque de la pensée de Hegel, où transparaît le mieux que la pensée de Hegel n'est pas une science vivante, mais bel et bien un 'produit', une poésie, un hymne nostalgique, une philosophie morte, tout ce qu'on veut dans le genre médaille d'or aux jeux pythiques.

    Il n'y a pas d'organe neuf chez Hegel, mais un mélange bien rangé d'empirisme, de théologie et de morale archaïques.
    Pour faire le lien avec l'apocalypse, la Bête de la Mer passe précisément par le "phénomène" pour sidérer ses victimes.
    Neptune, les sirènes, Charybde et Scylla... sont autant de démons surgis de la mer en travers du chemin du retour vers Ithaque. La théodicée de Hegel s'achève par la mort d'Ulysse devant les remparts de Troie. Comment Hegel fait-il pour concilier la très grande génitalité et la très grande spiritualité ? Il n'y parvient pas, pas plus que Darwin ou un prêcheur chrétien du mariage de droit divin.

    Comme "phénomène" on peut citer à titre d'exemple l'électro-magnétisme, en raison de sa connotation satanique (appliqué à de la limaille de fer l'aimant dessine un diable), mais aussi parce que ce phénomène joue un rôle non négligeable dans les spéculations débiles d'Isaac Newton, que William Blake ou Robert Fludd avaient bien percé à jour, en plus d'une théologie anglicano-loufoque, au moins aussi loufoque que celle de Kepler. Dieu sait que la science protestante, même si Luther a toujours récusé l'idéologie héliocentrique (Luther est plus catholique que Benoît XVI !), Dieu sait que cette science-là a pu fournir de nombreux modèles à Shakespeare pour les personnages des traîtres Rosencrantz et Guildenstern.

    Au phénomène s'oppose l'épiphanie. Il a manqué à Marx, Engels et Simone Weil de pouvoir atteindre jusqu'à l'astrologie, comme Shakespeare, même si Marx sait que bien des conflits ne peuvent se résoudre qu'au plan astronomique.

    Il n'y a que deux camps, il n'y en a pas trois. Et les tergiversations de Benoît XVI le rendent extrêmement suspect ; ou bien c'est un béotien, ce qui revient exactement au même. "La laïcité est une bonne chose, je crois", a dit le dernier pape ; il ne croit pas, il doute. Son doute est sa foi.

    *

     


    - Question d'art "populaire", le progrès selon Hegel se fait vers la musique. Pour un marxiste, la musique est militaire et mondaine ou tribale. Les sorciers laïcs croient deviner de la musique partout, jusque entre les hautes sphères, qu'ils s'imaginent sifflantes, comme le python, par friction. La "phénoménologie" peut aussi être comprise comme une "fascination par la musique". Dans la théodicée de Hegel, Ulysse ne se bouche pas les oreilles avec de la cire.

     

    *


    "Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de la vie, et afin d'entrer dans la ville par les portes ! Dehors les chiens, les magiciens, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime le mensonge et s'y adonne !" Ap. XXII, 14-16

    Comparant ensuite avec l'apocalypse de saint Jean, j'observe brièvement :

    - que Satan se manifeste dans la Vie de Jésus de deux façons différentes, il paraît lui-même d'abord, à l'instar de la Bête de la Mer dans l'Apocalypse, avant d'influencer les Pharisiens et Pilate, les prêtres et le gouvernement, et d'agir indirectement, comme la Bête de la Terre.

    L'exégèse officielle actuelle de l'apocalypse, très contestable (notamment l'ouvrage "officiel" du franciscain yanki Stephen Doyle) est marquée par l'augustinisme ; y compris un exégète moins "bénin", pour rester poli, et plus ancien comme Césaire d'Arles.

    J'y reviendrai, mais disons-le brièvement, la source de Hegel est dans Augustin, Bernard de Clairvaux, comme l'a mis en lumière le médiéviste Etienne Gilson. On peut le dire autrement : Hegel et Augustin tirent leur savoir, comme les Romains, des savants grecs les plus désuets.

    Karl Marx de son côté reconnaît que le matérialisme anglais qui est le sien, même si c'est un peu flou dans sa tête, qu'il ne différencie pas comme il faut F. Bacon de D. Hume, découle de la science scolastique de Duns Scot.

    A ceux qui ne comprennent pas comment un philosophe, Marx, à qui on a collé une étiquette d'athée, vocable lui-même soumis à de très nombreuses variations au cours de l'Histoire (ou Blaise Pascal est "athée" selon moi, ou c'est un blasphémateur), peut rejoindre la théologie catholique il faut expliquer trois choses :

    - Le tour "prométhéen" de Marx, sa rébellion contre le pouvoir civil et religieux qu'il assimile à bon droit, puisqu'en France même, Napoléon III, pour des raisons électorales d'abord, jugea bon de recouvrir son régime d'un vernis chrétien, l'a préservé d'une théologie chrétienne complètement "sécularisée".

    - Le sérieux scientifique de Marx et son goût de la vérité lui ont évité de devenir une sorte de fou furieux à la fois rébarbatif et satanique comme Nitche, qui fabrique de toutes pièces l'histoire de la Grèce et celle de Rome, forge cette notion misérable de "civilisation gréco-romaine", au lieu de se concentrer sur l'essentiel comme Marx, à savoir précisément ce qui oppose les Grecs aux Romains.

    - La troisième est ce que j'appelle "le mystère François Bacon", plus mystérieux encore que la décadence de la science grecque après le sommet que représente Aristote. La bonne dialectique de l'Histoire est englobée pour Marx dans le secret de la "chute" des Grecs. Mais le mystère de la "chute" de l'Angleterre, front pensant de l'Europe, après François Bacon alias Shakespeare, est encore plus mystérieux puisque Marx et Engels ne l'ont pas discerné aussi clairement que le problème grec. Et pas plus l'historien plus ou moins marxiste François Furet.

    *


    La difficulté de distinguer le diable du Paraclet comme le souligne la théologie de Léon Bloy, méprisé et qualifié de "millénariste" par des clercs "mondains", faces de carême comme Pascal, la difficulté vient du tour de Satan qui consiste à porter le masque séduisant de "Lucifer".
    Il ne paraît donc pas imprudent d'aiguiser son arme et de se méfier des tentures, voiles d'hypocrisie derrière lesquels s'abritent les pharisiens, quitte à, s'il le faut, porter comme Hamlet l'estocade.

     

  • Espèce de gaulliste !

    Un lecteur s'est offusqué de ce que je traite Jean Galtier-Boissière de "gaulliste" ; on est bien obligé à la lecture de son Journal de faire le constat qu'il le fut. Evidemment, en 1944, Galtier-Boissière, fondateur du "Crapouillot", célèbre journal sorti des décombres de la guerre de 1914 et contempteur des "200 familles" et de leur politique, ne pouvait pas savoir que de Gaulle allait s'avérer leur homme-lige.

    Quelques extraits encore du Journal de Galtier-Boissière, dont le ton tranche singulièrement avec le conformisme actuel :

    "8 septembre 1944 - L'épuration chez les comédiens.

    Il est évident que la plupart de nos vedettes se sont plus ou moins 'mouillées' : Sacha Guitry arborait au bar du 'Maxim's' le seul chapeau mou dans une rangée de casquettes plates ; Fresnay et Préjean ont tourné pour la 'Continental' ; Raimu se vantait d'être l'ami de Laval ; Chevalier chantait à 'Radio-Paris' ; Fernandel aurait dîné au 'Cercle européen'...

    Mais dans les campagnes qui s'amorcent, on sent un peu trop la jalousie des petits emplois vis-à-vis des premiers rôles qu'ils voudraient évincer à la faveur de l'épuration.

    - Pourquoi ne jouerais-je point Tartuffe, se dit un deuxième valet du répertoire, moi qui ai fait le coup de feu rue de Rivoli ?

    La nouvelle presse, béatement conformiste, est d'une platitude que n'excuse plus l'improvisation des premiers jours. Tous les journaux sautent de joie à l'idée d'être libres, libres... mais libres de quoi ?

    Nous nous apercevons, non sans mélancolie, que le principal mérite de certaines feuilles, c'était d'être clandestines. Un authentique héros du maquis peut très bien ne pas savoir brocher une chronique ou parler au micro. Mais c'est très délicat de le lui faire comprendre.

    La mort de Jean Prévost dans le maquis du Vercors est malheureusement confirmée. C'était un garçon très sûr, ancien normalien et agrégé, remarquablement intelligent et courageux.

    19 septembre - Revu Z... officier du service secret qui assurait la liaison Londres-Paris. Cet industriel israélite est devenu léniniste ; il déclare que la classe bourgeoise qui a failli à sa mission doit disparaître et réclame un premier abattage de deux cent mille têtes.

    - En somme, lui dis-je, tu es maintenant pour les pogroms d'aryens ?

    Nous faisons un tour d'horizon :

    - Que penses-tu du Général ?

    - Il est stratosphérique.

    22 septembre - Des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur ont visité hier le camp de Drancy 'en vue de son agrandissement'. Le nombre des incarcérés de la région parisienne dépasserait actuellement dix mille.

    30 septembre - Lefèbvre me raconte la fin tragique de son ami Andrès, as de la Résistance, qui s'était évadé d'un train de déportés et n'avait jamais été repris.

    Après la Libération, la Police le prévient qu'elle a retrouvé au fond d'une cave de la Gestapo, avenue Foch, des caisses volées dans son appartement. Andrès va identifier son bien et le lendemain revient avec un camion. Il descend à la cave, mais à peine a-t-il déplacé une première caisse qu'une bombe fait explosion et le tue net.

    Trois escarpes du gang Bony-Lafont reconnaissent qu'à Saint-Mandé ils ont torturé une vieille dame et son infirmière pour les rançonner. Après les avoir violées et assassinées, ils ont fait cuire les cadavres dans une marmite et les ont passés à la machine à hacher.

    La maîtresse d'un des bandits déclare qu'elle ignorait qu'on dût aussi tuer la vieille dame :

    - 'On m'avait dit qu'elle serait simplement déportée !'"

     

  • Fillon et les Juifs

    - Le curé de Levallois-Perret, auteur du petit laïus pour les obsèques de la jeune touriste française assassinée en Egypte sera-t-il cloué au pilori pour avoir tenté d'importer en France le conflit Ben Laden-Obama en fustigeant le terrorisme arabe ?

    - Au comptoir d'un troquet, je suis pris à partie par une (jolie) négresse outrée que j'ai pu dire à mon pote que Ben Laden m'est beaucoup plus sympathique qu'Obama... elle ne me laisse pas finir ma phrase : Obama ou tout connard sorti d'Harvard en général qui prête serment sur la Bible pour mieux dézinguer des innocents ensuite sans scrupules.

    Je manque même de peu de me prendre une torgnole et de me faire traiter de raciste. Un peu calmée par un compliment ou deux que je fais sur sa beauté, elle m'explique qu'aux Etats-Unis, au moins, on n'empêche pas les Noirs d'entrer en boîte de nuit, comme en France. Que Ben Laden et Dieudonné font tout pour rendre l'intégration des gens de couleur dans la société française plus difficile. Qu'est-ce que je peux répondre à ça ? Surtout dans un bar où on diffuse de la musique cadencée afin d'éviter tout dialogue véritable entre les gens ? Ma proposition de l'embrasser sur la bouche pour nous réconcilier, même si elle n'y consent pas, ramène un peu de sérénité.

    - Pour faire oublier son incompétence, Fillon fustige les antisémites qui, en France, blablabla... Si les bobos ont une religion, c'est bien l'antiracisme. Pour un capitaliste, la véritable preuve de sa prédestination, c'est l'épaisseur de son compte en banque ; si ça peut conforter celui-ci, il est disposé à consentir à la race noire, jaune, rouge ou sémite, tous les mérites possibles et imaginables. Quand je vois la gueule de Fillon, et quand j'entends ses discours, je regrette de ne pas avoir commencé de dégueuler sur les curés démocrates-chrétiens irresponsables dix ans plus tôt.

  • Ma conversion

    L'art joue le premier rôle dans ma conversion au communisme. Notamment cette démonstration d'Engels que le "génie artistique" est une utopie, et que c'est vouloir faire de chaque homme un artiste qui est humain et raisonnable. Démonstration d'Engels dont le plus petit artiste, à condition qu'il soit humain et non déjà démoniaque, éprouve la vérité. Je ne peux m'empêcher de faire part à un élève des Beaux-Arts de ce trait d'Engels, et il me répond immédiatement :

    "- Bien sûr, c'est évident. Ton type a raison."

    Le "système Picasso" a sa limite dans Picasso lui-même, dans l'idolâtrie que ses adorateurs lui vouent, fétichisme qui finit, après qu'il en a engrangé les avantages, par dégoûter le "Maître", qui ne maîtrise plus rien. Ce qu'un artiste désire plus que tout, c'est l'amour, non sa parodie conventionnelle, le fanatisme. Bien sûr je ne peux pas éviter la comparaison avec W.A. Mozart, espèce de petit crétin possédé par le génie de la musique.

    S'il faut citer un équivalent de Hegel et de sa phénoménologie démoniaque en peinture, le nom de Manet s'impose, qui donne bien l'illusion du progrès. En algèbre, les exemples fourmillent ; vu que les sophismes d'Einstein sont trop grossiers, disons plutôt Poincaré ou tous les géomètres-experts contemporains de Hegel, persuadés, ces crétins, de surpasser Euclide.

  • L'Economie pour les Nuls

    "Il suffit de remarquer que les crises sont chaque fois préparées justement par une période de hausse générale des salaires, où la classe ouvrière obtient effectivement une plus grande part de la fraction du produit annuel destiné à la consommation." Karl Marx

    Les médias capitalistes tentent tant bien que mal de dissimuler deux faits à l'opinion publique :

    - Le premier, c'est que la crise actuelle correspond bien au schéma économique auquel Karl Marx consacra vingt années d'études. Il s'agit bien en effet d'une crise due à l'excès de crédit et de Capital, et non au manque de Capital ; la surproduction de biens de consommation n'est que le corollaire de l'excès de Capital.

    Autrement dit les gaspillages dantesques dont nous sommes les témoins, derrière lesquels se dissimulent des vies de labeur harassantes, à quelques milliers de kilomètres de nous, ne sont pas dûs à l'incompétence des banquiers, mais à l'impossibilité de faire fructifier normalement l'excès de Capital accumulé par les grands banques nationales. Nulle philantropie bien entendu dans les prêts consentis à des foyers insolvables aux Etats-Unis, mais une conséquence de ce "débord" de crédit.

    - La "morale" de Jérôme Kerviel ou de Daniel Bouton, des escrocs de toutes sortes, n'est pas en cause non plus ; c'est surtout au plan mental que ce genre d'énergumènes est déficitaire. Le problème général est un problème de responsabilité, du banquier à la caissière de supermarché en passant par l'officier français volontaire pour une mission en Afghanistan, le tortionnaire d'un camp de  prisonniers en Pologne ou ailleurs. Le totalitarisme est au contraire "hypermoral" et le léviathan une grosse baleine qui dévore ses enfants.

    C'est l'excès de conventions dans tous les domaines qui mène à l'irresponsabilité. Ainsi, dans le domaine du langage, le soucis excessif des conventions, orthographiques ou grammaticales, reflète cet esprit femelle et les effets du "discours de la méthode" sur la virilité, le "fétichisme" du langage, très net chez des auteurs comme A. France ou son pasticheur M. Proust. Contre ce fétichisme en grande partie, Louis-Ferdinand Céline a bâti la seule oeuvre littéraire vraiment vivante du XXe siècle. La préoccupation du style chez Céline n'est que "résiduelle" et ce qui le mobilise est bien l'expression d'une vérité occultée au premier chef.

    Auparavant Alphonse Allais, auteur populaire lui aussi, dans le canard que lisait le paternel de Céline, faisait ressortir par ses pastiches cette sclérose de la langue française. Allais est mi-figue mi-raisin. La marque du totalitarisme en littérature consiste dans la "parodie involontaire" qui est le niveau de la littérature actuellement. 

    De la même phalange, Léon Bloy est, lui, un auteur presque entièrement dépourvu de style, mais qui a survécu comme Marx exclusivement par la force de son message eschatologique.