Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mon Journal de guerre - Page 45

  • Sermon sur la chute

    de France.

    C'est sans doute un sentiment de gratitude qui incite les jeunes gens de dix-sept ans à se porter au secours de la France. Indifférents à cette cause, d'autres jeunes gens ont peut-être moins de raisons de louer la providence qui les a faits Français. Les sentiments sont toujours liés au besoin. Le patriotisme est la plus stupide manière inventée par les élites de satisfaire le besoin spirituel des enfants.

    Pourtant une civilisation qui ne fait que promettre l'enrichissement ne vaut pas qu'on la serve. Ce ne sont pas les promesses d'enrichissement non tenues qui doivent dégoûter, mais la richesse elle-même qui ne procure aucune force, creusant le besoin au lieu de le combler.

    Le bourgeois s'accorde le droit de refuser son héritage quand il est fait de dettes. Mais il ne permet pas à ses enfants d'en faire autant concernant la culture qu'il leur lègue.

    Les gosses de dix-sept ans prêtent la même vertu à la civilisation qu'ils prêtent à leurs mamans, quel que soit son âge. Le patriotisme est une doctrine de mère de famille.

    - La chute est assurée, c'est entendu, mais pour quand ?

    - Apprendre à ne pas chuter soi-même est la seule chose qui compte depuis l'origine jusqu'à la fin des temps.

  • Roméo+Juliette

    On voit encore la prescience de Shakespeare des temps barbares dans les manifestations hystériques autour du mariage gay, au coeur de Paris.

    Les cris de haine ignobles, de part et d'autre, SOUS COUVERT D'HUMANISME, voilà qui nous rappelle sans aucun doute la haine entre les Capulet et les Montaigus. Car le barbare qui se saigne devant l'autel de Notre-Dame comme un animal de sacrifice, le fait "au nom de principes élevés". Ceux que les chrétiens qualifient de fornication, attentats contre l'Esprit, et à travers lesquels se manifeste l'Antichrist.

    Je reprends cette manière d'écrire Roméo+Juliette, car elle transcrit bien la façon dont Shakespeare élucide dans ses pièces la façon dont l'Antéchrist investit l'Eglise chrétienne : c'est-à-dire par la substitution du droit naturel à la parole de dieu, qui est son esprit selon l'Apôtre Paul, fiable au milieu des serpents romains. En effet, de la même façon les sectateurs de Satan attribuent aux spéculations et au calcul algébrique une valeur métaphysique improbable, usant de cette métaphysique afin de suborner le peuple au plan de l'élite.

    L'aliénation mentale de Roméo et Juliette est typique du sacrifice de ses enfants par la bourgeoisie occidentale sur le bûcher des vanités. Les pogroms de lycéens américains entre eux ont exactement la même cause.

    Shakespeare illustre ici la manière particulière de l'Occident de violenter et d'assassiner en invoquant le bienfait de l'humanité ; le soin particulier apporté par les élites occidentales à la dissimulation de la prédation et du pillage des richesses d'autrui. Bien sûr Shakespeare est authentiquement inspiré par les saintes écritures qui ont annoncé cet excès de maléfice de la part des élites, entraînant dans leur chute des populations innombrables.

    La description des élites dans l'apocalypse est fidèle à la réalité, et on ne doit pas s'étonner que la simple évocation de la vision de Jean fasse trembler la plupart d'entre eux. On pourrait écrire un ouvrage entier consacré aux différentes manières dont les universités européennes ont tenté depuis le moyen-âge d'enterrer l'apocalypse.

    Les clercs absurdes et démoniaques qui vont entraîner l'imbécile Roméo à sa perte, sont apparemment animés de la meilleure intention de sceller la paix entre les Capulet et les Montaigu. Si le lecteur ne comprend pas pourquoi Shakespeare décèle la malignité d'une telle intention, apparemment utile et sainte, c'est qu'il n'a aucune notion de l'histoire et des centaines de millions de vies sacrifiées au nom d'une espérance aussi folle, et qui a engendré un sentimentalisme politique d'une barbarie sans précédent, puisque la violence physique ordinaire de l'existence, se trouve doublée d'une violence psychologique, qui contraint l'homme moderne à ramper ou se réfugier dans la musique et les rêves.

    Shakespeare transperce de son épée tous les soi-disant hommes d'élite chrétiens ou juifs qui ont prêté, prêtent ou prêteront leur concours à une entreprise aussi antichrétienne, conçue par Satan pour inspirer aux hommes la haine de Jésus-Christ.

    Petits crétins qui vous identifiez à Roméo+Juliette, Roméo+Roméo ou Juliette+Juliette, et croyez par la sanctification de vos désirs échapper au plan général sinistre, comprenez que ce spiritueux-là est du même tonneau que les drogues médiocres que vos parents ne vous ont pas appris à mépriser - afin que vous leur FOUTIEZ LA PAIX.

     

  • Lotophages

    L'existence est aussi emmerdante qu'un problème de mathématiques ou une partie d'échecs, quand on la prend dans le sens normal de la vie. Qu'est-ce la démocratie serait ennuyeuse, si elle était possible. Mais les hommes les plus courageux et les plus entreprenants, seuls capables d'agir et non de passer leur temps à calculer et recalculer leur espérance de vie, ceux-là aiment encore mieux jouer et tricher plutôt que d'appliquer les règles.

    La démocratie appliquée me fait penser au pays des Lotophages où Ulysse s'enlise quelque temps avec ses compagnons, avant de s'extirper de cette torpeur trop humaine.

    C'est une riche idée de la part de Dürer d'avoir placé dans sa "Mélancolie" les instruments de la technocratie aux pieds de Lucifer. Il avait prévu la littérature de Proust ou Houellebecq, tous ces bouquins qu'on donne à lire dans les sanatoriums pour ne pas brusquer les malades, qui risqueraient l'apoplexie si on leur donnait à lire du Shakespeare ou du Molière.

  • L'imposteur Taguieff

    Autant le dire tout de suite, les soi-disant juifs convertis aux valeurs républicaines peuvent être tenus pour des renégats qui insultent les prophètes juifs. Pourquoi ? Parce qu'un juif solidaire de tel ou tel ordre moral, nécessairement relatif, s'assied sur la loi universelle de Moïse, étrangère au droit naturel.

    L'élection ancienne du peuple juif n'est assortie d'aucun droit, mais seulement de devoir vis-à-vis de dieu. Le prophète Job en fait le constat douloureux : le dieu des juifs n'est pas un dieu providentiel, comme celui des païens ou l'Etat.

    Le culte juridique des Egyptiens réduit d'ailleurs dieu à un principe - la puissance. Nitche n'est pas antisémite pour rien - il l'est à cause de sa volonté de puissance, qui n'est pas celle des juifs, des chrétiens ou des anarchistes, qu'il conspue noir sur blanc, les inculpant du vice social, selon la vieille méthode des élites païennes qui consiste à chercher des boucs émissaires pour masquer leur propre irresponsabilité. Les seuls chrétiens, juifs ou anarchistes qui répandent le désordre sont ceux qui se mêlent de réformer la société, en dépit des écritures saintes qui les dissuadent de s'attacher au monde.

    Le racisme est donc une doctrine mystique républicaine, exactement comme le nationalisme : ces doctrines visent essentiellement à justifier la conquête ou à conforter la propriété. Bien sûr l'esclavage ne repose pas d'abord sur le racisme, mais sur le droit de propriété.

    Pas plus l'élection des chrétiens, c'est-à-dire le terme définitif de l'histoire, ne procure aux chrétiens un quelconque droit sur l'au-delà, c'est-à-dire le plus inconsistant des terrains d'où les institution païennes romaines ou égyptiennes tiraient leur légitimité politique.

    L'apôtre Paul condamne le plus sévèrement les chrétiens qui voudraient tirer un quelconque droit moral ou politique de la révélation et de la résurrection de Jésus-Christ. Les inventeurs des nations chrétiennes devront affronter la colère des apôtres. L'Eglise est parfaitement pure de calculs juridiques.

    Dans l'antisémitisme chrétien, on décèle encore la racine juridique.

    Pire, les juifs convertis aux valeurs républicaines prêtent le flanc à l'accusation lancée parfois aux juifs d'avoir inventé le racisme et de le justifier par leur élection. Or le sentiment d'élection divine est communément le réflexe des élites, et Moïse n'a pas inventé l'élitisme : il a au contraire battu en brèche le pacte des élites avec Satan, avec l'aide de son dieu. Qui peut oser se dire juif en dehors de la voie tracée par Moïse ? Qu'est-ce que cela signifie, sinon la trahison des prophètes ?

    Bien mieux vaut un juif comme Freud, ou Sartre, qui fait explicitement le choix des valeurs éthiques allemandes contre dieu.

    Il n'est pas difficile de deviner le mobile de la conversion aux valeurs républicaines à partir de l'attitude de Marx, qui n'a pas fait ce choix et vomit le droit et l'état républicains esclavagistes. Le choix des valeurs républicaines est celui de la sécurité sociale.


  • Deux journalistes

    L'esprit français n'a de cesse de décrier le journalisme, nécessaire actuellement pour faire gober la démocratie au monde. Le type du journaliste chrétien est nécessairement le plus corrompu, condamné à donner à l'esprit du monde une coloration chrétienne.

    La journaliste : - Il ne faut pas juger trop sévèrement les Français qui n'opposèrent pas de résistance aux nazis. Tant que nous ne serons pas confrontés à la même situation, nous ne saurons pas comment nous-mêmes réagirions.

    Le journaliste : - Il faut souhaiter que nous ne soyons jamais confrontés à une telle situation !

    La journaliste n'ose pas tirer elle-même la conclusion que la moraline antinazie est une morale de journaliste qui n'a porté aucun fruit. Elle devrait démissionner de son emploi public. Pratiquement, le journalisme moderne est la preuve de la débilité du régime éthique, puisque les journalistes ne cessent de renouveler l'éthique pour la mettre à la page. L'Etat moderne prélève des taxes sur les produits licencieux afin de rétribuer ses fonctionnaires. Avec l'antinazisme et l'antiracisme, on a inventé les péchés les plus virtuels. Le seul fondement de la morale bourgeoise, c'est la propriété.

    Le journaliste semble croire que la guerre est autre chose que la maturation d'un processus politique, et que la bestialité ne produit des effets qu'en temps de guerre. Il a dû apprendre l'histoire dans les journaux. La guerre est la conclusion inévitable de l'irresponsabilité politique.

  • De Drieu à Venner

    Drieu la Rochelle adhéra au fachisme par dégoût du mercantilisme anglo-saxon. C'était sous-estimer l'Angleterre, tête pensante de l'Occident hyperboréen, décrite par Shakespeare comme la pointe avancée du mal.

    Shakespeare n'a pas d'ailleurs prophétisé le fachisme, comme on l'entend dire parfois, mais le complot judéo-chrétien, c'est-à-dire la puissance destructrice d'institutions légitimées par un dieu qui ôte toute légitimité aux institutions humaines - par un Messie qui désacralise la mort, principe sans lequel le culte identitaire égyptien défaille. Le prophète Job l'avait remarqué avant le christ Shakespeare : le dieu des juifs et des chrétiens n'a rien d'un dieu providentiel.

    Les néo-païens qui, comme Nitche, reprochent aux chrétiens d'avoir inventé le masochisme ou la démocratie, c'est-à-dire le sentimentalisme politique le plus dangereux, feraient bien d'apprendre à lire : ils constateraient que le nouveau testament ne comporte aucune justification de la mortification ou de la démocratie. C'est une pure invention de la bourgeoisie libérale. De même, pourquoi accuser les juifs d'être des banquiers, quand Moïse voue aux gémonies les adorateurs du veau d'or ?

    La démocratie n'est que le paradis des masses ouvrières, inventée par la bourgeoisie pour mieux les soumettre.

    Observant les Allemands parvenus jusqu'à Paris, Drieu se rendit à l'évidence qu'ils n'étaient pas moins bourgeois que les autres, avec leur religion de ménagère néo-païenne "Kinder-Kirsche-Küche". L'histoire du néo-paganisme français aurait dû s'arrêter là, avec Drieu, Maurras, Brasillach ou Chardonne, cocus exaltés. Dominique Venner n'a fait que prouver l'éternel retour de la connerie. La nostalgie (monarchisme) ou la politique-fiction (démocratie) sont les meilleurs moyens d'être soumis au monde. L'apocalypse seule permet d'y échapper : du point de vue angélique, le monde n'est qu'une fiction. Ou, comme dit Shakespeare, "l'homme est de la matière dont sont faits les rêves." 

  • Merci Dominique Venner

    Le suicide rituel de l'essayiste néo-païen Dominique Venner au beau milieu de la basilique Notre-Dame de Paris a le mérite de révéler la nature du culte qui sévit en son sein, bien mieux que la prétendue "illumination" de Paul Claudel auprès d'un pilier du même sanctuaire.

    Le Christ et les apôtres ne maudissent pas les païens qui se réclament de la civilisation - en revanche c'est un crime contre l'Esprit de la part des chrétiens qui font la même chose.

    Le geste de D. Venner est sans doute pédérastique ou pour le moins puéril, mais il ne cherche pas à lui donner une coloration catholique ou chrétienne, comme font les chiens qui bâtissent des empires en jurant sur la Bible.

    D. Venner ignore deux choses ; la première, connue des historiens, c'est que l'histoire ne repasse pas les plats. Malgré leurs efforts, l'art et la culture - l'architecture démoniaque des cathédrales gothiques - et tous les autres monstueux léviathans sous le prétexte "judéo-chrétien", tout cela ne peut empêcher la fin du monde et l'Esprit de descendre sur ceux qui veulent être des apôtres.

    D. Venner ignore encore une chose, assez typique des néo-païens, c'est que la culture occidentale est une culture de mort. Tandis qu'il y a un paganisme pour le jeune âge des nations, il y a une culture païenne pour accompagner la civilisation dans son grand âge et son déclin.

    L'Occident est comme la reine sournoise du conte qui interroge son miroir sur sa beauté, et cache ainsi le peu de foi qu'elle a en elle. L'Occident est une putain endurcie dans le péché. Seul un sentimentalisme pédérastique excessif peut conduire à s'attacher à une telle civilisation, aussi médiocre, et qui aura surtout fait les délices de la bourgeoisie. Les Etats-Unis sont immondes parce qu'ils sont entièrement un produit dérivé baroque.

    Au lieu de chercher des boucs émissaires à l'indignité de leur matrice puante : juifs, chrétiens, anarchistes, Karl Marx, etc., les néo-païens feraient bien de la regarder plutôt en face. L'Occident n'a jamais triomphé des autres nations que par la ruse et le calcul : il a placé le dieu argent dans ses temples, ce qui est une preuve supplémentaire de son imbécillité.

    Bref, laissons les vieux barbons néo-païens se suicider pour des chimères démoniaques : c'est de leur âge.

  • Puritains sauvages

    Les musulmans sont des puritains sauvages. Les libertins recherchent la jouissance à présent. La récompense des puritains est dans l'au-delà, c'est-à-dire qu'elle est parfaitement virtuelle, puisque cette récompense est de la même nature que celle des libertins - le plaisir ou le soulagement de l'âme.

    Les puritains se font une idée plus sacrée encore du sexe que les libertins. Le Marquis de Sade est moins dément que la nonne aliénée Thérèse d'Avila ; Sade est parfaitement lucide sur ce qui anime véritablement Thérèse d'Avila.

    Les libertins dominent donc habituellement sur les puritains, comme les parents dominent sur les enfants. Pour que les puritains ne touchent pas au grisbi des libertins, ceux-ci ne doivent pas trop montrer qu'ils en palpent. Les élites les mieux organisées font d'ailleurs généralement le sacrifice d'un ou deux de leurs membres afin de montrer qu'elles sont aussi capables de souffrir pour rien - de partager le destin macabre de la société avec ses esclaves.

    Les mères font généralement ce genre de sacrifice d'un coeur léger. Le droit de vie et de mort sur son enfant est quelque chose qui trouble bien peu de femmes, tant le sexe a tendance à se croire sous la protection de Satan.

    En toute mère, il y a une Médée : précision utile parce que les puritains se prosternent généralement devant ce genre d'idole, ressemblant ainsi à ce connard d'Adam, qui chez les musulmans est d'ailleurs tenu pour un prophète.

    Les puritains sauvages ne craignent pas la mort, quand il n'y voient pas la plus grande jouissance, ce qu'elle est en effet dans l'ordre des valeurs humaines : calme, luxe et volupté, plus désirable que n'importe quelle putain ou n'importe quelle vierge sacrée.

    Les chrétiens regardent cette bouillie de chair, aristocrates débauchés et peuple puritain, avec pitié. C'est l'étang de feu.

    Les petites connes plus ou moins puritaines sous le charme de Don Juan, inspirent à Molière plus de colère que Sganarelle ou Don Juan eux-mêmes. Il faut que Shakespeare soit cruel avec Ophélie, stupide rosier taillé par son papa, pour être charitable avec ses lectrices.   

  • Shakespeare athée

    Le "Shakespeare sauvage" de Voltaire a un sens, puisque Shakespeare est en effet le plus antisocial des tragédiens. Si Shakespeare n'a pas pris une ride, et que chacun de ses aphorismes continue de déchirer le voile social, c'est pour la raison soulignée par le christ Hamlet que la société est déterminée par un principe macabre. Chaque citoyen persuadé du bien-fondé de la société a le front marqué d'une croix par Shakespeare, c'est-à-dire du symbole de la bêtise et de la torture sociale.

    Le "Shakespeare païen" de Claudel est d'un illuminé incapable de reconnaître que l'art de l'architecte Gaudi est le plus démoniaque que l'on puisse faire.

    Le "Shakespeare athée" traduit la volonté d'universitaires ignares de faire de Shakespeare un auteur moderne, c'est-à-dire le plus éloigné de son propos apocalyptique, celui-là même qui soutenait déjà la tragédie antique. Cela ressemble beaucoup au mouvement de propagande débile et scandaleux du clergé catholique qui consista autrefois à "christianiser" les institutions païennes, poursuivant ainsi le mobile le plus éloigné du message évangélique.

    L'université moderne est la fille cachée de l'Eglise catholique romaine : c'est ce qui explique que les tragédies de Shakespeare persistent à demeurer énigmatiques à ses yeux, notamment l'élucidation la plus efficace par Shakespeare de la subversion du christianisme par les institutions ecclésiastiques.

    Même le comique de Shakespeare est incompréhensible pour l'universitaire moderne. Francis Bacon, alias Shakespeare, a en effet conscience de la plus grande rationalité des civilisations antiques, comparées à la civilisation occidentale moderne, dont la bêtise se traduit concrètement par l'impuissance à atteindre l'équilibre politique auquel le monde antique était parvenu. La géométrie de Platon ou Pythagore est un art plus grand que celui des Allemands Descartes ou Einstein, manifestement.

    Le monde moderne, en faisant de la science une divinité, a rabaissé la science au niveau des moyens techniques, dont le monde antique païen savait mieux faire l'économie ; elle l'a rabaissée au niveau de la "culture scientifique", dont la détermination religieuse saute aux yeux. Typique de l'imbécillité scientifique moderne, le pseudo-savant Karl Popper, quand il assigne à la science un but de recherche et non d'élucidation. C'est la plus funeste et la plus totalitaire orientation que l'on peut donner à la science. Elle légitime l'appropriation par les élites de la science et de l'art, tout en posant le principe de l'irresponsabilité des élites. Au procès insane de Nuremberg, ce sont les élites occidentales et la science polytechnique que l'on aurait dû attraire, non pas quelques badernes et fonctionnaires dont ce n'était pas le métier de penser. La bêtise humaine est toujours systématiquement acquittée par la justice humaine.

    Rabelais et Bacon affirment au contraire que la conscience peut venir seulement au savant, et donc la responsabilité, de ce qu'il poursuit un but d'élucidation, et non seulement la recherche de nouveaux moyens. L'usage moderne de la science est celui d'un garde-fou : mais comme celui-ci ne soigne pas la folie, se contentant de lui fournir des dérivatifs, c'est un barrage précaire. Instrumentaliser le peuple à l'aide de la science est pour les élites la garantie que le peuple se retournera un jour contre elles, dès lors que les dérivatifs feront défaut.

    Le comique de Shakespeare s'appuie sur l'absurdité et la pataphysique de la conscience moderne ; le comique de Shakespeare ne vise pas le divertissement, mais au contraire l'avertissement.

  • Guerre et amour

    Si Homère est historien, c'est parce qu'il nous montre que la guerre et l'amour sont pour l'homme sur le même plan ; et que cela est valable en tous temps, en dépit des sermons des sophistes platoniciens visant à démontrer que l'homme est intrinsèquement bon.

    L'historien ne fait pas dans le détail, contrairement au chroniqueur mondain.

    La guerre est un art érotique ; la manière dont chaque civilisation fait la guerre reflète sa façon de faire l'amour. Un dessinateur lucide sur la lâcheté croissante des soldats français au cours des âges, les montrant de plus en plus éloignés par la puissance de feu de leurs adversaires, aurait pu faire le même dessin à propos de l'amour, de plus en plus "virtuel" sous nos latitudes.

    J'ai entendu un jour un pornocrate, c'est-à-dire un type auquel son banquier accorde plus de garanties qu'à un maquereau, parce qu'il donne des signes d'adhésion à la démocratie et aux valeurs actuelles, témoigner du progrès conjoint de la pornographie et de la technologie. On peut en dire de même de la guerre : elle stimule l'esprit terre-à-terre des ingénieurs.

    Un historien occidental doit savoir que dans cette métamorphose des comportements militaires et amoureux, l'Eglise romaine a joué un rôle décisif. S'il l'ignore, c'est un imbécile ou un menteur (Il y a dans l'Université beaucoup de menteurs positifs, qui tronquent et truquent, et la profession d'intellectuel est la moins surveillée. C'est une profession dans laquelle on n'est pas capable de fournir une définition valable de l'intelligence, après trois mille ans de philosophie.)

    S'il n'y a pas de place dans le christianisme pour la culture, pas plus qu'elle ne trouve de fondement chez Homère, c'est parce que la culture est faite pour occulter l'aspect de prédation dans l'amour humain. Il n'y a aucun doute à avoir sur le fait que les soi-disant chrétiens qui suggèrent un plan érotique dans l'art chrétien sont d'authentiques suppôts de Satan. Les "armées chrétiennes" sont justifiées par la "culture chrétienne" : en aucun cas elles ne le sont par les saintes écritures et les apôtres véritables du Messie. Il faut ici se servir du glaive de Jésus, et trancher la gorge des faux prophètes qui prétendent le contraire.

    La culture occidentale paraît anodine, voire anecdotique : elle est en réalité un discours de haine diffus, mais extrêmement puissant, et sa barbarie excède celle du nazisme. C'est une explosion de chair potentielle, et les chrétiens doivent se tenir sur leur garde s'ils ne veulent basculer dans l'étang de feu, c'est-à-dire être happés définitivement par l'enfer où nous sommes.


  • Armagedon

    Quand on combat le diable, mieux vaut ne pas avoir l'Eglise romaine derrière soi, mais la regarder en face, telle qu'elle est, et non telle qu'elle dit qu'elle est.

    Adam, déjà, se fit prendre au piège.

  • Les choristes

    "Nous avons la musique afin de nous protéger de la vérité."

    Le-choeur-des-femmes-et-des-vieillards-qui-prient-en-tremblant-pour-que-Satan-vive-éternellement

  • Le Gay Savoir

    Le sens de l'art occidental dominant est d'être une culture de mort. C'est ce qui explique qu'il soit aussi féminin, comme marqué par le double signe négatif et le masochisme.

    Les expressions de la "culture de vie", qui ont pu surgir ça et là en certaines occasions, souffrent donc d'être à contresens de l'art occidental, et d'ignorer en quelque sorte la base technique et économique de l'art. Tandis que le cinéma, lui, qui est une culture de mort typiquement occidentale, repose sur des bases économiques aussi meubles et fluctuantes que la direction éthique qui est la sienne.

    Tenant de la "culture de vie" paysanne, et par conséquent logiquement phallocrate ou misogyne, F. Nitche est le tenant d'un art vaincu d'avance par l'esthétique nationale-socialiste hégélienne, qui a le don d'épouser les contours de la culture occidentale et de permettre de les justifier par un discours qui possède la rationalité apparente du droit ou des mathématiques modernes.

    On pourrait dire que Hegel est beaucoup plus faux que Nitche, mais que, rendant mieux compte de l'artifice macabre en quoi résulte l'art moderne, l'esthétique nazie hégélienne est d'un usage beaucoup plus répandu et utile. Peu importe que des millions d'heures de cinéma ne disent pas ce qu'un artiste digne de ce nom, disposant du libre-arbitre, dira, sculptera ou peindra en quelques heures, comme le cinéma justifie l'homme moderne et le conforte dans la certitude de sa supériorité, il s'impose comme un art majeur. Il tient dans le domaine esthétique le discours que la démocratie tient sur le plan juridique : un discours qui, bien qu'il ne repose sur aucune réalité historique, a le don de complaire à une majorité d'hommes.

    Mais la rançon de cette culture fascinante est extrêmement lourde, puisque, en échange du confort procuré par quelques syllogismes cinématographiques imbéciles, c'est le caractère résolument macabre de cette culture infâme qui est occulté aux jeunes générations, quand elles ne sont pas délibérément placées sous cette camisole, afin de mieux les soumettre.

    La culture de vie peut paraître une alternative tentante, un espoir, comme il a paru à Nitche qu'elle pourrait empêcher la décadence de l'Occident. Mais ce n'est pas le cas : ce serait aussi stupide que de croire que le corps d'un homme ordinaire peut résister à la vieillesse et à la mort. Il ne le peut pas, à cause de la culture à laquelle il est soumis, y compris quand cette culture est une culture de vie, suscitant une volonté de vie plutôt qu'une volonté macabre. La culture, en somme, n'est rien. Elle ne peut pas être mieux qu'un point de départ. Qui se vante de sa culture scientifique, se vante de son ignorance et ne fait sans doute que répéter les lois qu'il a apprises par coeur, et qui sont aussi relatives et instables que la matière, elle, est stable, et s'impose sur les hommes, aussi "cultivés" soient-ils.

    Le passage de la culture de vie virile à la culture de mort féminine est principalement le fait, en Occident, de l'Eglise catholique romaine et des Eglises chrétiennes constituées après l'éclatement de la première au XVIe siècle. Hors de cette matrice, point d'art moderne abstrait (= musical), tel qu'il s'est développé peu à peu depuis le XVIIe siècle.

    Mais dans cette transition, l'Eglise catholique a joué le rôle le plus passif : son clergé n'a fait que s'adapter aux valeurs du moment. Elle n'a fait en définitive qu'accomplir l'effort qui consiste à dissimuler que les saintes écritures chrétiennes ne justifient aucune culture d'aucune sorte, ni positive ou virile, ni négative ou féminine suivant leur caractéristique au stade de la ruine.

    C'est à connaître que le chrétien met toutes ses forces, non pas à être cultivé - il y a des légumes pour ça.


  • Bûcher des vaniteux

    Si Samuel Johnson (1709-1784) à la suite de Shakespeare énonce que le libéralisme est l'invention de Satan, c'est pour la raison de la confusion du pouvoir et de la liberté dans les doctrines libérales. C'est-à-dire de la présentation de la liberté comme un "droit", quand bien même c'est une dangereuse illusion d'attendre d'une société, quelle qu'elle soit, antique ou moderne, l'émancipation de l'homme du péché. Le chrétien n'attend rien de la société ; l'homme tombé dans le piège libéral en attend tout.

    On peut plus précisément encore de dire que le libéralisme est "la queue de Satan", car c'est cette promesse de liberté qu'il fait constamment mais ne tient jamais, d'où vient l'érosion du pouvoir et de la puissance politiques, par lesquels la souveraineté de Satan sur le monde était la mieux établie.

    Dieu protège les chrétiens qui le reconnaissent comme leur seul maître, jusqu'à la fin des temps, du mouvement convulsionnaire de Satan et ses suppôts, désormais trop vaniteux pour comprendre qu'ils ne sont que des marionnettes.


  • Exit la culture

    La culture, c'est de posséder une vaste bibliothèque, remplie d'ouvrages en latin si possible, comme Montaigne. La science, c'est de savoir faire le tri dans une vaste bibliothèque pour se séparer de tous les ouvrages culturels. D'où le mépris de l'homme de science pour la religion ou la culture.

    La culture accouche, comme Montaigne, d'une souris. Je me demande si la Gironde n'est pas le bas-ventre de la France, tant la veulerie de ses "grands hommes" paraît systématique. Même le vin de Bordeaux me paraît plus macabre que les autres, et destiné à plaire surtout aux femmes et aux curés.

    De tous les suppôts de Satan girondins, Montesquieu est le plus respectable, celui qui feint le moins d'être chrétien. Montesquieu est un homme de loi droite, purement satanique, reconnaissant la primauté du Sphinx dans l'ordre juridique satanique. Pratiquement Montesquieu est comme les Egyptiens, il n'entend rien à l'histoire.

    L'homme de culture possèdera Montaigne et Shakespeare dans sa bibliothèque, tandis que l'homme de science lira que Shakespeare est un cavalier qui traverse l'Italie, réduisant en cendres toute la culture latine.

    Shakespeare n'est pas tendre avec nombre de sornettes françaises non plus, comme Jeanne d'Arc, où le culte républicain opère comme par hasard sa jonction avec le culte romain, mais pour ce qui est de l'Italie et de la connivence de Satan avec cette vieille sorcière, Shakespeare se montre plus radical encore. Les Italiens sont les moins capables de comprendre pourquoi le Messie des chrétiens fait fi des "valeurs familiales". Un Italien, sans sa mère, n'est rien. Le plus athée des Italiens n'osera pas dire du mal de l'Eglise, de peur que sa mère ne lui donne une fessée. Il faut pour qu'un Italien commence d'exister, pratiquement que sa mère l'ait abandonné à la naissance.

    L'attrait de la culture italienne s'exerce le plus souvent en France sur les pédérastes, en raison de cet aspect "maternel". C'est encore une raison de choisir la culture plutôt que la science : la culture comporte le moins de risque.

    Une chose que l'homme conçoit mal, "l'honnêteté", à laquelle il parvient très difficilement, si tant est qu'il y parvienne, la culture en dispense largement, comme d'une chose inhumaine - en particulier la culture élitiste, car il semble que "l'honnêteté" a été inventée, comme la démocratie, dans la seule fin de berner le peuple. C'est pourquoi il y a autant d'escrocs à se faire les avocats de la culture, cette espèce d'écoulement fluvial aussi malodorant que le Gange, sacré en dépit de sa puanteur, mélangeant dans son cours toutes les vieilles carcasses des religions mortes, et qui sert à empoisonner les gosses avec la caution de l'Etat.

  • Le pape antéchrist

    A travers la théorie du complot illuminati, cette thèse se répand sur la toile. Cela n'est pas sans rappeler le temps où l'imprimerie fut inventée, permettant la diffusion des évangiles des réformateurs protestants et leur iconographie, dans laquelle l'évêque de Rome est représenté de telle façon, comme l'antéchrist.

    Bien que l'enseignement scolaire n'en fait pas mention, étant donné son caractère dogmatique, l'argument apocalyptique est sous-jacent dans les Lumières françaises (d'Holbach, l'abbé Grégoire), ainsi que dans le marxisme. Pour une raison assez simple : l'apocalypse chrétienne, dans la logique des évangiles, fait obstacle au mysticisme politique millénariste. Que ce millénarisme soit celui de la monarchie de droit divin, ou bien démocratique, sachant que ce dernier n'en est que le produit dérivé. C'est particulièrement net en France, où la démocratie revêt plus qu'ailleurs un caractère entièrement théorique, médias et journalistes reproduisant le phénomène de la cour. Le mépris de tel ou tel souverain récent, de Gaulle ou Mitterrand, pour les médias et les journalistes, ne fait que répéter la même défiance de la part de Louis XIV vis-à-vis des courtisans. L'alternance politique répond d'abord au besoin d'orchestrer ou d'encadrer la cour, selon le but rempli par la délocalisation de la cour à Versailles. La parabole du sphinx, qui préside à tous les destins, vaut ainsi non seulement pour la trajectoire de l'homme, mais celle des institutions humaines, qui ne subissent pas d'autres modifications que celles que les lois de la physique font subir au corps et à l'âme humaine.

    Tout homme est antichrist, selon une démarche passive (féminine) ou plus active (virile), dès lors qu'il ourdit une doctrine sociale ou s'y soumet, en dépit de l'avertissement du Messie qu'il ne faut rien attendre du monde, et que le plus bête est d'attendre une évolution positive de la société. C'est un attentat contre la science, commis par les savants ou les artistes qui prônent le progrès social. Les juristes sont la plupart du temps de cette espèce, afin de justifier leur activité parasitaire. Pour le reste, ce sont des apôtres de la technique, qui postulent son équivalence avec la science, quand bien même la technique n'a pas d'autre but que l'imitation de la nature, tout le reste n'étant qu'un cinéma improbable, celui-là même dont le millénarisme politique s'enfle, et qui passe par une occultation systématique des ravages de la science polytechnique. Sans la démonstration du progrès technique, la mystique politique moderne s'écroule. Et cette démonstration n'est pas une preuve, c'est une démonstration.

    Comprenez la nécessaire censure de Bacon, alias Shakespeare, par la communauté scientifique moderne : son souci d'une science universelle, contredit radicalement la captation par une élite de soi-disant "génies scientifiques", dont la virtuosité se remarque surtout dans l'échec à résoudre la quadrature du cercle, probablement le mobile le plus maniaque qu'on peut assigner à la science, et le moins expérimental.

    Nécessaire aussi la censure, car Bacon promeut le progrès scientifique contre l'idée que l'invention technique soit un progrès. Très souvent, celle-ci n'est que le fruit du hasard et du tâtonnement le plus dangereux pour l'homme. Le phénomène le plus dissuasif de croire que la démocratie est autre chose qu'un subterfuge juridique, "une hypothèse dont les preuves ne sont pas encore réunies dans la nature", comme disent les mathématiciens les plus débiles, c'est bien la polytechnique moderne et son insouciance criminelle à se servir du peuple comme d'un cobaye pour ses expériences. C'est là le détachement le plus net de l'humanisme, et du mépris de l'homme par l'homme.

    Une fois perçue l'intention nécessairement prédatrice d'une élite, tout est dit du complot, de sa cause et de son but. L'homme d'élite le plus avisé a conscience de son anéantissement prochain, en même temps qu'il est nécessaire que le peuple ne parvienne pas à cette conscience, faute de quoi il se trouverait jeté à bas de sa monture. L'éthique, pour le peuple, revient au consentement par le cheval du cavalier ("Mon royaume pour un cheval !").

    On voit que l'Eglise romaine, en sa doctrine, n'a fait qu'épouser le mouvement de métamorphose des institutions politiques occidentales, y compris dans leur formulation mystique la plus chrétienne. Le fait qu'elle s'y soit soumise de façon passive, comme l'épouse d'un tyran (ainsi de Gertrude, mère de Hamlet, honnie par celui-ci), est assez dissuasif de voir dans le pape lui-même l'incarnation de l'antéchrist, et dans le nombre de la bête (666) la désignation d'un homme en particulier. Le nombre de la bête désigne bien plutôt la force tutélaire à laquelle l'homme se soumet, suivant un déterminisme plus ou moins conscient, et que les Egyptiens représentèrent par le zodiaque. La panoplie de l'évêque de Rome s'inspire d'ailleurs bien plus des symboles païens égyptiens (crosse et mitre, notamment), que du symbolisme chrétien du cavalier blanc, incarnation de la force spirituelle. Un autre phénomène étrange, au point qu'il est remarqué et critiqué parfois au sein de l'institution romaine, est la canonisation des papes, manifestation apparente d'un culte hiérarchique et providentiel, tel que les élites en ont conçu et en conçoivent à toutes les époques, sans d'ailleurs que la conviction dans l'au-delà soit nécessaire, autrement que comme le simple raffermissement de la volonté.




  • Marx contre Freud

    Bien que la psychanalyse soit désormais en usage dans de nombreuses institutions chrétiennes, elle heurte l'esprit scientifique chrétien. Les Français, du moins ceux qui connaissent un peu la littérature française, le savent bien : l'hostilité de Molière à la médecine et aux médecins, très loin d'être un simple effet comique, repose sur la conscience chrétienne. Quelle conscience ? Celle que la médecine et les médecins jouent un rôle religieux crucial dans les religions païennes ; le symbole du caducée en est le témoignage persistant, qui traduit la "culture de vie".

    Le médecin de campagne autrefois était plus qu'un simple guérisseur ou vétérinaire ; la psychanalyse joue un rôle qui s'étend indéniablement bien au-delà du soin et de la médecine. C'est bien la "métaphysique thérapeutique" qui heurte le chrétien en général, non pas les soins plus ou moins efficaces prodigués par les médecins (il reste que la médecine est une profession de vantards, qui ont tendance à s'attribuer facilement les mérites de la nature et à abuser de la crédulité naturelle des femmes).

    On peut désigner par le terme générique de "cultures de vie" les religions païennes, ce que la spiritualité juive ou chrétienne ne sont pas. Le souffle de l'Esprit de dieu est un souffle de vie éternelle, et non un souffle vital biologique.

    Sigmund Freud ne cache pas son hostilité à la conscience juive selon la loi et la mythologie de Moïse. Mondain, Freud a foi dans le monde et non dans l'inspiration divine de Moïse ; il reste que la description par Freud du renversement du droit naturel égyptien opéré par la loi de Moïse est exact ; autrement dit, la spiritualité juive s'oppose à la culture de vie païenne. Je le précise, parce que de nombreux rabbins aujourd'hui tentent de subvertir la loi de Moïse, en inventant une "éthique juive", ce qui est impossible à moins de transformer le judaïsme en culture de vie satanique, ainsi que le sont toutes les cultures païennes selon Moïse.

    - Les détracteurs de Marx lui attribuent la paternité du bolchevisme, avec lequel il a aussi peu de rapport que les évangiles avec la monarchie de droit divin. Ecartons ce type de mensonge grossier pour entrer dans le vif du sujet : tandis que Freud propose des moyens de lutter contre l'aliénation dont sont victimes parfois les membres de l'aristocratie ou de la grande bourgeoisie, K. Marx propose de lutter contre l'aliénation du peuple, du fait du cadre que les élites imposent aux classes populaires. Autant dire que l'intention de Marx est proche de celle des philosophes des Lumières français - qui n'ont jamais prôné l'usage de la guillotine ; il reste que, si l'intention est similaire, Marx a tiré les leçons du passé et renoncé au rêve de monarchie constitutionnelle de Voltaire. Il est témoin avec Engels du pire esclavage que l'élite occidentale a fait subir au peuple, à savoir l'esclavage industriel.

    Nier le rapport de Freud avec l'élite bourgeoise, c'est ignorer le freudisme lui-même, et que ce thérapeute autrichien ne s'est jamais intéressé à une autre classe que l'élite. C'est un point déterminant, car il explique largement le rejet par Freud des prophètes juifs, dont la caractéristique est de mépriser l'élite et son mode de réflexion, pour s'adresser au peuple directement. Or Freud serait un imbécile s'il n'avait conscience que la détermination de l'homme d'élite est très différente de celle du l'homme du peuple, du paysan ou de l'ouvrier. Oedipe est un homme d'élite ; et très certainement l'inceste est la mieux dissimulée dans les castes aristocratiques, qui ne peuvent quasiment pas s'en passer. Le conteur grec du mythe d'Oedipe n'hésite pas à dévoiler dans ce mythe une formule aristocratique ou monarchique, beaucoup plus inconsciente du point de vue juridique égyptien.

    - On ne peut d'ailleurs négliger, en parlant de Freud, cet aspect particulier de la "famille chrétienne allemande", qui repose sur le mélange impossible des valeurs familiales "romaines" avec l'incitation du message évangélique à ne pas accorder la moindre valeur spirituelle aux liens familiaux - c'est-à-dire à rendre au complot de pharisiens et de veuves ce qui lui revient. Martin Luther n'a pas manqué de rappeler ce point à ses compatriotes, quoi qu'il ait échoué, contrairement à Shakespeare, à relier cet élément de rejet de la généalogie par le Messie au sens de l'histoire chrétien, c'est-à-dire à l'apocalypse.

    En effet, cette contradiction radicale des valeurs familiales et de la vérité évangélique est une cause spécifique d'aliénation mentale dans la bourgeoisie dite "judéo-chrétienne", dont Freud et Jung étaient issus et qu'ils eurent à traiter. 

    On peut donc traduire la psychanalyse freudienne, aujourd'hui, comme l'enseignement aux classes moyennes ou populaires des valeurs de l'élite bourgeoise ; bel et bien une courroie de transmission religieuse. Prompts à condamner l'ingérence des autorités religieuses dans les affaires publiques par le passé, les médias s'accommodent parfaitement d'une ingérence de la médecine psychanalytique de nature équivalente. En vertu de la présence de psychiatres dans les tribunaux, ceux-ci revêtent une forme inquisitoriale typique des tribunaux ecclésiastiques imposteurs (dont l'imposture est de se substituer au jugement divin) ; précisons que, dans le christianisme, cette forme de magistrature est assimilable à la puissance satanique, symbolisée dans la mythologie chrétienne par un cavalier, monté sur un cheval noir et tenant une balance. On ne peut pas lire Balzac en ignorant cela, de même qu'on ne peut pas lire Marx en ignorant la conception du droit naturel dans le christianisme, comme l'argument de la bestialité et de la barbarie.

    L'inconvénient de la médecine freudienne est en outre de focaliser l'attention sur le déterminisme familial, quand la famille a cédé, au stade totalitaire où nous sommes, de confort intellectuel ou d'inconscience maximale, la plupart de ses prérogatives à l'Etat et à la fonction publique, qui désormais déterminent largement la sexualité dans les nations occidentales. La vague de masochisme sexuel dans les jeunes générations est un crime d'Etat couvert par la psychanalyse, dont très peu de psychanalystes s'émeuvent publiquement, car cela reviendrait à admettre l'inanité de la psychanalyse.

    Quoi que ce ne soit pas la volonté de Freud lui-même ici, son propos sert à faire passer pour scientifiques les valeurs républicaines technocratiques ; autrement dit, à masquer la dimension religieuse du totalitarisme.

    Etant donné que le freudisme permet aux élites la surveillance morale et le contrôle des désirs des milieux populaires, on peut dire que le freudisme s'oppose radicalement au marxisme, qui se donne pour mission au contraire d'éclairer les consciences populaires, en dépit de la nécessité "atavique" pour l'élite de maintenir celles-ci au-dessous d'un certain niveau de conscience.

    NB : Comme le fantaisiste M. Onfray le suggère, il serait parfaitement inepte de substituer Nitche à Freud, dans la mesure où Nitche est tout aussi élitiste que Freud. Tandis que Freud est attaché à la bourgeoisie industrielle, Nitche l'est à l'aristocratie paysanne.


  • Etat est mort !

    La décomposition des organes de l'Etat à laquelle on assiste est dans le prolongement de la mort de dieu, déplorée par Napoléon ou Nitche.

    L'Etat providentiel ne pouvait en effet se passer du préalable d'un dieu providentiel, distribuant fortune et  biens "au hasard", c'est-à-dire selon une méthode dont un esprit scientifique et qui cherche à élucider l'enchevêtrement des causes naturelles, ne peut prendre comme le fruit du savoir, mais comme celui de l'ignorance ; une ignorance consolidée par les mathématiques modernes des allemands Descartes ou Einstein.

    Clairvoyant, Bernanos l'est quand il fustige le hasard comme "le dieu des imbéciles": effectivement, si le dieu des chrétiens est "inexploitable", il ne se refuse pas à être connu de l'homme selon l'apôtre Paul ; mais Bernanos manque de discernement en oubliant de mentionner l'important effort du clergé romain pour ramener dieu à une force providentielle fondamentalement inique. Dont l'iniquité a passé dans l'Etat, et que l'idéal démocratique ne fait qu'agraver en la dissimulant.

    Le hasard est la limite traditionnellement assignée par le clergé ou les élites à la science, comme une frontière au-delà de laquelle le clergé perd sa fonction de direction de conscience. Le hasard est aussi le dieu des cinéastes, c'est-à-dire des artisans de l'architecture la plus superflue, où la culture se confond avec le voeu pieu. 

    En même temps qu'elles la déplorent, les élites font fi de leur importante contribution à cette ruine pour chercher des boucs émissaires et fuir leur responsabilité : juifs, chrétiens, anarchistes, etc. La volonté humaine la plus faible cherche à éliminer tout ce qui la contredit, pour tenter de se raffermir.

    La décomposition de l'Etat et de sa matrice romaine doit laisser le chrétien impassible, ainsi que Hamlet dans le Danemark. Sachant que l'Etat, comme n'importe quel corps physique, est prédestiné à s'étioler et à pourrir. L'Etat et ses actionnaires ne connaissent d'ailleurs pas d'autre remède ultime que la guerre ou la conquête pour prévenir le pourrissement de leurs organes, car l'Etat n'est, comme la nature qu'il imite, qu'un buveur de sang. La sueur des plus désintéressés ou des plus fous dans les périodes dites "de paix", le sang quand la sueur ne suffit plus.

    L'homme, dit le Messie, n'est victime que de lui-même et de sa propre bêtise, et la mort sacrée seulement parce qu'il s'y plie à l'avance tout au long de son existence.

  • Pitié pour l'Occident

    Ceux qui sont convaincus que le train de l'Occident va en enfer devraient s'abstenir, comme certains anarchistes, de vouloir le faire dérailler, ou, bien plus encore, de manifester une quelconque jalousie vis-à-vis d'une civilisation qui ne parvient même pas à l'équilibre ou à se tenir debout sur ses deux jambes. Dont l'art et la science ne savent que faire l'éloge du mouvement qui les détruit. Ainsi sont les Etats-Unis, produit ultime de la civilisation occidentale : solidaires dans la fuite en avant et déterminés à éliminer tout ce qui constituera un obstacle sur le chemin de leur avenir, n'ayant pas d'autre dieu.

    Savoir se tenir debout contre une civilisation de vieillards qui vous incite à ramper pour toucher les dividendes de l'avenir est un effort vital suffisant. Ces vieillards se gardent bien d'appliquer eux-mêmes les principes de la concurrence qu'ils prônent aux jeunes générations. Les farouches défenseurs de la concurrence se montrent encore plus tenaces conservateurs de leur patrimoine - et même du patrimoine qui ne leur appartient pas puisqu'ils se sont endettés jusqu'au cou, et qu'ils continuent de définir les règles de l'avenir, comme s'il était leur propriété. Ce n'est pas tant le fait de la femme-objet qu'on peut observer (le capitalisme ne répond pas spécifiquement au désir masculin), mais celui de l'enfant-objet, manipulé par des idéologues qui ont renoncé pratiquement à toute forme d'autocritique, ainsi que font les vieillards habituellement au seuil de la mort, afin de jouir mieux des quelques instants qui leur reste.

  • Exit Darwin

    L'observation de l'infériorité de l'espèce humaine sur le plan de l'organisation, comparée à l'espèce animale, est dissuasive de croire dans le transformisme. Le propre de l'homme est de pouvoir rire du paradoxe des institutions humaines.

    Toutes les utopies politiques, qui postulent la possibilité d'un monde parfait, grâce à la découverte par l'homme de la recette de l'harmonie qui règne au sein des espèces animales, toutes ces utopies qui ont permis de justifier les ravages subis par l'espèce humaine au cours des derniers siècles, constituent à la fois un préjugé favorable au transformisme, en même temps qu'un encouragement à la bestialité humaine.

    Non seulement l'utopie nazie, dont l'argument darwinien est le plus évident, mais aussi le stalinisme et, surtout, principalement, le libéralisme. Non seulement parce qu'il est l'idéologie la plus résistante, donc la moins mal adaptée à la gouvernance mondiale, mais encore parce qu'il a postulé d'abord l'idée d'équilibre d'une organisation humaine fondée sur le commerce et ce qu'il y a de plus bas dans l'espèce humaine. La doctrine libérale est la moins idéologique parce qu'elle mise tout sur l'instinct humain.

    L'effondrement des structures libérales, s'il se confirme, traduirait l'échec de l'homme à se soumettre pour le besoin de la collectivité à un sadisme et un masochisme qui n'effraient pas les espèces animales. L'idéologie libérale est le dernier soutien de la démonstration transformiste, qui accorde à l'homme une position avantageuse au sein des espèces, bien qu'il ne la mérite pas selon les critères d'évolution retenus par les biologistes évolutionnistes.

    Parmi les philosophes des Lumières, le seul qui aurait sans doute cru dans l'évolution, c'est Diderot. Autrement dit le seul à ne pas reconnaître que les démonstrations économiques libérales sont pour la plupart d'entre elles de purs sophismes.