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Mon Journal de guerre - Page 47

  • Ordre et puritanisme

    J'ai reçu de mes parents une éducation assez puritaine, que j'ai tôt rejetée sans tomber dans l'excès inverse du libertinage. Probablement n'ai-je fait là que trouver mon équilibre au sein d'une société particulièrement déstabilisante pour les jeunes gens, sous le couvert de pédagogies hypocrites ou inopérantes.

    Cette quête vitale d'équilibre, si elle prend trop de temps, détourne l'homme des questions spirituelles ou scientifiques, que le problème du bonheur met à distance. La quête du bonheur, plus encore que le bonheur lui-même, détourne de la vérité.

    Contrairement aux religions païennes anthropologiques, où il n'est question que de la meilleure exploitation des ressources naturelles possible pour l'homme, science et spiritualité se confondent dans le christianisme, comme l'a si bien compris et expliqué le théologien Francis Bacon, en tentant de prévenir les effets catastrophiques de la confusion des arts libéraux ou technocratiques avec la science.

    Cette confusion entraîne une pataphysique ou un art moderne complètement creux, une culture de mort. Le culte démoniaque de la mort, si répandu dans l'Occident moderne, ne fait que traduire l'impact de la technocratie, qui a pour effet de résumer l'individu à sa personnalité juridique, c'est-à-dire de l'enfermer complètement dans le carcan social qui lui paraît le plus propice. L'élitisme se nourrit de ce culte identitaire, et les élans de fraternité des curés existentialistes sont parfaitement hypocrites ou imbéciles.

    Dans le même esprit que Bacon, Marx juge que les élites qui font de la question du bonheur une question essentielle ont cessé de penser. Si les chrétiens se préoccupent aussi peu de la question du bonheur, c'est pour la raison que cet état s'accommode de la souffrance, ce qui n'est pas le cas du Messie, contrairement à la société qui torture à loisir ses victimes.

    La paix véritable n'est pas accessible à l'homme par ses propres forces, et on voit que l'idée de paix se confond aujourd'hui avec les loisirs crapuleux du petit bourgeois capitaliste.

  • Delenda est Roma

    De nombreux romans et drames ne se privent pas d'épingler la vie moderne, qui par bien des  côtés ressemble à un hospice de vieillards. Il n'y a entre s'indigner et sucrer les fraises guère de différence.

    La motivation de nombreux terroristes doit être seulement, dans le fond, d'avoir un bref instant la sensation d'exister. Et ils n'ont pas tout à fait tort, car dieu vomit les tièdes.

    Malgré tout l'ennui de ce monde, la plupart des hommes s'y accrochent encore avec la conviction d'un dentier entamant un steack haché. On nous assure que les bonnes femmes vont prendre le relais du genre masculin en pleine débandade ; sans déconner, les bonnes femmes qui pissent dans leur froc, rien qu'à l'idée du baccalauréat ? Il faudrait tout miser sur la ruse et l'hystérie ?

    Comme la taupe, l'homme est un animal rampant, aveugle et fier de son art, qu'il compare volontiers à l'Himalaya. Mais l'identification de l'homme moderne à l'insecte, selon Kafka, est la plus juste.

  • Art et Vérité

    Tout art dont le but n'est pas eschatologique, du point de vue chrétien représente une forme d'occultisme. Ainsi de la philosophie de Platon, introduite par les érudits musulmans et les clercs catholiques romains au moyen-âge, et qui ne fait que manier des concepts abstraits, sans prise avec la réalité.

    Si Shakespeare-Bacon est aussi combatif contre l'esprit spéculatif des élites, c'est parce qu'il est conscient que seule l'eschatologie chrétienne peut s'opposer efficacement à l'énoncé d'une vérité relative à la nécessité pour les castes supérieures de se maintenir en selle.

    L'interdit juif ou chrétien de l'art vise donc en tout premier lieu ce que les saintes écritures nomment fornication, et qui n'est pas l'acte de chair proprement dit, ou la satisfaction de l'instinct, mais l'attribution d'un caractère sacramentel à cet acte. Il revient à la négation du péché originel.

    Ainsi le clergé institutionnel, asservi au besoin d'énoncer la morale publique, n'a de cesse d'étouffer le message apocalyptique du Nouveau Testament, qui peint en noir la justice des hommes.

    Musique et philosophie sont du goût des élites ; ces arts occultes pèsent lourd dans les charniers de l'Occident.



  • Politique et Evolutionnisme

    Les chrétiens soupçonnent le lien permanent entre la thèse évolutionniste (transformiste) et le totalitarisme ; non seulement la thèse raciale d'amélioration de la race humaine décriée, mais celle encore prônée du progrès d'institutions occidentales, conçues pour favoriser le commerce international, d'une manière où subsiste l'équilibre naturel entre dominants et dominés. L'oppression et la guerre économiques requièrent des arguments où l'idée de déterminisme biologique prévaut. Le totalitarisme se renforce, derrière les belles formules humanistes hypocrites de la démocratie-chrétienne libérale, de l'incitation à la compétition et à la concurrence, à laquelle la science évolutionniste fournit des arguments d'ordre mystique.

    Le totalitarisme s'avance sous des drapeaux différents, mais il se présente toujours comme une réponse politique au désir du peuple - réponse entièrement écrite par des hommes d'élite. La pensée totalitaire, dont Georges Orwell a raillé justement les tournures de phrase typiquement cléricales, destinées par la sophistication à masquer l'imbécillité, cette pensée totalitaire substitue l'anthropologie à la métaphysique de façon typique.

    Scientifiquement, ce qui est incongru dans l'hypothèse transformiste de Darwin, c'est qu'elle place l'espèce humaine au sommet de la pyramide des espèces, ou au terme de l'évolutionnisme, bien qu'on trouve quelques prosélytes de l'homme bionique super-évolué.

    Dans l'anthropologie, tout part de l'homme et revient à l'homme. Or la pensée chrétienne est la plus hostile à l'anthropologie, en raison du caractère obligatoirement macabre de celle-ci, et du manque de sérieux des sciences humaines, marquées par une foi benoîte dans l'homme, extraordinairement peu scientifique compte tenu de son impuissance et sa dépendance vis-à-vis de "puissances naturelles" qu'il ne contrôle pas et dont il sait peu de choses. 

    Placez les épîtres de saint Paul ou les évangiles entre les mains d'un anthropologue, et sa cervelle se liquéfiera sur place, car il est fait par les apôtres un portrait de l'anthropologue comme un pharisien qui protège sa caste des effets de la vérité. Qu'on l'impute à l'islam (J. Ellul), ou bien au platonisme (F. Bacon) ce qui revient au même, la subversion du message évangélique par le clergé passe par l'ensevelissement de la vérité sous un amas de concepts philosophiques creux (comme dirait K. Marx).

    Science et religion se confondent donc dans le mode de pensée totalitaire, de nature anthropologique : c'est-à-dire que le souci de justifier la société et ses institutions l'emporte sur l'expérimentation scientifique, d'une façon qui frise souvent le ridicule.

    Le christianisme s'accorde avec la science qui met à jour l'antagonisme des raisonnements moral et politique d'une part, et scientifique de l'autre. La science moderne, comparée à la science antique, a largement l'aspect d'une prothèse, c'est-à-dire d'une mise à l'échelle humaine d'un monde ou d'un univers qui échappe largement à l'entendement humain, que celui-ci peine à comprendre au-delà de ses plus petites parties.

  • Chasseur de nazi

    Laissez-moi m'occuper de G.W.F. Hegel, Martin Heidegger et l'université française. Ce serait la plus parfaite iniquité d'imputer les massacres aux seuls soldats, imbéciles notoires et soigneusement entraînés à l'être dans tous les régimes républicains, afin de pouvoir accomplir le meurtre légal dans un état second.

    Accusera-t-on les maçons pour l'effondrement d'un gratte-ciel ? Non, on jugera les architectes et leurs plans. L'appui sur la science physique et la science physique seule n'est pas le seul fait des nazis, mais de tous les évolutionnistes et de toutes les élites modernes.

    Piétinons-donc la philosophie et les philosophes sans ménagement. De même qu'on ne peut pas fustiger les croisades et le culte des chevaliers croisés rendu à Baphomet, épisode précurseur du culte indirect rendu par l'Occident à Satan, sans accuser Bernard de Clairvaux et Dominique, qui ont béni les armes de ces soldats, d'être des chiens.

  • Sainte Famille

    "La Sainte Famille" est le titre du pamphlet dans lequel Karl Marx dicrédite les valeurs familiales paysannes. De ce point de vue, Karl Marx s'inscrit dans la droite ligne de Martin Luther, qui dénonçait déjà l'imposture des sacrements ; bien sûr dans la droite ligne aussi des épîtres de Paul de Tarse ; l'apôtre fournit la meilleure explication à la révolution évangélique, c'est-à-dire pourquoi "les oeuvres de la loi ne justifient pas l'homme", ce qui implique deux choses : 1/Le christianisme n'est pas une voie morale ; 2/La charité, par laquelle l'homme devient juste et immortel, n'est pas une oeuvre de la loi. Au contraire dans les religions païennes démoniaques, l'homme est justifié de se conformer aux lois de la nature.

    La haine des démocrates-chrétiens vis-à-vis de Karl Marx s'explique très bien, y compris lorsque ceux-ci se disent luthériens. Marx est parfaitement conscient de l'étiolement définitif, au cours du XIXe siècle, du paganisme catholique romain et de la nécessité pour les élites industrielles européennes d'instaurer une religion nouvelle pour le monde ouvrier, moins liée à la propriété foncière agricole que le catholicisme romain d'ancien régime. Le providentialisme catholique romain se trouve aussi dévalué du fait de la consolidation des Etats-nations totalitaires et de leurs systèmes de sécurité sociale, qui constituent une garantie plus sûre que le purgatoire, bien que les systèmes de sécurité sociale sont fondés sur l'exploitation des peuples opprimés.

    L'histoire moderne est donc marquée par la conjonction de deux phénomènes que Shakespeare ne manque pas de prendre en compte, et qui font de lui l'historien majeur de l'Occident : le premier est d'une grande banalité, c'est l'élitisme - aucune société humaine ne peut éviter l'élitisme. C'est une observation suffisante pour envisager l'utopie millénariste démocratique et égalitaire comme ce qu'elle est : un piège tendu par les renards libéraux au peuple. Le deuxième phénomène accentue la tragédie humaine et fait de l'Occident un monde sinistre où le bonheur n'est plus permis qu'aux vampires : c'est l'impossibilité pour les élites sataniques, malgré leur combat acharné contre les anges, d'éradiquer le message évangélique.

    Le théoricien nazi G.W.F. Hegel, prenant le boucher corse Napoléon pour modèle, tente d'élaborer une contre-apocalypse, de théoriser un sens de l'histoire juridique pour pallier l'effondrement de l'Eglise romaine et sa fonction négationniste... et patatras Marx démolit le sophisme nazi. Bien qu'il se réfère explicitement à l'apocalypse pour discréditer Hegel, sachant l'effroi que ce texte a le don de provoquer dans les élites chrétiennes, Marx a peut-être perdu la foi à ce moment-là ; qu'importe, luttant contre la toile judiciaire, il lutte contre le cavalier noir et la bête de la terre.

    Pratiquement les élites occidentales ne disposent pour suborner les foules que de moyens d'intimidation et de propagande extraordinaires. Le rapport de force physique mis en place par la tyrannie antique et son art viril ne suffisent plus. Il était nécessaire que l'Eglise romaine et son clergé mettent en place une culture de mort féminine pour parer la menace que la révélation chrétienne fait peser sur l'organisation sociale, comme le prophète Daniel représenta une menace pour la religion et l'ordre babyloniens.

     

  • Aventures de la Vérité

    Tiens, frère Bernard-Henri Lévy du couvent des oiseaux de proie prétend s'intéresser à la vérité et à l'art !? On s'attend donc à ce qu'il nous parle du veau d'or ou de l'idolâtrie de l'Etat d'Israël, comparé au culte wagnérien des industriels chrétiens boches... par sympathie pour Moïse.

    Citer Isaïe et Sartre dans la même phrase, comme BHL est capable de faire, ce n'est pas de l'art mais du journalisme.

  • Art et apocalypse

    Juifs et chrétiens sont dissuadés par les prophètes de pratiquer un art qui ne soit pas apocalyptique, c'est-à-dire qui ne contribue pas à la révélation de dieu, et à couper l'homme de ses racines, par où les faibles se sentent renforcés.

    C'est donc l'art par où l'homme se justifie et se renforce contre les éléments, c'est-à-dire l'anthropologie ou la religion des élites, représentée par un veau d'or dans la Bible. La philosophie occidentale, dénoncée par Rabelais ou Francis Bacon, est largement un effort pour renforcer l'anthropologie et la menace que le message eschatologique fait peser sur elle. L'anthropologie occidentale peut paraître une folie aux peuples païens, et de fait elle l'est. Sa débilité n'a d'égal que son arrogance. Mais cette débilité extrême s'explique par la nécessité d'un mensonge extraordinaire. Le mépris de Jésus-Christ des institutions humaines est bien trop grand et explicite pour que les élites actionnaires du monde ne s'efforcent de censurer les évangiles.

    Parlez d'apocalypse à l'intérieur d'une cathédrale gothique, vous y entendrez craquer les articulations de Satan. Ces nefs monstrueuses sont notamment destinées à proclamer le triomphe de la philosophie platonicienne sur l'apocalypse chrétienne.

    Récemment, la religion de l'art hégélienne ou nazie est bien plus rassurante que dieu, donc elle fait le consensus dans les élites occidentales, y compris en France malgré son apparence de pur syllogisme germanique ou monastique. Cette religion présente un aspect polytechnique majeur. Sur le plan de la raison pratique, elle consiste banalement à tirer parti de la nature, suivant une recette où les Egyptiens se montrèrent bien plus économes et efficaces que les polytchniciens hyperboréens. Sur le plan de la foi ou de la raison pure, elle consiste dans une mystique ubuesque.

  • Patriotisme et identité

    Pour berner le peuple, les élites bourgeoises libérales et leurs larbins républicains cireurs de bottes n'ont qu'à changer le vocabulaire.

    Se sacrifier pour la patrie ne mobilise plus que quelques catholiques proches de la camisole de force, alors appelons-ça "l'identité".

    L'identité donne tous les droits, surtout les plus virtuels.

  • Possibilité d'une île ?

    La démocratie est le paradis promis aux ouvriers. Il faut pour y croire être aussi confiant que les paysans furent dans le purgatoire promis par leurs maîtres.

    - Les paradis fiscaux fleurent moins bon l'humanisme, sans doute, mais ce sont des promesses un peu mieux garanties.

    - "Un 'tiens !' vaut mieux que deux 'tu l'auras'", se disent les curés assez haut perchés sur l'échelle du pouvoir pour apercevoir les limites de la démocratie. Français, nous pouvons témoigner de la gratitude à nos philosophes : aucun d'eux n'a tenté de nous verser le poison de la démocratie dans l'oreille ; les rares à l'avoir fait ne sont que des gauleiters allemands ; dans l'ensemble, la fable de Molière de l'aumône faite au pauvre a été peu trahie.

    - J.J. Rousseau ? Tout le mal vient de l'argent, dit-il.


  • Musique au coeur

    Le destin ordonne l'homme, et dans la musique je reconnais cet ordre.

    Le destin fascine l'homme, comme Eve fascina Adam, et dans la musique je reconnais cette fascination.

    Le destin se moque de l'homme, et dans la musique je reconnais son rire moqueur.

    La musique est, à l'instar de l'anthropologie, flatterie de l'homme par l'homme, qui l'entraîne au-dessous de la bête, car les animaux ont une meilleure perception de la musique.


  • Chrétien anarchiste

    "D'où viennent les guerres et les luttes parmi vous ? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres ? Vous convoitez, et vous n'avez pas ; vous êtes meurtriers, vous êtes jaloux, et vous n'arrivez pas à obtenir ; vous êtes dans un état de lutte et de guerre ; et vous n'obtenez pas, parce que vous ne demandez pas ; vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, avec l'intention de satisfaire vos passions.

    Adultères, ne savez-vous pas que l'amitié du monde c'est l'inimitié contre Dieu ? Quiconque veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. (...)"

    Epître de Jacques (IV, 1-5)

    Inutile, en effet, d'implorer la nature qui donne et reprend tous les droits, lorsqu'on est chrétien ; autant s'adresser directement à la fortune ou au diable.

  • Exit la démocratie

    La démocratie a encore ses prêtres. Tous n'ont pas pris encore leur retraite. Les Français ne sont pas assez athées, contrairement aux Allemands, pour croire sérieusement dans la démocratie.

    Toutes les sortes de millénarisme, ainsi que la drogue, sont plus faciles à greffer dans les peuples germaniques terre-à-terre, qui ne font guère la différence entre dieu et la musique.

  • Féminisme

    On ne peut pas prendre au sérieux Homère et le féminisme à la fois. Aujourd'hui comme hier,  sur le champ de bataille de Verdun ou celui de Troie, le guerrier est le seul type d'homme qui accepte de se soumettre aux femmes.

  • L'Occident sucre les fraises

    Le but de l’art occidental est d’empêcher l’apocalypse. Ainsi ne peut-il simplement exalter la vie et la beauté, l'imitation de la nature, comme les civilisations antiques.

    Mais l’art occidental ne peut que retarder l’apocalypse. Fortinbras, ton heure vient.

  • Delenda est Roma

    Il n'est aucun acte accompli par civisme, dont on ne puisse prouver qu'il répond en réalité à un mobile personnel. Rien de plus naturel que le civisme finisse par un carnage.

    Enfant, sois assez pur et fort pour mépriser le civisme.

  • Tabou

    Je proteste auprès d'une jeune femme athée que le suicide n'est pas un tabou chrétien comme elle prétend, mais un tabou social. Aucune société ne tolère qu'on démissionne avant d'avoir versé pour elle son quota de sueur et de sang.

    Puis je m'enquiers aussitôt des raisons de vivre de cette jeune athée, car l'absurdité du monde, et en particulier de la démocratie, me paraît une potion plutôt amère à avaler. A l'art et aux civilisations, le chrétien prête moins d'attention qu'aux étoiles filantes. Mais qu'en est-il de l'athée ?

    - La curiosité, me répond-elle avec assez d'aplomb. Et c'est une assez bonne raison pour son jeune âge.

    Il me faudra penser à lui dire que la curiosité est, en société, un vilain défaut, et que pour blanchir ses crimes plus facilement, le monde doit s'efforcer de maintenir à son maximum l'ignorance. Le nombre d'étudiants entretenu par la France n'est-il pas proportionnel à son ignorance ?

  • Contre Dionysos

    Le suicide prouve Dieu, comme tous les actes qui ne concourent pas à l'ordre social. C'est bien d'un dieu qui ne concourt pas à l'ordre social dont se plaint le brave Job. Quant à Judas, l'incitation à trahir lui vient aussi de ce que le Messie se moque de l'ordre social, et avec lui tous les chrétiens séduits par les leçons d'éthique ou de politique.

    Il faut avoir du goût pour la charogne pour être attaché, à présent, à un ordre moral et politique en pleine décomposition. Y a-t-il des hommes francs qui le sont ? Je n'en vois pas ; je ne vois de cette sorte que des nostalgiques, comme Nitche, tournés vers une beauté antique révolue ; ou bien des hommes tournés vers l'avenir, qui gobent du vent et régurgitent une véritable aérophagie de promesses débiles. Maudits soient ceux qui font miroiter l'enrichissement aux pauvres. Même la promesse de la mort faite par les officiers à leurs subalternes est moins vile.

    L'art proscrit aux chrétiens est celui qui contribue à l'ordre social, pour finir par engloutir la vérité sous cette tonne de lisier que les curés nomment la culture. Cet art-là est la fornication. Si les cathédrales contribuent à l'ordre social, elles insultent la parole de Dieu, qui est son esprit.

  • Nazisme et pornographie

    Le fait de souligner le rapport du nazisme et de la pornographie, est certainement plus utile que toutes les lamentations et repentances posthumes, suprêmes tartufferies.

    Pour reprendre le leitmotiv de Pangloss-Anna Arendt sur la banalité du mal, on pourrait dire : de ce que la société ne parvient à se passer de pornographie, on peut déduire qu'elle est irrémédiablement barbare et condamnée à se maintenir au niveau de la nature. Si la philosophie allemande est aussi antichrétienne et athée, c'est parce qu'elle tente de faire passer les questions sociales pour des questions universelles.

    Mais le rapprochement du nazisme et de la pornographie, du sacrifice aveugle du soldat et de la putain, est encore une façon d'idéaliser la sexualité, ou de faire croire qu'il n'y pas derrière le nazisme des banquiers et des industriels, des notables ordinaires aux moeurs plus conventionnelles. Le soldat nazi et la prostituée offrent aux bourgeois de se sentir un peu moins coupables pour les crimes commis quotidiennement au nom de la société.

  • Anthropologie made in US

    "(...) On finit par se demander pourquoi les hommes ont fait de Dieu un être hostile à l'amour charnel ?" Jack Kerouac (Big Sur)

    D'abord dieu n'est pas hostile au coït ; il lui est indifférent. C'est ce qui le rend inhumain. Très souvent les hommes et les femmes hostiles au coït s'en font une idée beaucoup plus haute que ceux qui le pratiquent.