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  • Politique et Evolutionnisme

    Les chrétiens soupçonnent le lien permanent entre la thèse évolutionniste (transformiste) et le totalitarisme ; non seulement la thèse raciale d'amélioration de la race humaine décriée, mais celle encore prônée du progrès d'institutions occidentales, conçues pour favoriser le commerce international, d'une manière où subsiste l'équilibre naturel entre dominants et dominés. L'oppression et la guerre économiques requièrent des arguments où l'idée de déterminisme biologique prévaut. Le totalitarisme se renforce, derrière les belles formules humanistes hypocrites de la démocratie-chrétienne libérale, de l'incitation à la compétition et à la concurrence, à laquelle la science évolutionniste fournit des arguments d'ordre mystique.

    Le totalitarisme s'avance sous des drapeaux différents, mais il se présente toujours comme une réponse politique au désir du peuple - réponse entièrement écrite par des hommes d'élite. La pensée totalitaire, dont Georges Orwell a raillé justement les tournures de phrase typiquement cléricales, destinées par la sophistication à masquer l'imbécillité, cette pensée totalitaire substitue l'anthropologie à la métaphysique de façon typique.

    Scientifiquement, ce qui est incongru dans l'hypothèse transformiste de Darwin, c'est qu'elle place l'espèce humaine au sommet de la pyramide des espèces, ou au terme de l'évolutionnisme, bien qu'on trouve quelques prosélytes de l'homme bionique super-évolué.

    Dans l'anthropologie, tout part de l'homme et revient à l'homme. Or la pensée chrétienne est la plus hostile à l'anthropologie, en raison du caractère obligatoirement macabre de celle-ci, et du manque de sérieux des sciences humaines, marquées par une foi benoîte dans l'homme, extraordinairement peu scientifique compte tenu de son impuissance et sa dépendance vis-à-vis de "puissances naturelles" qu'il ne contrôle pas et dont il sait peu de choses. 

    Placez les épîtres de saint Paul ou les évangiles entre les mains d'un anthropologue, et sa cervelle se liquéfiera sur place, car il est fait par les apôtres un portrait de l'anthropologue comme un pharisien qui protège sa caste des effets de la vérité. Qu'on l'impute à l'islam (J. Ellul), ou bien au platonisme (F. Bacon) ce qui revient au même, la subversion du message évangélique par le clergé passe par l'ensevelissement de la vérité sous un amas de concepts philosophiques creux (comme dirait K. Marx).

    Science et religion se confondent donc dans le mode de pensée totalitaire, de nature anthropologique : c'est-à-dire que le souci de justifier la société et ses institutions l'emporte sur l'expérimentation scientifique, d'une façon qui frise souvent le ridicule.

    Le christianisme s'accorde avec la science qui met à jour l'antagonisme des raisonnements moral et politique d'une part, et scientifique de l'autre. La science moderne, comparée à la science antique, a largement l'aspect d'une prothèse, c'est-à-dire d'une mise à l'échelle humaine d'un monde ou d'un univers qui échappe largement à l'entendement humain, que celui-ci peine à comprendre au-delà de ses plus petites parties.

  • Chasseur de nazi

    Laissez-moi m'occuper de G.W.F. Hegel, Martin Heidegger et l'université française. Ce serait la plus parfaite iniquité d'imputer les massacres aux seuls soldats, imbéciles notoires et soigneusement entraînés à l'être dans tous les régimes républicains, afin de pouvoir accomplir le meurtre légal dans un état second.

    Accusera-t-on les maçons pour l'effondrement d'un gratte-ciel ? Non, on jugera les architectes et leurs plans. L'appui sur la science physique et la science physique seule n'est pas le seul fait des nazis, mais de tous les évolutionnistes et de toutes les élites modernes.

    Piétinons-donc la philosophie et les philosophes sans ménagement. De même qu'on ne peut pas fustiger les croisades et le culte des chevaliers croisés rendu à Baphomet, épisode précurseur du culte indirect rendu par l'Occident à Satan, sans accuser Bernard de Clairvaux et Dominique, qui ont béni les armes de ces soldats, d'être des chiens.

  • Sainte Famille

    "La Sainte Famille" est le titre du pamphlet dans lequel Karl Marx dicrédite les valeurs familiales paysannes. De ce point de vue, Karl Marx s'inscrit dans la droite ligne de Martin Luther, qui dénonçait déjà l'imposture des sacrements ; bien sûr dans la droite ligne aussi des épîtres de Paul de Tarse ; l'apôtre fournit la meilleure explication à la révolution évangélique, c'est-à-dire pourquoi "les oeuvres de la loi ne justifient pas l'homme", ce qui implique deux choses : 1/Le christianisme n'est pas une voie morale ; 2/La charité, par laquelle l'homme devient juste et immortel, n'est pas une oeuvre de la loi. Au contraire dans les religions païennes démoniaques, l'homme est justifié de se conformer aux lois de la nature.

    La haine des démocrates-chrétiens vis-à-vis de Karl Marx s'explique très bien, y compris lorsque ceux-ci se disent luthériens. Marx est parfaitement conscient de l'étiolement définitif, au cours du XIXe siècle, du paganisme catholique romain et de la nécessité pour les élites industrielles européennes d'instaurer une religion nouvelle pour le monde ouvrier, moins liée à la propriété foncière agricole que le catholicisme romain d'ancien régime. Le providentialisme catholique romain se trouve aussi dévalué du fait de la consolidation des Etats-nations totalitaires et de leurs systèmes de sécurité sociale, qui constituent une garantie plus sûre que le purgatoire, bien que les systèmes de sécurité sociale sont fondés sur l'exploitation des peuples opprimés.

    L'histoire moderne est donc marquée par la conjonction de deux phénomènes que Shakespeare ne manque pas de prendre en compte, et qui font de lui l'historien majeur de l'Occident : le premier est d'une grande banalité, c'est l'élitisme - aucune société humaine ne peut éviter l'élitisme. C'est une observation suffisante pour envisager l'utopie millénariste démocratique et égalitaire comme ce qu'elle est : un piège tendu par les renards libéraux au peuple. Le deuxième phénomène accentue la tragédie humaine et fait de l'Occident un monde sinistre où le bonheur n'est plus permis qu'aux vampires : c'est l'impossibilité pour les élites sataniques, malgré leur combat acharné contre les anges, d'éradiquer le message évangélique.

    Le théoricien nazi G.W.F. Hegel, prenant le boucher corse Napoléon pour modèle, tente d'élaborer une contre-apocalypse, de théoriser un sens de l'histoire juridique pour pallier l'effondrement de l'Eglise romaine et sa fonction négationniste... et patatras Marx démolit le sophisme nazi. Bien qu'il se réfère explicitement à l'apocalypse pour discréditer Hegel, sachant l'effroi que ce texte a le don de provoquer dans les élites chrétiennes, Marx a peut-être perdu la foi à ce moment-là ; qu'importe, luttant contre la toile judiciaire, il lutte contre le cavalier noir et la bête de la terre.

    Pratiquement les élites occidentales ne disposent pour suborner les foules que de moyens d'intimidation et de propagande extraordinaires. Le rapport de force physique mis en place par la tyrannie antique et son art viril ne suffisent plus. Il était nécessaire que l'Eglise romaine et son clergé mettent en place une culture de mort féminine pour parer la menace que la révélation chrétienne fait peser sur l'organisation sociale, comme le prophète Daniel représenta une menace pour la religion et l'ordre babyloniens.

     

  • Aventures de la Vérité

    Tiens, frère Bernard-Henri Lévy du couvent des oiseaux de proie prétend s'intéresser à la vérité et à l'art !? On s'attend donc à ce qu'il nous parle du veau d'or ou de l'idolâtrie de l'Etat d'Israël, comparé au culte wagnérien des industriels chrétiens boches... par sympathie pour Moïse.

    Citer Isaïe et Sartre dans la même phrase, comme BHL est capable de faire, ce n'est pas de l'art mais du journalisme.

  • Art et apocalypse

    Juifs et chrétiens sont dissuadés par les prophètes de pratiquer un art qui ne soit pas apocalyptique, c'est-à-dire qui ne contribue pas à la révélation de dieu, et à couper l'homme de ses racines, par où les faibles se sentent renforcés.

    C'est donc l'art par où l'homme se justifie et se renforce contre les éléments, c'est-à-dire l'anthropologie ou la religion des élites, représentée par un veau d'or dans la Bible. La philosophie occidentale, dénoncée par Rabelais ou Francis Bacon, est largement un effort pour renforcer l'anthropologie et la menace que le message eschatologique fait peser sur elle. L'anthropologie occidentale peut paraître une folie aux peuples païens, et de fait elle l'est. Sa débilité n'a d'égal que son arrogance. Mais cette débilité extrême s'explique par la nécessité d'un mensonge extraordinaire. Le mépris de Jésus-Christ des institutions humaines est bien trop grand et explicite pour que les élites actionnaires du monde ne s'efforcent de censurer les évangiles.

    Parlez d'apocalypse à l'intérieur d'une cathédrale gothique, vous y entendrez craquer les articulations de Satan. Ces nefs monstrueuses sont notamment destinées à proclamer le triomphe de la philosophie platonicienne sur l'apocalypse chrétienne.

    Récemment, la religion de l'art hégélienne ou nazie est bien plus rassurante que dieu, donc elle fait le consensus dans les élites occidentales, y compris en France malgré son apparence de pur syllogisme germanique ou monastique. Cette religion présente un aspect polytechnique majeur. Sur le plan de la raison pratique, elle consiste banalement à tirer parti de la nature, suivant une recette où les Egyptiens se montrèrent bien plus économes et efficaces que les polytchniciens hyperboréens. Sur le plan de la foi ou de la raison pure, elle consiste dans une mystique ubuesque.

  • Patriotisme et identité

    Pour berner le peuple, les élites bourgeoises libérales et leurs larbins républicains cireurs de bottes n'ont qu'à changer le vocabulaire.

    Se sacrifier pour la patrie ne mobilise plus que quelques catholiques proches de la camisole de force, alors appelons-ça "l'identité".

    L'identité donne tous les droits, surtout les plus virtuels.

  • Possibilité d'une île ?

    La démocratie est le paradis promis aux ouvriers. Il faut pour y croire être aussi confiant que les paysans furent dans le purgatoire promis par leurs maîtres.

    - Les paradis fiscaux fleurent moins bon l'humanisme, sans doute, mais ce sont des promesses un peu mieux garanties.

    - "Un 'tiens !' vaut mieux que deux 'tu l'auras'", se disent les curés assez haut perchés sur l'échelle du pouvoir pour apercevoir les limites de la démocratie. Français, nous pouvons témoigner de la gratitude à nos philosophes : aucun d'eux n'a tenté de nous verser le poison de la démocratie dans l'oreille ; les rares à l'avoir fait ne sont que des gauleiters allemands ; dans l'ensemble, la fable de Molière de l'aumône faite au pauvre a été peu trahie.

    - J.J. Rousseau ? Tout le mal vient de l'argent, dit-il.


  • Musique au coeur

    Le destin ordonne l'homme, et dans la musique je reconnais cet ordre.

    Le destin fascine l'homme, comme Eve fascina Adam, et dans la musique je reconnais cette fascination.

    Le destin se moque de l'homme, et dans la musique je reconnais son rire moqueur.

    La musique est, à l'instar de l'anthropologie, flatterie de l'homme par l'homme, qui l'entraîne au-dessous de la bête, car les animaux ont une meilleure perception de la musique.


  • Chrétien anarchiste

    "D'où viennent les guerres et les luttes parmi vous ? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres ? Vous convoitez, et vous n'avez pas ; vous êtes meurtriers, vous êtes jaloux, et vous n'arrivez pas à obtenir ; vous êtes dans un état de lutte et de guerre ; et vous n'obtenez pas, parce que vous ne demandez pas ; vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, avec l'intention de satisfaire vos passions.

    Adultères, ne savez-vous pas que l'amitié du monde c'est l'inimitié contre Dieu ? Quiconque veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. (...)"

    Epître de Jacques (IV, 1-5)

    Inutile, en effet, d'implorer la nature qui donne et reprend tous les droits, lorsqu'on est chrétien ; autant s'adresser directement à la fortune ou au diable.

  • Exit la démocratie

    La démocratie a encore ses prêtres. Tous n'ont pas pris encore leur retraite. Les Français ne sont pas assez athées, contrairement aux Allemands, pour croire sérieusement dans la démocratie.

    Toutes les sortes de millénarisme, ainsi que la drogue, sont plus faciles à greffer dans les peuples germaniques terre-à-terre, qui ne font guère la différence entre dieu et la musique.

  • Féminisme

    On ne peut pas prendre au sérieux Homère et le féminisme à la fois. Aujourd'hui comme hier,  sur le champ de bataille de Verdun ou celui de Troie, le guerrier est le seul type d'homme qui accepte de se soumettre aux femmes.

  • L'Occident sucre les fraises

    Le but de l’art occidental est d’empêcher l’apocalypse. Ainsi ne peut-il simplement exalter la vie et la beauté, l'imitation de la nature, comme les civilisations antiques.

    Mais l’art occidental ne peut que retarder l’apocalypse. Fortinbras, ton heure vient.

  • Delenda est Roma

    Il n'est aucun acte accompli par civisme, dont on ne puisse prouver qu'il répond en réalité à un mobile personnel. Rien de plus naturel que le civisme finisse par un carnage.

    Enfant, sois assez pur et fort pour mépriser le civisme.

  • Tabou

    Je proteste auprès d'une jeune femme athée que le suicide n'est pas un tabou chrétien comme elle prétend, mais un tabou social. Aucune société ne tolère qu'on démissionne avant d'avoir versé pour elle son quota de sueur et de sang.

    Puis je m'enquiers aussitôt des raisons de vivre de cette jeune athée, car l'absurdité du monde, et en particulier de la démocratie, me paraît une potion plutôt amère à avaler. A l'art et aux civilisations, le chrétien prête moins d'attention qu'aux étoiles filantes. Mais qu'en est-il de l'athée ?

    - La curiosité, me répond-elle avec assez d'aplomb. Et c'est une assez bonne raison pour son jeune âge.

    Il me faudra penser à lui dire que la curiosité est, en société, un vilain défaut, et que pour blanchir ses crimes plus facilement, le monde doit s'efforcer de maintenir à son maximum l'ignorance. Le nombre d'étudiants entretenu par la France n'est-il pas proportionnel à son ignorance ?

  • Contre Dionysos

    Le suicide prouve Dieu, comme tous les actes qui ne concourent pas à l'ordre social. C'est bien d'un dieu qui ne concourt pas à l'ordre social dont se plaint le brave Job. Quant à Judas, l'incitation à trahir lui vient aussi de ce que le Messie se moque de l'ordre social, et avec lui tous les chrétiens séduits par les leçons d'éthique ou de politique.

    Il faut avoir du goût pour la charogne pour être attaché, à présent, à un ordre moral et politique en pleine décomposition. Y a-t-il des hommes francs qui le sont ? Je n'en vois pas ; je ne vois de cette sorte que des nostalgiques, comme Nitche, tournés vers une beauté antique révolue ; ou bien des hommes tournés vers l'avenir, qui gobent du vent et régurgitent une véritable aérophagie de promesses débiles. Maudits soient ceux qui font miroiter l'enrichissement aux pauvres. Même la promesse de la mort faite par les officiers à leurs subalternes est moins vile.

    L'art proscrit aux chrétiens est celui qui contribue à l'ordre social, pour finir par engloutir la vérité sous cette tonne de lisier que les curés nomment la culture. Cet art-là est la fornication. Si les cathédrales contribuent à l'ordre social, elles insultent la parole de Dieu, qui est son esprit.

  • Nazisme et pornographie

    Le fait de souligner le rapport du nazisme et de la pornographie, est certainement plus utile que toutes les lamentations et repentances posthumes, suprêmes tartufferies.

    Pour reprendre le leitmotiv de Pangloss-Anna Arendt sur la banalité du mal, on pourrait dire : de ce que la société ne parvient à se passer de pornographie, on peut déduire qu'elle est irrémédiablement barbare et condamnée à se maintenir au niveau de la nature. Si la philosophie allemande est aussi antichrétienne et athée, c'est parce qu'elle tente de faire passer les questions sociales pour des questions universelles.

    Mais le rapprochement du nazisme et de la pornographie, du sacrifice aveugle du soldat et de la putain, est encore une façon d'idéaliser la sexualité, ou de faire croire qu'il n'y pas derrière le nazisme des banquiers et des industriels, des notables ordinaires aux moeurs plus conventionnelles. Le soldat nazi et la prostituée offrent aux bourgeois de se sentir un peu moins coupables pour les crimes commis quotidiennement au nom de la société.

  • Anthropologie made in US

    "(...) On finit par se demander pourquoi les hommes ont fait de Dieu un être hostile à l'amour charnel ?" Jack Kerouac (Big Sur)

    D'abord dieu n'est pas hostile au coït ; il lui est indifférent. C'est ce qui le rend inhumain. Très souvent les hommes et les femmes hostiles au coït s'en font une idée beaucoup plus haute que ceux qui le pratiquent.

  • L'Occident est une femme

    La supercherie du démocrate-chrétien Jacques Ellul est dans l'assimilation de l'Eglise à l'Occident. Le luthéranisme d'Ellul l'a aidé à rejeter la théorie catholique romaine de "l'Eglise-institution humaine", c'est-à-dire plus largement l'invention de l'anthropologie chrétienne au sein d'une religion révélée, ce qui constitue le plus grand et le plus catastrophique mensonge de tous les temps.

    De la même façon, la débauche des papes romains inspira à Dante Alighieri une idée de l'Eglise comme "la philosophie", idée récusée par Shakespeare dans ses sonnets. Shakespeare est conscient que la philosophie naturelle de Platon dérive d'un culte égyptien rendu au système solaire, à quoi correspond le nombre de la bête 666.

    Science et charité coïncident parfaitement dans le christianisme : en cela il est l'opposé des religions sociales, comme l'épicurisme, fondées sur un mépris plus ou moins affiché de la science (on voit bien que la bourgeoisie libérale a principalement le souci de ses intérêts et du commerce, non pas celui de la science).

    La philosophie est une voie vers la vérité et la sainteté, pour Dante : d'où le nom de Béatrice et l'âge qu'il lui donne, coïncidant avec le moment où Dante a rejeté l'institution catholique romaine. Mais Francis Bacon, alias Shakespeare, a récusé la philosophie médiévale, et proposé de la remplacer par une science qui progresse contre l'idolâtrie, c'est-à-dire contre l'anthropologie, puisqu'elle celle-ci procède de la justification de l'homme par l'homme. Le millénarisme démocratique totalitaire n'a aucun fondement scientifique, mais c'est un opium réconfortant que les anthropologues injectent dans les veines du peuple afin de le tenir en haleine.

    L'évangile indique en effet que les obstacles au progrès de l'homme vers la vérité sont identiques aux obstacles à la charité, c'est-à-dire principalement les nécessités sociales et politiques, toujours fondées sur le droit naturel et l'iniquité.

    Après avoir dénoncé la subversion du christianisme par l'Eglise catholique romaine, J. Ellul accomplit la pirouette impossible de blanchir l'Occident, alors même que la détermination juridique de celui-ci est essentiellement catholique romaine. Et il décrète le message évangélique "féministe".

    On voit tout le profit que la démocratie-chrétienne peut tirer de cette pirouette d'Ellul, qui consiste à asperger d'eau bénite le mobile politique le plus païen. De plus Ellul rend l'islam responsable de la trahison de l'Eglise romaine, et cette théorie est aussi faite pour plaire dans une Europe de marchands vieillis et apeurés, craignant pour leurs monopoles et leurs arcanes juridiques.

    Cependant le caractère féminin de l'Occident est indiscutable. Aussi féminin que l'Orient est viril. Tous les philosophes et artistes modernes misogynes, ou presque (Baudelaire, Delacroix, Nitche), sont en même temps attirés par l'Orient. Les Allemands, souvent fiers d'être "hyperboréens", sont un peuple efféminé où les femmes dominent le plus souvent sur les hommes. L'Occident paraît correspondre à la notion de "nuit des temps", qui décrit aussi bien l'origine que la fin des temps.

    Shakespeare, dans son art apocalyptique, insiste d'ailleurs sur cette notion de pâleur nocturne de l'Occident, dont l'historien verra que c'est la duplicité qui lui permet avant tout de dominer sur le reste du monde. Pratiquement, l'art occidental est un intellectualisme, ce qui explique sa faiblesse inédite, en même temps que son arrogance extraordinaire. Il n'y a pratiquement que Shakespeare à affirmer que la musique est un divertissement féminin sans grande portée artistique.

    Il n'y a pratiquement d'hommes féministes que ceux qui ne peuvent s'en passer : les enfants par nécessité, les vieillards par nécessité, et les prêtres par affinité.

    La dévotion religieuse excessive de l'Occident s'explique aussi du fait qu'elle est une femme. Le calcul, qui est le b.a.-ba du fanatisme religieux - on peut dire que le fanatique est constamment à la recherche de repères -, a une place bien plus importante dans l'Occident néo-païen que dans l'Orient païen.

    Le camp des saint est cependant figuré dans l'apocalypse sous les traits d'une femme. Cette anti-Eve renverse l'ordre physique du raisonnement humain. L'épouse de Jésus-Christ correspond à ce que le Messie ordonne qu'elle soit, et qui est à l'opposé de la manière humaine, inconsciente et fondée sur l'illusion que l'homme a prise sur la nature.


  • Sacrée modernité

    L'argument de la modernité est entièrement soutenu par la technique. Le mot "technocratie" dissimule moins bien le caractère totalitaire de la démocratie libérale, aussi les thuriféraires du totalitarisme ont-ils inventé le gadget de la "modernité", qui permet mieux de berner les foules.

    Etre "moderne" est pour le bourgeois en 2013 comme d'être assuré du purgatoire pour son ancêtre de 1213.

    Le fondement technique de la "modernité" explique sans doute que les Français gobent assez peu cette religion inventée par l'élite pour son seul profit.

    Si l'on comprend la démonstration de Molière que la subversion de la charité chrétienne consiste surtout dans le détournement par l'élite d'un message spirituel qu'elle ne peut entendre, et que la hyène Joseph de Maistre prêche Satan sous l'apparence de prêcher Jésus-Christ, alors on comprendra que la religion moderne dérive de ce dérapage incontrôlé des élites.

    Il n'est pas inutile de comprendre, puisque c'est un rouage essentiel de la mécanique totalitaire dont les élites sont actionnaires, que la philosophie d'une élite, son art, reflète toujours le système d'exploitation en vigueur, en tous temps. La pensée de l'élite est gadget. Elle en possède le charme et l'inutilité, se déprécie rapidement. Plus les systèmes d'exploitation sont puissants, plus la pensée de l'élite est nullissime.

    C'est d'ailleurs ce qui explique le retentissement mondial de la littérature de Céline. D'autres l'ont fait, mais de façon moins manifeste et retentissante - tout d'un coup Céline décide, non seulement qu'il n'est pas né pour lécher des bottes, comme un intellectuel normal, mais il s'affranchit complètement des codes du langage, et accomplit ainsi ce qu'un intellectuel ne peut pas faire, en raison de la dévotion de l'élite vis-à-vis de ses propres dogmes. De même c'est la dévotion religieuse qui protège les sophismes d'Einstein d'être dénoncés comme des sophismes.

    L'intellectuel est comme l'ordinateur ou le joueur d'échecs, ignorant qu'il est un imbécile.

    Il convient de comprendre les meilleurs penseurs humanistes occidentaux comme des anti-intellectuels. Le rôle de l'intellectuel à l'intérieur du christianisme est d'ailleurs le plus ténébreux. Shakespeare exécute dans ses pièces des intellectuels chrétiens à bon escient.

    L'humanisme explique que la recherche technologique est le meilleur moyen de faire triompher le point de vue conservateur. Il n'y a aucun paradoxe dans le goût des Japonais, profondément conservateurs et efféminés, pour les gadgets technologiques modernes. Ceux-ci ne traduisent que l'imitation servile et dépourvue d'imagination de la nature. Si l'irresponsabilité des modernes est encore plus grande que celle des conservateurs ou des réactionnaires, c'est en raison de l'imbécillité et de l'arrogance de l'argument moderne, destiné à faire croire au progrès de l'humanité.

  • L'Art contre Dieu

    Je reviens souvent à Bernard Henri-Lévy, parce qu'il est le plaideur le plus habile en faveur du totalitarisme démocratique occidental. La tâche la plus difficile pour lui est certainement de faire le lien entre la démocratie libérale et le judaïsme.

    La véritable religion de BHL est le catholicisme romain, c'est-à-dire la subversion des Ecritures saintes à l'aide de sophismes philosophiques, afin d'inventer un plan politique ou moral qui ne peut pas être fondé sur les prophètes chrétiens ou juifs. On ne trouve aucune trace de la démocratie dans l'eschatologie juive ou chrétienne.

    BHL organise une exposition à la fondation Maeght sur le thème : "Art et philosophie/vérité." Les apparences de l'humanisme sont sauves, et c'est sans doute ce qui compte surtout dans cette exposition : démontrer que la démocratie libérale n'est pas exclusivement le culte du veau d'or, c'est-à-dire un régime dont la barbarie excède en puissance celle du régime nazi, dont la volonté s'est heurtée à d'autres régimes plus puissants encore.

    La nation juive sous le regard de Dieu, comme la théorie de la France chrétienne, sont des produits de l'art humain, sans consistance spirituelle. N'importe quel ennemi du christianisme ou du judaïsme démontrera facilement que le dieu qui légitime la propriété de tel ou tel peuple est une invention de l'élite afin de conforter sa position. La légitimité des institutions et des élites, ainsi que Shakespeare le montre, ne peut venir que du droit naturel, car il n'est aucune sorte de puissance qui ne soit issue de la nature.

    BHL dit : "On a tort d'accuser les juifs de mépriser l'art ou d'être iconoclastes ; le judaïsme ne condamne que l'idolâtrie." Soit. Mais dans ce cas il faut dire quel art est idolâtre, et quel art ne l'est pas, ce que BHL ne fait, occultant l'élucidation de Dürer que les arts libéraux, dont l'exercice engendre la mélancolie, sont idolâtres ou lucifériens. Ce sont des arts qui ont pour but de justifier l'homme ou de le conforter - de maîtriser le feu -, mais qui ne recèlent aucune vérité surnaturelle, vers quoi les prophètes veulent tourner l'homme, dans le sens contraire du monde ou du destin.

    Quant à la démocratie, c'est l'idéologie ou l'objet d'art le plus néfaste, étant donné qu'elle n'a pas de fonction pratique, mais une fonction religieuse. "Je ne suis pas venu apporter la paix dans le monde.", dit le Messie, contre les pendards démocrates-chrétiens et leur folklore aussi insipide qu'infernal. Il n'y a probablement pas d'espèce humaine plus hypocrite que l'espèce démocrate-chrétienne, et pourtant cette espèce domine le monde, sans doute parce que son hypocrisie fait qu'elle est la mieux adaptée.