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dieu - Page 2

  • Du Progrès

    Le progrès est comme dieu : on en parle beaucoup, mais nul ne peut en rapporter la preuve. Le progrès démocratique, c'est comme de prétendre que les poux sont des animaux supérieurs aux lions (dixit Clemenceau), ça ne tient pas debout.

    En art comme en politique ou en droit, tout n'est qu'imitation de la nature plus ou moins subtile ; les trous noirs sont seulement susceptibles d'avaler l'univers dans les rêves de technocrates débiles.

    En même temps qu'ils sont improbables, dieu et le progrès sont la seule issue véritable pour l'homme ; car si "tout est sexuel", la vie ne vaut vraiment d'être vécue que pour les insectes et les bourgeois, les poètes auteurs de refrains totalitaires : "Y'a d'la joie !"

  • Dans la Matrice

    L'amour est tout aussi improbable que dieu, mais il est apparemment plus flatteur pour l'esprit humain de croire que l'amour existe. Y a-t-il religion plus idiote à travers les âges que celle des chanteurs chantant l'amour sur tous les tons ?

  • Dieu et la science

    Dieu et la science brisent l'un comme l'autre le cercle de la nécessité et des obligations sociales.

    La société s'organise donc contre dieu, selon l'enseignement évangélique, mais aussi contre la science. Tout mouvement social implique renonciation à la science. Les événements politiques récents fournissent un exemple de ce phénomène : le mouvement communiste a très vite rompu avec le leitmotiv de critique scientifique de Marx et Engels au profit du négationnisme de l'histoire et de cérémonies religieuses de commémoration en l'honneur des héros du passé. De marxiste qu'il était, le communisme est devenu sartrien, c'est-à-dire un culte conforme au catholicisme romain. Si l'on voit dans la critique marxiste un antiélitisme "au nom de la science et de la vérité", ce qu'elle est très largement, cette critique conserve son intérêt, car un esprit modelé par un régime technocratique totalitaire n'a pas conscience de l'opposition des plans scientifique et politique. En revanche, si l'on voit le marxisme comme une doctrine sociale alternative, ce qu'il est très peu, le marxisme perd tout son intérêt, car la bestialité humaine est insoluble sur le plan politique.

    L'intelligentsia stalinienne s'est hâtée de rebâtir le temple de spéculations philosophiques édifié par Hegel, que Marx avait entièrement démoli. La dignité de l'Etat bourgeois esclavagiste ("Le travail rend libre") a été restaurée, afin d'inspirer le respect au prolétariat, comme le clergé catholique usa autrefois de la tradition et des sacrements pour fabriquer un culte identitaire afin de subjuguer la paysannerie.

    Les lois sociales sont le produit d'un pacte avec la nature, et c'est ce pacte que le judaïsme et le christianisme dénoncent. Ils le dénoncent dès le mythe de la Genèse, à tel point qu'on peut penser, contrairement à Nietzsche, que la culture grecque antique est déjà marquée par le judaïsme et que la philosophie naturelle ne constitue pas pour les Grecs un horizon indépassable ; plusieurs philosophies et mythes témoignent de l'aspiration scientifique des Grecs par-delà la philosophie naturelle, à commencer par Homère, aussi peu juridique que possible. "Gréco-romain" ne peut se dire sans occulter complètement Homère, on ne peut plus éloigné de Virgile.

    Le voeu de la communauté des technocrates d'une science moderne qui soit "éthique" rejoint cette idée de "philosophie naturelle" antique. Elle trahit de la part des savants modernes la double ignorance, d'une part de l'origine et du but de la morale, d'autre part de la source et du but de la science. Les comités d'éthique scientifique sont donc des institutions totalitaires. Ce mariage forcé de l'éthique et de la science entraîne un double fiasco moral et scientifique, dont la manifestation est la plus visible dans la culture occidentale moderne, non pas "médiocre" comme se doivent toutes les cultures, mais qui tend vers la nullité, c'est-à-dire la pure rhétorique ou la science sociale.

  • Dieu est mort

    Extrait du chapitre de mon "Dialogue avec l'Antéchrist" consacré à l'athéisme de F. Nitche.

    «Dieu est mort» : tout en contribuant à la renommée de son auteur, ce constat a donné lieu à une interprétation erronée de la doctrine de Nietzsche. Celle-ci n'est pas athée au sens moderne le plus courant, mais païenne ou antiquisante. Or l'Antiquité païenne n'a pas connu l'athéisme, mais tout au plus une certaine indifférence à l'égard de la théologie de la part de rares philosophes.

    Nietzsche avance la thèse d'un escamotage de dieu imputable au christianisme. La "mort de dieu" indique le terme de cette évolution, au détriment d'une notion païenne authentique de dieu ou du divin. Paradoxalement cette translation de dieu de la Nature à la rhétorique a entraîné une tension religieuse plus forte. N. juge cette évolution néfaste, car excessivement aliénante et conduisant au nihilisme. La mort de dieu n’a donc pas pour conséquence l’irréligion, bien au contraire.

    A l'opposé de Nietzsche se situe l'athéisme de Ludwig Feuerbach, dont l'influence sur la culture moderne est plus marquée, comme l'art moderne atteste, plus rhétorique (démonstratif) que l'art antique pris par Nietzsche pour modèle.

    L'analyse par L. Feuerbach des rituels chrétiens («L'Essence du Christianisme»), d’où celui-ci déduit que la métamorphose de la théologie en anthropologie constitue un progrès de la conscience, contredit l'interprétation morale de Nietzsche. Cependant elle confirme sa thèse selon laquelle la culture moderne est comme «suspendue à la question de dieu». Le dieu chrétien hante la culture moderne comme un fantôme ; il a remplacé les dieux concrets, identifiables à la Nature, auxquels l’Antiquité rendait un culte plus sain.

    Par ailleurs la démonstration de Hegel d'un progrès historique indexé sur les valeurs chrétiennes concorde avec l'élucidation par Feuerbach d'une religion chrétienne propice à l'émancipation de la raison humaine de la chrysalide de la théologie. Or la démonstration de Hegel tend à réduire dieu à un "concept historique". Perspectives et projets humains reçoivent grâce à Hegel l’onction chrétienne. Mais, que la référence chrétienne soit conservée (Hegel), ou bien qu’elle soit jugée démodée (Feuerbach), l’homme s’est hissé au rang des dieux sur la foi de sermons apparemment chrétiens.

    C'est contre cette anthropologie chrétienne que l'athéisme de Nietzsche se dresse, afin de restaurer un culte moins fanatique.

     

    Il reste à examiner dans un autre chapitre si la théologie chrétienne ouvre bien droit à un développement anthropologique, et si la suggestion d’un accomplissement du salut chrétien dans le temps a un quelconque fondement évangélique. La validité de la psychologie de l'histoire moderne selon Nietzsche, en dépend.

  • Preuve de dieu

    Le suicide prouve dieu. Encore une fois j'aime beaucoup cette preuve, qui me paraît particulièrement adaptée à notre temps de confusion entre science et enquêtes policières. L'idée moderne de la civilisation est en effet une idée de la civilisation qui se situe au niveau de la police, très proche de l'idée d'une théologie qui consisterait à prouver l'existence de dieu, c'est-à-dire d'une théologie sans métaphysique. Le calcul humain transpire en effet à grosses gouttes dans le problème de la preuve de dieu.

    Le suicide prouve que la volonté de l'homme est plus indécise que celle de toutes les autres espèces ; s'il semble régner dans les groupes de singes une forme de "suspens", une indécision propice aux sentiments et aux loisirs, c'est très probablement en raison d'une forme de fascination pour lui-même, qui fut baptisée "existentialisme" par la philosophie bourgeoise, que l'homme pense cela. En réalité, si le singe est plus philosophe et moins aristocratique que le lion, il n'en a pas moins un instinct de survie qui résume la plupart de ses actions.

    Au passage le suicide prouve aussi que la théorie transformiste est fausse. Elle l'est du point de vue de l'individu qui a tendance à lever la tête vers les étoiles et se trouver bien ignorant des choses essentielles. On voit que la société moderne a perdu le sens de l'individualisme, qu'elle confond avec le relativisme. L'évolutionnisme n'a pas engendré par hasard dans différentes cultures totalitaires différentes formules de "darwinisme social".

    Le suicide prouve dieu, mais les chrétiens savent que cette preuve est parfaitement inutile, et c'est pour cette raison qu'il vaut mieux s'en débarrasser en une courte phrase. On voit que Jésus-Christ n'use pas de théorèmes, mais de paraboles. Les théorèmes sont des lois sataniques, et le monde moderne serait moins complexe si les hommes de loi rendaient un hommage moins officieux à Satan.

    Nietzsche ou Hitler brillent par leur franchise, mais ils ne comprennent pas bien la stratégie de la terre brûlée mise en oeuvre par leur maître, c'est-à-dire le sens officiel, moderne, de l'histoire. Cette stratégie de la terre brûlée, c'est-à-dire le suicide de la civilisation, prouve d'ailleurs encore dieu (inutilement). Nietzsche a d'ailleurs partiellement compris la signification sous-jacente de cette incroyable baudruche à quoi s'apparente la rhétorique moderne, et que la culture moderne est une "culture de la preuve de dieu".

  • Athéisme

    L'homme antique est trop peu replié sur lui-même pour douter de dieu, et baigne ainsi dans l'évidence d'une ou de plusieurs forces cosmiques supérieures - évidence qui n'a rien de rassurant, puisqu'elle peut inciter au suicide quand la vertu n'est plus possible.

    Le problème du salut, c'est-à-dire de la part de l'homme à l'éternité, est une question beaucoup plus épineuse et pour ainsi dire le point de départ de la pensée proprement humaine. Beaucoup d'hommes ne se la posent jamais et demeurent pour ainsi dire au stade animal ou politique.

    La pensée antique nous touche directement sur ce point de l'éternité et du salut. Pour le reste, les considérations d'ordre social ou purement humain, comme Virgile et le latin, l'antiquité est morte.

  • Preuve de dieu (2)

    Causons un peu de ce dieu moderne qui éclipse les anciens et que l'on appelle "la science". C'est bien d'un rapport religieux à la science dont il s'agit dans le monde moderne, et qui rappelle par conséquent le propos de Rabelais sur la "science sans conscience", dont les universitaires spécialistes de Rabelais omettent souvent de rappeler qu'il vise la science scolastique.

    Ce rapport religieux est traduit par la notion de "culture scientifique", qui ne choquera pas un homme de foi, mais fera sursauter un scientifique. Il est traduit aussi par l'idée d'une science "tournée vers l'avenir", c'est-à-dire ayant rompu avec la matière, ce qui est le propre d'une conscience religieuse primitive ou infantile.

    Cette dimension religieuse est perceptible également dans la censure par les pouvoirs publics des critiques de la science officielle. Je citerais ici le cas de Michel Onfray, dans la mesure où la portée scientifique de sa critique est très limitée, mais néanmoins rencontre l'hostilité des représentants de l'Inquisition.

    Et, comme la contestation du monopole scientifique de l'Eglise catholique romaine est un des axes de la philosophie des Lumières, s'appuyant parfois sur les évangiles pour contester ce monopole (Diderot), on est très étonné qu'aucun historien "public" ne nous dise que la philosophie des Lumières n'a eu aucun effet en France ; vraiment très étonné qu'aucun historien ne nous dise que les institutions républicaines prolongent les dogmes et idéologies, comportements de l'Eglise catholique romaine, et que la laïcité, le principe de neutralité religieuse de l'Etat républicain est une vaste blague : en ce qui concerne les chrétiens qui cautionnent la laïcité, on peut même démontrer assez facilement que ce sont de sinistres bouffons, dont l'argent est le seul mobile. La laïcité est une vaste blague puisque l'Etat, à coups de milliards d'euros, s'efforce d'imposer l'idée de la science moderne comme un dieu nouveau, et d'autre part sanctionne la contestation de la science officielle. La laïcité témoigne d'une métamorphose du cléricalisme, mais non de l'abandon des méthodes cléricales de l'Ancien régime. La laïcité obéit au principe de la ruse, et typiquement de la ruse de caste. Il est de notoriété publique que Judas Iscariote a rendu l'argent qui lui avait été versé en échange de sa trahison - des démocrates-chrétiens il ne faut pas s'attendre à la même restitution.

    Pour revenir à la preuve de dieu, d'autant plus exigible qu'il s'agit d'un dieu inventé par les hommes : qu'est-ce qui nous prouve que, derrière le gadget moderne, il y a vraiment la Science pure avec un grand S, et que tout ça ne cache pas un vaste système d'exploitation clérical ? D'autre part on aimerait comprendre comment il se fait que la science la plus laïque, et donc la plus neutre en principe, prolonge la science des savants catholiques romains ou protestants du XVIIe siècle, les plus confessionnels de tous les temps, mélangeant de façon indistincte hypothèses scientifiques et convictions religieuses plus ou moins conformes à la Bible ? On aimerait savoir pourquoi les tenants des mathématiques modernes présentent aussi souvent des signes d'aliénation mentale ?

     

     

  • Preuve de dieu

    Pour le chrétien, la preuve de dieu importe peu, puisque ce qui compte c'est de voir dieu enfin en face, comme l'énonce l'apôtre Paul.

    De soi-disant esprits rationnels diront que ce n'est pas sérieux de se diriger vers quelque chose qui résiste au prélèvement d'ADN ou aux moyens de preuve les plus modernes ; mais cet argument revient à dissuader un enfant de vivre, sous prétexte que la probabilité qu'il finisse par mourir est de 100%. La science existe-t-elle parce que l'homme est omniscient, ou au contraire parce qu'il ignore presque tout du cosmos, de l'intelligence humaine, ou encore des maladies futures auxquelles son inconscience l'expose ?

    Il convient d'ajouter qu'un authentique suppôt de Satan n'a pas besoin non plus de la preuve que son dieu existe bien. On peut croire l'inspiration satanique de Nitche sincère, et non un effet de style. La démonstration de Nitche est que seul Satan existe.

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    La formule de la preuve de dieu est d'ailleurs réutilisable afin de prouver que dieu n'existe pas. Cela permet de comprendre que l'athéisme moderne est un culte rhétorique, produit dérivé de la preuve que dieu existe. La rhétorique supplée au manque d'expérience - c'est ce qui explique la méfiance des savants vis-à-vis des intellectuels.

    La preuve de dieu est, comme la rhétorique athée, principalement un moyen de propagande. Lénine a fait l'aveu utile qu'il existe une propagande de la foi athée, conforme à la propagande de la foi catholique romaine, le but étant dans les deux cas de permettre une religion d'Etat. Observez comment l'hypothèse de la laïcité, c'est-à-dire de la neutralité religieuse de l'Etat et ses représentants, scientifiquement absurde, rencontre l'assentiment de catholiques romains & de tenants de "valeurs républicaines" athées. Ajoutons que l'argumentaire laïc est un négationnisme : il occulte la véritable histoire de la République et des institutions républicaines, procédant exactement de la même manière que l'institution catholique romaine par le bourrage de crâne.

    Et maintenant, donnons quelques conseils aux athées afin de prouver que dieu n'existe pas, d'une manière plus sérieuse que : "dieu est un truc pour se rassurer", dans une société régie par le principe de précaution et autres gadgets sécuritaires du même genre omniprésents.

    Bien que l'enseignement de la parole de dieu soit prohibé par les agents de l'instruction publique, au profit de religions plus modernes telle que l'écologie ou l'éducation sexuelle, l'orthophonie et la psychanalyse, il reste qu'on se souvient encore de la prétention du dieu chrétien à être un dieu d'amour. Voilà : dieu est amour ; il suffit de démontrer que l'amour n'est qu'un fantasme pour démontrer que dieu n'existe pas. Or il est un plan où la démonstration est on ne peut plus facile de l'absence d'amour, c'est le plan social, entièrement déterminé par le rapport de force et la compétition. La référence au darwinisme et à l'évolution, ne manquera pas de donner l'apparence la plus scientifique à la preuve que l'amour n'existe pas. Niant ainsi que l'amour existe sur le plan social, autrement que sous la forme de l'aliénation mentale de pauvres imbéciles persuadés du contraire, l'athée fera oeuvre utile, dénonçant ainsi du même coup les efforts pour persuader que la société et l'amour ne se nient pas l'un l'autre, et prouvera que le satanisme est le seul point de vue social honorable.

     

     

     

  • Athéisme

    Comme dirait Baudelaire, le problème de la foi en dieu impose de démêler si le culte est rendu à Satan ou à Dieu, surtout si l'acte de foi émane d'une femme. En effet, c'est un représentant du sexe qui a témoigné pour la première fois de sa confiance dans le Malin.

    Afin de ne pas paraître sexiste, comme l'est nécessairement le point de vue social, parlons plutôt des "gens de robe" en général, c'est-à-dire des gens de justice. Satan seul délègue sa justice, dont la représentation est dans la mythologie chrétienne celle d'un cheval noir.

    Le problème de l'athéisme moderne est par conséquent de savoir contre qui l'athée se bat, Dieu ou Satan ?

    Le plus grand mouvement moderne antichrétien est le mouvement de passivité.

     

  • 666

    "Le temps nous sépare de dieu." Léon Bloy

    Plus nous aimons, moins le temps paraît long. L'ennui touche ceux qui ne savent pas aimer, comme un frôlement d'aile de Satan.

  • Le Dieu hasard

    "Nécessairement, le hasard a beaucoup de pouvoir sur nous, puisque c'est par hasard que nous vivons." Sénèque

    "Le hasard est le dieu des imbéciles." Bernanos ; celui-ci aurait pu ajouter aux imbéciles, les foetus, les statisticiens et les vieillards.

    Le monde moderne insinue une idée de la liberté proche du hasard, admettant ainsi l'ignorance au rang du savoir, et la barbarie au rang de l'humanisme.

  • Le hasard, dieu, la science

    A propos d'une interview du philosophe de plateau télé Luc Ferry, en duo avec les savants de plateau télé Igor et Grichka Bogdanov sur le hasard, dieu et la science (Figaro magazine, 25 oct. 2013).

    Je qualifie Luc Ferry de "philosophe de plateau télé" puisqu'il pratique une discipline proche du yoga ou du sermon du curé en chaire le dimanche : les philosophes sont hors du jeu technocratique et n'ont qu'une influence marginale désormais ; tout au plus ils lui fournissent une caution intellectuelle, en parfaits irresponsables, jouant ainsi le rôle de bouffons du souverain peuple, dépourvus d'effet comique. Appelé aux fonctions de ministre de l'Education naguère, L. Ferry y a joué son rôle de ministre d'une grande nation technocratique : il a prononcé des discours.

    Si j'estime juste de réagir, c'est parce que ce digne représentant de l'ordre public, athée comme il se doit (ou c'est préférable), répand un certain nombre de mensonges sur le christianisme, avec la caution de prélats catholiques romains. "Le Figaro magazine" est d'ailleurs depuis une quarantaine d'années un repaire d'occultistes, portant différents masques, tantôt ouvertement satanistes comme feu Louis Pauwels, tantôt démocrates-chrétiens, se servant du christianisme comme d'une propagande au service des élites capitalistes françaises.

    - Le mérite des frères Bogdanov, tout d'abord est de rappeler, s'agissant d'Albert Einstein, que celui-ci, lorsqu'il mentionne "dieu", évoque une sorte de "grand architecte de l'univers" ; A. Einstein est allemand et non juif comme certains propagandistes tentent de le faire croire, un descendant de Pangloss-Leibnitz et non un disciple de Moïse.

    Il ne peut d'ailleurs en être autrement, s'agissant d'un mathématicien ou d'un juriste. Et Luc Ferry tente de faire passer pour chrétienne une "idée de dieu" juridique, introduite frauduleusement par les clercs du moyen âge et perpétuée ensuite par le philosophe allemand E. Kant. Du préjugé mathématique ou juridique découle une conception uniforme de l'univers, régi de la particule aux astéroïdes les plus importants par des lois ou une architecture en principe univoque (666). Tandis que pour les juifs et les chrétiens, a contrario, l'antagonisme des forces cosmiques empêche de déduire des lois mathématiques de la nature uniformes ou une philosophie naturelle éternelle, telle que celle des anciens égyptiens, des brahmanes indiens suppôts de Satan (ou bien encore de F. Nitche).

    - "Le hasard se définit par opposition au déterminisme (...)" L. Ferry

    Faux : les lois mathématiques, probabilités ou statistiques, ne peuvent se passer de la notion d'aléa. Or ce sont des lois qui permettent, à l'instar de l'astrologie auxquelles elles se sont substituées dans le registre moral ou politique, de prévoir ou de prédéterminer les événements. Autrement dit l'idée de destin antique (sur lequel s'appuie le culte de Satan), liée à l'astrologie, a pris dans les temps modernes technocratiques l'aspect des statistiques mathématiques modernes. Contrairement à l'affirmation du philosophe kantien, hasard et déterminisme sont liés. Luc Ferry défend ici subrepticement une conception totalitaire de la liberté, comme étant liée au hasard.

    - "Mais le front du hasard recule à mesure que la science progresse. (...)" Grichka Bogdanov

    Plus logiquement, les frères Bogdanov défendent dans un premier temps une conception matérialiste du hasard proche de celle d'Aristote : plus la science progresse, plus la "part de hasard" diminue. Aristote fait en effet valoir que la science naturelle, c'est-à-dire l'observation attentive de la nature, réduit d'autant plus la croyance dans le mécanisme du hasard, tant la nature paraît organisée de façon à ne laisser aucune place à l'indétermination ou au hasard (c'est tout le problème de la science naturelle évolutionniste : la place qu'elle accorde au hasard et à l'idéologie mathématique en fait une parente de l'idéologie kantienne - en principe un savant naturaliste doit se montrer le plus réticent à l'explication du hasard). Le hasard est donc lié à l'imperfection du prisme humain et sa difficulté à ne pas succomber à des mirages.

    Mais cette conception justifie de la part d'Aristote la méfiance vis-à-vis des spéculations algébriques ou mathématiques, nécessairement hasardeuses. L'indétermination n'est pas "une marge de liberté" selon Aristote, comme elle l'est pour L. Ferry, mais le résultat de l'ignorance. Les frères Bogdanov, pour leur part, ne paraissent pas se douter qu'une science qui veut réduire la part de hasard au maximum, doit se baser sur l'induction et non sur l'outil mathématique spéculatif. Expérimentalement, ceci ne veut pas dire grand-chose : "ce que l'on appelle l'espace-temps résulte du big-bang qui s'est produit il y a 13 milliards 820 millions d'années" ; cela n'explique en rien comment la matière peut-être issue de ses conséquences, que sont le temps et l'espace.

    - "Pouvoir choisir entre le bien et le mal implique qu'il y a des possibles dans le monde, la tradition chrétienne arguera donc de la Providence, l'histoire répondant au dessein de Dieu, lequel a eu cette bonté vis-à-vis des humains de leur accorder une marge de liberté (...)." L. Ferry

    Ici Luc Ferry s'exprime de façon lapidaire sur des notions qu'il ne maîtrise ni ne définit, et prête au christianisme un raisonnement qui n'est pas le sien. On pourrait ironiser sur la démocratie de la même manière : la démocratie implique qu'il y a des possibles, c'est ce qui explique que les démocrates s'accommodent d'Etats providentiels totalitaires, dans lequel l'individu n'a même pas le choix des arts ou des sciences qu'il souhaite étudier. La notion de providence est une notion essentiellement païenne et non chrétienne. Ici L. Ferry confond, sans doute intentionnellement, la subversion du christianisme par les élites occidentales, avec le christianisme lui-même. Il est facile de vérifier en lisant le nouveau testament qu'il est pur de toute notion éthique ou providentialiste. L. Ferry fait d'ailleurs référence à une conception hégélienne de l'histoire ("l'histoire répondant au dessein de dieu"), sans aucun rapport avec le nouveau testament, mais beaucoup plus conforme au millénarisme national-socialiste ou démocrate-chrétien. L'ex-évêque de Rome Joseph Ratzinger était imbibé d'une telle philosophie : si elle engendre aussi bien des croyants comme J. Ratzinger, que des athées comme Luc Ferry, c'est avant tout parce que le raisonnement hégélien, comme tout raisonnement providentialiste, a pour effet de cautionner l'élite intellectuelle et politique. 

    - "D'un point de vue épistémologique, la causalité n'est donc qu'une méthode de travail scientifique, et non pas ontologique (...)" L. Ferry

    Ici L. Ferry aborde un sujet qu'il maîtrise un peu mieux ; un sujet primordial sur le plan de l'histoire des sciences. L'ontologie est bien abandonnée au profit de l'étude des causes, mais non pour une raison "scientifique" comme le prétendent Ferry et Karl Popper (exemple type du faux savant ou de l'imposteur faisant foi dans l'université), mais pour des raisons TECHNOCRATIQUES. La science polytechnique ou technocratique n'a d'autres finalité que l'efficacité. L'assimilation de la technique à la science est une ruse des élites occidentales. Par conséquent la scission entre l'ontologie et la science résulte d'un artifice, et non d'une démarche scientifique. Le polytechnicien ou l'ingénieur, au contraire du savant véritable, s'accommode de l'idée d'infini ou d'indéfini.

    (A SUIVRE)

     

  • Athéisme

    Si "dieu est mort", comment se fait-il que la morale antiraciste, féministe, démocratique, "moderne" en un mot, comment se fait-il que cette morale subsiste, alors qu'elle est essentiellement "judéo-chrétienne", c'est-à-dire inconcevable dans le cadre d'une religion païenne ? Cherchez l'erreur.

  • Dieu est mort

    Si dieu est mort, alors l'art l'est fatalement aussi ; il ne subsiste plus qu'à l'état de quadrature du cercle, aussi vaine qu'ennuyeuse, qui a le don d'épater le bourgeois et lui seul.

    Entendez par dieu "Satan", le dieu des artistes - Dionysos pour les gastronomes, Apollon pour les architectes musclés.

    Amen.

  • Le calcul de Dieu

    "(...) Et enfin, après que les raisons par lesquelles je prouve qu'il y a un Dieu et que l'âme diffère d'avec le corps, auront été portées jusques au point de clarté et d'évidence, où je m'assure qu'on peut les conduire, qu'elles devront être tenues pour de très exactes démonstrations, vouloir déclarer cela même, et le témoigner publiquement, je ne doute point, dis-je, que si cela se fait, toutes les erreurs et fausses opinions qui ont jamais été touchant ces deux questions, ne soient bientôt effacées de l'esprit des hommes (...) et il n'y aura plus personne qui ose douter de l'existence de Dieu et de la distinction réelle et véridique de l'âme d'avec le corps."

    (R. Descartes, "Méditations métaphysiques")

    - On peut dire que le propos de Descartes, ancien élève des jésuites et supposé père du scepticisme et du rationalisme "à la française", ne manque pas de militantisme, puisque celui-ci n'hésite pas à conclure catégoriquement, avant même d'avoir jeté les bases de sa démonstration théorique.

    - Ces quelques phrases permettent de situer le niveau de démence de la science et de l'art baroques. On ne peut comprendre Shakespeare, si on ne comprend que cet esprit fidèle à la parole divine a voulu par charité s'opposer au "génie baroque".

    - La pensée de Descartes constitue une pierre d'achoppement dans la pensée scientifique moderne dite "rationaliste" ; celle-ci accorde à Descartes d'être l'un des pères fondateurs de la science moderne, en raison de l'onction scientifique qu'elle accorde aux calculs mathématiques algébriques, et aux dogmes qui en découlent (par dogme j'entends une loi physique dont la preuve expérimentale n'est pas recueillie, ou seulement par des phénomènes relatifs.) ; en revanche, le catéchisme républicain pose en principe la neutralité "laïque" de la science moderne. Et c'est là l'achoppement : il faut dissimuler par tous les moyens le débordement de foi des pères baroques de la science dite "rationnelle".

    - On remarque le leitmotiv animiste de Descartes, qui semble juger au moins aussi importante la preuve de la séparation du corps et de l'âme que celle de l'existence de dieu. Stratégie ou incompétence de la part de Descartes, il déclare s'inscrire dans la suite de savants qui ont au contraire démontré que cette division est la plus improbable : Aristote et Bacon. Cet article de foi découle de la métaphysique égyptienne, puisqu'il s'agit de remettre ici la bonne étiquette sur les méditations de Descartes. On peut qualifier cette métaphysique de totalitaire - un juif ou un chrétien le fera -, puisqu'elle répond entièrement au besoin d'organisation politique et d'ordre social.

    C'est donc sur le plan social que la croyance dans l'âme séparée est requise, par conséquent comme un degré d'adhésion inconscient minimum au corps social. Psychanalystes et médecins de l'âme modernes prorogent les données de la casuistique cléricale ancienne. Comme les juristes catholiques et les faux savants de la même espèce (Galilée) inventèrent "l'au-delà", la psychanalyse se hâta d'inventer "l'en-deçà" pour pallier les affres existentiels de la bourgeoisie européenne, en remplacement du purgatoire.

    - Descartes rend ainsi le service d'apposer le double-sceau chrétien et scientifique sur une philosophie naturelle des plus nébuleuses. "Dieu" a été remplacé depuis par l'Etat, dont on pourrait démontrer avec la même assurance que Descartes, qu'étant tout à fait providentiel, il doit nécessairement être d'essence sacrée ou divine ; dieu est mort, donc, au grand dam de Napoléon ou Nietzsche, mais le médium scientifique à la manière de Descartes a subsisté. Il y a, en soi, dans les mathématiques algébriques, une propension au dogmatisme et une fermeture à l'esprit critique. Il n'est d'ailleurs aucun sérieux défenseur de l'esprit critique qui ne se passe de divulguer que les élites ont le moins intérêt à ce que cette sorte d'esprit se répande.

    Seul le point de vue d'Einstein sur l'univers n'est pas relatif, tout le reste l'est, donc ses syllogismes ont valeur d'oracle divin. Ce qu'il faut démontrer, pour l'homme d'élite moderne, est déjà prouvé d'avance. C'est la marque de l'argument de la "modernité" d'être une pure rhétorique, appuyée sur des moyens techniques de propagande et de coercition extraordinaires. A tel point que la pensée française est une des plus éloignées de l'argument de la modernité. Ce que le Français réclame habituellement, c'est le progrès : et comme le progrès n'est nulle part, mais des gadgets modernes partout comme au Japon, il rejette cette doctrine de styliste boche. A quoi bon la téléphonie mobile et le GPS, si c'est pour se coltiner Houellebecq au lieu d'Homère ?

    Descartes est bel et bien l'un des pères fondateurs de la religion moderne.

  • Contre Dionysos

    Le suicide prouve Dieu, comme tous les actes qui ne concourent pas à l'ordre social. C'est bien d'un dieu qui ne concourt pas à l'ordre social dont se plaint le brave Job. Quant à Judas, l'incitation à trahir lui vient aussi de ce que le Messie se moque de l'ordre social, et avec lui tous les chrétiens séduits par les leçons d'éthique ou de politique.

    Il faut avoir du goût pour la charogne pour être attaché, à présent, à un ordre moral et politique en pleine décomposition. Y a-t-il des hommes francs qui le sont ? Je n'en vois pas ; je ne vois de cette sorte que des nostalgiques, comme Nitche, tournés vers une beauté antique révolue ; ou bien des hommes tournés vers l'avenir, qui gobent du vent et régurgitent une véritable aérophagie de promesses débiles. Maudits soient ceux qui font miroiter l'enrichissement aux pauvres. Même la promesse de la mort faite par les officiers à leurs subalternes est moins vile.

    L'art proscrit aux chrétiens est celui qui contribue à l'ordre social, pour finir par engloutir la vérité sous cette tonne de lisier que les curés nomment la culture. Cet art-là est la fornication. Si les cathédrales contribuent à l'ordre social, elles insultent la parole de Dieu, qui est son esprit.

  • Anthropologie made in US

    "(...) On finit par se demander pourquoi les hommes ont fait de Dieu un être hostile à l'amour charnel ?" Jack Kerouac (Big Sur)

    D'abord dieu n'est pas hostile au coït ; il lui est indifférent. C'est ce qui le rend inhumain. Très souvent les hommes et les femmes hostiles au coït s'en font une idée beaucoup plus haute que ceux qui le pratiquent.

  • Besoin d'amour

    La subversion de l'amour procède comme celle du christianisme. Le besoin d'amour est mis à la place de l'amour, comme le besoin de dieu est mis à la place de dieu. Dieu a-t-il besoin de l'homme ? Non. Tandis que la nature est difficilement concevable sans l'homme, quoi qu'en disent les adeptes du transformisme des espèces, hypothèse elle-même inconcevable en dehors du prisme humain.

    Il est donc aussi difficile pour l'homme d'appréhender dieu qu'il lui est facile de faire la démonstration de la grande architecture du monde (666). C'est, en gros, le drame du prophète Job, que cette distance qui le sépare de son dieu - celle de la bêtise humaine -, tandis que les païens reçoivent tous les jours des témoignages de la présence du grand architecte auprès d'eux, "tutélaire" comme un père ou une mère pour un enfant. Même pour Jésus, dieu ne semble pas bouger le petit doigt, ce qui déclenche les sarcasmes des assassins Juifs et Romains, au nom de la loi.

    L'homme a-t-il besoin de dieu ? Non. Les élites ne peuvent se passer d'un principe qui inspire le respect aux masses qu'elles gouvernent, mais l'homme n'a pas plus besoin de dieu qu'un animal requiert d'être domestiqué. Indiqué comme un besoin, dieu n'est que le principe conçu par les élites pour intimer à la masse le respect de ses possessions. Dans les régimes dits "laïcs", c'est la culture qui joue ce rôle. La culture pour les niais, l'argent pour ceux qui le sont un peu moins.

    C'est ce qui explique l'absence de dieu, mais aussi de l'amour, dans un monde bourgeois ou capitaliste organisé en fonction des besoins ou de la nécessité. Pour ce qui est d'exclure dieu des arts et des lettres, c'est-à-dire de la culture, c'est d'abord le clergé catholique qui s'en est chargé. La technique de Pascal est exemplaire, mais elle est loin d'être le seul exemple. La technique de Pascal est typiquement cléricale, et Voltaire ne la caractérise pas ainsi suffisamment : elle consiste à expulser dieu de la conscience humaine au profit d'un principe d'organisation essentiel : le hasard. Dans l'ensemble, il faut dire que la méfiance atavique du Français vis-à-vis des mathématiciens et des mathématiques est bien fondée. Il faut s'en méfier autant que des femmes, car tous leurs raisonnements partent d'eux-mêmes.

    Un monde sans amour est l'enfer. Si Shakespeare inspire parfois le respect, même à ceux qui n'y comprennent rien, c'est parce qu'il écrit au milieu de l'enfer, que les esprits faibles et les esprits manipulateurs s'entendent pour situer au-delà du moment présent. Pratiquement toute la religion ou la culture est faite pour ça : pour mettre l'enfer et la mort à distance. Ce qui dissout presque instantanément la niaise Ophélie, n'est pas le mépris ou le rejet de son fiancé, mais la conscience subite que le monde dans lequel elle vit ne connaît l'amour que sous la forme d'un subterfuge. Ophélie n'est pas, contrairement à ce qu'elle croit, la fille chérie de son père, mais un vulgaire appât ; pire qu'une putain, car la putain sait qu'elle est un appât, et que la société n'est qu'un bras de fer. La putain est animée par l'énergie du désespoir : la petite Ophélie raisonne comme un fromage à pâte molle.

    Shakespeare est l'auteur d'une charge d'une violence inouïe contre la culture occidentale. Les papes sont à quatre pattes dans la boue, cherchant leurs lunettes. Les rois se tiennent la gorge à deux mains, pour tenter de retenir le sang qui s'en écoule. Le cinéma : le cinéma est un invention uniquement pour tenter de cautériser la plaie que Shakespeare a ouverte.

    Ne laissons pas Shakespeare tenir sa position seul à la bataille d'Armagédon. Prenons la milice de Satan à revers.

  • Gare à la démocratie-chrétienne

    La racaille démocrate-chrétienne souille la parole de Dieu en la mettant au service de ses possessions, alors que la parole de dieu, qui est son esprit, ne justifie aucune possession humaine.

    On entend parfois les démocrates-chrétiens parler du "Saint-Esprit" : la "providence" est une façon déguisée de parler de Satan. Le dieu des chrétiens n'est pas "providentiel" : il ne sauve pas ceux qui parient sur lui.

  • Satan est mort !

    C'est un des rares points où je m'accorde avec Nitche : Dieu/Satan est mort, et c'est pourquoi aussi je perçois l'apocalypse prochaine.

    La prophétie annonce en effet que Satan sera enchaîné et enfermé par l'ange qui détient la clef du monde inférieur (Pluton ?).

    Pour ce qui est du dieu des chrétiens, à travers l'histoire il est toujours demeuré caché au yeux du plus grand nombre. Remontez la généalogie des nations et de leurs principes fondateurs prétendument chrétiens, et vous ne découvrirez pas le Père de Jésus, mais celui dont Nitche déplore la mort. Lorsqu'un dieu paraît au premier plan de la scène publique, il s'agit nécessairement de Satan. Nul besoin d'être érudit pour reconnaître à quel dieu l'art somptuaire des cathédrales gothiques rend hommage ; il suffit d'être sincère.

    On dirait que Satan s'est pris à son propre piège : il a beaucoup trop accordé à l'homme, qui s'est montré ingrat envers lui, peu économe de ses dons. De la fortune ou de l'art, l'anthropologue moderne, qui est à vrai dire la crème des andouilles, s'est attribué entièrement le mérite. Comme si une civilisation pouvait être prométhéenne, sans le consentement et le secours de Prométhée ! Aucune civilisation n'a commis cette erreur avant. C'est bien le manque de foi de ses corréligionnaires que Nitche devrait accuser, avant d'imputer la mort de dieu aux chrétiens, aux anarchistes et aux juifs. Même Napoléon : quel manque de foi chez ce suppôt de Satan ; il a tendance à prendre le diable pour un simple aide de camp, ou quelque principe mathématique balistique, à l'instar des papes romains avant lui.

    Satan, tu ne m'as pas privé de tes dons... et je t'en sais gré. Mais faire partie de ta troupe d'hommes efféminés, têtant encore le sein de leurs mères à cinquante ans, bien protégés par le bouclier nucléaire, cela ne me sied pas. J'aime mieux combattre avec Shakespeare et le camp des saints, plutôt que me mêler à la volaille innombrable de ce clergé qui te trahit et prétend placer ses droits plus haut que les tiens.