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Lapinos - Page 157

  • Tombeau de mon grand-père

    Quand mes neveux, encore trop jeunes pour trembler devant la mort, et qui se moquaient même éperdument de son silence obstiné, tirant sur les manches du cadavre, tentant de tâter ses oreilles sur la pointe des pieds, se retirèrent volontiers, je ne fus pas fâché de me retrouver seul à seul avec mon grand-père. Car, même s’il me faut penser chaque jour à la mort, je n’ai pas beaucoup l’habitude des cadavres. Ma curiosité s'était éveillée, je voulais l’observer attentivement. Pour tirer une dernière leçon de ce grand-père tout enraidi ? Là-dessus, je ne nourrissais guère d’illusions, car ce grand-père ne m’a jamais donné qu’une seule règle - et encore ne l’ai-je pas bien assimilée -, c’est d’être aimable avec les dames et de les aborder toujours par-devant en usant des formules de politesse les plus désuètes.

    Car mon grand-père avait été ainsi pétri qu’il ployait sous le respect dû au sexe faible. Mais, de temps en temps, se révoltant contre ce fardeau inique, il déversait sur l’une de ses représentantes une tonne d’injures assez salées - pour l’époque.
    Ma grand-mère était une victime toute trouvée. Du reste, elle n’avait pas son pareil pour faire culbuter la bonne humeur fragile de son mari, à force de multiplier les chausse-trappes autour.
    Je n’en ai jamais vu, étant de la campagne normande, mais ma grand-mère était comme ces pétards qu’on fait exploser dans le ciel pour provoquer l’orage et la pluie au-dessus des récoltes (De là vient peut-être ma manie de donner systématiquement raison à un homme contre une femme dans une querelle, voire un viol, même si les apparences lui sont contraires).

    Dans ce funérarium à l’hygiène et à la blancheur proprement malsaines, mon grand-père faisait une figure inconnue à mes yeux. Il ne se ressemblait plus, son visage, émacié, avait perdu ces derniers temps toutes ses nuances, sa chair, ses replis. Son air de vieux sanglier ombrageux l’avait quitté, remplacé par un air de vieille chouette crevée. La courbure marquée de son nez faisait le bec.
    À vrai dire, cela faisait quelques mois que les progrès de la science offraient à sa famille le spectacle d’une lente mais sûre déchéance, et la bête ne faisait plus peur à personne depuis assez longtemps déjà. Trop longtemps.

    Ses quatre fils ont enlevé sur l’épaule, sans trop d’efforts, le corps allégé de leur père. Si le cercueil en chêne massif ne l’avait pas lesté un peu, ils auraient même pensé porter en terre un jeune garçon !
    Sa fille précédait le convoi, chargée d’une lourde croix en argent. Je désirai moi aussi quatre fils pour porter ma bière, car la scène me paraissait assez noble et antique. Elle évita de justesse de prendre une tournure rocambolesque lorsqu’une fourgonnette déboula à toute berzingue dans le virage au moment que mes oncles avaient choisi pour le franchissement.

    Elle parvint à piler net et à éviter le massacre des héritiers.

  • Mon anniversaire

    Je ne m’attendais pas, pour l’anniversaire de mon blogue, le 11 juin, à ce qu’une admiratrice, après m’avoir dévoilé son Mont de Vénus m’offre sa lune en cadeau. Tout de même… Où étiez vous, Ch., P., D. et S. ? Je vous ai accordé quelques jours de sursis, mais nous sommes le 13, et force est de constater que je suis obligé de bouffer le gâteau tout seul. Crème de marrons, glaçage au chocolat noir ; les seuls livres bobos (ou presque) que je lis sont des livres de recettes.

    À dire vrai, j’ai plus d’admirateurs que d’admiratrices. Néanmoins je ne vais pas bouder mon plaisir d’être encore ici, après un an. Comme je l’ai dit, au commencement, je cherchais peu ou prou à imiter Juldé, c’est lui qui m’avait filé des démangeaisons dans les doigts. À ceci près que je n’ai jamais envisagé une seconde, malgré une légère tendance à l’exhibitionnisme, de me mettre à nu comme mon modèle tente de le faire - de moins en moins il me semble, car n’est-ce pas un pari stupide quand on n’a pas une raison précise ? Ici je pense à Nabe, dont la raison est le terrorisme, un sain terrorisme qui consiste à vouloir dynamiter le bunker des idées reçues (pour dévaliser les quarantes voleurs).

    Je poursuivais aussi un but “professionnel”, presque atteint. Mais si on m’avait dit que ce petit jeu me projetterait au beau milieu d’une sorte de mini-comédie humaine virtuelle, me permettrait de nouer des relations, rarement concrétisées mais nonobstant sincères, j’aurais été fort étonné. Je croyais que je me lasserais très vite d’entendre ma voix résonner dans cette blogoxie peuplée de bobos, comme dans le vide.

    Isabelle me suggère de décrocher maintenant et de trouver une nouvelle distraction plus sérieuse, mais je suis rarement ses conseils.

  • Ex Cathedra

    L’archiprêtre de Notre-Dame a trouvé un peu raide de se faire chahuter par les fofolles d’Act-Up, venues célébrer dans sa cathédrale une parodie de mariage. Quasimodo plus là pour botter les tendres fesses des profanateurs.

    L’absurdité de vouloir marier deux tantes ! La profondeur insondable de la bêtise humaine m’effraie. Voilà où mène la dialectique. Votre argent n’a pas d’odeur, ni votre bulletin de vote non plus ; même, votre Gay Pride nous divertit !! Vous voulez de ce vieux truc ringard, le mariage ? Eh bien mais servez-vous !
    Je sais bien que tous les pédés ne sont pas dupes de cette farce. Qu’ils ne se roulent pas tous dans cette vaseline en poussant des cris aigus.

    Mais, Monsieur l’archiprêtre, l’Église n’a-t-elle pas sa part dans ce chantage au mariage, à la réflexion ? Ne récoltez-vous pas là ce que vous avez semé ?

    Le deuxième concile de Vatican, en effet, a été suivi de la rédaction d’un code de droit canonique qui brouille les cartes. Le code assignait auparavant au mariage quelques buts, classés par ordre d’importance, à commencer par la procréation, suivie de l’assistance mutuelle des époux ; enfin, le mariage était considéré comme un garde-fou contre la concupiscence.
    Le concile V2 a fait sauter le garde-fou, trop démodé, et considéré en quelque sorte que la procréation allait de soi. Ça va sans dire, mais ça allait mieux en le disant, apparemment.
    Entre la conception chrétienne du mariage et la conception hollywoodienne, il n’y a plus désormais que l’épaisseur d’un voile de tulle, et encore. Adieu la sainte famille et vive le couple sacro-saint ! Et certains pédés de se dire qu’après tout eux aussi ils forment une belle paire.
    Plus écœurant que l’individualisme, voici l’individualisme à deux.

    Ma conversation avec Sophie se prolonge tard dans la nuit. Elle m’a décoché son Concile de Latran dans les dents, je riposte par une citation de saint Paul (I Cor. VII, I), qui devrait quand même, par ricochet, la déstabiliser :
    «Celui qui n’a pas de femme pense aux choses de Dieu et aux moyens de plaire à Dieu ; mais celui qui est engagé par le mariage pense aux choses du monde et aux moyens de plaire à sa femme»
    Car forcément, si tous les hommes ne pensaient qu’aux moyens de plaire à Dieu, ma cousine à qui il tarde de convoler serait bien embêtée.

  • Aux abois

    Pour contenter ma chèvre et mon chou, je choisis dans les rayons, Svevo d’abord, et puis Saint-Augustin. Je m’en tire à bon compte, dix euros. Les dévédés remplacent les livres. Tout le monde sait qui est Robert de Niro, Italo Svevo, personne (moi-même je l’ignorais il y a un mois). C’est la démocratie qui veut ça, une culture accessible à tous. Bientôt, à la Fnac, ils donneront tous leurs bouquins pour faire de la place à ces putains de dévédés. Façon de parler, car ils les mettront au pilon, plutôt… Romantisme de l’autodafé. Nostalgie d’un temps où les livres se payaient au prix fort.

    Entre deux rayons, je reste en arrêt -mais retiens ma langue qui ne pend pas comme celle du loup (de Tex Avery)- derrière une fille mince. La ligne "épurée" de ses reins se perd dans un pantalon strict mais seyant. Cette ligne, mon imagination débordante me permet de la suivre sans trop de peine sous l’étoffe grise. Une ligne nerveuse, mais qui aurait assez de tendres creux pour me faire chavirer, je parie.

    Visage fin et intelligent (une intelligence d’homme, hélas, on dirait). Son regard dit de façon muette que je suis repéré. Ma biche hésite entre fuir et s’offrir. S’offrir ou se prêter à mon jeu ? Là, c’est moi qui hésite… De dos, déjà, elle s’est sentie épiée, pourtant il n’y a pas de vent ; elle a frémi, imperceptiblement, mais je l’ai vue.

    «Je ne chasse pas, je suis chassé, Cousine». J’en profite ici pour répondre à ma cousine, que je n’oublie pas, elle me cause trop de soucis pour ça.
    Lors d’un dîner à six où le vin de Loire m’avait rendu Français, brillant-vermillon, je multipliai les saillies dans le creux de l’oreille de ma voisine, fort appétissante, sous le nez de ma cousine. Celle-ci en prit ombrage. Elle me retint après le café, je dus m’expliquer :

    « Tu te dis catholique romain, Cousin, mais ça ne t’empêche pas de papillonner la nuit, de gesticuler devant les phares de la première gonzesse venue, pourvu qu’elle soit bien carrossée ! Sais-tu au moins que celle-là est presque déjà mariée !?! »

    Ma cousine ne dit pas souvent “gonzesse”, ça m’a dégrisé un tantinet…
    Je suis donc pris au piège, Cousine, car à la plage où les filles vont peu vêtues, c’est le sculpteur qui s’éveille en moi -si, je sculpte un peu-, pétris ces chairs contemplées. Et en ville, où la pudeur oblige ces dames à se rhabiller, ma curiosité me pousse à soulever leurs nippes bien repassées. Et mon imagination débridée par tant de mauvaise littérature, Stendhal, Hugo et Mérimée, prescrite par de mauvais maîtres, m’aide à me glisser sous leurs jupes. Alain Souchon a dit ça mieux que moi dans une de ses chansons.

    Mais ma cousine n’aime guère Souchon, elle me coupe pour me rappeler que depuis le deuxième Concile de Latran, en 1139, le mariage est un sacrement. Et dans sacrement, il y a sacré. On ne plaisante pas avec le sacré. Même les pédés en réclament, du sacré, d’ailleurs, y’a pas de raison qu’on les en prive… Ça, c’est pas ma cousine qui le dit, c’est moi qui le rajoute, pour faire diversion.

    À ce stade, je reprendrais volontiers un verre de cet excellent Bourgueuil.

  • La mouette et le requin

    Quitte à être ridicule, autant bien se marrer. C’est la philosophie de notre Président. Après tout, il en est de pires.
    En flanquant Villepin et Sarko dans le même marigot presqu’à sec, Chirac nous fait miroiter un grand numéro de cirque. Ça va nous changer des raffarinades patelines.

    Et je le comprends, car que faire d’autre dans cette situation proprement ububuesque ? Le suicide ? La démission ? Ce serait d’un orgueil gaullien déplacé. Même si, à sa manière, moins directe mais plus radicale, Chirac vient de torpiller l’Europe politique, emboîtant ainsi le pas à Badinguet, son style est différent, et c’est important de conserver son style aujourd’hui, d’être soi-même. Surtout quand on a un tempérament à faire se pâmer tout un Cours Pigier et à vider une caisse de Corona bien fraîche sans roter.

    Non, laissons les démissions fracassantes aux vieilles badernes et aux instits aigris, amusons-nous un peu.

    La scène est éclairée en permanence. Les acteurs prêts à tous les rappels. La pièce a déjà commencé – Feydeau est au programme.

    Je résume le premier acte pour les benêts, encore absorbés dans la lecture de la Constitution européenne à la veille du référendum et qui n’ont pas suivi :

    Nicolas le Petit, ouvrant ses grandes oreilles, entend la rumeur de la victoire du Non, la charge de Villiers, Le Pen, Besançenot, Chevènement et Mélanchon, tous ces barbares après qui l’herbe ne repoussera pas. Courageux mais pas téméraire, il préfère se débiner, protéger ses avants, et refuse d’aller prêcher une dernière fois la bonne cause du "Oui" sur TF1. Prétexte : le coup de bambou ! Ça ne prend pas, bien sûr. La bonne humeur de Jacques et Bernadette a des limites et Villepin, Sancho Pança maigre, entre en action, délaissant un instant les poètes obscurs. Le linge sale de Cécilia et Nicolas est étendu sur la place publique. Vendetta.

    Mais au fait, où est passé Giscard ? Il se cache dans le placard ?

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  • Psdt ch. lapin blanc p. tour passe-passe

    Jacques Chirac restera sans doute dans l’Histoire comme le pire chef d’État de l’après-guerre en Europe. Et les Français comme la populace la plus vaniteuse et la plus stupide. Mais moi, ça ne suffit pas à me consoler, cette banqueroute du gaullisme.

    Comme si la barque n’était pas déjà chargée à plein bord de démagogie, de syndicalisme et de chauvinisme, il a fallu rajouter ce vote négatif, cet esprit de contradiction imbécile, ce refus de coopérer avec l’Allemagne qui laisse l’Europe à la merci des Américains. Déjà les gaullistes et leurs alliés communistes, en 1954, avaient fait capoter la communauté de défense.
    Il a fallu solder l’Indochine, puis l’Algérie – sanglante braderie –, c’est au tour de l’hexagone maintenant.

    Le “grand frère” américain se frotte les mains. On le comprend, ce n’est pas demain la veille qu’on l’empêchera de faire la pluie et le beau temps, jusque sur notre territoire européen, ne parlons même pas du reste du monde devant qui nous venons d’étaler notre incurable impuissance.

    Et dire qu’il se trouve des naïfs pour croire aux vertus civilisatrices de la Pax Americana…

  • Brest-Paris

    Il ne me reste qu’une centaine de pages à lire. Nous sommes en 1936. L’abbé Mugnier quasi aveugle. Continue quand même à bouffer à tous les râteliers. Je vais l’achever dans le train du retour. Je lis lentement, mais quand même, quatre heures de voyage, ça devrait suffire. Dans chaque gare, je m’attends à ce que la place vacante à ma droite, côté fenêtre, soit prise ; à devoir ranger mon bazar. Je préfèrerais prise par une vieille dame digne, une atmosphère sereine pour pouvoir lire. Une jeune femme en robe de soie glissante qui la réajuste sur ses cuisses à chaque rare soubresaut du TGV pour ne pas essuyer mes regards humides serait une catastrophe… pour ma lecture.

    En gare de Je ne sais plus où car j’ai perdu le fil du voyage, un jeune type brun s’installe à côté de moi. Après tout, je n’y avais pas pensé, mais pourquoi pas un homme ? Très brun, plutôt grand, timide et aimable. L’air doux. Le genre “homosexuel qui s’ignore”. Mugnier l’entend dire de Mauriac dans le salon de Je ne sais plus qui, la poétesse Noailles, peut-être : « Mauriac est un homosexuel qui s’ignore ».
    Je corne les pages intéressantes. L’abbé Mugnier définit Proust : « Une abeille qui butine les fleurs héraldiques ». Et moi, si je définissais l’abbé Mugnier ? Après réflexion : une pie impie. Attirée par tout ce qui brille aux frondaisons des lettres. Parfois, c’est de l’or. Souvent même.

    En gare du Mans, observant que mon voisin adresse quelques mots à sa voisine de derrière, par-dessus le dossier, puis se rassoit, moi je me lève et me tourne vers eux : « N'avais pas vu que vous étiez ensemble… Nous pourrions intervertir nos… » À leur hésitation, je me rends compte qu’ils se connaissent à peine, en fait. Tant pis, il se glisse quand même à côté d’elle, comme pour me faire plaisir. Mais il me semble que ça lui fait aussi un peu plaisir. Ravi de les avoir poussés l’un vers l’autre. Et curieux de connaître la suite, comment il va s’en sortir. Tendons l’oreille.

    Ça ne part pas très bien. Il est plus beau qu’elle, mais manifestement ça ne suffit pas, elle le trouve trop fruste, je le devine à son timbre. Elle ne peut s’empêcher de ricaner lorsqu’il émet une banalité. M’énerve un peu. C’est le genre femme des années 80, alors qu’on est en 2005, indépendante et les cheveux pas trop long. Déçue par les hommes, tentée par un vibromasseur Calor. Maquillage trop voyant, volontaire mais sans grâce. Je suis sans pitié, je crains qu’elle ne me casse mon coup.
    Lui se débrouille bien, je trouve. Je l'envie : naturel, pas de frime. Raconte des petites anecdotes naïves, touchantes. Elle finit par s’attendrir. À un moment, il balance même le montant de son salaire, l’air de rien, 2500 euros : c’est plus qu’elle, il vient de marquer dix points et elle lui parle maintenant d’une voix douce, presque féminine.

  • Je me rends heureux

    La côte n’est plus si sauvage. Et pour être vraiment seul, il ne faut pas hésiter à plonger dans l’eau glaciale. D’un seul coup, c’est mieux. Palpitations délicieuses au moment de la pénétration, sans trop faire d’écume. À quelques mouvements affolés succède une cadence sereine. Je voudrais encore plus d’harmonie mais la mer ondule et je suis balotté.
    Je suis de mieux en mieux dans cette intimité froide. Gaffe tout de même à pas trop m’attendrir car la température de l’eau n’excède pas 12°C. Il m’est déjà arrivé de ressortir bleu et de m’affaler sur le sable : plus de jambes !

    Certains, à commencer par moi, se hâtent de me traiter d’obsédé sexuel ; ils se trompent. Une fois calme et sec, entre deux mamelons sablonneux, j’ai tiré le “Journal” de l’Abbé Mugnier de mon sac et je me suis sagement plongé dedans pendant deux heures. M’interrompant juste pour suivre la trace d’un avion ou le sillage d’un bateau. Je compte trois fois plus d’avions que de bateaux.

    Trop longtemps j’avais remis cette lecture au lendemain. L’enthousiasme de Ghislain de Diesbach pour le “fol abbé” ne s’était pas communiqué à mon bocage intellectuel. Sa charge contre Bloy m’avait parue inique et même grossière. Question de tempérament ?

  • À la Frêche

    Je suis cerné par des imbéciles qui croient que la République et la laïcité adoucissent les mœurs. Beaucoup de ces imbéciles se disent catholiques. Quand je leur ai montré la carte de vœux de Chevènement, alors ministre des Armées, représentant Napoléon en train de sodomiser Jeanne d’Arc, ils ont hoché la tête en signe de gêne extrême (Je suis prêt à sodomiser Chevènement avec de la limaille de fer pour faire rendre gorge à ce bon apôtre de la laïcité si l’occasion s’en présente, et j’en ai une plus grosse et vigoureuse que celle de Napoléon, qu’il se le tienne pour dit (comme chacun sait, les dictateurs sont des frustrés sexuels à petites bites).

    Le “Midi-Libre” a rapporté la réaction de Georges Frêche, le “héraut ventripotent” (et mugissant) de l’Occitanie laïque à l’élection de Benoît XVI : « J’espère qu’il sera meilleur que l’autre abruti ! ». Puis, pour en remettre une couche, à propos du bombardement de Dresde par les Alliés : « C’est dommage, ils en ont loupé un ! ».

    Sa culture anémiée de professeur de droit public ne permet pas de plus fines boutades à Frêche. Lui, c’est carrément les deux pieds joints au cul que je lui foutrai quand je le croiserai Place de la Comédie.

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  • Paradoxes (2)

    Dieu a fait l’homme à son image, particulièrement les Français, si paradoxaux. C’est un peu la thèse de Jean Guitton, me semble-t-il, du moins ce que j’en ai compris.
    Je le lisais vers la fin de mon adolescence. Les œuvres de l’extrême maturité surtout, où la malice chrétienne de Guitton s’exprime plus librement. Il faut douter pour croire. Ce sens du paradoxe dans un monde de brutes cartésiennes me plaisait. Même si, on n’est plus à un paradoxe prêt, Guitton n’est pas si loin de Descartes.

    C’était avant que je découvre Bloy, et que de buveur de petite bière je devienne buveur de vin, en quelque sorte.

    Avec Bloy, fini les jeux de l’Esprit, mais je garde quand même un bon souvenir de Guitton, qui ne craignit pas d’avouer sa couardise quand il fut à l'abri. Ainsi, il attendit d’être centenaire pour avouer que c’était Le Pen qui l’avait sauvé d’un lynchage par des étudiants staliniens, après la Libération. Guitton s'était compromis aux yeux du monde une première fois, par inadvertance, et il ne tenait pas à rechuter en parlant de Le Pen.

  • Paradoxes

    Il se rengorge en racontant ses derniers combats de rue, toute la force qu’il met dans ses directs, ses manchettes et ses crocs-en-jambe ; en fait, il ne ferait pas de mal à une mouche et détale dès qu’il flaire un danger.

    Elle raconte qu’ elle aime se faire raboter dans toutes les positions, dix fois de suite. Mais elle ne ratera pas son train de 7h16 pour si peu.

    Il ne croit pas beaucoup en Dieu, mais très fort en lui.

    Elle n’est pas raciste, ni homophobe ! Mais ne fréquente aucun pédé noir.

    Il dit, « Je suis agnostique », et allume quand même des cierges au Sacré-Cœur à tout hasard.

    Elle dit : « Va, je ne te hais point », bien qu’elle n’aime pas Corneille.

    « Un coup comme moi, ça ne s’oublie pas », lance-t-il à la cantonade, alors qu’il vit seul avec son chat depuis trois ans.

    Il dit : « Je n’ai aucun tabou ! », mais on ne l’a jamais vu s’aventurer hors de ses préjugés.

    Elle n’a peur de rien, sauf d’être imprudente.

  • L'amour dure trois ans…

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  • Branleurs s'abstenir

    Un bon besogneur a de bons outils. La nouvelle capote Câlin® de Durex™ garantit presque un orgasme de bonne qualité.

    Je suppose, après un examen attentif de l’échantillon que je viens de recevoir, que c’est dû à la capacité accrue de cet instrument de plaisir de réduire la distance entre les amoureux pour la ramener à moins d’un demi-millimètre, quelques microns. Le jus passe presque alors.
    Les "amoureux" : je ferais mieux de dire les “partenaires”, comme au tennis. Le tennis, belle métaphore pour la baise moderne, n’est-ce pas ? car même si c’est dans le filet, il s’agit toujours et encore de se renvoyer la balle.

    Les délicats que l’aspect “en saucisse de Toulouse” – ou de Montbéliard, pour les vantards – d’une bistouquette prise dans du latex rebute, se rabattront sur la pilule (magique !). Ou le stérilet, pour faire pièce aux effets secondaires des hormones dosées au petit bonheur.

    Ah, j’oubliais, chez les bobos il est de bon ton d’essayer – au moins une fois – le Fémidom.

    Illusion d’amour, quand tu nous tiens !

  • Têtes en l'air !

    La censure se fait tellement rare dans notre douce Démocratie, en passe de se répandre sur l’Univers comme une nappe de mazout suave, que je ne peux dissimuler ma surprise lorsque je revois poindre le bout de son bec.
    Elle ne se réveille plus guère, en somme, la gueuse, que pour soulager sa petite sœur, l’autocensure, beaucoup plus vicieuse et maligne, sollicitée à droite, à gauche, et qui ne ménage pas sa peine.

    Le site internet qui diffusait gratuitement les bouquins de Faurisson au format PDF a donc été interdit d’accès aux internautes français sur décision de Justice (Faurisson est un type, historien de métier, qui suggère avec force détails que les crimes nazis n’ont peut-être pas été perpétrés de la façon décrite dans les documentaires a posteriori – une sorte d’irréductible Gaulois pinailleur).
    Le tribunal a ordonné à l’hôte américain de couper le tuyau qui le reliait à la France. Aux États-Unis, démocratie encore balbutiante, gouvernée par un cow-boy qui n’est pas une Lumière, Faurisson continue de réviser sans vergogne, au mépris des Droits de l’Homme et du Citoyen.

    « Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté », suit la liste des noms des gêneurs, fort raccourcie, signe que la parousie républicaine est proche.

    Mais Chirac est un Saint-Just débonnaire. Avec lui, au moins, on est rassuré, on garde la tête sur les épaules, ça permet de regarder le nouvel Airbus décoller.

  • Égoïste romantique

    J’aurai trente-et-un ans en juillet, mais je ne me sens pas encore vieux physiquement. Même, je dirais plutôt que mes performances sportives s’améliorent. Je suis plus fort, plus rapide, plus endurant qu’à vingt ans. Il est vrai que l’esprit n’est plus le même ; jamais il y a dix ans je n’aurais pu dire à une fille qui m’annonçait qu’elle me quittait :
    « Très bien, Véronika, au moins tu ne pourras pas dire que je ne t’ai pas laissé ta chance ! » Ça, c’est un signe de vieillissement qui ne trompe pas. Et le signe qu’on est influencé par ses lectures, bonnes ou mauvaises.

    Pour revenir à Beigbeder, et pourquoi je suis relativement indulgent avec lui. C’est que je crois qu’il a encore une marge de progression. Les Rey, Moix et consorts chez Ardisson n’ont aucun talent à faire fructifier, je parle au sens figuré. Tandis que Beigbeder peut améliorer encore sa formule, élaguer un peu, se prostituer moins, arrêter de nous parler d’Edouard Baer, que sais-je encore ?

    J’ai oublié aussi de parler du titre du bouquin “L’Égoïste romantique”, alors que c’est ce qui m’a le plus épaté. L’impact d’un titre comme ça auprès de la ménagère de moins de cinquante ans, ça doit être énorme ! L’auteur aurait voulu nous rappeler que Séguéla est un vieux ringard à côté de lui, il ne s’y serait pas pris autrement.

  • Du poil de la bête

    Sur Beigbeder, son dernier opuscule, je crois que j’ai un avis plus nuancé que Raphaël Juldé. Évidemment, ça me fait drôle d’avoir un avis plus nuancé que Raphaël Juldé, que je tiens quand même pour une espèce de sage dans son genre. Je fayote un peu, parce que pour mon anniversaire, c’est-à-dire celui de Lapinos, de mon blogue, en juin, j’aurais bien aimé qu’il m’accorde une interviou.
    Après tout, c’est lui qui a provoqué en moi le désir (après Mercutio et son “Novo facho”, mais plus vivement).
    Après tout, c’est presque un écrivain et je suis presque un critique et on emmerde la presse écrite, nous, les blogueurs, pas vrai ?
    Je crois qu’il se méfie un peu de moi, comme la cigogne se méfie du lapin ou quelque chose comme ça, mais bon, il est naturel qu’un écrivain se méfie de qui veut le soumettre à la question.

    C’est vrai que l’“Égoïste romantique” de Beigbeder, ça n’est qu’une suite de mots d’esprit. Mais qui s’élèvent parfois au-dessus de l’esprit de chambrée de ses copains de promo, les Moix, Zeller, etc. (la liste s’allonge d’année en année, chaque éditeur veut désormais son écrivain pop, doué pour décrire une fellation à la télévision). C’est donc déjà pas mal d’avoir de l’esprit aujourd’hui. D’ailleurs, on ne peut s’empêcher d’en citer quelques-uns de ces traits. Certains, les meilleurs diront les railleurs, ne sont pas de lui, mais il a le mérite d’en garnir son baiste-céleurre :


    (Psy) Les hommes sont toujours coincés entre une ex. et une future, car le présent ne les intéresse pas. Ils préfèrent naviguer entre la nostalgie et l’espoir, entre la perte et le fantasme. Nous sommes toujours coincés entre deux absentes.

    (Tranchant) À force d’être sur le fil du rasoir, on finit coupé en deux.

    (Emprunté) Quand tu sais pourquoi tu aimes quelqu’un, c’est que tu ne l’aimes pas.

    (Cinéphile) Ce qui serait bien, à présent, pour l’Évolution de l’histoire du cinéma, ce serait de tourner un film porno où les acteurs feraient semblant de faire l’amour en se disant : “Je t’aime”, au lieu de “Tu la sens, hein, chiennasse !”. Il paraît que ça arrive, dans la vie.

    (Emprunté) Dieu ne fait pas don à l’écrivain d’un talent poétique mais d’un talent de mauvaise vie.

    (Lyrique) On est heureux qu’avant d’être heureux ; après, cascade d’emmerdements.

    (Haïku) Les blondes aux yeux marrons/
    Ne donnent jamais rien de bon.


    (Longuet) À partir d’un certain âge, on a des certitudes sur tout. L’amour ? “Ça dure trois ans”. La fidélité ? “Ce n’est pas un concept humain”. La mort ? “La seule liberté”. On se rassure avec des phrases toutes faites. À partir d’un certain âge, tous les prétextes sont bons pour cesser de penser.

    On peut prendre aussi ce bouquin comme la satire d’une époque qui ne vaut guère la peine qu’on se lève le matin ni qu’on se couche le soir pour la saillir, hideuse putain maquillée à la laïcité pour se donner des airs respectables, mais qui n’aime rien tant qu’on l’encule avec des lingots d’or. Beigbeder nous raconte sa vie d’écrivain racoleur et c'est un peu triste.

    Certes, lorsque j’entends Beigbeder bomber son absence de torse et se vanter sur je ne sais plus trop quel canal d’être un des trois auteurs français les plus traduits, je me rencogne dans mon fauteuil club pour chasser le malaise. Comme une sensation de vertige. Se souvenir qu’après la dernière guerre brillait encore en France, à travers le brouillard tombant, une pléiade d’écrivains de première bourre. Il jaillissait des gerbes d’étincelles de leurs forges spirituelles, d’où sortaient des armes toujours tranchantes.
    Il est difficile de deviner où l’Europe va nous mener, mais nous n’avons pas d’autre choix que de sauter sur cette barge improbable menée par des buveurs de petite bière (Corona). La France ne prend pas l’eau, non, elle coule, ne le voyez-vous pas, orgueilleux qui continuez à écoper comme des abrutis ! (Parfois je me prends pour Halévy).
    Si vous n’entendez rien à l’économie, voyez aujourd’hui ce qui nous reste à traduire dans toutes les langues : Beigbeder, Houellebecq et Emmanuel-Schmitt !!! Ce sont surtout les Allemands qui apprécient. Emmanuel-Schmitt parce que c’est un obscurantiste, et que les Allemands raffolent de l’obscurantisme (ils n’aiment pas se promener, ils aiment se perdre).
    Houellebecq, parce qu’il leur lèche le cul (ce qui suffit à faire de lui un écrivain original de ce côté-ci du Rhin).
    Et Beigbeder ? Sans doute parce que les Allemands le comprennent encore moins qu’Emmanuel-Schmitt, à moins que ce soit son côté french cancan ? (il y a certaines choses qui ne s’expliquent pas, dans l’édition).

    Ailleurs, Beigbeder bombe encore son absence de torse – décidément, ce type est plein de complexes – prétend qu’il a longtemps défendu Nabe envers et contre tous, mais que bon, à la fin la charge était trop forte. C’est ça, la charge était trop forte… On ne se prévaut pas d’un demi-courage. Pourquoi ne pas admettre, Frédéric — on peut se tutoyer, peut-être, entre “libres critiques” – que Nabe suit un chemin trop étroit pour que tu puisses le suivre, même à la queue leu leu.

  • Abschreiben ?!

    Pour exprimer mon désarroi,
    Catulle, dans mon état,
    Je préfère me tenir coi,
    Et m’en remettre à toi :

    « Malheureux Lapinos, mets un terme à ton ineptie ; ce que tu vois perdu, tiens-le pour perdu. D’éblouissants soleils brillèrent jadis pour toi, lorsque tu accourais aux fréquents rendez-vous d'une femme chère à ton cœur comme aucune ne le sera jamais ; heureux moments ! signalés par tant d'ébats joyeux : ce que tu voulais, ton amante le voulait aussi.

    « Oh ! oui, d'éblouissants soleils brillèrent pour toi ! mais maintenant, elle ne veut plus ; toi-même, faible cœur, cesse de vouloir ; ne poursuis pas une amante qui fuit ; ne fais pas le malheur de ta vie. Adieu, femme ! déjà Lapinos endurcit son âme ; il n'ira pas te chercher ni te prier quand tu le repousses. Toi aussi, tu pleureras, lorsque personne ne te priera plus ! Scélérate, sois maudite ! Quel sort t'est réservé ? Qui, maintenant, te recherchera ? Qui te trouvera jolie ? Qui aimeras-tu maintenant ? De quel homme va-t-on dire que tu es la conquête ? Pour qui tes baisers ? De qui vas-tu mordre les lèvres ?… Mais toi, Lapinos, tiens bon et endurcis ton âme ! »

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  • Über alles

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    Habemus Papam !

    Je rêvais d’un pape nègre, qui leur fasse ravaler leur antiracisme hypocrite. Mais, finalement, comme le racisme anti-allemand est peut-être le seul qui existe réellement dans ce pays, ça revient au même avec Ratzinger.
    C’est logique, d’ailleurs, on a peur de ce qu’on ne connaît pas, et il y a peu d’Allemands en France, surtout l'hiver. Les Français n’ont jamais autant aimé les Allemands que sous l’Occupation (je rappelle ce chiffre officiel proprement culbutant d’un bébé sur dix de père allemand au cours de la guerre, chiffre qui n’englobe pas évidemment les abandons, les avortements, les fausses déclarations).

    Et toujours ce Christian Terras, über alles, sur TF1, sur Europe 1, sur Arte, dans “Métro”, pour commenter cette élection que les blogueurs (pas moi) avaient prévue (dixit “Le Monde”)… Invraisemblable ! C’est vers ce type, survivant d’un passé marxiste antérieur que l’on croit révolu, représentatif de son seul groupuscule de cathées enragés et de leur revue “Golias” (parfois drôle), que se tendent tous les micros.

    Au nom de la société civile catho, Terras réclame sans relâche des capotes aux armes du Vatican, des prêtres-ouvriers, des femmes en bure, avec un sens giratoire de l’Histoire qui prêterait à rire si la vie n’était pas grave.

    Bon, paraît que Ratzinger fait des sermons en latin : tous à nos gaffiots !

  • Tuer le temps

    Le hic avec les chansons paillardes, c’est que quand on commence, on peut plus s’arrêter. Avant de rouler ivre mort sous la table.
    J’ai des raisons de boire sur lesquelles je ne vais pas m’étendre, mais bon, elle avait les cheveux blonds doux, Véronika, elle sentait bon la camomille, mais elle a dû s’en aller, die schönste Jungfrau schwimmte, dort unten, wunderbach, aber sie ist zurück nach Hause, meine schöne Nixe.

    Mais pas moyen de dénicher sur internet les paroles de cette chanson des Snuls, qui commence pas « J’aime ton vagin… etc. ». Et dans mon disque dur ? Qu’est-ce que c’est bien un disque dur ! Moi, ma base de données approche les 750 références, maintenant, photos, dessins, articles, quel gain de place et de temps. Si j’avais dû découper ça dans les journaux et le classer dans ma bibliothèque… quel bordel ! Non, non, pas de mp3, bien sûr. C’est mon pote Erwan qui me propose toujours des mp3. Non, Erwan, je n’en ai rien à foutre des mp3 et si tu me demandes encore quelle est ma “playlist”, je ne te cause plus.

    Pas de Snuls dans ma base, merde… Tiens, c’est quoi ce fichier, là, “Proverbes”. D’où ça sort ? Au début, j’étais pas assez rigoureux sur les références. Impossible de me rappeler où j’ai copié-collé ce truc-là ; plutôt amusant, y’en a pour tous les goûts :

    «Qui ne dit mot se sent con»

    «Vit qui dévisse, fesses qui vessent»

    «Tel fisc, telle perte»

    «On n'est jamais si bien asservi que par soi-même»

    «Le malheur des humbles fait le bonheur des apôtres»

    «Qui veut entendre raison n'a qu'à se taire»

    «Qui a plusieurs cordes à son sac finira au violon»

    «Tout vient à point à qui sait contredire»

    «Tant va l’autre à soi qu'on ne se connaît plus soi-même»

    «Qui retourne casaque ménage ses effets»

    «A trop lever le masque on parle à son bonnet»

  • Sans me vanter

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    C’est pas mon genre de me pousser du col ni de raconter des salades, mais comme Nuel m’y pousse – il a eu le blair creux comme un bâton de sureau –, je l’avoue, oui, c’est vrai, j’ai de la branche, et descends bien de ce Lapinos-ci, dit “Le Hardi” (Ma mie m’appelle “Le Pieux”).

    Mais ma lignée comme une quenouille ne déviderai, attendu que, chez les lapins, il faut faire fi de généalogie.

    Du Hardi, je sais tout de même ceci : Sa descendance, nombreuse, coûtait bonbon, rien que pour le logis : un beau manoir troglodyte près d’un ruisseau. Au point qu’à la bataille de Beaucresson, dût enfourcher un lévrier en place d’un canasson. Pourtant, onc ne vit laporidé plus vaillant, menant moults assauts réitérés contre Raminagrobis, usurpateur du potager. À la fin seulement il fut croqué.

    Il ne légua rien à ses petiots, hélas, qu’une coquille d’escarbot. Je l’ai encore dans mon clapier, elle me sert d’encrier (terrier l’été, clapier l’hiver).