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mort - Page 2

  • Pacte avec la mort

    Ce "pacte avec la mort", dont j'ai montré précédemment qu'il se rapporte au nombre de la bête 666 (apocalypse de Jean), est déjà décrit dans l'ancien testament des juifs (Livre de la Sagesse) comme la coalition ultime contre dieu, la coalition des derniers temps.

    Deux notions sont liées à la mort dans le langage symbolique des Anciens : l'argent et la terre (royaume de Pluton) : cela permet de mesurer l'étendue du complot, car tous n'affichent pas comme les soldats de la SS une tête de mort sur leur uniforme, ou le slogan "Le travail rend libre" à l'entrée des camps de prisonniers, slogan que l'on pourrait écrire "La mort rend libre".

    Un soi-disant "pape" et prêtre chrétien qui baise la terre est une chose qui devrait stupéfier quiconque est un tant soit peu familier des saintes écritures. Devant quel sorte de dieu le pape se prosterne-t-il ainsi ? La bestialité et l'antichristianisme sont doublement rapportés dans la vision apocalyptique de Jean à la mer, puis à la terre.

    Le pacte avec la mort est "transversal", et se manifeste plus ou moins ouvertement dans des cultures différentes, parfois même opposées en apparence, non seulement les jeunes gens adeptes de la culture et de la musique dite "gothique". Il est aussi très répandu dans le clergé chrétien, et se dévoile notamment dans l'apologie de la souffrance, détournement de la parole divine parfaitement satanique, puisque poursuivant un but social prohibé.

    Bien sûr les nations dites "ploutocratiques", entre les mains de consortiums bancaires et industriels sont encore un exemple de l'étendue du pacte avec la mort. Il n'est guère difficile de faire ressortir la connotation macabre des cultes organisés autour de l'argent, quand celle-ci n'est pas affichée clairement.

    La sagesse des anciens fait également état de la complicité de la gent féminine avec la mort, non seulement des soldats dont c'est le métier de tuer pour de l'argent.

    Les notions d'athéisme et de foi rendent assez peu compte de l'effectivité des croyances mondaines en comparaison de la notion de "pacte avec la mort", si répandu qu'il touche même ceux qui, comme les chrétiens authentiques, pensent contre la mort et la bêtise. Le monde moderne où nous évoluons paraît en effet comme l'antichambre d'un cimetière.

     

  • Pacte avec la mort

    A propos du "pacte avec la mort", qui selon les prophéties juive et chrétienne sera l'ultime pacte formé contre dieu : on remarque que le mot "chien" est utilisé de façon récurrente dans le nouveau testament pour qualifier les félons qui trahissent ouvertement la parole de dieu.

    Le chien a justement une connotation macabre ; il accompagne Pluton, dieu de la richesse et de la terre, des enfers. Dans sa gravure représentant l'ange déchu ("La Mélancolie"), le graveur Albert Dürer n'a pas manqué de faire figurer un chien.

    Il y a deux mille ans, c'était la "culture de vie", c'est-à-dire le paganisme qui s'opposait radicalement au message évangélique. Les écritures et l'apôtre Paul enseignent que, peu à peu, cette culture de vie antichrétienne va évoluer en culture de mort, comme si le dragon avait changé de stratégie.

     

     

     

  • Mort imminente

    Quelques mots sur les "expériences de mort imminente", songes vécus par des personnes atteintes de troubles psychiques, à la suite d'un accident qui les a entraînés "aux frontières de la mort", ou d'un orgasme sexuel (parfois dit "petite mort"). Les médias accordent beaucoup d'importance à ces dites "expériences", en raison des foules de badauds qu'elles drainent.

    On peut mettre ce phénomène en relation avec le "pacte avec la mort", que j'évoquais ici récemment dans une note. Le Livre de la Sagesse de Salomon prophétise un tel pacte satanique à la fin des temps.

    Les pseudo-sciences psychanalytiques et neurologiques (parler de "science neurologique" revient à qualifier de "poésie" le babil d'un nourrisson) ont ouvert la boîte de pandore de la crédulité.

    Rêver, même pour un mort, n'a rien que de très banal. Depuis l'Antiquité, le rêve est associé à la mort ou la maladie. Le sommeil, état d'inconscience, a le don de stimuler les rêves ; pourquoi un état critique, proche de la mort, ne provoquerait-il pas un rêve, et pourquoi ce rêve ne serait pas un rêve de bonheur ? Certains philosophes font remarquer que, en comparaison des souffrances de l'existence, la mort peut paraître un grand bonheur et soulagement (en particulier pour les gens du peuple qui n'ont pas des conditions de vie privilégiées).

    D'ailleurs un consommateur de substances hallucinogènes comprendra aisément en quoi consiste le "pacte avec la mort", c'est-à-dire le gain obtenu et la perte subie en contrepartie de ce pacte, et qu'il est à la fois un voyage au paradis et en enfer.

    La comparaison avec la drogue, c'est-à-dire avec une recherche violente et désordonnée du bonheur, est éclairante afin de montrer à quel point la mort peut-être un puissant mobile humain.

    Le b.a.-ba de la médecine est de ne pas tracer une ligne de séparation nette entre la vie et la mort. La vie sociale et de nombreuses cultures

    Le rapprochement que certains font entre ces songes et le paradis des chrétiens est une tromperie, intentionnelle ou involontaire. Le christianisme n'est pas une religion animiste. La conception spéculative ou onirique d'un espace-temps paradisiaque "au-delà de la mort" est typique du livre des morts de l'ancienne Egypte. La gnose (= fausse science) platonicienne médiévale a introduit cette spéculation dans l'Occident chrétien, mais elle est dépourvue du moindre fondement scripturaire chrétien.

    L'apôtre Paul énonce que la mort est la "rançon du péché", et non la transition vers un état de béatitude "ultérieure". L'enfer est définit strictement par les écritures chrétiennes comme l'infidélité à la parole de divine et aux évangiles, c'est-à-dire "le monde".

    Et aucun folklore catholique romain, aucune doctrine sociale démocrate-chrétienne ne peut prévaloir contre la parole divine.

  • Pacte avec la mort

    Le prophète Isaïe, dans ses prophéties concernant la fin des temps évoque un pacte passé avec la mort et l'enfer (schéol) par les "chefs de ce peuple qui est à Jérusalem" (Isaïe, XXVIII).

    Plusieurs remarques sur ce pacte : disons d'abord que l'Hadès (domaine de Pluton chez les Romains) symbolise non seulement la mort, mais aussi l'argent et la terre. L'argent a donc une connotation macabre ; il est représentatif du pacte passé avec la mort, marqué par la même fatalité négative (= hasard). Deuxième remarque : le nombre énigmatique de la bête (de la terre), 666, "qui est un nombre d'homme" (Ap. XIII,18) a probablement un rapport étroit avec la mort, plutôt qu'il ne désigne un individu précis. Citons aussi le Messie : "Laissez les morts enterrer les morts !", exhortation contre le tropisme de la mort (typiquement féminin).

    Citons maintenant le livre de la Sagesse (I,16) :

    "Mais les impies appellent la mort du geste et de la voix;

    la regardant comme une amie, ils se passionnent pour elle,

    ils font alliance avec elle,

    et ils sont dignes, en effet, de lui appartenir.

    Ils se sont dit, raisonnant de travers :

    "Il est court et triste le temps de notre vie,

    et, quand vient la fin d'un homme, il n'y a point de remède;

    on ne connaît personne qui délivre du séjour des morts.

    Le hasard nous a amenés à l'existence,

    et, après cette vie, nous serons comme si nous n'avions jamais été;

    le souffle, dans nos narines, est une fumée,

    et la pensée une étincelle qui jaillit au battement de notre coeur.

    Qu'elle s'éteigne, notre corps tombera en cendres,

    et l'esprit se dissipera comme l'air léger.

    Notre nom tombera dans l'oubli avec le temps,

    et personne ne se souviendra de nos oeuvres (...)"

    Salomon fait ici une description exacte de la psychologie de l'impie et de la réflexion qui le pousse à pactiser avec la mort. Il ajoute un peu plus loin :

    "Telles sont leurs pensées, mais ils [les impies] se trompent;

    leur malice les a aveuglés.

    Ignorants les desseins secrets de Dieu,

    ils n'espèrent pas de rémunération pour la sainteté,

    et ils ne croient pas à la rémunération des âmes pures.

    Car Dieu a créé l'homme pour l'immortalité,

    et il l'a fait à l'image de sa propre nature.

    C'est par l'envie du diable que la mort est venue dans le monde;

    ils en feront l'expérience, ceux qui lui appartiennent."

     

  • Dieu est mort

    Extrait du chapitre de mon "Dialogue avec l'Antéchrist" consacré à l'athéisme de F. Nitche.

    «Dieu est mort» : tout en contribuant à la renommée de son auteur, ce constat a donné lieu à une interprétation erronée de la doctrine de Nietzsche. Celle-ci n'est pas athée au sens moderne le plus courant, mais païenne ou antiquisante. Or l'Antiquité païenne n'a pas connu l'athéisme, mais tout au plus une certaine indifférence à l'égard de la théologie de la part de rares philosophes.

    Nietzsche avance la thèse d'un escamotage de dieu imputable au christianisme. La "mort de dieu" indique le terme de cette évolution, au détriment d'une notion païenne authentique de dieu ou du divin. Paradoxalement cette translation de dieu de la Nature à la rhétorique a entraîné une tension religieuse plus forte. N. juge cette évolution néfaste, car excessivement aliénante et conduisant au nihilisme. La mort de dieu n’a donc pas pour conséquence l’irréligion, bien au contraire.

    A l'opposé de Nietzsche se situe l'athéisme de Ludwig Feuerbach, dont l'influence sur la culture moderne est plus marquée, comme l'art moderne atteste, plus rhétorique (démonstratif) que l'art antique pris par Nietzsche pour modèle.

    L'analyse par L. Feuerbach des rituels chrétiens («L'Essence du Christianisme»), d’où celui-ci déduit que la métamorphose de la théologie en anthropologie constitue un progrès de la conscience, contredit l'interprétation morale de Nietzsche. Cependant elle confirme sa thèse selon laquelle la culture moderne est comme «suspendue à la question de dieu». Le dieu chrétien hante la culture moderne comme un fantôme ; il a remplacé les dieux concrets, identifiables à la Nature, auxquels l’Antiquité rendait un culte plus sain.

    Par ailleurs la démonstration de Hegel d'un progrès historique indexé sur les valeurs chrétiennes concorde avec l'élucidation par Feuerbach d'une religion chrétienne propice à l'émancipation de la raison humaine de la chrysalide de la théologie. Or la démonstration de Hegel tend à réduire dieu à un "concept historique". Perspectives et projets humains reçoivent grâce à Hegel l’onction chrétienne. Mais, que la référence chrétienne soit conservée (Hegel), ou bien qu’elle soit jugée démodée (Feuerbach), l’homme s’est hissé au rang des dieux sur la foi de sermons apparemment chrétiens.

    C'est contre cette anthropologie chrétienne que l'athéisme de Nietzsche se dresse, afin de restaurer un culte moins fanatique.

     

    Il reste à examiner dans un autre chapitre si la théologie chrétienne ouvre bien droit à un développement anthropologique, et si la suggestion d’un accomplissement du salut chrétien dans le temps a un quelconque fondement évangélique. La validité de la psychologie de l'histoire moderne selon Nietzsche, en dépend.

  • Mort de l'Art

    Comparé au constat de la mort de dieu, celui de la mort de l'art est bien plus alarmant pour la société, car la plupart des représentations de dieu ne sont en réalité que des représentations artistiques où l'homme entre plus en compte que dieu lui-même.

    De toutes les théologies assorties d'une doctrine sociale, on peut dire qu'elles ne sont pas des théologies véritables mais des idolâtries. L'interdit juif ou chrétien de l'art peut se comprendre comme la prohibition d'une représentation artistique de dieu, dont l'utilité est exclusivement sur le plan social. De plus la politique s'organise nécessairement autour de l'idôlatrie, qu'il s'agisse de l'idolâtrie de dieu, ou celle plus moderne de l'Etat. Napoléon a déploré la mort de dieu et de son usage politique afin de méduser les foules, selon la vieille théorie mystique de la monarchie de droit divin ; mais, au stade du déploiement de l'Etat bourgeois, la foi en un dieu omnipotent s'avère superflue.

    Nitche a conscience que ce qui fait la fragilité de l'art moderne est lié à la confusion entre le mobile scientifique et le mobile artistique. On peut ajouter à cela que la technique et son essor sont sans liés à cette confusion, car d'un ouvrage technique on ne peut clairement dire s'il relève de l'art ou de la science. La confusion de l'artiste moderne s'explique par le fait qu'il ne peut pas dire dans quel sens il exerce son art, ni la signification du "progrès" dont la société le fait le représentant de commerce. Il n'y a sans doute pas seulement chez un artiste comme Dali de l'ironie à ironiser sur sa vénalité, mais aussi un doute profond quant à la nature de son activité de thanatopracteur de la civilisation, à laquelle Freud n'a lui-même rien compris. L'ironie, c'est-à-dire le doute, reste le meilleur dans l'art de Dali, nonobstant sa mission de thuriféraire de la modernité.

    Nitche a su reconnaître dans la culture moderne une culture macabre - en cela c'est une culture féminine (les cultures décadentes le sont toutes).

    Le décret que Nitche prononce, non seulement à l'encontre du dieu des juifs et des chrétiens, mais aussi à l'encontre de la science métaphysique, est tout ce qu'il y a de plus logique, car l'art consacre le lien de l'homme avec la nature (c'est en cela qu'il peut être dit "satanique"), tandis que le christianisme, d'une part, comme la science, introduisent la critique du lien de subordination de l'homme à la nature. Seul le savant chrétien Francis Bacon Verulam (déchristianisé avec soin en France par la censure républicaine) a véritablement pris la mesure de cet enjeu, et qu'il n'y a pas de science véritable qui ne se donne pour but de triompher de la nature. Comme elle se contente d'opposer à la nature l'architecture, la musique ou les modèles mathématiques, c'est-à-dire l'artifice, en une sorte de tour de prestidigitation qui consiste à poser le primat du temps sur la matière, la science technocratique expose l'humanité à la catastrophe du retour de la nature au galop, épisode que les siècles passés illustrent déjà tragiquement.

     

  • Dieu est mort

    Si dieu est mort, alors l'art l'est fatalement aussi ; il ne subsiste plus qu'à l'état de quadrature du cercle, aussi vaine qu'ennuyeuse, qui a le don d'épater le bourgeois et lui seul.

    Entendez par dieu "Satan", le dieu des artistes - Dionysos pour les gastronomes, Apollon pour les architectes musclés.

    Amen.

  • Dans la Matrice

    Être dans la matrice signifie être la proie du destin et s'illusionner sur le sens de sa vie. La culture est l'opium qui permet cela.

    Nitche s'interroge sur ce que peut bien vouloir Shakespeare -peu importe que celui-là soit sincère ou non. Ce que Shakespeare veut n'a rien d'énigmatique : faire table rase de la culture pour permettre d'y voir clair. Ce que Shakespeare écrit est terrifiant pour les élites occidentales. Comme tous les prophètes, Shakespeare s'adresse directement à l'homme du peuple, qu'il sait nécessairement plus détaché de la culture.

    Vis-à-vis de la culture, l'homme d'élite se comporte de la manière la plus stupide, comme le capitaine d'un vaisseau qui sombre dans la tempête et ne veut pas abandonner la nef qui justifie toute son existence. Les marins, eux, savent qu'il y a d'autres navires et d'autres capitaines semblables.

    Ainsi réagissent Nitche, ou encore Baudelaire, en hommes d'élite : ils haïssent la démocratie, cargo trop lourdement chargé qui prend l'eau de partout, mais ils n'ont pas d'autre solution que de contempler la ruine de cette théorie catastrophique, qui les emporte. Cette ruine aurait dû leur inspirer le mépris de l'élitisme, et non de la plèbe, car celle-ci n'a jamais songé à la démocratie : le concept lui a été inculqué par des hommes d'élites portant le masque du judéo-christianisme.

    Être dans la matrice implique aussi d'ignorer que le mensonge universel porte la marque du judéo-christianisme. Suivant cette ruse le maître dominera sur l'esclave jusqu'à la fin des temps nous dit Shakespeare. Plus fort le témoignage de la Vérité dans le monde, plus puissant l'effort du monde pour produire une musique consolante et mensongère. La culture de vie païenne est impuissante à faire barrage à l'histoire. Seule la culture de mort judéo-chrétienne et ses oeuvres faisandées peuvent fournir la dose d'occultisme et d'opium nécessaires au monde pour se projeter dans l'avenir.

    Et, dans sa chute, l'humanité entraîne Satan, dont quelques esprits nostalgiques veulent restaurer le culte... en vain. Shakespeare est pur, Shakespeare est sauf, accompagnons-le.

  • Le Gay Savoir

    Le sens de l'art occidental dominant est d'être une culture de mort. C'est ce qui explique qu'il soit aussi féminin, comme marqué par le double signe négatif et le masochisme.

    Les expressions de la "culture de vie", qui ont pu surgir ça et là en certaines occasions, souffrent donc d'être à contresens de l'art occidental, et d'ignorer en quelque sorte la base technique et économique de l'art. Tandis que le cinéma, lui, qui est une culture de mort typiquement occidentale, repose sur des bases économiques aussi meubles et fluctuantes que la direction éthique qui est la sienne.

    Tenant de la "culture de vie" paysanne, et par conséquent logiquement phallocrate ou misogyne, F. Nitche est le tenant d'un art vaincu d'avance par l'esthétique nationale-socialiste hégélienne, qui a le don d'épouser les contours de la culture occidentale et de permettre de les justifier par un discours qui possède la rationalité apparente du droit ou des mathématiques modernes.

    On pourrait dire que Hegel est beaucoup plus faux que Nitche, mais que, rendant mieux compte de l'artifice macabre en quoi résulte l'art moderne, l'esthétique nazie hégélienne est d'un usage beaucoup plus répandu et utile. Peu importe que des millions d'heures de cinéma ne disent pas ce qu'un artiste digne de ce nom, disposant du libre-arbitre, dira, sculptera ou peindra en quelques heures, comme le cinéma justifie l'homme moderne et le conforte dans la certitude de sa supériorité, il s'impose comme un art majeur. Il tient dans le domaine esthétique le discours que la démocratie tient sur le plan juridique : un discours qui, bien qu'il ne repose sur aucune réalité historique, a le don de complaire à une majorité d'hommes.

    Mais la rançon de cette culture fascinante est extrêmement lourde, puisque, en échange du confort procuré par quelques syllogismes cinématographiques imbéciles, c'est le caractère résolument macabre de cette culture infâme qui est occulté aux jeunes générations, quand elles ne sont pas délibérément placées sous cette camisole, afin de mieux les soumettre.

    La culture de vie peut paraître une alternative tentante, un espoir, comme il a paru à Nitche qu'elle pourrait empêcher la décadence de l'Occident. Mais ce n'est pas le cas : ce serait aussi stupide que de croire que le corps d'un homme ordinaire peut résister à la vieillesse et à la mort. Il ne le peut pas, à cause de la culture à laquelle il est soumis, y compris quand cette culture est une culture de vie, suscitant une volonté de vie plutôt qu'une volonté macabre. La culture, en somme, n'est rien. Elle ne peut pas être mieux qu'un point de départ. Qui se vante de sa culture scientifique, se vante de son ignorance et ne fait sans doute que répéter les lois qu'il a apprises par coeur, et qui sont aussi relatives et instables que la matière, elle, est stable, et s'impose sur les hommes, aussi "cultivés" soient-ils.

    Le passage de la culture de vie virile à la culture de mort féminine est principalement le fait, en Occident, de l'Eglise catholique romaine et des Eglises chrétiennes constituées après l'éclatement de la première au XVIe siècle. Hors de cette matrice, point d'art moderne abstrait (= musical), tel qu'il s'est développé peu à peu depuis le XVIIe siècle.

    Mais dans cette transition, l'Eglise catholique a joué le rôle le plus passif : son clergé n'a fait que s'adapter aux valeurs du moment. Elle n'a fait en définitive qu'accomplir l'effort qui consiste à dissimuler que les saintes écritures chrétiennes ne justifient aucune culture d'aucune sorte, ni positive ou virile, ni négative ou féminine suivant leur caractéristique au stade de la ruine.

    C'est à connaître que le chrétien met toutes ses forces, non pas à être cultivé - il y a des légumes pour ça.


  • Culture de Mort

    Le destin de la culture de vie, comme celle-ci est dépourvue de transcendance véritable et maquille en abstraction mathématique cette altération de la conscience, c'est d'évoluer en culture de mort.

    L'Eglise romaine est bel et bien la matrice de l'idéologie totalitaire moderne. Sur le message évangélique qui en est pur, elle a greffé au moyen âge un discours anthropologique. En lieu et place du salut, elle a mis la souveraineté de l'homme, aussi bien ridicule du point de vue du droit naturel païen que de l'aspiration chrétienne vers la liberté, c'est-à-dire vers dieu.

    Le millénarisme totalitaire, qu'il soit hégélien, nazi, socialiste, démocratique, ou bien encore indexé à la plus cynique idéologie évolutionniste, n'est qu'une reformulation de la commercialisation médiévale de l'au-delà par le clergé médiéval. De même la psychanalyse ne fait que pasticher la négation du péché originel par le clergé catholique romain. Il est impossible pour un homme de chair et de sang de parler au nom de l'Esprit, à moins qu'il ne le fasse conformément à la parole. Or on ne voit nulle part le Messie condamner moralement quiconque, pas plus qu'on ne le voit assigner à quiconque un devoir moral.

    L'implication politique de soi-disant chrétiens est une preuve de la trahison de l'Esprit par les institutions chrétiennes. Car l'avenir du monde est ce qu'il y a de plus vain dans le monde, puisque c'est l'esprit du monde... qui n'en a pas. Les démocrates-chrétiens sont des singes, puisqu'ils sont les mieux adaptés à cet esprit du monde, le plus cauteleux et qui repose entièrement sur la caution des banques.

  • L'Occident et la Mort

    Une erreur de jugement commune, c'est de croire que l'Occident néo-païen ne veut pas entendre parler de la mort, contrairement à l'Orient païen, où la mort possède les droits d'une divinité majeure, devant laquelle on se prosterne - la pyramide des Egyptiens est un hymne funèbre inégalable selon moi. Et si l'on avait placé des officiers de la SS à côté de ces pyramides, on les aurait vu s'incliner avec respect. Par principe, les nazis s'inclinent devant tout ce qui est architectural, même les cathédrales gothiques mal foutues, ou les cubes de Picasso, tellement le Boche craint que le ciel ne lui tombe sur la tête, ce qui finit par lui arriver, en raison de sa frayeur atavique d'homme de caserne.

    C'est la fragilité de l'art moderne occidental qui explique l'attitude de la race de fer vis-à-vis de la mort. Cette "fuite en avant", qu'il nomme "progrès" ou "modernité", et que son activité économique traduit le mieux, assimilable à la plus vaine "recherche du temps perdu", est caractéristique de l'homme occidental, privé d'un art assez solide pour se défendre, efféminé comme pas deux. Oui, vraiment, Satan a du souci à se faire.

    L'affolement de l'homme moderne signifie bien que la mort est là, omniprésente. Dans sa fuite, il ne peut pas se retourner. Affolement et fuite devant la mort sont bien la clef des génocides modernes particulièrement vastes commis par les Occidentaux, gestionnaires du monde. Si l'économie occidentale est aussi chaotique, par exemple, c'est parce qu'elle est infectée de psychologie : son fétichisme dépasse tout ce qui a été inventé avant.

    L'excès de puissance de l'Occident sur le reste du monde lui vient principalement de son effroi constant. Comme s'il ne portait pas des vêtements assez chauds. C'est cette panique qui détermine l'Occident à une activité aussi intense, et qui le fait ressembler à un insecte, son art à des pattes de mouches.

  • Satan est mort !

    C'est un des rares points où je m'accorde avec Nitche : Dieu/Satan est mort, et c'est pourquoi aussi je perçois l'apocalypse prochaine.

    La prophétie annonce en effet que Satan sera enchaîné et enfermé par l'ange qui détient la clef du monde inférieur (Pluton ?).

    Pour ce qui est du dieu des chrétiens, à travers l'histoire il est toujours demeuré caché au yeux du plus grand nombre. Remontez la généalogie des nations et de leurs principes fondateurs prétendument chrétiens, et vous ne découvrirez pas le Père de Jésus, mais celui dont Nitche déplore la mort. Lorsqu'un dieu paraît au premier plan de la scène publique, il s'agit nécessairement de Satan. Nul besoin d'être érudit pour reconnaître à quel dieu l'art somptuaire des cathédrales gothiques rend hommage ; il suffit d'être sincère.

    On dirait que Satan s'est pris à son propre piège : il a beaucoup trop accordé à l'homme, qui s'est montré ingrat envers lui, peu économe de ses dons. De la fortune ou de l'art, l'anthropologue moderne, qui est à vrai dire la crème des andouilles, s'est attribué entièrement le mérite. Comme si une civilisation pouvait être prométhéenne, sans le consentement et le secours de Prométhée ! Aucune civilisation n'a commis cette erreur avant. C'est bien le manque de foi de ses corréligionnaires que Nitche devrait accuser, avant d'imputer la mort de dieu aux chrétiens, aux anarchistes et aux juifs. Même Napoléon : quel manque de foi chez ce suppôt de Satan ; il a tendance à prendre le diable pour un simple aide de camp, ou quelque principe mathématique balistique, à l'instar des papes romains avant lui.

    Satan, tu ne m'as pas privé de tes dons... et je t'en sais gré. Mais faire partie de ta troupe d'hommes efféminés, têtant encore le sein de leurs mères à cinquante ans, bien protégés par le bouclier nucléaire, cela ne me sied pas. J'aime mieux combattre avec Shakespeare et le camp des saints, plutôt que me mêler à la volaille innombrable de ce clergé qui te trahit et prétend placer ses droits plus haut que les tiens.

  • La Foi

    Pour un chrétien, le socialisme se confond avec ce truc ridicule qu'est la "foi" ou "l'espérance" ; et le doute, par conséquent, avec le pressentiment du socialiste d'avoir été berné par la nature -la sienne, sa mère, les femmes, toutes les choses naturelles.

    - Passant par la station Guy Môquet, je lis sur une méchante petite plaque d'acier un bout de la lettre-testament du jeune Guy : "(...) ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose." Je ne vais pas jeter la pierre au petit Guy : à son âge j'étais aussi con et socialiste que lui. Il y a la foi et le doute dans ce testament improvisé, car Guy se demande bien A QUELLE CHOSE sa mort pourra bien servir, comme l'agneau dont le loup s'est approché tout près, à l'aide d'arguments socialistes.

    Et je me demande bien aussi, moi qui suis chrétien et donc anarchiste, à quoi peut servir la mort des petits agneaux socialistes, qui se sacrifient ainsi pour l'art abstrait ?

    Guy Môquet, si tu avais pu voir à quoi ta mort a servi - des marchands d'arme cyniques se décernant le prix Nobel de la paix -, tu aurais sans doute beaucoup souffert. Sur ce point, Brassens a tort : mieux vaut mourir pour l'art abstrait brutalement, dans la fleur de l'âge, en croyant que ça va servir à quelque chose.

  • La Femme et la Mort

    Pour beaucoup d'hommes et de femmes, la confrontation avec la mort est la première rencontre avec la réalité, tant la vie sociale se nourrit d'illusions : l'illusion que les mères aiment leurs enfants, par exemple, comme si l'amour était une chose naturelle ; l'illusion encore que l'avortement ne passe pas par la définition juridique d'une catégorie de sous-hommes, exactement comme elle a pu le faire à d'autres époques pour les nègres ou les juifs. L'illusion que le législateur est généralement un criminel bien plus grand que tel ou tel petit voyou armé d'un couteau. L'illusion que la constitution de la Ve République n'est pas une des plus antidémocratiques que la France a connu de toute son histoire ; l'illusion que le mélange de l'éthique et de la science n'a pas, d'abord, une fonction religieuse, etc.

    L'expansion des sociétés modernes explique largement pourquoi on est passé d'une bonne philosophie antique, dissuasive de prendre la société au sérieux, à cause des illusions qu'elle engendre, à une mauvaise philosophie, religieuse, qui récite des cantiques à la joie, au bonheur et à la vie, avec moins de style qu'un serin ne le fait, et moins d'efficacité qu'un pot-au-feu. La taille des sociétés, dans l'Antiquité, n'exigeait pas des bobards aussi "hénaurmes" que l'idéal démocratique ; elle se contentait d'une religion plus sobre. Par exemple l'aspect du viol n'est pas dissimulé dans le mariage païen antique, c'est-à-dire l'aspect de sacrifice social que le mariage représente. Imitant la nature, l'antiquité est loin d'en souligner uniquement la douceur pâtissière comme Monet.

    La mort n'est pas seulement plus réelle que la société, point de vue d'où elle acquiert une puissance qui la place en position de concurrencer dieu, dans l'âme des personnes qui se bercent d'illusions sociales ; La mort est aussi plus juste et plus équitable, moins mensongère. Où l'égalité démocratique est-elle la mieux accomplie, si ce n'est dans les charniers ou les cimetières ? La mort ordonne, et la société obéit.

    On dit que les personnes qui ont connu un événement tragique dans leur vie, n'entendent souvent plus continuer leur vie comme avant. Le déraillement déprécie le voyage en chemin de fer. Les illusions perdent leur fonction, au contraire de l'alcoolisme ou de la drogue, grâce à quoi certains s'accrochent à la locomotive qui va au diable.

    La femme des anciennes peintures du moyen-âge, qui regarde dans le miroir sans voir la mort qui l'attend derrière elle, c'est la société. De même que la mauvaise reine qui, dans Blanche-Neige, interroge son cesse son miroir. Les mensonges par lesquels une société se justifie, sont toujours de nature éthique ou esthétique. Si aucune doctrine sociale n'est permise dans le christianisme, à quoi on peut reconnaître les imposteurs et les faux prophètes, c'est parce qu'il n'y a aucune doctrine sociale qui n'aie pour fonction de maintenir le peuple au niveau des illusions morbides.

  • Big Brother is You

    "Le Jeu de la Mort" de Christophe Nick diffusé sur "France 2" pose un problème lié à l'absention électorale massive : celui du totalitarisme, régime qui ne va pas sans l'assentiment de la foule, tel l'accomplissement de la censure dans l'auto-censure.

    Et si voter aujourd'hui consistait à accorder un blanc-seing à des irresponsables politiques, et non seulement à des fonctionnaires incapables de faire autre chose que d'accumuler des déficits et des discours plus franchouillards les uns que les autres ?

    Aussi difficile de parler de propagande à la télévision que de dire du mal de Napoléon à l'Ecole de guerre. D'où un débat truqué organisé par Christophe Hondelatte autour des tortionnaires virtuels du jeu de Christophe Nick, entre professionnels des médiats qui ne pouvaient désavouer la télévision sans perdre leurs jobs, ni pouvoir ensuite se regarder dans la glace. Après deux impostures relevées précédemment, en voici deux autres :

    - Troisième imposture : Sur le plan historique, incompétence parfaite des "experts" invités à débattre autour des tortionnaires virtuels : philosophe, psychomachintruc, socio-bidulechouette & cie, tous plus "Alcofribas Nasier" les uns que les autres. Est-il utile de préciser que ce genre d'experts patentés jouent un rôle décisif dans la propagande libérale, avec leur prétention abusive à tenir des discours "scientifiques" et "culturels".

    Les comparaisons historiques esquissées lors de la discussion visaient toutes en effet à dédouaner les tortionnaires virtuels et la télévision. On trouvera toujours, dans le même registre, des psychologues et médecins pour laver l'industrie du jeu vidéo du soupçon d'incitation au crime, à l'aide de quelque statistique foireuse, ce bien que l'usage et l'abus des systèmes virtuels développe forcément l'animalité et l'instinct (au sens physique).

    Or, si l'on prend l'exemple de l'Algérie et de la torture, on voit bien qu'un tel contexte fournit beaucoup plus d'excuses aux tortionnaires, côté algérien comme français, que les tortionnaires virtuels du jeu de Nick n'en ont ; dans les deux cas des motifs patriotiques peuvent être invoqués ; un militaire qui refuse de se soumettre aux ordres encourt des sanctions pénales qui, en temps de guerre, peuvent être graves. Rien de tel dans le "Jeu de la Mort" en l'occurrence malgré son intitulé. D'ailleurs le gouvernement US a rétabli la torture dans son armée récemment en invoquant de telles excuses et la prévention de la menace terroriste.

    - Quatrième imposture : même Christophe Nick dont la tentative de dénoncer un système de type totalitaire est plutôt louable est assez largement malhonnête, notamment lorsqu'il tente de "couvrir" des candidats qu'il a déshonorés en affirmant que n'importe qui se serait comporté comme eux... sans vraiment oser dire nettement qu'il aurait lui-même abaissé la manette envoyant 400 volts dans le corps de la victime. Mensonge de sociologue. Lorsque récemment l'ordre à été donné à l'échelle mondiale par les médiats d'applaudir la victoire de Barack Obama, beaucoup s'y sont soumis en bêlant, mais pas toute la France sans exclusive, cette opération de blanchiment étant à peu près aussi cousue de fil qu'un film de BHL ou les JO de Pékin. Les plateaux de télé ne représentent pas la France dans sa totalité.

    J'ai souvenir étant lycéen de l'ordre donné par les médiats d'applaudir le bombardement nocturne de la population civile de Badgad comme une victoire, bien qu'il apparaissait comme d'une extrême lâcheté au gamin que j'étais : un quart des élèves de ma classe ne s'y était pas soumis, tandis que le reste se réjouissait de cette violation éhontée des lois de la guerre, violation qui sans les médiats ne serait peut-être pas passée en France aussi facilement, comme la victoire de l'Equipe de France à la Coupe du Monde (autre exemple de liesse à mobile essentiellement commercial et politique totalement orchestrée).

    Je me souviens m'être juré que le jour où il me serait donné de croiser un type dans le genre de Hondelatte, mercenaire d'une guerre qui se joue d'abord au plan de la propagande, de penser plutôt à lui cracher à la gueule qu'à lui serrer la main.

    Si la télévision ne dispose pas d'un passe-droit, alors les candidats-tortionnaires doivent être inculpés et condamnés ne serait-ce qu'à titre symbolique, préventivement. L'intention de tuer ou de blesser est appréciée en droit français séparément de sa conséquence effective. Que font la police et le ministère public en dehors de faire campagne pour les partis majoritaires en prenant la pose dans des reportages bidons sur l'insécurité en France, dans le mépris le plus complet de la séparation des pouvoirs ? Il paraît qu'il y a en France des associations, on les voit presque chaque semaine à la télévision, qui veillent à ce que les abominations commises par l'armée et la police par le passé ne se répétent pas ; qu'attendent-elles pour réagir ?

    Une façon plus intelligente pour Christophe Nick de défendre les candidats manipulés par la télévision : d'une manière générale on constate que lorsque les candidats de ces émissions passent entre eux des sortes de pacte, enterrent la hache de guerre (je parle d'émissions enrôlant de nombreux candidats), ce sont les producteurs de ces jeux télévisés qui font tout pour réveiller la haine et la jalousie, plus "télégéniques", entre ces acteurs non professionnels.

    Si le débat n'avait pas été saboté, on aurait dû entendre les témoignages de tels candidats. Au lieu de ça, des psychologues et des philosophes, alors même que la philosophie et la psychologie contribuent activement au processus d'hypnose collective par le biais de la télévision. Dès le départ, l'art de Freud consiste en une justification de la politique du même type que celle que des théologiens chrétiens fournirent jadis au moyen âge ou au XVIIe siècle ; idem pour l'anthropologie anti-marxiste de Lévi-Strauss pour qui la politique est fondée contre l'inceste, alors que dès l'Antiquité les savants grecs posent au contraire que LA POLITIQUE REPOSE SUR L'INCESTE.

     

  • L'Apocalypse ou la mort !

    La cri de ralliement trouvée par Fodio n'est pas mal puisque l'apocalypse chrétienne peut être regardée comme le remède à la mort. Le Christ a vaincu la mort et montré la voie à ses saints. Clairement, l'armure que Hamlet endosse est celle du combat contre le destin (= 666). Si le profane peut trouver étonnant qu'un chrétien en affronte d'autres, c'est qu'il ignore précisément tout de l'apocalypse chrétienne, en particulier de la synagogue de Satan et de son clergé, après plusieurs siècles de compromis libéral avec les puissances séculières. D'ailleurs où est-il écrit dans le Nouveau Testament que le Christ a le goût de la diplomatie ?

    Seule la vérité permet d'échapper au destin, inséparable de la mort, tel est donc bien le message apocalyptique.

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    La science d'Aristote déjà consiste à tourner et retourner la mort dans tous les sens, tant son caractère d'"absolu relatif" paraît étrange à ce grand naturaliste qui embrasse tout. La mort est comme un sophisme d'Einstein ! Comme la statique mouvante du cinéma.

    A quoi tient tout le paradoxe du moyen âge, incarné par Thomas d'Aquin ? A une science en chemin vers l'apocalypse, mais qui se heurte encore à la religion ; au passage on remarque que Dante est plus avancé que Thomas d'Aquin, comme s'il ne pouvait y avoir de véritable théologie qu'en dehors des murs des institutions ecclésiastiques. Il faut en effet mesurer l'effet, volontaire ou pas de la part de Dante, de son intrusion dans le purgatoire, auparavant de l'ordre de la science-fiction juridique. De même que les fictions hollywoodiennes à base de "voyage dans le temps", sur la base du prédicat stupide d'Einstein : ce cinéma ébaubira sans doute le beauf yankee, mais aux yeux d'un public plus humaniste, il fera ressortir la stupidité du prédicat d'Einstein.

    Du côté de la mort, il y a eu, il y a et il y aura toujours la religion, Tartuffe hier, Freud aujourd'hui. C'est précisément la raison pour laquelle l'Eglise catholique, contre son enseignement classique le plus élémentaire, lentement au cours des siècles écoulés a "avalé le diable". Si la religion tend à se recentrer sur la mort et à bannir consécutivement l'apocalypse, c'est en raison de l'enjeu stratégique que représente la mort, sur laquelle les religions "fidéistes" sont centrées. Ainsi, dans la religion laïque ou capitaliste, qui reprend la formule du jansénisme, la foi dans l'homme et ses systèmes implique obligatoirement une forme de lieu temporel abstrait du type du purgatoire, de l'enfer et du paradis jansénistes, où l'homme trouve le réconfort en songe.

    Avant toute chose, la religion existentialiste est la religion du fantasme. Si elle fait autant penser à Pascal, c'est qu'elle ne repose sur rien de sérieux et de concrêt.

    Les chrétiens libéraux, qui de façon satanique font l'apologie de Freud et du freudisme sont trop stupide pour s'apercevoir qu'il fait double emploi avec le purgatoire. Le chrétien libéral porte une veste chrétienne, doublée d'une étoffe païenne, afin de mieux assurer ses actions.

    "L'Apocalypse ou la mort" n'est pas mal ; tiré du livre de Joël par François Bacon, j'aime beaucoup aussi :

    "Vos jeunes verront des visions et vos vieillards rêveront des rêves.", évocation perspicace du grand divertissement capitaliste béni entre autre par le super-crétin en chef Pie XII.