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Mon Journal de guerre - Page 21

  • Comprendre Francis Bacon

    Les papes romains ont bien raison de rendre hommage à l'université moderne. Sa contribution au maintien des peuples dans l'ignorance est en effet exceptionnelle.

    Pour moi je suis plus près de croire Rabelais vrai, à travers les siècles, quand il décrit les savants issus de l'université comme des imbéciles - des idiots, sans doute utiles d'une quelconque manière, sans quoi ils ne seraient pas payés.

    J'ai déjà parlé sur ce blog contre Michèle Le Doeuff, mais je suis à chaque fois estomaqué quand je lis cette représentante de la science moderne, par sa stupéfiante méthode. Or la science moderne peut se résumer à une méthode stérile, selon une démonstration de Bacon qui n'a pas pris une ride. Si tout est "scientifique" dans le monde moderne, à commencer par la police, c'est parce que rien ne l'est.

    Michèle Le Doeuff s'efforce vainement de résoudre l'inéquation suivante : F. Bacon est un "homme de progrès", mais il n'est pas pour autant "féministe" ; à certains propos, on pourrait même soupçonner le savant anglais de "masculinisme". A aucun moment cette femme savante ne semble s'aviser que Bacon est "physicien", et non militant. Elle ne s'avise pas non plus de l'hostilité de F. Bacon vis-à-vis de la culture médiévale, à l'origine du féminisme, le clergé catholique octroyant aux femmes un statut qu'elles n'avaient pas auparavant.

    Dans ses aphorismes, F. Bacon souligne la "virilité" de la reine Elisabeth Ire ; mais il est bien loin de prôner des règles politiques ou sociales fondées sur les exceptions ou les écarts par rapport aux lois physiques. Parce qu'elle n'a aucun sens sur le plan naturel, l'égalité ne peut en avoir un sur le plan politique et social. C'est ici la grande feinte de la société occidentale moderne - la promesse qu'elle ne tiendra jamais. Et Bacon n'a pas fourni la première pierre de l'ordre totalitaire où nous sommes.

    Par chance la prose de Bacon est assez claire pour se passer des commentaires scolastiques. Par malchance l'université a, dans les temps modernes, une sorte de monopole sur la pensée.

  • Shylock règne

    L'immonde éthique occidentale tend à déclarer "antisémite" quiconque a l'audace de parler contre l'argent et le veau d'or. En même temps qu'elles sont efficaces, les ruses de Satan sont de grosses ficelles qui ne peuvent duper les chrétiens.

    L'Occident judéo-chrétien, imposant l'argent comme une valeur universelle - la croix et l'argent ! Il faut en déduire la chiennerie de la civilisation judéo-chrétienne. Explication superficielle de l'histoire. Mieux vaut lire Shakespeare, pourfendeur du christianisme truqué des nations occidentales, ruse ultime de Satan

     

  • Politique et christianisme

    Il y a en politique peu d'appelés et beaucoup d'élus. Peu d'hommes ou de femmes sont prédestinés à faire de la politique, domaine qui exige en principe une grande vertu, c'est-à-dire une grande force de caractère.

    Combien d'hommes, ainsi, n'hésiterons-t-il pas devant la trahison de leurs principes ou ami, pour une question de sentiments, quand bien même l'intérêt commun doit prévaloir sur le sentiment ou la faiblesse particulière ?

    Et beaucoup des hommes ou des femmes prédestinés à faire de la politique sont élus, à moins qu'une force supérieure au destin vienne contrecarrer leur élection.

    L'évangile énonce au contraire que "beaucoup sont appelés, mais que peu sont élus". On comprend que rien ne prédestine quiconque à être chrétien, aucun don naturel, ni aucune culture particulière. Il y a de quoi rire pour un païen, obéissant au droit naturel et à lui seul. A une telle "égalité des chances", la nature lui paraîtra opposer un démenti formel. Mais peu sont élus, car les hommes ou les femmes échappent rarement au destin et à la flèche du temps. Encore moins, nous dit Shakespeare, ceux qui ayant conçu le dessein d'échapper au destin, se précipitent au-devant de lui (S. décrit ici un mouvement suicidaire propre à l'Occident).

     

  • Christianisme et politique

    La démocratie-chrétienne est, dans l'ordre des idéaux politiques, le plus facile à contester. Il l'est suivant le raisonnement politique : "On ne trouve nulle trace de démocratie dans la nature ; une fourmilière n'est pas une démocratie." ; il l'est suivant la logique chrétienne : "Mon Royaume n'est pas de ce monde."

    En dépit de cela, les nations et les élites les plus puissantes de ce monde sont "démocrates-chrétiennes" - puissantes non par le raisonnement, la constitution ou la science, mais par les armes, l'argent et la propagande.

    Méfiez-vous comme de la peste des "chrétiens en politique" : c'est une engeance de fous sincères, dépourvus du sens commun, dominés par des esprits fourbes.

  • Fornication catholique romaine

    Comme nous nous efforçons de le démontrer sur ce blog depuis plusieurs années, tentant ainsi de détourner de l'antichristianisme des hommes et des femmes qui se croient justes, mais qui sont trompés par les mensonges du clergé romain, ladite "doctrine catholique romaine" est une incitation à la fornication, sous couvert de combattre pour le royaume de dieu.

    - La "fornication", terme employé dans le nouveau testament et repris par les exégètes chrétiens, n'est pas l'acte de chair ou le coït à proprement parler. Il n'est pas non plus telle ou telle pratique sexuelle au sens large, considérée comme anormale dans telle ou telle culture. La fornication consiste à prêter à un acte charnel ou naturel une dimension spirituelle qu'elle n'a pas, et à poser ainsi une déviation sur le chemin étroit qui mène au salut, ramenant en enfer.

    - La "fornication" est péché contre l'esprit de dieu ou la parole divine. C'est, dans le nouveau testament, le seul péché qui déclenche la colère du Messie, contre les Juifs ou ses apôtres. La trahison de Judas l'Iscariote, même, ne déclenche pas une telle colère. En effet, qu'y a-t-il de pire que d'indiquer le salut ou l'amour chrétien là où il n'est pas ?

    - Quant à la "vertu", que les moralistes païens rapprochent de la modération, les évangiles indiquent clairement qu'elle n'est ni une condition suffisante pour le salut, ni une condition nécessaire. Quiconque parle de "morale judéo-chrétienne" ne sait donc pas de quoi il parle ; pire, il répand le poison du relativisme, c'est-à-dire de ce sentiment que l'on trouve répandu dans l'Occident contemporain sous la fausse appellation "d'individualisme"(que le comportement grégaire des peuples occidentaux dément).

    - La fornication catholique romaine est évidente aujourd'hui. Elle éclate au grand jour, par exemple, dans la débile et ridicule "théologie du corps" ourdie par l'évêque de Rome connu sous le nom de Jean-Paul II, où la doctrine catholique rompt les amarres presque de façon ostentatoire avec les évangiles. Pourquoi pas une "théologie de la chair", tant qu'on y est ? Parce que ce serait réclamer la franchise à l'antéchrist qui procède par ruse.

    Mais la fornication catholique est de longue date ; elle remonte au moins au moyen-âge, de sorte que l'on ne peut pas l'imputer au seul Jean-Paul II. La fameuse pièce de Shakespeare, "Roméo et Juliette", a ainsi le don de révéler au grand jour cet élément de fornication, central dans la doctrine catholique romaine. Shakespeare montre en effet dans cette pièce quelles sont les raisons qui peuvent entraîner de jeunes gens à se soumettre à un idéal amoureux falsifié, la passion excluant tout amour véridique. Et, parmi ces éléments, on retrouve le clergé catholique à la manoeuvre. Shakespeare vise par ailleurs dans ses sonnets le poète catholique franc-maçon Dante Alighieri, pour la même raison.

    De nombreuses notes sur ce blog permettent à celui ou celle qui le souhaiterait de reconnaître l'Adversaire à travers la doctrine romaine subversive.

     

  • Nietzsche et le pape

    De façon assez surprenante, F. Nietzsche est mentionné dans la dernière encyclique de l'évêque de Rome "Lumen fidei".

    F.N. est mentionné comme un simple détracteur de la foi chrétienne, et non comme l'apôtre de la "culture de vie" satanique ou antichrétienne. A cet égard, si le poème invoquant le nom de Zarathoustra peut paraître un peu obscurs aux béotiens, "L'Antichrist" ne laisse aucun doute possible quant à la volonté de Nietzsche d'éradiquer le judaïsme et le christianisme de la surface de la terre. Cette entreprise, le philosophe allemand la croit d'autant plus à la portée de l'humanité qu'il considère la bourgeoisie "judéo-chrétienne" occidentale comme une parodie de christianisme. Nietzsche, qui a lu les Evangiles dans son enfance, sait que l'on ne peut pas être bourgeois et chrétien en même temps, servir le veau d'or et dieu.

    L'originalité de Nietzsche est suffisamment grande pour qu'il mérite d'être présenté, et non introduit subrepticement dans un paragraphe. La critique marxiste, en comparaison, se contente d'accuser l'Eglise de Rome d'être une assemblée de tartuffes corrompus, au service du capital. Nietzsche va beaucoup plus loin dans sa tentative de démontrer que la théologie chrétienne est nulle et non avenue.

    Le principal mérite de Nietzsche - en quoi on peut voir la preuve d'une certaine naïveté -, est la relative franchise de son antichristianisme, contrairement à d'autres antichrists qui, comme le Français Charles Maurras, affichent leur sympathie pour l'Eglise romaine et dissimulent leur haine de Jésus-Christ et des apôtres, afin de séduire un plus grand nombre de jeunes crétins ignares dans des pays comme la France ou l'Italie, où l'on est "catholique par sa mère" - c'est-à-dire presque instinctivement.

    Une bonne raison de l'évêque de Rome d'en dire le moins possible sur Nietzsche est le jugement favorable de celui-ci vis-à-vis de l'Eglise romaine, restauratrice du paganisme et de la culture de vie selon lui, sous l'apparence de servir Jésus-Christ. La haine de Nietzsche est surtout dirigée contre les chrétiens qui témoignent d'un christianisme authentique, tels Paul de Tarse et Martin Luther.

    On peut comprendre Nietzsche comme un protestant allemand qui se convertit au catholicisme, afin de se libérer du puritanisme protestant et allemand, et désire parfaire la doctrine catholique romaine en indiquant qu'elle est un culte rendu, non pas à Dieu, mais à Satan et à la nature (à travers l'art, notamment).

    L'hommage du pape à Nietzsche est indirect, pour sa part. Il veut défendre la théologie catholique, accusée par Nietzsche de reposer sur une conception de la lumière entièrement rhétorique (contrairement au feu solaire satanique). Etant donné que l'encyclique se contente d'opposer une conception subjective de la lumière, elle ne fait que renforcer l'accusation de Nietzsche.

     

     

  • Pourquoi Shakespeare

    est apocalyptique ?

    Parce que Shakespeare montre que la doctrine sociale de l'Eglise est, nécessairement, un élitisme. Que sont, au stade de décomposition ultime de la société occidentale, les politiciens qui se réclament de la démocratie-chrétienne, si ce n'est, manifestement, des pitres qui cherchent à dissimuler l'arbitraire sous des tonnes d'arguties ?

    - Thème tiré d'un torchon démocrate-chrétien : comment rendre le capitalisme honnête ? Luther morigénait déjà en vain les commerçants allemands qui spéculaient sur les denrées alimentaires.

    - Dans la même veine : comment sauver la planète en consommant chrétiennement ? Le végétalisme chrétien est en marche.

  • Jésus et le rockn'roll

    "La Bible ne parle pas de religion. Elle parle de salut." Jerry Lee Lewis

    Le célèbre pianiste à qui on demandait de confirmer que le livre de l'apocalypse était son préféré, répondit qu'il n'avait pas de préférence pour tel ou tel livre et que la Bible, qu'il avait lue tout au long de sa vie, formait un tout. - Mais la Bible n'est-elle pas difficile à comprendre ? Jerry Lewis répond que non, mais que la plupart de ceux qui lisent la Bible "cherchent une porte de sortie". Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

    Sachant qu'"il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus", J. Lewis exprimait sa crainte de l'enfer et de la damnation, sachant l'emprise de Satan sur les actions humaines en général, et les siennes en particulier, en face d'un interlocuteur sceptique : "On ne peut servir deux maîtres à la fois." Shakespeare ajoute que la crainte excessive de l'enfer est inutile, car l'enfer, nous y sommes déjà.

  • Du nazisme au libéralisme

    "Le Travail rend libre" : cette devise au fronton des camps de la mort nazis définit le projet commun aux différentes versions du totalitarisme que sont le nazisme, le communisme et la démocratie-chrétienne. Je cite ces idéologies dans l'ordre croissant de dangerosité. Cette dangerosité se mesure, non pas quantitativement, au nombre de victimes humaines, pratiquement incalculable en raison de l'enchevêtrement des causes qui mènent à la guerre, mais à la proportion de mensonge dans ces idéologies. L'idéologie nazie est-elle plus raciste ou darwiniste que le communisme ou la démocratie-chrétienne ? Non ; on voit que le communisme, comme l'idéologie démocrate-chrétienne, font place à l'idée selon laquelle la compétition entre les hommes serait un facteur de progrès de l'humanité.

    Or la démocratie-chrétienne est excessivement mensongère au regard du communisme et du nazisme. Ainsi la démocratie-chrétienne dissimule qu'elle est un athéisme, ce que le communisme ne cache pas à ses adeptes.

    La première raison du quidam moderne de méconnaître l'affrontement de forces supérieures à travers l'histoire est sa peine à jouir. Cette difficulté, relativement inédite dans l'histoire (comme le féminisme), explique largement que l'homme ne parvienne pas à s'intéresser à autre chose qu'à lui-même. La preuve par la psychanalyse, médecine de l'âme qui touche particulièrement les femmes : cette "science humaine" se serait éteinte depuis longtemps, si son objectif avait été atteint de remédier à la peine à jouir de l'homme moderne, encouragé à se conformer au modèle sexuel de la passivité et du masochisme.

    Si le nazisme est sans cesse inculpé, et de façon parfaitement incohérente (en l'absence de définition sérieuse de ce qu'est un juif), principalement en raison de son antisémitisme, le but assez évident est de blanchir la culture bourgeoise moderne du fait de génocide ou de massacre perpétré sur une minorité sans défense. Il s'agit avec l'antisémitisme, pour les docteurs de la loi morale, de faire diversion.

    En effet, dès lors que vous refusez d'admettre comme un dogme que "Le travail rend libre", où un connaisseur de la mythologie juive ou chrétienne reconnaîtra le renversement parfait de la spiritualité chrétienne ou juive, vous cessez d'être un homme moderne. Cherchez pour voir une femme qui ne vit pas sous l'empire de ce dogme, pour ma part je n'en ai jamais rencontré une telle vivante.

    Ce rejet de la culture moderne est, curieusement, le double fait de suppôts de Satan tel Nietzsche, et des chrétiens authentiques, qui refusent d'accorder à quelque ordre établi que ce soit, y compris celui cautionné par un étrange pape, coiffé d'une mitre et portant une crosse, une quelconque valeur spirituelle. Si nous, chrétiens, devons maudire la démocratie-chrétienne, c'est à cause de sa prétention spirituelle, de la concurrence que cette spiritualité truquée fait à la parole de dieu.

    Le libéralisme/démocratie-chrétienne propose l'alternative suivante au nazisme : "Le sexe rend libre". Je n'accuse pas en vain la démocratie-chrétienne, puisque celle-ci, actionnée surtout par des femmes, s'efforce de restaurer la légitimité de la chair. Le sexe au lieu du travail : il s'agit de la même fonction, vue sous un autre angle. Le point de vue du consommateur est substitué à celui du producteur. Dans les deux cas, il s'agit de faire croire que l'homme peut être libre sans renoncer au péché, c'est-à-dire aux vains efforts de l'homme pour rendre la chair spirituelle, en particulier de l'homme moderne, sous l'impulsion du clergé romain.

  • De la satanique vertu

    A l'épreuve du temps, la vertu virile tourne forcément au vice féminin.

    On peut, en polémiquant ainsi que Nietzsche, voir dans la société moderne efféminée, ayant dangereusement perdu la raison, la main du christianisme. Il est incontestable qu'il y a quelque chose de chrétien dans les moeurs et les politiques modernes, du moins en apparence. L'égalitarisme est une notion étrangère à la culture de vie païenne, fondée sur le droit et la raison naturels.

    Mais on y verra plus justement la marque du temps, car la vertu, aussi virile, entière, soit-elle, n'a pas de fin véritable. Il faut que Nietzsche, le suppôt de Satan, à la fin crève comme une bête, ayant ignoré la métaphysique. De même crèvera la pseudo-science moderne, en raison de son "infirmité de but", comme dit Shakespeare-Bacon ; car ce n'est pas le tout de procurer des moyens techniques, encore faut-il que ces moyens soient ordonnés à un but, sans quoi ils finissent par péricliter.

    La vertu est souvent considérée comme une fin par les femmes, sous une forme mystique abstraite, une fin qu'elles n'atteignent parfois jamais, à cause de leur vice ou de leur défaut de constitution originel. De même on peut penser que certaines féministes aspirent à la virilité qu'elles jalousent.

    C'est là aussi l'explication psychologique du satanisme de Nietzsche, intellectuel souffreteux aspirant à la vertu. Autrement dit, les hommes vertueux conçoivent mieux les limites de la vertu que les personnes vicieuses, qui, quand elles insultent la vertu, trahissent la jalousie qu'elles éprouvent de cet état.

    L'articulation entre la vertu et la métaphysique serait plus facile à comprendre si la philosophie médiévale catholique n'avait pas brouillé les cartes, une hiérarchie que le savant chrétien humaniste F. Bacon s'est employé à rétablir.

    Je réponds ici partiellement à Fodio, qui m'interroge sur le passage de l'évangile de Jean où le christ Jésus redonne ses jambes à un paralytique le jour du sabbat, au grand dam des prêtres juifs. L'antichristianisme de l'Eglise romaine se reconnaît à son attachement à une organisation ecclésiastique que le Messie et son fidèle apôtre Paul, dans ses épîtres, ont privée de légitimité. Pour cette raison, LA HAINE DISCRETE DE PAUL DE TARSE EST DANS LE CLERGE ROMAIN, FASCINE AU CONTRAIRE PAR JUDAS L'ISCARIOTE.

    Comprends donc, Fodio, que le clergé s'organise autour de la notion de vertu. Il est donc logique que ce passage de l'Evangile de Jean aborde ensemble la question du péché et celle de la légitimité du clergé juif. L'amour de dieu est si fort, dit Jésus-Christ, que même les personnes vicieuses peuvent le recevoir : c'est cette parole qui, d'abord est neuve, ensuite fait à jamais obstacle au mensonge de "l'anthropologie chrétienne" (ou juive), comme disent les pharisiens de nos jours ; si un homme est vertueux, grand bien lui fasse, mais cette vertu au regard de dieu n'est rien. AUCUNE SORTE D'ORGANISATION HUMAINE CONCOURANT A LA VERTU n'a de valeur au regard de dieu. "Les oeuvres ne justifient pas." répète Paul.

    DANS LE CHRISTIANISME, VERTU ET VERITE METAPHYSIQUE N'ONT PAS LA MÊME SOURCE. TOUTE LA RUSE DU CLERGE CONSISTE A NE FAIRE DE CES DEUX SOURCES QU'UNE SEULE. C'est pourquoi je dis que le catholicisme romain est la religion de l'occultation de Satan et de sa puissance. Beaucoup de catholiques romains agissent pour le compte de Satan, qui croient agir pour le compte de Jésus-Christ.

    Par conséquent, pour revenir à l'élucidation demandée par Fodio : Jésus-Christ ne nie pas que le handicap physique soit la marque du péché, ou que la beauté soit une marque de vertu (= de virilité dans la mentalité antique). Le nier reviendrait à nier la puissance de Satan, à faire effectivement ce que Nietzsche reproche abusivement au christianisme : l'éloge de la faiblesse. Jésus-Christ affirme la supériorité de l'amour sur la vertu. C'est, du reste, parce qu'elle est supérieure qu'une religion de l'amour peut se passer, contrairement à toutes les autres, d'un clergé institutionnel.

    Paul ne désarme pas les chrétiens quand il les dissuade d'accomplir une oeuvre terrestre, il les arme pour un autre combat, non moins âpre que celui de la vie.

    Mais comment mener de front le combat banal mais nécessaire de la vie, et celui encore plus exigeant de la vérité ? Comment un homme le pourrait-il ? A cette question, le Messie répond : "N'ayez pas peur !" ; à quoi il est permis d'ajouter ou de faire cette remarque que la vie moderne est faite pour rendre le combat de la vie plus difficile. Or, comme la "modernité" n'est qu'une illusion, un mirage, un luxe de précautions inutiles, on peut mettre le feu à ce bûcher des vanités sans crainte de perdre quoi que ce soit.

  • Dans la Matrice

    Le besoin de faire rêver les masses est si grand du point de vue du gouvernement des nations totalitaires modernes que les esprits les plus réalistes de notre temps sont transformés en rêveurs imbéciles, leurs pensées travesties en slogans remplis d'espoir. La grande fonction de l'universitaire moderne est le travestissement.

    C'est le cas de la critique marxiste, devenue sous l'impulsion du parti communiste et de l'université (Sartre & co.), un communisme débile - une sorte d'ersatz du catholicisme, adapté aux milieux ouvriers. Alain Badiou, philosophe communiste, écrit même des sermons pour dire à ses fidèles qu'il croit à l'Amour ? On rigole : et pourquoi pas dieu, tant qu'on y est ? Un petit peu de philosophie est nécessaire pour démontrer que dieu n'existe pas ; en revanche même les gosses, au lycée, commencent de se douter que l'Amour n'est qu'un attrape-couillon.

    Idem pour Nitche, ramené à peu près au discours écologiste béni-oui-oui, et nullissime puisque des milliards d'hommes n'en ont rien à cirer de l'écologie. Forcément il y a de l'écologie dans le satanisme, mais Nitche a au moins la décence de ne pas se moquer du monde, et de rappeler qu'une des plus grandes causes du saccage de la philosophie naturelle et de l'économie, c'est la démocratie (= le rêve des esclaves, sans lequel ils risqueraient de travailler avec moins d'entrain). Là encore, des cacouacs issus de l'Université ont inventé un Nitche compatible avec les valeurs démocratiques, faisant ainsi perdre à la doctrine de Nitche tout son intérêt critique.

    Et même la psychanalyse, pourtant si bourgeoise, si adaptée aux nations capitalistes et leurs citoyens qui aiment se persuader que l'argent les portera aux nues ; même la psychanalyse n'est pas, à l'origine, l'art de se mentir à soi-même, de convoquer le rêve pour mieux occulter la réalité. Même si elle n'a pas atteint son objectif, la psychanalyse se proposait bien à l'origine de développer la conscience, et non de l'atténuer.

    Cet effort de la culture contemporaine et de ses acteurs pour propager le rêve est bien aussi ce qui interdit de considérer cette culture comme le produit de la philosophie des Lumières.

    Voici pourquoi le sort des nouveaux-nés aujourd'hui est le plus souvent tragique : parce que, nés dans le rêve, vivant dans le rêve, au fil de l'argent, et mourant en rêvant encore, les yeux rivés sur leur incompréhensible "parcours personnel", il n'y a que des personnes qui n'ont jamais fait de choix véritable, il n'y a que des morts-vivants. Ainsi le Christ parla de Judas, comme d'un "mort-vivant".

     

  • Tout est sexuel

    Le fameux axiome de S. Freud est exemplaire de la mentalité germanique (il ne faut pas oublier que Freud est explicitement antisémite comme Nietzsche ; c'était, comme on a coutume de dire, un juif "assimilé", c'est-à-dire qu'il n'était pas juif au regard de la Bible).

    - Exemplaire aussi de la mentalité bornée de certains savants biologistes du XIXe siècle ; bien sûr il n'est pas difficile d'établir que le sentimentalisme n'est que l'illusion de l'amour, et qu'il est, lui aussi, enfermé dans le cadre biologique ; le sentimentalisme est la sexualité des impuissants sexuels ; mais le sentimentalisme n'en constitue pas moins une faiblesse ou une tare, du point de vue biologique, difficilement explicable par les lois de la biologie.

    - bien sûr l'hypothèse de l'évolutionnisme et du transformisme n'est pas loin, car pour avaler cette science peu expérimentale, il faut effectivement penser que "tout est sexuel", pour l'homme autant que pour l'animal.

    La psychanalyse et le darwinisme sont donc deux philosophies naturelles qui contribuent au totalitarisme et, contrairement à un préjugé répandu en France, la psychanalyse et le darwinisme sont très loin d'être des sciences "athées" ou même "anticléricales". La doctrine antichrétienne et néo-païenne de Nietzsche fournit ainsi peu d'appui au darwinisme. Dans de nombreux discours, le pape allemand Ratzinger a apporté sa caution à la psychanalyse, quand bien même la drogue et l'alcoolisme ravagent les Etats-Unis, nation la moins suspicieuse dans le caractère véritablement scientifique de la psychanalyse.

    Il est important pour les authentiques juifs ou chrétiens, au contraire de la racaille des faux témoins soi-disant "judéo-chrétiens", de se démarquer de la psychanalyse, morale néo-païenne adaptée à nos régimes technocratiques, et par conséquent peu dissuasive contre l'aliénation de l'individu à des systèmes grégaires technocratiques.

    Si l'idée de "liberté sexuelle" est répandue par le clergé dans les régimes totalitaires libéraux, c'est précisément parce qu'il n'y a pas de liberté sur le terrain sexuel ou biologique, et que c'est une méthode efficace pour faire obstacle à la liberté d'inciter à la chercher là où elle n'est pas.

     

  • Du catholicisme à l'athéisme

    La place accordée au temps dans l'exégèse pseudo-chrétienne de Jean-Paul II suffit à reconnaître son caractère athée. On découvre ici le processus satanique décrit par l'apôtre Paul, selon lequel l'anthropologie se substitue peu à peu à la foi et à la théologie véritables.

    Le corollaire de ce discours anthropologique est le relativisme, destructeur de l'universalisme, c'est-à-dire du catholicisme véritable de Paul de Tarse. On peut observer l'effet néfaste de ce relativisme occidental jusque dans le domaine de la science scolastique.

    Le temps, ainsi que l'argent, n'a en soi aucune valeur. L'anthropologie moderne conduit à faire de ce néant, en tant qu'il est propre à l'homme, un motif d'idolâtrie. Shylock, monstre judéo-chrétien, règne sur un monde qui a érigé un piédestal au temps, faisant ainsi d'une référence humaine une référence absolue, pour son malheur.

    Inutile d'aller chercher plus loin la cause des génocides et des massacres du XXe siècle entre Occidentaux : elle réside dans son anthropologie ubuesque, qui a balayé l'effort des nazis pour revenir à la raison païenne. Attendre d'un philosophe démocrate-chrétien qu'il élucide la cause des génocides modernes revient à demander à Shylock de critiquer le capitalisme, régime de banalisation des transactions portant sur la chair humaine. La démocratie-chrétienne doit être ce que fut Capharnaüm pour les premiers apôtres juifs : un motif de scandale et de profond dégoût.

     

  • Science-fiction et culture de mort

    De même que les ouvrages de fiction sont relatifs à leur auteur, les ouvrages de science-fiction, qui présentent le droit et la science connexe mathématique sous la forme du divertissement, ces ouvrages reflètent l'esprit d'une époque, c'est-à-dire le sentiment religieux commun.

    Voltaire est hostile à la science-fiction, dont il a compris qu'elle est un art typiquement médiéval, en considération de la science. En cela Voltaire n'est pas du tout moderne, puisque, au stade totalitaire, notamment à cause du cinéma, science et divertissement se confortent ; l'hypothèse purement mathématique du "voyage dans le temps" a été ainsi déclinée en trente-six versions par la propagande totalitaire cinématographique afin de divertir les esprits puérils "américanisés". On pourrait multiplier les exemples.

    Cependant Voltaire n'oppose qu'une résistance relative à l'envahissement de la science mécanique, qui va devenir à l'aide du capitalisme le coeur de la culture bourgeoise. Cette résistance de Voltaire à la culture totalitaire du XVIIe siècle est bien moindre de la part de Diderot, profondément marqué par son éducation catholique. K. Marx n'a pas tort de voir en Voltaire le point culminant de la culture bourgeoise, et la dégringolade ensuite, au stade de la culture de masse et du cinéma, religion dominante au sens où elle rassemble en son sein une foule de vagues croyants et de vagues athées.

    Nietzsche, au nom de Satan, aurait probablement vu le cinéma comme un spectacle incitant à la passivité, indigne d'un véritable homme d'élite, et bien sûr plus propice à répandre l'absurdité (le voyage dans le temps) que des lois rationnelles. L'infamie des élites démocrates-chrétiennes est reconnaissable à leur usage du cinéma. Le citoyen passif est en effet un maillon indispensable dans l'organisation des massacres à grande échelle de l'ère technocratique.

    Il est difficile de savoir si la résistance mahométane aux procédés de la propagande occidentale totalitaire (doublé d'un usage stratégique de cette culture, afin de la retourner contre ses actionnaires) est satanique ou juive, réactionnaire ou inspirée par le respect de la vérité. 

     

  • Mélenchon contre Arendt

    Lors d'un "talk show" sur une chaîne publique française, où des politiciens mélangés à des membres du "show-business" répondent aux questions de journalistes plus ou moins impertinents, l'un de ceux-ci apostrophe Jean-Luc Mélenchon, candidat communiste représentant les derniers ouvriers du pays ; celui-ci venait de traiter de "menteurs" un certain nombre de politiciens concurrents.

    - Le mensonge n'est-il pas inhérent à la politique, comme le dit Hannah Arendt ?

    - Non, on n'est pas obligé de croire tout ce que dit Hannah Arendt.

    A l'appui de cette affirmation de Hannah Arendt, des milliers d'années de politique et de gouvernement des hommes jusqu'à aujourd'hui. Dans "La Crise de la Culture", où l'essayiste allemande fait de la culture de masse dans laquelle nous baignons actuellement un élément caractéristique du totalitarisme, Arendt précise que l'affirmation de Mélenchon, la prétention des politiques modernes à dire la vérité ou s'y conformer est également une caractéristique des régimes totalitaires modernes.

    Le mensonge de Mélenchon (qui n'a rien de "marxiste", contrairement à ce qu'il semble penser), est facile à déceler : c'est l'égalité. La promesse du droit moderne d'un monde égalitaire, promesse dont l'usage principal est de tenir les peuples opprimés en haleine. Si K. Marx n'est pas un philosophe totalitaire, c'est parce qu'il se garde d'énoncer la liberté ou la vérité en termes juridiques.

    Le mensonge contenu dans l'utopie égalitaire, bien plus démocrate-chrétienne que marxiste, que ce mensonge soit volontaire ou non, est au service d'un autre mensonge plus puissant - le machiavélisme bourgeois. Le populisme est, entre les mains des élites bourgeoises, une arme à double tranchant. La manipulation du peuple est proche de celle des explosifs. Les élites s'en servent comme d'une arme contre leurs rivales, en même temps qu'il peut leur arriver d'être désarçonnées brutalement par la violence populaire, entretenue aujourd'hui notamment à travers la culture de masse.

    C'est l'apparence de démocratie qui exige d'un politicien qu'il s'exprime "au nom de la vérité", c'est-à-dire qu'il dissimule bien mieux son mensonge que les tyrans de l'antiquité.

    A noter que le tribun communiste, qui a écrit un pamphlet contre l'Allemagne de Mme Merkel, se sent obligé de rendre hommage à la "pensée allemande" et de citer des philosophes qui lui ont servi de pères spirituels, aussi divers que Marx et Kant.

    Marx, s'il est de nationalité allemande, a rejeté l'idéalisme allemand de Hegel à l'aide de la philosophie matérialiste anglaise du XVIIIe siècle, principalement. Marx n'est donc pas très allemand. La pensée allemande mérite surtout l'éloge des technocrates et des représentants d'institutions technocratiques. Il semble que la mécanique influe sur les Allemands jusque dans leurs écrits philosophiques. Il est plus juste de faire à cette nation crédit de l'automobile.

  • Des Athées

    On remarque chez certains athées, plus faibles que d'autres, l'importance des sentiments et du hasard. Certains n'hésitent pas à parler d'amour, à l'écrire avec un grand A, et font du couple une priorité. Ils trahissent ainsi une forme de tempérament et de dévotion religieux similaires à ceux que l'on retrouve dans des cultures traditionnelles plus anciennes. L'athéisme n'est pas forcément synonyme d'un recul de la religion, ni du dragon que les athées désignent sous le terme de "fanatisme religieux". Cet athéisme se forme exactement comme les plus médiocres religions, par "capillarité sociale".

    Ces athées "mous" se laissent diriger par des esprits plus fermes, moins sentimentaux (comme le sont souvent les responsables politiques de premier plan), exactement comme s'ils étaient des dévots conduits par des prêtres. La conscience humaine n'a accompli aucun progrès collectif grâce à la psychanalyse, syntaxe commune des athées (dès lors que j'entends un prêtre chrétien parler avec respect d'un psychiatre, à cause de sa "science", je sais que ce prêtre est un imposteur, car la psychiatrie moderne est avant tout une non-science ou une tentative de science, articulée autour de vestiges mythologiques et médicaux multimillénaires).

    Le rapport des élites occidentales athées avec leurs ouailles n'est pas un rapport unilatéral de domination. Ces élites ont fort à faire, notamment sur le plan économique, pour maîtriser le sentimentalisme des masses et l'orienter dans le sens de leur intérêt ; cette imbécillité religieuse leur est propice, en même temps qu'elle leur nuit.

    Dans ce rapport des élites modernes avec leurs troupeaux, on reconnaît la marque de la philosophie médiévale chrétienne. C'est elle qui introduit ce type de rapport de domination plus subtil que la force physique, mais également plus religieux. Tocqueville a raison d'établir un lien entre la culture chrétienne et la démocratie moderne, à propos de laquelle il paria imprudemment qu'elle n'évoluerait pas vers le totalitarisme et la barbarie (erreur qu'il n'aurait pas commise s'il avait été un authentique chrétien).

  • Anarchie chrétienne

    Il y a pire que la lâcheté humaine courante, banale, palpable tous les jours chez autrui et chez soi, il y a la justification de la lâcheté en quoi la culture moderne consiste.

    Comme la société s'enracine dans la lâcheté ordinaire des hommes, on peut dire que le totalitarisme, ses docteurs et leurs grandes perspectives sociales indéfinies, leurs slogans anthropologiques claquant au vent comme des drapeaux, aussi creux qu'excitants pour le troupeau, tout cet enterrement progressif de l'humanité, cette chiennerie est liée à cette justification de la lâcheté humaine qu'est l'argent.

    Les chrétiens doivent conclure entre eux des pactes à rebours des contrats sociaux : alors ils triompheront de la bête de la terre à un contre cent.

  • Le pape féministe

    Le pape François est l'auteur d'une déclaration de principe féministe, reprise par les médias et la propagande démocrate-chrétienne ; à propos des inégalités de salaire, comme quoi la gent féminine devrait être aussi bien payée que la gent masculine, blablabla. Les déclarations pacifistes du pape (toujours de principe) sont les plus suspectes d'insincérité, étant donné ses prises de position dans le domaine économique, et l'instabilité qui résulte de l'organisation économique mondiale, principal facteur de guerre.

    Le Messie des chrétiens, authentique propagateur de la foi, n'a jamais promis la paix sociale. Il n'a jamais rien promis à ses apôtres dans le domaine social. L'idéal de justice égalitariste n'est pas un idéal chrétien. Et il ne s'agit même pas de christianisme ici - tous les philosophes un tant soit peu honnêtes et conscients des limites posées par la nature à la condition humaine et aux sociétés temporelles le disent : l'égalité n'est qu'une illusion.

    Le public catholique est désormais tellement abruti que le pape pourrait aussi proclamer que "Le travail rend libre", ce public n'y verrait que du feu.

    Cependant le féminisme est lié en Occident au cléricalisme, à son activité de subversion du message évangélique par la doctrine sociale catholique. De ce fait, le féminisme est une longue tradition dans l'Eglise catholique, ignorée plus ou moins délibérément par les féministes socialistes contemporaines, qui font preuve à l'égard de l'Etat de la même dévotion, espèrent autant de lui que leurs consoeurs du temps jadis espéraient d'un dieu aux contours mal définis, sans doute aussi subjectif que l'Etat moderne.

    Les clercs lettrés, auteurs à la fin du moyen-âge des premiers romans féministes, à destination d'un public aristocratique ou populaire, mettent en avant, à travers diverses héroïnes ou saintes fictives, l'esprit de sacrifice des femmes, leur mérite social plus grand que celui du sexe naturellement opposé, faisant oublier que les évangiles sont muets sur les questions sociales. Jésus-Christ fait très explicitement comprendre aux juifs qui l'interrogent sur ces questions, notamment afin de le piéger, qu'elles lui sont indifférentes. C'est ce qui explique aussi que Ponce-Pilate n'a pas de motif valable pour condamner à mort le Messie, dont le message n'a aucune portée sociale révolutionnaire qui pourrait troubler l'ordre moral et politique romain. L'apôtre Paul confirme catégoriquement que "les oeuvres ne sauvent pas". Quant aux dispositions temporelles prises par Moïse (la possibilité pour les hommes de répudier leurs femmes sous divers prétextes), le Messie les déclare caduques.

    Il n'est aucune société qui ne soit sous l'emprise de la mort, et par conséquent du péché. Il n'est aucune société qui fasse place à l'amour, et la civilisation moderne ne propose de l'amour qu'une conception dont l'érotomanie consumériste de l'Occident est la seule preuve tangible. Par ses déclarations en faveur de l'égalité salariale, le dernier évêque de Rome ne fait qu'ajouter sa pierre à cet édifice branlant.

  • L'Athéisme

    Bien plus que de ne pas croire en dieu, l'athéisme véritable consiste à ne pas avoir foi dans le bonheur et la jouissance.

    Nietzsche ne se trompe pas (le vrai Nietzsche, pas celui enseigné aux écoliers) quand il voit dans le christianisme la cause principale de l'athéisme moderne, en raison de la dépréciation par le Messie et ses apôtres du dieu commun unique, présidant au destin de toutes les sociétés, franches ou hypocrites - le bonheur. L'antichrist en son prêche se trompe seulement quand il prédit le pire à venir du manque de foi juif ou chrétien, car c'est "le meilleur et le pire" qu'il faudrait dire.

    Le Christ a tiré son glaive, et plus personne ne le lui fera remettre au fourreau, pas même le pape romain le plus fourbe.

  • Propos sur le bonheur

    Au cours de l'enquête qu'il mène sur la jouissance humaine, Jacques Léopardi note la difficulté de l'homme, en comparaison de l'animal, à jouir convenablement. La conscience de l'homme ne favorise pas sa jouissance. C'est toute l'ambiguïté de la psychanalyse, qui se propose de creuser, d'approfondir la question de la conscience humaine, de rendre l'homme plus conscient qu'il n'est en somme, tout en s'offrant comme une solution thérapeutique afin de permettre une meilleure jouissance. La démarche de Nietzsche est plus rationnelle, qui propose de raboter au contraire la conscience humaine, limitant l'activité spirituelle de l'homme à l'art, en niant qu'il y a un autre dieu que la nature vivante, et en posant plus comme un principe qu'il ne le démontre, que la science métaphysique n'est qu'une illusion. La ruse de Nietzsche consiste ici à réduire la métaphysique à des spéculations abstraites, quand bien même la recherche métaphysique s'oppose le plus souvent à l'abstraction (Aristote, Bacon), refusant ainsi d'élever la géométrie algébrique au rang de science fondamentale.

    Léopardi note d'ailleurs que la quête de jouissance comme un souverain bien engendre chez l'homme des comportements erratiques et paradoxaux. L'humour est une telle démarche paradoxale, qui souligne le plus souvent les erreurs de l'homme et son inaptitude à s'amender à travers les âges. Le masochisme est sans doute le comble du paradoxe dans ce domaine. Il ne faut pas s'étonner, dans les cultures masochistes, de voir surgir une vénération et d'un culte idiot pour le monde animal, dans la mesure où celui-ci offre l'exemple de la volonté de jouissance à l'état pur.

    Léopardi observe en outre que le suicide ou la mort, en mettant un terme définitif à toutes les souffrances, physiques ou psychologiques, recèle l'idée du bonheur la plus pure. C'est, d'une certaine façon, une promesse de sérénité définitive, quand le bonheur des vivants est le plus instable, sous la menace permanente du hasard, et sous l'épée de Damoclès de la déchéance physique. L'idée du bonheur dans la mort n'est guère éloignée de la promesse contenue dans les paradis artificiels, produits chimiques ou perspectives des religions animistes sur l'au-delà.

    Léopardi lui-même fut tenté par le suicide pour la plus humaine des raisons :  non pas une souffrance excessive ou l'impossibilité de jouir normalement, mais d'éprouver les limites de sa science. A quoi bon vivre, au fond, si l'existence se résout à la quête des moyens d'être le moins malheureux ? La curiosité scientifique justifie tout autant l'existence humaine que le bonheur, et Léopardi parvint au stade où plus rien ne lui semblait pouvoir étancher sa curiosité scientifique, une curiosité qui le poussait à sonder l'éternité et non à inventer de nouvelles prothèses afin de faciliter l'accès à la jouissance de l'espèce humaine peine-à-jouir.

    Léopardi ne fait donc pas l'apologie du suicide, pas plus qu'il ne condamne le bonheur et la jouissance ; il condamne la quête de la jouissance comme le but ultime de l'existence, et le dieu, le paradis qui ne serait que l'enrobage de cet idéal de jouissance ou de bonheur. Le bonheur ne peut-être poursuivi par l'homme selon Léopardi que comme un moyen, et non comme un but. Léopardi, c'est l'anti-Nietzsche, dans la mesure où ce dernier place au contraire l'art de vivre au-dessus de la science. Léopardi est aussi antisocial, dans la mesure où les doctrines sociales ne peuvent viser comme un souverain bien que la vertu, étant ainsi dépourvues de toute vocation spirituelle.