La science politique moderne est l'art de dissimuler le complot politique derrière la philanthropie.
Mon Journal de guerre - Page 19
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Science politique
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Ecologie
J'ai visité le musée Picasso. Je ne connais pas de meilleur écolo - il recycle tout. Picasso sait ainsi qu'on ne peut tordre que la forme - tordre une chose déjà tordue serait de nul effet.
Pour continuer Picasso, avoir l'air neuf ou faire "de l'art durable", il faudrait ramener ce qui chez Picasso paraît "tordu" à la forme antérieure, faire de la chirurgie esthétique comme Ingres avec ses clientes.
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Le scandale arrive...
Avant de parler du scandale et de la catastrophe qu'il entraîne selon les évangiles, il faut dire qu'à chaque mot, deux sens opposés sont attachés.
Ainsi de la FOLIE. Il est fou, pour une majorité, de s'exclure du monde, quand pour d'autres, au contraire, c'est folie d'en faire partie. Et nul ne trouvera jamais de remède à LA folie, car il en est deux sortes opposées.
On voit de même qu'il y a deux espèces de scandale, puisque le Messie est motif de scandale pour les Juifs, en même temps qu'il accuse le monde d'être scandaleux, à cause du péché.
"Malheur au monde à cause des scandales ! C'est une nécessité qu'il arrive des scandales ; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive !" (Matth. XVIII,7-8)
Ici il s'agit du scandale représenté par l'iniquité du monde et la fornication. On doit comprendre que le monde est nécessairement inique, c'est-à-dire qu'il a été conçu ainsi et le restera jusqu'à la fin des temps. Tenter de changer le monde est vain, mais ce qui ne l'est pas c'est d'échapper à cet engrenage.
La fornication quant à elle, dont j'ai déjà parlé longuement, est le pire des péchés, puisqu'il consiste à faire dire à la parole divine ce qu'elle ne dit pas. Par exemple : le scandale du monde n'est pas nécessaire ou inéluctable, ce que l'on entend parfois de faux chrétiens dire, sincèrement ou parce qu'ils portent un masque. La fornication est le pire des péchés, et donc la meilleure arme de Satan.
"Il [Israël] s'est heurté contre la pierre d'achoppement, selon qu'il est écrit : "Voici que je mets en Sion une pierre d'achoppement et un rocher de scandale, mais quiconque croit en lui ne sera pas confondu." (Rom. IX-33)
Ici l'apôtre Paul aux Romains, citant le prophète Isaïe, explique comment le Messie a été confondu par Israël avec le scandale. Paul explique qu'Israël, le peuple de dieu, tout en conservant la loi a erré en voulant se justifier par ses oeuvres et mettant en place sa propre justice sans chercher la justice de dieu, que le Messie a révélée au monde au prix de son assassinat.
"La fin de la Loi, c'est le Christ", ajoute Paul, de sorte que par la loi de Moïse fut mise en place, non une loi sociale, mais une loi de justice, pour indiquer le chemin aux justes et non servir aux justiciables. Et c'est ce que les Juifs ne comprirent pas ou feignirent de ne pas comprendre.
Paul exhorte les chrétiens qui causent scandales et schismes en s'écartant de l'enseignement du Messie : "De tels hommes ne servent point le Christ Notre-Seigneur, mais leur propre ventre, et avec leurs paroles douces et leur langage flatteur, ils séduisent les coeurs des simples. (...) Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds."
Ainsi on peut dire de la doctrine sociale démocrate-chrétienne qu'elle tient un discours doucereux et séducteur en tentant de faire croire qu'elle peut remédier à l'iniquité du monde.
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Musique
La mystique de la musique et celle du vin sont identiques ; celle du vin est juste un peu plus franche.
C'est pourquoi il est préférable de consommer la musique avec modération.
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Harmonie
Le type de l'homme sans méfiance vis-à-vis des femmes : le soldat, le gendarme, le policier, le militaire.
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Trahison
L'aumônier de l'Assemblée nationale : - Ne condamnons pas trop vite Judas !
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Vérité
J'ai lu un jour sous la plume d'une femme ce postulat que politique et vérité sont deux domaines étrangers l'un à l'autre. C'est la seule fois, ou presque, que je me suis retourné sur l'esprit d'une femme.
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Science
La science ultime de l'homme moderne, c'est de savoir qu'il ne sait rien. Plus tôt on fait cette invention, mieux ça vaut, à moins de vouloir devenir cinéaste.
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Intellectuels
Le mépris des Anglais pour les intellectuels est tel qu'ils voudraient que toutes les autres nations soient gouvernées par des intellectuels, à commencer par la France.
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Evolution
"La Planète des Singes" est à la fois mieux écrite, plus facile à comprendre et plus savante que "L'Origine des espèces".
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que la fable s'oppose utilement à la science-fiction.
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Morale
A ce signe on reconnaît que la morale est morte : il n'y a plus de poésie, il n'y a plus que des haïkus, qui sont à l'arbre ce que sont les brindilles mortes poussées par le vent.
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Evasion
Pour s'évader vraiment il faut reconnaître que la société est une prison. Faute de quoi on ne s'évadera jamais qu'en rêve, à la manière des suicidés.
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Pédagogie
L'histoire n'est pas assez connue de ce pauvre poète anglais qui envoya son fils à l'abattoir.
"TU SERAS UN HOMME, MON FILS" : et les conseils pédagogiques du poète
restèrent lettre morte pour son fils, qui finit connaud comme un soldat de 14-18.
Mieux vaut se suicider pour soi, au moins on sait pour qui on se suicide.
"Lyre, Pédagogie, Drapeau, Bravoure, Honneur, etc." : méfions-nous comme Grec des idées des femmes.
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Sociologie
"Sociologue des sociologues" : j'ai nommé Shylock.
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Dans la Matrice
On entend parfois dire qu'aux Etats-Unis "tout est possible". C'est la traduction du "rêve américain".
C'est justement l'idée que "tout est possible" qui sert de logiciel au citoyen lambda d'un régime totalitaire. Et suivant ce logiciel, il ne fera probablement rien ; c'est la clef de son asservissement au système.
On peut parler de culture "psychotrope" - de piège terrible pour les enfants de notre temps. Le rêve coule dans leurs veines comme un poison mortel.
L'autorité morale consiste désormais dans l'avantage que le "dealer" possède sur son client ; quiconque connaît le mécanisme de la drogue comprendra à quel point cette autorité est prise au piège qu'elle tend.
Le "retour à la réalité" serait motif de révolution en soi, si guerriers et soldats n'étaient eux-mêmes les enfants du rêve.
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Marx chrétien ?
La réponse à cette question est relativement simple et on peut la présenter sous la forme de l'équation suivante : "Existe-t-il une doctrine sociale marxiste ?"
- Si la réponse est "oui", dans ce cas Marx ne peut être considéré comme un chrétien, amoureux de la vérité, car les évangiles et la parole divine forment un rempart inexpugnable, une barrière de feu contre toute tentative de doctrine sociale. "Mon royaume n'est pas de ce monde !" : peut-on être plus clair et désigner plus nettement la théorie du royaume chrétien ou de la démocratie-chrétienne comme un culte solaire déguisé ?
- Si la réponse est "non", alors on peut commencer à envisager Marx comme un penseur chrétien de la fin des temps.
C'est un fait établi que Marx a lu attentivement la Bible, rédigé des sermons chrétiens dans sa première jeunesse - et je n'ai lu nulle part sous la plume de Marx, contrairement à Nietzsche, qu'il tenait la Bible pour un tissu d'âneries. Le fait est également avéré de la détermination d'Engels contre le christianisme truqué de sa caste.
La preuve que le marxisme n'est pas une doctrine sociale, on la trouve dans le "marxisme-léninisme", qui est la preuve que le marxisme seul n'est pas social. Comment prendre le pouvoir ? S'y maintenir ? Le distribuer ? A toutes ces questions, Lénine et Trotski ont dû répondre seuls.
Marx est-il un économiste ? Si Marx est un économiste, alors c'est un économiste libéral. Nul critique moderne, à l'exception l'écologiste Nietzsche, n'est plus dissuasif de tenir l'économie pour une science, ni même un "art sûr".
Sur l'évolution sociale de la société occidentale, contrairement à un préjugé répandu, Marx ne porte pas une appréciation positive. Là où Nietzsche discerne un phénomène de régression funeste, auquel il convient de remédier pour éviter ses conséquences catastrophiques, Marx voit un phénomène inéluctable, incarné par la bourgeoisie. A l'énoncé de la physiocratie libérale, Marx ne fait qu'ajouter que la pompe à fric physiocratique est, à terme, condamnée, comme si le capitalisme était le "stade terminal" d'une vie de dépense.
Nietzsche et Marx ont en commun d'être des penseurs très peu "occidentaux". Le premier parce qu'il propose pour remédier à la décadence bourgeoise un modèle oriental. Le second parce qu'il place la science au-dessus de toutes sortes de civilisation, la science n'ayant pas, contrairement aux livres, de "sens de lecture".
Où Nietzsche et Marx s'opposent radicalement : le premier conçoit que son choix de la civilisation implique de renoncer à la science et la vérité ultimes (luttant fermement pour cette raison contre tout ce qui vise une vérité ultime, comme l'histoire ou la métaphysique) ; pour Marx au contraire, tout l'art du monde n'est rien à côté de la science.
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La grande Apostasie
Où la grande apostasie de l'Eglise catholique romaine est le plus facilement décelable, c'est dans la contribution que ses ministres éminents prétendent apporter à l'instauration d'une paix mondiale.
D'abord parce qu'on peut observer qu'il n'y a nulle trace d'un tel projet dans les écritures saintes, où l'Eglise romaine est censée plonger ses piliers, comme dans un sol sûr et non des sables mouvants.
Ensuite parce que l'on peut observer le magnétisme de ce projet de paix mondiale ; il est devenu en peu de temps la religion du journaliste ou du charlatan, comme de millions de crétins qui s'y fient. A tel point que le politicien qui voudra assigner à sa politique un objectif plus rationnel, plaider pour celle-ci, ne le pourra pas. Les politiciens sont contraints de dissimuler des objectifs aussi rationnels que possible derrière la pure démagogie du projet de paix mondiale.
N'était-ce pas en quoi le pape Benoît XVI péchait et pourquoi il a dû céder la place ? Il était incapable de s'exprimer "urbi et orbi" - de dire ce que la foule, le monde veut entendre. Son successeur, lui, a l'organe pour faire du bruit.
Ce projet de paix mondiale, on mesure mieux sa capacité de sidération si l'on précise qu'il est lié à une certaine cupidité, de sorte que la Chine et les Chinois se moquent bien des valeurs occidentales, mais sont néanmoins fascinés par la notion et le calcul d'enrichissement. Car, le tour de force de cette religion de la paix mondiale est bien que ses prêtres parviennent à faire croire que l'enrichissement a contribué ou pourrait contribuer à la paix. Nul doute que la paix mondiale et la soif de l'or sont deux idéologies conjointes, qui s'entretiennent mutuellement. La crise économique l'a impudiquement dévoilé.
On peut tenter de mettre l'Eglise romaine hors de cause en faisant valoir qu'il s'agit surtout d'une stratégie libérale ou capitaliste. Cela reviendrait à nier que le discours et la politique de Barack Obama ne sont pas complètement imprégnés de valeurs, non seulement analogues à celles de l'Eglise romaine, mais qu'elle a forgées.
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Assomption & Apocalypse
L'Assomption, c'est-à-dire l'enlèvement de Marie, mère de Jésus, au Ciel, est une fête et un dogme catholique romain sans fondement scripturaire. De nombreux chrétiens s'abstiennent pour cette raison de tenir l'assomption de Marie pour un élément de foi.
Disons d'abord que le message évangélique est dépourvu de caractère dogmatique. Le dogme a en effet une fonction inquisitoriale, que les évangiles n'ont pas. Il faut comprendre que la parole de dieu n'a nul besoin du renfort ou du secours du dogmatisme, dont la fonction est anthropologique. L'autorité romaine qui siège à Rome peut dire : "L'anthropologie catholique existe !", et en rapporter la preuve dans le dogme. A contrario le chrétien peut dire : "Il n'y a pas d'anthropologie chrétienne !", car le message évangélique est dépourvu du caractère dogmatique.
Un historien ne tarderait pas à mettre à jour le rôle du dogmatisme dans les schismes qui ont fait voler l'unité de l'Eglise romaine en éclat. Et même : l'athéisme moderne est en grande partie le produit du dogmatisme. En devenant dogmatique, le christianisme devient une cause à défendre.
D'une part l'Eglise romaine semble mourante, car ses dogmes traditionnels ont perdu leur fonction coercitive pour ne plus servir que de prétexte à un folklore anémique. D'autre part l'Eglise romaine reste vivace, car les lois civiles occidentales sont très fortement imprégnées du dogmatisme catholique romain. Ceux qui en doutent n'auront qu'à fouiller les entrailles du code civil moderne, en particulier sur le point du mariage ; seule la "civilisation chrétienne" pouvait concevoir le mariage entre hommes ou entre femmes. Autre exemple : la sociologie ; ce discours pseudo-scientifique envahissant n'est autre que le résidu de la doctrine catholique romaine.
Le dogme de l'assomption de Marie est non seulement intéressant parce qu'il est entièrement dépourvu de fondement scripturaire, mais aussi parce qu'il est une des rares occasions pour le clergé catholique romain de se risquer à une exégèse de l'apocalypse de Jean. L'apocalypse décrit le combat difficile d'une femme enceinte d'un grand roi contre le grand dragon Satan (Ap. XII). L'assomption de Marie n'est pas ici représentée, mais Israël, le peuple choisi par dieu, en proie à Satan, mais sauvé à la fin des temps par la fidélité de ses membres au Messie, venu de son sein, sous l'aspect de la Jérusalem céleste, ou encore du "camp des saints".
Il n'est pas complètement illogique de rapprocher Marie, mère de Jésus et exemplaire de fidélité à son fils, comme une femme peut l'être à son mari, de cette représentation d'Israël. A condition de souligner qu'il n'y a aucune connotation sexuelle, et par conséquent aucun lien d'ordre social entre Marie et Jésus-Christ. C'est le sens de la "virginité" de Marie. Contrairement à l'amour d'une mère ordinaire, celui de Marie est pur. La comparaison du mariage de chair humain avec le mariage du Christ avec son Eglise, parfois osé par certains clercs romains, relève de la pure mondanité ou apostasie.
Or l'apostasie est représentée elle aussi dans l'apocalypse, sous les traits d'une femme (Ap. XVII), appelée "la grande Babylone", ou dite encore "la grande prostituée", vêtue de pourpre et d'écarlate (dans ses contes, Shakespeare en propose une version moderne : Gertrude, mère de Hamlet, qui découvre le complot antichrétien ; de même les sonnets de Shakespeare opposent les deux figures féminines évoquées ci-dessus).
L'effet regrettable de l'identification de la femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, portant une couronne de douze étoiles sur sa tête, à la vierge Marie, est d'ôter au récit de l'apocalypse sa dimension historique. Or, c'est là presque une tradition du clergé catholique romain, de travailler à oblitérer la conscience historique dont les apôtres veulent doter les chrétiens, et qui fait partie des dons de l'Esprit (je pourrais prendre ici l'exemple de Bossuet et le développer, mais ce n'est pas le moment). Un des aspects du complot antichrétien contre lequel le mage Hamlet lutte, transperçant pour cette raison de son épée Polonius, c'est l'effort du clergé romain pour placer l'humanité en face d'une perspective de temps infini et tenter d'abolir ainsi la conscience de l'histoire.
Par le dogme tardif de l'assomption, l'Eglise romaine ne cherche pas tant à affirmer la place prépondérante de Marie dans le Ciel que sa propre sainteté. En effet, parmi les chrétiens qui dérogent à la fête de l'Assomption, peu nieront la sainteté de Marie, bien que beaucoup, parvenus au stade de la sociologie chrétienne, aimeront dire qu'elle n'était pas vierge. Si l'Eglise romaine s'identifie ainsi à Marie, c'est afin de faire pièce aux deux représentations de l'Eglise dans la vision de Jean, celle inaugurant l'histoire : Israël ; et celle la concluant : la Jérusalem céleste.
Ce dogme tardif traduit la désuétude de l'appareil judiciaire catholique romain.
La logique chrétienne de l'assomption est la suivante : les saints ne meurent pas. C'est ce que signifie la résurrection des corps. Contrairement à la plupart des religions païennes animistes qui conçoivent la mort comme un passage obligé vers l'au-delà, le christianisme n'admet pas cette dissociation de l'âme et du corps physique, thèse peu scientifique, mais dispositif religieux ET SOCIAL conventionnel. Si j'insiste sur ce dernier terme, c'est parce que la culture anthropologique moderne ne peut pas se débarrasser de cet animisme (entretenu aujourd'hui surtout par les psys), faute de quoi la volonté commune, le ciment social s'effriterait. La culture socialiste athée s'est contentée de substituer l'avenir à l'au-delà, c'est-à-dire de prolonger ce dernier.
Qui s'étonnera, venant d'une religion qui se dit "universelle", que le salut ou la résurrection soit effective dans l'univers plutôt que dans les thèses hasardeuses des hommes ?
La "résurrection des corps" marque donc une prévention contre ce que l'on peut qualifier de "religions psychologiques", qui dans le meilleur des cas contribuent à soutenir la volonté, et dans le pire peuvent s'avérer des psychotropes puissants. La culture de l'avenir est l'une de ces drogues, particulièrement néfaste, dont les ravages ne sont pas à démontrer.
Par "corps" on n'entend pas le corps au sens trivial de la chair, matière moins noble que le feu et qui n'y résiste pas. Le corps du ressuscité est sans nul doute un corps spirituel ; cela ne veut pas dire abstrait ou théorique, comme le corps social ou l'âme. Les savants ont toujours admis et admettent toujours l'existence d'une matière invisible, imperceptible à l'oeil nu. En raison précisément des limites du corps et des sens humains, cette science des corps invisibles en est encore à ses balbutiements ; si la plupart des savants s'accordent sur l'existence d'une matière invisible (excepté les savants mécaniciens qui plaquent sur la réalité le schéma de la mécanique), ils peinent beaucoup à décrire la forme que revêt cette matière, son organisation ou sa structure.
Quoi qu'il en soit, pour les chrétiens les prophéties et la révélation ne contredisent pas la science, surtout quand cette dernière est bien affirmée, ce qui est très loin d'être le cas de toutes les sciences qui composent le barnum de la science moderne ; mais la révélation aux yeux des chrétiens devance la connaissance ou la découverte scientifique. Cela explique le mouvement de tous les savants chrétiens du XVIIe siècle, de Galilée à Newton en passant par Leibnitz, Descartes, etc., afin de chercher la confirmation de leurs intuitions, calculs ou théories dans la Bible, suivant une méthode contestable. Ce n'est qu'à la fin des temps que la science rejoindra la révélation chrétienne.
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Relativité
Si Homère était grec, Jésus-Christ juif, Shakespeare anglais, ils n'auraient pas traversé le temps ; et comme Einstein est allemand, personne ne s'y intéressera plus bientôt.
La culture a le don de satisfaire les besoins de l'homme, parfois même des besoins inconsistants. Mais la culture ne comble pas le besoin de science, qui n'est pas un besoin.
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Fin du monde
Fin du monde, effroi du bourgeois, je scande tes syllabes avec délice !
Il faut, pour craindre la fin du monde, n'avoir jamais rien fait qui vaille et vouloir se racheter. Il faut vouloir faire un coup d'éclat, commettre un grand péché. Il faut attendre le Destin, qui ne viendra jamais, car seul l'accident vient à la rencontre des patients.
L'infini est la vision des aveugles. Voyants et prophètes discernent mieux la fin.