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Mon Journal de guerre - Page 71

  • Dans la Matrice

    "Qui abolit les paraboles contenues dans les mythes antiques interdit presque toute conversation entre l'humain et le divin."

    Francis Bacon Verulam

  • Dans la Matrice

    Dans la technocratie où nous sommes, la plupart des hommes ne savent plus faire la part du diable et de dieu. D'autant moins que des théologiens chrétiens sournois s'efforcent de démontrer que le diable n'existe pas, réinventant ainsi de toutes pièces le christianisme, au mépris du peuple et du savoir le plus élémentaire. De brillantes civilisations se sont prosternées devant la nature et ses démons, lui ont rendu un culte beaucoup moins vil et hypocrite que le culte de l'argent, mais le diable n'existe pas pour le journaliste moderne démocrate-chrétien.

    Je dis "dans la technocratie où nous sommes", car la technocratie est sans aucun doute la première raison d'étouffer le christianisme, au profit de la formule démoniaque qui sévit aux Etats-Unis, derrière l'étiquette chrétienne et les serments sur la Bible. La multiplication des sectes sataniques dans cette nation, produit dérivé des fantasmes de l'Europe baroque, n'est certainement que la partie émergée de l'iceberg, car ce n'est pas la tactique du diable d'avancer à visage découvert.

    Comme je l'expliquais à un ami musulman récemment, curieux de la science chrétienne du diable, la technocratie consiste dans l'absorption des puissances élémentaires de la nature : eau, feu, air, terre, au profit de la société. Ou plutôt : la technocratie est la conséquence ultime du procédé artistique banal qui consiste à imiter la nature. Ce procédé devient ésotérique ou absurde dès lors qu'il n'est plus seulement un moyen pratique d'existence, mais une fin en soi. Tel est le fond de la culture technocratique, à commencer par l'art cinématographique démoniaque, qui propage une fausse idée de la liberté, sous forme du hasard, qui ne fait que recouvrir un déterminisme naturel. L'instinct est alors élevé au rang d'instrument de libération (tout au plus le cinéma peut-il engendrer l'instinct de la catastrophe naturelle, dont les espèces animales sont dotées).

    L'art chrétien s'est occupé de reconnaître jusque dans la physiologie humaine ces deux aspirations contradictoires ; l'une terrestre et animale qui sert le dessein du diable ; l'autre céleste et divine par laquelle l'individu peut s'arracher à l'espèce et à l'exigence collective de puissance, pour apprendre peu à peu où réside la vraie force.

    A cet égard je signale aux musulmans qui ne le comprennent pas toujours bien, ou qui pourraient mieux le comprendre en lisant Averroès, le christianisme n'implique pas une idée transcendante de dieu, comme "extérieur au monde". Si le "logos", terme grec dont les chrétiens se servent pour parler de dieu, n'était qu'idéal pur ou langage, alors il serait une puissance, conçue au contraire en termes technocratiques, comme la fin ou l'origine de l'énergie vitale.

    Les sciences morales et politiques se situent au niveau de l'animalité, selon Aristote, et la technocratie ne fait que les amplifier. Cette animalité entraîne la condamnation chrétienne de toutes les utopies morales ou politiques, décuplées par la technocratie. Ces utopies signifient l'emprise croissante de Satan sur le monde. En même temps que les codes de plus en plus sophistiqués dont elles se servent indiquent un processus d'autodestruction quasiment cancéreux.

     

  • Via Romana

    Le théologien chrétien gallican Bossuet indique dans son commentaire de l'apocalypse que, s'agissant de Satan et du nombre de la bête (666), toutes les pistes mènent à Rome. Il ne s'agit pas pour Bossuet comme pour Dante, Boccace, Luther ou Swedenborg, d'accuser la Rome pontificale de pornographie, mais l'Empire romain. Les Romains sont en effet pour les chrétiens ce que les Egyptiens furent pour les juifs. Bossuet ne se mouille ainsi pas beaucoup.

    Les athées ne le comprennent pas toujours, mais si Marx et Engels s'inscrivent dans la continuité de ces penseurs chrétiens, c'est en raison de leur combat "drastique" contre le droit naturel qui régit les sociétés païennes. Ce droit heurte de plein fouet le réalisme chrétien. Le relativisme juridique, à terme, rend fou. D'y être nécessairement soumises, entraîne les civilisations vers leur perte. Marx identifie donc le droit comme la source première de l'idéologie et de sa barbarie consécutive. Il applaudit la peinture de Balzac d'une France en pleine déliquescence judiciaire, et les caricatures de Daumier de magistrats en proie à l'aliénation, illustrent bien Marx.

    Mais revenons à Bossuet. S'il enfonce une porte ouverte à propos de l'Empire romain, en revanche sa tentative de dévaluer l'apocalypse en reléguant ses causes et effets aux premiers temps du christianisme, contredit la vision chrétienne et met pratiquement un terme à la théologie, envisagée de façon minimaliste par saint Paul comme le moyen de faire coïncider amour et vérité parfaitement. La vision de l'apôtre Jean ne dissimule pas que cette fin du monde sera aussi tragique que fut la résurrection de Jésus pour les Romains et les pharisiens, voire Judas et son espoir déçu que le Christ réitère le sauvetage de Moïse.

    - Un artiste païen auquel je tentai récemment d'inculquer quelque notion de cette apocalypse chrétienne, en dehors de laquelle il n'y a dans l'ère chrétienne pas d'artistes, mais des décorateurs d'intérieur apointés, s'efforçant de faire passer leur byzantinisme pour une nouveauté, eut cette réaction à chaud : - Mais je connais ton truc par coeur ! C'est le manichéisme des bons qui seront sauvés, et des méchants qui seront précipités dans l'enfer.

    Oui, l'apocalypse et son jugement dernier est manichéenne au sens où elle prive de fondement la perspective du purgatoire et permet à Luther d'avancer qu'il n'est qu'un lieu d'aisance bourgeois (la recherche du temps perdu). Le purgatoire ou l'au-delà païen, ainsi que Homère l'indique déjà, ne fait que correspondre au besoin de celui ou celle qui peine à jouir d'élargir le temps artificiellement, ou à la volonté des pouvoirs publics d'en faire autant, afin de faire mieux admettre la souffrance et la douleur.

    Non, l'apocalypse n'est pas manichéenne au sens où elle ne répond pas au besoin moral d'ordonnancement de la société, d'où surgit toute puissance physique et son absurdité explosive, l'interdiction de tuer un jour, la permission le lendemain. C'est bien tout le problème des édiles qui ont construit leur vie selon la fortune et le droit, sans d'autres justifications que des chimères comme le voyage dans le temps, dont on fera bien de s'assurer de la véracité, avant d'accuser l'apocalypse d'être incongrue.

    Pour répondre à un dernier sarcasme, en forme de question : "Comment une telle mythologie multimillénaire, sans cesse démentie par les faits, dans un monde aussi bien éduqué que le nôtre, peut-elle continuer de passionner toujours les foules ?", on peut rétorquer un autre sarcasme : si la passion de l'apocalypse traduisait l'inquiétude de la foule, alors celle-ci devrait se précipiter plutôt dans le socialisme, dont toutes les valeurs : travail, famille, nation, argent, bonheur, drogue, cinéma, ont une fonction religieuse rassurante.

    L'apocalypse répond plutôt communément à cette question : le labyrinthe des conventions sociales, comme il a une porte d'entrée, dispose-t-il d'une issue ? Chacun a donc dans le coeur, non seulement l'obsession de la mort qui détermine sa geste sociale, selon le mode le plus religieux, mais aussi l'apocalypse, par laquelle l'individu rompt les amarres avec la société et arrête dans son esprit le mouvement implacable du temps. Le type qui se suicide ne fait qu'emprunter l'express social ou l'autoroute pour l'enfer, quand les autres font le tour de Paris en métro.

    En effet le socialisme lui-même ne peut se passer de multiplier les portes de sortie, pour éviter d'apparaître comme un traquenard ou une chappe de plomb. Toutes ces issues sont conçues sur le même principe, mathématique, de la mise en abyme, c'est-à-dire de la mort. Le socialisme tire de la mort la seule raison de vivre. Autrement dit la société piège par la fin. Plus on se débat pour s'arracher à ce marécage, plus il nous aspire. Les crétins qui prônent l'ataraxie, comme l'auguste Schopenhauer, ne se rendent pas compte que la seule raison qui pourrait y inciter, c'est de diminuer la souffrance, que l'ataraxie ne fait qu'augmenter. Le saut à l'élastique n'est pas une doctrine plus sotte. Ce n'est qu'un exemple parmi cent de la stupidité des doctrines sociales.

    La puissance sociale et l'illusion de celle-ci sont de surcroît manifestée par le fait que, si chaque citoyen consent à mourir, c'est à condition de ne pas aller seul au trou. Le socialisme dialogue avec les morts, c'est-à-dire les fantômes. De cet ésotérisme acharné, il tire la raison de se moquer du réalisme.

    Pour sidérer les foules, le technocrate n'a besoin que de deux ustensiles : un masque et un miroir. La franchise du bâton risquerait d'éveiller les soupçons sur la profonde insanité des élites qui gouvernent le peuple des croyants que la mort les attend au virage.


  • Culture de vie

    La "culture de vie" est l'autre nom pour désigner ce que Nitche nomme "morale pure", et qu'il oppose au christianisme. La morale pure est un truc qui suinte des murs ou qui coule à flots en Allemagne, comme la bière. C'est un mensonge de dire que Hitler a inventé seul le "sentiment national" ; il existait bien avant lui, et il persiste après. Il existera tant qu'existera la musique.

    Pour le Français à peu près entier et sain d'esprit, en revanche, c'est à peine croyable les proportions qu'une chose aussi anecdotique que le coït a pu prendre dans la civilisation. Et encore, dans la plupart des cas, il s'agit de "safe sex", donc seulement d'imiter les rapports sexuels (un peu comme la bière sans alcool).

    Si les Allemands savaient écrire autre chose que de la musique ou des notes administratives, je suis sûr qu'ils prendraient l'initiative déplorable d'écrire avec gravité sur le coït, quand le parti-pris est, en France, de traiter cette matière sur le mode de la gaudriole. Les Français sont disposés à comprendre que Shakespeare a fait quelques tragédies autour du sexe, et pas seulement des comédies ; car la bêtise humaine peut facilement virer à la boucherie. Qu'est-ce que Hitler, en revanche, wagnérien en diable, a pu comprendre à Shakespeare ?

    Vous me direz : il doit bien y avoir des Français qui ont écrit sérieusement sur les rapports sexuels, en dehors des manuels d'anatomie ou de chimie organique ? Bien sûr, on trouve de tout dans les bibliothèques publiques, même Harry Potter et la collection Harlequin, mais je ne vois pas vraiment qui a pu faire ça (Chateaubriand était pédé).

    C'est vrai qu'il y a Sade, et que la culture de vie de Sade est intéressante pour deux raisons. D'abord, à titre personnel, je suis plutôt surpris qu'un type qui rêve de violer des femmes et de les égorger ne soit pas plus censuré que ça ? Il est vrai qu'entre propriétaires, on a vite fait de plaider le crime passionnel, et le romantisme est la religion des grands bouchers comme des petites saucisses bien rangées.

    Ensuite, deuxième raison, l'obsession sexuelle brutale de Sade est liée à une autre, celle de la propriété, pour laquelle il montre un appétit aussi féroce. Il faut dire qu'on inculque aux aristocrates le culte des origines ; ils ont ça dans leur sang bleu et se croient sortis de la cuisse de Dionysos.

    Bref, du point de vue français, le côté incestueux ou identitaire apparaît un peu trop clairement dans le roman à l'eau de rose allemand ou italien ; heureusement que Proust a trouvé des produits dérivés à son amour pour sa mère, comme la madeleine ou une petite sonate, la peinture au lait de Vermeer.

    L'eau de boudin n'est jamais très loin de la culture de vie.

  • Krach de l'art

    Consécutif à la mort d'une religion, d'une civilisation ou d'une culture : le krach de l'art.

    La "culture", dernier refrain en vogue, cache à peine le principe d'exploitation sous-jacent à l'art moderne - exploitation que le truc de la "propriété intellectuelle" avoue carrément.

    Il y a cent cinquante ans que Marx a dit que la culture c'est tout fétichisme et opium pour les cons ; il y a cent cinquante ans que la bourgeoisie libérale et ses kapos ripolinent tout ce qui passe entre leurs mains à coups de vernis culturel, par crainte de voir émerger dans l'art quelque chose, ne serait-ce que de sincère, quelque chose comme "Mort à Crédit", qui viendrait perturber l'uniforme stylisation de la République française.

    Défiez-vous des artistes ou des intellectuels-propriétaires ! Car où l'art de la bourgeoisie libérale surpasse largement celui de la vieille aristocratie, c'est dans la mise en oeuvre des moyens pour faire respecter son droit de propriété. Un déferlement de musique et sentiments, c'est, la bourgeoisie. Mais toute cette niaiserie cache une grande férocité.

    "L'abstraction est le refuge des lâches", annonce Céline, renouant avec l'humanisme, comme Adolf Hitler avec toute son architecture et sa peinture impressionniste n'est pas parvenu, mais le pâle reflet de la voie romaine, déjà technocratique.

    L'abstraction, en art, est un symptôme de vieillissement, doit-on préciser. Vieillissement sur le plan général de la civilisation. L'idée de "modernité", par exemple, représente déjà la civilisation au stade de la vieille peau qui a laissé ses forces derrière elle. Sur le plan singulier, pas assez isolé, de l'artiste, l'abstraction traduit aussi la maturation, c'est-à-dire le même vieillissement. On ne meurt pas d'un coup. Beaucoup d'hommes, et plus encore de femmes, passent une partie de leur vie à se conformer à leur mort prochaine, sentiment qui est une grande source d'habileté et de génie humain. Ainsi l'art abstrait, contre quoi s'élève l'humaniste, est une sorte de théorie du tombeau. De l'abstraction, l'homme qui veut être libre n'a de cesse de vouloir s'extraire, comme du labyrinthe de Minos. Les petits minotaures de l'art moderne sont là pour les en empêcher, et les maintenir le nez et les oreilles dans la sacro-sainte culture de merde.

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    Inutile d'appeler à la révolution : si elle doit se faire, elle se fera naturellement, sans vous ; elle se fera mécaniquement, comme l'art moderne ou la bombe atomique. Et seul vaut ce qui n'est pas mécanique, c'est-à-dire antisocial (tant pis pour les femmes)... ou mourir.

  • Propriété intellectuelle

    On ne sera pas étonné que, derrière l'idée de "propriété intellectuelle", se cache la conception la plus bête de l'art. La plupart des jeunes artistes qui veulent éviter le statut de simples fonctionnaires prendront vite conscience qu'ils ne fabriqueront jamais sous cette licence inepte que de simples produits de consommation périssables.

    Or, non seulement c'est le défi de commettre un ouvrage impérissable qui attire le commun des artistes ou des savants, mais le mode de consommation actuel avertit que la maigre contribution des artistes contemporains à la procréation sociale, sera bien vite brûlée.

    Aussi ingénieux soit le conservatisme des muséographes et fétichistes républicains, la pourriture finira par faire son travail. Hitler est sans doute le dernier artiste républicain a avoir cru que son oeuvre pourrait durer mille ans. Pour beaucoup d'autres artisans, ayant tissé leur petite carrière singulière, comme ceux de l'Académie française, on voit déjà les vers leur sortir du nez. Le mieux qu'ils puissent espérer est d'être ensevelis simultanément avec leur civilisation, et d'avoir jusqu'à l'infini ce qui les a toujours maintenus en vie : le confort intellectuel.

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    Comme les lois ou décrets portant sur l'histoire et interdisant de nier tel ou tel enseignement officiel, la "propriété intellectuelle" est une notion bizarre qui, si on l'examine de plus près, permet de mieux comprendre la mécanique du régime totalitaire où nous sommes ; autrement dit, tout ce que l'inconscient collectif moderne a de juridique, et donc de religieux ; en quoi la nécessité du monde de s'organiser est le ferment d'une folie collective meurtrière. Chez l'aliéné, la racine juridique de la folie et le goût immodéré du style sont perceptibles : ces stigmates n'indiquent pas seulement le conditionnement familial, mais bien plus encore ils sont le signe de l'emprise des Etats modernes sur la conscience. Le freudisme est même largement, aujourd'hui, destiné à détourner l'attention du viol des consciences perpétré légalement par l'Etat.

    Dans un Etat dit "de droit", et les Etats modernes républicains sont tels, chacun ne possède ni ne dispose en termes de droits plus que ce qu'il est capable de prendre à autrui, avec plus ou moins de violence ou de ruse. "L'inconscient" est avant toute chose une fiction juridique.

    Sans moyen de coercition afin de faire respecter le droit, il n'y a pas de droit. Les miettes, obtenues gratuitement par certains, ne sont encore là que pour garantir, parfois plus efficacement que la police, l'obéissance de ceux qui n'ont que des droits virtuels. C'est bien la notion de droit virtuel qui distingue le totalitarisme moderne des anciennes tyrannies. Le totalitarisme se passe très bien de dieu et du roi ; en revanche il exige le maintien des oripeaux de ces vieilles idoles : la personnalité juridique de l'Etat, si ce n'est, au stade où la grenouille veut se faire aussi grosse que le boeuf, du gouvernement mondial (sic). Le droit républicain laïc est neutre, si ce n'est qu'il entraîne à une conception du monde comme une société de rapport ; non seulement du monde, mais de la transcendance et du cosmos perçus comme tel ! Ce droit est donc une suprême imbécillité imposée à tous les ressortissants de toutes les nations sous couvert d'un humanisme avec lequel il n'a quasiment aucun lien.

    La nature, où tout droit humain prétend trouver sa légitimité, délégitime totalement la propriété intellectuelle comme tous les droits les plus virtuels. Il est comparable à la chasse gardée que les seigneurs d'ancien régime s'arrogeaient sur une partie du gibier, faisant molester les braconniers.

    Ce d'autant plus que les arts libéraux sont cantonnés à l'imitation de la nature, à qui ils empruntent tout, n'y ajoutant que de fausses énigmes mathématiques et problèmes de robinets ennuyeux, non moins dérivés de certains mirages et illusions fournis par la nature.

    Donc, à moins de présenter le droit de propriété intellectuelle comme un pacte avec le diable (ce qu'il est du point de vue chrétien), il faut improviser une théorie raciale ou génétique hasardeuse pour pouvoir légitimer le droit de propriété intellectuelle. Le cinéma, qu'on peut presque entièrement résumer à une allégorie de la vitesse, et qui produit le même effet euphorisant qu'elle ; le cinéma a-t-il inventé la vitesse ? Non, et le cinéaste ne fait qu'ajouter au saltimbanque la prétention, lui faisant ainsi perdre toute sa fraîcheur.

    La comparaison avec la chasse et le braconnage, à laquelle toute étude franche d'un droit quelconque devrait ramener, est moins anodine qu'il n'y paraît. Elle permet en effet de comprendre que le pouvoir d'une élite n'a jamais autant tenu à des privilèges exorbitants que celui de la bourgeoisie libérale aujourd'hui. La légitimité du droit de la propriété intellectuelle n'est pas plus solide que celle de telle ou telle catégorie sur le gibier d'une forêt, mais sa protection et sa conservation sont en revanche un enjeu majeur.

    Tombe le droit de propriété intellectuelle des Etats-Unis ou de l'Europe, et c'est une partie de son pouvoir de suggestion qu'elle perdra, à commencer par l'extraordinaire arrogance de nombre de ses artistes et savants, pâles plagiaires de vieilles antiquités éculées. Il est vrai que beaucoup de musées yankees ont acheté leurs collections, et ne les ont pas dérobées avec violence ; mais l'argent n'est qu'un instrument de conquête, qui véhicule le même raisonnement spécieux que la propriété intellectuelle. Violer une femme ou l'acheter revient à peu près au même. La bourgeoisie ne fait que masquer, à travers l'argent et le droit, une violence que l'aristocratie n'hésitait pas, au contraire, à arborer, comme elle était alors moins menacée dans ses droits.

    On ne juge pas le civisme au comportement de tel ou tel, mais au terme de la civilisation et de l'utopie. Où mène-t-elle ? Du reste l'attitude de mépris la plus logique vis-à-vis de la propriété intellectuelle, essence du cynisme bourgeois, est de se détourner des imposteurs qui la défendent et s'y soumettent.

    Encore une fois, quel film vaut une bonne bouteille de pinard, fabriqué dans la même goût "dionysiaque", comme dit le trissotin néo-nazi ? 

  • Highway to Hell

    Would you belong to Satan's party, would you praise the Devil as the 'Rolling Stones', 'Metallica' or 'Lady Gaga' -or praise Jesus as Mitt Rowney or Newt Gingrich do?

    Scaring people is not Satan's method to take a majority of us ('Everybody has been called, but only a few people will be saved'): charming is his favourite method. Probably 'advertising' is today the most satanic art which modern politics is made.

    Highway to Hell is a realistic song about the American Dream.

  • Exit le roman

    L'art du roman est d'écrire des tragédies qui se finissent bien. Les Yankees le savent, qui ont un sens du cinéma qui fait défaut aux Français. Le cinéma et le roman sont des arts chamaniques, au sens où ils sont des médecines de l'âme.

    Les Yankees ont le cinéma, nous avons le pinard, qui à mon avis fait voyager beaucoup plus loin dans l'espace-temps. Restons-en là. L'échangisme culturel n'est pas une obligation.

    Quelques romanciers cependant se sont essayé au réalisme, au risque de se couper entièrement du public féminin, qui ne désire que le style. Cunégonde lit-elle "Candide" ? On peut en douter ; ou bien à l'envers, en commençant par la fin : "Il faut cultiver notre jardin."

  • Krach de l'art

    L'art ou la science capitaliste, en tant qu'ils servent à justifier la technocratie, se mordent la queue ; c'est-à-dire qu'ils n'ont d'autre but ou fin qu'eux-mêmes, et non le progrès. On aura beau pousser la copie de la nature, en quoi consistent l'art et la science technocratiques, au degré le plus élevé de précision et de puissance, la nature procréatrice et destructrice demeurera dans cet ordre, auquel l'idéologie de la civilisation se soumet, la plus grande et la plus belle, et l'art humain un artifice somme toute dérisoire. L'artiste à bout de souffle pourra alors, dépité, comme le poète Néron proclamer : "Vanité des vanités, tout n'est que vanité et poursuite du temps.". Dans l'ordre de la science et de l'art technocratiques, comme dans celui de la procréation, tel est le cas.

    L'esthétique nationale-socialiste, résumée dans cette devise : "Ordo ab chaos.", est irrémédiablement entraînée vers le chaos et la folie dont elle croyait pouvoir triompher. Par exemple : la science juridique, obsession des technocrates, fait faillite dans la morale pure, qui occulte la vocation pratique du droit et la noie dans toutes sortes d'illusions. La publicité commerciale s'inscrit exactement dans la même perspective, en s'efforçant d'augmenter les biens de consommation d'une valeur mystique qu'ils n'ont pas. Derrière l'argument de la morale pure et de l'hédonisme nitchéens, c'est l'esprit de sacrifice inutile qui est inculqué au peuple, sans compter le mépris de lui-même et l'admiration pour une élite carnassière, d'anthropologues-anthropophages. Quelle plus belle preuve que la proscription de Céline et Marx par l'élite républicaine, au profit de la mélasse existentialiste boche. Céline et Marx qui s'adressent au peuple pour lui dire qu'il ne jourra jamais dans la civilisation un autre rôle que celui de Sganarelle auprès de Don Juan.

    La modernité, dont le principal moteur est l'argent, a donc une double  fonction : sociale ou religieuse d'abord, ainsi que vocation à entraver le progrès, sous couvert de l'argument de l'évolution.

    Ce processus religieux est celui de "l'art pour l'art" ou de la "science pour la science" ; comprenez que le principe de "l'art pour l'art" le plus répandu est celui de l'artisanat ou de l'ingéniérie, dont la vocation pratique est moins masquée ; le comprendre permet de saisir pourquoi l'art populaire ou folklorique a une plus grande force que l'art ou la science de l'élite.

    Ma haine du cinéma peut paraître original ; il n'en est rien : cet art technocratique profondément pédérastique est celui qui concourt le plus sournoisement à l'originalité, c'est-à-dire à la démence et à l'uniformité, fournissant à l'intellectualisme et la chiennerie des clercs le meilleur point d'appui.

    Molière ne lèche pas le cul des puissants comme les petits poètes pédérastiques modernes. S'il y a une chose difficile pour un chrétien, c'est de se retenir de flanquer le feu aux salles de cinéma, où s'accomplit le viol de la conscience des gosses occidentaux avec la bénédiction des salopes qui les ont engendrés.

    La meilleure preuve de l'erreur d'appréciation de Nitche, qui croit pouvoir faire la civilisation contre le peuple, c'est que la culture de l'élite, parvenue à un point de confiture philologique ou mathématique avancé, éprouve toujours la nécessité de se régénérer au contact de la culture populaire. La religion vampirise la culture populaire. C'est très net dans l'appropriation par le cinéma d'oeuvres populaires, auxquelles le cinéma confère un sens religieux, eucharistique, qu'elles n'ont pas, ou beaucoup moins.

    L'esthétique nazie ou républicaine s'avère être une mystique de la décoration, une culture de vie dépourvue d'esprit critique. Seul le chapelain Baudelaire, dans cette synagogue de Satan, met le doigt sur l'aspect macabre du goût bourgeois (la beauté de la charogne). La culture de vie libérale est en effet narcissique à en mourir. Pour mieux vivre, elle met de côté l'aspect macabre du processus vital. Elle est particulièrement bien adaptée à la substitution de l'objet industriel à l'objet manufacturé. La poétique nazie de Hegel, on peut très exactement la traduire comme la publicité. C'est là que se situe l'aspect pornographique du nazisme ou du républicanisme.

    Kandinski fournit aussi une théorie du même type, probablement la plus orgueilleuse et stupide de toutes, qui revient à peu près à vouloir initier le peuple à la musique classique, quand celle-ci est un art conçu spécialement pour les personnes qui se croient prédestinées.

    Pourquoi l'esthétique nationale-socialiste étouffe-t-elle ? Elle se meurt d'être privée du pragmatisme d'une chaise ou d'une table ; tout au plus remplit-elle un rôle thérapeutique égoïste pour le concepteur de gadget. Si l'argent et le cinéma résistent mieux, liés l'un à l'autre, c'est parce qu'ils conservent encore leur fonction de ciment social selon la volonté de l'élite, ou du moins sans que la position sociale des intellectuels, leur irresponsabilité criminelle, soit remise en cause.

    Le point d'ivresse religieuse est atteint lorsque les prêtres de cet ordre sinistre en viennent à accorder la plus grande puissance au langage humain, qu'ils se figurent comme la quintessence de l'art.

    Le "point" mathématique par exemple, chez Kandinski, est investi d'un pouvoir magique (Blaise Pascal dit carrément "dieu"), alors que le point n'est qu'une convention, dont Kandinski méconnaît la fonction pratique et qui l'empêche donc de porter son art, ne serait-ce qu'au niveau de l'artisanat.

     

  • Valeurs chrétiennes

    Le seul passage où il est question de "valeurs chrétiennes" dans le nouveau testament est celui des trente deniers de Judas.

    Si le chef des catholiques romains croit qu'il est possible d'encadrer l'argent ou de moraliser le monde des affaires, c'est son problème. C'est nier l'évidence que les escrocs sont les meilleurs hommes d'affaire du monde, précisément parce qu'ils bafouent la morale du jour pour écrire l'éthique de demain.

    Mais surtout, jamais le Christ n'a soutenu une telle baliverne. Est-il dit que le jeune homme riche, qui refusa de suivre le Christ, avait un comportement immoral ? Non, il est dit au contraire qu'il se conformait à toutes les prescriptions de la religion.

    Défiez-vous donc des charlatans qui défendent la monnaie de singe des "valeurs chrétiennes". Elles seront leur tombeau. Ils seront aussi surpris que l'apôtre Jean, découvrant l'Eglise romaine, tenancière des "valeurs chrétiennes" et de toutes sortes d'immondices, représentée sous les traits d'une prostituée dans l'apocalypse ; ils seront surpris, mais dans l'autre sens.

  • L'Ethique de l'Assassin

    L'Ethique "made in USA" vous interdit de pisser sur un cadavre, mais pas de tuer un homme en vie.

    Ce qui est fascinant dans cette éthique, plus encore que dans le régime néo-païen nazi, finalement assez banal, ce sont les déclarations "judéo-chrétiennes" des dirigeants de cette nation, qui viole, tue et pille légalement, par conséquent, au nom d'un christianisme qui condamne quiconque porte les armes ou emprisonne à l'enfer ; un christianisme qui ne permet d'agréer aucun droit, et proscrit absolument de servir deux maîtres. L'invention des "valeurs chrétiennes", géniale du point de vue démoniaque, repose en grande partie sur l'amalgame du judaïsme et du christianisme, dont l'absurdité est assez facilement compréhensible.pissing soldiers, us marines,hillary clinton

    Les bandes de soldats en vadrouille, qui tuent on ne peut plus lâchement, compte tenu de la modernité de leurs armes, n'ont pas, eux, d'éthique, mais l'assassin raffiné, lui, en a une. Si on ne devait enseigner qu'une matière à Harvard, il faudrait enseigner l'éthique. Elle permet en effet non seulement de déléguer la basse besogne du crime légal à des trouffions, mais de jeter en outre l'opprobre sur les exécutants en cas de bavure.

    Cette passion de l'éthique se retrouve en effet chez les assassins raffinés. Ils ne savent pas exactement laquelle, tous ne se réclament pas ouvertement de Satan, mais une loi supérieure leur ordonne d'accomplir leurs crimes comme des rituels sanglants éthiques. Ils tuent avec soin et méticulosité.

    Un autre aspect caractéristique de cette éthique égyptienne sous l'appellation chrétienne (je dis "égyptienne" parce que les Egyptiens avaient un sens de l'ordre social, décliné selon la nature, d'une grande rigueur artistique), c'est son culte de la mort, qui pour les païens est une étape transitoire vers un monde meilleur. L'injonction est ici de la ministre Hillary Clinton à traiter mieux les cadavres que les personnes vivantes, à l'opposé du Christ : "Laissez les morts enterrer les morts."

    Etre enterré vivant, ce qui fait horreur a priori, est pourtant le procédé de cette éthique sournoise, sorte d'adaptation progressive, tout au long de la vie, à l'état de cadavre ; une éthique primitive et tribale dont la persistance s'explique du fait de son usage pour le maintien de l'ordre public.

    (L'"au-delà" est une science-fiction, et le christianisme ne fait pas de place à la morale, donc au temps. La théorie d'Einstein n'a aucune valeur pour un chrétien et il devrait d'ailleurs en être de même pour un juif ou un musulman : c'est une théorie égyptienne. Concrètement, elle consiste à envisager le cosmos comme l'avenir de l'homme. Ce qui nourrit les fantasmes du citoyen des Etats-Unis totalitaires, le voyage dans le temps, situe le mobile scientifique de cette nation au niveau de son éthique.)

  • Valse des étiquettes

    On se méfiera des étiquettes religieuses. Le "judéo-christianisme", par exemple, va de Karl Marx à cette connasse  israélienne qui prétend que Dieu a accordé aux juifs un droit de propriété sur la Palestine.

    On ne peut pas se moquer du Dieu des juifs de façon plus ostentatoire.

    Je plains les gosses de cette bonne femme si elle en a, car cette mentalité est révélatrice du cannibalisme humain. Une telle conception anthropologique de dieu, ramené au niveau de l'intérêt, est sans doute la drogue la plus dure et la plus répandue, qui procure à la plupart des gonzesses le supplément de vitamine nécessaire pour vivre.

    En temps ordinaire, ce besoin d'appropriation est véhiculé par le sentimentalisme sexuel banal, tare fréquente chez les femmes comme les soldats. A hauteur du sentiment national, on atteint la monstruosité et une volonté d'appropriation analogue à celle de Sade.

    Même Jonas, type du juif borné, qui ne veut pas que Dieu sauve Ninive, mais seulement les juifs, n'est pas jaloux de dieu au point de le rabaisser à un simple objet de désir.

    Cette femme confirme le diagnostic d'équivalence du nazisme et du sionisme, posé par certains milieux politiques ou intellectuels (Mircéa Eliade). En même temps qu'elle l'invalide, car son judaïsme est complètement baroque et démoniaque. La nostalgie exprimée par le régime nazi de la "via romana" ou de la technocratie romaine, est cohérente et compatible avec l'esclavage ou l'idée que "le travail rend libre", c'est-à-dire une conception génitale ou génétique de la liberté, parfaitement illusoire mais féconde sur le plan politique. Pour faire du judaïsme une religion de propriétaires, il faut piétiner l'Ancien Testament et tous les personnages, y compris féminins, qui témoignent de la spiritualité juive.

    On en revient à Marx et à son combat, non pas contre la "religion", vocable trop flou, mais contre la trahison de l'Esprit, qui passe systématiquement par la mise en valeur de la propriété, d'abord et surtout au sein des religions qui la proscrivent. Dès lors que l'argent acquiert la même valeur mystique qu l'eucharistie autrefois dans le monde chrétien, le nom de dieu attaché à ce culte perdra son utilité. Plus la religion est puissante, plus dieu devient inutile. Selon cet adage le clergé prolifère dans l'Occident moderne. Le christianisme devient même gênant à un certain stade, à cause de son incitation à se tourner vers l'histoire plutôt que la religion. Si le négationnisme historique est caractéristique du clergé catholique romain, comme du clergé laïc républicain, ce n'est pas pour rien.

    La fonction religieuse de l'argent a toujours été dénoncée en Occident par des historiens. Dans le monde catholique du moyen-âge ou de la Renaissance, elle signifiait la trahison d'un maître au profit d'un autre, nommé alors par tous Satan.

    Dans le monde républicain, elle signifie la double hypocrisie de la neutralité laïque, régulièrement utilisée par les grenouilles de bénitier républicaines contre les sectes moins puissantes ; et l'hypocrisie de l'utopie égalitaire, utilisée afin de suborner les masses populaires à des valeurs monétaires, dont elles n'ont même pas la jouissance. Si Marx demeure aussi subversif, c'est à cause de sa dénonciation des mobiles républicains en tant que mobiles religieux, de la République comme facteur d'aggravation du panurgisme.

    Des démagogues comme Le Pen ou Mélanchon n'ont rien de commun avec Marx. Ils sont de purs produits de l'école républicaine la plus hermétique au marxisme. Les promesses de la République au peuple sont prises au sérieux par Le Pen et Mélanchon, tandis que Marx les dénonce comme des illusions religieuses dangereuses, des produits dérivés du catholicisme romain, adaptés par la bourgeoisie au monde ouvrier (l'attachement païen à la terre, dont le catholicisme romain jouait auparavant, est néfaste à l'esclavage industriel, qui impose le réenracinement du peuple dans l'argent). Promesses parfaitement utopiques. Un exemple : derrière l'idéal égalitaire républicain se cache une conception plus pragmatique de jouissance équitable, et donc de partage des richesses et de l'argent. Or quel homme, disposé à abandonner ses biens à qui n'en possède pas, accordera à l'argent d'être autre chose qu'une convention sociale, c'est-à-dire d'organiser l'inégalité et de l'organiser, comme toutes les fonctions sociales ?

    La seule adresse d'un historien comme Marx au peuple, entité abstraite et donc superficielle, est à se méfier de l'élite politique et culturelle, à cause du parasitisme atavique qui caractérise cette caste, parfaitement désintéressée à rechercher la vérité, dont rien ne dit a priori qu'elle soit aussi avantageuse que le confort dont les élites culturelles bénéficient à présent ; car il n'y a rien de plus confortable que de mener le monde au cimetière, sauf peut-être d'y être déjà.

  • Anarchie chrétienne

    La civilisation est le refuge des lâches (d'où sa fragilité)

    -d'après une citation de Louis-Ferdinand Céline-

  • Les pissenlits par la racine chrétienne

    La théorie des "racines chrétiennes" est une religion de notaire chrétien. Pour la défendre, il faut avoir subi le lavage de cerveau de l'enseignement catholique privé, ou de quelque organisme malfaisant du même genre.

    Il n'est même pas certain que dans les lycées laïcs républicains, on soit aussi ignorant du fait que c'est un arbre généalogique qui, pour les chrétiens, les juifs et les musulmans, a entraîné la chute d'Adam et Eve. L'enracinement est un motif païen ou fachiste caractéristique, voire nombriliste (Proust), dont la connotation sexuelle n'est pas très difficile à déceler.

    On est donc ici dans le plus pur notariat ou l'ésotérisme juridique, et il convient de qualifier d'escrocs et de menteurs ceux qui défendent la thèse de "l'héritage chrétien de la France". Faut-il préciser que le Nouveau Testament témoigne de la vérité, mais n'accorde sur celle-ci aucun droit de propriété à quiconque ?

    La volonté d'enracinement fachiste ou républicaine (Barrès) est une réaction aux effets perturbateurs de la nouvelle économie bourgeoise sur le droit de propriété paysan et celui de la famille. Là encore, le christianisme n'est pas concerné, mais seulement sa récupération occasionnelle par des imposteurs. Le plus fameux, en France, est Napoléon III, politicien d'une envergure plus grande et décisive que la baderne de Gaulle. N.III berna la paysannerie française au profit des industriels, avant de recourir au coup d'Etat, suivant un schéma précurseur du parcours d'Adolf Hitler, voire de Lénine.

    Il faut peut-être remercier Marine Le Pen d'invoquer les "racines chrétiennes de la France" au profit de sa campagne électorale ; après elle, plus personne n'osera sans doute invoquer ce bijou de famille en toc, étant donné la lâcheté atavique des démocrates-chrétiens.

    On peut se demander quelle mouche a d'ailleurs piqué M. Le Pen, si son parti est vraiment composé de chômeurs et d'ouvriers, étant donné que la "cause du peuple" est la plus éloignée de ce genre de slogan pour les jeunes filles en fleur versaillaises ?

    Ce discours de "propriétaire chrétien" pourra aussi utilement servir de repoussoir aux musulmans qui seraient tentés de mélanger dieu avec la propriété et toutes les choses sexuelles ou alimentaires, qui trahissent le culte plus ou moins raisonnable de l'homme pour lui-même. Elle pourra les conforter dans la pensée, soutenue par les grands théologiens spirituels, que la pauvreté offre moins de prise au mensonge que la propriété.

    Quant à la "laïcité" dont Marine Le Pen se prévaut parallèlement, sa prétendue "neutralité" est démentie par l'affligeante campagne électorale, sous le sceau laïc, à laquelle les Français assistent, pour pas mal d'entre eux désabusés : car dire n'importe quoi n'est pas neutre. C'est même certainement le motif religieux le plus fanatique, qui fait ainsi le jeu du commerce.

     

     

     

  • Shakespeare contre T. More

    Avant de répondre à la question : pourquoi Shakespeare-Bacon a-t-il pris la peine de souligner l'ineptie de Thomas More ? je prends d'abord le temps de répondre à la mienne, de question : quel pontife romain a pu être assez stupide pour croire en la nécessité d'un saint patron de la politique et des politiciens ?thomas more,shakespeare,jean-paul ii,henri viii

    A vrai dire, je me doutais qu'il s'agissait de Jean-Paul II, dont les discours bizarres sont truffés de scories païennes, signalées à l'attention du grand public par le simple fait de se prosterner et baiser la terre des pays qu'il visitait, ce qui revient à peu près à confondre le Christ avec son tombeau.

    - Le simple lecteur des évangiles connaît Hérode et Ponce-Pilate, fameux politiciens dont l'Evangile nous dit qu'ils ont, pour le premier, tenté d'assassiner Jésus ; et que le second y est parvenu. Plus précisément, on peut voir que Hérode et Pilate incarnent deux modes de gouvernement ; le premier, tyrannique et appuyé sur le bon plaisir du souverain ; le second relevant en principe du droit. Il y a cette leçon dans l'Evangile que le droit accomplit l'iniquité au nom de la justice ; concrètement, le gouverneur romain ajoute à la brutalité de Hérode ou des prêtres juifs le cynisme.

    Cet exemple n'est pas passé inaperçu aux yeux de Shakespeare, issu d'un temps où le prétexte des "droits de l'homme" n'avait pas encore été inventé pour légitimer le crime d'Etat, mais où on convoquait carrément le Christ au service de sa cause. Cela avait au moins le mérite de rendre le décalage entre la parole et les mensonges partisans, criants.

    Or, précisément, la doctrine de Thomas More est une sorte de chaînon entre ces deux méthodes renégates, l'ancien droit chrétien de la guerre, et le nouveau.

    Une seule sentence de Jésus-Christ rend les bidouillages juridiques de T. More ou Jean-Paul II absurdes : "Mon royaume n'est pas de ce monde."

    La méthode de Shakespeare consiste à brosser un portrait de More plus véridique que celui des images pieuses de la légende dorée : physiquement courageux, faisant preuve d'humour, mais aussi capable de trahir sa promesse d'accorder la vie sauve à une bande de rebelles, contre leur reddition.

    On sent également une pointe d'ironie de la part de Shakespeare-Bacon vis-à-vis d'Erasme de Leyde. Ensuite Shakespeare montre le double échec de More ; outre l'ineptie de son utopie du point de vue chrétien qui condamne les nations, More est désavoué en tant que conseiller du prince, coincé dans une impasse qu'il avait lui-même tracée. Il y a certainement plus d'enseignement à tirer sur le pouvoir de Machiavel que de T. More indique Shakespeare à ses corréligionnaires.

    Par là où il avait péché, le compromis avec le monde, More a été puni. Voilà le sens de la pièce de Shakespeare, visionnaire en l'occurrence, puisque l'Eglise romaine est restée figée à peu près au même point où More est resté, et qu'elle semble prête à égrener le chapelet de ses vaines repentances à l'infini.

    +

    Quelques remarques concernant la gnose juridique du pape Jean-Paul II (Lettre apostolique en forme de "Motu proprio" pour la proclamation de saint Thomas More comme patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques), et même si c'est comme de la musique (autant pisser dans un violon), c'est-à-dire que les politiciens d'aujourd'hui s'en cognent complètement.

    "(...) De la vie et du martyre de saint Thomas More se dégage un message qui traverse les siècles et qui parle aux hommes de tous temps de la dignité inaliénable de la conscience, dans laquelle, comme le rappelle le Concile Vatican II, réside «le centre le plus secret de l’homme et le sanctuaire où il est seul avec Dieu dont la voix se fait entendre dans ce lieu le plus intime» (Gaudium et spes, n°16). Quand l’homme et la femme écoutent le rappel de la vérité, la conscience oriente avec sûreté leurs actes vers le bien. C’est précisément pour son témoignage de la primauté de la vérité sur le pouvoir, rendu jusqu’à l’effusion du sang, que saint Thomas More est vénéré comme exemple permanent de cohérence morale. Même en dehors de l’Église, particulièrement parmi ceux qui sont appelés à guider les destinées des peuples, sa figure est reconnue comme source d’inspiration pour une politique qui se donne comme fin suprême le service de la personne humaine."

    - La collaboration de T. More avec une institution étatique nécessairement contrainte de violer en permanence la "dignité inaliénable de la conscience" de ses sujets pour exister, est d'abord ici occultée.

    Qui dit que la principale cause du viol de la dignité inaltérable de la conscience humaine n'est pas justement le droit privé ou public ? Le christianisme ne le dit certainement pas.

    - Le salut en quoi le Christ invite à croire diffère du "bien public". Tellement que les chrétiens sont avertis qu'ils rencontreront toujours l'hostilité du monde.

    - T. More n'a pas défendu la vérité, mais son appartenance à l'ordre catholique romain et son droit, dont nulle trace ne figure dans les écritures saintes, pas plus que la notion de "cohérence morale", parfaitement absurde. La notion n'a aucun sens, quant à l'absurdité elle-même, elle permet de caractériser l'entreprise de T. More, puisque les chrétiens sont invités à ne pas servir deux maîtres, mais seulement la vérité, et que More s'était volontairement placé au service de l'Etat anglais ou de son représentant Henri VIII.

    - Est occultée également par ce beau discours la réalité historique d'une Eglise romaine intriguant pour le pouvoir temporel.

    - La "destinée des peuples" a-t-elle un autre but que l'enfer où nous sommes ? Rien, là encore, ne permet en s'appuyant sur l'Evangile de contempler paisiblement la destinée des peuples, ni de s'en remettre à leurs "guides", parmi lesquels nombre de personnages sanguinaires.

    - La phraséologie de Jean-Paul II contredit la réalité de la triste aventure de T. More, précurseur malgré lui de l'hypocrisie politique moderne.

    (Portrait de T. More)

     

     

  • Lady G

    Lady Gaga is in love with Judas. It's inventive and it's not: because whose girl would resist to the politicker's smile, or even the clerck's one, from the same Cabbala that makes Jesus say what he does not say: 'Make children, protect them with weapons as the apple of your eyes'.

    It is the minimum you can expect from an artist to say frankly what the majority think in secret. Gaga does here.

    Maria of Magdala contrarily loves Jesus because he has no sexual intention and thus contemns the blood and the society sailing on it.

     

  • Lady Gaga

    Lady Gaga en pince pour Judas. C'est original, et ça ne l'est pas, car quelle femme résiste au charme d'un homme politique judéo-chrétien, voire d'un prêtre de la même cabale, la plus préoccupée de faire dire au Christ ce qu'il ne dit pas ?

  • Le Mystère d'Israël

    Une manifestation récente de juifs pratiquants contre l'Etat d'Israël, portant des uniformes de taulards et arborant l'étoile juive, a le mérite de rappeler que les juifs ne sont pas tous semblables. L'amalgame des Juifs procède toujours d'esprits malveillants.

    Le juif fidèle à la loi de Moïse ne peut servir deux maîtres : l'Etat d'israël qui lui prescrit de tuer aveuglément quand il s'agit de défendre cet Etat, et la loi de Moïse qui prescrit : "Tu ne tueras point."

    Au demeurant, l'Etat d'Israël n'est même pas maître de sa propre politique, mais dépendant de la politique internationale et de son pacte avec les Etats-Unis, nation aussi abstraite que l'Egypte des pharaons, et qui vient de faire plus de 100.000 morts en Irak pour rien. Et rien ne dit que ce Léviathan, acculé par sa propre gabegie à la banqueroute, n'entreprendra pas d'autres campagnes militaires encore plus sanguinaires.

    Pas plus que pour un chrétien, il ne saurait être question de "droits de l'homme" pour un juif. La loi de Moïse ne prescrit que des devoirs surnaturels à l'homme ; elle ne lui accorde aucun droit naturel. L'anthropologie est le mode de pensée caractéristique de l'Egypte, de Rome ou de l'Allemagne nazie ; elle n'a rien de juif. En outre, comme le montre Karl Marx dans son étude du droit national-socialiste allemand (Hegel), les "droits de l'homme" se limitent à l'homme égoïste. Et la tartufferie des droits de l'homme n'a jamais été aussi flagrante.

    +

    Un juif ne peut pas être moderne sans renier la loi de son dieu. Qu'est-ce que serait un "juif moderne" ? Un chrétien ? Non. La modernité est un mélange de nostalgie de la civilisation et de science-fiction, particulièrement bien adapté aux régimes totalitaires technocratiques, un concept creux mais qui dispose de puissants moyens d'action. Si le Christ était moderne, il serait Lucifer en personne.

    Les chantres de la modernité, Baudelaire ou Nitche, ne cherchent même pas à dissimuler leur possession démoniaque. Ils ne cachent pas d'ailleurs non plus leur misogynie. Tout simplement parce que le féminisme actuel obéit aux lois du marché, qui n'étaient pas exactement les mêmes du temps de Baudelaire ou Nitche, l'ordre moral naturel étant voué à évoluer au gré des besoins de telle ou telle société, comme Marx l'a aussi montré ; chrétien le plus éloigné du modernisme, et qui fustigea les juifs qui, par le biais de l'usure, s'étaient convertis à la société.

    La seule critique que l'on peut faire à ces juifs misogynes orthodoxes est d'avoir transformé le sens surnaturel de la misogynie juive en loi morale, la transformant ainsi en règlement social nécessairement inique. Mais on ne peut leur reprocher, pas plus que leurs cousins musulmans, de se plier à un féminisme dont la prostitution est le terme ultime et qui conforte les charniers de gosses violés par des Occidentaux dans les pays du tiers-monde.

    manifestations-juifs-ultra-othodoxe-israel.jpg

  • Krach de l'art

    Dans l'ordre artistique démoniaque, une belle femme ne vaut pas moins qu'une cathédrale. Comme Satan est le grand architecte de l'Univers, il faut bien reconnaître tout le talent qui est le sien, et la plus grande gloire avec. Je ne prétends pas, seul, que Satan est le grand architecte ; de meilleurs mathématiciens que moi l'ont dit, comme Pythagore.

    Dans cette perspective, il est normal que l'art se décline jusqu'à la fornication et l'argent ; et la merde aussi, qui fait partie de la vie, et l'imite sous pas mal d'angles. Si l'on pense à son pouvoir de corruption, l'argent n'est pas si éloigné de la merde. Si la merde a plus de chances de figurer dans une foire d'art, c'est simplement qu'il est plus difficile de faire passer l'argent pour une oeuvre d'art personnelle. Et puis l'art moderne n'aime pas montrer qu'il n'est que le recyclage de procédés vieux comme le monde. Pour que l'argent soit considéré à part entière comme une oeuvre d'art, il faut qu'il entraîne une spéculation, qu'il "fasse des petits", comme on dit.

    Si l'art imite la vie, eh bien les cimetières sont remplis d'artistes, et vous pouvez crever tout de suite en emportant dans la tombe quelques vieux tubes de couleur primaire pour vous rassurer.

  • Féminisme

    Par où la femme se montre inférieure à l'homme, c'est par son goût du "shopping", qui en fait une proie facile pour les esclavagistes modernes et le néo-nazisme BCBG.

    La femme est la première à se jeter sur le bûcher des vanités, en épousant les idées de son temps : la mode ne peut pas être mauvaise.