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Mon Journal de guerre - Page 70

  • Krach de l'art

    1. L'art moderne est essentiellement spéculatif.

    2. Bien qu'il paraît répondre à un besoin plus pratique, l'argent est doté de la même valeur mystique que l'art moderne. Molière souligne dans son "Avare" le caractère religieux de l'argent. La même pièce pourrait être écrite, mettant en scène un collectionneur attaché à ses objets.

    3. Une réévaluation de la devise chinoise permettrait de hisser l'art moderne chinois au niveau de la concurrence new yorkaise, londonienne ou berlinoise.

    4. La valeur spéculative de l'art ancien est largement tributaire de la valeur spéculative de l'art moderne, qui joue le rôle de locomotive.

    5. Si l'art moderne perdait sa valeur spéculative, il resterait seulement la valeur décorative.

    6. Le rituel romain de l'eucharistie fournit le modèle-type de l'art moderne, dont le processus sacrificiel est identique. Ce n'est pas un hasard si deux fils de prêtres romains, Delacroix et Baudelaire, ont inventé en France l'art moderne. D'autant moins un "hasard", que le hasard est le dieu commun des imbéciles qui se sacrifient égoïstement pour la société (le cinéma devrait être gratuit pour les SDF, comme l'hostie l'était pour les pauvres).

    7. Si l'homme du peuple se méfie de l'art moderne, c'est parce que celui-ci a un effet euphorisant dont sa constitution le détourne, pour des plaisirs charnels moins virtuels.

    8. Il n'est pas vrai que l'art moderne est une valeur refuge en temps de crise économique. Dans le domaine de l'alchimie, rien ne vaut mieux que l'or.

  • Satan ou la Civilisation

    Comme j'ai coutume de dire aux athées généralement ignares en la matière :

    - Si vous voulez comprendre Satan et la civilisation du même coup, visitez Versailles ; si vous voulez comprendre le christianisme aux prises avec la civilisation, lisez Molière.

    - Le miroir est un ustensile sacré dans presque toutes les religions démoniaques. Tout simplement parce qu'il représente la réflexion et le langage humains, l'instrument par lequel l'homme peut tirer profit de la nature, voire de façon moins pragmatique et plus religieuse encore, se croire en symbiose ou en accord avec elle. Tous les outils dérivent donc du miroir et possèdent la même force érotique, la même incitation à la cupidité - qui sont aussi des propriétés du langage.

    Si la civilisation démoniaque égyptienne est d'une beauté inégalable, auprès duquel New York, Versailles ou Rome font piètre figure, c'est parce que l'Egypte reflète directement la nature. Les civilisations ultérieures ne sont le plus souvent que des reflets indirects, ce qui explique la quasi-nullité de l'art des Etats-Unis, ultime photocopie.colombe.jpg

    - On peut se demander comment la prophétie de l'apocalypse chrétienne peut décrire près de deux mille ans à l'avance les instruments de la puissance satanique : chars, hélicoptères et avions de chasse, comme des "insectes géants", semant la mort autour d'eux ? Tout simplement parce que le potentiel de la nature, que la technocratie ne fait qu'imiter, était parfaitement connu dans l'Antiquité, si ce n'est mieux. Tout ce qui est "potentiel" est parfaitement prévisible et descriptible par des images. L'insecte sert déjà de modèle aux soudards d'Achille. Il n'y a somme toute entre nous et Homère que le temps, facteur d'une accumulation de détails inutiles.

    Le Frankenstein ou le Dr Folamour moderne, descendant du médecin selon Molière, a une conception trop restrictivement fonctionnelle de la nature (dont l'athéisme moderne, qui n'a pas de racines au-delà du XIXe, est la conséquence) ; la civilisation égyptienne, elle, ne perd pas de vue que la Nature reprend toujours les droits qu'elle accorde, sur les dynasties apparemment les plus solidement établies.

  • Le Bal des Cocus

    Au fond, le cocu n'est pas victime, comme il croit, de telle ou telle personne, mais de la nature. Et dès que j'ai une conversation avec un écologiste, je ne peux pas m'empêcher de l'imaginer avec des cornes, très exactement aussi bête que ces aristocrates qui étaient fiers d'avoir le sang bleu et des droits supplémentaires.

    Le romantisme n'est qu'une façon de donner un style grave à des histoires de cocus. C'est pourquoi cet art de bonnes femmes italiennes ou allemandes n'est pas très prisé en France. Pour être Français, il faut, ça me paraît le minimum, ne pas prendre les histoires de cocus au sérieux. Quel Français fait ça ? Pas le titi parisien, je vous assure, qui ne peut pas s'empêcher de se fendre la pipe quand il voit passer un cortège de mariage, tellement tout ça sent le carnaval guindé. Pas les artistes français, en dehors de l'académie et des académiciens français, qu'il faudrait vendre au Japon ou aux Etats-Unis pour apurer les dettes de la France, avec la Tour Eiffel. Sans ces verrues, ne respirerait-on pas aussi bien ?

    Charles Fourier a ainsi peint le tableau d'une société libérale entièrement composée de cocus divers et variés, allant, comme la folie, du cocu léger ou doux, voire volontaire, au cocu vindicatif.

    C'est une description à la fois très française et scientifique du libéralisme ou du néo-nazisme, entièrement soumis à la nature, comme le foetus à sa mère, et qui va par conséquent au devant de la catastrophe naturelle en sifflotant, avec son petit savoir romantique-pédérastique sous le bras.

  • Misogynie

    Ce qui rend la fréquentation des femmes aussi pénible, essentiellement, c'est leur croyance dans une âme séparée du corps ; de là viennent la plupart de leurs délires et leur obsession sexuelle, qui mène au désir d'esclavage. Les hommes se montrent généralement moins disposés à subir les inconvénients de la sexualité ; ils ne se montrent pas ainsi plus lâches, mais plus humains.

    Nombre de progrès techniques ont en effet été accomplis dans le but d'atténuer la douleur de la condition humaine et combler le problème de la moindre adaptation de l'homme à son environnement naturel, au regard d'espèces humaines spontanément organisées. L'endurance à la douleur est le propre des espèces animales.

    Les systèmes d'exploitation suscitent une disposition d'esprit favorable à l'aliénation de soi ; non seulement le nazisme, mais tous les systèmes d'exploitation : technocratique, militaire, pornographique, publicitaire, directement intéressés à la chiennerie humaine et au sacrifice du plus grand nombre. Le sacrifice n'est pas un mouvement chrétien mais social.

    - Le christianisme n'impose pas cette croyance dans la séparation de l'âme et du corps. Si on l'a dit "réaliste", et l'art chrétien l'est, c'est pour cette raison. En revanche, cette croyance est typiquement ecclésiastique et fonde, à l'intérieur d'Eglises dites "chrétiennes", un discours mystique étranger au christianisme, c'est-à-dire satanique.

    - Antichrétienne mais ecclésiastique : pourquoi ? Elle vient de l'exigence morale, une morale que le Christ et saint Paul dissuadent de voir comme une voie de salut. Au nom d'un intérêt général mystique, la morale combat l'amour pur et désintéressé. Ainsi les néo-nazis yankees assassinent "au nom de l'éthique", c'est-à-dire d'une conception épurée de leurs intérêts, quand ce n'est pas carrément au nom du christianisme, dans lequel le port d'armes est interdit. Il n'y a pas d'éthique chrétienne.

    La morale requiert en effet de postuler un "au-delà", qu'il soit païen (l'Hadès) ou laïc (la gloire future),  ou bien un en-deçà (la conscience morale, divisée parfois en plusieurs espaces dans les régimes laïcs hyper-puritains : inconscient, subconscient, etc.). Ainsi la médecine freudienne devient-elle une véritable religion anthropologique.

    L'"au-delà" s'avère nécessaire, car les gratifications du droit et de la morale ne sont jamais immédiates. Ainsi l'homme est scindé pour les besoins d'une cause religieuse ou politique ; la meilleure preuve est que la théorie moderne de la "personnalité juridique" n'est qu'une théorie de l'âme autonome ; une disposition pratique, qui prend un caractère divin ou mystique.

    On voit Homère qui, déjà, traduit en images une pensée concrète proche de l'individualisme chrétien, faire d'Achille le dindon de préjugés animistes. Toute la croyance d'Achille dans un au-delà glorieux avait pour seul but d'asservir sa personne physique au besoin de la guerre. Achille a vécu pour mourir, enivré par la perspective d'une vaine gloire, que lui a fit miroiter sa propre mère. Même dans la guerre, Achille n'est qu'un instrument, manipulé par de plus avisés que lui. Shakespeare a forcé le trait, faisant d'Achille et Ajax des brutes sanguinaires ; mais il l'a forcée dans le bon sens, prolongeant l'enseignement d'Homère, qui indique que la perspective religieuse ou politique, contredit la vraie sagesse divine. Shakespeare fait voir à ses compatriotes chrétiens l'indignité qu'il y a à se soumettre à la voie de la chair et son principe de combustion naturelle, quand Homère qui n'était même pas chrétien, avait déjà fait sur le chemin de la sagesse divine, un progrès considérable.

     

     

     

     

  • Dans la Matrice

    "J'ai bien le droit de..." : il n'y a pas plus débile que cette expression banale du credo existentialiste. Quand j'entends cette pétition dans la bouche d'un gosse de plus de trente ans, j'en conclus qu'il n'a pas encore été déniaisé, et je remercie mon paternel de m'avoir fait lire les fables de La Fontaine quand j'avais dix ans. C'est un antidote à la tartufferie des droits de l'homme encore plus efficace que Karl Marx.

    "J'ai bien le droit de..." est très proche de l'argument publicitaire cosmétique "Parce que je le vaux bien !", par lequel la femme-féministe s'affirme comme un objet sexuel de luxe, une putain intouchable, hormis par le gratin de la politique ou du clergé. Si l'existentialisme est pire que le nazisme, c'est parce que l'immondice en est mieux caché.

    L'apprentissage naturel du cynisme par les gosses de banlieues les prépare mieux qu'un école de commerce à la compétition capitaliste, sur fond de droits de l'homme républicains parfaitement hypothétiques. Ne reste plus à ces gosses qu'à savoir manipuler les droits de l'homme à leur tour de façon cynique pour devenir des prédateurs encore plus redoutables, à l'instar des politiciens.

    Bien que le clergé chrétien renégat a préparé la tartufferie existentialiste, le christianisme est un message qui exclut le raisonnement en termes de droits, typiquement païen ; mieux vaut dire, typiquement théocratique, car de nombreux penseurs païens ont vu les limites du raisonnement juridique, quand c'est la caractéristique d'un régime théocratique de le prolonger à l'infini.

    En termes de droits, et donc d'obligations. La spiritualité n'est une obligation pour personne. De même qu'elle n'assure aucune position d'ordre juridique à quiconque. Jésus communique son expérience d'un Esprit divin, non pas abstrait, mais étranger aux préoccupations humaines, purement gratuit physiquement et moralement. C'est Satan au contraire qui, pour le chrétien, est source de droits et d'obligations, donne avant de reprendre, comme Balzac le souligne bien ; le pacte passé avec Satan est identique au pacte passé avec la Nature.

    Avant que le Christ ne vienne communiquer son expérience de dieu, la loi de Moïse, déjà, ne faisait naître aucun droit ; de sorte que le dieu des anciens Hébreux s'était penché sur eux en échange de la plus complète abnégation de leur part, les disposant à l'Esprit tout en les désarmant pour la vie. Les complaintes de Job vont dans ce sens : la Nature sacrée des païens lui paraît une matrice moins dure et inique que le dieu des Juifs. Beaucoup d'hommes ne renoncent-ils pas à Dieu pour une formule maternelle de l'amour ? Le judaïsme, et Jésus-Christ encore plus nettement, disent que cette formule matricielle est totalement illusoire. La connotation jurique ou mathématique de ces prétendues spiritualités suffit à indiquer leur caractère d'hypothèse religieuse absurde, de subversion de l'esprit.

    La terre et la mer passeront avant que la parole du Christ ne passe. Enfants, n'écoutez pas les vieillards, qui ont payé leur confort intellectuel du prix de votre esclavage.

  • Moralité

    En matière de morale comme en matière d'assassinat, il faut chercher à qui profite le crime. Celui qui prêche la morale sans en tirer un profit personnel ne sera jamais payé de ses gages.

    Allez savoir pourquoi, quand il n'y a plus d'argent, il n'y a plus de morale non plus ?

  • Sonnet 144

    144 est dans le christianisme le nombre sacré (12x12) de la Jérusalem céleste, aux antipodes des cités de chair bâties par les hommes qui, à la fin des temps, doivent s'écrouler sous le poids de leurs mensonges, comme s'écroula le temple de Jérusalem, rebâti en trois jours par Jésus-Christ, sous la forme spirituelle de son Eglise.

    - Attardons-nous sur le sonnet n°144 du poème théologique de Francis Bacon Verulam alias Shakespeare. On peut le comparer aux poèmes des rois juifs Salomon et David.

    La "Divine comédie" de Dante Alighieri est une autre comparaison possible, si ce n'est que Shakespeare se démarque nettement du catholicisme de Dante - "maçonnique" dirait-on aujourd'hui ; "ésotérique" est le mieux pour qualifier les théologies chrétiennes qui tentent la conciliation impossible du christianisme et des institutions judiciaires.

    Le purgatoire est l'élément central dans cet ésotérisme. Dépourvu de fondement scripturaire, il est en revanche nécessaire à un clergé soumis à la charge de faire respecter la morale en vigueur, comme toute projection virtuelle dans l'espace et le temps est nécessaire afin d'agréger les foules. De ce point de vue-là, l'Europe n'a pas beaucoup évolué depuis le moyen âge.

    Sans la compréhension de ce progrès sur la théologie médiévale et ses enjeux politiques effectué par Shakespeare - et plus largement la Renaissance -, on ne peut guère comprendre cet art.

    Politiquement incorrect, puisque privant les pouvoirs publics de références au christianisme, Bacon-Shakespeare nous propose, au travers de tragédies et sonnets, plus proches des paraboles que la filandreuse philosophie monastique (aussi filandreuse qu'il est nécessaire pour noyer le poisson), sa théologie ; il procède ainsi à la manière d'Homère, non comme Dante Alighieri par l'ajout d'éléments empruntés aux religions païennes romaine ou égyptienne.

    Pour simplifier, on peut citer le célèbre conte, plus sommaire que ceux de Shakespeare, "Blanche-neige", où l'on retrouve les mêmes figures, inspirées de l'apocalypse. Une mauvaise reine opposée à une jeune fille pure, sans oublier le prince charmant christique ; les bonnes ou mauvaises fées, symbolisent l'influence des astres lors de la naissance.shakespeare,bacon,verulam,nostradamus,apocalypse,blanche-neige

    Ces différentes figures opposées sont un des thèmes principaux de la mythologie chrétienne de Shakespeare, ainsi que des sonnets.

    (Le dessin ci-contre, attribué à Nostradamus, montre ces trois figures emblématiques : à gauche, l'Epouse de Jésus-Christ, c'est-à-dire l'Eglise ; au centre la prostituée, symbole du détournement de la parole à des fins iniques, et Marie, mère de Jésus, à droite.)

    "J'ai deux amours, l'un confortable, l'autre désespéré.

    Qui, comme deux forces opposées, me sollicitent."

    [Amour érotique des biens de la terre, contre amour chrétien spirituel. On ne conçoit pas que Shakespeare, qui a par ailleurs écrit une tragédie narrant les conséquences funestes de l'amour passionné, et souligné la bêtise romantique de l'aristocratie, avant qu'elle ne devienne un procédé commercial systématique, mette en scène son goût des amours charnels multiples, comme dans un roman de gare. Les anthropologues modernes prennent leur désir pour la réalité, ce qui est l'inverse du christianisme, qui exige au contraire de prendre pour la réalité tout ce qui n'est pas de l'ordre de la biologie et de sa reformulation morale ou politique.]

    "Le bon ange est parfaitement clair.

    Le mauvais esprit une femme aux couleurs malsaines.

    Afin de me précipiter en enfer cette diablesse,

    Pousse mon bon ange à s'éloigner de moi,

    Et, le corrompant, tente d'en faire un démon."

    ["Puis je vis le ciel ouvert, et il parut un cheval blanc ; celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable ; il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme ardente ; il avait sur la tête plusieurs diadèmes (...)" (Ap. XIX,11) La force de l'esprit de dieu est ainsi représentée dans l'apocalypse par une sorte de "prince charmant". La prostituée aux vêtements pourpres et écarlates incarne, elle, l'esprit de chair légitimé, celui qui préside à la chute du genre humain, et persiste à égarer les impies jusqu'à la fin des temps.]


    (A suivre)

  • Moralité

    La morale a le don de s'autodétruire, comme les moralistes, qui se suicident gaiement.

  • L'iconoclasme

    Aujourd'hui l'irréligion consiste à se moquer de la publicité et des publicitaires. Chez tous les pédophiles on retrouve ce mouvement de consommation désordonnée, imprimé d'abord par la publicité.

    L'autre jour j'ai vu un type dans le métro, rageur, arracher une affichette publicitaire : c'était un iconoclaste.

  • Civilisation

    La civilisation a été beaucoup trop peinte en France avec une casquette et un bâton de flic pour que cette vieille lune y soit vraiment prise au sérieux.

  • Dialogue avec l'Antéchrist

    "Ce n'est pas le doute qui rend fou, mais la certitude." F. Nitche

    Dans le domaine moral où il se complaît, le philosophe pollack a parfaitement raison. Les vices d'aujourd'hui sont les vertus de demain.

    Les vieux cons plein de certitude se remplissent d'amertume en constatant que leurs vieilles lunes sacrées sont aujourd'hui bafouées : "Nique ta mère la République, avec ses prothèses mammaires !" Mieux vaut donc être une girouette.

    L'escroc est le mieux adapté dans la société, observe Alphonse Allais - moraliste bien moins allemand. En effet, les escrocs n'ont guère plus de certitudes que les politiciens ; sauf l'argent, qui n'est pas si sûr.

  • Le Camp des Saints

    L'homme ne peut entretenir avec l'animal que des rapports bestiaux, dont la propriété indique la formule juridique.

    L'homme ne peut entretenir avec dieu que des rapports divins.

    L'homme ne peut entretenir avec ses semblables que des rapports ambigus.

    Les plans de la Jérusalem céleste renversent l'édifice de la civilisation où le trafic d'hosties a cours général.

    Aux béatitudes caractéristiques de l'inadaptation des saints au monde, il faut ajouter celles de l'ange au dernier chapitre de l'apocalypse :

    "Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de la vie, et afin d'entrer dans la ville par les portes ! Dehors les chiens, les magiciens, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime le mensonge et s'y adonne !"

  • Ordo ad Chao

    Aucun génocide moderne ne peut se passer de l'argument de la civilisation. Ni le génocide de civils espagnols par Napoléon, ni le génocide des Indiens d'Amérique par les colons européens, ni les génocides plus récents commis par les Allemands, les Turcs, etc.ordoabchao.jpg

    C'est la raison pour laquelle les SS ne se contentent pas de réduire les populations allogènes en esclavage, ils leur font en outre la morale : "Le Travail rend libre."

    - Aujourd'hui les Chinois ne sont pas seulement réduits en esclavage, ils doivent en outre entendre les leçons de morale de Cohn-Bendit : "Produisez bio, mettez un peu la pédale douce à votre croissance, caressez le dalaï-lama dans le sens du poil et prêtez du pognon à l'Europe qui en a bien besoin, etc." Ces leçons ne sont pas directement adressées au prolétaires chinois, bien sûr, mais à leurs maîtres, afin de respecter les convenances.

    Il va sans dire qu'en matière de civilisation, chacun voit midi à sa porte. Une tribu de cannibales, de son point de vue, est parfaitement civilisée.

    La mondialisation, bien sûr, a changé la donne, et le colonialisme propulsé l'idée de civilisation, comme le monopole commercial suscite l'apposition de marques de fabrique sur les produits de la civilisation.

    Si l'apologie de la civilisation est le négationnisme historique, et certains apôtres de la civilisation ne s'en cachent pas (Nitche, P. Valéry), c'est parce que la civilisation a pour effet d'occulter l'origine et la fin du mouvement politique, un peu comme le vernis qu'on appose sur chaque tableau, y compris quand c'est une croûte cubiste parfaitement civilisée et destinée à rester hermétique au peuple, comme la destination de la civilisation ou de la musique.

  • USA as a Black Hole

    It is difficult from France to make the difference between Barack Obama and Rick Santorum. Politics is always about the same boring things: money, war, sex. Of course, there are many positions to make sex or money, lots of different weapons, but this is just life and consumption.

    Of course R. Santorum would not make more than 1% in France with his 'Kinder Kirche Küche' motto from Hell. 'Democracy from God' does not work in Europa, because of the 'Kingdom from God' before which was as satanic as Christian people can guess. 

    Barack Obama would probably make a better score, around 20%, because he is not a true Yankee, and you can see it. But the rich, brilliant Black Lawyer is not very representative in France and too exotic. Jewish bankers are more common hypocrits.

    Family principle -which has no link with christianity-, not more than the pagan cross and hat of the Roman pope, is contrarily a political obsession. For example, most of male politickers are making politics to make their mother happy, even she has died and lives 'in the nirvana' (Oedipus tale is more true than S. Freud imagined). What makes 'family' so modern in USA is immigration+bankruptcy. Family is a just a way to say: 'We, American people, want the money that we rob to weakest countries back!' Family motto works on people who are afraid: the romantic girl which is in every US guy. Family, money and war, they all are justified by Nature.

    - 'Ron Paul' and 'Tea party' are so stupid that European journalist are embarassed when they try to make an interview of one of these. There is no country in Europa that is grounded on the dream like USA are, but the recent European business partnership which is sinking. You must be grounded on dream and theater to deny that economy is just war.

  • Sacré Graal

    La quête du Boson de Higgs fait penser à celle du Graal. C'est à peu près le même symbolisme sexuel. La quête du Boson de Higgs, qui se chiffre en milliards d'euros, est peut-être la dépense la plus somptuaire de tous les temps.

  • Krach de l'art

    Le régime de l'art abstrait exige que celui-ci soit englouti avec les civilisations qu'il a servi a étayer. Que pensera-t-on d'un vieillard qui lègue son dentier à ses héritiers, en plus de sa cassette ?

    C'est ce qui explique que les reliques des vieilles civilisations barbares ont des relents macabres, et que les vitrines des collectionneurs reflètent la mort. Croire aux fantômes ou visiter un musée, c'est la même chose ; le point de vue diffère peu. Idem pour la messe. Les fantômes, comme toutes les personnes morales, ne sont pas seulement effrayants ; il sont aussi rassurants.

    Le mercantilisme libéral n'oblige pas seulement à accumuler les biens de consommation courante et les gadgets, mais aussi à stocker les détritus des civilisations caduques. Les muséographes, ces vers à bois, s'en donnent à coeur joie. Le prétexte de la science qu'ils se donnent est risible. Malraux, un savant ? C'est un curé, de la pire espèce, celle des prêcheurs à rallonge. Un vrai zombie.

    A la méthode militaire qui consiste à donner dans le gigantisme pour se prouver qu'on est "la civilisation des civilisations", les commerçants préfèrent le coup de la cote mirifique ; "Si ça vaut tant, c'est que c'est pas du flan !" ; Houellebecq 500.000 ex., ça te pose un homme. Personne se rend compte ou presque que Houellebecq a la valeur du thermomètre dans le cul du malade : il indique la température. La cote, et puis à défaut de gigantisme, la compilation de toutes les vieilles peaux tannées des civilisations mortes ; d'où l'odeur de cadavre omniprésente dans tous les lieux de culte. "T'aurais bien aimé vivre à quelle époque, si t'avais pu choisir ?" : question que le bourreau ne fut pas assez con pour poser à Louis XVI avant de lui trancher la tête.

  • Dialogue avec l'Antéchrist

    Aujourd'hui les ennemis du Christ sont partout, y compris et surtout dans les maisons réputées chrétiennes. Moi-même, j'ai longtemps été de ceux-là. Je reviens de loin. Je conseille à ceux qui recherchent l'adrénaline partout, y compris dans les activités les plus stupides, comme de faire du surf toute la journée, de se lancer plutôt à la recherche de la vérité.

    Il est assez naturel que les femmes se préoccupent surtout de ce qui est bon pour elles. Mais il faut se garder d'écouter les conseils dans ce sens.

    - Il n'y a rien dans le Nouveau Testament pour fonder une quelconque institution, aucune morale, aucune éthique, aucun bazar hypocrite de ce genre. Peut-être certains le croient, ou ça les arrange de le croire ; il n'empêche.

    - L'antéchrist à qui j'ai dit ça, en terrasse d'un café, a tout de suite tilté. Je l'ai vu se dire : "Merde, je ne savais même pas ça !" C'est un athée qui n'aime pas avoir des idées reçues. J'espère que ça ne lui prendra pas trop de temps de vérifier. D'ailleurs, c'est un athée que la perspective de l'apocalypse réjouit. Il n'y croit pas, mais il aimerait bien qu'elle se produise, ne serait-ce que pour le chamboulement. Ne lui faites pas le coup : "Mais ça va être atroce, l'apocalypse, tous ces gens qui vont crever en même temps, et les jeux olympiques qu'on va devoir annuler !" Il est assez costaud, mon type, pour affronter cette vérité que la réalité est déjà parfaitement atroce, et que ça peut difficilement être pire.

    Si tu redoutes le pire, quand t'es athée, tu peux toujours te tirer une balle dans la tête ou te jeter d'un pont, et basta ; il y a des tas de gens qui font ça chaque semaine sans que ça remette une seconde les jeux olympiques en question. Il faut que le spectacle continue ; chacun s'accroche à son masque, c'est comme une seconde peau.

    - L'antéchrist Nitche, lui, n'a pas que des défauts. C'est même un peu dingue de se dire que sa contribution à l'oeuvre de Satan est somme toute réduite. Comme il avoue le motif de la lâcheté, prône ouvertement le mensonge et le masque, certains lecteurs peuvent se dire : "Elle n'est pas faite pour moi, cette morale de junker polonais ; et d'ailleurs je ne suis même pas junker." D'ailleurs je pense la même chose de Hitler : trop franc du collier pour être un suppôt de première classe.

    - Les suiveurs de Nitche sont beaucoup plus efficaces. Et je suis sûr que Satan les paie beaucoup mieux que ce pauvre F.N., dont je ne suis pas certain qu'il a eu une vie si gaie. Les deux ou trois stigmatisations rationnelles de Jésus-Christ qui sont dans Nitche ont disparu, qui permettaient de choisir entre la civilisation et le christianisme. Plutôt que de s'attaquer directement à Jésus (on ne sait jamais, des fois que le pape pourrait encore servir), un plus malin que Nitche préfère dire que "l'expérience de dieu ne se communique pas" ; bien sûr, c'est la vocation de la vie terrestre de Jésus de communiquer son expérience de dieu. L'antichristianisme est donc ici parfait, bien que discret. Il faut préciser que la religion dans laquelle dieu ne communique pas est celle des prêtres de Babylone, un subterfuge qui donne la clef de l'au-delà au clergé. Dans la plupart des religions païennes, dieu = la nature ; l'expérience de dieu est donc le fait le plus banal pour les païens.

    - Il faut dire qu'une des principales causes de l'athéisme et de l'antichristianisme en France depuis le XIXe siècle, même si ce n'est pas la seule, est la nécessité pour la bourgeoisie industrielle de couper le prolétariat des vieilles traditions et croyances paysannes, liées au mode de propriété ancien, pour le soumettre à un nouveau régime. La bourgeoisie industrielle a donc procédé en France, bien que moins rapidement, comme les soviets en Russie. Rien à voir avec l'athéisme intellectuel, conçu comme la conclusion logique du christianisme par le penseur athée le plus rigoureux (L. Feuerbach). La diminution du nombre de prolétaires et leur émancipation ont rendu moins nécessaire cet athéisme "socio-professionnel".

    - Tandis que Nitche réagit au contraire au puritanisme protestant de sa caste. Si on ajoute à ce christianisme un peu d'hédonisme et de joyeusetés, on obtient presque le catholicisme patenôtre à la française ou à l'italienne. Même s'il fut précédé par Dante, Luther a voué aux gémonies les marchands et les spéculateurs allemands (non pas les papes romains hédonistes).

    - Quand j'étais gosse, je me figurais comme Nitche que ça devait être très difficile, voire impossible, de suivre le Christ. Avant de me rendre compte que c'est loin d'être si simple de se vouer au diable. Même  les types très riches que j'ai rencontré, ils m'ont plutôt fait pitié, à cause de leur manque d'imagination qui fait que, souvent, de tout leur fric, ils ne savent pas trop quoi faire. Molière est le plus grand théologien français.

  • L'Epée de Hamlet

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    Le théâtre "Le Phénix" de Valenciennes a imaginé d'instruire le procès de Hamlet, à l'initiative de l'agent culturel Yan Duyvendak. L'expression d'"agent culturel" permet de conserver à l'esprit le rôle policier de la culture, déterminant dans la société totalitaire. L'idée de liberté ou d'épanouissement sexuel est typiquement le genre d'idée véhiculée par la police culturelle afin de réduire l'art à la seule fonction monétaire. L'agent culturel ne fait donc que prolonger les efforts du curé romain pour idéaliser la sexualité, même s'il est crucial que le profond conservatisme de la culture demeure invisible.

    On ne s'éloigne pas ici du thème de Hamlet, pièce où Shakespeare dévoile l'atrocité du monde, l'anthropophagie d'Ophélie et Laërte, dissimulée derrière la fidélité aux préceptes de leur père Polonius et de grandes déclarations sentimentales hypocrites. A travers ces personnages douteux, Shakespeare fait apparaître l'ignominie de l'éducation chrétienne des jeunes aristocrates anglais ; il rappelle cette évidence évangélique que la civilisation est nécessairement antichrétienne, et qu'il n'y a en quelque sorte que Polonius ou le pape à avoir assez d'imbécillité pour l'ignorer.

    De manière rationnelle, bien que cela soit contraire à la logique de la pièce, l'agent culturel moderne a tendance à éprouver de la sympathie pour Ophélie, perverse petite fille à papa qui fait passer la cupidité pour de l'amour, et que la confrontation avec la vérité pousse au suicide. Insupportable pour les dévôts, le théâtre de Shakespeare demeure à travers les siècles. La bêtise antishakespearienne, inaugurée au XVIIe siècle par des moralistes conscients que Polonius est leur portrait craché, peut aller chez le fonctionnaire préposé aux affaires culturelles modernes jusqu'à faire de Claudius le héros de cette tragédie. Je cite cet exemple pour montrer à quel point, sous prétexte de service culturel, on se fout de la gueule du peuple.

    Dans l'oeuvre apocalyptique de Shakespeare, le phénix ou l'oiseau de feu sacré des civilisations indienne et américaine, est pris comme le symbole du diable, opposé à la colombe de paix de l'esprit. Le symbolisme du phénix est proche de celui de la swastika indienne. La science apocalyptique de Shakespeare lui permet de discerner la conjonction démoniaque des peuples du Sud et de ceux du Nord, "hyperboréens". Autrement dit pour Shakespeare, l'adhésion de l'Europe du Nord à la culture satanique, bien au-delà du seul Hitler, est le fait d'une mécanique astrale, bien plus que du choix éclairé de tel ou tel. La culture comme la religion a pour effet de soumettre l'homme, à travers le masque social, à l'instinct ; c'est-à-dire à la chimie, qui n'est pour Shakespeare qu'une émanation des astres.

    Le procès de Hamlet rappelle que la procédure et le droit fondent la théocratie. Passion du droit telle qu'elle fonde même, à l'instar des spéculations mathématiques les plus folles, nombre de divertissements. Le rappel est dans l'apocalypse de la puissance occulte du droit dans la figure du cavalier noir, qui porte une balance et symbolise la justice des hommes, dont l'éthique crapuleuse des marchands signifie le terme. La folie du propriétaire justifie tous les crimes : voilà le propos de Hamlet, et pourquoi il doit demeurer inaudible aux oreilles du peuple. Même le culte des morts n'a pas d'autre explication que le vice de forme de la propriété, qui fonde tous les codes.

    "Laissez les morts enterrer les morts", proclame Hamlet à la suite du Christ.

  • Delenda est Roma

    La secte juive apocalyptique dite des "Esséniens", dont on a parfois prétendu que Jésus était issu, en raison d'une méconnaissance de l'évangile, qui est apocalyptique de A à Z, parle du "piège de la femme".

    C'est ce que nous traduisons dans le langage moderne par "la civilisation", vers quoi convergent tous les arts abstraits, dont Rome est dans les temps modernes la mère, bien qu'elle paraisse à beaucoup de ses ayant-droit bien fatiguée, si ce n'est ridicule dans sa prétention à vouloir continuer de dicter à ses enfants leur conduite.

    On peut déceler ainsi le motif de l'art abstrait, conçu comme une énigme pour le peuple par ses prêtres ou ses sorciers, et présenté comme une intention pure. Ainsi le droit est abstrait, et les "droits de l'homme" ont pour fonction de le présenter comme une intention pure ; ils représentent le caractère infini du droit, qui est naturellement borné. Marx piétine cette intention pure, comme le nouvel opium du peuple. Tandis que le pape romain les accrédite, bien qu'ils n'ont aucun fondement évangélique, et qu'aucun théologien chrétien sérieux n'a jamais raisonné en termes de droit. Explicitement Jésus refuse de trancher une question de droit (fiscal) qui lui est posée. Juridiquement il a été condamné à mort.

    On peut se figurer le meilleur de l'art abstrait comme le bras de fer de l'homme avec la nature. Ce bras de fer titanesque, dont tous les charniers de l'humanité résultent, se fait avec les moyens fournis par la nature elle-même. Là tient l'énigme, dans la nécessité de dissimuler cette vérité que le combat mené contre la nature avec les armes qu'elle fournit est perdu d'avance - vérité ô combien désarmante. La nature reprend toujours les quelques droits qu'elle accorde : c'est le piège de la femme contre lequel le christianisme prévient. 

  • Apocalypse 2012

    Rien ne dit que l'objectif de l'apocalypse est plus difficile à atteindre que, pour un petit groupe de pirates de l'air, mettre à genoux une nation puissante.

    La puissance du monde tient à sa force d'attraction, contenue dans la promesse faite à tous d'un peu de gloire future. La piraterie et le terrorisme ne font que regrouper quelques déçus d'un système dont le fonctionnement exige de promettre beaucoup, tout en tenant peu. Les politiciens ne savent même pas pourquoi ils font autant de promesses ubuesques. C'est leur rôle, voilà tout ; comme des acteurs, ils se confondent avec leurs costumes. Et il n'y a rien que de l'étoffe de petits héros diplômés dans leur tête.

    Chaque fois que cet adversaire impersonnel est frappé, il cicatrise et sort renforcé de la démonstration aux plus téméraires de son invicibilité.

    Coupez une ramification, et il en poussera deux. Sans y toucher, laisser pourrir cette société de rapport n'est pas moins efficace.

    Le terroriste conçoit le rapport humain plus blanc que la société elle-même. Il imagine des vierges pures au paradis. La société sait mieux de quoi elle est faite, et cette vieille putain fardée se sert de cette science pour allumer l'envie d'elle aux plus naïfs, leur instiller la fureur de vivre, qui est le tempérament du terroriste, plus con que la société qui l'a enfanté.

    C'est la vérité qu'il faut apprendre ; une fois celle-ci sue, la vieille matrice flasque ne sera plus qu'une sorcière dépourvue de charme ; à ses pieds un miroir brisé.