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christ

  • Elections et boniment crétin

    A quel péché capital le chrétien songe-t-il en observant le cirque des élections présidentielles ? Je dirais la luxure, au vu de cette débauche de tracts, d'interviews, de temps passé à arpenter le pavé pour tenter de convaincre son prochain de voter pour tel ou tel candidat...

    Mais aussi, comme la démocratie est un régime de plaideurs, où la rhétorique occupe une place extraordinaire, le chrétien songe à l'évangile de Matthieu, largement consacré à la défense de la vraie religion contre celle des pharisiens et des scribes :

    - Ecoutez et comprenez ! Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l'homme. (Matth. XV, 11)

    Il n'y a rien de plus détestable que le "boniment chrétien", et les flatteries en direction du peuple à l'occasion de la campagne électorale y ressemblent beaucoup, du fait de cette philanthropie frelatée que l'on trouve dans toutes les bouches, dont l'organisation sociale dément systématiquement la sincérité.

  • Bouddha pourquoi faire ?

    Il y a quelques jours le Dalaï Lama tweetait ceci : "Toutes les religions ont le potentiel de créer de meilleures personnes - mais aucune religion ne peut clamer sa suprématie au-dessus d'une autre."

    Le dogmatisme en creux de ce chef bouddhiste ("aucune religion ne peut") permet de comprendre pourquoi le bouddhisme est aussi en vogue dans le monde moderne. Par ailleurs j'ai expliqué sur ce blog comment le monachisme catholique a produit une religion très proche du bouddhisme, où la règle de vie l'emporte sur le message évangélique, qui finit par disparaître au profit de vagues doctrines sociales allemandes ou de recettes de boy-scouts.

    C'est en effet une sorte de relativisme qui est exprimée ici sous le couvert de la sagesse bouddhiste, un relativisme en adéquation avec la mentalité du quidam moderne. Il évoque l'adage, aussi répandu qu'il est stupide et démenti par la réalité : "La liberté d'Untel s'arrête où commence celle d'autrui."

    A quoi cette phrase correspond-elle, dans un monde où les rapports de force violents sont palpables à chaque instant, dans chaque endroit ou presque ?

    Mettons entre parenthèses le message chrétien que la sentence du Dalaï Lama ignore ou condamne implicitement : il est parfaitement faux de dire que toutes les religions païennes se valent. Il y a, dans la manière de concevoir et d'organiser les rapports entre l'homme et la Nature, des religions païennes plus intelligentes et supérieures aux autres. Il y a des religions qui permettent une meilleure jouissance et un plus grand bonheur que d'autres.

    De plus, suivant la caste à laquelle on appartient, sa situation sociale, la religion ne s'applique pas de la même manière. Pour simplifier, on ne jouit pas des mêmes droits, et on n'a pas les mêmes devoirs suivant sa condition. Il est étonnant que le Dalaï Lama ignore complètement le fait du partage inégal des biens et des pouvoirs, auquel toutes les religions et tous les clergés participent pourtant.

    Mais revenons maintenant au message évangélique : il échappe à l'admonestation du Dalaï Lama, car le message évangélique n'a absolument pas pour but de "créer de meilleures personnes" - le christianisme n'est pas une éthique, le christianisme n'est pas une philosophie, bien que certains insinuent le contraire "au nom du Christ", afin de se mettre au diapason du monde.

    Le message évangélique ne répond pas au besoin de la plupart des hommes de vertu et de raison, mais plutôt à l'aspiration de quelques-uns à l'amour, chose qui, du point de vue de la vertu peut sembler une folie, et qu'il l'est dans la mesure où elle fait perdre à l'ordre établi sa valeur mystique.

    Quand le Messie proclame qu'il n'est pas venu pour faire la paix, mais la guerre, comment peut-il mieux stupéfier les bouddhistes et signifier nettement que son message n'est pas fait pour tout le monde, mais seulement pour ceux qui veulent vraiment le salut ?

    A contrario, qui fait vraiment le choix du vice ou de la vertu ? N'est-on pas, dans ce domaine, presque entièrement déterminé par les lois de la physique ?

    La déclaration de guerre du Messie des chrétiens ne fait que traduire la conscience qu'il n'y a pas de paix possible dans ce monde, contrairement à l'affirmation des prêtres qui agitent sous le nez du peuple cet opium pour le faire patienter.

    La déclaration de guerre du Messie pousse à faire un choix, non pas au rayon des religions anthropologiques, destinées à améliorer le séjour forcé de l'homme sur cette terre, mais POUR lui et AVEC lui, ou au contraire CONTRE lui.

  • Le Christ anarchiste

    - N'ayez pas peur ! dit Jésus-Christ à ses apôtres.

    Or la peur est le ciment social par excellence ; on ne peut pas parler de régime totalitaire, c'est-à-dire d'un régime asservissant un myriade d'humains (l'aspect quantitatif est une dimension importante du totalitarisme), sans évoquer le chapitre de la peur, d'où part l'adhésion au totalitarisme ; mais on ne peut pas parler non plus de la famille, formule sociale primitive, sans parler aussi de la peur, qui justifie la vie domestique. On voit le Messie, à l'entame de sa vie publique, s'émanciper des affaires et considérations domestiques.

    L'indifférence du chrétien aux questions sociales et politiques tient sans doute à ceci qu'il n'a pas peur ; l'avenir est une chose qui préoccupe surtout les lâches - ce qu'il y a de lâche en chaque homme et l'incite à "cultiver ses racines" ou autre religion païenne mystique du même goût.

    On peut ainsi aisément relier la peur et l'argent, comme Molière nous y invite dans sa comédie de "L'Avare", où l'argent n'a plus seulement le sens d'une transaction banale, mais une valeur mystique d'assurance, illusoire et analogue à "l'au-delà" de la mort.

    On voit que l'avenir est la religion ou la préoccupation des personnes riches, qui possèdent beaucoup d'argent ou de biens.

    Le jeune homme riche de la parabole respecte scrupuleusement les prescriptions de la religion juive, mais il ne veut pas renoncer à ses richesses, probablement parce qu'il n'est pas capable de dépasser sa peur, cette peur qui nous éloigne de dieu et nous oblige à garder les yeux rivés sur cette terre comme des lâches.

     

  • Le Christ anarchiste

    Contrairement à ce qu'affirment les philosophes catholiques menteurs, il n'y a pas d'anthropologie chrétienne autrement que sous la forme d'une trahison de l'esprit et la lettre de l'Evangile ; le raisonnement anthropologique correspond en effet à ce que l'Evangile nomme "bâtir sur du sable".

    On peut prendre l'architecture comme le raisonnement anthropologique-type. L'architecture ou la géométrie constitue l'essentiel de la pensée païenne antichrétienne, dans la mesure où une géométrie intelligente et raisonnée (ce que n'est pas la géométrie algébrique moderne) est une "philosophie naturelle", c'est-à-dire un art supérieur à ce que l'homme moderne appelle "doctrine sociale", et qui a conduit à de nombreuses catastrophes humanitaires.

    L'architecture catholique romaine trahit le plus visiblement le message évangélique. Les cathédrales gothiques, en particulier, ont toute l'apparence d'un culte rendu au diable.

    Le plus gros écueil sur laquelle le mensonge de la philosophie catholique se heurte, c'est l'apôtre Paul ; c'est pourquoi le clergé romain mène une guerre secrète contre l'apôtre Paul afin de dissoudre son enseignement extrêmement peu compatible avec les thèses des élites judéo-chrétiennes. La démocratie-chrétienne ne peut s'en prendre directement à la figure du Christ - la ruse serait alors trop visible.

     

  • Le Christ anarchiste

    L'anarchisme chrétien tient dans l'impossibilité d'une politique universaliste. Il convient pour le chrétien de laisser à César le soin des questions terre-à-terre. En jouant un rôle politique, tel ou tel homme d'élite soi-disant chrétien donnera à son prochain une image trompeuse du christianisme, en quoi il s'expose aux foudres de dieu.

    C'est la raison pour laquelle Shakespeare a représenté les "éminences grises catholiques" comme des suppôts de Satan, car ce qui trahit l'esprit de la parole divine le fait nécessairement pour le compte de Satan.

    Tous les détracteurs de la démocratie moderne comprendront aisément le point de vue chrétien puisque les adversaires de la démocratie moderne s'emploient à démontrer que le modèle de développement que les élites occidentales s'efforcent d'imposer au monde entier est un modèle catastrophique.

    Certain philosophe réactionnaire (Nietzsche), au long de sa vitupération du monde et de la culture modernes, croit déceler dans celles-ci la marque du judaïsme et du christianisme. Les apparences seulement corroborent sa remarque ; l'universalisme des "droits de l'homme" paraît en effet une forme renouvelée de "morale judéo-chrétienne". Mais il n'en est rien, car la morale n'a pas, du point de vue chrétien, ainsi que toutes les paraboles l'indiquent, une portée universelle, mais seulement relative. Amour et éthique sont parfaitement distincts dans le judaïsme et le christianisme.

    Le fait est d'une tentative surprenante d'imposer au monde un gouvernement et des valeurs judéo-chrétiennes, en dépit de la prohibition qui est faite par le Messie à ses apôtres d'emprunter une voie politique. D'une certaine façon, on peut dire que toutes les utopies politiques modernes reflètent cette perspective chrétienne truquée. Ostensiblement antichrétien, le régime nazi se présente justement comme une contre-utopie, un retour à des valeurs naturelles.

    Les évangiles et les épîtres de Paul fournissent la réponse à ce paradoxe ou cette énigme dans la description qu'ils donnent de l'antichristianisme de la fin des temps. Celui-ci se présente, non pas comme un satanisme dans le sens païen, mais comme un satanisme dans le sens chrétien, à quoi la notion de "politique chrétienne" correspond à peu près. Ainsi le piège de Satan est moins facile à déceler. Néanmoins la mythologie de Shakespeare consiste largement à démasquer Satan derrière les symboles chrétiens.

     

  • Intolérance chrétienne

    Le Christ se montre le plus intolérant avec la bêtise humaine. Pour ma part je songe avec assez d'effroi à la bêtise qui fut la mienne lorsque j'avais une vingtaine d'années et que je poursuivais plusieurs lièvres à la fois sans m'en rendre compte : le bonheur, l'art, l'amour, l'art, la liberté, etc., égaré dans le labyrinthe de la culture moderne.

    Ainsi le Christ est parfaitement intolérant là où la politique, cette science humaine, par l'homme et pour l'homme, se montre, elle, tolérante. Non seulement la bêtise humaine ne nuit pas au gouvernement des hommes, mais les hommes intelligents sont plus difficile à gouverner. Au stade totalitaire, l'encouragement à la bêtise constitue même un mode de gouvernement inspiré du machiavélisme démagogique romain.

    Une querelle divisait les savants de la chrétienté, avant notre ère totalitaire (dont on peut dater le début au XVIIe siècle et l'avènement des mathématiques dites "modernes"), à propos de la Genèse et de "l'arbre de la connaissance". Le clergé catholique, artisan de la compromission avec le pouvoir politique et moral civil tenta d'associer la science au péché, quand bien même c'est la bêtise qui l'est, "science politique" y compris. Francis Bacon répond que "l'arbre de la connaissance du bien et du mal" n'est pas le symbole de la science, mais de l'éthique, de la philosophie naturelle. Le serpent dans l'arbre le confirme, symbolique lui aussi de la culture de vie.

    La philosophie naturelle satanique de "l'éternel retour" est un veto opposé à la science et à l'histoire. La nature indique un "bon sens" moral et politique ; la science en montre un autre.

     

  • Le Christ anarchiste

    Le suppôt de Satan qui clame que le christianisme est une religion anarchiste afin de déconsidérer cette religion aux yeux du plus grand nombre, est moins éloigné de dieu que le soi-disant chrétien qui prétend que le christianisme a une vocation sociale.

    A toute présentation mensongère de son message, Jésus-Christ réagit par la colère, tandis que la violence meurtrière de Ponce Pilate et ses soldats le laisse impassible.

    Il n'y a pas eu, il n'y a pas et il n'y aura pas de cité chrétienne idéale, mais seulement des tentatives de restaurer la chair contre le message évangélique.

  • Le Christ anarchiste

    S'aimer soi-même suivant l'incitation évangélique, à cause de la résistance sociale à cet amour-là, n'est pas le plus facile.

    Si on peut parler de "résistance sociale" à l'amour chrétien de soi, c'est parce que cet amour donne la force de s'opposer à l'aliénation sociale et ses différents vecteurs que sont l'argent, l'idolâtrie patriotique, ou encore la démocratie-chrétienne, en tant qu'elle représente une tentative d'étouffer le message évangélique dans l'oeuf, c'est-à-dire de faire passer la déclaration de guerre du Christ au monde pour une doctrine sociale.

    Le satanisme de Nietzsche est moins nuisible que la doctrine sociale de l'Eglise, pure fornication. Comment cela ? Parce que, tandis que le suppôt de Satan pose le principe de la faiblesse du Christ et des apôtres, du néant de cette doctrine, la doctrine de l'Eglise cultive cette faiblesse qui sert de preuve à l'antichrist, distillant une éthique judéo-chrétienne qui ne doit rien aux prophètes juifs et chrétiens, mais tout au calcul des nations judéo-chrétiennes et de leurs actionnaires.

    Un tel paradoxe ou une telle ruse est annoncé par les épîtres de Paul, l'apocalypse de Jean, ou encore Shakespeare, comme le règne de l'antichrist. Mais le camp des saints garde une confiance sans faille dans le fait que toutes les ruses de Satan seront déjouées, y compris le coup ultime du satanisme à visage juif ou chrétien.

  • Le Christ anarchiste

    Si la justice est plus juste en prison qu'elle n'est en dehors de la prison, au stade où la plus grande tartufferie règne parmi les magistrats, c'est parce que cette justice est plus naturelle. L'argent, dont le rôle est moindre en prison, fausse moins la justice.

    Si le christianisme est une religion anarchiste, dans laquelle les faussaires sont facilement repérables, c'est parce que la nature n'est pas source de justice au sens chrétien, mais seulement d'ordre.

    L'idée d'égalité sociale est donc, ainsi que le souligne le philosophe païen Nitche, une idée contre-nature insensée.  Mais l'idée d'égalité sociale n'est pas chrétienne ou juive non plus. L'idée d'instaurer un ordre social éthique abstrait, et que cet ordre social-là puisse être "viable", cette idée ne trouve aucun fondement dans les Ecritures saintes. La démocratie moderne n'est pas moins irrationnelle aux yeux d'un chrétien qu'elle est aux yeux de l'antichrist Nitche.

    Pour Nitche, la démocratie moderne est imputable aux chrétiens, descendants des juifs. En réalité, il n'est pas difficile de voir que cette magistrature cauteleuse a inventé à l'aide du christianisme, en y mêlant la philosophie de Platon, l'art pour les élites de se couvrir de sang en toute impunité.

  • Apostasie de Jean-Paul II

    Je précise dans ma précédente note le cadre général de l'apostasie catholique romaine, c'est-à-dire comment un message universel, sous le prétexte de la tradition ou de l'anthropologie, a été transformé peu à peu en une sorte d'insane théorie de la relativité affublée de l'étiquette chrétienne.

    Cette transposition subversive du message évangélique dans le domaine social s'accompagne du blanchiment de la chair, domaine dans lequel le pape Jean-Paul II se spécialisa, cela même alors que les saintes écritures désignent cette opération de blanchiment comme le péché de fornication. On comprend que l'abstinence sexuelle de Karol Wojtyla n'est pas ici en cause, bien que sa théologie subversive ne soit pas complètement étrangère aux débordements criminels de son clergé et du sacerdoce catholique romain ésotérique. Cette opération évoque aussi irrésistiblement les pharisiens, accusé par le Messie d'être des "sépulcres blanchis", expression significative de la trahison par le clergé juif du sens eschatologique de la loi de la Moïse.

    - Dans le "Figaro" du 27 avril 2014, publication financée comme on le sait par un industriel de l'armement, J.-M. Guénois consacre un article à Yves Semen (!), apologiste de la "théologie du corps" de Jean-Paul II ; la caractéristique essentielle de cette théologie est d'être un tissu de spéculations philosophiques entièrement dépourvu de rapport avec les évangiles. J.-M. Guénois parie apparemment sur l'ignorance complète des lecteurs de son journal subventionné de tout ce qui ne relève pas des mécanismes boursiers. Ceux-ci requièrent d'ailleurs un manuel de la branlette ou du libre-échangisme catholique romain. On peut compter sur le nouveau pape, plus progressiste, pour la rédiger.

    Il faut toute l'extraordinaire mauvaise foi et le pharisaïsme de cet Yves Semen pour prétendre que la charité chrétienne peut être mêlée au coït. C'est une ignominie que de le prétendre, comparable à l'argument capitaliste de la "libération sexuelle". Aucune religion païenne n'est aussi barbare et sournoise.

    "(...) Karol Wojtyla est un philosophe personnaliste avant d'être théologien. Pour lui, la "personne" est vraiment faite pour se donner. En se donnant, elle se "trouve" et se rencontre là dans son bonheur. Voilà sa grande idée." Y. S.

    On flirte ici avec la bêtise absolue. D'abord parce que le christianisme s'oppose radicalement à toute philosophie personnaliste, c'est-à-dire à la théorie de l'accomplissement social de l'individu, ensuite parce que le "don physique sexuel" n'a bien sûr rien de libre et de gratuit - il n'a rien d'un don au sens chrétien.

    "Et voilà que s'écroulent des siècles d'une théologie catholique du soupçon vis-à-vis de la chair." ajoute J.-M. Guénois. On peut parler d'un soupçon dans la Genèse vis-à-vis de la femme ; on peut parler de l'avertissement du christ Jésus contre la chair. "La théologie catholique du soupçon vis-à-vis de la chair" est une locution qui ne veut rien dire, entièrement dépourvue de sens historique. Sans doute le journaliste fait-il la confusion avec la distinction opérée entre le corps et l'âme par certains clercs catholiques ; mais cette distinction n'a rien de théologique, ni rien de catholique - elle n'est qu'un écho de la philosophie de Platon.

    "Jean-Paul II professe une réconciliation historique de l'Eglise avec la sexualité." Y.S.

    Le propos est doublement grotesque ; d'abord parce que la spiritualité chrétienne exclut d'envisager la prédation sexuelle comme un mouvement spirituel, ensuite parce que, sur le plan social ou mondain étranger au christianisme, la sexualité dépend des conditions économiques, et non de la volonté de tel ou tel. La doctrine sociale de l'Eglise, c'est-à-dire la trahison du clergé, a donc évolué au cours des siècles depuis le moyen-âge au gré de l'évolution du capitalisme occidental. Le culte de la personnalité des papes, lui-même est typique de l'époque, et non du christianisme.

    A ce compte-là, le protestantisme peut-être présenté comme une théologie, plus moderne, du divorce chrétien, c'est-à-dire uniquement sous l'angle de sa vocation sociale, alors même que le principal intérêt de la théologie de Luther est de dénoncer le mensonge de la vocation sociale du christianisme.

    L'article du "Figaro" ne le mentionne pas, mais Jean-Paul II en osant la comparaison du mariage civil, d'essence païenne, et du mariage du Christ et de l'Eglise, a accompli un véritable attentat contre la parole divine, dont l'apôtre Paul dit qu'elle recèle ici un grand mystère apocalyptique.

  • Le Christ anarchiste

    C'est parce que le mal est nécessaire à l'équilibre du monde que les évangiles ne s'adressent pas moins aux salauds qu'aux personnes vertueuses.

    Ce qui est intolérable du point chrétien, c'est le blanchiment de la société, vieille méthode pharisienne perpétuée par le clergé chrétien.

  • Anthropologie

    L'absurdité de la condition humaine justifie tous les actes contre nature. Le suicide, doctrine aristocratique, est tabou pour une seule raison : si les ouvriers se suicident, qui servira les bourgeois ?

    - Où lisez-vous, bourgeois, que le Christ a levé le petit doigt pour empêcher ce curé de Judas de se suicider ? Seule la société menace l'homme au-delà de la mort, et ces menaces sont du même calibre que les promesses des politiciens : elles n'engagent que les bonnes femmes, invariablement occupées depuis l'aube de l'humanité à répéter la même erreur qu'Eve.

    Le travail de l'anthropologue moderne, dans le régime totalitaire où nous sommes, consiste à faire passer l'absurdité pour la logique, jusqu'à proscrire l'humour. Aussi à la fin des temps, les partisans de la morale et de Satan, sont-ils aussi écoeurés par la société qu'un chrétien peut l'être.

  • Le Christ anarchiste

    Quand on est chrétien ou anarchiste, détestant la société, on se fait parfois taxer de misanthropie. Pourtant la société n'est pas haïssable seulement par rapport à soi, elle est détestable en elle-même, comme tout système. Molière dans le misanthrope décèle un amoureux contrarié de la société. Voici aussi pourquoi la parole divine encourage à vaincre sa peur, car l'idolâtrie de la société vient d'un fond de lâcheté.

    Le socialisme est le plus bas degré de la conscience, à peu près du même niveau que celui que les anciens sages attribuaient aux guerriers stupides ; on ne peut pas dire que la psychanalyse moderne se soit beaucoup opposé à cette démence.

  • Féminisme et apocalypse

    L'anthropologie moderne féministe se confond avec le cléricalisme. On en prend conscience en étudiant la littérature religieuse du moyen-âge et de la renaissance, où le sens du sacrifice social des femmes est exalté par des cardinaux (italiens) ou des saints catholiques romains officiels. L'aptitude particulière des femmes au sacrifice est censée imiter le sacrifice du Christ Jésus lui-même. Cette propagande se heurte à un obstacle majeur : cet obstacle est théologique, puisque le sacrifice du Messie est dépourvu de vocation sociale. Le point de vue social est celui des pharisiens, dont la tactique consiste justement à tenter de mettre le messie en porte-à-faux avec les lois religieuses juives ou le civisme romain.

    La mort et la résurrection du Sauveur, en faisant reculer les frontières de la mort, compromettent définitivement l’ordre social. Celui-ci trouve en effet sa consistance dans la perspective de la mort. L’éternité n’est d’ailleurs concevable du point de vue éthique ou social que sous la forme d’un au-delà parfaitement virtuel, c’est-à-dire d’une théorie de l’espace-temps, formule qui permet de recomposer l’au-delà au gré des métamorphoses de la société. Il faut comprendre l’invention du purgatoire, en l’absence de fondement scripturaire, comme la réponse du clergé à un besoin social dont le christ n’a cure.

    On peut se demander où sont passés l’au-delà et le purgatoire dans une société laïcisée, voire athée, qui semble s’être affranchie de ces idéaux ? On les retrouve dans les différentes théories de l’âme, et surtout c’est la vocation de l’art moderne de faire croire à l’au-delà. Sans la mystification de l’avenir ou du progrès de l’art, il n’y a plus d’art moderne, ni d’artistes modernes, martyrs de cette cause religieuse. L’art païen, produit de la culture de vie païenne, refuse au contraire de se tourner vers l’avenir et le progrès au profit d’une jouissance présente ; le prêtre réactionnaire païen Nitche assimile à juste titre l’anthropologie moderne à un dolorisme. Peu d’artistes modernes sont conscients comme Nitche ou Hegel de la détermination anthropologique chrétienne de l’art moderne.

    L’erreur d’appréciation de Nitche à propos de la morale puritaine est de la croire dirigée contre les femmes. Elle fut au contraire conçue par le clergé puritain comme une mesure protectrice des femmes des débordements de la sexualité masculine, en des temps où celle-ci présentait un danger majeur d’accident. La monogamie est donc une loi religieuse féministe. Ce faisant le clergé féministe commet, sous prétexte de combattre la fornication, le péché de fornication, puisque celui-ci n’est pas moral, dans le coït ou l’acte de chair lui-même, mais dans l’attribution à l’acte de chair d’une dimension mystique amoureuse, qui du reste va bien au-delà de la mystique païenne dans ce domaine, qui n’outrepasse pas les limites de la raison et du droit naturel.

    C’est cette mystique charnelle chrétienne dont Shakespeare s’attache dans « Roméo & Juliette » à montrer le véritable ressort ; non pas en vertu d’un quelconque athéisme ou paganisme, comme prétend Nitche, mais parce que l’anthropologie chrétienne est la pire atteinte possible à l’eschatologie chrétienne, et au message évangélique, le moins anthropologique qui soit, et le plus dissuasif pour l’homme de « s’installer dans le temps ».

    Nitche a bien compris, du reste, que l’aspiration de l’homme à l’éternité, seule justifie la science, et que si cette aspiration n’est qu’un vain fantasme, alors l’art est bien suffisant, qui se contente d’imiter la nature et renonce à l’élucider au-delà de ce qui est nécessaire à la jouissance ou la moindre souffrance.

     

    Le mensonge de Nitche, relayé par de nombreux historiens pétris de culture latine, est d’inventer une antiquité païenne hostile à la métaphysique et convaincue de l’éternel retour, procurant force de loi au destin, alors que les témoignages sont nombreux dans l’antiquité, à commencer par Homère, d’un goût pour la métaphysique, de sorte que l’aspiration de l’homme à l’éternité est de tous temps. Le christianisme ne fait qu’affirmer que cette aspiration est la seule logique, en dehors de laquelle tout est anthropologiquement absurde et efforts acharnés pour s’adapter à cette absurdité. L’homme a conçu depuis la nuit des temps que l’anthropologie est un serpent qui se mord la queue.

  • Titanic

    Aucun chrétien ne saurait se porter au secours de la civilisation, puisque la civilisation et le christianisme poursuivent deux buts strictement opposés, comme le Christ et Satan.

    Il y a de quoi être sarcastique à propos des "défenseurs chrétiens de la civilisation", brave bourgeois abonnés au "Figaro" ou à quelque gazette capitaliste similaire.

    L'effondrement de la civilisation et des nations sur elles-mêmes a d'ailleurs du point de vue chrétien sa logique. Le principe conservateur de la civilisation est battu en brèche par une idée de progrès, social ou juridique, abstraite et artificieuse ; celui-ci entraîne un relativisme moral toujours plus grand. Contrairement à ce que prétend la philosophe nazie Hannah Arendt, l'éthique moderne n'est pas vectrice d'une criminalité banale ; celle-ci est au contraire marquée par l'irresponsabilité extraordinaire des élites technocratiques modernes, à qui l'argument du progrès sert de blanc-seing.

    Autrement dit, l'éthique païenne est marquée par le principe de responsabilité, tandis que ce n'est pas le cas de l'éthique moderne.

    Du point de vue évangélique, spirituellement opposé à la détermination éthique ou psychologique, bien qu'il soit plus rationnel que l'art moderne ubuesque, l'art païen antique n'a pas le caractère universel. Il exclut l'amour, ce qui est préférable que d'en procurer l'illusion, au profit d'une philosophie naturelle qui exclut la révélation à l'homme de l'amour au profit du moindre malheur social.

    Exiger l'amour sur le plan social est la calamité dont le monde moderne souffre ; cette quête amoureuse jusqu'à l'abaissement des valeurs au plan sentimental paraît une invention typiquement chrétienne, alors que paradoxalement les évangiles et les apôtres sont les plus dissuasifs de voir dans le mariage de Roméo et Juliette autre chose qu'un mécanisme naturel de consommation.

    "Chrétien" ou "juif" est devenu synonyme de "capitaliste", ne serait-ce que parce que les nations qui exercent leur domination militaire sur le reste du monde sont des nations qui arborent des insignes chrétiens ou juif. Ce n'est autre que la manifestation de l'antéchrist dans l'histoire, selon sa description évangélique. Qu'il en soit conscient ou non, peu importe, un suppôt de Satan tel que Nitche n'est que l'auteur d'une charge destinée à faire diversion. Mais le satanisme ne peut se nourrir des seules valeurs politiques traditionnelles, ni de la formule égyptienne de la civilisation, la plus pure.

    Quelle que soit la furie du monde, les chrétiens fidèles à Dieu et qui ne propagent par intérêt des mensonges sur la religion chrétienne sont sous sa protection. Nul ne sait mieux qu'un chrétien quel dieu bénit les nations et la civilisation.

     

  • Le Christ anarchiste

    "On peut établir une équation parfaite entre le chrétien et l'anarchiste : leur but, leur instinct, ne tend qu'à la destruction. Il suffit de parcourir l'histoire pour trouver la preuve de ce principe : il y apparaît avec une terrible clarté. (...)" F. Nitche

    - Qu'est-ce que l'anarchiste chrétien cherche à détruire, d'abord par amour de soi, afin de permettre l'amour d'autrui ? Ce que l'anarchiste chrétien cherche à détruire, c'est tout ce qui dans l'esprit humain fait obstacle à la vérité, y compris la culture de vie satanique. L'anarchiste chrétien peut même se passer de Nitche pour détruire tout ce qui, sous l'apparence de l'Eglise chrétienne ou de la moraline catholique, n'est que la plus basse anthropologie. Il le peut grâce à l'esprit de dieu, qui l'a charitablement prévenu contre la synagogue de Satan, c'est-à-dire de l'intensité accrue de la subversion du christianisme à l'intérieur même de l'Eglise, dont la multiplicité des schismes témoignent, comme les lézardes dans la civilisation témoignent du sable sur laquelle elle repose. Nostalgiques et futuristes de la grande cause humaine s'entre-égorgeront en son nom. Ils le font déjà. Le seul mérite de Nitche est de se battre pour l'ordre à l'arme blanche, comme le guerrier taliban, et non avec les armes modernes. De choisir sa mort plutôt que de la subir. 

    - Parcourir l'histoire pour y trouver des preuves : comme tous les Allemands, Nitche confond l'histoire avec l'archéologie. Sa manière psychologique d'aborder l'histoire est du niveau des sociologues qu'il exècre, incapables de comprendre qu'en matière de doctrine sociale, tout n'est que recyclage. La méthodologie de la culture de mort est indiquée dans l'évangile, dont Nitche se refuse à accepter le sens : il s'agit pour les assassins juifs et romains de crucifier la vérité en dernier recours, comme la solution ultime pour protéger le monde, leur monde. Comme seuls ils en sont capables. A mesure que l'esprit de vérité progresse, le monde ne peut faire autrement que s'en défendre en s'appuyant sur un mensonge toujours plus grand. Shakespeare, en écrivant ses tragédies, a bien conscience que les forces qui concourent à étouffer la vérité sont, dans le monde moderne, bien plus puissantes que celles qui visaient au même but dans l'antiquité, où on ne discerne pratiquement aucune trace d'anthropologie, sauf sous la forme modeste des petites recettes d'Epicure pour souffrir le moins possible. Nitche lui-même est beaucoup trop sincère pour que le public ait le droit de le lire tel quel.

    Par conséquent, où la destruction s'accompagne d'un but social, comme c'est le cas de l'ouvrage technocratique sanglant du stalinisme, de l'hitlérisme, et surtout du libéralisme qui a déclenché les deux premiers, il n'y a pas de volonté chrétienne. L'anarchiste chrétien ne détruit jamais pour reconstruire. Il n'a pas besoin, sachant que les cathédrales gothiques sont édifiées en l'honneur de Satan, de les démanteler, puisque son esprit lui permet de voir à travers les choses périssables.

    - A propos d'instinct de destruction, Nitche n'est pas à une contradiction près, puisqu'il passe une partie de son temps à dénier tout instinct au christianisme. Il doit vouloir dire que les chrétiens sont des parasites. Mais dans ce cas il faut être un naturaliste particulièrement rêveur pour oublier que les plus grosses bêtes finissent souvent entre les mandibules de petites bestioles, suivant la loi de nature. Sans ces insectes, pas de métempsycose.

  • Fils du tonnerre

    Si les péchés des hommes ne scandalisent pas le Messie, c'est parce qu'ils sont d'une grande banalité à ses yeux. Comme nous trouvons banal que le renard dévore le lapin, le Christ trouve banal que le procès de Ponce Pilate soit truqué. Quel procès ne l'est pas ? Le Christ trouve banal que Judas se pende : combien d'hommes sont capables de donner un sens à leur vie plus sérieux que la trahison ou le suicide ? 

    De même que les péchés de l'homme ne scandalisent pas le Messie, l'art humain ne provoque pas son enthousiasme. Tout ça est bien naturel.

    La colère du Christ est contre ceux qui parlent au nom de Dieu, sans savoir qui il est - plus encore que contre les possédés et les antichrists - contre le complot de pharisiens et de veuves, qui à travers les siècles paraît toujours se répéter, afin de tenter d'empêcher l'apocalypse.

  • Shakespeare athée

    Le "Shakespeare sauvage" de Voltaire a un sens, puisque Shakespeare est en effet le plus antisocial des tragédiens. Si Shakespeare n'a pas pris une ride, et que chacun de ses aphorismes continue de déchirer le voile social, c'est pour la raison soulignée par le christ Hamlet que la société est déterminée par un principe macabre. Chaque citoyen persuadé du bien-fondé de la société a le front marqué d'une croix par Shakespeare, c'est-à-dire du symbole de la bêtise et de la torture sociale.

    Le "Shakespeare païen" de Claudel est d'un illuminé incapable de reconnaître que l'art de l'architecte Gaudi est le plus démoniaque que l'on puisse faire.

    Le "Shakespeare athée" traduit la volonté d'universitaires ignares de faire de Shakespeare un auteur moderne, c'est-à-dire le plus éloigné de son propos apocalyptique, celui-là même qui soutenait déjà la tragédie antique. Cela ressemble beaucoup au mouvement de propagande débile et scandaleux du clergé catholique qui consista autrefois à "christianiser" les institutions païennes, poursuivant ainsi le mobile le plus éloigné du message évangélique.

    L'université moderne est la fille cachée de l'Eglise catholique romaine : c'est ce qui explique que les tragédies de Shakespeare persistent à demeurer énigmatiques à ses yeux, notamment l'élucidation la plus efficace par Shakespeare de la subversion du christianisme par les institutions ecclésiastiques.

    Même le comique de Shakespeare est incompréhensible pour l'universitaire moderne. Francis Bacon, alias Shakespeare, a en effet conscience de la plus grande rationalité des civilisations antiques, comparées à la civilisation occidentale moderne, dont la bêtise se traduit concrètement par l'impuissance à atteindre l'équilibre politique auquel le monde antique était parvenu. La géométrie de Platon ou Pythagore est un art plus grand que celui des Allemands Descartes ou Einstein, manifestement.

    Le monde moderne, en faisant de la science une divinité, a rabaissé la science au niveau des moyens techniques, dont le monde antique païen savait mieux faire l'économie ; elle l'a rabaissée au niveau de la "culture scientifique", dont la détermination religieuse saute aux yeux. Typique de l'imbécillité scientifique moderne, le pseudo-savant Karl Popper, quand il assigne à la science un but de recherche et non d'élucidation. C'est la plus funeste et la plus totalitaire orientation que l'on peut donner à la science. Elle légitime l'appropriation par les élites de la science et de l'art, tout en posant le principe de l'irresponsabilité des élites. Au procès insane de Nuremberg, ce sont les élites occidentales et la science polytechnique que l'on aurait dû attraire, non pas quelques badernes et fonctionnaires dont ce n'était pas le métier de penser. La bêtise humaine est toujours systématiquement acquittée par la justice humaine.

    Rabelais et Bacon affirment au contraire que la conscience peut venir seulement au savant, et donc la responsabilité, de ce qu'il poursuit un but d'élucidation, et non seulement la recherche de nouveaux moyens. L'usage moderne de la science est celui d'un garde-fou : mais comme celui-ci ne soigne pas la folie, se contentant de lui fournir des dérivatifs, c'est un barrage précaire. Instrumentaliser le peuple à l'aide de la science est pour les élites la garantie que le peuple se retournera un jour contre elles, dès lors que les dérivatifs feront défaut.

    Le comique de Shakespeare s'appuie sur l'absurdité et la pataphysique de la conscience moderne ; le comique de Shakespeare ne vise pas le divertissement, mais au contraire l'avertissement.

  • Le Christ anarchiste

    L'expression "éthique de la liberté" est la plus malencontreuse employée par l'essayiste protestant Jacques Ellul, à la suite de sa démonstration du caractère subversif de la morale catholique romaine.

    En effet, l'éthique de la liberté est l'argument typique du totalitarisme. Contrairement aux vieilles tyrannies de droit divin, qui prétendaient régler la société selon l'ordre pyramidal naturel, le totalitarisme prétend libérer les peuples : il se justifie à l'aide de cette éthique de la liberté. L'aspect convulsionnaire du droit moderne, si bien élucidé par Shakespeare, vient de là : de l'amalgame de l'éthique, nécessairement antichrétienne, c'est-à-dire étrangère à la spiritualité évangélique (comme Ellul le rappelle !), avec la liberté, que le droit païen ne connaît pas, puisqu'il est déterminé par la mort et la culture de vie.

    La décadence ne vient pas, comme le prétend l'antichrist Nitche, de la lâcheté ou du manque de virilité de Jésus-Christ, des chrétiens et des anarchistes : elle vient de la corruption irrémédiable des choses organiques, que les mauvais poètes intellectuels ne se résolvent jamais à admettre, car cet art est le leur ; et cette corruption prend une dimension de terreur mondiale en raison de l'amalgame de l'éthique et de la liberté, prônée par les pharisiens de la synagogue de Satan, trafiquants du sacrifice de l'homme le plus vain, afin de servir leur propre justification.

    Ne laissons pas l'éthique du curé germanique pénétrer l'Eglise, qui sous couvert du soin de l'homme organise l'incurie la plus terrible.

  • Comment le Christ

    ...nous ressuscite :

    Le Christ n'incite pas plus à la vertu qu'à la débauche, à la discipline qu'à la révolte, points de vue étroits et plus ou moins sciemment issus de la matière vivante. La morale abstraite la plus futile, ou la plus pernicieuse des catholiques romains, n'est rien à côté de la matière, qui se moque bien des instruments de mesure humains.

    Simplement le Christ dit : mon message n'est pas de cet ordre-là. Je ne suis pas Zarathoustra, ni Prométhée, Platon ou Mahomet. Tant pis pour Judas. Je suis celui qui peut vous délivrer de la condition humaine scellée par le péché, non pas celui qui fournit l'outillage pour supporter cette hypothèque le mieux possible. Le discours de la méthode est constitutif de l'aveuglement des élites, qui parviennent plus facilement à l'équilibre et à la vertu, s'en croient "justifiées", voire prédestinées, et sont prêtes à massacrer pour conserver leur position avantageuse... temporairement.

    Et comme Shakespeare se fait christ à la demande de l'ange, il peint l'histoire et les élites à l'avant-garde de cet enfer qu'elles nomment "civilisation", et qui ressemble aujourd'hui à la prostate du vieux tyran Oedipe.

    Le Christ nous ressuscite maintenant... ou jamais. Ne croyez pas les veuves et les pharisiens, dont la vertu de patience est déduite du point de croix.