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Lapinos - Page 82

  • L'Esprit en boucle ?

    "Certains pensent qu'Homère ne considère même pas Dionysos comme un dieu." Héraclite Pontique.

    - Si les citoyens de la République française s'intéressent plus au football qu'à Homère, la faute en incombe exclusivement aux soi-disant élites républicaines. Et à personne d'autre. On ne va pas reprocher à des capitaines d'industrie et des banquiers de se désintéresser d'Homère.

    - Est-ce qu'il n'est pas fascinant de voir Héraclite, si tôt dans l'histoire, lutter déjà contre les cléricaux, Platon et Epicure, et défendre Homère contre leurs pamphlets ? De fait la rhétorique de Platon, reprise par Schopenhauer, est un des trucs les plus abjects de toute l'histoire de la philosophie. Il n'est pas étonnant que les barbares républicains modernes se soient emparés de Platon ou de l'épicurisme.

    On pourrait conclure à l'éternel retour des grandes questions spirituelles ; à moins que l'Esprit ne progresse de façon invisible ?

    - Héraclite précède Francis Bacon Verulam dans l'élucidation des mythes homériques, élucidation poussée à son point de perfection par le savant anglais, bien au-delà des fantaisies de Nitche sur la tragédie grecque.

    Un agrégé de lettres classiques républicain me confie : "Je ne me suis jamais intéressé aux mythes ; j'ai toujours préféré la philologie." Bien sûr, religion d'abord, et gardons-nous de l'imagination ! Le "hic", c'est que les mythes durent plus longtemps que les langues, qui meurent en étouffant au passage les stylistes incapables d'aligner deux phrases claires. "Le jeu d'écritures" : le point où l'élite républicaine et l'expert-comptable opèrent leur jonction.

    - Héraclite pontique nous dit qu'"Héphaïstos tombé du ciel" est une image pour décrire la technique (non pas un blasphème, comme prétend le dévot Platon), technique qui procède par la réflexion ou le raisonnement spéculatif, reflétant le soleil. On comprend ainsi pourquoi les Japonais ont une conception technologique de l'univers.

    - "Diomède, ayant pour alliée Athéna, c'est-à-dire la sagesse, blesse Aphrodite, la déraison, qui n'est pas une déesse, non par Zeus, mais seulement l'irréflexion des combattants barbares." poursuit Héraclite. On comprend pourquoi il y a toujours un bordel implanté près des campements militaires. Aussi en quoi la religion grecque diffère nettement de la romaine, puisque celle-ci place au contraire Aphrodite-Vénus au firmament, César ayant la prétention d'être son descendant direct.

    On sait que Napoléon se plaignait de ne pouvoir compter sur un tel lignage, et méduser ainsi plus complètement le peuple. Il ne pouvait s'appuyer que sur le dilettante Chateaubriand, plus occupé à débiter ses souvenirs d'enfance qu'à élucider quoi que ce soit. La République française n'a pas de mythes, elle n'a que des mythomanes et un code civil.

  • L'Odeur du Danemark

    Je tiens le gaullisme pour un bon critère afin de mesurer la pourriture des élites républicaines.

    Alors même que de Gaulle fait l'unanimité dans l'élite ou le clergé, il fut, de son vivant, le chef d'Etat le moins apprécié dans la population de toute la Ve République. Celle-là vénère donc "post mortem" cette baderne ubuesque en vertu des efforts de l'Education nationale et des médias dans ce sens.

    Le but de la démocratie est donc d'incliner la population à penser conformément à l'élite politique et économique.

    En outre, l'idée d'accoler Dieu aux valeurs familiales, patriotiques et militaires, est sans doute l'idée la moins française possible. Comment admirer Molière, Rabelais, Balzac, Alphonse Allais... et de Gaulle en même temps ? La satire a été faite en langue française depuis longtemps, moins bien que Shakespeare, certes, mais avant Marx, de la "religion du propriétaire".

    C'est une loi, inchangée par le régime démocratique républicain, que les pires ingrédients de la culture populaire viennent de l'élite, faits pour préserver son monopole moral et religieux. Dans une société mercantile, on voit ainsi l'art faire l'éloge de la société de consommation.

    L'anthropologie peut être désignée comme l'axe central du dévoiement de la science ou de l'art en ordre moral et religieux. Elle fait ainsi une apparition incongrue dans le christianisme, pourtant le message spirituel le moins social et politique qu'on puisse trouver, en dépit de l'avertissement contre les rêves temporels des apôtres Judas et Pierre, à cause des efforts du clergé pour acclimater le christianisme aux bonnes moeurs, bien sûr au moyen âge, mais avec une vigueur renouvelée au XVIIe siècle baroque. La théorie du purgatoire est certainement la plus fameuse figuration de la corruption du christianisme sous l'effet des spéculations anthropologiques de son clergé. On peut remarquer ici que cette théorie anthropologique, après avoir contribué à la fortune de l'Eglise romaine, a largement contribué à sa banqueroute spirituelle.

    C'est cette formule anthropologique que Shakespeare et Molière combattent. On peut être certain de retrouver derrière la haine exprimée par nombre de moralistes vis-à-vis de Molière ou Shakespeare, contemporains ou non, le mobile clérical.

    Le personnage de Sganarelle exprime ainsi de façon caricaturale la foi chrétienne plébéienne de son temps, la plus propice à aligner le peuple sur les entreprises d'aristocrates dévoyés (Don Juan). Ironiquement, Molière rapproche la morale chrétienne de Sganarelle d'un "éloge du tabac", où le valet met plus de coeur que dans ses autres dévotions.

    Molière anticipe ici la comparaison par Marx de la drogue avec la religion. Il permet plus généralement de comprendre que la drogue revêt une valeur sociale éminente dans toutes les sociétés, en proportion de l'oppression psychologique ou physique exercée par son gouvernement.

    L'éloge de la souffrance et de la douleur d'un commissaire politique tel que Niche, souffrance et douleur qui forment cimentent la nation, est insuffisant pour convaincre le peuple qui endure réellement la souffrance et la douleur. Le vin, l'opium, toutes les drogues y subviennent mieux que la philosophie morale républicaine.

  • Apocalypse 2012

    L'Angleterre depuis Shakespeare n'a cessé de décliner. Et comme l'Angleterre est le fer de lance de l'Occident, ainsi de cette partie du monde.

  • L'Âge de Fer

    Je vérifie chaque jour au cours de mes études la véracité de cette sentence d'Emerson : "Les commentaires universitaires ne valent que pour les citations qu'ils contiennent." (les plus longues possibles, s.v.p.)

    A cela il faut ajouter que les pires superstitions du peuple sont d'abord forgées dans les universités. D'autant plus méfiant doit se montrer l'étudiant vis-à-vis du traitement scolastique des auteurs et savants ayant ouvertement exprimé leur mépris de l'université et des universitaires.

    A la sentence d'Emerson on se doit d'ajouter l'observation de Bacon que les vastes bibliothèques prouvent plutôt l'ignorance que le savoir humain. 

  • Frayeur nocturne

    Les femmes n'aiment pas, elles adorent (c'est-à-dire qu'elles consomment). La plupart ne comprennent pas que beaucoup d'hommes redoutent leurs mandibules.

    Un homme ne devrait pas éprouver plus de complexes à avouer sa crainte des femmes que celle des eaux dormantes ou des essaims. Parce que j'ai toujours craint les femmes, je les ai toujours respectées.

    La violence des hommes à l'égard des femmes (Sade, les juifs, l'islam), indique toujours un mouvement anarchique désespéré. La société a fait de Sade une brute, il lui fait voir de quel bois il se chauffe désormais, à travers les femmes.

  • Platon ou Marx ?

    Le régime soviétique est plus près du communisme de Platon que de Marx. De l'aveu même de Lénine, la révolution bolchevique a vite pris un tour religieux funeste. Lénine sait pour l'avoir lu qu'il n'y a pas de République, encore moins d'Etat chez Marx.

    En somme l'Union soviétique a connu, entre la religion paysanne et la religion bourgeoise à laquelle elle s'est rendue, un culte de la fonction publique, comme la France avant elle. La brutalité de l'administration soviétique s'explique en grande partie par la vitesse à laquelle cet Etat gigantesque est passé d'une économie agraire au stade d'une technocratie moderne. Cette brutalité a donc une cause analogue à celle qui précipita les Etats du Nord dans un affrontement contre leurs voisins du Sud des Etats-Unis. Le besoin de "modernisation" est encore un motif suspect aux yeux de Marx, qui le désigne comme un argument libéral d'abord, occultant le jeu des forces conservatrices dans le déroulement des révolutions. Si la révolution anglaise a moins fait couler le sang, explique Marx en substance, c'est parce que l'aristocratie britannique s'est embourgeoisée progressivement et adaptée plus vite à la nouvelle donne économique, prenant possession de l'Etat plus subtilement. A peu près acquis aux idées des Lumières, qui n'envisageaient pas le saccage des symboles de la monarchie, c'est d'ailleurs ce que Louis XVI et ses ministres ont tenté : un virage politique "à l'anglaise".

    +

    Le dernier dévot que j'ai entendu parler de Platon en termes élogieux, faisant valoir l'actualité des valeurs platonicienne, est une dévote : feu Jacqueline de Romilly.

    Ainsi Platon serait le père du totalitarisme moderne ? C'est un peu exagéré, car bien qu'il soit de tous les philosophes grecs un des plus religieux, Platon ne légifère ni ne philosophe dans le vide, abstraitement, comme c'est le cas du légiste républicain moderne quand il promulgue des lois inapplicables, pour servir la propagande de l'Etat républicain, blanchir des expéditions militaires de nature impérialiste.

    Athènes n'a jamais compté plus de quelques centaines de milliers d'Athéniens, esclaves et citoyens confondus. Quand la Chine aujourd'hui, qu'on s'efforce hypocritement ou diplomatiquement de convertir à la démocratie, compte des millions d'esclaves. Platon serait donc un imbécile, si son principe démocratique ne revenait pas à remettre le pouvoir entre les mains de l'élite d'un Etat qui a la taille d'une grande métropole, contrairement aux barbares alignés derrière un chef militaire.

    Dans l'ordre des moyens et de l'organisation morale où la politique impose ses lois, le critère quantitatif ou mathématique n'est pas le moindre, puisqu'il est primordial. La religion s'impose comme le meilleur moyen de diriger ou manipuler de véritables marées humaines, quand Athènes pouvait se contenter d'une simple philosophie plus éclairée, d'une morale moins puritaine.

    L'absence de puritanisme est aussi une raison pour laquelle on pourrait éprouver de la nostalgie de Platon et sa République. Ce serait se tromper encore et méconnaître la loi du puritanisme. Celui-ci a pour principale fonction de régler les moeurs d'Etat plus vastes, suivant la vieille règle de la division entre une classe de possédants et d'usufruitiers (qui ont le loisir de jouir), et une classe de besogneux, qui n'ont que le loisir de besogner en attendant leur tour.

    Imposer l'épicurisme en Chine ? Vaste blague de curé républicain cynique, oublieux que l'hédonisme occidental est d'ores et déjà le chiffon rouge que les régimes tyranniques sous-développés agitent devant leurs sujets.

  • Slogan 18e

    "Police partout, Justice nulle part !" : l'homme se fait justice en condamnant autrui.

    Quant à l'institution judiciaire, elle protège les intérêts des puissants depuis toujours. Les régimes de plaideurs ont la particularité d'être les plus iniques. Ne pas croire le prêtre républicain lorsqu'il promet l'égalité pour tous. A l'aide d'un tour de passe-passe mathématique, l'arbitraire judiciaire est légitimé.

    L'égalité républicaine n'a jamais régné que dans les cimetières ou sur quelque champ de bataille. Toute l'idéologie républicaine n'est qu'une idéologie de soudards grossièrement travestie en règles civiles.

  • Le Surhomme sentimental

    Le sentimentalisme est le trait de caractère par lequel l'homme s'abaisse au-dessous de l'animal et court à sa perte.

    En effet, tandis que l'amour libère, les sentiments aliènent. Tandis qu'un individu intelligent ne souffre pas d'être gouverné, les personnes sentimentales, au contraire, requièrent un garde-fou, un chef qui les rassure, des élections aussi inutiles et somptuaires soient-elles, une perspective, une identité, un avenir, bref : tout le fatras religieux.

    Il n'y a pas de complot totalitaire nazi, soviétique, libéral ou autre, au sens où, étymologiquement, la politique est un complot, dont Shakespeare a montré qu'il s'achève nécessairement en drame pour ses acteurs. Mais il y a des stigmates du totalitarisme, et le sentimentalisme en est un.

    Disons en quoi le sentimentalisme est lié, paradoxalement, à la doctrine du surhomme de Nitche. Pourquoi les super-héros nitchéens (tous superflics) émeuvent les gonzesses.

    Non pas pour s'acharner sur le cadavre de Nitche, mêlé depuis longtemps à la poussière de ses aïeux hyperboréens, mais parce que la doctrine du surhomme est la plus susceptible de s'insinuer comme un poison dans le coeur d'un adolescent.

    En somme la doctrine du surhomme joue le rôle des anciennes croisades, prônée par un clergé non moins satanique que Nitche auprès des jeunes gens pour se débarrasser de leur encombrante présence, contraire à la prospérité bourgeoise.

    Le lien entre Nitche et le sentimentalisme (ou la brute, dont le fétichisme traduit bien le sentimentalisme) est dans cette idée, développée par Nitche, de "morale pure". Pour la mieux comprendre, on peut la traduire par l'"idéal social". Tandis que les vieillards ont appris à s'accommoder d'un épicurisme tranquille, les jeunes gens savent rarement se satisfaire d'une société dépourvue d'idéal ; ils tombent donc facilement dans la religion, qui exerce sur eux une fascination équivalente à celle des drogues.

    On pourra trouver dans tous les comportements sociaux qui ne participent pas directement de la vie économique ou pratique, des exemples de "morale pure". Divertissements, sentiments, carnavals républicains, "droits de l'homme", etc.

    Ainsi la sublimation des moeurs conduit-elle au sentimentalisme, dans le cas des jeunes filles et des hommes efféminés (comme on peut en voir dans la publicité, -art ô combien nitchéen-, déclarer leur flamme à telle donzelle, parce qu'elle porte telle marque de serviette hygiénique plus souple).

    Comment Nitche a-t-il pu passer à côté du fait que l'Eglise romaine, en christianisant le mariage païen, a oeuvré avant lui bien plus efficacement dans le sens de la morale pure, faisant d'une institution civile, gouvernée par le régime de la propriété (se métamorphosant au gré des mutations du droit de propriété), un idéal, contre la dissuasion du Christ de voir dans le mariage un remède possible au mal ?

    Nitche se retrouve ainsi plus près des moines capucins imbéciles que de Shakespeare, accusant ceux-ci d'avoir contribué à la folie furieuse sentimentale de Roméo et de Juliette.

    Bien sûr le grand théologien anglais, dont l'esprit plane sur l'inconscient de l'Occident moderne, n'ignore pas que la trahison du Christ au nom de la morale de ces capucins est loin d'être la première.

    La morale pure conduit à la violence et à la brutalité plutôt qu'à la rêverie et au sentimentalisme dans quelques cas virils plus rares. Sade est une sorte de Nitche doté d'énergie sexuelle, conscient qu'en matière de bonheur ou de vie heureuse, chaque personne, chaque peuple est parfaitement légitime de voir midi à sa porte. Il n'y a rien de plus personnel que le plaisir ou le bonheur. Pour quoi, pour qui l'entraverait-on ? Ces cas sont plus rares, passent souvent par la manipulation ou l'argent, moyens de possession plus discrets ; mais cela ne doit pas occulter l'aisance des personnes sentimentales à se métamorphoser en brutes, sous l'effet d'un aiguillon quelconque, comme la morale et la politique savent en inventer cent. Croisade et amour courtois sont liés. Seul le tartuffe prônera l'un et pas l'autre. Homère et Shakespeare nous font voir qu'Achille et Ajax, dans le fond, sont des niais.

    Nitche ne propose pas de surmonter la pitoyable trivialité réelle de la morale bourgeoise, comme le christianisme, Shakespeare ou Marx, mais de la fuir. Voie sans issue.

    On peut d'ailleurs observer que, si le capitalisme n'accomplit jamais le bonheur terrestre, il ne peut se passer de le promettre sans cesse ; et qu'il compte pour faire cette promesse sur des moralistes imbéciles tels que Nitche.

  • Exit Darwin et Nitche

    Je constate que la statue d'Einstein commence de vaciller. Il commence d'être critiqué dans des cercles moins confidentiels que le mien. Déjà il y a quelques années, lors d'un colloque scientifique international, j'avais pu observer que les "experts" présents, au lieu d'accommoder leurs nouvelles théories physico-mathématiques aux spéculations officielles d'Einstein, avaient plutôt tendance à les contourner, gênés par cette assimilation de l'espace au temps par un tour de passe-passe algébrique, voire à proposer Bergson à la place d'Einstein.

    Mais j'ai toujours cru que Darwin tomberait avant Einstein. Notamment parce que le renfort de l'idéologie évolutionniste au meilleur des mondes capitaliste (concurrence = progrès) est assez flagrant et susceptible de mettre la puce à l'oreille du public, même profane. Sans compter le refus des savants évolutionnistes d'admettre leurs erreurs passées, ou à mots couverts seulement (Y. Coppens) ; enfin le caractère sensible de délire religieux de la part de Pascal Picq.

    Nitche, pur conservateur, comme souvent les descendants de paysans polonais, contredit Darwin : il ne croit pas qu'il y a évolution, mais régression. C'est d'ailleurs le seul point de convergence avec le christianisme et le marxisme opposés, pour lesquels le progrès ne peut être que spirituel et individuel, contre le pharisaïsme ou la philosophie morale (existentialisme). Nitche est une sorte d'architecte qui n'aurait pas compris que l'architecture est un "art du mouvement".

    Le délire propre à Nitche est de croire l'homme animé d'intentions similaires à celles de l'animal, plus encore que Darwin (on peut penser en effet qu'un préjugé favorable à l'idée de progrès politique ou social a conduit Lamarck ou D. à croire que les espèces animales, elles aussi pouvaient "progresser").

    Je propose donc une théorie de l'évolution de l'espèce humaine, mieux adaptée aux mouvements de l'âme humaine, et notamment à celui de la masse des hommes : "L'évolution de l'espèce humaine passe par la destruction régulière de son élite ou de son clergé, qui redevient comme la sangsue un parasite dès lors qu'elle ne subvient plus au besoin de soulager efficacement le peuple des maux qui infectent le corps social."

    Une théorie qu'on ne risque pas d'entendre beaucoup, puisque l'évolutionnisme de Darwin est essentiellement une théorie cléricale, qui réaffirme l'idée de progrès social et renforce ainsi la position morale éminente du clergé républicain.

    Avec l'idée d'évolution, bien qu'elle soit exactement du même tonneau que la "modernité" selon Nitche, un futurisme plutôt qu'une nostalgie, Darwin a composé dans le domaine de la morale pure un rêve bien plus efficace que le mépris affiché de Nitche pour le peuple. Bien que Nitche a parfaitement compris le rôle indispensable de la musique et du mensonge pour mener le peuple au gré du clergé, il est lui-même largement malhabile à composer des mélodies qui flattent le peuple pour mieux le berner.


  • Le Destin est un Tsunami

    Le Destin peut-être comparé à une vague puissante. Elle noie, elle a noyé, elle noiera la plupart des hommes.

    Certains s'efforcent de se porter à son sommet et de la surfer : c'est là l'attitude du clergé et des élites, la clef de son culte du hasard et des mathématiques ; par quoi il convainc la masse du peuple, plus puissante, de s'incliner devant lui ; par quoi aussi le clergé se convainc de sa prédestination et de sa vie éternelle.

    Dans l'ésotérisme on décèlera toujours, à la suite de Marx, le moyen de légitimation de l'élite vis-à-vis du peuple. N'ayant ainsi aucune légitimité spirituelle, mais exclusivement pratique, l'élite invente "la morale pure" ; elle fait de l'anthropologie une religion ou un principe spirituel, et finit par tourner la tête du peuple qui n'y entend plus rien à cette maille inextricable tissée par le clergé, "aux fins d'éclairer le peuple" en principe ; mais, en réalité, pour mieux le suborner par des moyens psychologiques. 

    Ainsi les peuples orientaux, Japonais ou Allemands, sont-ils le plus souvent stoïques devant la mort. Pauvres imbéciles médusés, ils ont été convaincus comme de bêtes soldats par leur clergé de laisser dans leurs vies, non pas aux pauvres, mais plutôt à la mort, une place d'honneur. Non pas prêts à mourir, mais disposés à s'offrir à cette putain, la plus fortunée d'entre les fortunés.

    Enfin, les saints et les martyrs tentent de briser la vague du destin et de ne surtout pas se laisser enivrer par la vitesse. A cette différence près qu'ils ne se vont pas vers la haute mer et le territoire liquide, symbole de la mort, mais vers le concret et le solide. 

  • Figures de style

    De l'idée romantique que le style est comme le fichier ADN d'un artiste vient sans doute que nombre d'écrivains, plus ou moins professionnels, se répandent dans les médias, y usant parfois leurs derniers postillons. Je pense bien sûr ici à Jean d'Ormesson, mouche du coche de la littérature, en passe de devenir une "icône gay".

    Pour Dante, Béatrice fut la révélation qu'il ne faut pas tout attendre de l'Eglise romaine, qui n'est pas au ciel. D'Ormesson est plutôt tombé amoureux de la "Fée électricité".

    Tous ces hommes de lettres balisent en quelque sorte leur territoire ; ils s'imaginent marquer ainsi plus profond dans la terre leurs petites pattes de mouches, et qu'on ne les oubliera pas, sitôt le livret de messe de leur existence refermé. Dans un autre corps de métier, on s'achètera le plus gros emplacement au cimetière, pour impressionner le village. On constate que le romantisme mène à un raisonnemment plus quantitatif ("quantique" disent les curés) que qualitatif.

    Mauvais calcul que celui-là, et pour ainsi dire puéril. Car ce qui "passe" le moins bien à travers le temps, c'est le genre clérical ou moderne, l'ode au temps des élites bienheureuses. Il me semble que les tueurs en série ont une idée de la gloire moins idiote.

    En effet le peuple, qui dure plus longtemps que les élites, balaie tout ça, comme la mer les petits châteaux de sable : la philologie, la théorie des cordes, les trois dons de la grâce selon le chanoine Machin-chouette, le "génie du christianisme" (qui n'en compte aucun hormis Satan). 

    Le destin de l'homme d'élite ou du pharisien qui se dit investi d'un pouvoir divin ou scientifique est de plaire aux femmes et, de son vivant, berner la foule. Mais une fois mort, pschhhittt ! C'est à peu près le destin de Don Juan. Pour l'art populaire, il y a Molière. Non pas que les tares sociales décrites par Molière : séduction, misanthropie, goût de la médecine et des mathématiques, tartufferie, sentimentalisme, pédophilie, etc., n'existent pas dans le peuple, mais elles sont plus concentrées dans le clergé ou l'élite : pour ainsi dire elles y sont justifiées sous les vocables de la "modernité" ou de la "civilisation", du "code civil".

    La plus grande force n'est pas du côté du clergé ou de l'élite, mais toute sa ruse et sa puissance consiste à faire croire qu'elle y est. Ainsi dans la pyramide, qui signifie l'ordre théocratique, le sommet est plus fragile que la base. Autrement dit : "le poisson pourrit par la tête".

  • Si Legrain ne meurt

    J'entendais récemment un imposteur dire que le suicide n'est pas catholique, mais romain. C'est doublement faux :

    - Que le déshonneur soit un motif valable de suicide pour les païens romains (certainement la religion où il y a le plus de cocus), n'empêche que ceux-ci sont incités d'abord à l'honneur, et donc à vivre. Ainsi on peut dire la prohibition du suicide parfaitement républicaine ou romaine, ce d'autant plus que cette prohibition n'est pratiquement assortie d'aucune sanction pénale, et qu'elle a donc une valeur morale ou mystique, comme les droits de l'homme.

    - Si le catholicisme proposait pour atteindre l'immortalité de prohiber la mort ou le suicide, on pourrait penser que le catholicisme est complètement idiot. 

  • Le nazisme comme il va

    On a beaucoup dit contre le nazisme, mais en définitive on a presque rien fait contre lui. Déjà, le nazisme était une doctrine de fainéants, au goût très net pour toutes sortes de divertissements : les enfants, la religion, la famille (KKK), le cinéma, sans parler de la philosophie morale où tout le goût des Allemands pour rien, du moment que ça a de la gueule, est concentré.

    Il faut toujours se méfier de l'ode au travail, c'est-à-dire du puritanisme. Bien sûr ceux qui triment n'ont pas le temps de rendre hommage au travail, et l'hommage au travail est donc nécessairement le fait de publicitaires qui ont le temps de se branler.

  • Le Judaïsme en question

    De toutes les religions, la judaïque est la plus misogyne. Si vous rencontrez un rabbin qui n'est pas misogyne, c'est sans doute un commissaire de police déguisé.

    Il est sans doute vrai que toutes les religions étrangères au judaïsme, l'islam mais aussi de nombreux théologiens grecs antiques, sont inspirés par la religion juive.

    Même si ce n'est pas la mienne, je veux venir au secours de cette religion souvent mal comprise : la misogynie juive n'est pas tant un système de domination de l'homme sur la femme qu'un système de résistance à la puissance féminine, car le genre féminin est le plus fort des deux, le mieux adapté à la vie sociale. Le judaïsme n'est pas "archaïque" comme certains ont pu l'écrire, mais "résistant".

    Un juif à la mode comme S. Freud, surtout dans une nation baroque de femelles comme les Etats-Unis, est automatiquement suspect.

    Je crois que c'est l'adjectif qui convient le mieux au judaïsme. Tandis que le Christ n'est pas seulement résistant, il est vainqueur.

  • Statut Social

    Dans le langage sec et peu imagé d'aujourd'hui, je définis le diable de la façon suivante : une personne morale.

    On le reconnaît au puissant encouragement des personnes morales à l'irresponsabilité des personnes physiques (à tel point, je dois avouer, que le suicide d'un fonctionnaire ou d'un employé de banque m'apparaît comme une tentative de reprendre en main son destin).

    Le diable procède comme un médecin, par la manipulation physique ou psychologique. Il semble qu'il a une prise plus grande sur les femmes. Et aucune sur Molière.

  • Lonely USA

    This was not the first reason of my travel in the USA a few years ago, but I was curious -as every young French people must be in his life against religious prejudices all around- of 'USA-power'. Where is it coming from? Where is it coming to? Why does this nation rule though she has almost no artist?

    There is no pretension in this last sentence: 'there is almost no USA-artist', because for French people like me, Nation does only exist in little girls' head who are afraid by everything.

    Fortune made me born in France, end of the seventies, which is probably better for mental health than to be born in Sacramento, California, at the same time (I was afraid by human condition in Sacramento); but Fortune is the Devil in best French artists opinion such as Balzac or Molière.

    I must add that when there is almost no Artist, there is almost no Science too. 'Chance' is the same stupid explanation in Science than 'Grace' does in Religion, and you can hear this argument in fucking ingeneers' mouth all the time: 'Chance made it!'; to hide that there is no logic in their chain of principles, but always a big Hole in it. Because Ingeneers were not invited in Nuremberg Process, you can understand it was useless or a whitening operation of Germany (like Obama's election recently was). How prophetic Homer was to say that Soldiers are always Cuckolds! Cuckolds love Style and Uniform from Achiles to Hitler.

    Do you seriously believe that if there was any Artist or Scientist in the USA, US Government would have let those crazy students of Princeton or MIT play their game in 'economy'? Young crazy students who have no experience of anything and whose life ended sometimes in Lunatic Asylums, where they should have been maintained from the beginning. Better Crooks in modern Economy than Ingeneers.

    So, what was the meaning of the leadership of the USA on the rest of the world? (That does explain why mainly French Gay people are praising the USA (due to phallic symbolism of skyscrapers). I must say 'Gay' is for me: 'People for whom 'sex is all' (or 'feelings' when they have not enough money to pay for sex or do not dare touch sexual organs). No need to mention that genetic explanation of Gay way of life is the nazi's esoteric one, not well appreciated in France.

    I focused on this three points after one or two weeks:

    - How religious US-people are (theaters and churches everywhere);

    - How devoted Men are to Women; not far away from Germany where Men have less individual life than French Women!

    - Of course the importance of economy and business.

    I guess that US-People who do appreciate French way of life are appreciating it like nazi's Officers or Friedrich Nietzsche because of pleasure and joy, unable to understand that running after the sex and the pleasure as Tex Avery's Wolf (greatest US-Artist) after a piece of meat is the best way not to enjoy. For very religious people, pleasure is a goal, that they do not cross in their life very often. Why do French people enjoy more easily? Because they are not hedonists as US-people are. Due to their special difficulty to enjoy probably, lots of women are good victims for religion and every kind of drugs. I noticed many times that women who can enjoy more easily are less stupid and not hedonist. They have a better resistance against businessmen who are dreaming to sell human people like animals, or make them believe that work and engineering can free humanity. Notice that in this religion of unglorious basterds, copying old Egyptian religion without their art, you can both find the praising of work and joy. Work for the Slave or the Poor. Joy for the Rich and the Masters, the 'Do-nothing' except preaching Pleasure and Joy for Poor people to make them patient.

    This was rather a surprise to discover that USA are so hedonist and religious. Not very different from Germany in 30's. May be Obama does like 'architecture' like Hitler did? The weakness of nazis and their quick defeat was due to their religious stupidity. Stalin, Churchill and Roosevelt were far more cynical than Hitler.

    We know from ancient Greek that Dionysos, who is the God of Soldiers in their barracks, was too weak to be a real God contrarily to Apollo. Ancient Greek simply do explain that you can base action on passion, and thus there is passion in every tool or technology, robot, but Politics must dominate this passion. What Romantic nazis were unable too.

    US-People do accept in their Aegyptian or Roman religion the fact that Religion is only concerning eating, pleasure, sex, and must obey to political order. Problem is that there is no difference between there politics and their religion. Is Obama a religious or a political Leader? Is dollar simply a way of making business or part of US-religion?

    Next time I will speak about dreams and nightmare, religion or cinema are based on. Can they be premonitory? Is just 'Titanic' boring movie due to 'chance' as Ingeneers say? Can Nation through their Religious Art feel the Death coming? Why the majority of movies based on safe-sex allegory have no interest at all, but are just therapeutic, a.s.o.

     

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  • Love is All

    Qui songera à nier, dans le domaine de l'amour, reconnu par l'humanité entière comme primordial, la supériorité des professionnel(le)s ? (hormis les pouvoirs publics qui ne peuvent se permettre un tel aveu, mais dans les coulisses s'adonnent eux-mêmes sans retenue à l'amour moderne).

    Même le dévouement de la mère de famille, naguère cité en exemple, a bien pâli en comparaison de l'amour des putains.

  • Propagande

    Il me semble que l'Eglise catholique, qui cherche à recruter de nouveaux prêtres, se prive d'un argument en béton : "Le Mariage rend con !"

    Bien sûr, cet adage se vérifie mieux sur un homme. A vingt ans, j'avais une dizaine de potes, plutôt fiers et vaillants, c'est-à-dire en bonne santé physique, affectés de tares minimes, ne songeant pas à ériger ces tares en religion pour se justifier. Eh bien le mariage, dont ils ne se sont pas assez méfié, les a changé en lopettes ; ou bien les a entraînés dans des histoires de divorce, aussi éloignées des choses spirituelles que le mariage ou l'élevage des enfants.

    Bien sûr, je déconseille fortement de se faire prêtre catholique en 2011, car c'est une institution dont les femmes ont pris la tête depuis longtemps et modelée à leur goût. En outre, il est douteux que les prêtres catholiques servent aujourd'hui à autre chose qu'à célébrer des mariages dans des milieux un peu spéciaux, ou bien à "inaugurer les chrysanthèmes".

  • Marx chrétien

    Le reproche de Marx aux pouvoirs et institutions publics n'est pas d'accaparer les richesses et les privilèges. On comprend que la promesse d'enrichissement ou de bonheur fut nécessaire aux bolcheviks, à Trotski pour lever une armée de prolétaires et de paysans rapidement. "Prendre aux riches pour donner aux pauvres" : l'astuce ne diffère guère de la promesse d'enrichissement des édiles libéraux, Guizot ou Sarkozy dernièrement. Le rêve, et non seulement la violence, contribue donc à l'ordre social.

    La puissance de cette machination est telle, d'ailleurs, que la promesse d'enrichissement ne séduit pas seulement les sans-abri et les miséreux, mais encore un monde occidental gavé de richesses. Comme si le besoin de l'homme d'être rassuré était infini. Si la sécurité sociale était seulement un principe soviétique, les libéraux n'auraient pas inventé des régimes d'assurance et de garantie ultra-sophistiqués, ni des "paradis fiscaux", expression qui trahit le mysticisme de l'argent ou de la puissance, inhérent aux discours libéraux.

    Les libéraux peuvent reprocher à Marx de démystifier l'argent, mais pas d'inciter à la violence ou à la lutte des classes, simple concept permettant pour lui de décrire l'évolution de l'Occident moderne, forces bourgeoises contre forces aristocratiques, s'affrontant pour la défense primaire de leurs intérêts. C'est le fait de la doctrine nationale-socialiste (de Hegel), contredite par Marx, d'affirmer que la métamorphose des régimes et des institutions politiques au cours des derniers siècles est signe d'un progrès de la civilisation et d'un raffinement des arts libéraux. Seul un sophiste verra la sophistication comme un progrès. Autant dire qu'il n'y a pour Marx de progrès qu'individuel, tandis que la fonction des sophistes de tous poils est de faire croire le contraire, par le procédé de "purification de la morale". Celui-ci consiste à assigner à la morale un but mystique qu'elle n'a pas, étant exclusivement ordonnée à des fins pratiques. Le but de la manoeuvre est d'amalgamer aux buts et projets politiques, y compris les masses opprimées qui n'y trouvent pas un intérêt immédiat. Le procédé de la morale pure est donc celui de la monnaie de singe. Celui du terrorisme aussi, puisqu'on y retrouve la menace voilée de grands périls pour celui qui se désintéresse de son avenir.

    Le reproche de Marx aux pouvoirs et institutions publics est donc d'orienter l'existence des personnes les plus pauvres, comme des bêtes, vers un sens commun qu'elle n'a pas, leur faisant miroiter leur intérêt, quand c'est celui des élites politiques et morales qui est en jeu, noir sur blanc avoué ainsi par l'antéchrist Nitche : "On a toujours à défendre les forts contre les faibles."

  • L'exorciste

    Les exorcistes prennent le diable pour un lutin, tandis que le libéralisme lui rend les honneurs dûs à un grand prince, ce qui est quand même un peu plus sérieux.