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Mon Journal de guerre - Page 76

  • L'Anarchie

    - L'Anarchie n'a rien à secouer de la cause des pédérastes ou de celle des femmes. Si tel était le cas, l'anarchie serait la doctrine de l'Eglise catholique romaine, entièrement dirigée par les pédérastes et les femmes.

    A une lectrice de ce blogue qui se plaignait de ne pas trouver d'homme responsable (pour s'occuper d'elle), je donnai ce conseil : "Va te choisir un mignon à la sortie d'une église ou d'un temple !" Il demeure valable. Il y a longtemps que l'Eglise romaine n'est plus qu'une association de consommateurs parmi d'autres.

    - Si l'Anarchie était féministe, elle serait la "Société générale" ou la police des moeurs.

    - Si l'Anarchie se mêlait de la cause des pédérastes ou des femmes, alors cela voudrait dire que Daniel Cohn-Bendit, Luc Ferry, Finkielkraut, Philippe Val, André Glucksman, Bertrand Delanoë ou Cabu sont anarchistes, alors qu'ils ne savent pas quoi inventer pour lécher le cul de la République, insultant tout ce qui ne porte pas l'uniforme républicain en guise d'action de grâce.

    - L'Anarchie n'a pas à foutre le bordel. Sarkozy et son gouvernement sont là pour ça. La campagne électorale s'annonce déjà comme une partouze idéologique dépassant en vulgarité n'importe quelle compétition sportive.

    - L'Anarchie n'a rien à secouer de la cause israélienne, et encore moins de la palestinienne. La dernière des choses de la part d'un anarchiste est d'inculquer le goût de la propriété à un Palestinien qui n'a pas de territoire ; autant donner envie de forniquer à un eunuque.

    La terre ment toujours. Il n'y a pas de propriétaires, il n'y a que des possédés.

  • Dans la Matrice

    Avec un siècle et demi de retard sur les observations de Marx, des voix s'élèvent dans les médias pour dire leur inquiétude de la vitesse moderne ou du caractère de plus en plus virtuel des relations sociales ; je dirais : du caractère cinématographique de l'existence, pour souligner le rapport de la morale nationale-socialiste ou républicaine dominante avec la science-fiction, mélange de technologie et de rêve.

    En effet la force d'entraînement des cartels bancaires serait nulle sans la puissante courroie de transmission de la culture.

    On peut signaler ici la tartufferie, non seulement du pape Benoît XVI, mais de tous les apôtres de la "décroissance" économique, qui en somme contrairement à Marx continuent de faire croire que l'argent peut être neutre, utilisé intelligemment, alors qu'il traduit un culte opposé aux idéaux d'égalité et de partage dont certains le parent cyniquement ou bêtemennt.

    La tartufferie actuelle revient à répéter la doctrine libérale puritaine originale, qui ne peut se passer du blanchiment de l'argent. On voit ici que la culture et ses acteurs adhèrent parfaitement aux mouvements de capitaux. Comme Shakespeare le démontre, en faisant un axe essentiel de l'histoire, la purification des relations sexuelles est opérée simultanément. La "main invisible", qui dans la foi libérale d'Adam Smith sert à purifier l'argent et les transactions, a nécessairement un corollaire sexuel ésotérique. Parfaitement démoniaque au regard du christianisme, comme Shakespeare s'emploie à la souligner, l'exaltation de la cupidité sexuelle a joué un rôle dans la mécanique capitaliste.

    Il n'y a donc que des hypocrites à se plaindre simultanément des ravages causés par l'argent, tout en peignant la possession sexuelle sous un jour pur. Autrefois l'Eglise romaine, aujourd'hui ceux qui imputent la folie criminelle capitaliste aux seules erreurs des comptables, esprits robotiques ou cartésiens irresponsables.

    + En tant que chrétien, je suis bien placé pour voir que le cinéma a le caractère démoniaque. Il fut un des facteurs de développement du satanisme aux Etats-Unis, dont la version la plus sournoise et fréquente est celle du satanisme au nom du Christ. Il n'est pas difficile de trouver sur internet des blogs de "chrétiens" yankees qui prônent le port d'armes, aveu pathétique d'un culte authentiquement démoniaque, qui n'a rien selon moi à envier à la doctrine nazie.

    Le cinéma est sans doute un opium assez fade comparé à d'autres, mais sa dilution est tributaire de la taille du troupeau de moutons qu'il faut mener à l'abattoir ; de plus le cinéma a un effet de sidération progressif ; il commence avec le viol de la conscience de jeunes enfants qui sont encore au stade animal et chez lesquels la visée pédo-pornographique du cinéma a un impact particulier, les maintient dans l'obsession sexuelle et le désir incestueux qui excitent la peur. Avant de le condamner, il faudrait examiner combien de films Anders Breivik a ingurgités pour devenir un Norvégien chrétien+franc-maçon paranoïaque* ?

    Un attentat contre la part spirituelle, quand la société ne feint de s'offusquer que des atteintes à la chair et au porte-monnaie (dont elle est elle-même la principale cause, ne sachant s'organiser autrement que par le sang et son emblème monétaire, prédestinés à noircir).

    Car la tuerie sanglante est bel et bien le projet sous-jacent au cinéma. C'est à travers ce genre artistique méprisable et incitant au cannibalisme qu'on discerne clairement la suite donnée par les Etats-Unis au régime de l'Allemagne nazie. Probablement en pire, car on ne trouve rien dans la culture yankee, essentiellement animiste, qui résiste au cinéma et son effet d'aliénation progressive

    Le plus démoniaque n'est pas de défendre le cinéma au nom de Satan ou du chaos, comme d'assez nombreux producteurs ou metteurs en scène n'hésitent pas à le faire, plus ou moins discrètement ; une imposture plus grave est la défense du cinéma au nom du christianisme. Rien dans le christianisme ne justifie l'agrégation sociale et la souffrance qui en découle.

    L'agrégation sociale se faisant essentiellement sous la forme d'un sacrifice sanglant et charnel, dont l'argent est le signe le plus commun, forment les piliers de la synagogue de Satan les apôtres de la "doctrine sociale chrétienne" ou des divertissements chrétiens, ignorant tous les avertissements de l'art et de l'histoire selon lesquels cette doctrine macabre, reprise par le régime républicain, a servi à justifier les crimes les plus violents de l'Occident.

    + Le dernier en date, faux-jeton de première bourre, que j'entendais s'inquiéter ainsi à retardement de la vitesse moderne, est la starlette bobo Frédéric Beigbeder, sous-pastiche de Proust, dont le succès est emblématique du goût féminin pour les anguilles.

    Contre ce type cynique, à l'humanisme aussi frelaté que le néo-colonialisme de BHL, appuyé sur la choa, disons franchement que la vitesse et le caractère virtuel sont liés. Les systèmes informatiques et robotiques fonctionnent ainsi, par la transmission d'informations de manière presque instantanée, et pour mieux dire leur but : de façon "précipitée".

    "En temps réel" : l'expression décrit idéalement l'implosion d'un tel système, vu que seule une machine peut prendre le temps pour une chose "réelle", quand il a pour effet de l'altérer, exactement comme l'information.

    Un modèle informatique de l'univers est ainsi un schéma erroné ou altéré de la réalité (à tel point que ceux qui prennent ainsi leur science-fiction pour la réalité depuis Copernic ou Galilée sont contraints d'en opérer la mise à jour régulière).

    Ce type de modèle s'impose progressivement à tout un chacun (en commençant par les fainéants comme Beigbeder, installés dans le confort intellectuel et se moquant ouvertement de l'art et de sa gratuité, dans cette position de producteur de navets) en raison de son caractère fonctionnel. Les modèles mathématiques ou informatiques sont impropres à rendre compte de la réalité, en revanche ils sont "fonctionnels" et opératoires.

    Il ne paraît pas utile de souligner plus ici le rôle de la spéculation mathématique dans la formation de l'inconscient du citoyen-robot d'un régime totalitaire "matriciel". La quête de fiction (le "graal") ou de "virtuel" est le fait d'esprits faibles qui cherchent à se renforcer. On la retrouve en science où, bien que la haute technologie constitue l'aveu d'un nivellement scientifique vers le bas, les vieilles spéculations datant de l'Egypte antique continuent de s'imposer, trempées de psychologie, à cause de leur effet sécurisant, dont le revers terrifiant est rarement envisagé, nul n'étant plus apte à s'auto-absoudre de ses génocides passés, présents et à venir, que la polytechnique et les polytechniciens imbéciles, lieutenants du désordre et de la haine, planqués derrière l'argument de la règle et de l'horloge.

    + Quand les médias et la corporation des journalistes affirment accomplir leur "devoir d'information", ils énoncent inconsciemment ainsi le caractère totalitaire de leur mission. La contre-culture médiatique par l'internet l'a ainsi dernièrement en grande partie démontré, contraignant les pouvoirs publics (Henri Guaino) à défendre l'opacité, compte tenu de ce que les internautes reprennent à leur compte l'argument de transparence et d'information des médias.

    Plutôt que de déplorer comme le vieux con Beigbeder la virtualité de plus en plus grande des nouvelles interfaces et des nouveaux réseaux sociaux, mieux vaut comprendre que la relation sociale, sexuelle notamment, est essentiellement virtuelle. Autrement dit le ver est dans le fruit. Contrairement au mensonge libéral ordinaire véhiculé par F.B., la société mondialisée n'a rien d'un encouragement à l'individualisme. Elle est un hyper-socialisme ou un hyper-civisme, et le mensonge libéral vise donc à préserver le socialisme et le civisme dont ne peuvent se passer... les transactions bancaires et commerciales.

    Les jeux d'enfants, qui se résument hélas presque entièrement à l'apprentissage des rapports sociaux, la branlette étant considérée désormais grâce à l'apport de la philosophie morale germanique comme le b.a.-ba de l'humanisme, ces jeux témoignent du caractère virtuel (et passionné) des liens sociaux, de même que l'attachement d'adultes mièvres - Proust, Beigbdeder -, à des objets que ce dernier est incapable de comprendre pour ce qu'ils sont : l'essence de la vertu (Proust est un peu moins débile, parfaitement conscient que le fétichisme trouve son perfectionnement dans la musique, dont l'effet est aussi rassurant qu'une peluche ou une bibliothèque.)

    Que la vision chrétienne soit aussi réaliste et peu religieuse, cela explique qu'elle soit dissuasive de tout mysticisme et de fonder quoi que ce soit sur les rapports sociaux, rejointe ici par Marx et Engels. D'ailleurs on sait grâce à Shakespeare que la doctrine sociale de l'Eglise est la rançon de l'érotomanie monastique médiévale, d'après "Roméo et Juliette" notamment, dont la force pamphlétaire n'a fait au cours du temps que décupler, un acte de Bacon-Shakespeare suffisant à faire voler en éclats ce miroir de méduse qu'est le cinéma, "image animée de la bête" selon l'Apocalypse. 

    La virtualité décuplée des rapports sociaux indique seulement la formule d'un monde sous l'aspect d'une boule à facettes, prête à voler en éclats sous l'effet de l'accélération d'un mouvement dont la principale fonction est l'agrégation sociale.

    *Il existe des doctrines maçonniques chrétiennes (J. de Maistre), et même des anarchistes "franc-maçons", aussi absurde que cela puisse paraître.

  • Marx-Shakespeare

    Empruntée à Shakespeare par Karl Marx, l'idée d'évolution organique des formes morales et politiques. Marx, exégète de la "Douzième Nuit" ("La Nuit des Rois").

    "Un fou, un fou, j'ai rencontré un fou dans la forêt !

    Un fou bariolé ! Quel triste monde ! Aussi vrai que je mange pour vivre, j'ai rencontré un fou,

    Allongé par terre, qui se réchauffait au soleil,

    Se moquant de Dame Fortune en termes choisis,

    En termes choisis et convaincants, mais cependant un fou bariolé.

    "Bonjour, fou !, lui lançai-je."

    - Ah ! non, répliqua-t-il, ne me traitez pas de fou tant que le ciel ne m'a pas porté chance.

    Ces mots prononcés, il tira de sa poche une montre,

    Et l'examinant d'un oeil terne,

    Dit fort sagement : "Il est dix heures."

    Voici bien, ajouta-t-il, comment roule le monde. Il y a à peine une heure, on en était à neuf, et dans une heure il en sera onze.

    C'est ainsi que, d'heure en heure, on mûrit et mûrit, et donc que d'heure en heure, on pourrit et pourrit. C'est là le noeud de l'histoire.

    Entendant la méditation de ce fou bariolé sur le temps, mes poumons se mirent à croasser comme Chantecler ;

    Que ce fou soit capable d'une méditation aussi profonde, cela me fit glousser de rire pendant une heure de son cadran.

    Ô, noble fou : seul ton costume est bariolé." ("As You Like It" II,7)

     

  • Déclin et Chute

    La vision du déclin et de la chute a parfois la réputation d'être le fait d'esprits pessimistes ou en mauvaise santé qui "broient du noir" ; à l'instar des vieillards qui pleurnichent sur le passé quand ils ne parviennent plus à bander (Romain Gary) ou à téter (P. Muray), se mettent à revendiquer le titre pompeux de "misanthropes".

    Moins nuls que Gary ou surtout Muray, on peut citer Baudelaire, Delacroix ou Nitche dans ce cas-là, revenus de leurs illusions libérales (l'abandon des préjugés libéraux est toujours une forme de passage à l'âge adulte, ce qui explique le goût prononcé du libéralisme chez les pédérastes, les curés, ou les curés-pérérastes*). Je cite exprès ce trio d'inventeurs de la "modernité", parfois prise pour "l'optimisme" ou la "bonne humeur" des nations, alors qu'elle traduit en réalité la nostalgie de l'âge d'or ; c'est presque une méthode Coué, inventée par des esprits préoccupés par la chute et la mort de la civilisation, bien que tous les trois incapables de comprendre ou d'admettre que le culte de la musique est un signe de débilité de l'Occident, à laquelle ils contribuent donc. L'importance de la musique dans les sociétés totalitaires est dû à son caractère fonctionnel, tandis que la pensée occidentale conçoit l'émancipation contre la fonction publique ou personnelle (autrement dit l'identité).

    C'est plutôt amusant que sur ce terrain musical ou oriental, mêlant foi et raison, dans la même proportion où le risque et la garantie sont amalgamés dans l'argent, ceux qui éprouvent le plus grand doute soient pris comme des modèles de foi dans l'avenir et l'ordre.

    Mais en réalité les vieillards -académiciens, retraités-, ou encore les femmes et les gosses, sont tout aussi inaptes à regarder le déclin et la chute en face, trop préoccupés par leur tuyauterie et leur santé, ne pouvant supporter, en plus de leur propre faiblesse, celle du monde. Encore une fois : malheur aux gosses gouvernés par des vieillards ; la peur sera maintenue dans leur coeur, comme le meilleur gage de soumission.

    Un esprit matérialiste ou classique se préoccupera peu du déclin et de la chute. Elles sont les choses les plus prévisibles. Et les choses prévisibles, comme la psychologie ou les rituels religieux, n'ont que peu d'intérêt.

    *Par "pédérastie" je n'entends pas tel ou tel goût sexuel particulier, mais au sens primordial la "passion furieuse de l'enfance", qu'il s'agisse de sa propre enfance, ou que ce sentiment soit sublimé dans le goût des arts primitifs et des civilisations barbares.

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    C'est ici le plus bel emblème démoniaque qu'un chrétien peut contempler. Le blason de Judas Iscariote.

    Presque rien n'y manque. La devise "Deus meumque Jus", où "dieu" n'est autre que satan, est la plus diabolique incitation à la perversion humaine, destinée à libérer si nécessaire l'instinct meurtrier de l'homme.

    La référence à dieu pourra surprendre le citoyen républicain moderne, qui croit la République athée ou agnostique. Il faut comprendre que la divinité laïque républicaine est à géométrie variable ; sa puissance transcendentale a perdu sa raison d'être en Europe au gré des métamorphoses du droit et de la mondialisation. Pour ce qui est de l'adhésion juridique à satan, d'ailleurs, elle est naturelle et n'impose pas de grands sacrifices de la part des maîtres du monde.

    Si Karl Marx est saint, c'est pour avoir fait voler en miettes un tel culte, avec d'autant plus de mérite qu'il ne connaît quasiment aucun frein dans la nation allemande, à peine plus qu'aux Etats-Unis.

  • Shakespeare against USA

    Obama quoting Shakespeare: it is a kind of joke, as our supposed to be 'catholic' French politickers who are going to China to make business with Chinese military power, exhibiting religious devotion after.

    'Happy nations have no history' does the proverb say. So the Nation that want to be happy does hate history. USA-charm B. Obama should let Shakespeare on one side. Better quote Henry Miller or Walt Disney, the kind of stuff made for patriotic devotion. Nobody is less 'patriotic' than Shakespeare who is sending patriots to Hell with their obvious brands of devotion to Satan.

    Due to his smart using of symbolism as a few painters, one can doubt that Shakespeare-Bacon would have seen in the twin towers, anything else than Pagan symbolism, a kind of tribute to onanism or lifestyle. As the old 'Fuck your mother' style of Shakespeare is not always well understood, let us try to explain it here: it is not for fun, but a way for Shakespeare to underline the trite true sense of matters that the clercks and religion change into noble things, with the help of their alchemical language. Exactly as today 'modern art' is disguising genetics and low matters under the name of 'culture'. Shakespeare would have underlined that money is real modern art that US-Government should put in frames and be very careful with.

    Comparing Obama with Egyptian pharao: this is shakespearian. The fact that mathematics and architecture are the ground of USA religion is not even hidden. Decline of the dollar is obvioulsy decline of faith. Shakespeare's anti-theater is the most satiric against US religion, which is a kind of Middle-Age revival.

    Shakespeare in fact does underline in many plays incestuous or oedipian willing of the Kings and Queens of his time; melancolia or sadness which is coming from this makes the fall more rude for the chiefs when they discover they were juste puppets or actors (Richard IIth). Why is Hamlet christian? Because he does not want to be involved in the politics, contrarily to traitors around him (without forgetting Polonius-Copernic).

    And the Oedipian tyrannic system was extended by the nations of merchants. There is nothing else under fake religion of nazism than property. Under the sophisticated arguments of the architects: just property. Where does it come from that they are so many behind Satan? Because they do believe that the devil will protect them. Loving property, so they love death; but not too fast, please.

    Here are your sons, Cronos.

  • Shakespeare vs Etats-Unis

    Barack Obama citant Shakespeare, c'est un truc aussi bizarre que Jean-Pierre Raffarin récitant le chapelet après un voyage d'affaire en Chine pour y fourguer du matériel français à la junte militaire qui dirige ce pays (en toute discrétion pour ne pas froisser un électorat dont c'est peu dire qu'il se voile la face à 100 %).

    Je veux bien que les peuples heureux ou qui désirent l'être soient hostiles à l'histoire, mais dans ce cas leurs dirigeants feraient mieux de citer Marcel Proust ou Walt Disney plutôt que Shakespeare (bien que certains contes pour enfants interprétés par Disney ont un sens apocalyptique, à l'instar des pièces de Shakespeare*).

    Vu que Shakespeare maîtrise le symbolisme comme peu de peintres, on peut douter qu'il aurait vu dans ces épis de maïs géants dressés vers le ciel, traduisant la "culture de vie", les symboles d'une nation chrétienne. On imagine d'ici ses plaisanteries salaces, dirigées contre ce type d'objets de culte et de dévotion. Plaisanteries qu'on ne comprend pas si on les croit gratuites, puisque Shakespeare entend par là souligner la trivialité de rituels et de formes d'art dont le sens est bien plus anthropologique que théologique.

    C'est plutôt la comparaison du chef des Etats-Unis avec un pharaon qui serait venue à l'esprit de Shakespeare, d'autant plus que le mélange d'architecture et de mathématiques qui forme la base de la religion des Etats-Unis n'est pas un complot ou un secret. L'oeuvre de Shakespeare contient déjà la satire la plus poussée du moyen âge et de son architecture sociale indue.

    Shakespeare souligne en outre dans plusieurs pièces le tempérament incestueux ou oedipien des rois et princes de son temps ; la mélancolie qui en découle et la chute d'autant plus rude que les chefs d'Etat ne sont que des bêtes de scène, mues d'abord par leur instinct, et donc aveugles.

    Or on voit que l'impérialisme a eu pour conséquence d'étendre cet instinct et cet aveuglement à des nations entières, chaque citoyen devenant une sorte de petit Oedipe tyrannique ou capricieux, "identitaire" gobant que la quête de ses origines l'empêchera de finir en petit tas d'engrais, et incapable de comprendre que la quête identitaire recouvre une stratégie de défense de la propriété, y compris par ceux qui ne possèdent rien.

    *Les contes mettant en scène une "mauvaise reine" et une "bonne reine" font référence à l'Apocalypse qui peint l'épouse du Christ, c'est-à-dire les chrétiens, tantôt sous un jour idéal et favorable, tantôt sous l'aspect d'une putain, donnant lieu à deux interprétations de la vision de St Jean, l'une morale (Dante Alighieri), l'autre historique (Shakespeare).

  • What were you doing on 9/11?

    - What were you doing on 9/11, Lapinos?

    - Was at work. At this time, I remember that I was tortured by this sentence of the Christ: "The one who wants to earn one's living will waste his life", which is a kind of Damocles sword upon Christians' head that does explain there is no Future for them, and thus no Past. Just think about it and you will understand that it is not less terrible than the terrorist threat for people who don't believe in the salvation but trust the future.

    - But how did you react to this Terrorist Outrage?

    - Funny detail: though one of my colleagues got the news in real time and told to others, nobody spoke about it until the end of the day. Our boss would not have appreciated that some people were listening to the radio during their jobs.

    One must admit in fact that the sympathy for victims who are not from your family and friends is made of hysteria and hypocrisy. As some atheists say: "For some reason you must die." Best is quick and with no suffering.

    - Don't you think you are a kind of 'Christian Terrorist'?

    - Not at all! Christian people are hating the Society, it is true, which End is written in their Revelation book, but contrarily to what Satanists sometimes do believe, Christian people do not have any reason to fight against the Society. First of all because it is condemned by itself to death. Twice because no one is innocent in this program, though only a few people does admit it; even terrorists are contributing, as predators for animal species.

    Earning one's living (and mostly making others working for this now) is the more religious or mystic way you can take. Jesus-Christ is not the first philosopher to underline that this is a wrong way. Some Greek philosophers before Him were explaining the same: "People are not made for working as animals." You can even notice that in their acurate natural philosophy (no idea of 'evolution' coming from human pride), Greek philosophers take the example of insects as the vilest animals, that are obviously under the tightest 'matrix program' of working the day long.

    And of course those who claim they are both Christian and Civic Citizen are not far away from pure madness and lie. Apostle's fishing-boat was their sole social reason, that they lost after Christ made death uncertain, death from where every human or social organization is issued. 

  • Que faisiez-vous le 9/11 ?

    - Que faisiez-vous le 9/11, Lapinos ?

    - J'étais au boulot. Je me souviens qu'à l'époque j'étais tourmenté par l'idée que "Celui qui veut gagner sa vie la perdra", parole du Christ qui est une sorte d'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de tous les chrétiens, non moins terrible quand on y pense que la menace d'attentat terroriste pour ceux qui ne croient pas dans le salut de l'homme.

    - Mais comment avez-vous réagi à la Nouvelle ?

    - Détail amusant, alors qu'une de mes collègues avait appris la nouvelle et l'avait propagée, la discrétion fut de mise jusqu'à l'heure de fermeture. Notre "boss" n'aurait guère apprécié d'apprendre que certains écoutaient la radio sur leur lieu de travail.

    Il faut bien admettre d'ailleurs que la sympathie pour les victimes de drames qui ne nous touchent pas directement, traduit l'hystérie bien plus qu'autre chose. Comme disent certains athées : "Il faut bien mourir de quelque chose."

    - Vous devez bien avoir conscience, quand même, que vous êtes une sorte de fondamentaliste chrétien ?

    - Mais pas du tout ! La religion est le fait de ceux qui travaillent avec acharnement ; la logique du côté de ceux qui s'en abstiennent. L'acharnement au travail vient d'une grande peur de la logique. Le Christ n'est pas le premier savant à tenir un tel propos dissuasif des activités mondaines. La sagesse grecque dit : "L'homme n'est pas fait pour le travail." De fait, il n'y a pas de perspective religieuse plus obscure que de travailler du matin au soir ; ça confine même à l'aliénation mentale de la part de chrétiens qui se disent inspirés par des apôtres, des hommes qui ont démissionné de leur boulot quasi-instantanément. La barque des apôtres était leur doctrine sociale jusqu'à l'avènement du Christ.

    - Vous êtes en train de me dire que la principale vertu du capitalisme est d'engendrer autant de chômage ?

    - Oui, à condition de ne pas oublier la contribution extraordinaire des terroristes musulmans. Les accidents de la route font chaque année dix fois plus de victimes que l'attentat de Manhattan, mais ils n'ont pas pour effet de décourager les gens de travailler. Tandis que l'attentat du 11 Septembre a pas mal contribué à la crise économique. Qu'il leur fournisse du travail ou qu'il les en prive, la fonction du capitalisme est d'occuper l'esprit des gens. C'est le régime de possession le plus poussé.

    - Vous êtes fou !

    - Dites plutôt "antisocial" ; car la folie est toujours un mouvement collectif. Elle touche notamment les personnes au chomedu qui ne savent pas à quoi employer leurs forces. Dans ce cas, en cas d'échec de solutions moins radicales, l'Etat les tourne systématiquement vers la guerre, sans doute la meilleure façon de dissimuler l'irresponsabilité totale des élites. On peut donc dire que le gaspillage des ressources humaines par l'Etat atteint son comble dans la guerre. C'est évident d'ailleurs depuis des millénaires, grâce à des types comme Homère ou Eschyle. L'effort constant du clergé contre l'esprit, se résume d'ailleurs à restaurer à l'infini les principes romains.

    - En somme, "l'Iliade", "l'Odyssée", est tout est dit ?

    - Certainement Ulysse est le plus difficile à enrôler sous une bannière quelconque. Il l'est encore plus après avoir fait Troie qu'avant. Il faut traiter d'imbécile celui qui croit qu'Ulysse accomplit tous ces efforts pour retourner à la maison retrouver bobonne et repartir à zéro. De même les savants et artistes attachés au progrès de l'esprit humain ne reviennent pas au classicisme. Ils y voient une base saine pour s'appuyer, afin de renverser l'anthropologie des barbares.

    Mais il faut souligner le surcroît de barbarie de la civilisation moderne. Aussi brutaux soient les guerriers achéens ou troyens, ils font la guerre eux-mêmes. Ils ne se contentent pas de suggérer à d'autres par des moyens pyschologiques de la faire à leur place. Le remplacement des élites politiques par des élites morales est un signe de féminisation ou de sénilité accrue de la société. Malheur aux peuples dirigés par un complot de vieillards et de femmes.

  • Les Juifs et Satan

    Le judaïsme est-il satanique ?

    (Je reproduis ici des extraits d'une allocution du rabbin Tovia Singer destiné à améliorer la compréhension du judaïsme par les chrétiens.)

    Les chrétiens ne comprennent pas comment un ange de D. peut inciter des personnes à désobéir à Dieu. D'où ils en arrivent à la conclusion insupportable que Satan doit s'être rebellé contre D.

    C'est complètement contraire aux croyances juives. Nous rejetons complètement cette interprétation.

    Donc, qu'enseigne le judaïsme sur Satan ?

    (Suit une parabole du rabbin, à partir de l'exemple d'une chocolaterie. En résumé, en confrontant l'homme au bien et au mal, Satan permet à l'homme, à l'aide de la loi, d'éprouver sa force morale.)

    Les chrétiens ne comprennent pas l'intérêt de cette épreuve. Les Juifs ne l'entendent pas ainsi, et ne l'ont jamais entendu de cette façon. Satan n'est pas autonome.

    Le mot hébreu "satan" signifie "empêcheur". Empêcher quelqu'un signifie le retenir de faire quelque chose. D. a créé l'Empêcheur pour nous donner du travail dans ce monde. Satan est ici-bas pour nous compliquer la tâche, afin que nous surmontions notre tentation démoniaque, et REUSSISSIONS le test. C'est le but de Satan. Satan est un ange déterminé par D. Nous sommes libres d'agir mal. Mieux : nous avons la possibilité de voir ce qui est diabolique et de le refuser. Si nous ne pouvions faire le mal, nous ne pourrions pas faire délibérément le bien, dont dépend la volonté libre.

    Ainsi, afin de nous faire contribuer au bien que Hashem veut nous donner, le bien du monde à venir, nous avons besoin d'une impulsion. La possibilité de faire le mal. Satan est notre pente au mal (Yetzer Hara). L'inclination au mal est faite pour nous empêcher de faire le bien, car Hashem a commandé au diable de le faire. Pourquoi ? Pour nous doter d'une volonté libre.

    Chacun de nous, chaque jour, combat Satan. Nous sommes toujours tentés, toute la journée. Mais nous, Fils d'Israël, avons le pouvoir d'être plus fort que les anges, pour peu que nous nous y efforcions. D'ailleurs le Talmud dit que les hommes sont plus grands que les anges, pour que nous puissions combattre un ange (Satan) et le vaincre.

    Satan n'est pas, comme les chrétiens pensent, un ange rebelle. C'est impossible ! Les anges sont des êtres spirituels et saints, sans apparence physique ou disgrâcieux, et la grâce d'Hashem les contient tous entièrement. Les anges, contrairement aux humains, sont de plus constamment et pleinement conscient de la présence de Hashem partout. Pourriez-vous rester secs au beau milieu de l'océan ? Un ange ne pourrait cesser d'être saint, et ne peut faire aucun mal. La grâce est partout dans la création, partout dans l'Univers, et les anges sont ainsi. Un ange ne pourrait cesser de servir D., même s'il essayait.

    En outre, les humains ont Satan pour les tenter. Pas les anges. Qui pourrait être le Satan de Satan ? Un super-Satan.

    La vérité c'est que Satan a un travail à faire, comme tous les autres anges. Et les anges n'ont pas de libre-arbitre. Ils font ce que Hashem leur commande.

    Un homme vint un jour consulter un grand rabbin, en proie au trouble. Il dit au rabbin : "S'il-vous-plaît, priez Hashem d'éloigner de moi la tentation diabolique. Je fais tant de péchés, et je voudrais cesser de pécher !"

    Le rabbin répondit : "Quel serait ton but dans ce monde, si tu n'avais pas d'inclinations maléfiques ? Ton but dans la vie est de surmonter ton attirance pour le mal. C'est pour cela que tu as été créé. Hashem a assez d'anges dans le ciel. Il n'en a pas besoin d'un supplémentaire. Il t'a créé homme afin que tu puisses t'améliorer." (...)

     

     

    Commentaires (Lapinos)

    Afin d'expliquer aux Juifs pourquoi cette doctrine est diabolique au regard du christianisme (Dans la mesure où le christianisme considère comme l'action de Satan d'éloigner les hommes de la vérité, synonyme de "dieu" pour les chrétiens.)

    + De façon concise, on peut dire que la voie étroite qui mène à Dieu, que les chrétiens veulent voir "face à face" selon ou comme l'apôtre Paul, cette voie n'est pas d'ordre "moral". Cela est signifié de maintes façons dans le Nouveau Testament des chrétiens : par exemple l'immortalité accordée à un criminel condamné à mort, tandis qu'un jeune homme riche précédemment, bien qu'il accomplissait ses devoirs religieux scrupuleusement, n'est pas admis parmi les apôtres.

    Autrement dit, et pour reprendre le vocabulaire du rabbin Singer, la "volonté" traduite comme l'exercice du libre-arbitre, diffère complètement de l'amour aux yeux des chrétiens - amour qui, seul, peut sauver l'homme de la mort et du péché.

    L'animal lui-même est-il sans volonté ? On voit bien que non. Il a donc une forme de libre-arbitre. Celui-ci n'est pas subordonné, bien sûr, au respect de la loi juive, mais au souverain bien l'espèce à laquelle il appartient. Ainsi peut-on dire, suivant la sagesse d'Aristote, qu'une cité qui légifère pour le bien commun, souvent par le truchement d'une ou plusieurs personnes dites "morales", passe par un raisonnement d'espèce analogue à celui de l'animal. Je crois que cette remarque empruntée à Aristote n'est pas sans portée, cette fois en ce qui concerne l'effort des Juifs pour être vertueux. Que feront-ils, hors d'un Etat qui n'est pas le leur et décrète des lois contraires à leurs tables ? Karl Marx fait ainsi la remarque que des Juifs, cantonnés dans certains lieux et temps à la pratique de l'usure, et donc d'une forme de vol, se détourneront nécessairement de leur loi qui le prohibe.

    + Je fournis un autre argument chrétien que les Juifs comprendront encore mieux, au moins pour des raisons psychologiques. Si le chrétien ne peut voir Satan comme un principe positif d'exercice de la vertu, c'est aussi en raison de la rencontre du Messie avec Satan dans le désert. Face au Tentateur, qui lui promet monts et merveilles, le Christ ne cède pas. Quel sens aurait la tentation par dieu de Celui que les Chrétiens considèrent comme parfait ? Le Christ n'est d'ailleurs pas incité à faire le mal par l'Adversaire, mais à déployer sa puissance, une puissance dont il est déjà doté. On voit là encore que Satan ne peut être pour le chrétien un simple principe moteur.

    + La doctrine du rabbin Singer évoque en outre les adages suivants : "Un mal pour un bien." ou bien : "La fin (bonne) justifie les moyens (mauvais)" ; ou encore : "A quelque chose malheur est bon.", voire le sado-masochisme épicurien qui consiste à s'accommoder du mal pour mieux ressentir le bien, doctrine qui vise la jouissance, l'usufruit, le point le plus bas de la vertu.

     

    Bref, toutes sortes de devises dont on voit bien l'arrière-plan moral ou politique, étranger à l'esprit chrétien. Je me dois d'ailleurs ajouter, étant Français, que ce genre de morale est représenté dans mon pays par une caricature célèbre : Pangloss. Nombre de penseurs chrétiens français ont vu par la suite vu dans leurs voisins allemands des "fils de Pangloss", animés de vélléités morales proches de celles des bêtes, bien que celles-ci se passent d'encombrantes sommes juridiques pour appliquer les lois de la nature.

    Une question se pose d'ailleurs, en ce qui concerne la loi des Juifs, de façon plus radicale que l'usure. C'est le "Tu ne tueras point." Comment cette loi peut-elle être appliquée dans le contexte des lois civiles, qui parfois ordonnent de tuer pour des raisons d'espèce ? Doit-on dans ce cas penser que c'est encore un test, et que Satan agit à travers la puissance publique ? Que dieu a créé les gouvernements et les lois pour la seule fin de nous éprouver ?

  • Le Shylock chrétien

    Le "Marchand de Venise" n'est bien sûr pas une pièce sur les Juifs mais sur l'usure. Cette précision dans les manuels scolaires paraît bien inutile. Elle est d'ailleurs faussée par la référence à la choa dans certaines éditions. L'écolier peut en effet se dire : "On veut encore m'enseigner le catéchisme de la choa ; tous les moyens sont bons, et je ne peux pas y échapper, même dans Shakespeare !"

    Cette pièce a elle-même largement inspiré Karl Marx pour son étude approfondie des arcanes des républiques et monarchies européennes de la fin du XIXe siècle.

    + Il serait complètement anachronique d'attribuer à Shakespeare la conception identitaire ou existentialiste moderne. Ce tragédien classique, que le XVIIe siècle baroque a tenté d'enterrer, a en outre vécu dans une Angleterre où cohabitent tant bien que mal trente-six christianismes différents, comme autant de partis politiques en France aujourd'hui. Il est donc bien placé pour savoir qu'il y a autant de Juifs différents que de variétés de chrétiens, même si l'universalisme catholique ne fait naturellement qu'accentuer cette tendance (Rome a toujours lutté en vain contre, avant de céder sous le poids de cette contradiction, précisément à l'époque où Shakespeare s'exprime, puis de décliner lentement ensuite et plonger dans le comas cérébral qui la fait se rattacher aujourd'hui encore à la doctrine... de saint Thomas d'Aquin).

    + Contrairement à ce qu'on peut lire parfois dans les manuels scolaires, le Juif Shylock n'est même pas le personnage ou le sujet principal de la pièce. L'objectif de Shakespeare est de provoquer son public, pas spécialement composé d'usuriers juifs. Exactement comme Hamlet fait sortir le roi Claudius de ses gonds en lui montrant son ignominie à travers un personnage de théâtre. Imaginez entrer dans une salle de cinéma et en ressortir au bout de cinq minutes parce que vous vous êtes senti outragé ; c'est exactement ce que Shakespeare veut. Son théâtre n'a pas le même but que l'opéra, le cinéma ou les concerts de rock'n roll.

    Ainsi on pourrait écrire aujourd'hui une pièce à partir d'un odieux terroriste musulman, comme les médias ou le cinéma sauraient en inventer s'il n'y en avait pas. Si odieux qu'il obligerait les femmes à se voiler. Et qu'il rendrait jaloux Jean-Marie Le Pen par sa méchanceté. Tout le public serait contre lui, forcément. Ce serait le diable. Et à la fin de la pièce, le diable serait capturé, puis torturé avant d'être mis à mort à la manière brutale des soudards. Une longue scène de torture. Une certaine gêne s'installerait alors peut-être dans le public.

    + C'est donc plutôt la question de la complicité avec le diable qui est abordée dans "Le Marchand de Venise". Et comme Shakespeare a le sens des odeurs et des corps en décomposition, sachant qu'on ne fait pas de littérature avec de bonnes odeurs, il a choisi Venise, dont la pourriture et la décadence étaient bien connues des Anglais.

    Trop fin connaisseur de la nature, d'ailleurs, Shakespeare, pour gober un truc comme la pureté ou l'évolution de la race, conceptions du niveau d'un éleveur de chiens ou d'un philosophe allemand qui prend un prélèvement effectué sur la nature pour la nature tout entière.

    Pour Shakespeare la souillure ou la pourriture vient au contraire de la race et des racines, plongées dans la terre.


  • De quoi Breivik est-il le nom ?

    "L'Affaire André Breivik", du nom de l'assassin norvégien qui a exécuté quelques dizaines de ses compatriotes pendant l'été, a plongé les médias occidentaux dans une certaine perplexité.

    Pour plusieurs raisons : tandis que les attentats de Ben Laden permettaient aux médias occidentaux d'étayer la thèse d'un complot terroriste puissant dirigé contre l'Occident civilisateur, Breivik fait soudain éclater une bombe à l'intérieur de Babylone.

    Les ennemis de l'Occident babylonien et son système d'exploitation titanesque, à l'extérieur du Léviathan comme à l'intérieur de ses entrailles, peuvent tirer une bonne leçon de l'affaire Breivik : s'ils veulent détruire l'Occident, son néo-nazisme rampant sous la science-politique du "gouvernement mondial", ils doivent se rendre au constat de Karl Marx que c'est INUTILE : l'Occident est le plus apte à se détruire lui-même, poursuivant son propre programme. Breivik est un assassin innocent au point de mordre sa propre mère en voulant la défendre. Plus abruti encore que ces gosses de riches qui, aux Etats-Unis, déchargent pour se venger leurs fusils sur leurs camarades de lycée.

    Si l'Occident et Babylone ne font qu'un, il est d'ailleurs dans l'ordre des choses que l'Occident s'écroule de lui-même, comme un vieillard cynique animé par le désir ou le viagra, qui fait un arrêt cardiaque.

    Si l'Occident = Babylone, il ne vaut même pas la pierre jetée contre lui pour le détruire, et l'effort pour lancer cette pierre, c'est à la vie spirituelle qu'il faut le réserver.

    + Gardez-vous donc d'écouter les médias qui pointent du doigt l'extrême-droite, le christianisme, la franc-maçonnerie, etc., pour semer de fausses pistes et occulter le véritable mobile d'André Breivik : la Norvège, sa putain de matrice, du cortège de toutes les putains issues de Rome.

    + Observez la gabegie des élites occidentales et l'intense gaspillage des ressources humaines, de l'homme pris comme du bétail, et de ce bétail plus mal considéré que les animaux en voie de disparition : cette gabegie est si flagrante désormais qu'elle déstabilise son clergé ; il doit s'efforcer de disperser l'attention par des guerres, des guerres sans autre but que celui de rassurer les habitants de Babylone eux-mêmes, par une photographie effrayante du Tiers-Monde, pour servir de repoussoir. La religion justifie en temps ordinaire les conquêtes. Dorénavant la conquête est faite pour maintenir la religion.

    C'est un mobile plus obscur que celui du Reich nazi. Le désir est ici poursuivi pour lui-même et non plus pour son objet. Le IIIe Reich voulait s'étendre par la conquête et la domination d'autres peuples, comme Louis XIV ou Napoléon auparavant. Les élites occidentales déploient leurs engins de mort peu à peu sur la surface de la terre (rappelons que ces élites sont "écologistes", "démocrates-chrétiennes", "républicaines") dans le seul but de maintenir et conserver un Etat, un Axe qui a commencé de se détériorer lui-même, souffrant d'un symptôme paranoïaque semblable à celui de Breivik, qui n'a pourtant jamais manqué de rien de ce que peut espérer un fils de la Norvège capitaliste du capitalisme.

  • Très Riches Heures de la Télé

    Parfois je regarde la chaîne "KTO" en croyant que je suis sur "Public-Sénat", et parfois je regarde "Public-Sénat" en croyant capter "KTO".

    + Pour ne pas trop embrouiller le lecteur, je reviendrai ultérieurement sur le grand défi que je me suis lancé de regarder "KTO", jusqu'à ce que j'y entende un propos chrétien, en dehors de la simple référence au Nouveau Testament. La dernière émission regardée était consacrée à Pierre Assouline et à Marcel Proust, dont l'infantilisme fut la seule religion (= culte de l'art), bien pratique dans les dictatures pour diriger à l'aide de la musique (Wagner dans les casernes, une petite sonate dans les supermarchés et les ascenseurs).

    + Bref, je mate sur "Public Sénat", la chaîne qui jette l'argent du contribuable par les fenêtres en période de crise (que le sénateur qui voudrait me jeter la pierre pour ce propos démagogue se suicide d'abord), je mate une émission consacrée aux intellectuels, ces "ennemis du peuple". Ennemis à double titre : 

    + pour la raison évidente que les intellectuels ont pour fonction, depuis l'Egypte antique ou Babylone, de justifier le pouvoir, à plus forte raison quand il chancelle. Les périodes de décadence sont fertiles en intellectuels. Le roi de Prusse embauche ainsi Voltaire, l'impératrice de Russie se rabat sur Diderot, ancêtre de nos ministres de la Culture. Napoléon est sans doute trop brutal pour enrôler autre chose que des ingénieurs, la fiotte Chateaubriand ayant fini par se débiner. Bien qu'ils fassent souvent l'apologie du sang, de la race ou du code civil, les intellectuels sont souvent trop sensibles pour aller se faire éclabousser eux-mêmes d'abats et enterrer vifs sur les champs de bataille. L'intellectuel prêche la croisade, mais il ne la fait pas, à l'exception de crétins comme Ben Laden ou C. Péguy, Che Guevara. L'intellectuel est donc comme le drapeau, "au-dessus de la mêlée".

    + la deuxième raison, c'est le mysticisme. Toute la bêtise de Nitche est de dire clairement que le mysticisme est nécessaire pour méduser le peuple. Tandis qu'il y a toujours dans la culture populaire un effort pour s'émanciper contre le mysticisme et l'inconscient, celui qui fait avouer au poilu qui a échappé à l'enfer son ignorance des raisons qui l'y entraînèrent ; mystère d'autant plus épais qu'il avait peu de part à la propriété, une part inversement proportionnelle à son droit au royaume des cieux, dira le suiveur de saint Paul, plutôt que de KTO.

    + Contre cette alternative un peu trop évidente, la terre ou le ciel, l'effort du clergé et des intellectuels sera de ramener constamment l'art populaire au mysticisme. Celui du cinéma ou du poker, par exemple, où le "fruit du travail des hommes" apparaît le plus nettement comme la fainéantise. Ainsi les récits de Céline sont réduits à leur style, afin d'être intégrés à la culture, et lui servir d'engrais. De même la fameuse transsubstantation (mystique) du Christ en hostie, due aux efforts de l'alchimie monastique. L'eucharistie est en effet le "style chrétien" essentiel, dévalué par les arts ultérieurs, bien qu'on oublie de remarquer sa puissance d'abstraction presque inégalée, sauf peut-être par l'argent, "équivalent de chair" lui aussi.

    + Tout en matant "Public Sénat", je me suis pas mal écarté de son effort d'apologie des intellectuels. Ceux-ci feraient bien de s'inspirer d'Alain Minc, le plus conscient qu'un intellectuel, sans la ruse, n'est rien. Il n'obtiendra pas son fromage. Minc qui déclare n'être qu'un "intellectuel de pacotille", tentant de ramener son confrère Jacques Attali à la raison de l'éminence grise. Minc qui glisse aussi son petit couplet subliminal sur les dangers qu'internet fait courir au pouvoir des intellectuels. Sur ce terrain, Minc devrait se montrer plus machiavélique, car l'aveu public d'un pouvoir des intellectuels constitue le déni officieux de la démocratie officielle.

    + Pour finir, Minc enrobe sa propagande libérale dans un paysage de l'intellectualisme en France depuis le XVIIIe siècle, englobant avec magnagnimité dans son potager le vert Mauriac à l'âme de poireau (chaque intellectuel peut être relié à un légume, tant il vrai que les intellectuels ont, à l'instar des légumes, "la tête à l'envers" et les parties génitales tournées vers le ciel).

    + Les intellectuels depuis le XVIIIe siècle, prétend Minc, n'ont cessé d'errer de plus en plus ; ça tombe bien puisque Minc lui-même prône l'exemple de l'Angleterre, mère du libéralisme et de l'impérialisme moderne, Angleterre habile à rejeter la responsabilité des massacres sur les autres nations. Sans admirer l'Angleterre directement pour son impérialisme, dont ils n'ont pas connu toute l'ampleur, les philosophes des Lumières se sont donc lourdement trompé sur le bénéfice des peuples à être gouvernés plus libéralement par la bourgeoisie, d'une manière démocratique permettant au peuple de détacher les yeux de ses travaux et dévotions rituelles.

  • Le Poisson pourrit...

    par la tête.

    Rien de plus vulgaire que la quête d'esthétisme, c'est-à-dire Marcel Proust. Je prends l'exemple de Proust, comme je pourrais en prendre un autre : celui du cinéma français, de Karl Lagerfeld, ou encore du marketing, pour montrer que la vulgarité ne vient pas du peuple, mais de l'élite.

    Comme dit Nicolas Sarkozy, "Il n'y a pas besoin d'être pédé pour apprécier Proust." ; c'est juste, en revanche il faut faire partie de l'élite, ou vouloir en être, pour l'apprécier.

    Comme dit encore une fois le président : "Il n'y a pas besoin d'être antisémite pour apprécier Céline." ; ce n'est pas moins exact ; en revanche, il faut détester l'élitisme et la vulgarité qui en découlent pour apprécier pleinement Céline, comme un auteur vivant n'ayant pas pris une ride.

    "Du pain et des jeux." : nul besoin d'aller chercher très loin la raison du recours de l'élite au cinéma, au football, à la pornographie, aux magazines de mode féminins, c'est-à-dire au style et à la vulgarité.

    Cela permet de faire oublier aux populations laborieuses qu'elles sont gouvernées par des irresponsables de la trempe de Néron. Ou que le capitaine du "Titanic", hiérarchiquement, est forcément le premier des cons.

    Il faut dire que Céline a trempé jusqu'au cou dans la merde de l'esthétique vulgaire et qu'il a bien failli y rester, puisque la guerre participe de l'ordre bourgeois et du règlement de compte entre débiteurs et créanciers. Qui, en dehors d'un cinéaste, aura la bassesse morale de présenter la guerre sous un angle esthétique ?

     

      

  • Chienne d'Europe

    Je rebondis sur la note pondue par mon confrère Bardamor pour le fanzine "Au Trou !?", afin de combattre l'idéologie européenne. En l'occurrence l'essai médiocre d'un certain Hervé Juvin.

    http://autrou.20minutes-blogs.fr/archive/2011/08/25/l-ideologie-europeenne.html

    Bardamor ne souligne pas assez en quoi cet essai est médiocre : parce qu'il est rédigé en langage technocratique ; la propagande visant les technocrates est vaine, ceux-ci étant déjà tous convaincus ou presque des bienfaits du mobile européen, pour une raison très simple : ils n'ont pas d'autre plan. Les démagogues de la trempe de Jean-Pierre Chevènement, Marine Le Pen & Cie jouent sur le velours.

    Ils n'ont pas d'autre plan, parce qu'on ne change pas de plan au cours d'un braquage : même mauvais, il reste le meilleur à ce stade. Le cas de Chevènement est celui, pathologique, d'un type qui n'assume pas pleinement la crapulerie inhérente à la vie politique, contrairement à un poisson-pilote comme Juvin.

    La difficulté pour le propagandiste est de convaincre les classes moyennes et populaires que ce n'est pas "la raison du plus fort" qui se cache derrière la stratégie européenne, dans un langage qui ne soit pas technocratique, et alors que le plus beau drapeau dont la propagande disposait est désormais en berne : la promesse d'enrichissement faite aux classes populaires.

    Observez ceci, d'assez exceptionnel dans l'histoire : l'abaissement moral des élites au-dessous du niveau des castes subalternes qu'elles prétendent diriger. L'élection de Sarkozy en est un symptôme, dans la mesure où il est parvenu à se faire élire sans le soutien du clergé, ou bien en s'emparant sans coup férir des quelques slogans à quoi l'éthique de l'élite se résout désormais. Le PS n'est pas tant gêné du comportement de DSK (son côté "bling-bling") que des conséquences qu'il peut avoir sur le score du PS.

    L'abaissement moral de l'élite -que vaut une élite qui n'a plus que l'enrichissement à faire miroiter, bien mal planqué derrière le gadget européen ?- se reflète dans ses difficultés grandissantes à s'exprimer. Caractéristique, par exemple, la défense de l'orthographe par une élite (Finkielkraut, Jean Clair), qui manie elle-même difficilement la syntaxe (dont l'admiration pour le cacouac nazi Heidegger n'a pas d'autre explication).

    En somme il ne reste plus aux "technos" pour imposer leurs systèmes d'exploitation que la télévision et le cinéma, le football. C'est sur ce point que la résistance "populaire" doit se concentrer, afin de résister mieux encore au cynisme de son élite. La culture populaire est le meilleur point d'appui, car c'est elle qui véhicule le moins le culte de l'art, la morale pure répandue comme une drogue dure par la caste des pharisiens, afin d'obtenir au prix le plus vil la peau du peuple.

    Le cinéma, la télévision et le foot n'ont rien de populaire. D'abord parce qu'ils sont beaucoup trop chers à produire. Au même titre que la démocratie, les divertissements de masse sont une invention du clergé pour manipuler les masses. D'ailleurs cette manipulation est à l'échelle mondiale, désormais.

    Si le cinéma français est aussi mauvais, comparé au cinéma yankee, c'est d'ailleurs parce qu'il est privé de sa raison sociale. Les cinéastes français ne comprennent pas le plus souvent que la religion n'est pas faite POUR l'élite. Elle est faite PAR l'élite pour manipuler les foules. Si bien qu'on a un cinoche français dont toutes les bobines mises bout à bout ne valent pas trois lignes de Céline qui, lui, est la véritable culture populaire, à peu de frais et pour en éviter de grands aux dépends du peuple.

  • Clergymen

    A few years ago, bad book of Johnatan Littell ('The Kindly Ones') was celebrated in France by official critics that sucks. It won the French Pulitzer prize 'Goncourt'. Due to smart advertising, this book was very well sold, though it was very heavy and expensive.

    I was very surprised to see so many people in bookstores for Christmas, buying this boring book religiously. I was thinking: 'Hey, why don't they buy the Bible to read something interesting one time in their life?' I must admit there are boring chapters in the Bible, especially the clergymen's, but prophet Daniel's story is contrarily very interesting, and you cannot understand Bacon-Shakespeare's books without reading prophet Daniel.

    Do not trust anybody who does tell you that Shakespeare's book are not about Revelation. Check it by yourself. In spiritual matters, always act like Hamlet in Elsinore Castle as if the danger was everywhere around you. Do not even trust your parents, your fiancée, the priests, official wisdom, mathematics, laws of the Kingdom... or just be part of the matrix.

    About Littell's book again: I doubt that a lot of people did really read it. It is well known that French men, like Italian men, do not read at all but women. And in fact, I am not interested myself in romantic literature or theater, opera either. Best books in XXth are those which are not romantic.

    And Littell was trying to make a book about History. If you know a woman who is interested in History and not Religion, a woman who broke up with her mother and does not see her everywhere, be sure that you found a very uncommon person.

    Other surprise was about 'politically correct', the religion of modern landlord-who-has-no-land. Gay pride is more recent in France than in the US. Dividing People into different Consumer Parties is not very French. Not every French gay will accept that you speak to him as if he was a dick.

    But politically correct is very useful for the medias, to make people believe that politickers are interested in ethics, more than 'in the butter and the ass of the dairy-keeper with it' as we say in France.

    And there was no reaction to Littell's theory that the typical German nazi was gay. 'Gay pride' was probably in holiday at this Time. This is exactly what big Will is explaining: 'Politically correct' or 'Ethics' that was everywhere, in a second can vanish as love that you had for this girl or this guy. Because they are governed by Property and its Defence only. And for Shakespeare, Devil's manoeuvre in the Dark does consist in destroying love by the way of property.

    Do understand why women mostly do hate History: because it is made for destroying every kind of landlord's religion, under the mask of 'Ethics'.

    Understand why German nazis had a great 'Culture' as Littell does underline: because they had no History like USA.

  • Les Trois Juifs

    Ceci n'est pas une fable. Ayant vécu toute mon enfance dans une province reculée, exempte ou à peu près de juifs, ceux-ci restèrent longtemps pour moi des personnages imaginaires : Moïse, Samuel, Daniel, Esaü, Noé, etc.

    Moitié par fainéantise, moitié parce qu'ils étaient soporifiques, je n'écoutais guère mes professeurs d'histoire-géo. Du reste ceux-ci n'appuyaient leur récit de la choa que sur de toutes petites photos, moins impressionnantes que les images télévisées qui m'étaient interdites. Dans les bouquins que je lisais de mon côté, la question du martyre des chrétiens dominait largement.

    Je crois me souvenir d'avoir soupçonné un de mes condisciples d'être une sorte de juif, en raison d'une physionomie très spéciale : blond aux yeux bleus, avec la beau basanée (du reste très doué dans les arts martiaux, mais ça n'a rien à voir), avant d'apprendre par mes parents qu'il était Kabyle.

    En somme ce n'est qu'une fois monté à Paris que j'ai été "saisi de la question juive". Un peu brusquement, par un juif très truculent. Celui-ci m'interrogea à brûle-pourpoint tandis que nous sirotions ensemble un verre de vin : "Toi qui es catholique, tu dois sûrement être antisémite ?" Comme quoi on peut être truculent et légèrement parano. Réflexion que je lui pardonnai immédiatement, étant donné ses marques de générosité plus fréquentes : j'aurais pu ouvrir un bazar si j'avais accepté tout ce qu'il m'offrait.

    Peu à peu, au fil de ma vie parisienne, j'en suis venu à la conclusion qu'il existe trois sortes de juifs bien distincts : 1/ Celui, ou le plus souvent celle, qui ne fait que parler de la choa, faute d'imagination (les comportements obsessionnels découlent d'un manque d'imagination) ;

    2/ Celui qui ne parle jamais de la choa, pour mieux se fondre parmi les goys ;

    3/ Le juif orthodoxe, qui paraît indifférent aux choses extérieures à l'Ancien Testament, et vivre dans une bulle. Jamais aucun de ceux-là ne m'a adressé la parole, sauf une fois l'un eux, rue des Rosiers, persuadé que j'étais un de ces juifs charnels éloignés de la loi de Moïse, voulant me ramener au bercail. Ma misogynie m'incline à une sympathie plus grande pour le 3e type "orthodoxe", en raison de son mépris pour la mode et le style (contrairement au type de la tapette nazie, avide de fanfreluches).

    Si on obligeait ces trois juifs-là à vivre ensemble, je crois que ça tournerait vite au génocide.

     

  • Exit Darwin et Nitche

    Je constate que la statue d'Einstein commence de vaciller. Il commence d'être critiqué dans des cercles moins confidentiels que le mien. Déjà il y a quelques années, lors d'un colloque scientifique international, j'avais pu observer que les "experts" présents, au lieu d'accommoder leurs nouvelles théories physico-mathématiques aux spéculations officielles d'Einstein, avaient plutôt tendance à les contourner, gênés par cette assimilation de l'espace au temps par un tour de passe-passe algébrique, voire à proposer Bergson à la place d'Einstein.

    Mais j'ai toujours cru que Darwin tomberait avant Einstein. Notamment parce que le renfort de l'idéologie évolutionniste au meilleur des mondes capitaliste (concurrence = progrès) est assez flagrant et susceptible de mettre la puce à l'oreille du public, même profane. Sans compter le refus des savants évolutionnistes d'admettre leurs erreurs passées, ou à mots couverts seulement (Y. Coppens) ; enfin le caractère sensible de délire religieux de la part de Pascal Picq.

    Nitche, pur conservateur, comme souvent les descendants de paysans polonais, contredit Darwin : il ne croit pas qu'il y a évolution, mais régression. C'est d'ailleurs le seul point de convergence avec le christianisme et le marxisme opposés, pour lesquels le progrès ne peut être que spirituel et individuel, contre le pharisaïsme ou la philosophie morale (existentialisme). Nitche est une sorte d'architecte qui n'aurait pas compris que l'architecture est un "art du mouvement".

    Le délire propre à Nitche est de croire l'homme animé d'intentions similaires à celles de l'animal, plus encore que Darwin (on peut penser en effet qu'un préjugé favorable à l'idée de progrès politique ou social a conduit Lamarck ou D. à croire que les espèces animales, elles aussi pouvaient "progresser").

    Je propose donc une théorie de l'évolution de l'espèce humaine, mieux adaptée aux mouvements de l'âme humaine, et notamment à celui de la masse des hommes : "L'évolution de l'espèce humaine passe par la destruction régulière de son élite ou de son clergé, qui redevient comme la sangsue un parasite dès lors qu'elle ne subvient plus au besoin de soulager efficacement le peuple des maux qui infectent le corps social."

    Une théorie qu'on ne risque pas d'entendre beaucoup, puisque l'évolutionnisme de Darwin est essentiellement une théorie cléricale, qui réaffirme l'idée de progrès social et renforce ainsi la position morale éminente du clergé républicain.

    Avec l'idée d'évolution, bien qu'elle soit exactement du même tonneau que la "modernité" selon Nitche, un futurisme plutôt qu'une nostalgie, Darwin a composé dans le domaine de la morale pure un rêve bien plus efficace que le mépris affiché de Nitche pour le peuple. Bien que Nitche a parfaitement compris le rôle indispensable de la musique et du mensonge pour mener le peuple au gré du clergé, il est lui-même largement malhabile à composer des mélodies qui flattent le peuple pour mieux le berner.


  • Le Destin est un Tsunami

    Le Destin peut-être comparé à une vague puissante. Elle noie, elle a noyé, elle noiera la plupart des hommes.

    Certains s'efforcent de se porter à son sommet et de la surfer : c'est là l'attitude du clergé et des élites, la clef de son culte du hasard et des mathématiques ; par quoi il convainc la masse du peuple, plus puissante, de s'incliner devant lui ; par quoi aussi le clergé se convainc de sa prédestination et de sa vie éternelle.

    Dans l'ésotérisme on décèlera toujours, à la suite de Marx, le moyen de légitimation de l'élite vis-à-vis du peuple. N'ayant ainsi aucune légitimité spirituelle, mais exclusivement pratique, l'élite invente "la morale pure" ; elle fait de l'anthropologie une religion ou un principe spirituel, et finit par tourner la tête du peuple qui n'y entend plus rien à cette maille inextricable tissée par le clergé, "aux fins d'éclairer le peuple" en principe ; mais, en réalité, pour mieux le suborner par des moyens psychologiques. 

    Ainsi les peuples orientaux, Japonais ou Allemands, sont-ils le plus souvent stoïques devant la mort. Pauvres imbéciles médusés, ils ont été convaincus comme de bêtes soldats par leur clergé de laisser dans leurs vies, non pas aux pauvres, mais plutôt à la mort, une place d'honneur. Non pas prêts à mourir, mais disposés à s'offrir à cette putain, la plus fortunée d'entre les fortunés.

    Enfin, les saints et les martyrs tentent de briser la vague du destin et de ne surtout pas se laisser enivrer par la vitesse. A cette différence près qu'ils ne se vont pas vers la haute mer et le territoire liquide, symbole de la mort, mais vers le concret et le solide. 

  • On The Road Again

    Dans la tradition de Tocqueville, Chateaubriand, Céline et Tintin, BHL voyagea en Amérique et s'y trouva mi-figue mi-raisin. Pas certain que tout le monde ait lu son livre, BHL a convaincu "France-Télévision" de diffuser une version "short cuts" filmée/voix-off de "crooner" de son périple (j'avais seulement feuilleté l'ouvrage magistral à l'époque, tombant sur la visite des bordels yankees, qui permet une comparaison avec le "Crazy Horse" de Paname-City).

    Résumé pour ceux qui n'aiment NI lire NI regarder la télé, mais seulement les blogues (2h/jour/Français) :

    - La Route : lacet serpentant à travers l'immensité des plaines arides plantées de cactus, idéal moyen de transit vers le trou du cul de l'Amérique, vroum-vroum fait parfois un gros "truck" plus effrayant que la baleine de Jonas : "out" Chateaubriand.

    - Obama : BHL avait prévu son élection. Dimension prophétique de l'essayiste.

    - Putes : hyper-hygiéniques ; c'est Arielle qui a dû être contente.

    - William Kristol : a des idées ; ça tombe bien, les Ricains allaient manquer de pétrole ; ils vont pouvoir se déplacer en Buick Kristoline. Car ça, BHL le dit pas, le Yankee ne marche pas, il se déplace. Le seul que j'ai vu marchant, cherchait justement à gagner la frontière française dans le sens inverse.

    - Las Vegas : assez vulgaire malgré tout le bien qu'on aimerait en dire ; BHL n'est pas Patrick Bruel, sachez-le, il fait du cinéma d'hauteur.

    - Prisons : on en ferme certaines pour en ouvrir d'autres.

    - Goulags : terme russe désignant des prisons russes. Pourquoi dire "goulag" à la place de Guantanamo ? Chercherait-on à atténuer les souffrances du barbu Soljénitsyne, non moins prophète de rien du tout que BHL ?

    - Mormons : impressionné, BHL, par leur sens de la famille : moment de sincérité.

    - Mur de la honte : inachevé selon BHL, car il autorise son contournement et les risques de dessication du peone mexicain égaré vers l'Eldorado de ses arrières-grands-parents.

    - Culture : contrairement aux idées reçues en France, il y a bien une culture aux Etats-Unis. Quel petit pédé de France ou de Navarre osera dire que les westerns c'est bof-culture à côté de la phénoménologie des nazis, Andy Warhol de la tomate dessalée en boîte ? Allons, soyons sérieux ou je sors mon six-coups.

    - Hamburger : BHL au régime. Moi ce que j'ai trouvé de mieux aux States, c'est la bouffe. Pas chère, croustillante, pas l'escroc-titi parisien à 10 euros les frites dégueulasses.

    - Question : pourquoi les Yankees n'ont pas aimé le bouquin de BHL ? Ils n'ont pas pigé qu'il leur faisait des compliments en français ? "The Beloved one" d'E. Waugh, satire britannique assez difficile à battre niveau concentration en vitriol, les Anglais étant encore plus impitoyables que les colons français avec leurs colonies, fut prise aux Etats-Unis pour un reportage caustique sur les cimetières pour chiens de Californie.

    Pour voyager incognito en Russie, BHL pourrait se faire décolorer en blond et porter la houppe ?