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Mon Journal de guerre - Page 77

  • Que faisiez-vous le 9/11 ?

    - Que faisiez-vous le 9/11, Lapinos ?

    - J'étais au boulot. Je me souviens qu'à l'époque j'étais tourmenté par l'idée que "Celui qui veut gagner sa vie la perdra", parole du Christ qui est une sorte d'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de tous les chrétiens, non moins terrible quand on y pense que la menace d'attentat terroriste pour ceux qui ne croient pas dans le salut de l'homme.

    - Mais comment avez-vous réagi à la Nouvelle ?

    - Détail amusant, alors qu'une de mes collègues avait appris la nouvelle et l'avait propagée, la discrétion fut de mise jusqu'à l'heure de fermeture. Notre "boss" n'aurait guère apprécié d'apprendre que certains écoutaient la radio sur leur lieu de travail.

    Il faut bien admettre d'ailleurs que la sympathie pour les victimes de drames qui ne nous touchent pas directement, traduit l'hystérie bien plus qu'autre chose. Comme disent certains athées : "Il faut bien mourir de quelque chose."

    - Vous devez bien avoir conscience, quand même, que vous êtes une sorte de fondamentaliste chrétien ?

    - Mais pas du tout ! La religion est le fait de ceux qui travaillent avec acharnement ; la logique du côté de ceux qui s'en abstiennent. L'acharnement au travail vient d'une grande peur de la logique. Le Christ n'est pas le premier savant à tenir un tel propos dissuasif des activités mondaines. La sagesse grecque dit : "L'homme n'est pas fait pour le travail." De fait, il n'y a pas de perspective religieuse plus obscure que de travailler du matin au soir ; ça confine même à l'aliénation mentale de la part de chrétiens qui se disent inspirés par des apôtres, des hommes qui ont démissionné de leur boulot quasi-instantanément. La barque des apôtres était leur doctrine sociale jusqu'à l'avènement du Christ.

    - Vous êtes en train de me dire que la principale vertu du capitalisme est d'engendrer autant de chômage ?

    - Oui, à condition de ne pas oublier la contribution extraordinaire des terroristes musulmans. Les accidents de la route font chaque année dix fois plus de victimes que l'attentat de Manhattan, mais ils n'ont pas pour effet de décourager les gens de travailler. Tandis que l'attentat du 11 Septembre a pas mal contribué à la crise économique. Qu'il leur fournisse du travail ou qu'il les en prive, la fonction du capitalisme est d'occuper l'esprit des gens. C'est le régime de possession le plus poussé.

    - Vous êtes fou !

    - Dites plutôt "antisocial" ; car la folie est toujours un mouvement collectif. Elle touche notamment les personnes au chomedu qui ne savent pas à quoi employer leurs forces. Dans ce cas, en cas d'échec de solutions moins radicales, l'Etat les tourne systématiquement vers la guerre, sans doute la meilleure façon de dissimuler l'irresponsabilité totale des élites. On peut donc dire que le gaspillage des ressources humaines par l'Etat atteint son comble dans la guerre. C'est évident d'ailleurs depuis des millénaires, grâce à des types comme Homère ou Eschyle. L'effort constant du clergé contre l'esprit, se résume d'ailleurs à restaurer à l'infini les principes romains.

    - En somme, "l'Iliade", "l'Odyssée", est tout est dit ?

    - Certainement Ulysse est le plus difficile à enrôler sous une bannière quelconque. Il l'est encore plus après avoir fait Troie qu'avant. Il faut traiter d'imbécile celui qui croit qu'Ulysse accomplit tous ces efforts pour retourner à la maison retrouver bobonne et repartir à zéro. De même les savants et artistes attachés au progrès de l'esprit humain ne reviennent pas au classicisme. Ils y voient une base saine pour s'appuyer, afin de renverser l'anthropologie des barbares.

    Mais il faut souligner le surcroît de barbarie de la civilisation moderne. Aussi brutaux soient les guerriers achéens ou troyens, ils font la guerre eux-mêmes. Ils ne se contentent pas de suggérer à d'autres par des moyens pyschologiques de la faire à leur place. Le remplacement des élites politiques par des élites morales est un signe de féminisation ou de sénilité accrue de la société. Malheur aux peuples dirigés par un complot de vieillards et de femmes.

  • Les Juifs et Satan

    Le judaïsme est-il satanique ?

    (Je reproduis ici des extraits d'une allocution du rabbin Tovia Singer destiné à améliorer la compréhension du judaïsme par les chrétiens.)

    Les chrétiens ne comprennent pas comment un ange de D. peut inciter des personnes à désobéir à Dieu. D'où ils en arrivent à la conclusion insupportable que Satan doit s'être rebellé contre D.

    C'est complètement contraire aux croyances juives. Nous rejetons complètement cette interprétation.

    Donc, qu'enseigne le judaïsme sur Satan ?

    (Suit une parabole du rabbin, à partir de l'exemple d'une chocolaterie. En résumé, en confrontant l'homme au bien et au mal, Satan permet à l'homme, à l'aide de la loi, d'éprouver sa force morale.)

    Les chrétiens ne comprennent pas l'intérêt de cette épreuve. Les Juifs ne l'entendent pas ainsi, et ne l'ont jamais entendu de cette façon. Satan n'est pas autonome.

    Le mot hébreu "satan" signifie "empêcheur". Empêcher quelqu'un signifie le retenir de faire quelque chose. D. a créé l'Empêcheur pour nous donner du travail dans ce monde. Satan est ici-bas pour nous compliquer la tâche, afin que nous surmontions notre tentation démoniaque, et REUSSISSIONS le test. C'est le but de Satan. Satan est un ange déterminé par D. Nous sommes libres d'agir mal. Mieux : nous avons la possibilité de voir ce qui est diabolique et de le refuser. Si nous ne pouvions faire le mal, nous ne pourrions pas faire délibérément le bien, dont dépend la volonté libre.

    Ainsi, afin de nous faire contribuer au bien que Hashem veut nous donner, le bien du monde à venir, nous avons besoin d'une impulsion. La possibilité de faire le mal. Satan est notre pente au mal (Yetzer Hara). L'inclination au mal est faite pour nous empêcher de faire le bien, car Hashem a commandé au diable de le faire. Pourquoi ? Pour nous doter d'une volonté libre.

    Chacun de nous, chaque jour, combat Satan. Nous sommes toujours tentés, toute la journée. Mais nous, Fils d'Israël, avons le pouvoir d'être plus fort que les anges, pour peu que nous nous y efforcions. D'ailleurs le Talmud dit que les hommes sont plus grands que les anges, pour que nous puissions combattre un ange (Satan) et le vaincre.

    Satan n'est pas, comme les chrétiens pensent, un ange rebelle. C'est impossible ! Les anges sont des êtres spirituels et saints, sans apparence physique ou disgrâcieux, et la grâce d'Hashem les contient tous entièrement. Les anges, contrairement aux humains, sont de plus constamment et pleinement conscient de la présence de Hashem partout. Pourriez-vous rester secs au beau milieu de l'océan ? Un ange ne pourrait cesser d'être saint, et ne peut faire aucun mal. La grâce est partout dans la création, partout dans l'Univers, et les anges sont ainsi. Un ange ne pourrait cesser de servir D., même s'il essayait.

    En outre, les humains ont Satan pour les tenter. Pas les anges. Qui pourrait être le Satan de Satan ? Un super-Satan.

    La vérité c'est que Satan a un travail à faire, comme tous les autres anges. Et les anges n'ont pas de libre-arbitre. Ils font ce que Hashem leur commande.

    Un homme vint un jour consulter un grand rabbin, en proie au trouble. Il dit au rabbin : "S'il-vous-plaît, priez Hashem d'éloigner de moi la tentation diabolique. Je fais tant de péchés, et je voudrais cesser de pécher !"

    Le rabbin répondit : "Quel serait ton but dans ce monde, si tu n'avais pas d'inclinations maléfiques ? Ton but dans la vie est de surmonter ton attirance pour le mal. C'est pour cela que tu as été créé. Hashem a assez d'anges dans le ciel. Il n'en a pas besoin d'un supplémentaire. Il t'a créé homme afin que tu puisses t'améliorer." (...)

     

     

    Commentaires (Lapinos)

    Afin d'expliquer aux Juifs pourquoi cette doctrine est diabolique au regard du christianisme (Dans la mesure où le christianisme considère comme l'action de Satan d'éloigner les hommes de la vérité, synonyme de "dieu" pour les chrétiens.)

    + De façon concise, on peut dire que la voie étroite qui mène à Dieu, que les chrétiens veulent voir "face à face" selon ou comme l'apôtre Paul, cette voie n'est pas d'ordre "moral". Cela est signifié de maintes façons dans le Nouveau Testament des chrétiens : par exemple l'immortalité accordée à un criminel condamné à mort, tandis qu'un jeune homme riche précédemment, bien qu'il accomplissait ses devoirs religieux scrupuleusement, n'est pas admis parmi les apôtres.

    Autrement dit, et pour reprendre le vocabulaire du rabbin Singer, la "volonté" traduite comme l'exercice du libre-arbitre, diffère complètement de l'amour aux yeux des chrétiens - amour qui, seul, peut sauver l'homme de la mort et du péché.

    L'animal lui-même est-il sans volonté ? On voit bien que non. Il a donc une forme de libre-arbitre. Celui-ci n'est pas subordonné, bien sûr, au respect de la loi juive, mais au souverain bien l'espèce à laquelle il appartient. Ainsi peut-on dire, suivant la sagesse d'Aristote, qu'une cité qui légifère pour le bien commun, souvent par le truchement d'une ou plusieurs personnes dites "morales", passe par un raisonnement d'espèce analogue à celui de l'animal. Je crois que cette remarque empruntée à Aristote n'est pas sans portée, cette fois en ce qui concerne l'effort des Juifs pour être vertueux. Que feront-ils, hors d'un Etat qui n'est pas le leur et décrète des lois contraires à leurs tables ? Karl Marx fait ainsi la remarque que des Juifs, cantonnés dans certains lieux et temps à la pratique de l'usure, et donc d'une forme de vol, se détourneront nécessairement de leur loi qui le prohibe.

    + Je fournis un autre argument chrétien que les Juifs comprendront encore mieux, au moins pour des raisons psychologiques. Si le chrétien ne peut voir Satan comme un principe positif d'exercice de la vertu, c'est aussi en raison de la rencontre du Messie avec Satan dans le désert. Face au Tentateur, qui lui promet monts et merveilles, le Christ ne cède pas. Quel sens aurait la tentation par dieu de Celui que les Chrétiens considèrent comme parfait ? Le Christ n'est d'ailleurs pas incité à faire le mal par l'Adversaire, mais à déployer sa puissance, une puissance dont il est déjà doté. On voit là encore que Satan ne peut être pour le chrétien un simple principe moteur.

    + La doctrine du rabbin Singer évoque en outre les adages suivants : "Un mal pour un bien." ou bien : "La fin (bonne) justifie les moyens (mauvais)" ; ou encore : "A quelque chose malheur est bon.", voire le sado-masochisme épicurien qui consiste à s'accommoder du mal pour mieux ressentir le bien, doctrine qui vise la jouissance, l'usufruit, le point le plus bas de la vertu.

     

    Bref, toutes sortes de devises dont on voit bien l'arrière-plan moral ou politique, étranger à l'esprit chrétien. Je me dois d'ailleurs ajouter, étant Français, que ce genre de morale est représenté dans mon pays par une caricature célèbre : Pangloss. Nombre de penseurs chrétiens français ont vu par la suite vu dans leurs voisins allemands des "fils de Pangloss", animés de vélléités morales proches de celles des bêtes, bien que celles-ci se passent d'encombrantes sommes juridiques pour appliquer les lois de la nature.

    Une question se pose d'ailleurs, en ce qui concerne la loi des Juifs, de façon plus radicale que l'usure. C'est le "Tu ne tueras point." Comment cette loi peut-elle être appliquée dans le contexte des lois civiles, qui parfois ordonnent de tuer pour des raisons d'espèce ? Doit-on dans ce cas penser que c'est encore un test, et que Satan agit à travers la puissance publique ? Que dieu a créé les gouvernements et les lois pour la seule fin de nous éprouver ?

  • Le Shylock chrétien

    Le "Marchand de Venise" n'est bien sûr pas une pièce sur les Juifs mais sur l'usure. Cette précision dans les manuels scolaires paraît bien inutile. Elle est d'ailleurs faussée par la référence à la choa dans certaines éditions. L'écolier peut en effet se dire : "On veut encore m'enseigner le catéchisme de la choa ; tous les moyens sont bons, et je ne peux pas y échapper, même dans Shakespeare !"

    Cette pièce a elle-même largement inspiré Karl Marx pour son étude approfondie des arcanes des républiques et monarchies européennes de la fin du XIXe siècle.

    + Il serait complètement anachronique d'attribuer à Shakespeare la conception identitaire ou existentialiste moderne. Ce tragédien classique, que le XVIIe siècle baroque a tenté d'enterrer, a en outre vécu dans une Angleterre où cohabitent tant bien que mal trente-six christianismes différents, comme autant de partis politiques en France aujourd'hui. Il est donc bien placé pour savoir qu'il y a autant de Juifs différents que de variétés de chrétiens, même si l'universalisme catholique ne fait naturellement qu'accentuer cette tendance (Rome a toujours lutté en vain contre, avant de céder sous le poids de cette contradiction, précisément à l'époque où Shakespeare s'exprime, puis de décliner lentement ensuite et plonger dans le comas cérébral qui la fait se rattacher aujourd'hui encore à la doctrine... de saint Thomas d'Aquin).

    + Contrairement à ce qu'on peut lire parfois dans les manuels scolaires, le Juif Shylock n'est même pas le personnage ou le sujet principal de la pièce. L'objectif de Shakespeare est de provoquer son public, pas spécialement composé d'usuriers juifs. Exactement comme Hamlet fait sortir le roi Claudius de ses gonds en lui montrant son ignominie à travers un personnage de théâtre. Imaginez entrer dans une salle de cinéma et en ressortir au bout de cinq minutes parce que vous vous êtes senti outragé ; c'est exactement ce que Shakespeare veut. Son théâtre n'a pas le même but que l'opéra, le cinéma ou les concerts de rock'n roll.

    Ainsi on pourrait écrire aujourd'hui une pièce à partir d'un odieux terroriste musulman, comme les médias ou le cinéma sauraient en inventer s'il n'y en avait pas. Si odieux qu'il obligerait les femmes à se voiler. Et qu'il rendrait jaloux Jean-Marie Le Pen par sa méchanceté. Tout le public serait contre lui, forcément. Ce serait le diable. Et à la fin de la pièce, le diable serait capturé, puis torturé avant d'être mis à mort à la manière brutale des soudards. Une longue scène de torture. Une certaine gêne s'installerait alors peut-être dans le public.

    + C'est donc plutôt la question de la complicité avec le diable qui est abordée dans "Le Marchand de Venise". Et comme Shakespeare a le sens des odeurs et des corps en décomposition, sachant qu'on ne fait pas de littérature avec de bonnes odeurs, il a choisi Venise, dont la pourriture et la décadence étaient bien connues des Anglais.

    Trop fin connaisseur de la nature, d'ailleurs, Shakespeare, pour gober un truc comme la pureté ou l'évolution de la race, conceptions du niveau d'un éleveur de chiens ou d'un philosophe allemand qui prend un prélèvement effectué sur la nature pour la nature tout entière.

    Pour Shakespeare la souillure ou la pourriture vient au contraire de la race et des racines, plongées dans la terre.


  • De quoi Breivik est-il le nom ?

    "L'Affaire André Breivik", du nom de l'assassin norvégien qui a exécuté quelques dizaines de ses compatriotes pendant l'été, a plongé les médias occidentaux dans une certaine perplexité.

    Pour plusieurs raisons : tandis que les attentats de Ben Laden permettaient aux médias occidentaux d'étayer la thèse d'un complot terroriste puissant dirigé contre l'Occident civilisateur, Breivik fait soudain éclater une bombe à l'intérieur de Babylone.

    Les ennemis de l'Occident babylonien et son système d'exploitation titanesque, à l'extérieur du Léviathan comme à l'intérieur de ses entrailles, peuvent tirer une bonne leçon de l'affaire Breivik : s'ils veulent détruire l'Occident, son néo-nazisme rampant sous la science-politique du "gouvernement mondial", ils doivent se rendre au constat de Karl Marx que c'est INUTILE : l'Occident est le plus apte à se détruire lui-même, poursuivant son propre programme. Breivik est un assassin innocent au point de mordre sa propre mère en voulant la défendre. Plus abruti encore que ces gosses de riches qui, aux Etats-Unis, déchargent pour se venger leurs fusils sur leurs camarades de lycée.

    Si l'Occident et Babylone ne font qu'un, il est d'ailleurs dans l'ordre des choses que l'Occident s'écroule de lui-même, comme un vieillard cynique animé par le désir ou le viagra, qui fait un arrêt cardiaque.

    Si l'Occident = Babylone, il ne vaut même pas la pierre jetée contre lui pour le détruire, et l'effort pour lancer cette pierre, c'est à la vie spirituelle qu'il faut le réserver.

    + Gardez-vous donc d'écouter les médias qui pointent du doigt l'extrême-droite, le christianisme, la franc-maçonnerie, etc., pour semer de fausses pistes et occulter le véritable mobile d'André Breivik : la Norvège, sa putain de matrice, du cortège de toutes les putains issues de Rome.

    + Observez la gabegie des élites occidentales et l'intense gaspillage des ressources humaines, de l'homme pris comme du bétail, et de ce bétail plus mal considéré que les animaux en voie de disparition : cette gabegie est si flagrante désormais qu'elle déstabilise son clergé ; il doit s'efforcer de disperser l'attention par des guerres, des guerres sans autre but que celui de rassurer les habitants de Babylone eux-mêmes, par une photographie effrayante du Tiers-Monde, pour servir de repoussoir. La religion justifie en temps ordinaire les conquêtes. Dorénavant la conquête est faite pour maintenir la religion.

    C'est un mobile plus obscur que celui du Reich nazi. Le désir est ici poursuivi pour lui-même et non plus pour son objet. Le IIIe Reich voulait s'étendre par la conquête et la domination d'autres peuples, comme Louis XIV ou Napoléon auparavant. Les élites occidentales déploient leurs engins de mort peu à peu sur la surface de la terre (rappelons que ces élites sont "écologistes", "démocrates-chrétiennes", "républicaines") dans le seul but de maintenir et conserver un Etat, un Axe qui a commencé de se détériorer lui-même, souffrant d'un symptôme paranoïaque semblable à celui de Breivik, qui n'a pourtant jamais manqué de rien de ce que peut espérer un fils de la Norvège capitaliste du capitalisme.

  • Très Riches Heures de la Télé

    Parfois je regarde la chaîne "KTO" en croyant que je suis sur "Public-Sénat", et parfois je regarde "Public-Sénat" en croyant capter "KTO".

    + Pour ne pas trop embrouiller le lecteur, je reviendrai ultérieurement sur le grand défi que je me suis lancé de regarder "KTO", jusqu'à ce que j'y entende un propos chrétien, en dehors de la simple référence au Nouveau Testament. La dernière émission regardée était consacrée à Pierre Assouline et à Marcel Proust, dont l'infantilisme fut la seule religion (= culte de l'art), bien pratique dans les dictatures pour diriger à l'aide de la musique (Wagner dans les casernes, une petite sonate dans les supermarchés et les ascenseurs).

    + Bref, je mate sur "Public Sénat", la chaîne qui jette l'argent du contribuable par les fenêtres en période de crise (que le sénateur qui voudrait me jeter la pierre pour ce propos démagogue se suicide d'abord), je mate une émission consacrée aux intellectuels, ces "ennemis du peuple". Ennemis à double titre : 

    + pour la raison évidente que les intellectuels ont pour fonction, depuis l'Egypte antique ou Babylone, de justifier le pouvoir, à plus forte raison quand il chancelle. Les périodes de décadence sont fertiles en intellectuels. Le roi de Prusse embauche ainsi Voltaire, l'impératrice de Russie se rabat sur Diderot, ancêtre de nos ministres de la Culture. Napoléon est sans doute trop brutal pour enrôler autre chose que des ingénieurs, la fiotte Chateaubriand ayant fini par se débiner. Bien qu'ils fassent souvent l'apologie du sang, de la race ou du code civil, les intellectuels sont souvent trop sensibles pour aller se faire éclabousser eux-mêmes d'abats et enterrer vifs sur les champs de bataille. L'intellectuel prêche la croisade, mais il ne la fait pas, à l'exception de crétins comme Ben Laden ou C. Péguy, Che Guevara. L'intellectuel est donc comme le drapeau, "au-dessus de la mêlée".

    + la deuxième raison, c'est le mysticisme. Toute la bêtise de Nitche est de dire clairement que le mysticisme est nécessaire pour méduser le peuple. Tandis qu'il y a toujours dans la culture populaire un effort pour s'émanciper contre le mysticisme et l'inconscient, celui qui fait avouer au poilu qui a échappé à l'enfer son ignorance des raisons qui l'y entraînèrent ; mystère d'autant plus épais qu'il avait peu de part à la propriété, une part inversement proportionnelle à son droit au royaume des cieux, dira le suiveur de saint Paul, plutôt que de KTO.

    + Contre cette alternative un peu trop évidente, la terre ou le ciel, l'effort du clergé et des intellectuels sera de ramener constamment l'art populaire au mysticisme. Celui du cinéma ou du poker, par exemple, où le "fruit du travail des hommes" apparaît le plus nettement comme la fainéantise. Ainsi les récits de Céline sont réduits à leur style, afin d'être intégrés à la culture, et lui servir d'engrais. De même la fameuse transsubstantation (mystique) du Christ en hostie, due aux efforts de l'alchimie monastique. L'eucharistie est en effet le "style chrétien" essentiel, dévalué par les arts ultérieurs, bien qu'on oublie de remarquer sa puissance d'abstraction presque inégalée, sauf peut-être par l'argent, "équivalent de chair" lui aussi.

    + Tout en matant "Public Sénat", je me suis pas mal écarté de son effort d'apologie des intellectuels. Ceux-ci feraient bien de s'inspirer d'Alain Minc, le plus conscient qu'un intellectuel, sans la ruse, n'est rien. Il n'obtiendra pas son fromage. Minc qui déclare n'être qu'un "intellectuel de pacotille", tentant de ramener son confrère Jacques Attali à la raison de l'éminence grise. Minc qui glisse aussi son petit couplet subliminal sur les dangers qu'internet fait courir au pouvoir des intellectuels. Sur ce terrain, Minc devrait se montrer plus machiavélique, car l'aveu public d'un pouvoir des intellectuels constitue le déni officieux de la démocratie officielle.

    + Pour finir, Minc enrobe sa propagande libérale dans un paysage de l'intellectualisme en France depuis le XVIIIe siècle, englobant avec magnagnimité dans son potager le vert Mauriac à l'âme de poireau (chaque intellectuel peut être relié à un légume, tant il vrai que les intellectuels ont, à l'instar des légumes, "la tête à l'envers" et les parties génitales tournées vers le ciel).

    + Les intellectuels depuis le XVIIIe siècle, prétend Minc, n'ont cessé d'errer de plus en plus ; ça tombe bien puisque Minc lui-même prône l'exemple de l'Angleterre, mère du libéralisme et de l'impérialisme moderne, Angleterre habile à rejeter la responsabilité des massacres sur les autres nations. Sans admirer l'Angleterre directement pour son impérialisme, dont ils n'ont pas connu toute l'ampleur, les philosophes des Lumières se sont donc lourdement trompé sur le bénéfice des peuples à être gouvernés plus libéralement par la bourgeoisie, d'une manière démocratique permettant au peuple de détacher les yeux de ses travaux et dévotions rituelles.

  • Le Poisson pourrit...

    par la tête.

    Rien de plus vulgaire que la quête d'esthétisme, c'est-à-dire Marcel Proust. Je prends l'exemple de Proust, comme je pourrais en prendre un autre : celui du cinéma français, de Karl Lagerfeld, ou encore du marketing, pour montrer que la vulgarité ne vient pas du peuple, mais de l'élite.

    Comme dit Nicolas Sarkozy, "Il n'y a pas besoin d'être pédé pour apprécier Proust." ; c'est juste, en revanche il faut faire partie de l'élite, ou vouloir en être, pour l'apprécier.

    Comme dit encore une fois le président : "Il n'y a pas besoin d'être antisémite pour apprécier Céline." ; ce n'est pas moins exact ; en revanche, il faut détester l'élitisme et la vulgarité qui en découlent pour apprécier pleinement Céline, comme un auteur vivant n'ayant pas pris une ride.

    "Du pain et des jeux." : nul besoin d'aller chercher très loin la raison du recours de l'élite au cinéma, au football, à la pornographie, aux magazines de mode féminins, c'est-à-dire au style et à la vulgarité.

    Cela permet de faire oublier aux populations laborieuses qu'elles sont gouvernées par des irresponsables de la trempe de Néron. Ou que le capitaine du "Titanic", hiérarchiquement, est forcément le premier des cons.

    Il faut dire que Céline a trempé jusqu'au cou dans la merde de l'esthétique vulgaire et qu'il a bien failli y rester, puisque la guerre participe de l'ordre bourgeois et du règlement de compte entre débiteurs et créanciers. Qui, en dehors d'un cinéaste, aura la bassesse morale de présenter la guerre sous un angle esthétique ?

     

      

  • Chienne d'Europe

    Je rebondis sur la note pondue par mon confrère Bardamor pour le fanzine "Au Trou !?", afin de combattre l'idéologie européenne. En l'occurrence l'essai médiocre d'un certain Hervé Juvin.

    http://autrou.20minutes-blogs.fr/archive/2011/08/25/l-ideologie-europeenne.html

    Bardamor ne souligne pas assez en quoi cet essai est médiocre : parce qu'il est rédigé en langage technocratique ; la propagande visant les technocrates est vaine, ceux-ci étant déjà tous convaincus ou presque des bienfaits du mobile européen, pour une raison très simple : ils n'ont pas d'autre plan. Les démagogues de la trempe de Jean-Pierre Chevènement, Marine Le Pen & Cie jouent sur le velours.

    Ils n'ont pas d'autre plan, parce qu'on ne change pas de plan au cours d'un braquage : même mauvais, il reste le meilleur à ce stade. Le cas de Chevènement est celui, pathologique, d'un type qui n'assume pas pleinement la crapulerie inhérente à la vie politique, contrairement à un poisson-pilote comme Juvin.

    La difficulté pour le propagandiste est de convaincre les classes moyennes et populaires que ce n'est pas "la raison du plus fort" qui se cache derrière la stratégie européenne, dans un langage qui ne soit pas technocratique, et alors que le plus beau drapeau dont la propagande disposait est désormais en berne : la promesse d'enrichissement faite aux classes populaires.

    Observez ceci, d'assez exceptionnel dans l'histoire : l'abaissement moral des élites au-dessous du niveau des castes subalternes qu'elles prétendent diriger. L'élection de Sarkozy en est un symptôme, dans la mesure où il est parvenu à se faire élire sans le soutien du clergé, ou bien en s'emparant sans coup férir des quelques slogans à quoi l'éthique de l'élite se résout désormais. Le PS n'est pas tant gêné du comportement de DSK (son côté "bling-bling") que des conséquences qu'il peut avoir sur le score du PS.

    L'abaissement moral de l'élite -que vaut une élite qui n'a plus que l'enrichissement à faire miroiter, bien mal planqué derrière le gadget européen ?- se reflète dans ses difficultés grandissantes à s'exprimer. Caractéristique, par exemple, la défense de l'orthographe par une élite (Finkielkraut, Jean Clair), qui manie elle-même difficilement la syntaxe (dont l'admiration pour le cacouac nazi Heidegger n'a pas d'autre explication).

    En somme il ne reste plus aux "technos" pour imposer leurs systèmes d'exploitation que la télévision et le cinéma, le football. C'est sur ce point que la résistance "populaire" doit se concentrer, afin de résister mieux encore au cynisme de son élite. La culture populaire est le meilleur point d'appui, car c'est elle qui véhicule le moins le culte de l'art, la morale pure répandue comme une drogue dure par la caste des pharisiens, afin d'obtenir au prix le plus vil la peau du peuple.

    Le cinéma, la télévision et le foot n'ont rien de populaire. D'abord parce qu'ils sont beaucoup trop chers à produire. Au même titre que la démocratie, les divertissements de masse sont une invention du clergé pour manipuler les masses. D'ailleurs cette manipulation est à l'échelle mondiale, désormais.

    Si le cinéma français est aussi mauvais, comparé au cinéma yankee, c'est d'ailleurs parce qu'il est privé de sa raison sociale. Les cinéastes français ne comprennent pas le plus souvent que la religion n'est pas faite POUR l'élite. Elle est faite PAR l'élite pour manipuler les foules. Si bien qu'on a un cinoche français dont toutes les bobines mises bout à bout ne valent pas trois lignes de Céline qui, lui, est la véritable culture populaire, à peu de frais et pour en éviter de grands aux dépends du peuple.

  • Clergymen

    A few years ago, bad book of Johnatan Littell ('The Kindly Ones') was celebrated in France by official critics that sucks. It won the French Pulitzer prize 'Goncourt'. Due to smart advertising, this book was very well sold, though it was very heavy and expensive.

    I was very surprised to see so many people in bookstores for Christmas, buying this boring book religiously. I was thinking: 'Hey, why don't they buy the Bible to read something interesting one time in their life?' I must admit there are boring chapters in the Bible, especially the clergymen's, but prophet Daniel's story is contrarily very interesting, and you cannot understand Bacon-Shakespeare's books without reading prophet Daniel.

    Do not trust anybody who does tell you that Shakespeare's book are not about Revelation. Check it by yourself. In spiritual matters, always act like Hamlet in Elsinore Castle as if the danger was everywhere around you. Do not even trust your parents, your fiancée, the priests, official wisdom, mathematics, laws of the Kingdom... or just be part of the matrix.

    About Littell's book again: I doubt that a lot of people did really read it. It is well known that French men, like Italian men, do not read at all but women. And in fact, I am not interested myself in romantic literature or theater, opera either. Best books in XXth are those which are not romantic.

    And Littell was trying to make a book about History. If you know a woman who is interested in History and not Religion, a woman who broke up with her mother and does not see her everywhere, be sure that you found a very uncommon person.

    Other surprise was about 'politically correct', the religion of modern landlord-who-has-no-land. Gay pride is more recent in France than in the US. Dividing People into different Consumer Parties is not very French. Not every French gay will accept that you speak to him as if he was a dick.

    But politically correct is very useful for the medias, to make people believe that politickers are interested in ethics, more than 'in the butter and the ass of the dairy-keeper with it' as we say in France.

    And there was no reaction to Littell's theory that the typical German nazi was gay. 'Gay pride' was probably in holiday at this Time. This is exactly what big Will is explaining: 'Politically correct' or 'Ethics' that was everywhere, in a second can vanish as love that you had for this girl or this guy. Because they are governed by Property and its Defence only. And for Shakespeare, Devil's manoeuvre in the Dark does consist in destroying love by the way of property.

    Do understand why women mostly do hate History: because it is made for destroying every kind of landlord's religion, under the mask of 'Ethics'.

    Understand why German nazis had a great 'Culture' as Littell does underline: because they had no History like USA.

  • Les Trois Juifs

    Ceci n'est pas une fable. Ayant vécu toute mon enfance dans une province reculée, exempte ou à peu près de juifs, ceux-ci restèrent longtemps pour moi des personnages imaginaires : Moïse, Samuel, Daniel, Esaü, Noé, etc.

    Moitié par fainéantise, moitié parce qu'ils étaient soporifiques, je n'écoutais guère mes professeurs d'histoire-géo. Du reste ceux-ci n'appuyaient leur récit de la choa que sur de toutes petites photos, moins impressionnantes que les images télévisées qui m'étaient interdites. Dans les bouquins que je lisais de mon côté, la question du martyre des chrétiens dominait largement.

    Je crois me souvenir d'avoir soupçonné un de mes condisciples d'être une sorte de juif, en raison d'une physionomie très spéciale : blond aux yeux bleus, avec la beau basanée (du reste très doué dans les arts martiaux, mais ça n'a rien à voir), avant d'apprendre par mes parents qu'il était Kabyle.

    En somme ce n'est qu'une fois monté à Paris que j'ai été "saisi de la question juive". Un peu brusquement, par un juif très truculent. Celui-ci m'interrogea à brûle-pourpoint tandis que nous sirotions ensemble un verre de vin : "Toi qui es catholique, tu dois sûrement être antisémite ?" Comme quoi on peut être truculent et légèrement parano. Réflexion que je lui pardonnai immédiatement, étant donné ses marques de générosité plus fréquentes : j'aurais pu ouvrir un bazar si j'avais accepté tout ce qu'il m'offrait.

    Peu à peu, au fil de ma vie parisienne, j'en suis venu à la conclusion qu'il existe trois sortes de juifs bien distincts : 1/ Celui, ou le plus souvent celle, qui ne fait que parler de la choa, faute d'imagination (les comportements obsessionnels découlent d'un manque d'imagination) ;

    2/ Celui qui ne parle jamais de la choa, pour mieux se fondre parmi les goys ;

    3/ Le juif orthodoxe, qui paraît indifférent aux choses extérieures à l'Ancien Testament, et vivre dans une bulle. Jamais aucun de ceux-là ne m'a adressé la parole, sauf une fois l'un eux, rue des Rosiers, persuadé que j'étais un de ces juifs charnels éloignés de la loi de Moïse, voulant me ramener au bercail. Ma misogynie m'incline à une sympathie plus grande pour le 3e type "orthodoxe", en raison de son mépris pour la mode et le style (contrairement au type de la tapette nazie, avide de fanfreluches).

    Si on obligeait ces trois juifs-là à vivre ensemble, je crois que ça tournerait vite au génocide.

     

  • Exit Darwin et Nitche

    Je constate que la statue d'Einstein commence de vaciller. Il commence d'être critiqué dans des cercles moins confidentiels que le mien. Déjà il y a quelques années, lors d'un colloque scientifique international, j'avais pu observer que les "experts" présents, au lieu d'accommoder leurs nouvelles théories physico-mathématiques aux spéculations officielles d'Einstein, avaient plutôt tendance à les contourner, gênés par cette assimilation de l'espace au temps par un tour de passe-passe algébrique, voire à proposer Bergson à la place d'Einstein.

    Mais j'ai toujours cru que Darwin tomberait avant Einstein. Notamment parce que le renfort de l'idéologie évolutionniste au meilleur des mondes capitaliste (concurrence = progrès) est assez flagrant et susceptible de mettre la puce à l'oreille du public, même profane. Sans compter le refus des savants évolutionnistes d'admettre leurs erreurs passées, ou à mots couverts seulement (Y. Coppens) ; enfin le caractère sensible de délire religieux de la part de Pascal Picq.

    Nitche, pur conservateur, comme souvent les descendants de paysans polonais, contredit Darwin : il ne croit pas qu'il y a évolution, mais régression. C'est d'ailleurs le seul point de convergence avec le christianisme et le marxisme opposés, pour lesquels le progrès ne peut être que spirituel et individuel, contre le pharisaïsme ou la philosophie morale (existentialisme). Nitche est une sorte d'architecte qui n'aurait pas compris que l'architecture est un "art du mouvement".

    Le délire propre à Nitche est de croire l'homme animé d'intentions similaires à celles de l'animal, plus encore que Darwin (on peut penser en effet qu'un préjugé favorable à l'idée de progrès politique ou social a conduit Lamarck ou D. à croire que les espèces animales, elles aussi pouvaient "progresser").

    Je propose donc une théorie de l'évolution de l'espèce humaine, mieux adaptée aux mouvements de l'âme humaine, et notamment à celui de la masse des hommes : "L'évolution de l'espèce humaine passe par la destruction régulière de son élite ou de son clergé, qui redevient comme la sangsue un parasite dès lors qu'elle ne subvient plus au besoin de soulager efficacement le peuple des maux qui infectent le corps social."

    Une théorie qu'on ne risque pas d'entendre beaucoup, puisque l'évolutionnisme de Darwin est essentiellement une théorie cléricale, qui réaffirme l'idée de progrès social et renforce ainsi la position morale éminente du clergé républicain.

    Avec l'idée d'évolution, bien qu'elle soit exactement du même tonneau que la "modernité" selon Nitche, un futurisme plutôt qu'une nostalgie, Darwin a composé dans le domaine de la morale pure un rêve bien plus efficace que le mépris affiché de Nitche pour le peuple. Bien que Nitche a parfaitement compris le rôle indispensable de la musique et du mensonge pour mener le peuple au gré du clergé, il est lui-même largement malhabile à composer des mélodies qui flattent le peuple pour mieux le berner.


  • Le Destin est un Tsunami

    Le Destin peut-être comparé à une vague puissante. Elle noie, elle a noyé, elle noiera la plupart des hommes.

    Certains s'efforcent de se porter à son sommet et de la surfer : c'est là l'attitude du clergé et des élites, la clef de son culte du hasard et des mathématiques ; par quoi il convainc la masse du peuple, plus puissante, de s'incliner devant lui ; par quoi aussi le clergé se convainc de sa prédestination et de sa vie éternelle.

    Dans l'ésotérisme on décèlera toujours, à la suite de Marx, le moyen de légitimation de l'élite vis-à-vis du peuple. N'ayant ainsi aucune légitimité spirituelle, mais exclusivement pratique, l'élite invente "la morale pure" ; elle fait de l'anthropologie une religion ou un principe spirituel, et finit par tourner la tête du peuple qui n'y entend plus rien à cette maille inextricable tissée par le clergé, "aux fins d'éclairer le peuple" en principe ; mais, en réalité, pour mieux le suborner par des moyens psychologiques. 

    Ainsi les peuples orientaux, Japonais ou Allemands, sont-ils le plus souvent stoïques devant la mort. Pauvres imbéciles médusés, ils ont été convaincus comme de bêtes soldats par leur clergé de laisser dans leurs vies, non pas aux pauvres, mais plutôt à la mort, une place d'honneur. Non pas prêts à mourir, mais disposés à s'offrir à cette putain, la plus fortunée d'entre les fortunés.

    Enfin, les saints et les martyrs tentent de briser la vague du destin et de ne surtout pas se laisser enivrer par la vitesse. A cette différence près qu'ils ne se vont pas vers la haute mer et le territoire liquide, symbole de la mort, mais vers le concret et le solide. 

  • On The Road Again

    Dans la tradition de Tocqueville, Chateaubriand, Céline et Tintin, BHL voyagea en Amérique et s'y trouva mi-figue mi-raisin. Pas certain que tout le monde ait lu son livre, BHL a convaincu "France-Télévision" de diffuser une version "short cuts" filmée/voix-off de "crooner" de son périple (j'avais seulement feuilleté l'ouvrage magistral à l'époque, tombant sur la visite des bordels yankees, qui permet une comparaison avec le "Crazy Horse" de Paname-City).

    Résumé pour ceux qui n'aiment NI lire NI regarder la télé, mais seulement les blogues (2h/jour/Français) :

    - La Route : lacet serpentant à travers l'immensité des plaines arides plantées de cactus, idéal moyen de transit vers le trou du cul de l'Amérique, vroum-vroum fait parfois un gros "truck" plus effrayant que la baleine de Jonas : "out" Chateaubriand.

    - Obama : BHL avait prévu son élection. Dimension prophétique de l'essayiste.

    - Putes : hyper-hygiéniques ; c'est Arielle qui a dû être contente.

    - William Kristol : a des idées ; ça tombe bien, les Ricains allaient manquer de pétrole ; ils vont pouvoir se déplacer en Buick Kristoline. Car ça, BHL le dit pas, le Yankee ne marche pas, il se déplace. Le seul que j'ai vu marchant, cherchait justement à gagner la frontière française dans le sens inverse.

    - Las Vegas : assez vulgaire malgré tout le bien qu'on aimerait en dire ; BHL n'est pas Patrick Bruel, sachez-le, il fait du cinéma d'hauteur.

    - Prisons : on en ferme certaines pour en ouvrir d'autres.

    - Goulags : terme russe désignant des prisons russes. Pourquoi dire "goulag" à la place de Guantanamo ? Chercherait-on à atténuer les souffrances du barbu Soljénitsyne, non moins prophète de rien du tout que BHL ?

    - Mormons : impressionné, BHL, par leur sens de la famille : moment de sincérité.

    - Mur de la honte : inachevé selon BHL, car il autorise son contournement et les risques de dessication du peone mexicain égaré vers l'Eldorado de ses arrières-grands-parents.

    - Culture : contrairement aux idées reçues en France, il y a bien une culture aux Etats-Unis. Quel petit pédé de France ou de Navarre osera dire que les westerns c'est bof-culture à côté de la phénoménologie des nazis, Andy Warhol de la tomate dessalée en boîte ? Allons, soyons sérieux ou je sors mon six-coups.

    - Hamburger : BHL au régime. Moi ce que j'ai trouvé de mieux aux States, c'est la bouffe. Pas chère, croustillante, pas l'escroc-titi parisien à 10 euros les frites dégueulasses.

    - Question : pourquoi les Yankees n'ont pas aimé le bouquin de BHL ? Ils n'ont pas pigé qu'il leur faisait des compliments en français ? "The Beloved one" d'E. Waugh, satire britannique assez difficile à battre niveau concentration en vitriol, les Anglais étant encore plus impitoyables que les colons français avec leurs colonies, fut prise aux Etats-Unis pour un reportage caustique sur les cimetières pour chiens de Californie.

    Pour voyager incognito en Russie, BHL pourrait se faire décolorer en blond et porter la houppe ?

  • Merci Naulleau !

    Merci, M. Naulleau d'avoir souligné, à côté de la bravoure du Père Guy Gilbert ("On n'est pas couchés !", 1er mai 2010), la totale ineptie de ses propos sur le plan chrétien au-delà du "Dieu est Amour" pour lequel aucun séminaire de formation n'est nécessaire ; l'ineptie vient sans doute à Guy Gilbert d'avoir été élevé dans une famille nombreuse exemplaire et de louer par conséquent les "valeurs familiales". Cet éloge ne figure nulle part dans le Nouveau Testament chrétien où un observateur, même peu attentif, constatera que Jésus ne semble pas voir l'intérêt du mariage pour sa cause, mais "débauche" à sa suite -bien plus radicalement qu'une prostituée occasionnelle ne pourrait le faire-, quelques personnes mariées ayant sans doute charge de famille et qu'Il appelle "apôtres".

    Vous comprendrez, M. Naulleau, que c'est bien là précisément où le bât blesse lorsqu'il est question de pédophilie chez les catholiques, et sans doute au-delà du christianisme.

    J'invite M. Naulleau à vérifier par lui-même que les religions patriarcales anciennes, notamment le judaïsme, non seulement ne répriment pas la pédophilie mais parfois la banalisent. Mieux que ça, et pour ne pas sembler faire porter au judaïsme toutes les tares du passé, M. Naulleau pourra aussi vérifier que dans sa propre religion, la sienne et celle de son confrère Zemmour, c'est-à-dire en droit pénal français, la répression de la pédophilie en tant que telle est une mesure très récente et qui, en dehors de son avantage publicitaire pour la République et le socialisme, ne semble pas avoir eu d'effet concret.

    Je dirais même plus, M. Nolleau, il est de tradition constante dans tous les régimes patriarcaux, et celui dont vous vous réclamez n'échappe pas à cette tradition, bien qu'il s'en défende, de considérer la "progéniture" comme le prolongement de la famille ou du couple. La justification de 220.000 avortements/an en France ne déborde pas du cadre juridique qui a permis autrefois, dans des régimes patriarcaux plus "francs", de tolérer largement l'abus sexuel sur des mineurs. On peut tenir l'avortement comme un "crime social", exactement comme le "crime passionnel" ou l'abus sexuel sur des mineurs autrefois, la mode variant des crimes et des délits, et tous les "crimes sociaux" possédant la particularité d'être jugés moins sévèrement par le législateur, quand même qu'ils sont souvent les plus abominables (seul un crétin pourra ainsi trouver "romantiques" les abominables crimes passionnels, sujets souvent de mauvais romans de gare).

    Comme quoi le dévouement et l'orgueil démesurés peuvent voisiner chez une même personne : le père G. Gilbert. Car les propos théologiques ineptes de celui-ci heurtent des siècles de théologie chrétienne faisant l'éloge de la chasteté et non du mariage. A tel point que, dominante politiquement, l'Eglise romaine essaya même d'introduire dans l'institution païenne le compromis civil dit de "la chasteté dans le mariage", avec tout l'insuccès qu'on sait aujourd'hui, au plan de la politique comme au plan de la chasteté.

    Un dernier point a retenu mon attention dans le propos de M. Nolleau. Le point concernant sa propre aspiration à la sainteté. D'abord je lui propose une comparaison de la méthode catholique avec celle de l'écrivain. La méthode catholique est de n'avoir point de méthode (dans le genre faux-cul il n'y a guère mieux que Descartes), de se dispenser du problème de la foi, périmé par la venue du Christ, et d'avancer petit à petit. Peut-être reconnaîtra-t-il en quoi cette méthode peut aussi donner dans le domaine littéraire de bons résultats ?

    Ainsi, M. Nolleau pourrait exercer ses talents à la sainteté de façon un peu moins bénigne que sa consoeur Mlle Fourest (qui n'hésite pas à suggérer sur une autre chaîne l'ouverture d'un concile de Vatican 3 !? M. Nolleau pourrait notifier à des ecclésiastiques conviés devant lui à faire l'article une incohérence moins banale et en un sens bien plus grave et révélatrice que la pédophilie catholique, à savoir l'incohérence de la présence d'aumôniers militaires catholiques dans l'armée française quand le pacifisme le plus radical est prôné par les Evangiles. Voilà un point où il aurait été intéressant de connaître l'avis toujours sincère du Père Guy Gilbert, plutôt que son embarras sur les capotes ou la pédérastie. Je fournis même à M. Nolleau une excellente citation tirée de saint Jean en attendant qu'il trouve le temps, au milieu des tonnes de fadaises qu'il doit se coltiner, de le lire intégralement :

    "Si quelqu'un mène en captivité, il sera mené en captivité ; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la patience et la foi des saints." (Ap. XIII, 10)

     

    Ce genre de sentence évangélique avait le don de scandaliser Flaubert, alias Mme Bovary, alias Bouvard et Pécuchet. Je suis persuadé de l'intelligence de M. Naulleau, contrairement à beaucoup de curés aujourd'hui, à saisir comme Flaubert la nuance du christianisme au bovarysme, et de la rappeler aussi souvent qu'il le pourra dans son émission de service public.

    En espérant n'avoir pas trop abusé de son temps de lecture, et que M. Naulleau voudra trouver ma lettre assez affranchie comme ça, je le prie de bien vouloir agréer mes meilleures salutations catholiques, c'est-à-dire complètement irrespecteuses des parties religieuses dont, comme chacun sait les couillons ne peuvent détacher leurs yeux.

    LAPINOS

    PS : Je remercie aussi celui (ou celle ?) qui daignera bien faire suivre ma lettre à qui de droit, ne disposant pas de secrétaire et étant mal équipés pour ces choses-là.

  • Epicier fin

    "Il faudrait peut-être arrêter un jour avec cette hypocrisie autour de l'argent en France !"


    Guy Lagache, grand rapporteur à "M6" - "Tintin au pays des Experts-Comptables véreux et des épiceries fines qui vont redresser la barre à tribord".

    Plutôt gonflé de la part de ce type, d'inverser le rapport de l'hypocrisie et de l'argent, après que sa chaîne qui diffuse la vulgarité au populo par large intraveineuse a détourné le titre d'un bouquin de Marx ramenant le mobile de l'accumulation de pognon au transport érotique "ad patres", une passion de bulbes désormais épanouis aux produits chimiques. Le grand retour à la terre dionysiaque !

    Bien sûr l'hypocrisie PART de l'argent et non l'inverse. Est-ce si étonnant qu'on se souvienne encore en France un minimum des fables de La Fontaine ? François Hollande n'aime pas les riches ; vu le courage des hommes politiques, pour oser dire un truc pareil, ce demi-François doit bien savoir que le mot d'ordre a quelque résonance populaire et ne va pas se retourner entièrement contre sa pomme de paysan madré.

    Corollaire de l'argent, l'hypocrisie est le deuxième fluide essentiel du socialisme, qu'on retrouve comme Molière le prouve à haute dose dans l'humeur mélancolique du misanthrope, déçu du voyage mais jamais des médailles ou des distributions de tickets à l'Académie (dite) française.

    Il y a même des républicains assez "honnêtes" -paradoxe- comme Zemmour pour reconnaître à l'hypocrisie le droit de Cité. Ledit Zemmour, bien qu'il travaille au "Figaro", au milieu de la raclure de chrétiens configurés pour gagner les prochaines élections, serait peut-être même assez "honnête" pour reconnaître que démultiplier l'argent ne dissoudra jamais le suc de l'hypocrisie. Equation impossible. C'est le théorème de la pute libre parce que bien payée que nous joue le tromblon de "M6". Ou encore des Etats-Unis sans hypocrisie, alors qu'elle y est si dense qu'on pourrait la mettre en bouteille. Ce Lagache n'est qu'un joint.

    - Digression pour ne pas lâcher le fil d'Ariane :

    "Or la multitude des croyants n'avait qu'un coeur et qu'une âme, et nul ne disait sien rien de ce qu'il possédait, mais tout était commun entre eux." (Actes, V, 32)

  • Perle de culture

    "Les Chinois ont le matériel, nous avons le spirituel (...)" : Invraisemblable arrogance de J.-M. Domenach, mandarin franchouillard bombardé spécialiste de la Chine au JT sur le tempo du "Pt'être bien que Sarkozy a raison, pt'être bien qu'il a pas tort."... de faire sa visite à l'empereur des Chinois, imitant ainsi les dirigeants des petites républiques du bloc allant faire la cour au Soviet suprême pour réclamer une rallonge de crédits. Et merci à Georges Marchais, marionnette audio-visuelle, d'avoir battu sa coulpe et de permettre de repartir comme en quarante.

    Là encore, on réclame Miss Météo à gros cul à la place de Domenach. L'homonyme Domenech parafoudre du MEDEF ? Bien bonne déculottée des bourgeois lyonnais par les bourgeois munichois m'a mise de bonne humeur pour la journée.

    Il n'a pas été réclamé le boycott des jeux de Pékin en France par mépris des Chinois mais plutôt de David Douillet et de ses principes de tatami gaulliste. Parce qu'il ne paraît pas raisonnable du tout que la consommation des Français ou le Groupe PPR sauve les Chinois de l'esclavage, ni les essais de Guy Sorman.

    Pour montrer aux Chinois que le Français n'est pas raciste, il serait bien bon de la part des mouvements altermondialistes de réclamer d'ores et déjà le boycott des jeux de la City, et pour se faire pardonner d'avoir expulsé Marx dans la patrie de Shylock, qui y a fait plus d'émules que Shakespeare, comme pour prouver une fois encore que nul n'est prophète en son pays.

    Ah oui, j'oubliais, pour ce qui est de la spiritualité française, il serait peut-être temps à son âge que Domenach se rende compte que l'existentialisme est une religion que les Chinois n'ont pas attendu les Allemands pour inventer, exploration du néant sous toutes ses coutures. Pas croire que les Chinois sont assez pommes pour pas comme Bernard Arnauld collectionner les tickets de métro disposés avec joliesse.

  • La Pucelle Fourest (II)

     

    La Pucelle Fourest n'en finit pas de voler au secours de la République en danger, fidèle au poste !

    Après avoir affronté le vilain Sarrazin Tariq Ramadan, qui fait trembler l'Identité française avec son sabbat de femmes en tchador, le mignon Poujadas à tête de nain médiéval a mis le pied à l'étrier de sa Pucelle et lui a offert d'affronter une bande de curés crétins qui (à ce qu'il paraît) guigneraient le titre d'ennemi n°1 des Juifs et de l'Internationale féministe à Ramadan. Diantre !

    Triés sur le volet, les curés, pour faire reluire la Pucelle qui jubile visiblement ce cette joute. Extrait :

    Abbé Aulagnier : - Que c'est quand même grâce à la chrétienté qu'on a eu les cathédrales, Madame !

    La Pucelle : - Qu'à cela ne tienne, Cauchon de curé, c'est tout à la gloire de la République d'avoir entretenu ces vestiges de l'Obscurantisme pour l'édification des foules de touristes, morbleu !

    Au casting de ce spectacle en technicolor vient s'ajouter l'ineffable abbé de La Morandais, incontournable comme toutes les girouettes de clocher, curé de plateau télé dont on peut se demander s'il a une existence réelle, éminent symbole de la fin de la race française. Les silhouettes dans la mire de la télé sont comme des fantômes, des théories d'êtres vivants.

    Ce qui fait la peur réciproque entre les protagonistes de ce jeu télévisé, et de la peur vers le ferment de haine, c'est la COMMUNICATION. Bienvenue pauvre gosse qui regarde la télé, dans un monde de possédés.

     

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  • Z comme Zemmour

    Soulagement de ma part d'entendre Eric Zemmour à la télé affirmer qu'il n'est pas chrétien. Etant donné qu'il véhicule une idéologie à peu près "maurrassienne", fort justement qualifiée de satanique par le passé, c'est tout à son honneur de clarifier ce point et de se situer "à l'extérieur".

    "Politique d'abord !" : peut être mis dans la bouche de Ponce Pilate ou du zélote Judas Iscariote, mais certainement pas dans la bouche de Jésus. Il est impossible de relier l'idée d'"identité française" au christianisme, qui non seulement est étranger aux religions nationalistes mais les regarde toutes, à commencer par le paganisme romain, comme des religions babyloniennes ou égyptiennes. Si le christianisme avait à voir avec l'identité française, alors il serait la religion du maquignon inquiet pour l'avenir de sa petite entreprise de gavage de canards dans le genre de F. Bayrou ou D. Tilinac, mythomanes républicains, qui par leur manière de christianiser leurs monomanies et leur lâcheté paysanne atavique font penser au personnage de Sganarelle, imaginé jadis par Molière contre le parti des faux-culs jansénistes. Il n'est pas encore interdit de trouver Molière plus français qu'un gougnafier comme Bayrou.

    Le fait qu'il y a pu avoir des chrétiens franc-maçons jadis comme Joseph de Maistre, séduit par le régime napoléonien comme des pasteurs chrétiens ont pu être séduits par le régime hitlérien existentialiste, ne change rien au christianisme.

    *

    Mieux encore serait si Zemmour ne propageait pas sur le christianisme autant de ragots. Le dernier en date consistant, dans un débat l'opposant à l'idéologue Caroline Fourest (de la même secte républicaine prospère que Zemmour, comme quoi les chrétiens ne sont pas les seuls à être divisés), consistant à prétendre le christianisme la plus "féministe" des religions, sous prétexte que le christianisme libéral, depuis le XIXe siècle, est essentiellement animé par des gonzesses (d'où l'irruption dans le christianisme lors du Concile de Vatican II de questions... sexologiques, dérive aussi importante que les slogans maurrassiens ou la franc-maçonnerie et, si l'on veut bien se donner la peine de l'examiner de près, dérive semblable).

    Le féminisme est un discours POLITIQUE républicain ou libéral, qui n'a pas de sens en dehors de ce contexte (sur ce point C. Fourest connaît mieux sa religion que Zemmour, même si elle n'admettra jamais qu'il s'agit, comme Marx le démontre, d'une "religion", nettement anthropologique, mais d'une religion quand même, l'anthropologie étant le principal vecteur de la religion, ce qui explique la séduction du tribalisme, y compris dans ses formes les plus barbares, sur l'anthropologue, en qui les marxistes ont raison de voir un curé).

    *

    Or le Nouveau Testament est plein de préventions à l'égard de la politique. Que Jésus remette en cause le droit juif patriarcal n'implique pas qu'il lui en substitue un autre, plus favorable aux femmes. C'est d'un esprit païen comme Zemmour de penser qu'on ne puisse pas voir "par-delà le droit", se situer du côté + ou du côté - à l'écart des mécanismes politiciens. Un esprit pur (de réflexes païens) comme Marx a pu observer que l'égalitarisme républicain est une entourloupe théorique totalement hypocrite, telle que le sketch médiatique de B. Kouchner l'a encore illustrée récemment.

    De fait, ce qu'il serait historiquement juste d'affirmer, c'est que l'idée de laïcité est d'inspiration catholique, incontestablement, dans la mesure où l'universalisme va à l'encontre de l'organisation pyramidale cléricale politico-religieuse. Cet esprit laïc chrétien, constamment en butte au paganisme, a connu son apogée avec l'humanisme de la Renaissance, des penseurs comme Bacon, Shakespeare, Erasme, etc. Mais le modèle laïc républicain du XIXe siècle est aux antipodes d'Erasme ou de Bacon.

    Si superficiellement on peut croire cet esprit humaniste chrétien ressemblant à une laïcité du type de celle que les Etats-Unis connaissent aujourd'hui, il n'en est rien. Il y a du citoyen du monde de la Renaissance au touriste cinéphile yankee empêtré dans ses rêves érotiques contemporain comme un gouffre d'ignorance.

  • Identité belge

     

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    Le cirque belge qu'on a sous les yeux est plein d'enseignements. Ce qui retient Wallons et Flamands ensemble, leur trait d'union, c'est le pognon, élément premier de l'identité nationale. Trésor incarné ici par Bruxelles, la "capitale", qui risquerait dans une partition, tête sans corps, de perdre son statut "monégasque".

    On observe aussi grâce aux bourgeois belges que la haine raciale se passe très bien de couleurs de peau différentes et de critère scientifique solide; la haine est un pur produit politique, comme le darwinisme.

    Seuls les antiracistes prennent vraiment le racisme au sérieux, attitude qui a pour but de disculper la société, exactement comme le racisme, dans un contexte capitaliste à peine différent. La mort du patriote-zélote est le résultat d'une somme d'abstractions ou de rêves.

    Plutôt que de parler d'"identité nationale", se remémorant sans doute l'algèbre nazie, les médiats belges ont choisi plutôt de fourguer le machin sous le vocable d'"union nationale", assez pompier mais qui fait tout de même moins "skin-head" du Heysel que l'identité.

    En fait d'union, celle-ci lorsqu'elle est politique est toujours sur le mode de l'essaim, soumise à un principe extérieur, pouvant se désagréger en un instant. Ou bien on pense au coït, qui n'est pas sacralisé pour rien dans les religions tribales, et qui contient aussi le lien animal superficiel. Parfois après le coït les femmes disent : "Si on construisait quelque chose ?" (elle veut parler d'un nid). La franc-maçonnerie est une idée si féminine qu'il n'est pas étonnant qu'elle ait fait florès aux Etats-Unis.

    L'idée d'Aristote de comparaisons animalières pour comprendre les principes politiques, reprise par Shakespeare, est particulièrement féconde. Elle explique aussi pourquoi Aristote comme Shakespeare sont difficilement compréhensibles d'abeilles-citoyens à l'intelligence engluée dans le miel de la mémoire.

    Si le XXIe siècle est aussi religieux que les précédents, il pourrait bien s'achever dans un hénaurme bain de sang ubuesque.

  • Evangile de Judas

    Le socialisme en général, non seulement le nazisme, est l'idéologie la plus contraire au christianisme ; car comme Jésus le rappelle plusieurs fois, son royaume n'est pas de ce monde, et le socialisme est l'utopie politique qui se rapproche le plus de cette impasse ; compte tenu de la Genèse et de la fascination exercée sur Adam et Eve par la morale, dichotomie à l'infini, cette voie-là ressemble à une rechute.

    En outre, le communiste Paul Lafargue a souligné toute l'hypocrisie de la "doctrine sociale de l'Eglise", instrumentalisation du christianisme au profit des cartels, plus ignoble encore que la soumission du clergé médiéval à certains principes féodaux païens.

    Au-delà de la sainte diatribe de Lafargue, le chrétien observera que le socialisme chrétien du XIXe siècle coïncide avec l'éradication de la foi dans l'activité de Satan dans le monde, sans laquelle il n'est pas de christianisme, encore moins de christianisme combattant (mais éradication nécessaire au socialisme). Baudelaire, possédé et reconnaissant cette possession, est plus proche du christianisme que les papes catholiques et leur foutue doctrine sociale.

    La séduction du socialisme sur de nombreux chrétiens voire de nombreux juifs en Allemagne (le père de Marx) et en Russie s'explique facilement par le fait que l'anthropologie fondatrice des utopies socialistes est d'origine "judéo-chrétienne". C'est très net dans la doctrine nationale-socialiste de Hegel. L'athéisme socialiste moderne est ainsi plus proche du christianisme qu'il ne l'est du paganisme antique. Diderot est le seul penseur des Lumières qui peut être qualifié d'athée à bon droit, et c'est chez lui que la transition du jansénisme hérétique aux valeurs libérales est la plus flagrante.

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    J'entendais récemment un journaliste incompétent (de plus) s'étonner que l'"économiste" français Maurice Allais soit à la fois "socialiste" et "libéral". Mais si M. Allais n'était pas "socialiste" ET "libéral", il ne serait qu'un crétin de journaliste. Il n'y a aucune raison, ni économique, ni historique, ni scientifique, d'opposer le socialisme au libéralisme (seule la propagande cinématographique le permet).

    L'application de la doctrine libérale est tributaire depuis le début d'un Etat central fort. Les Etats-Unis sont une nation à l'échelle d'un continent ! (Compte tenu que son économie n'aurait pas été viable sans la main-d'oeuvre mexicaine "libre" de lois excessivement tatillonnes.) il n'est par ailleurs aucun Etat socialiste centralisé qui soit parvenu à se soustraire au mercantilisme libéral : ni l'Allemagne nazie, ni l'URSS.

    Socialiste et libéral Maurice Allais, comme son confrère Jacques Attali et les trois-quarts des dirigeants de la planète. Point commun du libéralisme et du socialisme, qui ne devrait pas manquer d'inspirer le dégoût aux chrétiens : le fait de présenter la guerre comme un moyen de libération.

    En fait de chrétiens "libéraux ou socialistes", de Léon XIII à Frédéric Ozanam en passant par Montalembert, Chateaubriand, toute la cohorte des vieilles chouettes pédérastiques, il n'y a que des suppôts de Satan prônant l'évangile de Judas.