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  • Cinéma contre Histoire

    Je n'aurais peut-être pas rédigé cette note rectificative si je n'avais lu ce commentaire dans une revue d'histoire, à propos de "Le Jeu de la Reine" (Firebrand) : "un bon film historique" ; en réalité ce film britannique, paru en mars 2023, après avoir été sélectionné au festival de Cannes, est un film de propagande féministe cousu de fil blanc, qui maltraite la vérité historique.

    Aldous Huxley ne s'y est pas trompé, quand il a fait du cinéma un instrument du pouvoir totalitaire ; il est décrit surtout dans "Brave New World" comme un moyen d'abrutissement des masses, afin de leur ôter le goût de la liberté ; mais le cinéma est employé aussi comme moyen de subversion de l'Histoire. Hollywood a atteint une forme de raffinement totalitaire en proposant des films de propagande à la fois divertissants et plus subtils que "Tintin et les Soviets".

    "Le Jeu de la Reine", du cinéaste brésilien Karim Aïnouz, ne se présente pas comme une épopée divertissante, dans un décorsjeu,reine,catherine parr,karim aïnouz,cinéma,henri viii,firebrand historique, un roman d'Alexandre Dumas : il s'agit bien de fabriquer ici un discours féministe, en accommodant les faits historiques pour les faire coïncider avec la théorie de la lutte des sexes.

    On voit ainsi la sixième et dernière épouse d'Henri VIII (Tudor), Catherine Parr, assassiner son mari dans son lit en l'étranglant, afin de se venger de toutes les humiliations qu'il lui aurait fait subir, et venger par là-même les cinq épouses précédentes de ce monarque, dont deux furent exécutées -rétablissons la vérité historique- pour s'être aventurées dans le premier cercle extrêmement dangereux du pouvoir.

    Pour faire de Catherine Parr une héroïne féministe, il a donc fallu la transformer en assassin, ce qu'elle ne fut pas. La dernière épouse du roi Henri VIII ne complotait pas non plus dans son dos avec des prêcheurs chrétiens puritains pour renverser la monarchie. Comme la plupart des aristocrates anglais de son temps, hommes ou femmes, elle s'intéressa aux publications des réformateurs. Cet engouement correspond au courant huguenot en France ; il fut stimulé au Royaume-Uni par le schisme avec Rome, et cela bien que le roi lui-même soit resté personnellement attaché aux rituels et aux sacrements catholiques - la principale cause du schisme est diplomatique ou politique.

    Bien sûr, Catherine Parr n'eut pas le choix d'épouser le roi, bien plus âgé qu'elle. Elle fut contrainte de se plier à ce qui n'était déjà plus tout à fait le "patriarcat", mais déjà la raison d'Etat qui poussait Henri VIII et son conseil à ne pas demeurer célibataire. Elle se plia d'autant plus facilement que c'était son deuxième mariage et qu'elle n'était plus une pucelle effarouchée.

    Cependant elle n'assassina pas son roi et mari, qui la coucha sur son testament et la dota largement, au moins pour deux raisons : la première est qu'elle avait pris soin de l'éducation d'un prince royal (le futur Edouard VI) et d'une princesse royale (la future Elisabeth Ire), comme s'ils étaient ses propres enfants, ce qui n'était pas sans mérite aux yeux d'un roi très inquiet de sa succession ; la violence conjugale d'Henri VIII était en partie liée à cette inquiétude. La gratitude d'Henri VIII vis-à-vis de Catherine Parr s'explique aussi car elle fut sa compagne pendant quatre années très difficiles, où le roi fut assailli presque quotidiennement par des douleurs lancinantes aux jambes, aggravées par une hygiène de vie déplorable.

    Si Henri VIII ne fut peut-être pas le roi d'Angleterre le plus avisé de tous, il était loin d'être un imbécile gouvernant seulement au gré de ses désirs charnels. La brutalité que les épouses précédentes d'Henri VIII eurent à subir (deux d'entre elles furent exécutées) n'était pas une brutalité masculine, mais une violence politique. Si les femmes anglaises furent mêlées de plus près à cette violence, c'est en raison de leur capacité et de leur volonté plus ferme d'exercer le pouvoir ; tout comme les ecclésiastiques qui jouèrent un rôle de premier plan, elles en subirent le contrecoup.

    Après la mort d'Henri VIII, Catherine Parr épousa secrètement (pour ne pas provoquer de scandale) un beau-frère du roi, Thomas Seymour ; elle mourut en couches un an et demi après le roi, à qui elle n'avait pas donné d'héritier.

    Le royaume se passa assez bien d'héritier mâle, puisque le règne de la seconde fille du roi, Elisabeth, dura assez longtemps et fut assez stable pour donner naissance à la nation anglaise, encore chancelante sous le règne de son père. L'avènement d'Elisabeth n'est pas le résultat d'une quelconque "guerre des sexes", inventée a posteriori par la propagande capitaliste.

    Le scénariste de "Firebrand" a imaginé un complot religieux, assez déroutant pour le public français habitué à croire que le féminisme est une idée "laïque". Ils ont imaginé que la célèbre prêtresse et martyre protestante Anne Askew, qui finit brûlée vive avec quelques-uns de ses coreligionnaires, avait incité Catherine Parr au régicide.

    Si Anne Askew prêcha en effet une réforme chrétienne radicale, rejetant ainsi la "transsubstantiation" (métamorphose du pain en corps du Christ), l'intention révolutionnaire prêtée à cette martyre est exagérée ; martyre et révolution sont bien deux choses liées, que ni l'islam ni le communisme n'ont inventées, mais le mobile d'Anne Askew était principalement religieux.

    Indirectement les sermons hérétiques d'Anne Askew représentaient une menace pour l'ordre public et le catholicisme résiduel, à quoi on peut résumer l'Eglise d'Angleterre en ce temps-là (catholicisme résiduel incarné par l'évêque S. Gardiner dans le film). D'une famille aisée, ayant reçu une éducation supérieure, Anne Askew a peut-être fréquenté Catherine Parr au cours de son enfance. Néanmoins la théorie d'un complot de femmes pour éliminer le roi Henri VIII, figure du patriarcat brutal et archaïque, ne s'appuie sur aucun élément concret. Cette théorie est réductrice d'Anne Askew elle-même qui, après avoir été torturée, ne dénonça aucun(e) complice réel(le) ou supposé(e), et mourut bravement sur le bûcher pour ce qu'elle estimait être la Foi véritable, épurée des scories païennes dont elle accusait la tradition catholique, d'un "droit divin" usurpé aux yeux de cette martyre.

    Présenter la réforme chrétienne ou le puritanisme religieux comme la cause DIRECTE des révolutions, de la démocratie et du féminisme, c'est occulter que la vieille théocratie catholique médiévale était minée de l'intérieur depuis longtemps. Les rois catholiques eux-mêmes, François Ier et Charles Quint, menacèrent le pape ; l'empire romain d'Occident, dont le pape était le chef religieux, avait vécu ; le schisme de l'Eglise d'Angleterre, comme le montre la pièce de Shakespeare ("Henri VIII"), est largement le fruit d'un échec diplomatique bilatéral, précurseur de l'affrontement entre les royaumes d'Espagne et d'Angleterre, qui tournera à l'avantage de la nation anglaise.

    S'il est plausible, et en partie avéré, que Catherine Parr éduqua le prince et la princesse "du sang" dans les idées nouvelles de la réforme, les soustrayant ainsi à la tutelle du clergé archaïsant, il est plus plausible encore qu'elle ne le fit pas secrètement, contre la volonté du roi Henri VIII. Celui-ci souhaitait avant tout que cette nouvelle Eglise d'Angleterre -ambivalente- dont il était le chef, continue d'exercer son rôle de tutelle sur le peuple. A l'instar du luthéranisme et du calvinisme, Anne Askew représentait un risque de sédition d'une partie du peuple - un risque que Catherine Parr ne pouvait ignorer. Pour mieux fonder sa théorie du complot, Karim Aïnouz fait le portrait d'une femme d'une ambiguïté si radicale, à deux doigts de la perversité, qu'elle en est peu crédible. Plus réaliste son portrait de Henri VIII, sans cesse contraint de brider sa passion amoureuse (passion amoureuse que Shakespeare rapproche systématiquement de l'élan guerrier).

    Les puritains finiront par former un parti d'opposition, déjà puissant en Angleterre sous Elisabeth Ire, et dont la révolution républicaine de Cromwell représente, en quelque sorte, le triomphe (provisoire). Mais l'histoire des idées n'est pas l'histoire, contrairement à ce que la propagande totalitaire insinue, qu'elle soit soviétique ou démocrate-chrétienne.

    Comme le puritanisme chrétien s'est exporté aux Etats-Unis, la bonne compréhension de l'histoire de l'Angleterre est bien utile pour comprendre, non seulement le monde moderne européen (la révolution française est une révolution puritaine, plus violente que la révolution de Cromwell mais qui fustige également la corruption et le libertinage des élites aristocratiques), mais aussi l'idéologie des élites totalitaires contemporaines démocrates-chrétiennes - pourquoi elles se proclament "anarchistes" ou "révolutionnaires" (tout en condamnant le terrorisme islamiste concurrent !).

    Relevons enfin l'apologie de la vengeance, caractéristique de l'éthique capitaliste ou bourgeoise, par "Le Jeu de la Reine" : sous prétexte que sa vengeance est justifiée, le personnage (fictif) de Catherine Parr est pur de son crime.

    Il n'est pas rare que le cinéma fasse l'apologie de la vengeance, véhiculant ainsi une éthique barbare, typiquement nationaliste ou impérialiste, bien au-delà du questionnement hypocrite sur la barbarie nazie au XXe siècle.

    George Orwell a utilement défini le mobile de la culture totalitaire comme l'incitation à la haine, une incitation canalisée par Big Brother, c'est-à-dire l'Etat.

  • Culture de mort = 666

    La fascination qu'exercent le cinéma et la télévision, en particulier sur les femmes et les jeunes enfants, les vieillards, est analogue à la fascination qu'exerce la mort sur les mêmes catégories.

    L'homme moderne a déjà un pied dans la tombe, car sa culture le soumet à la certitude de sa fin prochaine.

    Dès lors que vous posez comme l'apôtre Paul l'équation du péché et de la mort, vous êtes certain de rencontrer l'hostilité de tous les hommes d'Eglise qui ont signé un pacte avec la bête de la terre et se prosternent devant elle.

  • Le Gay Savoir

    Le sens de l'art occidental dominant est d'être une culture de mort. C'est ce qui explique qu'il soit aussi féminin, comme marqué par le double signe négatif et le masochisme.

    Les expressions de la "culture de vie", qui ont pu surgir ça et là en certaines occasions, souffrent donc d'être à contresens de l'art occidental, et d'ignorer en quelque sorte la base technique et économique de l'art. Tandis que le cinéma, lui, qui est une culture de mort typiquement occidentale, repose sur des bases économiques aussi meubles et fluctuantes que la direction éthique qui est la sienne.

    Tenant de la "culture de vie" paysanne, et par conséquent logiquement phallocrate ou misogyne, F. Nitche est le tenant d'un art vaincu d'avance par l'esthétique nationale-socialiste hégélienne, qui a le don d'épouser les contours de la culture occidentale et de permettre de les justifier par un discours qui possède la rationalité apparente du droit ou des mathématiques modernes.

    On pourrait dire que Hegel est beaucoup plus faux que Nitche, mais que, rendant mieux compte de l'artifice macabre en quoi résulte l'art moderne, l'esthétique nazie hégélienne est d'un usage beaucoup plus répandu et utile. Peu importe que des millions d'heures de cinéma ne disent pas ce qu'un artiste digne de ce nom, disposant du libre-arbitre, dira, sculptera ou peindra en quelques heures, comme le cinéma justifie l'homme moderne et le conforte dans la certitude de sa supériorité, il s'impose comme un art majeur. Il tient dans le domaine esthétique le discours que la démocratie tient sur le plan juridique : un discours qui, bien qu'il ne repose sur aucune réalité historique, a le don de complaire à une majorité d'hommes.

    Mais la rançon de cette culture fascinante est extrêmement lourde, puisque, en échange du confort procuré par quelques syllogismes cinématographiques imbéciles, c'est le caractère résolument macabre de cette culture infâme qui est occulté aux jeunes générations, quand elles ne sont pas délibérément placées sous cette camisole, afin de mieux les soumettre.

    La culture de vie peut paraître une alternative tentante, un espoir, comme il a paru à Nitche qu'elle pourrait empêcher la décadence de l'Occident. Mais ce n'est pas le cas : ce serait aussi stupide que de croire que le corps d'un homme ordinaire peut résister à la vieillesse et à la mort. Il ne le peut pas, à cause de la culture à laquelle il est soumis, y compris quand cette culture est une culture de vie, suscitant une volonté de vie plutôt qu'une volonté macabre. La culture, en somme, n'est rien. Elle ne peut pas être mieux qu'un point de départ. Qui se vante de sa culture scientifique, se vante de son ignorance et ne fait sans doute que répéter les lois qu'il a apprises par coeur, et qui sont aussi relatives et instables que la matière, elle, est stable, et s'impose sur les hommes, aussi "cultivés" soient-ils.

    Le passage de la culture de vie virile à la culture de mort féminine est principalement le fait, en Occident, de l'Eglise catholique romaine et des Eglises chrétiennes constituées après l'éclatement de la première au XVIe siècle. Hors de cette matrice, point d'art moderne abstrait (= musical), tel qu'il s'est développé peu à peu depuis le XVIIe siècle.

    Mais dans cette transition, l'Eglise catholique a joué le rôle le plus passif : son clergé n'a fait que s'adapter aux valeurs du moment. Elle n'a fait en définitive qu'accomplir l'effort qui consiste à dissimuler que les saintes écritures chrétiennes ne justifient aucune culture d'aucune sorte, ni positive ou virile, ni négative ou féminine suivant leur caractéristique au stade de la ruine.

    C'est à connaître que le chrétien met toutes ses forces, non pas à être cultivé - il y a des légumes pour ça.


  • Valeur du rêve

    Le progrès personnel, en art, entraîne à considérer la valeur de l'onirisme ou du rêve comme nulle ; ça m'intéresse moins de savoir comment un cinéaste fabrique son cinéma qu'un pâtissier ses gâteaux. Comme les intellectuels, les cinéastes ne savent rien faire seuls, et tout leur art consiste à se rendre indispensables aux pires entreprises humaines.

    La vie des trafiquants de drogue est sûrement plus palpitante que celle des cinéastes, suppôts de Satan, mais de 3e classe seulement.

    Moins débile que le cinéma, l'art égyptien est fait pour fasciner, donc pour faire rêver. Mais ses planificateurs eux-mêmes font preuve d'un esprit diablement raisonnable et discipliné. Ils font rêver le quidam par leur grande maîtrise, tandis que le cinéma se base le plus souvent sur le bluff et quelques gadgets. Une poignée d'écrivains, au XIXe siècle, a déjà épuisé toute la matière que le cinéma mâche et remâche. Ces écrivains mettaient plus d'humour, et n'éprouvaient pas le besoin de se pavaner comme des paons.

    Aux Etats-Unis, on arrête parfois la circulation des voitures et des piétons pour tourner des scènes de cinéma. Peut-on faire plus barbare ? Mon pote américain, sans doute l'Américain le moins prêt à assassiner son voisin pour quelque problème de libido sous-jacent, éprouvait d'ailleurs une certaine honte de ce cirque indécent : emmerder les gens pour un film.

    Les animaux domestiques rêvent. Ils rêvent qu'ils sont des animaux sauvages.

  • Dans la Matrice

    On entend parfois tel ou tel confier qu'au moment de mourir, il a vu défiler devant ses yeux "le film de sa vie". Ce type de personne apprend ainsi qu'il mène sa vie comme une marionnette ou un acteur de cinéma, c'est-à-dire un de ces objets utiles sur le plan social à la décoration.

    Rescapé, il peut rendre grâce à la mort de lui avoir donné une leçon plus utile que toutes celles que les mères donnent en général à leurs enfants, dont les traités de pédagogie grouillent comme autant de serpents. Un enfant averti contre sa mère et les pédagogues a deux fois moins de chances de se faire violer qu'un autre.

    Je ne vois pas grand-chose à redire du nazisme, par rapport à bien des mères de famille. Les nazis aussi pensent que l'origine du monde est un con de femme. Et ils le pensent au premier degré, non avec l'ironie que Courbet a placée dans le titre et le découpage de son tableau, prédestiné à faire l'extase des collectionneurs d'art. La poésie nazie se limite à peu près à la galipette généalogique, empruntée aux barbares romains. Dès qu'un type fait l'éloge de la Rome antique, on sait : 1/Qu'il n'a pas assez de couilles pour faire l'éloge du fachisme ; 2/Que sa relation amoureuse avec sa mère déterminera tous ses faits et gestes jusqu'à ce qu'on cloue son cercueil. Montaigne accouche d'une souris.

    Ce que le christianisme propose, c'est de ne pas être aussi con qu'un acteur de cinéma, aussi sournois qu'un metteur en scène de cinéma ou de théâtre, aussi vain qu'un critique de cinéma. Bestialité et ennui sont les deux vocables qui permettent le mieux de cerner le cinéma, comme la musique. La bestialité est ce qui rend le cinéma séduisant, en particulier pour les femmes et les enfants, et l'ennui est ce qui incite ceux qui ne sont pas des fainéants à s'en détourner. Les actes de barbarie qui se produisent aux Etats-Unis, qui témoignent d'une barbarie plus grande que celle qui régnait dans l'Allemagne nazie, sont la conséquence de la cinéphilie des citoyens américains. La preuve ? Les psychanalystes le nieront toujours, dans la mesure où ils sont les acolytes d'une justice destinée à disculper les élites et leurs méthodes cyniques et abjectes - éthiques.

  • Gay Savoir

    Comment les antichrists de tous poils, du pape au président des Etats-Unis, en passant par Lady Gaga, tous les petits suppôts qui pullulent dans le cinéma, pensent-ils restaurer un culte de Satan digne de ce nom, quand ils n'ont même pas les couilles, pour la plupart, de reconnaître Adolf Hitler comme l'un des leurs ?

  • Satan et le Cinéma

    Le plus abject chez Adolf Hitler, c'est son goût du cinéma. Sans cette perversion, le nazisme et les Lumières françaises se confondraient presque, puisque le cinéma n'est autre que l'instrument moderne de manipulation des peuples.

    L'humanisme de l'Occident post-nazi est ainsi entièrement une cinématographie. Pour un Français, reconnaître le cinéma comme un art et non un culte, revient à admettre l'algèbre et les calculs de précision au rang de la science, c'est-à-dire en définitive à céder aux efforts de la bourgeoisie libérale pour faire coïncider la conscience humaine avec celle du robot ou du singe.

    Si la perpétuation de l'Allemagne nazie par les Etats-Unis demeure cachée au plus grand nombre, ce n'est pas quelques philosophes menteurs professionnels qui le permettent seulement, mais l'obstacle majeur à la critique que constitue le cinéma.

    Si les Français sont convertis au culte germanique systématiquement, ce n'est pas tant grâce à des sous-fifres comme François Fillon, mais en vertu du cinéma, artisan majeur de la barbarie moderne et exposé de la méthode totalitaire. Si le mépris du cinéma est demeuré en France (l'assimilation du cinéma à un art pour les grenouilles de bénitier n'est pas de mon seul fait), c'est bien en raison de l'esprit anticlérical français. Une de mes première haines contre le cinéma fut à l'encontre du métèque Louis de Funès et son massacre de Molière, rabaissé au rang de l'art espagnol. Cet acteur minable et manifestement en proie à l'aliénation mentale : c'est la vengeance de Sganarelle contre Molière. Et il y a des imbéciles pour se demander pourquoi on cause encore du jansénisme et de Port-Royal au XXIe siècle ? Tout simplement parce qu'il n'a jamais cessé de nuire, et favorisé dans un pays en principe hostile le mode de raisonnement spéculatif, qui sert désormais à justifier les crimes du libéralisme et à occulter l'histoire.

    Il s'agit exactement dans le jansénisme d'étouffer tout ce qui pourrait venir en aide à l'homme du peuple et lui ouvrir les yeux sur la conduite du clergé, son besoin de cinéma. Il y aura toujours un curé janséniste pour faire croire, par exemple, que le cinéma est un art populaire, alors qu'il véhicule exclusivement des valeurs élitistes.

  • Freud nazi

    Ce n'est pas moi qui prétend que Sigmund Freud est un thaumaturge nazi, c'est lui qui a désiré en être un. Quel juif défendra un blasphémateur comme Freud, sinon un de ses semblables, prêt à poser l'équation du juif et du blasphémateur républicain ? La fuite de Freud n'y change rien. Le cinéma est un art totalitaire, qui répond au besoin moderne de sidérer des masses humaines gigantesques, en quoi les vieilles morales paysannes s'avèrent largement insuffisantes.

    Certains cinéastes ont dû fuir l'Allemagne nazie pour se réfugier à Hollywood : il n'empêche que même un pharisien est capable de comprendre quels anges et quel message est diffusé à Los Angeles.

    Le cinéma, essentiellement ésotérique et égyptien comme tout ce qui a trait aux "chambres noires", contredit l'interdiction juive de représenter dieu, faite pour prévenir l'idolâtrie ou le "fétichisme" comme dit Karl Marx en parlant de la forme d'idolâtrie et de crime contre l'esprit la plus répandue aujourd'hui. La culture américaine est aussi démoniaque ou dionysiaque que la culture indienne, d'ailleurs. Rien ne s'oppose dans la culture américaine au développement du cinéma, moins encore que dans la culture gothique ou germanique. Dans le cas de la France, c'est le culte républicain qui a aboli et s'efforce d'abolir les nombreux contre-feu allumés dans la pensée française pour prévenir les ravages de l'idolâtrie et du cinéma. Depuis le jansénisme, la France n'avait pas connu une idéologie aussi stupide que l'idéologie républicaine.

    -  L'interdiction de fabriquer des idoles, Karl Marx est pratiquement un des derniers fils de rabbin à la respecter, puisqu'elle est la plus incitative au réalisme. On le comprend grâce au christianisme, qui fait en effet du salut l'oeuvre d'art essentielle ou ultime. Marx ne se trompe pas en voyant dans Shakespeare un entrepreneur de démolition de l'architecture égyptienne introduite par le clergé romain en Europe.

    L'onirisme et la science-fiction sont des moyens de subornation du peuple inventés par les Egyptiens : que ceux-ci subsistent et soient cautionnés par les élites intellectuelles de régimes soi-disant "démocratiques" suffit à indiquer que cette "démocratie" n'est qu'un aménagement hypocrite du droit divin et du providentialisme égyptien, dans lequel les arts prométhéens jouent un rôle primordial.

    - Que cela soit le fait de la ruse ou de l'ignorance, on voit d'ailleurs S. Freud, dans la tradition païenne, subvertir le sens de mythes dont l'inspiration biblique est probable. Il n'est aucun système juridique qui ne repose sur l'inceste, et donc la violation des règles qu'il prétend faire respecter. La Vienne dont Freud est issu, d'une manière générale, est une des capitales européennes de la haine du judaïsme et du christianisme. Il se trouve même des Viennois, tel Karl Kraus, pour estimer que Freud n'est pas assez égyptien et proche du culte du langage pur. Juifs et chrétiens d'Europe de l'Est ont très largement contribué à forger la religion barbare identitaire que le parti nazi a imprimée sur ses drapeaux.

    - La démarche du coadjuteur de Freud, Carl Jung, assez proche, permet d'élucider la psychologie nazie ou l'inconscient collectif de l'Allemagne. En effet, Jung montre que l'Allemagne est restée ancrée dans le moyen âge et l'époque gothique des alchimistes et des cathédrales, c'est-à-dire un temps où l'ésotérisme religieux, répondant le mieux aux besoins du capitalisme, passe largement par la morale catholique romaine et la subversion du message évangélique. 

    Heidegger-Alcofribas Nasier et sa porte-plume Hannah Arendt en sont d'ailleurs une autre preuve -Heidegger qui est une sorte de Pangloss affligé du bégaiement. Contrairement à ce que prétend Arendt, le vice de l'Occident n'est pas banal, puisqu'il est un paganisme qui tient à préserver absolument l'apparence du "judéo-christianisme".

  • Art et Peuple

    Si même des artistes libéraux comme Delacroix ou Baudelaire, à demi possédés, ont pu discerner le caractère diabolique de la photographie (comme Aristote plus de deux millénaires auparavant), qu'en sera-t-il des chrétiens face au cinéma, "image animée de la bête", selon l'évangile ?

    Les Anglais ont cette vieille expression, qui remonte peut-être à Samuel Johnson ou Shakespeare, du temps où l'art et les artistes n'étaient pas entièrement conçus pour méduser le peuple : "Le diable habite la maison.", pour signifier à quel point le diable est familier de l'homme, prié dans l'ancien culte romain païen à l'intérieur du domicile ; il était naturel que le cinéma s'invite au coeur du foyer, comme le culte prométhéen est au coeur de l'inconscient collectif.

    "S'ils ont appelé le maître de la maison Belzébuth, combien plus les gens de sa maison ! Ne les craignez donc point : car il n'y a rien de caché qui ne doive se découvrir, rien de secret qui ne doive être connu. (...)"

    "je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive. Car je suis  venu séparer le fils de son père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mêre ; et on aura pour ennemis les gens de sa propre maison (...)" Matth. X, XI.

  • Apocalypse 2012

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    - Ayez foi dans l'apocalypse et non pas seulement en dieu ! Tout le monde croit en dieu, hormis l'ignare ou l'orgueilleux qui est son propre dieu, et cette espèce-là est peu représentative de l'humanité.

    La principale cause de l'athéisme est l'absence d'autocritique, qui caractérise la volonté de puissance. Et cette volonté de puissance n'a jamais autant brillé qu'aux yeux des impuissants et des personnes passives. Ôtez son gilet pare-balles, ses frappes chirurgicales, le subterfuge du droit international, l'électricité nucléaire, ses pilules dopantes, à l'athée moderne, et vous l'entendrez appeler sa mère au secours. La technocratie, qui est un système matriciel, rend lâche, et par conséquent athée.

    Athéisme+lâcheté+maman est une triplette qui permet de caractériser la conscience de beaucoup d'hommes modernes, dont l'existence est la plus virtuelle et repose sur les bases d'un fanatisme religieux. Pas de dieu et, néanmoins, des... sentiments !? La démocratie !!? L'athéisme est au niveau de la conscience d'un cinéphile qui ne se rend pas compte que le cinéma, c'est la messe, puisque tous ceux qui ne l'ignorent pas adorent Satan explicitement.

    - Ayez foi dans l'apocalypse et ne croyez pas dans la fin de l'histoire, qui est seulement de l'intérêt des oedipes actionnaires du monde.

    - Ayez foi dans l'apocalypse, car la foi en dieu est à la portée des médiocres, et qu'il est écrit : "Dieu vomit les tièdes."

    - Ayez foi dans l'apocalypse, car ne pas y croire est comme descendre le cours d'un fleuve brillant vers la chute, en croyant qu'on le remonte vers la source.

    - Ayez foi dans l'apocalypse, et laissez la mélancolie aux hommes d'Eglise cuits dans le vin de messe. 

  • Homme libre...

    ...toujours tu haïras le cinéma.

    Plus un cinéaste clame son antichristianisme atavique, moins il est dangereux. Gare aux mécaniciens démocrates-chrétiens !

  • Mode binaire

    "Signe rétrograde du temps" : la formule d'Engels s'applique parfaitement au cinéma, qui entraîne vers l'Enfer ses victimes suivant la méthode du joueur de flûte de Hamelin.

    Un jour, comme je traversai un asile de vieillards abandonnés devant quelque film, j'eus une vision similaire à celle de Dante ; l'écran avait dévoré l'âme de ces êtres, complètement possédés par la mécanique rétrograde du cinéma. Et si cette fente luciférienne aimantait si fort ces pauvres débris décharnés, c'était qu'ils croyaient y voir les cuisses écartées de leur mère : le Paradis.

    Pour le Salut, il faut d'abord se défier de sa mère, dont l'âme n'est ni main caressante, ni même coeur débordant de formules magiques, mais ventre. Hamlet a beau insulter sa sainte mère l'Eglise, la putain de l'Apocalypse, rien n'y fait, elle demeure stupide, comme une vieille nef échouée sur la vase et dont les vers s'occupent déjà.

     

     

  • La Mort et le Cinéphile

    En chaque cinéphile sommeille une fillette ou un garçonnet incestueux : "Saint Proust, patron des cinéphiles, faites que je regagne le sein tiède de ma Mère, à l'abri de la lumière !"

    Observez bien le cinéphile après s'être fait une toile, l'âme regonflée à bloc, comme s'il venait de naître. On croirait assister à un accouchement. Tout l'obscurantisme de la maïeutique est dans cette scène. 

    C'est pourquoi l'inceste est un sujet tabou pour le cinéphile et qu'il préfère nettement sublimer l'inceste en "culte des morts".

    A cette passion romaine, qui ne passe même pas le seuil de la grotte de Platon, assouvie sur un cadavre encore chaud, succède la raideur et le froid cadavérique. Nul doute que le cinéphile verra son désir comblé : voir la mort en face. Surtout le cinéphile "chrétien" qui a passé un pacte avec le diable.

  • Uber die Propaganda

    En cette période de fêtes laïques et chrétiennes, comme il est d’usage la propagande redouble d’intensité à la télé.

    Dans un film grossier, ’téléphoné’ comme on dit, sur Charlie Chaplin et son film le ‘Grand Dictateur’, la voix subliminale dit à un moment : ‘Adolf Hitler, peintre médiocre AU DIRE DES EXPERTS’.

     

    Etant donné le sérieux de la profession d’expert et sa rigueur morale, on peut penser que si un spécialiste avait jugé que la peinture d’Hitler était prometteuse, le refus de l’Académie de Vienne de compter le jeune rapin au nombre de ses élèves une preuve de l’anticonformisme de l’artiste, et le goût d’Hitler pour l’innovation architecturale plus spirituel que le goût de Monet pour les nénuphars, si un tel expert indépendant avait estimé Hitler tel, la voix off n’aurait sans doute pas hésité à s’en faire l’écho.

    Les experts n’hésitent d’ailleurs pas à dire que les dessins d’Astérix et Obélix valent qu’on se penche dessus désormais avec la même attention qu’on prêtait naguère à Miro ou Soulages.

     

    Un peu plus avant dans le documentaire, un cinéaste officiel dont le nom m’échappe compare Chaplin rien moins qu’à un archange en lutte contre le diable Hitler. Cette soudaine irruption d’une métaphore religieuse dans le vocabulaire d’un cinéphile me fait penser à ces escrocs milliardaires de Wall Street qui retrouvent le sens de la morale quand il s’agit de dénoncer au flic le voyou qui leur a chapardé leur porte-monnaie ou leur voiture.