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Lapinos - Page 18

  • Illuminati - faits et science (2)

    La théorie du complot des Illuminatis a de quoi déranger tous ceux qui, individus ou institutions, sont sincèrement persuadés ou veulent convaincre que la démocratie est un régime qui échappe aux lois du machiavélisme politique - en d'autres termes qu'elle est un régime éclairé et transparent.

    Or la culture démocratique est moins développée en France qu'elle n'est dans les pays germaniques. On pourrait citer ici certains représentants de l'élite française républicaine, particulièrement méprisants pour la démocratie, en pratique et en théorie. Encore aujourd'hui, les élites bourgeoises s'accommodent d'une constitution gaulliste monarchique.

    L'illusion démocratique n'est guère que le fait, assez isolé, d'A. de Tocqueville ; encore faut-il dire que cet essayiste ne nourrissait qu'un espoir très mesuré. Deux caractéristiques expliquent la foi de Tocqueville dans la démocratie : 1/C'est un aristocrate ; 2/Il est catholique romain.

    Le catéchisme démocratique, au XXe siècle, a été renouvelé en France par les élites universitaires affiliées à l'URSS. Elles ont soigneusement censuré l'aveu de Lénine que son régime fut comparable, en termes de progrès social, au régime de Louis XIV et Colbert.

    Les "valeurs démocratiques" et leur entretien conviennent aux élites bancaires et industrielles françaises dans la mesure où celles-ci estiment que l'on ne peut pas diriger le peuple sans le secours de la religion et du catéchisme. La théorie du complot des Illuminatis représente une menace pour cette religion.

     

  • Pacte avec la mort

    Ce "pacte avec la mort", dont j'ai montré précédemment qu'il se rapporte au nombre de la bête 666 (apocalypse de Jean), est déjà décrit dans l'ancien testament des juifs (Livre de la Sagesse) comme la coalition ultime contre dieu, la coalition des derniers temps.

    Deux notions sont liées à la mort dans le langage symbolique des Anciens : l'argent et la terre (royaume de Pluton) : cela permet de mesurer l'étendue du complot, car tous n'affichent pas comme les soldats de la SS une tête de mort sur leur uniforme, ou le slogan "Le travail rend libre" à l'entrée des camps de prisonniers, slogan que l'on pourrait écrire "La mort rend libre".

    Un soi-disant "pape" et prêtre chrétien qui baise la terre est une chose qui devrait stupéfier quiconque est un tant soit peu familier des saintes écritures. Devant quel sorte de dieu le pape se prosterne-t-il ainsi ? La bestialité et l'antichristianisme sont doublement rapportés dans la vision apocalyptique de Jean à la mer, puis à la terre.

    Le pacte avec la mort est "transversal", et se manifeste plus ou moins ouvertement dans des cultures différentes, parfois même opposées en apparence, non seulement les jeunes gens adeptes de la culture et de la musique dite "gothique". Il est aussi très répandu dans le clergé chrétien, et se dévoile notamment dans l'apologie de la souffrance, détournement de la parole divine parfaitement satanique, puisque poursuivant un but social prohibé.

    Bien sûr les nations dites "ploutocratiques", entre les mains de consortiums bancaires et industriels sont encore un exemple de l'étendue du pacte avec la mort. Il n'est guère difficile de faire ressortir la connotation macabre des cultes organisés autour de l'argent, quand celle-ci n'est pas affichée clairement.

    La sagesse des anciens fait également état de la complicité de la gent féminine avec la mort, non seulement des soldats dont c'est le métier de tuer pour de l'argent.

    Les notions d'athéisme et de foi rendent assez peu compte de l'effectivité des croyances mondaines en comparaison de la notion de "pacte avec la mort", si répandu qu'il touche même ceux qui, comme les chrétiens authentiques, pensent contre la mort et la bêtise. Le monde moderne où nous évoluons paraît en effet comme l'antichambre d'un cimetière.

     

  • Antisémitisme

    Pour parler d'antisémitisme, encore faut-il une définition sérieuse du "juif". Idem pour l'antichristianisme.

  • De Marx à Shakespeare

    A travers K. Marx, on a seulement un aperçu de la menace que la vérité fait peser sur les élites de la terre. L'hécatombe des menteurs accomplies par Shakespeare est une large trouée dans laquelle Marx s'est engouffré.

    Aussi l'impuissance des clercs à traduire les tragédies de Shakespeare en prose, leur insistance à les dire "énigmatiques", n'est pas tant une preuve d'incompétence que d'occultisme.

    Comme dit le prophète Shakespeare : "L'amour rend aveugle" ; qui veut voir clair dans Shakespeare doit savoir briser le miroir d'amour futile.

  • Illuminati - faits et science (1)

    Un Français sur cinq croit aux Illuminati, d'après un sondage (Ipsos, mai 2014), dont une majorité de jeunes gens. Compte tenu du sentiment diffus d'accaparement du pouvoir et des richesses par une caste de privilégiés, il n'y a rien d'étonnant à ce que le complotisme fasse tache d'huile ; cela d'autant plus que cet accaparement n'a pas été dévoilé par les médias, l'institution scolaire, les parlementaires, les représentants de cultes officiels, bref aucune des "autorités morales consacrées", mais a éclaté au grand jour à la faveur de la crise économique et de scandales financiers.

    Ce dévoilement involontaire n'a fait que renforcer la conviction que les autorités morales couvrent derrière des slogans démocratiques creux un état de droit antidémocratique...

    Je pourrais citer cent exemples de représentants officiels du pouvoir politique et moral dont les déclarations qui se résument à : "Circulez, il n'y a rien à voir !", ont sans doute fait naître ou renforcé chez ceux qui les écoutaient la conviction d'un complot - ou disons plutôt, à ce stade, d'un fonctionnement antidémocratique des institutions politiques et morales. Contentons-nous de citer l'exemple du "nègre" de l'ex-président N. Sarkozy, M. Henri Guaino, revendiquant pour un meilleur exercice du pouvoir politique une certaine "opacité" (dans le contexte de l'affaire J. Assange). Cela revient à reconnaître publiquement que la liberté de la presse est toute relative.

    Au demeurant, c'est ce M. Guaino qui a raison : la politique exclut la transparence ; elle l'a toujours exclue et l'exclura toujours. La politique est donc essentiellement de l'ordre du complot. Mais c'est le mensonge inverse qui est enseigné au sein du "système scolaire" (le caractère systématique de l'enseignement scolaire n'est sans doute pas étranger non plus aux réactions de défiance de certains jeunes gens), à savoir que l'idéal démocratique est un idéal de transparence. L'idée que "la vérité sort de la bouche des enfants" a sans doute pour pendant exact que "le mensonge sort de la bouche des politiciens, sous la forme la plus commune de belles promesses".

    Dans une gazette démocrate-chrétienne, une journaliste fustige le "complotisme", prétendant voir dans l'internet une de ses principales causes. On pourrait déduire d'une telle argumentation la conclusion pratiquement opposée de la faillite du système scolaire ; une faillite justifiant de ne plus se fier à cette institution.

    Sur ce point on peut, à l'instar de Hannah Arendt (in : "La Crise de la Culture"), voir dans la culture de masse une des causes principales de la crise de la culture et de l'éducation (tout en précisant un peu mieux que cet essayiste que la science est un domaine parfaitement distinct de l'éducation et de la culture). Or le divertissement de masse, l'industrie de la musique, celle du cinéma, celle des jeux vidéos, etc. sont un instrument entre les mains des élites ; et les "complotistes" pointent justement du doigt des stars du "show-business".

    En parlant de démocratie-chrétienne, le moins qu'on puisse dire est qu'elle tend des verges pour se faire fouetter, puisque ses représentants n'hésitent pas à siéger à Bruxelles dans un parlement qui a l'apparence d'une tour de Babel, et que les parlementaires qui y siègent désignent parfois entre eux sous ce nom le bâtiment qui les abrite. Il suffit d'ouvrir une bible pour apprendre ce que signifie "Babylone" pour les juifs et les chrétiens - Babylone, pour les juifs et les chrétiens a le sens de... complot. La dénonciation du complot illuminati se nourrit de ce type de symbolisme. A de multiples égards, tant symboliques qu'économiques, la construction européenne est susceptible d'alimenter la théorie d'une captation organisée du pouvoir.

    La thèse du complot illuminati est donc banale dans la mesure où le complot politique est une démarche avérée en même temps que banale, en particulier dans les périodes de crise ou de révolution ; où la théorie du complot des Illuminati sort des sentiers battus, c'est qu'elle coïncide avec une tentative d'unité politique à l'échelle mondiale inédite ; à vrai dire les rêves napoléonien, hitlérien ou soviétique, comportent déjà cette dimension d'idéal ultranationaliste et de guerre mise au service de la paix mondiale. Il y a peut-être dans la thèse du complot illuminati une tentative de déceler le plus grand commun dénominateur de ces totalitarismes successifs ou parallèles ? Il convient d'y ajouter le totalitarisme dissimulé derrière l'argument de la démocratie-chrétienne, et dont l'actualité montre assez bien qu'il repose principalement sur la cupidité.

    Quant à la consistance scientifique de la thèse du "complot illuminati" - c'est-à-dire la réalité d'une philosophie totalitaire en rapport avec cette dénomination, nous l'examinerons dans un prochain chapitre.

  • Ubuesque écologie

    Pratiquement sous tous les angles d'où on l'observe, l'écologie politique occidentale se présente comme une idéologie ubuesque, presque une farce.

    Dans sa version démocrate-chrétienne, l'idéologie écologiste (encyclique "Laudate si") est une opération de propagande, étrangement dénuée de tout fondement évangélique, comme peut-être jamais aucune propagande catholique romaine ne l'a été aussi manifestement ; en effet, le chef d'une Eglise païenne aurait très bien pu écrire et signer cette encyclique (le Dalaï Lama, par exemple).

    Or la propagande, que l'on peut au passage qualifier de "gaspillage rhétorique", est sans doute impuissante à inverser le cours de moeurs occidentales décadentes (perçues comme telles par les peuples, les philosophes, les religions qui rejettent le monde moderne occidental).

    - Cette absurdité est parfois devinée par les militants écologistes eux-mêmes, à qui il arrive de s'interroger publiquement sur la logique qu'il y a vouloir "sauver la planète terre" (sic) au profit d'une espèce, l'homme, qui majoritairement se moque des idées écologistes. Le sort de la planète émeut en effet surtout les castes occidentales privilégiées, qui ont une conception de la nature proche de la conception que les conservateurs de musée peuvent avoir de l'art (pseudo-historique).

    L'idéologie écologiste en Occident repose sur un tabou : l'économie capitaliste n'est pas la seule cause de gaspillage extraordinaire, la démocratie l'est aussi. Depuis plus de cent ans, elle sert d'argument à la bourgeoisie industrielle afin de justifier des modalités de "développement économique" débridées. C'est notoirement le cas de la Chine aujourd'hui ; cette dictature soutenue par l'Occident justifie son développement économique par l'idéal démocratique. Le cautionnement de la dictature chinoise par les élites occidentales passe par la même justification.

    - Tout le monde s'accorde, en matière d'éthique, à reconnaître la supériorité de l'exemple sur les grands discours. Or l'idéologie écologiste occidentale renverse ce principe. On ne voit pas le moindre signe annonciateur de moeurs plus sobres en Occident. Il y a une raison à cela, énoncée par la critique marxiste de l'économie capitaliste : la structure de l'Etat moderne est solidaire des banques capitalistes et des cartels industriels. La décroissance, qu'elle soit volontaire ou non, met en péril l'Etat et ses institutions.

    En d'autres termes, l'écologie ne peut être que le mobile d'une contre-révolution réactionnaire telle que celle souhaitée par Nietzsche (au nom d'un culte païen. Associée à la propagande de l'Eglise romaine, ou à la démagogie électoraliste, l'écologie est condamnée à demeurer une incantation absurde. Seules de gigantesques catastrophes naturelles pourraient ramener l'homme à un état de nature antérieur - et cette hypothèse est sans doute plus rationnelle que l'écologie politique occidentale. Vouloir sauver la planète est une volonté ubuesque ; elle trahit l'incapacité de l'Occident à se soumettre à une éthique véritable. Il faut remarquer ici (et l'on comprendra mieux les mensonges du pape) que l'Histoire est une notion qui perturbe profondément l'éthique ; en effet, l'histoire assigne à l'homme un objectif et une fin qui ne sont pas naturels, donc écologiques. Un juif, un chrétien authentique dira : je ne peux pas être écologiste car je vis dans l'histoire. 

    L'idéologie écologiste occidentale est donc une occupation de l'esprit superflue, qui contribue au gaspillage des ressources humaines dont l'Occident offre le témoignage permanent.

  • Mathématiques

    On empruntera pour démontrer que dieu n'existe pas le même raisonnement que pour démontrer qu'il existe. C'est une propriété des mathématiques de pouvoir faire la démonstration théorique d'une chose et de son contraire.

    Un mathématicien qui perd le contact avec la nature se retrouvera vite dans la position d'un aliéné mental, de postuler comme vérité première que la vérité n'existe pas.

    Affirmer la supériorité des mathématiques modernes sur les mathématiques anciennes des Egyptiens revient à affirmer la supériorité de la folie du malade sur la raison du médecin. Entre Pythagore et Einstein, le choix est vite fait de la science la mieux établie.

  • Charismatiques et cathares

    Charismatiques et cathares ont en commun la volonté de retour à un christianisme plus pur, non pas dans le sens originel ou identitaire (car le message chrétien n'est pas temporel mais eschatologique), mais dans le sens d'une plus grande fidélité à la parole de dieu et son esprit.

    C'est un fait admis de tous les chrétiens de toutes les sectes chrétiennes (hormis les traîtres qui défendent le principe d'une "doctrine sociale chrétienne") que le monde éloigne les chrétiens de dieu.

    Plusieurs siècles séparent les cathares du "renouveau charismatique" ou "pentecôtiste". Tandis que les seconds revendiquent le terme charismatique, "cathare" est une insulte forgée par les inquisiteurs mandatés par Rome qui conduisirent les procès et ordonnèrent l'exécution de plusieurs milliers d'entre eux.

    Il est difficile de cerner la doctrine charismatique comme la doctrine "cathare", autrement que par l'idée de "purification" évoquée plus haut. L'enjeu politique et mondain pèse certainement très lourd dans l'élimination desdits "cathares", dont certains durent porter une étoile jaune en signe d'infamie ; on peut le dire des croisades en général - leurs motivations furent humaines et non spirituelles. Quant au "catharisme", il est assez largement devenu un motif touristique, une incitation à visiter les citadelles ruinées de la région d'Albi.

    On n'a conservé que peu de traces de la religion cathare, et seulement quelques indices. Leur "antiritualisme" les rapproche des luthériens, puisque Luther fit l'analyse quelques siècles plus tard du caractère anthropologique (et non spirituel) des sacrements catholiques romains. L'attachement à l'évangile de Jean n'indique aucun caractère particulier, puisque tous les évangiles (sauf le "testament de Judas") sont apocalyptiques, ainsi que l'enseignement de Paul de Tarse, non seulement l'évangile de Jean. Grosso modo, on peut voir le mouvement cathare comme un mouvement précurseur du luthéranisme, sachant que les cathares eurent eux aussi des précurseurs, et que le clivage entre les chrétiens mondains ou tenants de la "doctrine sociale" et les chrétiens qui rejettent le monde sous l'influence de Satan date des premiers temps de l'évangélisation. 

    Vu mon éducation catholique romaine, j'ai nourri étant adolescent de fortes préventions à l'égard du "Renouveau charismatique", issu du protestantisme, et qui plus est du protestantisme américain. "L'Amérique chrétienne" fournit beaucoup d'arguments, en effet, à tous ceux qui voient dans la folie humaine un signe d'abaissement de l'humanité en-deçà du niveau des espèces animales. Je me méfiais d'autant plus que ce mouvement de renouveau spirituel me semblait surtout séduire de jeunes femmes, et se traduire par des manifestations d'hystérie collective.

    Le clergé catholique romain s'est d'abord montré hostile au mouvement de "renouveau charismatique" (qu'il ne contrôlait pas) avant de, progressivement, l'assimiler et le contrôler. Cela m'a permis de réviser le préjugé que j'avais d'une doctrine catholique romaine rigide ; c'est bien plutôt l'étonnante plasticité de la doctrine catholique romaine qui est avéré ; cette aptitude à absorber jusqu'à ce qui la contredit parfois explique la longévité de cette personne morale (l'ex-évêque de Rome J. Ratzinger était plus "hégélien" que "thomiste" ou "augustinien" ; l'actuel pape François tient des discours écologistes que le Dalaï Lama pourrait aussi bien tenir).

    L'ancien testament comme le nouveau nous l'enseignent : rien n'est plus difficile pour l'homme que la fidélité à dieu - Satan offre certainement beaucoup plus d'avantages, puisqu'on voit le peuple "élu" se précipiter dans son giron à chaque occasion. Un esprit profane le comprendra aisément par rapport à la science ; en effet l'homme se montre le plus souvent insouciant de la vérité, cherchant d'abord le bonheur. Sous sa forme la plus abstraite, celle du rêve, le bonheur paraîtra aux esprits les moins éveillés coïncider avec la science. C'est là le confort de l'esprit et non la science. Le rêveur se croit déjà arrivé, l'homme de science mesure le chemin qui le sépare de la vérité.

     

  • Misère de la Science

    Plusieurs pistes mènent au constat de la misère de la science contemporaine, dissimulée derrière une arrogance démonstrative (comparable à celle que l'on peut observer dans le domaine de l'art contemporain, "hyper-spéculatif") :

    - La prise de conscience que l'argument de la "modernité" est bien plus religieux ou social qu'il n'est scientifique. Le point de vue "scientifique" est un point de vue critique et non "moderne" ; scientifiquement, on peut trouver comique que la science statistique soit qualifiée par certains olibrius de "science dure" ;

    - L'organisation corporatiste et monopolistique des lycées et universités, sur le mode colbertiste centralisateur ou capitaliste ;

    - La lecture de la presse scientifique destinée aux jeunes gens, destinée à les encourager dans cette voie. La place accordée dans cette presse à la science-fiction est extraordinaire, et parfaitement contradictoire de la prétention de l'épistémologie moderne à faire une large place à l'expérimentation.

    En lieu et place de l'histoire des sciences, on trouve la démonstration téléologique que l'ingénierie occidentale est le terme idéal de plusieurs millénaires d'évolution scientifique.

    A terme, on peut penser que la dissimulation de la misère de la science contemporaine entraînera la faillite des élites morales et politiques. Les mythes sont assez nombreux qui font le récit prophétique de cette "seconde chute" de l'humanité.

  • Bacon contre Darwin

    La science naturelle de Francis Bacon, théoricien notamment de la dérive des continents, s'oppose à l'hypothèse transformiste de Charles Darwin. Cette opposition est intéressante car Darwin a lu Bacon et probablement été influencé par lui. Les mésinterprétations ou "lectures tronquées" de Bacon sont nombreuses - citons par ex. R. Descartes, aristotélicien et baconien incohérent, ou encore G. Bachelard plus près de nous.

    L'intérêt est aussi que Bacon, savant chrétien, situe la Genèse dans le registre de la mythologie, c'est-à-dire non pas de la fantaisie, mais d'un récit qui ne doit pas être compris "littéralement" ; les travaux scientifiques de Bacon prouve par conséquent que les discours d'historiens des sciences soi-disant "laïcs" contre le "créationnisme" ou toute forme de contestation du transformisme ne sont que palinodies. C'est un mensonge d'affirmer que le "créationnisme" est tributaire d'une interprétation littérale de la Bible. Le mariage monogame à la mode en Occident, lui, est bien le produit d'une interprétation littérale de la Genèse, mais non la critique du transformisme darwinien.

    De même, tous les darwiniens ne sont pas nazis ou capitalistes (certains théoriciens libéraux appuient leurs thèses économiques sur l'évolutionnisme), mais il est incontestable que l'idéologie nazie et l'idéologie capitaliste sont allées chercher une justification dans le darwinisme. Réduire le créationnisme à un fondamentalisme religieux a exactement la même portée critique que d'assimiler le darwinisme au nazisme ou au parti-pris capitaliste en faveur de la concurrence économique.

    La science naturelle de Bacon est plus "globale" que celle de Darwin ou Lamarck, qui se focalisent sur les monstres (espèces apparemment bizarres ou dérivées). De l'observation de la faune et de la flore, Bacon déduit qu'à chaque continent correspond une faune et une flore typiques. Son explication de la variété des espèces n'est par conséquent pas "fonctionnelle", mais d'ordre cosmologique. L'influence conjuguée des différentes planètes n'est pas la même sur les différentes régions de la terre ; c'est ce qui explique la disparité des espèces. Le système de Darwin est, a contrario, un système plus fermé, d'interactions au sein d'une même espèce, entre les différentes espèces, entre les espèces et leur milieu, mais qui ne tient pas compte dans la naissance et l'évolution du vivant de l'influence des planètes, ce qui semble une hypothèse étonnamment "abstraite".

    De plus Bacon fait observer la place très particulière de l'homme au sein de la nature, faisant observer qu'il est à la fois l'espèce la plus naturellement démunie (de défenses contre la nature), tout en étant l'espèce qui domine les autres espèces. Ce statut va à l'encontre de l'intuition transformiste, qui fait de l'homme un singe supérieur ou le terme de l'évolution. L'hypothèse transformiste de Darwin est centrée sur l'homme et moins globale.

    Si dans certaines religions, dieu est conçu comme une sorte de démiurge ou d'artiste, de "grand architecte" (croyance de Voltaire) un peu abstrait, dans les régimes technocratiques où l'hypothèse de Darwin est souvent tenue pour une science bien établie, on n'est guère éloigné d'une religion de "l'homme démiurge". Or, non seulement ce type de culture n'a pas un fondement plus scientifique que l'idée du "grand architecte", mais la culture de l'homme-démiurge, artisan de son destin, est probablement un produit dérivé de l'hypothèse du "grand architecte" ou du "dessein intelligent". L'exemple du mathématicien Blaise Pascal est significatif ; en posant l'équivalence de dieu et d'un "point", signe mathématique pour marquer l'origine, B. Pascal donne la définition la plus anthropologique qui soit de dieu. Cette définition de dieu a l'avantage pour les élites religieuses d'enfermer dieu dans une définition fournie par les élites. Ce type de religion est typique du XVIIe siècle, et Voltaire a eu beau jeu de montrer que la religion de Pascal ne trouve aucun appui dans le nouveau testament chrétien.

    Ces considérations religieuses ou culturelles passeront pour secondaires aux yeux des mauvais historiens de la science, ou de ceux qui en ignorent le processus et ses liens étroits avec la morale et la politique. En réalité, on peut parler d'obsession religieuse, non seulement scientifique, en ce qui concerne de nombreux savants qui passent aujourd'hui pour des pères fondateurs de la science moderne : Galilée, Descartes, Leibnitz, Newton, et bien d'autres encore, ne conçoivent pas la science distincte de la religion ; mais surtout, leur attitude ne diffère guère de celle des savants qui, aujourd'hui, ne conçoivent pas la science distincte de l'idéal démocratique ou de l'écologie, propos largement mystiques.

  • Lapins chrétiens

    Je nomme les chrétiens qui ne comprennent pas pourquoi les saintes écritures mettent en garde contre "le piège de la femme" des "lapins chrétiens"...

    Un peu d'os, que diable !

  • Civilisation

    Dans un dessin-animé pour les gosses : "On ne peut pas résumer la civilisation inca aux sacrifices humains."

  • Nietzsche nazi ?

    Antisémite et réactionnaire, le philosophe allemand a pu être rapproché de l'idéologie nazie. On sait que Mussolini et Hitler en ont fait l'éloge. L'éthique et l'esthétique néo-païennes nazies renvoient à Nietzsche elles aussi. Bref, le dossier est lourd.

    Cependant il y a un aspect décisif qui empêche de poser l'équivalence de la doctrine de Nietzsche et du nazisme ; cet aspect concerne le travail. On connaît la fameuse devise, à l'entrée des camps de travail où les Juifs furent notoirement réduits en esclavage : "Le travail rend libre". Bien plus que la nostalgie de l'antiquité, elle permet de caractériser le régime nazi, par conséquent proche des régimes soviétiques et anglo-saxons concurrents.

    "Le travail rend libre" ou "Le sexe rend libre" sont deux devises équivalentes, formant le socle de la culture bourgeoise occidentale ; sur ce point, qui est son principal mobile, le nazisme n'est pas réactionnaire, donc pas "nietzschéen". Le travail, au regard de la culture antique que Nietzsche prend comme point de référence, est une valeur "barbare". Le nazisme a part à la modernité technocratique, de toute évidence, et le qualifier de "réactionnaire", de la part de ses concurrents, est une stratégie de blanchiment.

  • Le Prophète Hamlet

    Seul un parfait étranger à la bible peut ignorer la figure christique du prophète faisant face au complot du monde.

    Le brave Tolstoï, avec toute sa philosophie d'Allemand, ne pouvait pas comprendre ce qui différencie Shakespeare de l'antique tragédie. Si Homère met en scène la bêtise humaine, Shakespeare traite, lui, de l'Antéchrist, c'est-à-dire d'une formule renouvelée de la bêtise, dont Ophélie est la victime exemplaire. Y a-t-il personnage aussi sot ou sentimental qu'Ophélie dans la tragédie antique ?

    Le coeur du complot est représenté par Polonius et Gertrude. A travers ces personnages en particulier, qu'il nous incite à vomir, Shakespeare dévoile le stratagème de l'Antéchrist. Ophélie vit dans ses rêves - autant dire qu'elle est déjà morte ; les gifles de Hamlet ne parviennent pas à réveiller cette chair vouée par son père à la consommation.

    Quant à Claudius, c'est un tyran de l'ancien régime à l'instar d'Oedipe - on voit qu'il est dépassé, en proie au doute ; sa couronne ne tient qu'à une ruse grossière, à la fornication de Gertrude et au poseur de lacets Polonius.

    Et pour Laërte, s'il n'est faible comme sa soeur, c'est un jeune homme plein de promesses, un point c'est tout.

    Hamlet : - Ô Jephté, juge d'Israël, quel trésor tu avais !

    Polonius : - Quel trésor avait-il, monseigneur ?

    H. : Eh bien

    Une jolie fille et nulle autre,

    Laquelle il aimait très fort. (Acte II, scène 2)

    Pourquoi cette comparaison avec Jephté ? Le "Livre des Juges" indique que Jephté offrit involontairement en sacrifice sa fille unique au Dieu d'Israël, en échange de la victoire. C'est une manière pour Shakespeare de souligner l'archaïsme de la religion de Polonius, et que l'amour de Polonius pour sa progéniture est "cousu de fil blanc".

    On sait à quel point Jésus-Christ s'est élevé contre l'holocauste, chassant même les marchands du temple de Jérusalem qui le pratiquaient pour le compte du clergé.

    Mais encore le "Livre des Juges" évoque les trahisons répétées d'Israël, rebelle à son dieu, et sauvé in extremis par l'intervention de juges successifs mandatés par dieu. A l'imperfection des Juges d'Israël succède le message d'amour parfait du Messie Jésus, annonciateur de la fin des temps. Comme le dit bien Henri Rossier dans cette lecture guidée du "Livre des Juges" : "Un mot, un seul mot caractérise le déclin d'Israël : la mondanité. Ce mot signifie la communauté de coeur, de principes ou de marche avec le monde."

    Or c'est exactement ce que Polonius incarne : la mondanité du juge chrétien ; ou, comme on dit aujourd'hui afin de dissimuler cette mondanité : la "doctrine sociale de l'Eglise".

     

  • Pacte avec la mort

    A propos du "pacte avec la mort", qui selon les prophéties juive et chrétienne sera l'ultime pacte formé contre dieu : on remarque que le mot "chien" est utilisé de façon récurrente dans le nouveau testament pour qualifier les félons qui trahissent ouvertement la parole de dieu.

    Le chien a justement une connotation macabre ; il accompagne Pluton, dieu de la richesse et de la terre, des enfers. Dans sa gravure représentant l'ange déchu ("La Mélancolie"), le graveur Albert Dürer n'a pas manqué de faire figurer un chien.

    Il y a deux mille ans, c'était la "culture de vie", c'est-à-dire le paganisme qui s'opposait radicalement au message évangélique. Les écritures et l'apôtre Paul enseignent que, peu à peu, cette culture de vie antichrétienne va évoluer en culture de mort, comme si le dragon avait changé de stratégie.

     

     

     

  • Intelligence

    D'où sortent ces butors qui croient que l'on peut mesurer l'intelligence ?

  • Dieu et la Science

    "La Science est morte !" : cette exclamation devrait faire écho à "Dieu est mort !", car sous le régime bourgeois "la science" et "dieu" ont subi exactement le même attentat et le même sinistre.

  • L'Etoile de Hamlet

    Bernardo : La toute dernière nuit,

    Quand cette étoile tout là-haut à l'ouest du pôle

    Eut parcouru son trajet pour éclairer cette partie du ciel

    Où elle flamboie en ce moment, Marcellus et moi-même,

    Alors que la cloche frappait une heure... (Acte I, scène 1)

    L'arrière-plan cosmologique de "Hamlet" est manifeste dès la première scène du premier acte. Shakespeare (i.e. Francis Bacon) situe son épiphanie sur le chemin de vigie du château d'Elseneur au Danemark, symbole de l'Occident pourrissant (comme tous les personnages honnêtes de la pièce s'accordent à le reconnaître).

    Plusieurs fois de suite, Bernardo, Marcellus et Horatio vont voir apparaître un guerrier, revêtu des attributs de l'ancien Danemark, père du jeune héros (et mage) Hamlet assassiné par Claudius traîtreusement ; puis Hamlet rencontrera lui-même ce père qu'il croyait défunt, et dont on comprend qu'il figure désormais au ciel comme une étoile, "à l'ouest du pôle".

    De quelle étoile s'agit-il ? Plusieurs astronomes ont essayé de fournir une réponse, mais la plupart du temps sans tenir compte de la signification apocalyptique de la pièce. L'étoile de l'épiphanie de Hamlet est la nouvelle étoile très brillante aperçue à l'ouest de l'étoile polaire en novembre 1572 par l'astronome danois Tycho Brahé (dont le père possédait le château d'Elseneur).

    Cet événement est l'événement astronomique le plus important de l'histoire de l'Occident moderne. Il a part aux bouleversements ultérieurs de science en Occident. Non seulement Tycho (1546-1601), qui commenta l'apparition de l'étoile en détail, mais quelques autres savants en firent l'observation, dont John Dee (1527-1609), alchimiste, théologien, astrologue et conseiller de la puissante reine Elisabeth Ire. Rien d'étonnant à ce que les savants de la Renaissance, pour qui la vérité était d'ordre cosmologique, et non anthropologique comme aujourd'hui, aient accordé toute leur attention à ce phénomène astronomique extraordinaire.

    Aussi surprenant que cela puisse paraître aujourd'hui, l'astrologue John Dee, au cours de séances de spiritisme, tenta de dialoguer les anges afin de leur réclamer assistance (cf. "Liber Mysteriorum Primus", 1582-83). En effet, Dee était parvenu au stade où ses expériences chimiques, faute de résultats probants, le décevaient. Mais ces pratiques sont-elles si étonnantes, compte tenu de la foi persistante dans la psychanalyse ou la statistique comme dans des sciences véritables, plusieurs siècles plus tard ? De même certains rituels de loges maçonniques, encore en activité, peuvent sembler aussi ridicules que les séances de spiritisme de John Dee. Mais surtout, le changement de représentation du cosmos joue bien un rôle de charnière entre la fin du XVIe siècle et notre époque "ultime".

    Comme tout récit mythologique, qu'il s'agisse du conte de la Genèse ou bien des travaux d'Hercule, "Hamlet" a un sens caché. L'auteur a semé des indices à l'attention des personnes instruites, afin de les mener, par-delà l'apparence du drame, au sens tragique plus profond de la pièce.

    On reconnaît les grandes caractéristiques du projet apocalyptique de rénovation de la science de Francis Bacon (1561-1626) dans la trame de "Hamlet", ainsi que son mépris chrétien de la société. F. Bacon a placé son entreprise de rénovation de la science sous l'égide du prophète Daniel ("Novum Organum"). D'ailleurs le point de vue scientifique discrédite le point de vue social, selon Bacon comme selon Hamlet. La société peut s'accommoder de vérités relatives, mais non d'une vérité supérieure, explique en substance Bacon, plaçant ainsi le savant authentique dans une situation délicate, semblable à celle des prophètes qui sont une pierre d'achoppement pour les affaires des hommes (Hamlet revendique comme Bacon une "âme de prophète").

    Mais poursuivons sur le terrain de l'astronomie et de la cosmologie, en évoquant la cosmologie chrétienne mentionnée dans l'apocalypse de Jean, à laquelle on peut relier l'épiphanie prise par Shakespeare pour thème principal de sa pièce.

    "Un autre signe parut encore dans le ciel : tout à coup on vit un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes ; de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre." (Apocalypse, XII,3)

    La grande constellation "circumpolaire" du dragon, qui se dresse contre l'épouse de Jésus-Christ (l'Eglise des saints), et l'affrontera jusqu'à perdre sa place dans les cieux, est le serpent ancien appelé diable et Satan. Cette constellation observable de l'hémisphère nord est proche de Cassiopée, autre constellation où l'étoile très brillante observée en 1572 apparut. La vision divine précise : "Michel et ses anges combattaient contre le dragon". Ange ou démon, Hamlet tranche en faveur de l'ange, dont l'apparence de guerrier s'explique ainsi.

    Le "Christ de la fin des temps" revêt lui aussi, comme l'archange Michel, l'apparence d'un guerrier, assumant le combat spirituel contre les rois et les nations alliées avec la bête : "Puis je vis le ciel ouvert, et il parut un cheval blanc ; celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable ; il juge et combat avec justice. (...) De sa bouche sortait un glaive à deux tranchants, pour en frapper les nations (...)" (Ap. XIX, 11-16)

    Fait non négligeable quand on sait que F. Bacon avait pris pour emblème de son combat le casque d'Athéna, l'affrontement décrit dans la mythologie chrétienne réitère celui qui opposa la déesse vierge de la sagesse Athéna au dragon dans la tragédie grecque (Ladon, gardien du Jardin des Hespérides, situé en Occident).

    Rien de moins anodin pour un astronome, par conséquent, que la position dans le ciel de la nouvelle étoile de Tycho. Le discrédit de la mythologie dans la culture moderne est lui aussi sans aucun doute lié à la conception héliocentrique copernicienne. De sorte que la philosophie, la spiritualité si particulière incarnée par Hamlet, Shakespeare la sait condamnée pour un laps de temps - cela explique la mort du héros à la fin de la pièce.

    Par un autre indice, Shakespeare nous ramène à la région du ciel où se joue le dernier acte de l'histoire. A l'acte III, scène 2, un dialogue entre Polonius et Hamlet interpelle le connaisseur de symboles mythologiques :

    - Hamlet : Voyez-vous ce nuage [cloud] là-haut, qui a presque la forme d'un chameau ?

    - Polonius : Par la messe, c'est vrai, tout à fait pareil à un chameau.

    - Hamlet : Je crois bien qu'il ressemble à une belette [weasel].

    - Polonius : Il a le dos d'une belette.

    - Hamlet : Ou à une baleine [whale].

    - Polonius : Beaucoup à une baleine.

    En effet, Cassiopée est une constellation de la voie lactée (qui ressemble à une masse nuageuse), englobant la constellation dite du "chameau" dans la mythologie arabe (Al Sanam al Nakah/Beta Cassiopeia). En outre, Cassiopée, est reconnaissable à sa forme de M, ou bien de W si on la regarde dans l'autre sens. Baleine et belette commencent en anglais par un W, et un sens péjoratif est attaché à ces deux animaux. La baleine a le sens de léviathan ou de nation ; quant à la belette, elle est symbole de ruse ; la prostituée de l'apocalypse n'est pas loin (ni la "Dark Lady" des "Sonnets").

    On relève en outre trois détails à propos de Polonius. Outre la loi de son intérêt, ce conseiller très spécial ne suit aucune doctrine constante. Il ne saisit pas l'allusion à la voie lactée. Il croit dans la messe, sur laquelle il jure, en cela représentant typique du monachisme médiéval (sur lequel Shakespeare jette le discrédit tout au long de son oeuvre). Toute l'alchimie de l'art moderne "post-apocalyptique" se retrouve d'ailleurs concentré dans la mystagogie de la messe romaine, au pouvoir hallucinogène. 

    (A SUIVRE)

  • Napoléon = Hitler

    L'apologie de Napoléon est l'apologie licite de Hitler. Or, si le brigandage est illicite, les plus grands massacres perpétrés par le genre humain contre lui-même ont revêtu les formes légales.

    On trouve ici l'explication de la menace que l'histoire et Shakespeare représentent pour les élites et leurs opérations de blanchiment.

  • Génie

    Il convient dans les domaines de la science et de l'art d'accorder à l'originalité et au génie la même place que la société accorde à la folie.

    Revendiquer le "rationalisme scientifique" et accorder en même temps du crédit à la théorie de la relativité d'Einstein revient à placer le raisonnement du malade au-dessus de celui du médecin.