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Lapinos - Page 46

  • Aventures de la Vérité

    Tiens, frère Bernard-Henri Lévy du couvent des oiseaux de proie prétend s'intéresser à la vérité et à l'art !? On s'attend donc à ce qu'il nous parle du veau d'or ou de l'idolâtrie de l'Etat d'Israël, comparé au culte wagnérien des industriels chrétiens boches... par sympathie pour Moïse.

    Citer Isaïe et Sartre dans la même phrase, comme BHL est capable de faire, ce n'est pas de l'art mais du journalisme.

  • Art et apocalypse

    Juifs et chrétiens sont dissuadés par les prophètes de pratiquer un art qui ne soit pas apocalyptique, c'est-à-dire qui ne contribue pas à la révélation de dieu, et à couper l'homme de ses racines, par où les faibles se sentent renforcés.

    C'est donc l'art par où l'homme se justifie et se renforce contre les éléments, c'est-à-dire l'anthropologie ou la religion des élites, représentée par un veau d'or dans la Bible. La philosophie occidentale, dénoncée par Rabelais ou Francis Bacon, est largement un effort pour renforcer l'anthropologie et la menace que le message eschatologique fait peser sur elle. L'anthropologie occidentale peut paraître une folie aux peuples païens, et de fait elle l'est. Sa débilité n'a d'égal que son arrogance. Mais cette débilité extrême s'explique par la nécessité d'un mensonge extraordinaire. Le mépris de Jésus-Christ des institutions humaines est bien trop grand et explicite pour que les élites actionnaires du monde ne s'efforcent de censurer les évangiles.

    Parlez d'apocalypse à l'intérieur d'une cathédrale gothique, vous y entendrez craquer les articulations de Satan. Ces nefs monstrueuses sont notamment destinées à proclamer le triomphe de la philosophie platonicienne sur l'apocalypse chrétienne.

    Récemment, la religion de l'art hégélienne ou nazie est bien plus rassurante que dieu, donc elle fait le consensus dans les élites occidentales, y compris en France malgré son apparence de pur syllogisme germanique ou monastique. Cette religion présente un aspect polytechnique majeur. Sur le plan de la raison pratique, elle consiste banalement à tirer parti de la nature, suivant une recette où les Egyptiens se montrèrent bien plus économes et efficaces que les polytchniciens hyperboréens. Sur le plan de la foi ou de la raison pure, elle consiste dans une mystique ubuesque.

  • Patriotisme et identité

    Pour berner le peuple, les élites bourgeoises libérales et leurs larbins républicains cireurs de bottes n'ont qu'à changer le vocabulaire.

    Se sacrifier pour la patrie ne mobilise plus que quelques catholiques proches de la camisole de force, alors appelons-ça "l'identité".

    L'identité donne tous les droits, surtout les plus virtuels.

  • Possibilité d'une île ?

    La démocratie est le paradis promis aux ouvriers. Il faut pour y croire être aussi confiant que les paysans furent dans le purgatoire promis par leurs maîtres.

    - Les paradis fiscaux fleurent moins bon l'humanisme, sans doute, mais ce sont des promesses un peu mieux garanties.

    - "Un 'tiens !' vaut mieux que deux 'tu l'auras'", se disent les curés assez haut perchés sur l'échelle du pouvoir pour apercevoir les limites de la démocratie. Français, nous pouvons témoigner de la gratitude à nos philosophes : aucun d'eux n'a tenté de nous verser le poison de la démocratie dans l'oreille ; les rares à l'avoir fait ne sont que des gauleiters allemands ; dans l'ensemble, la fable de Molière de l'aumône faite au pauvre a été peu trahie.

    - J.J. Rousseau ? Tout le mal vient de l'argent, dit-il.


  • Musique au coeur

    Le destin ordonne l'homme, et dans la musique je reconnais cet ordre.

    Le destin fascine l'homme, comme Eve fascina Adam, et dans la musique je reconnais cette fascination.

    Le destin se moque de l'homme, et dans la musique je reconnais son rire moqueur.

    La musique est, à l'instar de l'anthropologie, flatterie de l'homme par l'homme, qui l'entraîne au-dessous de la bête, car les animaux ont une meilleure perception de la musique.


  • Chrétien anarchiste

    "D'où viennent les guerres et les luttes parmi vous ? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres ? Vous convoitez, et vous n'avez pas ; vous êtes meurtriers, vous êtes jaloux, et vous n'arrivez pas à obtenir ; vous êtes dans un état de lutte et de guerre ; et vous n'obtenez pas, parce que vous ne demandez pas ; vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, avec l'intention de satisfaire vos passions.

    Adultères, ne savez-vous pas que l'amitié du monde c'est l'inimitié contre Dieu ? Quiconque veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. (...)"

    Epître de Jacques (IV, 1-5)

    Inutile, en effet, d'implorer la nature qui donne et reprend tous les droits, lorsqu'on est chrétien ; autant s'adresser directement à la fortune ou au diable.

  • Exit la démocratie

    La démocratie a encore ses prêtres. Tous n'ont pas pris encore leur retraite. Les Français ne sont pas assez athées, contrairement aux Allemands, pour croire sérieusement dans la démocratie.

    Toutes les sortes de millénarisme, ainsi que la drogue, sont plus faciles à greffer dans les peuples germaniques terre-à-terre, qui ne font guère la différence entre dieu et la musique.

  • Féminisme

    On ne peut pas prendre au sérieux Homère et le féminisme à la fois. Aujourd'hui comme hier,  sur le champ de bataille de Verdun ou celui de Troie, le guerrier est le seul type d'homme qui accepte de se soumettre aux femmes.

  • L'Occident sucre les fraises

    Le but de l’art occidental est d’empêcher l’apocalypse. Ainsi ne peut-il simplement exalter la vie et la beauté, l'imitation de la nature, comme les civilisations antiques.

    Mais l’art occidental ne peut que retarder l’apocalypse. Fortinbras, ton heure vient.

  • Delenda est Roma

    Il n'est aucun acte accompli par civisme, dont on ne puisse prouver qu'il répond en réalité à un mobile personnel. Rien de plus naturel que le civisme finisse par un carnage.

    Enfant, sois assez pur et fort pour mépriser le civisme.

  • Tabou

    Je proteste auprès d'une jeune femme athée que le suicide n'est pas un tabou chrétien comme elle prétend, mais un tabou social. Aucune société ne tolère qu'on démissionne avant d'avoir versé pour elle son quota de sueur et de sang.

    Puis je m'enquiers aussitôt des raisons de vivre de cette jeune athée, car l'absurdité du monde, et en particulier de la démocratie, me paraît une potion plutôt amère à avaler. A l'art et aux civilisations, le chrétien prête moins d'attention qu'aux étoiles filantes. Mais qu'en est-il de l'athée ?

    - La curiosité, me répond-elle avec assez d'aplomb. Et c'est une assez bonne raison pour son jeune âge.

    Il me faudra penser à lui dire que la curiosité est, en société, un vilain défaut, et que pour blanchir ses crimes plus facilement, le monde doit s'efforcer de maintenir à son maximum l'ignorance. Le nombre d'étudiants entretenu par la France n'est-il pas proportionnel à son ignorance ?

  • Contre Dionysos

    Le suicide prouve Dieu, comme tous les actes qui ne concourent pas à l'ordre social. C'est bien d'un dieu qui ne concourt pas à l'ordre social dont se plaint le brave Job. Quant à Judas, l'incitation à trahir lui vient aussi de ce que le Messie se moque de l'ordre social, et avec lui tous les chrétiens séduits par les leçons d'éthique ou de politique.

    Il faut avoir du goût pour la charogne pour être attaché, à présent, à un ordre moral et politique en pleine décomposition. Y a-t-il des hommes francs qui le sont ? Je n'en vois pas ; je ne vois de cette sorte que des nostalgiques, comme Nitche, tournés vers une beauté antique révolue ; ou bien des hommes tournés vers l'avenir, qui gobent du vent et régurgitent une véritable aérophagie de promesses débiles. Maudits soient ceux qui font miroiter l'enrichissement aux pauvres. Même la promesse de la mort faite par les officiers à leurs subalternes est moins vile.

    L'art proscrit aux chrétiens est celui qui contribue à l'ordre social, pour finir par engloutir la vérité sous cette tonne de lisier que les curés nomment la culture. Cet art-là est la fornication. Si les cathédrales contribuent à l'ordre social, elles insultent la parole de Dieu, qui est son esprit.

  • Nazisme et pornographie

    Le fait de souligner le rapport du nazisme et de la pornographie, est certainement plus utile que toutes les lamentations et repentances posthumes, suprêmes tartufferies.

    Pour reprendre le leitmotiv de Pangloss-Anna Arendt sur la banalité du mal, on pourrait dire : de ce que la société ne parvient à se passer de pornographie, on peut déduire qu'elle est irrémédiablement barbare et condamnée à se maintenir au niveau de la nature. Si la philosophie allemande est aussi antichrétienne et athée, c'est parce qu'elle tente de faire passer les questions sociales pour des questions universelles.

    Mais le rapprochement du nazisme et de la pornographie, du sacrifice aveugle du soldat et de la putain, est encore une façon d'idéaliser la sexualité, ou de faire croire qu'il n'y pas derrière le nazisme des banquiers et des industriels, des notables ordinaires aux moeurs plus conventionnelles. Le soldat nazi et la prostituée offrent aux bourgeois de se sentir un peu moins coupables pour les crimes commis quotidiennement au nom de la société.

  • Anthropologie made in US

    "(...) On finit par se demander pourquoi les hommes ont fait de Dieu un être hostile à l'amour charnel ?" Jack Kerouac (Big Sur)

    D'abord dieu n'est pas hostile au coït ; il lui est indifférent. C'est ce qui le rend inhumain. Très souvent les hommes et les femmes hostiles au coït s'en font une idée beaucoup plus haute que ceux qui le pratiquent.

  • L'Occident est une femme

    La supercherie du démocrate-chrétien Jacques Ellul est dans l'assimilation de l'Eglise à l'Occident. Le luthéranisme d'Ellul l'a aidé à rejeter la théorie catholique romaine de "l'Eglise-institution humaine", c'est-à-dire plus largement l'invention de l'anthropologie chrétienne au sein d'une religion révélée, ce qui constitue le plus grand et le plus catastrophique mensonge de tous les temps.

    De la même façon, la débauche des papes romains inspira à Dante Alighieri une idée de l'Eglise comme "la philosophie", idée récusée par Shakespeare dans ses sonnets. Shakespeare est conscient que la philosophie naturelle de Platon dérive d'un culte égyptien rendu au système solaire, à quoi correspond le nombre de la bête 666.

    Science et charité coïncident parfaitement dans le christianisme : en cela il est l'opposé des religions sociales, comme l'épicurisme, fondées sur un mépris plus ou moins affiché de la science (on voit bien que la bourgeoisie libérale a principalement le souci de ses intérêts et du commerce, non pas celui de la science).

    La philosophie est une voie vers la vérité et la sainteté, pour Dante : d'où le nom de Béatrice et l'âge qu'il lui donne, coïncidant avec le moment où Dante a rejeté l'institution catholique romaine. Mais Francis Bacon, alias Shakespeare, a récusé la philosophie médiévale, et proposé de la remplacer par une science qui progresse contre l'idolâtrie, c'est-à-dire contre l'anthropologie, puisqu'elle celle-ci procède de la justification de l'homme par l'homme. Le millénarisme démocratique totalitaire n'a aucun fondement scientifique, mais c'est un opium réconfortant que les anthropologues injectent dans les veines du peuple afin de le tenir en haleine.

    L'évangile indique en effet que les obstacles au progrès de l'homme vers la vérité sont identiques aux obstacles à la charité, c'est-à-dire principalement les nécessités sociales et politiques, toujours fondées sur le droit naturel et l'iniquité.

    Après avoir dénoncé la subversion du christianisme par l'Eglise catholique romaine, J. Ellul accomplit la pirouette impossible de blanchir l'Occident, alors même que la détermination juridique de celui-ci est essentiellement catholique romaine. Et il décrète le message évangélique "féministe".

    On voit tout le profit que la démocratie-chrétienne peut tirer de cette pirouette d'Ellul, qui consiste à asperger d'eau bénite le mobile politique le plus païen. De plus Ellul rend l'islam responsable de la trahison de l'Eglise romaine, et cette théorie est aussi faite pour plaire dans une Europe de marchands vieillis et apeurés, craignant pour leurs monopoles et leurs arcanes juridiques.

    Cependant le caractère féminin de l'Occident est indiscutable. Aussi féminin que l'Orient est viril. Tous les philosophes et artistes modernes misogynes, ou presque (Baudelaire, Delacroix, Nitche), sont en même temps attirés par l'Orient. Les Allemands, souvent fiers d'être "hyperboréens", sont un peuple efféminé où les femmes dominent le plus souvent sur les hommes. L'Occident paraît correspondre à la notion de "nuit des temps", qui décrit aussi bien l'origine que la fin des temps.

    Shakespeare, dans son art apocalyptique, insiste d'ailleurs sur cette notion de pâleur nocturne de l'Occident, dont l'historien verra que c'est la duplicité qui lui permet avant tout de dominer sur le reste du monde. Pratiquement, l'art occidental est un intellectualisme, ce qui explique sa faiblesse inédite, en même temps que son arrogance extraordinaire. Il n'y a pratiquement que Shakespeare à affirmer que la musique est un divertissement féminin sans grande portée artistique.

    Il n'y a pratiquement d'hommes féministes que ceux qui ne peuvent s'en passer : les enfants par nécessité, les vieillards par nécessité, et les prêtres par affinité.

    La dévotion religieuse excessive de l'Occident s'explique aussi du fait qu'elle est une femme. Le calcul, qui est le b.a.-ba du fanatisme religieux - on peut dire que le fanatique est constamment à la recherche de repères -, a une place bien plus importante dans l'Occident néo-païen que dans l'Orient païen.

    Le camp des saint est cependant figuré dans l'apocalypse sous les traits d'une femme. Cette anti-Eve renverse l'ordre physique du raisonnement humain. L'épouse de Jésus-Christ correspond à ce que le Messie ordonne qu'elle soit, et qui est à l'opposé de la manière humaine, inconsciente et fondée sur l'illusion que l'homme a prise sur la nature.


  • Sacrée modernité

    L'argument de la modernité est entièrement soutenu par la technique. Le mot "technocratie" dissimule moins bien le caractère totalitaire de la démocratie libérale, aussi les thuriféraires du totalitarisme ont-ils inventé le gadget de la "modernité", qui permet mieux de berner les foules.

    Etre "moderne" est pour le bourgeois en 2013 comme d'être assuré du purgatoire pour son ancêtre de 1213.

    Le fondement technique de la "modernité" explique sans doute que les Français gobent assez peu cette religion inventée par l'élite pour son seul profit.

    Si l'on comprend la démonstration de Molière que la subversion de la charité chrétienne consiste surtout dans le détournement par l'élite d'un message spirituel qu'elle ne peut entendre, et que la hyène Joseph de Maistre prêche Satan sous l'apparence de prêcher Jésus-Christ, alors on comprendra que la religion moderne dérive de ce dérapage incontrôlé des élites.

    Il n'est pas inutile de comprendre, puisque c'est un rouage essentiel de la mécanique totalitaire dont les élites sont actionnaires, que la philosophie d'une élite, son art, reflète toujours le système d'exploitation en vigueur, en tous temps. La pensée de l'élite est gadget. Elle en possède le charme et l'inutilité, se déprécie rapidement. Plus les systèmes d'exploitation sont puissants, plus la pensée de l'élite est nullissime.

    C'est d'ailleurs ce qui explique le retentissement mondial de la littérature de Céline. D'autres l'ont fait, mais de façon moins manifeste et retentissante - tout d'un coup Céline décide, non seulement qu'il n'est pas né pour lécher des bottes, comme un intellectuel normal, mais il s'affranchit complètement des codes du langage, et accomplit ainsi ce qu'un intellectuel ne peut pas faire, en raison de la dévotion de l'élite vis-à-vis de ses propres dogmes. De même c'est la dévotion religieuse qui protège les sophismes d'Einstein d'être dénoncés comme des sophismes.

    L'intellectuel est comme l'ordinateur ou le joueur d'échecs, ignorant qu'il est un imbécile.

    Il convient de comprendre les meilleurs penseurs humanistes occidentaux comme des anti-intellectuels. Le rôle de l'intellectuel à l'intérieur du christianisme est d'ailleurs le plus ténébreux. Shakespeare exécute dans ses pièces des intellectuels chrétiens à bon escient.

    L'humanisme explique que la recherche technologique est le meilleur moyen de faire triompher le point de vue conservateur. Il n'y a aucun paradoxe dans le goût des Japonais, profondément conservateurs et efféminés, pour les gadgets technologiques modernes. Ceux-ci ne traduisent que l'imitation servile et dépourvue d'imagination de la nature. Si l'irresponsabilité des modernes est encore plus grande que celle des conservateurs ou des réactionnaires, c'est en raison de l'imbécillité et de l'arrogance de l'argument moderne, destiné à faire croire au progrès de l'humanité.

  • L'Art contre Dieu

    Je reviens souvent à Bernard Henri-Lévy, parce qu'il est le plaideur le plus habile en faveur du totalitarisme démocratique occidental. La tâche la plus difficile pour lui est certainement de faire le lien entre la démocratie libérale et le judaïsme.

    La véritable religion de BHL est le catholicisme romain, c'est-à-dire la subversion des Ecritures saintes à l'aide de sophismes philosophiques, afin d'inventer un plan politique ou moral qui ne peut pas être fondé sur les prophètes chrétiens ou juifs. On ne trouve aucune trace de la démocratie dans l'eschatologie juive ou chrétienne.

    BHL organise une exposition à la fondation Maeght sur le thème : "Art et philosophie/vérité." Les apparences de l'humanisme sont sauves, et c'est sans doute ce qui compte surtout dans cette exposition : démontrer que la démocratie libérale n'est pas exclusivement le culte du veau d'or, c'est-à-dire un régime dont la barbarie excède en puissance celle du régime nazi, dont la volonté s'est heurtée à d'autres régimes plus puissants encore.

    La nation juive sous le regard de Dieu, comme la théorie de la France chrétienne, sont des produits de l'art humain, sans consistance spirituelle. N'importe quel ennemi du christianisme ou du judaïsme démontrera facilement que le dieu qui légitime la propriété de tel ou tel peuple est une invention de l'élite afin de conforter sa position. La légitimité des institutions et des élites, ainsi que Shakespeare le montre, ne peut venir que du droit naturel, car il n'est aucune sorte de puissance qui ne soit issue de la nature.

    BHL dit : "On a tort d'accuser les juifs de mépriser l'art ou d'être iconoclastes ; le judaïsme ne condamne que l'idolâtrie." Soit. Mais dans ce cas il faut dire quel art est idolâtre, et quel art ne l'est pas, ce que BHL ne fait, occultant l'élucidation de Dürer que les arts libéraux, dont l'exercice engendre la mélancolie, sont idolâtres ou lucifériens. Ce sont des arts qui ont pour but de justifier l'homme ou de le conforter - de maîtriser le feu -, mais qui ne recèlent aucune vérité surnaturelle, vers quoi les prophètes veulent tourner l'homme, dans le sens contraire du monde ou du destin.

    Quant à la démocratie, c'est l'idéologie ou l'objet d'art le plus néfaste, étant donné qu'elle n'a pas de fonction pratique, mais une fonction religieuse. "Je ne suis pas venu apporter la paix dans le monde.", dit le Messie, contre les pendards démocrates-chrétiens et leur folklore aussi insipide qu'infernal. Il n'y a probablement pas d'espèce humaine plus hypocrite que l'espèce démocrate-chrétienne, et pourtant cette espèce domine le monde, sans doute parce que son hypocrisie fait qu'elle est la mieux adaptée.

     

  • Des nouvelles de Satan

    Ses partisans ne sont pas unanimes sur son état de santé. De l'influence de la musique et du cinéma dans le monde, certains déduisent qu'il est au maximum de sa puissance et n'hésitent pas à plastronner. D'autres, au contraire, s'alarment de la médiocrité de l'art et l'économie occidentales, qui traduit selon eux l'épuisement de la puissance physique. Je suis de l'opinion de ces derniers : beaucoup de physiciens ou d'artistes sont plus près de la confusion mentale que de la foi et de la raison pythagoriciennes droites.

    L'inquiétude sur l'état de santé de Satan ne fait d'ailleurs que prolonger la déploration plus ancienne de certains hommes d'élite antichrétiens, tel Napoléon ou Nitche, de la mort de leur maître, c'est-à-dire de la difficultée croissante à légitimer les droits des castes dirigeantes par les lois de la nature.

    Ces sectateurs du grand Pan ne peuvent que tirer le constat que les moyens dont disposent les élites pour inspirer la terreur aux masses a changé de nature, et, en effet, cette métamorphose n'est pas anodine.

    Satan est un être d'une conscience supérieure, d'où dérivent tous les cultes identitaires, qui sont des déterminations plus ou moins inconscientes. Le combat des chrétiens contre Satan exige un niveau de conscience équivalent au sien, tel que celui dont Shakespeare témoigne dans les "temps modernes", "temps modernes" qu'il traduit pour contribuer à notre salut comme un pur divertissement de l'esprit humain. En faisant table rase de la culture occidentale, Shakespeare replace l'homme dans la situation de faire un vrai choix, entre la fortune d'une part, et dieu d'autre part.

  • L'Art contre Dieu

    L'art est érection. Il est donc contre dieu. Si dieu n'incite pas l'homme à l'érection, mais à l'amour, c'est parce qu'il est une force bienveillante, contrairement à la nature, qui ne donne jamais sans retrancher ensuite ce qu'elle a donné. Le païen, par son art, tente ordinairement de rivaliser avec la nature pour se protéger de ses effets (à l'exception d'Homère, qui met en garde contre le plan physique).

    La nature engendre des artistes pour la célébrer ; le Messie est envoyé de dieu pour retrancher ce qu'il faut d'hommes afin de triompher de la nature, marquée par la mort et le péché.

    La peur détermine l'art et l'artiste. Celui qui cherche la vérité ne craint ni la foudre ni les vicissitudes du temps.

  • Pan et le pape

    Crosse et mitre portés par les évêques romains sont des symboles païens : ils traduisent l'entendement supérieur des choses de la nature. L'excellence du clergé romain en science naturelle est toute relative désormais, puisque nombre d'évêques défendent la théorie du transformisme, bien qu'elle soit une simple pétition de principe.

    Si les historiens de la science faisaient leur travail, ils révèleraient d'ailleurs que l'évolutionnisme darwinien ne pourrait avoir été conçu en dehors des préjugés propres aux castes dirigeantes judéo-chrétiennes, dont cette hypothèse traduit les idéaux sociaux dévoyés. L'évolutionnisme est aussi typique de la médiocrité scientifique de l'Occident judéo-chrétien que les droits de l'homme sont typiques du totalitarisme. Très peu de doctrines religieuses auront été défendues avec des moyens de propagande aussi puissants que ceux mis au service des valeurs anthropologiques occidentales. L'erreur qu'un savant païen n'aurait pu commettre, c'est celle d'où le darwinisme part, et qui consiste à placer l'homme au faîte de la Nature. On décèle le même tour d'esprit débile dans le droit de propriété intellectuelle, où le bourgeois occidental se pose en démiurge.

    Qui prône la démocratie et le darwinisme devrait se demander d'abord comment il peut croire à la formule juridique la plus détachée des exigences naturelles et biologiques, avant d'asséner ses dogmes évolutionnistes et son "éthique scientifique" la plus hypocrite à travers les âges.

    La faiblesse et le mensonge théologique catholique romain, pour le résumer, consiste à tenter de rapprocher la pensée platonicienne de la spiritualité chrétienne, qui la récuse absolument. Pas une ligne des évangiles ne va dans le sens de la métaphysique platonicienne. Le prêtre romain plonge donc la vérité dans un brouillard philosophique où il finit généralement par s'égarer lui-même.

    La pédérastie et sa justification est bel et bien une marque typique de notre époque, platonicienne. Elle est significative de la dévotion sans frein aux institutions, systématiquement "matricielles" ou providentielles. Et ce culte des institutions a été introduit par le clergé romain, en dépit de la parole divine.

    Réfutons donc le pape François Ier et son discours écologiste conformiste et doublement insane : -antichrétien et inefficace.

    "Lorsqu’on parle d’environnement, "on pense au livre de la Genèse qui rapporte que Dieu confia la terre à l’homme et à la femme pour qu’ils la cultivent et la protègent."

    - Tactique systématique des théologiens romains : effacer l'épisode de la mort et de la chute (ici de façon grossière), et donc laver l'homme du péché tel qu'il est indiqué dans la Genèse, afin d'attribuer à un clergé nécessairement antichrétien le pouvoir de juger."

    "(...) Cultiver et protéger est un ordre de Dieu valable dans le temps et applicable à chacun de nous. Cela fait partie de son projet qui est de faire grandir le monde dans la responsabilité, afin d’en faire un jardin, un espace vivable pour tous. Benoît XVI a plusieurs fois rappelé que la mission attribuée à l’humanité par le Créateur implique le respect des rythmes et de la logique de la Création. Mais l’homme est souvent dominé par la tendance à dominer, posséder, manipuler et exploiter, et non par le respect de la nature considérée comme un don gratuit."

    Prose délirante. Le Messie ordonne l'amour, et celui-ci est intemporel. La spiritualité chrétienne implique le détachement de la terre ; c'est ce qui la rend aussi difficile à comprendre par les femmes. A l'idée "d'espace vivable pour tous", c'est-à-dire de pré carré où la luzerne pousse en abondance, les évangiles opposent la Jérusalem céleste ou l'épouse du Christ, et la vision apocalyptique réaliste d'un monde inéluctablement en proie à des luttes sanglantes jusqu'à la fin des temps.

    - Respect des rythmes et de la logique de la création ? Elles sont païennes ou familiales. Le Messie n'est pas venu apporter la paix dans le monde, disent les écritures, mais le glaive entre le père et le fils pour permettre au fils de trancher la gorge de son père quand celui-ci contredit sans vergogne la parole de dieu, afin de mystifier les foules hystériques qui se prosternent devant lui, afin de les inciter à supporter le joug du temps.

    "La personne est en danger et ceci justifie la priorité d’une écologie humaine. Ce danger est d’autant plus grave que sa cause est profonde. Il ne s’agit pas d’économie mais d’éthique et d’anthropologie."

    L'homme est surtout menacé par sa propre bêtise, dont les causes naturelles sont considérablement accrues par les discours éthique et anthropologique modernes. Ils sont à l'origine des guerres et des charniers modernes, auxquels ils ont servi de prétextes idéologiques et d'arguments, impliquant la démocratie-chrétienne au point qu'aucun chrétien ne devrait plus avoir l'impudence de se réclamer chrétien. Même la cause naturelle de la bêtise, mise à jour par les païens, ce scandaleux pape la dissimule et tous les écologistes à la langue fourchue, en louant sans réserve la nature ainsi que des abrutis ou des cinéastes.

    Il est IMPOSSIBLE de fonder une éthique ou une anthropologie chrétienne sur les évangiles. L'anthropologie et l'éthique résultent d'un pacte passé par l'homme avec la nature. Le culte démoniaque égyptien est le cadre le plus rationnel de l'éthique et de l'anthropologie. L'interdit juif ou chrétien de représenter dieu s'oppose directement à l'éthique et à l'anthropologie, car le moraliste ou l'anthropologue se représente dieu selon son désir, ce qui est le propre de l'idolâtrie. Job se plaint à dieu qu'il ne permette pas l'anthropologie, et dieu lui répond qu'il lui procure bien plus : la science et la vision des choses éternelles, dont les anthropologues et les moralistes se privent pour jouir mieux à présent (souvent sur le dos d'autrui).

    "Il s’agit d’une culture du gaspillage et du rejet qui tend à devenir commune. La mode aujourd’hui c’est l’argent et la richesse, pas l’homme. C’est la dictature de l’argent. Dieu a chargé l’homme de gérer la terre, non l’argent."

    L'argent est l'essence de l'anthropologie, où s'accomplit sans doute l'art le plus élevé de l'homme moderne. D'où émane l'émotion la plus forte ; la métaphysique du citoyen des régimes totalitaires est celle d'un paradis fiscal pour tous. Et il n'est pas difficile de deviner le préablable du purgatoire romaine et de ses indulgences dans cette métaphysique bourgeoise. Molière nous montre avant Balzac comment le bourgeois s'attache à l'argent bien au-delà de son usage pratique, en vertu de sa puissance de séduction anthropologique massive. Comme toute anthropologie, l'argent a le pouvoir de rassurer l'homme aussi bien que de le terroriser.

    Comme les tombeaux pyramidaux, le sphinx et Oedipe concentrent le culte anthropologique égyptien, l'argent est le condensé de l'anthropologie occidentale. Ce pape ubuesque prône l'anthropologie et l'éthique, sans savoir en quoi ils consistent. Sa rhétorique est inférieure à celle de l'argent même !

    Seul un suppôt de Satan peut oser proférer, pour justifier sa stupide incitation au "retour à la terre", que Dieu a chargé "l'homme de gérer la terre", quand la parabole des talents a un sens exclusivement spirituel, et que toutes les choses terrestres ne sont pour le chrétien que des choses charnelles.