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Lapinos - Page 42

  • La Femme-piège

    La misogynie de Nitche n'est pas celle des anciens Juifs. Pour Nitche, le judéo-christianisme est une culture de mort féminine - c'est-à-dire la culture dominante des élites bancaires WASP yankees aujourd'hui, ou du consortium européen à quatre pattes ; or Nitche défend la culture de vie virile : l'aventure de l'éthique judéo-chrétienne se terminera selon lui de manière catastrophique. On peut voir dans les deux premières guerres mondiales le début de l'accomplissement de la prédiction de Nitche ; elles ont bien le caractère d'autodestruction d'une civilisation occidentale judéo-chrétienne, dont les nations se déchirent pour la plus belle part du gâteau colonial.

    - Surtout il faut comprendre que la foi et la raison sataniques de Nitche stimulent son projet de paix mondiale. Il manque une pièce dans le tableau de Nitche, car le plan de paix mondiale ne peut être que satanique du point de vue chrétien également, comme le serait une formule chimique censée apporter à tous la paix, mais qui au lieu de ça empoisonnerait tout le monde. C'est un fait constatable que les élites "judéo-chrétiennes", sous prétexte de sauver le monde, l'engagent dans les voies les plus périlleuses et suicidaires. Ce qui est faux, c'est qu'elle ne le font pas "au nom de la parole divine", contrairement à ce que prétend Nitche, mais en s'asseyant dessus.

    - On voit d'ailleurs que le "choc des cultures" est érotique ou sexuel, car la culture réfractaire à la culture des élites dominantes, au sein des Etats-Unis même, s'appuie souvent sur le même symbolisme satanique viril que Nitche. La veille leçon d'Homère de l'ensemencement de la culture par la guerre n'a pas pris une ride. Il incite à se rouler une pipe avec des miettes de culture moderne, et à en jeter le mégot au loin une fois la pipe fumée.

    - La misogynie des anciens Juifs, contrairement à celle de Nitche n'est pas d'ordre moral. D'où l'opposition du Christ Jésus à un groupe de Juifs qui veulent lapider une femme, au nom de l'ordre public. Elle est d'ordre apocalyptique ou historique. L'humanité trouve son origine dans le piège d'une femme. Elle pourrait bien trouver sa fin dans un piège féminin aussi. Car les femmes ont le don de toujours répéter les mêmes erreurs. En réalité ce sont les gens de robe qui assument dans l'Occident judéo-chrétien le féminisme. Et les apôtres ne sont pas gens de robes.

    - S'élevant au rang de dieu par le biais de calculs anthropologiques hasardeux, l'homme opte pour une représentation féminine de sa divinité, en raison du supplément d'âme des femmes, qui leur paraît échapper à la mort.

  • L'Imposture laïque

    Les valeurs de la République française se situent au niveau des valeurs du football. En période de guerre, la République engendre des soldats brutaux ; en période de paix des militants hystériques.

    Si l'on compare la littérature porteuse des valeurs républicaines, c'est-à-dire principalement celle du XXe siècle, avec des littératures contestataires, c'est l'excès de religiosité qui caractérise la littérature républicaine. Pour ne prendre qu'un exemple, Baudelaire : celui-ci estime la démocratie, la regardant en face telle qu'elle est, comme une démagogie grossière.

    Si la civilisation et la "culture moderne", expression qui rend l'idée de civilisation automobile, sont des notions abstraites étrangères à la conscience chrétienne, la cause en est qu'elles impliquent un pacte avec la nature, impossible pour un chrétien puisque le mythe de la chute d'Adam et Eve est la traduction de ce pacte. Sans doute lorsque l'antichrist Nitche écrit : "Le philosophe est un arbre.", il pense à l'arbre par lequel le serpent, symbole de la culture de vie, piège Eve, qui piège ensuite Adam.

    - Shakespeare montre comment les élites chrétiennes ont restauré ce pacte, pour le besoin de l'élitisme, qui lui est d'ordre naturel : cette trahison d'ordre civil constitue un des axes de la montée en puissance de l'antéchrist au cours de l'histoire occidentale. Assez clairement les épîtres de Paul désignent une puissance, non pas antichrétienne apparemment, mais qui feint d'être du côté de Dieu.

    - La civilisation est une notion essentiellement païenne. L'évangile de Judas découvert récemment révèle d'ailleurs un Judas "platonicien", ce qui est la marque de toutes les fausses doctrines judéo-chrétiennes. Or le Sphinx, emblème démoniaque de la civilisation, invite à estimer la civilisation comme l'homme épris de civilisation lui-même, en fonction de son âge.

    Autrement dit, les millénarismes nazi ou démocratique politiques sont des abstractions irrecevables du point de vue satanique, et Nitche les rejette pour cette raison. Ils sont dépourvus de lien avec la nature et se fondent sur les hypothèses les plus religieuses et les moins probables. La conscience chrétienne leur accorde encore moins de crédit, puisqu'il s'agit là d'un détournement odieux de la charité chrétienne, transformée en compassion démagogique et utilisée afin de procurer une légitimité à des élites occidentales captieuses.

    En réalité la civilisation occidentale est morte depuis longtemps. Elle domine d'ailleurs sur les vivants à la manière dont les morts dominent sur les vivants. Vous ne sentez pas l'odeur du Danemark ? Shakespeare a porté le coup de grâce à l'art occidental. Croyez-moi, il ne s'en relèvera pas. La polytechnique, c'est-à-dire l'art au niveau de la brute républicaine galonnée, se fera elle-même sauter le caisson. Si ça se trouve la terre elle-même, mère chérie des Allemands, providence des imbéciles, est elle-même déjà crevée et nous vivons comme des parasites des liqueurs de son cadavre.

  • Y'a bon football !

    Le football français est le reflet du néo-colonialisme à la française, avec son capitaine blanc courageux et un peu paumé, ses fantassins noirs qui se démènent autant qu'ils peuvent pour sauver l'honneur de la France, devant un public de branleurs passifs.

    Le foot français dément ouvertement tous les grands principes humanistes affichés par les élites françaises, et dont elles se prévalent pour jouer à la guerre froide intercontinentale.

    - Au lieu de l'émancipation démocratique, l'aliénation de la culture de masse (le populisme est un élitisme).

    - Au lieu du renoncement à l'exploitation des ressources coloniales, le folklore antiraciste.

    - Au lieu de la fraternité, la compétition truquée.

    - Au lieu de l'inspiration humaniste, l'aspiration mafieuse.

    - Au lieu de la science, le culte du hasard.

    - Au lieu du féminisme, la zoophilie.

    On se demande quel genre de connard africain peut accepter de se livrer en spectacle de cette façon, et de concourir ainsi à la gloriole d'ordures qui n'ont de respect que pour le pognon ?

    Autant manger du porc matin, midi et soir, et cesser de faire sa mijaurée mahométane. On demande du rap contre ces putes en short ! Le même genre de connard blanc catholique romain se met au service militaire d'un régime qui ridiculise matin, midi et soir, les valeurs catholiques romaines.

    Comment peut-on avoir vingt ans aujourd'hui et du respect pour ces lascars démocrates-chrétiens en tenues d'évêque ou en costards de député ? On demande le parachutage du fils de Laurent Fabius sur la Syrie !

  • Comprendre l'Empire

    Essayer de "comprendre l'empire", comme Alain Soral, s'explique par la différence entre l'esprit français et l'esprit allemand ou américain, qui ne s'efforce de comprendre que ce qui est utile à son développement personnel.

    En prononçant que "l'existentialisme est un onanisme", Karl Marx a ainsi perdu toute chance de rayonner en Allemagne.

    - Cela dit la thèse d'A. Soral n'est pas d'une grande originalité. Elle repose sur un mélange de critique marxiste et de réaction nitchéenne à la modernité, en principe incohérent, mais en réalité assez fréquent de la part des élites intellectuelles françaises.

    A. Soral répète en quelque sorte Mai 68 à lui tout seul, et il a le don d'effrayer le bourgeois dans un contexte qui n'a jamais été aussi embourgeoisé ; le bourgeois a désormais peur de son ombre, à l'image d'un Daniel Cohn-Bendit réduit à la caricature de lui-même et aux cris hystériques pour toute pensée. Daniel Cohn-Bendit incarne le mensonge du pacte franco-germanique, présenté comme une garantie de paix. Il relève du pur négationnisme de l'histoire. Dans le processus d'industrialisation de l'Europe, les génocides de Juifs, d'Allemands, de Slaves et de Français, ne sont que des dommages collatéraux ; et si Dany "le Rouge" avait une once de pitié pour ce monceau de victimes, il ne mettrait pas les pieds dans un parlement européen pour des industriels et par des industriels, dont l'idéologie pangermaniste n'a rien à envier à l'hitlérisme que le courage d'assumer sa brutalité - un parlement qui est le résultat d'un processus nationaliste industriel. Dany "le Rouge" est le factotum du Capital, et il le sait très bien.

    Cela dit, pas plus que le nationalisme "high tech" de Cohn-Bendit, blanchi au kärcher, le nationalisme d'Alain Soral ne mérite le respect. Toute nation, du point de vue chrétien, n'est qu'un complot d'assassins. Et quand cette nation ose se dire chrétienne ou s'appuyer sur la Bible en la profanant, c'est une nation d'assassins qui frappent par derrière. 

    - Quant aux appels à l'assassinat de Soral par certains milieux d'extrême-gauche, ils rappellent la vieille tactique des élites industrielles et bancaires qui consiste à effrayer le populo à l'aide de groupuscules "anarchistes", à qui la drogue ou l'argent font office de doctrines politiques. D'une certaine manière, Marine Le Pen a aussi cette fonction publique d'incarner le mal.

    - L'originalité de Soral est plutôt dans son indépendance que dans son propos, à l'heure où l'esprit français ne diffère plus guère de l'esprit de caserne des élites européennes pangermanistes. Je ne rate pas une occasion, pour ma part, de signaler la chiennerie du parti démocrate-chrétien, qui accomplirait le pronostic de l'antéchrist Nitche selon lequel les Allemands sont les derniers "judéo-chrétiens", s'ils n'étaient en réalité les derniers larbins du capital et de l'Etat omnipotent.

    Cependant, bien qu'il se dise parfois "catholique", le propos d'Alain Soral est étranger au catholicisme.

    D'ailleurs A. Soral se réclame plutôt d'une "culture catholique" qu'il n'exprime sa fidélité à Jésus-Christ. Or c'est là une double erreur qui suffit à faire suspecter qu'il se trompe lorsqu'il croit "comprendre l'empire". Du point de vue chrétien, seul Satan et les chrétiens peuvent comprendre l'empire.

    En effet, première erreur, il n'y a pas de "culture catholique". Le christianisme est insoluble dans la civilisation, bien que cette tentative soit une constante de l'histoire moderne. Le génie du christianisme est la pure invention de Chateaubriand. Or on voit bien que cette invention, qui n'est jamais que le b.a.-ba de la propagande catholique romaine, afin de substituer au message évangélique une direction morale et politique, cette ruse de la raison joue un rôle primordial dans l'histoire occidentale.

    Seconde erreur, qui explique le "croisement" entre le chrétien Shakespeare et l'antichrist Nitche, et non le recoupement : la culture catholique est la plus faible de tous les temps ; c'est ce qui explique la nécessité pour les artistes exprimant la culture de vie, dans le monde chrétien, de piller sans cesse des cultures antiques ou primitives. Quel chrétien pourrait raisonnablement assumer l'érection d'une cathédrale gothique en dehors d'un imbécile comme Claudel ?

    - Ainsi il ne faut pas faire tout un plat de la doctrine sioniste, aussi anecdotique que la prose de Chateaubriand. Tout à tour, la morale catholique romaine et la morale républicaine ont été discréditées. Les "victimes de la Choa" suppléent le Christ en croix ou les martyrs laïcs, la bestialité des troupe républicaines françaises dans les colonies ayant usé un peu trop vite la prétention humaniste de ce régime. On voit d'ailleurs que cette moraline porte plus l'estampille française ou américaine qu'israélienne. Elle expose d'ailleurs ce pays à la haine des nations, comme l'Eglise romaine et son clergé auparavant.

    - L'Empire dont parle Soral, Shakespeare en a déjà parlé comme d'une puissance essentiellement suggestive et magique. L'avenir a le don d'engloutir les forces de l'empire comme la mer rouge les troupes de pharaons.

  • Hitler ou Hegel ?

    "Nous, Allemands, sommes des hégéliens, quand bien même il n'y aurait jamais eu de Hegel, en ce que (contrairement à tous les latins) nous attribuons instinctivement au devenir, à l'évolution, un sens plus profond et une valeur plus riche que ce qui "est"

    F. Nitche (Le Gai Savoir)

    Inconsciemment, Nitche fournit ici la clef de l'athéisme des Allemands, alors qu'il a tenté par ailleurs (grosse plaisanterie) de poser le principe de leur fidélité chrétienne. J. Ratzinger n'est fidèle qu'à son déguisement.

    L'Allemand ne jure que par sa mère. Le débat entre deux Allemands, par exemple B.H. Lévy et M. Houellebecq, ne porte que sur cette question : lequel des deux a été le plus "aimé" par sa mère ? Il n'y a rien de plus suspect que l'amour d'une mère pour ses enfants ; mais l'Allemand, lui, ne le remettra pratiquement jamais en cause. Les Français qui ont essayé de faire de Marianne-Déméter la déesse des Français ne peuvent être que des Allemands dans le genre de Barrès, Blum ou Proust.

    L'athéisme des Allemands réside dans l'extrême subjectivité de leur jugement. Une subjectivité qui fait que, du point de vue français, le point  de vue allemand est similaire au point de vue féminin. Ce sont deux espèces mobilisables au service des causes les plus abstraites, c'est-à-dire religieuses.

    Nous, Français, haïssons Hegel plus encore que Hitler, parce que Hegel ouvre la voie à l'irresponsabilité politique maximale ; la seule obligation d'une élite politique hégélienne est de faire rêver et de divertir les masses. L'art hégélien est pire que l'art hitlérien. L'art hégélien n'est jamais que l'art au stade de la momie et du musée. Il faut être nécrophile pour exposer l'art dans des musées, et cette nécrophilie est entièrement dérivée de la passion pour le Christ en croix, qui fait bien les affaires du clergé. Hegel justifie ça.

    Croyez-moi, ne perdez pas votre temps à essayer de ressusciter l'art. Laissez ça aux petits connards de bourgeois élevés par leur mère comme Proust. Le style le plus raffiné du monde ne les empêchera pas de crever en appelant au secours leur maman.

  • La Guerre des Sexes

    L'idée que la guerre entre les sexes peut être abolie est une idée de curés catholiques romains afin de s'attribuer le beau rôle de pacificateurs. Une de ces idées dont Nitche a raison de dire qu'elles ont été causes d'immenses catastrophes psychologiques et humaines. Une de ces idées auxquelles les évangiles ne fournissent aucun encouragement. La culture chrétienne opère un renversement parfait de l'esprit évangélique ; c'est ce que Nitche n'a pas compris : la démolition pierre par pierre par Shakespeare de la culture chrétienne n'obéit pas à un mobile athée, mais bel et bien catholique ou "universaliste". 

    Dès le début, cette idéologie féministe cléricale a donné lieu à une contre-littérature (de la part de Machiavel, notamment, mais pas seulement) ; cette littérature cléricale ne relève pas exactement de "l'amour courtois", qui s'avère pratiquement pur au départ (Xe-XIIe siècle) de tout prétexte chrétien, même bidon. La littérature cléricale féministe consiste à exalter l'esprit de sacrifice féminin et à en faire une vertu chrétienne et sociale éminente.

    La guerre des sexes, comme toutes les guerres, n'est jamais aussi violente que lorsque les deux forces en présence sont à égalité. En outre, il est bien sûr vain d'opposer sur le terrain sexuel, comme sur le terrain culturel, la guerre à la paix. Tout esprit pacifiste un peu sérieux refusera de se fonder sur la culture, sachant parfaitement qu'il ne peut s'émanciper de la violence guerrière - une culture qui prétend pouvoir s'affranchir de la violence, c'est celle-là la plus néfaste et dangereuse.

    Une fois constaté que la culture "judéo-chrétienne" est la plus néfaste de tous les temps, on n'a pas encore compris le sens de l'histoire ; mais ce constat est un préalable indispensable. La modernité pue comme le Danemark selon Shakespeare.

    La culture féministe moderne est donc l'héritière du féminisme catholique romain. Ce dernier fut plus actif dans la péninsule italienne qu'en France. D'abord parce que les Italiens entretiennent avec leur mère des rapports amoureux incestueux qui fait d'eux des sortes de "catholiques romains innés" ; ensuite parce que le lien est fréquent dans la littérature française anarchiste entre le cléricalisme et les femmes. Invariablement à travers les siècles, les femmes se rangent toujours derrière le point de vue clérical dominant.

    Ce n'est pas un hasard si Simone de Beauvoir a importé en France la philosophie de Hegel la plus religieuse, à partir de laquelle on peut définir le culte moderne le plus fanatique.

    Quant à la conception abstraite de la femme défendue par Simone de Beauvoir, seul un esprit judéo-chrétien moderne ne verra qu'elle est potentiellement suicidaire et qu'elle renouvelle les délires insanes de ces aristocrates espagnoles que l'on enfermait dans des couvents.

  • Identité, piège à moules

    On s'abstiendra de décliner une quelconque identité pour ne pas s'enfermer dans les frontières intellectuelles définies par la plus basse philosophie "mittel-europa".

  • Nietzsche et la modernité

    On sait que Nitche est l'adversaire le plus radical de la modernité ; au nom de l'art, et, ce qui est plus intéressant dans mesure où la culture de masse lucrative et le cinéma font peu illusion, au nom de la science rationaliste, à laquelle l'appareil d'Etat et ses fonctionnaires continuent de fournir une caution plus sérieuse.

    Au contact de Nitche, la culture laïque moderne volerait en éclats. C'est le rôle de Michel Onfray, par exemple, de fournir une présentation de Nitche moralement correcte à l'attention des milieux populaires, méthode où l'élitisme culturel républicain est reconnaissable. Nitche méprise ouvertement le peuple, et le seul profit que celui-ci pourrait tirer de la lecture de la doctrine de Nitche est sa dénonciation de la démocratie comme une ruse sinistre et probablement catastrophique, ce qui a été confirmé maintes fois depuis le décès de cet antichrist. On ne peut plus prôner l'antichrist Maurras depuis que celui-ci s'est compromis avec une bande de politiciens mafieux, alors on prône Nitche. Ce dernier a oublié de mentionner l'extraordinaire capacité de censure du monde moderne, contrairement à G. Orwell.

    Ce n'est pas seulement le christianisme qui est moribond, comme le remarque Nitche pour s'en réjouir : l'antichristianisme a lui-même été édulcoré par les disciples de Nitche, suivant la même méthode subversive anthropologique, qui consiste à faire passer pour scientifique ou rationnel un discours essentiellement d'ordre religieux. Un chrétien ne doit surtout pas laisser se développer le discours anthropologique au nom du christianisme: c'est la méthode d'infiltration de base du pharisaïsme: la clef du cléricalisme catholique afin de détruire la vérité universelle. On peut d'ailleurs faire du purgatoire la matrice juridique de la modernité, ce qui permet de démentir l'amalgame de Nitche. Le purgatoire résulte en effet de la double négation de dieu et de Satan, caractéristique de la modernité ; intellectuels néo-païens et démocrates-chrétiens en sont d'ailleurs à peu près au même degré d'abrutissement : la merde cinématographique, du point de vue de l'art païen, est sans doute l'eau de boudin la plus fade. Très peu de cinéastes ont conscience du plan de Satan. L'anthropologie est la doctrine d'Ubu.

    Nitche ment pour le compte de Zarathoustra lorsqu'il prétend qu'un chrétien ne peut pas discerner l'action de l'anthropologue dans le cannibalisme moderne, parce que le christianisme est la racine de ce cléricalisme qui ne dit pas son nom.

    La preuve qu'il ment, c'est que Shakespeare a tranché la gorge de l'anthropologie chrétienne avant lui : celle-ci ne continue plus de se mouvoir que comme les canards après qu'on leur a coupé la tête. Et Shakespeare n'a pas agi "au nom de Satan", mais de l'apocalypse chrétienne.


  • Oradour-sur-Glane

    La brute s'appuie sur une force physique supérieure pour violenter le faible.

    L'Etat moderne totalitaire, lui, assassine au nom d'une éthique et de valeurs supérieures. Il ne faut pas des hommes courageux pour faire de la politique, il faut des hommes qui ont le courage d'affronter dieu.

  • Espèces

    On peut dire de l'espèce humaine qu'elle a le don de s'abaisser en-deçà des autres espèces animales, ainsi que le monde moderne en fournit l'illustration, tout comme elle a le don de s'élever au-dessus.

    Certains physiciens de l'Antiquité en déduisent l'insuffisance de la science naturelle pour expliquer l'homme, sans pour autant passer par l'hypothèse religieuse de l'âme, de l'identité ou de la personnalité juridique, qui ne sont que des explications de l'homme par lui-même.

    On peut dire de l'homme par rapport à la femme la même chose que de l'espèce humaine en particulier et des autres espèces animales en général, à moins que cet homme n'ait été élevé contre-nature. L'homme est pire ou meilleur que la femme, mais rarement en accord avec elle.

    Cela est nié par ceux qui attribuent, suivant une explication religieuse abstraite, une volonté propre à l'espèce animale, détachée de la nature.

    "La femme est l'avenir de l'homme." est une pensée mystique évolutionniste. A priori la femme est au-dessus de l'homme ; cela se conçoit sur le plan de la médiocrité. A priori, dans la science évolutionniste spéculative, l'espèce humaine se situe au-dessus des autres espèces animales ; cela se conçoit du point de vue social, dans lequel la médiocrité coïncide avec la vertu.

    Ce slogan illustre donc le préjugé social de la science évolutionniste, ainsi que sa tendance à abolir le sexe et les différences biologiques. L'homme moderne rit volontiers de la monarchie de droit divin des pharaons ; il ne se doute pas que le lien entre la démocratie et le darwinisme est encore plus risible, s'il est permis de rire d'une philosophie naturelle particulièrement désastreuse.

    Si la science et l'art modernes sont aussi désespérément nuls, cela s'explique par l'amalgame au moyen-âge de deux logiques radicalement opposées. La logique païenne, conservée par exemple à travers la philosophie de Platon, et la logique chrétienne. Les moines inventent ainsi une philosophie chrétienne de toutes pièces, contre l'esprit et la lettre des évangiles. En principe, sans cette trahison de l'esprit, la philosophie naturelle n'aurait jamais dû évoluer, car il n'y a pas de nécessité ni de volonté dans le christianisme d'établir une correspondance entre les croyances scientifiques communes (darwinisme) et l'ordre légal et éthique en vigueur (monarchie de droit divin/nazisme/démocratie...). Pour le dire autrement, l'exercice des arts libéraux est démoniaque aux yeux des chrétiens ; c'est ce qui explique que le peintre A. Dürer a placé aux pieds de Lucifer les instruments symboliques des arts libéraux ("Melencolia").

    Le christianisme n'est pas une foi "pure", comme la foi mathématique, sans cosmologie. Mais la cosmologie chrétienne, indiquée par exemple par l'épiphanie de la naissance de Jésus, diffère de la cosmologie platonicienne ou pythagoricienne, inspirée de la cosmologie solaire des Egyptiens, dont le nombre 666 est représentatif dans le christianisme. Si ce nombre est dit "un nombre d'homme", c'est précisément parce que le système du zodiaque fournit une "philosophie naturelle" satanique où la foi et la raison sont parfaitement imbriquées, d'une manière que le néo-paganisme moderne ne parvient pas à égaler, et d'une manière que le christianisme ne devrait surtout pas chercher à concurrencer. Il subsiste une part de foi dans le rapport entre le savant païen (que Nitche a cherché à imiter) et la Nature. Celui-ci s'incline devant la Nature, et les arts libéraux païens également - c'est ce qui permet leur retenue. Tandis que la foi ne cohabite pas avec la raison dans le christianisme : dieu assure une unité parfaite de la vérité, tandis que la division de la foi et de la raison, essentiellement païenne ou allemande, s'explique par le rapport du savant païen avec la nature, qui est aussi un fossé infranchissable. Sur ce rapport sont fondés les rapports sociaux subalternes. Tandis que le christianisme ne permet de consolider aucun ordre humain. C'est là son avantage sur le plan scientifique. Car la philosophie naturelle est la cause de très nombreux anthropomorphismes. La philosophie naturelle "gèle" la science. Pas question de métaphysique dans le culte satanique égyptien ou brahmanique repris par Nitche (Zarathoustra = Satan = Prométhée) : non pas parce que la métaphysique n'est pas scientifique, mais parce qu'elle est "trop peu humaine" en quelque sorte, et risquerait de faire voler en éclat la philosophie naturelle sur laquelle s'appuie le système des lois civiles et politiques.

    La philosophie naturelle est donc la clef de la tyrannie. De tous temps. Elle définit les limites d'un inconscient qu'il est interdit de dépasser. La tyrannie prend dans l'ère chrétienne la tournure d'un totalitarisme, en raison d'une philosophie naturelle démentielle, du salut de l'homme par l'homme à l'aide de la démocratie. La clef du totalitarisme se situe dans l'institution catholique romaine. On peut théoriser que dans une institution chrétienne, quelle qu'elle soit, les pires éléments - c'est-à-dire les moins chrétiens - prendront rapidement l'ascendant sur les plus fidèles à la parole divine. La caractéristique du totalitarisme est bien celle du double discours et de la ruse, à quoi la tyrannie n'était pas auparavant obligée.

  • L'Esprit Moderne

    "L'esprit moderne est indécis, il ne sait s'il est chrétien ou païen. Il regarde le monde de deux yeux différents, celui de la foi et celui de la raison. C'est pourquoi sa vision est nécessairement floue, comparée à la pensée grecque ou chrétienne."

    Karl Löwith

  • La Femme et le Serpent

    Le féminisme revient à dire que la femme est supérieure à Satan, la culture de mort à la culture de vie, le miroir qui reflète la nature à la nature elle-même.

    C'est pourquoi, en dehors des cercles libéraux et de quelques poètes modernes sous l'emprise de leurs mères, de députés démocrates-chrétiens qui se font fouetter dans des cabinets privés, nul esprit un tant soit peu ordonné n'a jamais été féministe.

    Tout au plus Satan peut-il persuader une femme de son importance, et qu'elle a en tant que femme un rôle primordial à jouer dans l'histoire.

    Le point faible de Satan, c'est son alliance avec la femme pour tendre un piège à l'homme. C'est la raison pour laquelle Shakespeare frappe ce point de son épée de toute sa force.

  • Nietzsche nazi

    Le bourgeois moderne préférera se ranger du côté de la Fortune ou de Satan, plutôt que du côté d'Adolf Hitler. Vivre dangereusement n'est pas son fort. Le bourgeois moderne aime bien déléguer la prise de risque, comme le soudard moderne délègue à un missile le soin d'éclater la cervelle d'autrui. D'ailleurs ce n'est pas un soudard, mais l'accessoire indispensable de l'humanisme.

    Donc, par principe, non, Nietzsche n'est pas nazi ; ça fait un peu désordre de dire ça. On pense à Marguerite Duras : - A bas les nazis ! sauf si le nazi est un beau SS blond et musclé. Car il est vrai que Nietzsche fut beaucoup plus habile poète que le führer des Allemands.

    Notez qu'il n'est pas certain que les bourgeois fassent le bon choix. Allez savoir si Satan préfère les lâches ? Rien n'est moins sûr.

    Il y a dans l'idéologie fachiste contradictoire, un principe actif nitchéen et un principe passif moderne ou hégélien. Ils se font la guerre, comme les sexes se font la guerre, mais en réalité ils ne peuvent se passer l'un de l'autre. Nier le principe passif serait comme oublier que, pendant que les poilus tenaient le front en 14-18, leurs bonnes femmes turbinaient comme des malades dans les usines Citroën pour fabriquer des obus.

    De même on peut dire dans l'après-guerre le philosophe hégélien passif ou féminin (le type du curé - Sartre, Beauvoir, etc.), et le type du philosophe nitchéen actif ou masculin (le type du poète - G. Bataille, etc.). Comme Adam, les Nitchéens sont systématiquement les cocus de l'histoire moderne. Mais ça n'empêche qu'ils sont utiles. Les Hégéliens en ont besoin pour essuyer les plâtres, pour toutes les opérations qui exigent d'aller au contact. Entre deux opérations sanglantes, mieux vaut faire taire les Nitchéens. Car le Nitchéen est un peu trop fort en gueule.

    On ne peut donc pas plus accuser la philosophie de Nitche de connivence avec le totalitarisme nazi que la philosophie de l'histoire de Hegel, propice à maquiller le génocide en progrès (progrès moral de nos élites par rapport aux élites fachistes) ; ce serait comme accuser l'étincelle et la mèche plutôt que le baril de poudre des dégâts commis par l'explosion.

    Marx n'a pas tort de souligner que l'instinct de prédation, favorisé à l'échelle mondiale par les élites libérales, joue un rôle majeur dans l'évolution de la politique et des moeurs. Mais encore faut-il briser dans les consciences tout ce qui peut s'opposer à l'instinct de prédation ; et à cet égard l'idéalisme hégélien est le plus propice, en raison de son prétexte chrétien apparent. Aussi violente et argumentée soit l'attaque de Nitche contre le christianisme, elle ne pèse pas grand-chose comparée à la subversion interne au christianisme. La "modernité" s'avère un négationnisme de l'histoire beaucoup plus efficace que le "niet" de Nitche au progrès.

  • Produits stupéfiants

    L'Etat totalitaire moderne est le prescripteur silencieux de tous les produits stupéfiants consommés par les gosses nés dans son ombre froide - légalement ou pas ; la répression du trafic de drogue une plaisanterie de flic cynique.

    Petits connards laïcs drogués qui se croient "sans religion".

    Larmes versées par les édiles sur les victimes de tueries "inexplicables" en Norvège ou aux Etats-Unis : larmes de crocodiles.

    Lorsqu'un gosse découvre les règles de la compétition féroce dans laquelle il est engagée, derrière le stuc de l'amour, et que ses parents lui ont dissimulé ces règles, dans ce cas il peut égorger ou mitrailler ses tuteurs avec le sentiment de justice. Il n'y a de justice et d'égalité entre hommes que dans les cimetières.

  • Identité, piège à moules

    Qu'est-ce que l'identité ? Diviser pour mieux régner. L'identité est une définition de l'individualisme fournie par les fonctionnaires de l'Etat.

    Le culte identitaire est la religion donnée aux masses prolétariennes par ses maîtres. C'est une religion de berger allemand.

  • Hegel = SS

    Le sens de l'histoire n'est pas la décadence indiquée par Nitche. Pas exactement. Non pas parce que la décadence n'est pas, mais parce que Nitche ne donne pas la clef de cette décadence, contrairement à Shakespeare.

    Le sens de l'histoire est encore moins le progrès social ou spirituel selon Hegel, emblématique de l'imposture universitaire moderne. On peut pronostiquer que les élites occidentales périront de la ruse qu'elles ont tirée de l'hégélianisme.

    Bien sûr la politique et l'histoire ne peuvent s'accorder ensemble - à aucune époque ils ne l'ont pu. L'Egypte contre les Juifs, c'est la politique contre l'histoire ; idem pour les Romains contre les chrétiens. La haine d'un homme d'élite républicain vis-à-vis de l'histoire, un chrétien est capable de la deviner à travers toutes ses ruses pour l'étouffer sans avoir l'air d'y toucher.

    La dernière ruse en date consiste pour les élites à remettre l'histoire entre les mains du peuple, à en faire le dépositaire, en espérant qu'il l'écrase sous son poids.

    Ce que Nitche n'a pas compris, c'est que la trahison définit le sens de la politique moderne, irrémédiablement. La vertu fait définitivement partie du passé.

  • Dieu est mort

    Si dieu est mort, alors l'art l'est fatalement aussi ; il ne subsiste plus qu'à l'état de quadrature du cercle, aussi vaine qu'ennuyeuse, qui a le don d'épater le bourgeois et lui seul.

    Entendez par dieu "Satan", le dieu des artistes - Dionysos pour les gastronomes, Apollon pour les architectes musclés.

    Amen.

  • Le Capital

    Le Capital est-il puissance ou impuissance ?

    On peut donner une définition nitchéenne de l'économie moderne, comme un démantèlement de l'art, de telle façon qu'il ne restera plus pierre sur pierre.

    Ou bien on peut donner une définition marxiste de l'économie moderne, comme une ultime tentative pharaonique de mettre fin à l'histoire.

    Quoi qu'il en soit, Satan est aussi difficile à reconnaître dans le monde moderne que la vertu dans un bordel. Pourtant, il est bien là.


  • Du Populisme

    Le comble du populisme est d'organiser des meetings politiques pour lutter contre le populisme.

    La culture démocratique moderne est essentiellement une culture populiste, c'est-à-dire destinée à la mobilisation des masses en cas de menace sur la propriété des élites. La culture démocratique populiste, en tant qu'arme de destination entre les mains des élites, s'efforcera donc autant que possible de censurer l'art populaire.

    La caractéristique du leader fachiste ou apparenté, est de ne jamais faire face à la critique, mais toujours à la foule.

    On n'écoutera pas un quelconque leader d'expression démocratique s'exprimer sur le populisme, tant qu'il n'aura pas trouvé auparavant une justification raisonnable à l'instrumentalisation des masses à l'aide de la culture démocratique, justification qui seule pourrait constituer un début de preuve que ce leader n'est pas un actionnaire cynique du populisme.

  • Déphilosopher

    Ce qu'un marxiste peut reprocher à l'institution républicaine, c'est d'avoir remis au goût du jour la philosophie. La zizanie qui règne au sein des élites intellectuelles, et qui nous est présentée comme la liberté de débattre à la télévision de tout et de rien, cette liberté repose sur le préjugé philosophique moderne en faveur de l'éthique, alors même que l'éthique la plus sûre, c'est-à-dire la moins subjective, eut pour cadre les régimes les plus despotiques.

    En ce sens la critique marxiste est pratiquement aussi pure de tout projet de réforme sociale que la doctrine réactionnaire du surhomme proposée par Nitche. L'historien véritable est aussi éloigné du constat erroné de l'éternel retour du même, suivant une détermination naturelle, qu'il est éloigné de penser que les sociétés humaines peuvent être perfectionnées.

    Contre l'Etat et ses institutions les plus omnipotents, dont l'omnipotence n'a jamais bénéficié qu'à des élites libérales captieuses, Marx est donc dépourvu de parade politique. En revanche il indique qu'il est inutile de prêcher la régulation de l'économie par l'Etat, dont l'histoire enseigne qu'il n'a jamais eu vocation à défendre l'intérêt général, mais que la seule intention de défendre cet intérêt général lui est attribuée, comme elle fut attribuée à dieu autrefois.

    Les apôtres du libéralisme qui prônent la diminution de l'influence de l'Etat, ont à peu près la même idée de l'économie que les casques bleus ou les amateurs de jeux vidéos virils ont de la guerre.

    L'aliénation individuelle est proportionnelle à la puissance de l'Etat, dont les marchands de rêve, soi-disant "économistes", tirent le meilleur profit pour leurs entreprises personnelles. Le goût des drogues en tous genres est la manifestation de l'aliénation individuelle dans les régimes de droit totalitaire, où le discours laïc fait office de verrou et de garantie d'équité de la loi. La laïcité n'est que le service du dogme catholique rendu à l'Etat républicain.