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  • Devoir de vacance

    "De quoi Sarkozy est-il le nom ?" Il y a des sujets de dissertation plus excitants... Je dirais qu'au mieux il laissera son nom au théorème suivant : le libéralisme de gauche ou de droite + les idées laïques + les idées démocrates-chrétiennes + les idées d'extrême-droite = 0.

    Les raisons de haïr Sarkozy sont les mêmes que celles qui amènent à le détester. Le reflet que Sarko renvoit, d'une France schizophrène, on peut en tomber amoureux ou lui jeter des pierres. Les vieilles rombières démocrates-chrétiennes qui ont vu dans saint Nicolas le Messie et lui ont versé leur suffrage ne sont pas loin des vieilles bigotes laïques qui traquent dans les discours du Président le moindre blasphème.

    Sarkozy a été élu "Produit de l'année". Mais il tourne déjà à la caillette. La "recherche" se penche déjà sur le concept de 2012. Je ne suis pas un spécialiste, mais dans le genre "concept", Carla n'est pas mal pourvue.

    Tant que Le Pen est encore là pour nous dérider avec ses vannes qui font blêmir les médias : "Dieudonné est le futur Obama français !", passe encore, mais après ? Après ça sera l'Amérique.

  • Soupape (bis)

    Une autre soupape, directement liée à la précédente, c'est l'avortement, pratiqué en Occident à l'échelle industrielle. Les statistiques officielles en dissimulent volontairement les causes, mais on peut soupçonner qu'elles sont "bourgeoises", qu'il s'agit dans de nombreux cas, non pas d'une détresse matérielle ou morale, mais de préserver les apparences ou les acquis sociaux. Sur 200 000 avortements, seuls 20 000 sont le fait de femmes très jeunes, or ce n'est pas l'argent qui manque dans notre pays, nonobstant les pleurnicheries récurrentes sur le pouvoir d'achat.

    Si les droits juif ou musulman ou protestant sont évidemment des droits patriarcaux et se revendiquent comme tels, sous l'égalitarisme laïc se cache en fait le même principe patriarcal. A l'archaïsme de la société juive ou musulmane actuelle, l'hypocrisie des principes laïcs ou démocrates-chrétiens ne s'oppose pas réellement.

    Une conséquence du régime patriarcal, Georges Duby croit le discerner y compris dans certains territoires français au XIIe siècle, c'est le lien spécial qui unit le jeune rejeton de sexe masculin à sa mère (toutes les théories branlantes de Freud viennent de là) ; c'est la fameuse "mère juive" possessive. Eh bien il n'est pas difficile de voir, à travers la publicité capitaliste par exemple, que ce lien "spécial" subsiste, certaines mères peu fertiles répercutant parfois sur leur fille unique ce comportement "enveloppant".

    Jusqu'aux mouvements féministes laïcs dont on voit bien qu'ils revendiquent en fait pour la femme les attributs masculins, les instruments de la domination masculine.

    A l'archaïsme juif ou musulman, la société laïque n'oppose que son hypocrisie. Ce qu'elle nomme "modernité" pour les besoins de sa propagande n'est en fait qu'un archaïsme plus sournois car dissimulé.

    Le tiers-monde est-il vraiment encore dupe du discours laïc plein de morgue d'un Guaino ou d'un BHL ? On peut penser plutôt que ce modèle laïc d'inspiration protestante est plutôt destiné à servir de repoussoir à l'avenir. Au lieu de la charité que le tiers-monde pouvait attendre, l'Occident laïcisé n'a livré que calculs et hypocrisies, le sourire de Bernard Kouchner.

  • Soupape

    Déjà depuis quelques semaines, les gonzesses ont changé ; ce n'est plus : "Arrête de me dévisager ou j'appelle la police !", mais : "Prends-moi si tu l'oses..."

    Dans le régime capitaliste, il est transparent que l'été, les "grandes vacances", jouent le rôle de soupape au "Travailler plus pour gagner plus" du sous-Guizot démocrate-chrétien qui nous gouverne, ou plutôt nous distrait par l'étalage de ses sentiments en couverture de Paris-Match.

    Cette parenthèse procure l'illusion de la liberté : le Dieu soleil relègue un instant dans l'ombre le patron, le plan de carrière, les objectifs du mois, le crédit sur vingt ans à taux préférentiel, la thèse universitaire plus ou moins foireuse, la vie de couple - on relâche d'un cran le corset. Si le changement est encore plus net chez les femmes, si d'un seul coup leur libido gagne le niveau de celle des hommes, c'est parce qu'elles constituent un soutien plus ferme au régime capitaliste. On peut dire que le corset ne leur fait pas peur, ni le sado-masochisme et l'anorexie-boulimie. Qui d'autre qu'une jeune femme pleine d'ambition, sillonnant un quartier d'affaires bille en tête, est prête à travailler plus même sans l'espoir de gagner plus ? Un immigré polonais ou bulgare, sans doute, mais lui n'a pas trop le choix.

    Et combien de femmes parmi tous ces parias, les rebuts de la démocratie toujours plus nombreux qu'on nomme SDF, incapables de s'adapter à la morale démocratique ? Très peu, c'est beaucoup trop mal vu.

     

  • Sans hâte

    Je profite de l'été pour rédiger un bouquin qui me tient à coeur, "Critique de l'esthétique de Hegel". Afin de ridiculiser le goût national-socialiste dont l'architecture totalitaire de Jean Nouvel, par exemple, n'est qu'un avatar.

    Installé à la terrasse d'un café, je poursuis les plus belles filles du regard en me retenant de leur adresser la parole, je ne me hâte pas : avant 2030 ou 2040, mon bouquin ne devrait intéresser personne.

  • Marx pour les Nuls

    Marx n'a que faire de la "sociologie". Seule la science le préoccupe. Et ce qui vient de la science et y retourne, c'est la morale. Il y a bien une morale marxiste, mais pas de "sociologie" marxiste. Non content d'être des plagiaires, Max Weber, Durkheim et "tutti quanti" sont en plus des imposteurs.

    Dans la science économique anglaise, Marx a replacé l'humanisme qui, lui faisant défaut, la rendait absurde. L'effort des sociologues consiste au contraire à extraire de la morale la liberté, c'est-à-dire l'humanité.

    Il y a de la sympathie entre Marx et Balzac, Dickens ou Shakespeare, un historien comme Thomas Carlyle ; il n'y en a aucune entre Marx et la sociologie.

  • L'Histoire à contresens

    Un survol de ce qu'on nomme pour sacrifier au "marketing" la pensée "post-moderne" permet de se rendre compte que ni Karl Marx ni G.W.F. Hegel n'ont été "dépassés".

    Autrement dit le national-socialisme, à quoi la pensée en partie totalitaire de Hegel correspond bien d'une part, et le communisme d'autre part, ces deux doctrines demeurent le comble de la modernité occidentale. Il n'y a pas d'opinion qui sorte de ce repère orthonormé, Hegel en abscisse et Marx en ordonnée.

    Il faut laisser de côté, même s'il fait l'unanimité des partis politiques ou presque, le "libéralisme", qui ne constitue pas une pensée cohérente mais un ensemble de slogans hétéroclites contredits par la réalité la plus tangible. Ainsi les deux Etats les plus "libéraux" au monde, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, sont en même temps des Etats policiers où les règlementations en tous genres abondent, qui encouragent, limitent ou prohibent tous les trafics possibles et imaginables, jusqu'au trafic de sentiments humains.

    Ce qu'on appelle l'"existentialisme" n'a pas non plus de cohérence. Il est caractérisé par l'enfantillage d'un Jean-Paul Sartre ou d'un Frédéric Nitche, athées un jour, croyants le lendemain. Deux penseurs prédestinés à finir dans les placards de l'Histoire, même si, pour entrer dans les détails, on peut dire que le crétinisme de Nitche excède celui de Sartre. On a le cas d'un Candide égaré au XXe siècle avec Sartre, et avec Nitche le cas d'une pucelle allemande qui se prend pour un super-héros. Le cas de Sartre et de sa Simone-Cunégonde est quand même moins bête.

    Quant à la théologie, qu'il vaut mieux appeler "pensée de l'Eglise contemporaine", force est de constater qu'il y a beau temps que l'Eglise a cessé de penser par elle-même. Benoît XVI n'hésite pas à en faire l'aveu en se référant à des philosophes "laïcs" (avec une prédilection pour les plus décadents).

    *

     Il n'est pas difficile par conséquent de deviner que ce qui détermine la pensée post-moderne c'est précisément de masquer la réalité que les silhouettes de Hegel et de Marx se découpent toujours sur l'horizon.

    Aussi le but de la manoeuvre est-il de tirer Hegel et Marx vers la sophistication, de les traduire en langage codé pour mieux les trahir. Hegel offrait une prise au ce fanatisme laïc, à l'incohérence d'Heidegger, qui de mon point de vue incarne l'imbécilité universitaire post-moderne de façon exemplaire, étant donné que Hegel est contradictoire et qu'il ne parvient pas à s'extraire complètement de l'obscurantisme allemand.

    Dans le cas de Marx, penseur anglais, français, italien, tout ce qu'on voudra sauf allemand, c'était plus difficile. La radicalité même prônée par Marx et sa dissidence de l'Université rendait la tâche plus ardue.

    A l'aide de quelques syllogismes kantiens, des idéologues comme Althusser, Derrida ou Balibar se sont fait fort de dissimuler la science de Marx derrière un rideau de fumée philosophique. La revanche de l'Université bafouée sur Marx, en quelque sorte. Des grenouilles qui veulent se faire plus grosses que le boeuf et éclatent en charpie de sophismes hasardeux. "Protège-moi de mes amis, je me charge de mes ennemis" aurait pu dire Marx à son "alter ego" Engels.

  • "Meetic", piège à cons

    Comment expliquer que les gonzesses qui pour beaucoup seraient prêtes à payer pour ne pas se faire draguer dans le métro, sauf la bobo trentenaire dont les ovaires commencent à faire "bling-bling", le genre Carla Bruni pas encore casée, sur le strapontin de gauche ou de droite, comment expliquer que les gonzesses paient pour se faire draguer sur "Meetic" ?

    Seraient-elles assez bêtes pour croire qu'on ne va pas les prendre sur "Meetic" comme dans le métro, pour des femmes-objets ?

    Ou serait-ce un "must" pour une bourgeoise de jouer à la putain ?

    Ou est-ce que la "femme moderne" ne préfère pas le miel au sperme, l'homme en photomaton souriant, plutôt que l'homme en chair et en bite, ce violeur potentiel ?

    Si comme le dit Patrick Besson - qui s'y connaît -, les relations bourgeoises commencent toujours par un interrogatoire de police, alors "Meetic" est le plus grand commissariat sexuel de France.

    Ah, j'allais oublier... Par la grâce du féminisme, passé par là, qui a oeuvré pour faire de la femme un homme comme tout le monde et vice-versa, "Meetic" n'est pas seulement un "piège à cons" mais aussi un formidable attrape-couillons. Bref "Meetic" est le non-lieu de rencontre idéal entre connes et couillons.

    "La courtisane est la parure de la civilisation capitaliste. Qu'elle cesse d'orner la société et le peu de joie qui reste encore en ce monde ennuyé et attristé, s'évanouit ; les bijoux, les pierreries, les étoffes lamées et brodées deviennent inutiles comme des hochets ; le luxe et les arts, ces enfants de l'amour et de la beauté, sont insipides ; la moitié du travail humain perd sa valeur. Mais tant que l'on achètera et que l'on vendra, tant que le Capital restera maître des consciences et le rémunérateur des vices et des vertus, la marchandise d'amour sera la plus précieuse et les élus du Capital abreuveront leur coeur à la coupe glaciale des lèvres peintes de la courtisane.

    Si la raison n'avait pas abêti l'homme, si la foi avait ouvert les portes de son entendement, il aurait compris que la courtisane, en qui vont les luxures des riches et des puissants, est un des moteurs du Dieu Capital pour remuer les peuples et transformer les sociétés."

    Paul Lafargue

     

     

  • Morale du cycliste

    Le Tour de France est la métaphore parfaite du capitalisme. Elle illustre aussi la position morale de la société civile française vis-à-vis du capitalisme, son don-quichottisme.

    Des autorités ecclésiastiques, on pourrait attendre un jugement moral, mais les barbarins qui la composent s'avèrent incapables d'autre chose que de prêchi-prêchas laïcs scandaleux.

    Et Besancenot, l'"anticapitaliste", qu'est-ce qu'il attend ? Il a peur de froisser Drucker ? Les coureurs cyclistes ne sont-ils pas des forçats de la route, pauvres crétins exploités pour vanter les mérites de quelque banque ou autre association de malfaiteurs ?

    N'est-ce pas l'occasion de signaler que la tricherie et le mensonge sous-tendent le capitalisme ?

    Les médias voudraient nous faire croire qu'ils ignoraient, au départ du Tour de France, que les prétendants à la victoire finale carburaient à l'eau claire. Il va de soi que la paire de guibolles qui n'a aucune chance de bien figurer au classement général ne va pas se beurrer la gueule à l'EPO, rien que pour le plaisir de s'esquinter.

    L'opinion courante sur le Tour de France véhiculée par les médias laïcs sponsorisés est à rapprocher de l'opinion de Claude Bébéar et Philippe Manière, "économiste pour la galerie", sur le capitalisme : sans les milliards de dollars sales blanchis par Wall Street, le monde capitaliste serait vraiment "le meilleur des mondes".

    Au-delà de la méthode Coué, la crevaison.

     

     

  • Le théorème de Le Pen et Dieudonné

    Le théorème de Le Pen et Dieudonné est le suivant : "antiracisme = racisme x 2", qu'ils démontrent ainsi : "Un blanc raciste et un noir antiraciste peuvent très bien s'entendre."

    Et le bobo de perdre pied une fraction de seconde. Le seul moyen de s'en tirer sera de dire : "Oui, mais ils sont tous les deux antisémites, des ennemis d'Israël. Ce sont deux racistes. Un raciste blanc, et un raciste de couleur. Cqfd." (Tiens, j'ai entendu Alphonse Allais se marrer, tout là-haut, pas vous ?)

    Il ne manque plus à Dieudonné et Le Pen que de dénicher un rabbin pour former un trio. Si "l'Evangile ne rit pas", comme dit Baudelaire, en revanche il paraît que les juifs sont pleins d'humour...

  • Baptême français

    Il fallait voir la tronche des journalistes pour annoncer la nouvelle que Dieudonné a choisi Le Pen pour parrain de sa fille. Blêmes comme si Fourniret venait de s'évader de prison !

    Dieudonné et Le Pen, deux Français typiques, qui n'aiment rien tant que faire la nique aux bourgeois, se sont associés pour former un duo. Mais au-delà du sketche, ce qui peut légitimement inquiéter les bobos là-dedans, du "Figaro" à "Charlie-Hebdo" : l'idéologie antiraciste a vécu. Le pin's "J'ai la conscience tranquille, je ne vote pas Le Pen et je regarde des films antinazis", ce gagdet-là a perdu toute sa sacro-sainte valeur laïque.

    Le Pen continue de faire scandale dans les asiles de vieillards-nés de Neuilly ou Belleville, bien sûr, mais il ne fait plus figure d'épouvantail dans les banlieues.

    *

    Depuis un moment déjà, le Tiers-monde a commencé de perdre ses illusions concernant la politique impérialiste occidentale, qui passe elle aussi par la dénonciation hypocrite des crimes passés du colonialisme, pour mieux cacher que l'exploitation s'est intensifiée, que Kouchner perpétue la politique gaulliste carnassière. L'entente entre Dieudonné et Le Pen est le signe que les écailles dans les banlieues aussi sont en train de tomber, malgré l'épandage d'argent public pour acheter la paix des beaux quartiers.

    La conscience politique continue de progresser malgré la progande en continu de "Plus belle la vie".

    A quand un clip commun de Joey Starr-NTM et Le Pen pour dénoncer la police politique laïque dont ils ont été tous les deux victimes ? S'il y a bien une chose qu'on ne peut par reprocher à Le Pen, c'est de flamber son héritage capitaliste et de ne pas penser à la retraite, de n'être aux yeux des bobos confits dans leurs tabous qu'un vieillard indigne.

    (J'imagine BHL, dans un club Med. de Cuba ou d'ailleurs, déjà en train de fourbir un édito rageur à l'attention de son public de veaux décérébrés qui n'aiment rien tant que se faire fouetter par ce sadique monotone : "Désormais, Mesdames et Messieurs, l'antisémitisme TRANSCENDE les races !!")

  • Et mon cul ?

    "Le Tour de France est propre,

    Il est blanc comme neige,

    Pas la neige qu'on sniffe, mauvaises langues !

    Il est pur,

    Lavé de tout soupçon,

    Sportif, honnête, désintéressé, moderne, technologique, hygiénique, un exemple pour la jeunesse,

    Surtout les coureurs français ! Voyez plutôt leurs performances honnêtes...

    Fini la parenthèse des petites crapules,

    Italiennes, belges ou boches,

    Qui ont sali cette noble institution... Etc. etc."

     Et mon cul c'est du poulet bio, peut-être ? Le Tour de France, s'il n'a pas grand-chose à voir avec le sport, continue d'incarner l'esprit français, celui qui consiste à refuser d'admettre que le capitalisme et la tricherie, le capitalisme et le dopage, sont indissociables.

    Le crétinisme ambigu des Français continue de fasciner le reste du monde. Qui, en-dehors de la France, après l'Allemagne nationale-socialiste, a encore le projet candide de vouloir MORALISER LE CAPITALISME ?

    Quant à moi j'ai quand même un petit plaisir à chaque tour de France, et il m'est procuré par Jean-Marie Leblanc. Chaque année on tente de faire basculer cette tête de mule du côté de la lutte antidopage, dans le genre "les cyclistes dopés sont des vilains salauds qui appartiennent au passé et il n'y a désormais plus que des pucelles en danseuse au-dessus de leurs selles...". Et chaque année la mule renâcle, fait diversion, en tout cas persiste obstinément à joindre sa voix au coeur des vierges laïques effarouchées pour chanter un refrain qui oblige, pour préserver les intérêts de la boutique "Tour de France", à cracher sur les héros du passé gavés d'amphétamines à en crever, les esclaves Vindex de la "petite reine". Un dilemme cornélien dans une tête de païen madré.

     PS : les cas suspects détectés au début du Tour 2008 ont-ils été escamotés sur ordre de Roselyne Bachelot ? Il est vrai qu'on peut la soupçonner elle aussi de prendre des hormones mâles.

     

     

  • La morale est sauve

    Voilà un 14 Juillet où l'armée de métier n'a pas tiré sur la foule et où la foule, de son côté, n'a pas tiré sur le chef des armées. Un 14 Juillet, par conséquent, où la morale capitaliste est sauve.

    L'exportation de l'oppression, de l'esclavage et de la répression en Chine, est une affaire "qui roule encore", comme dirait notre représentant légal suprême.

    Peu importe le sang, pourvu qu'on ait l'argent. Ponce-Pilate règne et les pharisiens le plébiscitent.

  • Les bronzés font de la politique

    En réinventant le "Club méditerrannée" quarante ans après Gilbert Trigano, Sarkozy veut faire croire qu'il a des idées originales. Toute l'astuce des publicitaires est dans le recyclage. Le capitalisme ne crée rien, il transforme tout, non sans de lourdes pertes humaines.

    La "gentille organisatrice" Carla Bruni a le mérite de ne pas tirer les vacanciers de leur torpeur avec ses chansonnettes en sourdine.

    Les jeux d'été sont plus "intellos" sous Sarko, quand même, qu'ils ne l'étaient sous Trigano. "Au mois de juillet, chers plaisanciers, vous élaborerez un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens qui devra durer au moins jusqu'à l'automne." Le macramé est définitivement relégué au rang des activités ringardes.

  • L'existentialisme est un onanisme

    Il y a une manière plus pratique dans le vocabulaire laïc de parler de l'être et du néant, c'est : les VACANCES.

  • L'otage odieuse

    J'admire la patience des FARC...

  • Morale de l'antiquaire

    En vain je parcours le Dictionnaire amoureux du Louvre de Pierre Rosenberg - rien à en tirer ; vu qu'il est capable de distinguer à l'oeil nu un dessin de Pater d'un dessin de Watteau, ou un Lemoyne d'un Boucher, Rosenberg a la réputation, dans le "milieu", d'être un type sérieux.

    Pourtant il n'hésite pas à colporter dans ce dico des billevesées aussi stupides que celle de Freud qui croit voir un vautour dans certain drapé de Léonard. Crétinisme absolu. Rencontre entre deux fétichistes.

    Le plus significatif, c'est que Rosenberg ne gobe probablement pas lui-même le rébus débile de Freud, trop familier pour ça avec la peinture. Mais il éprouve quand même le besoin de mentionner ce gadget, étant donné que Freud, dont l'impuissance et le charlatanisme ont tout pour plaire à notre époque, Freud est la mode. Le gouvernement des préjugés : voilà à quel régime la critique est soumise.

    Rosenberg n'est plus "antiquaire en chef" au Louvre, mais nul doute qu'il eût accueilli lui aussi avec l'enthousiasme d'un fonctionnaire, comme son successeur, les tartouillades d'Anselm Kieffer, que Sarkozy goûte fort aussi, doublées d'une logorrhée de circonstance sur la choa et les vilains nazis allemands, dont il n'est pas, lui, Anselm Kieffer, de la génération suivante qui porte des pin's démocratiques et ne se déplace pas sans ses certificats de bonne moralité, blablablablabla...

    Qu'est-ce qu'un contemporain comme Anselm Kieffer va chercher au Louvre, dans ce mausolée un peu ringard, si ce n'est un peu de la crédibilité dont ses hénaurmes fientes sont totalement dépourvues ?

     Qu'est-ce que prouvent les autodafés nazis, les autodafés soviétiques ? Ils prouvent que les nazis et les soviétiques n'étaient pas complètement indifférents à l'art.

     

  • L'orgue de Barbarin

    Vu à la télé le pathétique cardinal Barbarin, confronté à un rabbin goguenard, expliquer que le christianisme n’est pas vraiment une nouvelle religion, mais plutôt une nouvelle religion… ancienne.
    Dans ces cas-là, où le discours contemporain frise l’absurde, j’imagine toujours Alphonse Allais à mes côtés, qui se tape sur la cuisse et se pince en constatant qu’humour et science ont disparu.
    Les personnages comiques d’Allais sont devenus philosophes, artistes, avocats, professeurs, médecins, préfets, économistes, évêques, président de la République accrédités par les médias. Nul doute qu’Allais eût le pressentiment de ce tour, qui teinte ses contes de tristesse.

    Ce Barbarin est pour moi l’archétype de l’ecclésiastique cauteleux. L'Eglise catholique a sûrement mieux à faire que d’embrouiller une situation pourtant fort simple : ou un juif reconnaît en Jésus le Messie, comme Simone Weil ou Bergson firent, et dans ce cas il sort de la religion juive ; ou il refuse de reconnaître en Jésus le Messie, et dans ce cas il ne peut que voir dans le Nouveau testament une imposture.
    Tout le reste n’est qu’amabilités entre gens qui souhaitent bouffer au même râtelier sans s’envoyer les assiettes à la figure.

    Contre les barbarins il faut noter que dans l’histoire récente, les rapports se sont envenimés entre juifs minoritaires et luthériens majoritaires. C’est-à-dire entre des juifs et la religion chrétienne la plus archaïque, la plus “juive” qui soit, hostile à la Renaissance en toute logique.
    Connaissant l’hypocrisie des Yankis, entretenue par leur régime théocratique laïc, on peut d’ailleurs penser que leur philosémitisme de façade, comme leur antiracisme en général, pourrait fort bien d’un coup s’effriter, à l'occasion d’une crise économique ou politique grave.

  • Contre Sainte-Beuve

    Le mérite d'un grand critique littéraire comme Philippe Sollers est de nous signaler le caractère anecdotique de la littérature de Robbe-Grillet quand tout le monde s'en tamponne depuis longtemps déjà. Au risque de choquer Guillaume Durand, animateur hypersensible.

     

  • Marx pour les Nuls

    C'est aussi en scrutant la peinture, tout particulièrement celle de Tintoret, de Titien, de Michel-Ange et même de Dürer, que je suis devenu communiste. Etant donné que c'est un art populaire favorable à la communion, plus que n'importe quelle autre discipline, la peinture peut être tenue pour l'art communiste par excellence. Aussi riche en métaphores que le cinéma, procès national-socialiste, procès laïc ultime, est au contraire pauvre en métaphores et riche en illusions d'optique.

    Comme Marx a signé le permis d'inhumer de la philosophie (1550-1850), qui ne survit plus que sous la forme du soliloque de vieillards fétichistes, les humanistes de la Renaissance ont enterré la peinture, exaltant le dessein.

    Pour des génies comme Léonard ou Dürer, Lorenzo Lotto, on ne saurait ôter raisonnablement le surnaturel du naturel. Marx est de la même trempe. Le fait qu'il considère désormais la religion comme un obstacle à la science doit être examiné en toute objectivité, sans sentimentalisme. Cet examen est le préliminaire à une théologie de la Libération des chaînes de la philosophie libérale, de l'art capitaliste et de la morale bourgeoise sado-masochiste.

     

     

  • Pour un art communiste

    Après le voyage au bout de la nuit romantique, ce qu'un communiste appelle de ses voeux, c'est une aube de l'imagination, dans un silence à peine troublé par quelques chants vivants, une nouvelle ère industrieuse aimable.

    "Les beaux jours de l'art grec et l'âge d'or du moyen âge avancé sont révolus. Les conditions générales du temps présent ne sont guère favorables à l'art. L'artiste lui-même n'est pas seulement dérouté et contaminé par les réflexions qu'il entend formuler de plus en plus hautement autour de lui, par les opinions et jugements courants sur l'art, mais toute notre culture spirituelle est telle qu'il lui est impossible, même par un effort de volonté et de décision, de s'abstraire du monde qui s'agite autour de lui et des conditions où il se trouve engagé, à moins de refaire son éducation et de se retirer de ce monde dans une solitude où il puisse retrouver son paradis perdu."

    G.W.F. Hegel (Leçons d'esthétique de la peinture).

    Toute l'ambiguité de Hegel est là. Prophète inquiet de l'anarchie, des vagues desseins, de ce plagiat d'idées qui sert de toile de fond à l'art contemporain et à ses petits acteurs sans foi ni loi, annonciateur aussi de l'iconoclasme cinématographique, dantesque machine à broyer les imaginations et les consciences, Hegel dans le même temps se laisse emporter par la nouvelle vague romantique, il se laisse submerger par l'ésotérisme et l'immonde mysticisme laïc. Hegel et Hitler contre la décadence qu'ils véhiculent eux-mêmes. Baudelaire et Céline ne sont pas loin, avec leur goût immodéré pour Rembrandt.

    Nitche, Kierkegaard, Heidegger, tous des enfants tarés de Hegel ! L'aliéné, le pasteur et le fonctionnaire coupeur de cheveux en quatre. Seul Marx, véritable roc de science, a résisté à la superstition.

    Qu'est-ce que la pensée post-moderne si ce n'est une façon de se faire valoir en pillant Hegel ou Marx ? Les petits esthéticiens actuels cachent mal leur misère intellectuelle derrière des saillies empruntées de préférence à Hegel, Baudelaire, voire aux jongleries de Diderot.

    Après Ingres, quelle tristesse de voir un sombre crétin tel que Frédéric Mitterrand occuper la Villa Médicis. Au chevet de l'art, alors que sa place est au milieu des vieilles rombières capitalistes ou laïques, au Festival de Cannes ou dans je ne sais quel autre cloaque bourgeois.