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  • Marx et l'apocalypse

    Karl Marx mêle à sa prose des citations de l'ancien ou du nouveau testament. Il imite en ça Shakespeare-Bacon, insurpassé dans cette méthode grâce à sa science des symboles et des métaphores, qui donne aux tragédies de Shakespeare leur densité extraordinaire.

    Un des éléments qui m'aida à reconnaître dans les ouvrages de Shakespeare l'esprit de Francis Bacon Verulam, fut que cette méthode, afin de fonder une mythologie chrétienne, requiert une connaissance approfondie de la Bible. Or Bacon contribua largement à la traduction de la bible du roi Jacques Ier.

    Le penseur argentin Enrique Dussel a consacré une étude à la diffusion par Karl Marx de l'esprit évangélique dans ses discours et essais, d'une manière à signifier que c'est le capital qui a pris la place de dieu dans l'esprit du chrétien bourgeois moderne.

    Grosso modo, Marx utilise les métaphores chrétiennes dans deux sens différents : - leur sens authentique, qui est celui d'une dévaluation de l'ordre social satanique, au profit des choses spirituelles - et d'une manière ironique, typiquement shakespearienne, afin de montrer à quel point le message évangélique a été subverti par le clergé chrétien. Même si la manière de Shakespeare frappe beaucoup plus fort les esprits, Marx fait jouer lui aussi à la bourgeoisie européenne le rôle du diable.

    "(...) On trouve dans le livre I du Capital une métaphore encore plus transparente, quand en expliquant les situations de crise, Marx écrit : "Comme le cerf altéré brame après la source d'eau vive, ainsi l'âme du bourgeois appelle à grands cris l'argent, la seule et unique richesse."

    L'analogie métaphorique ouvre une fois encore un nouveau champ de signification qui n'existe pas dans le texte biblique. Dans la Bible, l'équivalence est entre le cerf et l'âme, l'eau vive et Dieu. A présent elle est entre le cerf et le capitaliste, entre l'eau fraîche et le fétiche (l'argent, le capital). Au lieu du désir de l'âme, du mystique qui aspire à être avec Dieu, on a maintenant affaire à la cupidité, à l'irrépressible désir d'argent, de capital, cette "nouvelle divinité".

    (...) Il est un autre texte des Ecritures, le psaume 115, qui traverse - comme l'Evangile selon Matthieu 6, 19 - toute la réflexion de Marx sur la question du fétichisme : "Leurs idoles, c'est de l'argent et de l'or, /oeuvres des mains de l'homme :/elles ont une bouche et ne parlent pas,/des yeux et ne voient pas,/des oreilles et n'entendent pas,/ un nez et ne sentent pas,/ elles ont des mains et ne touchent pas,/ des pieds et ne marchent pas,/ elles n'émettent aucun son de leur gosier" (115, 4-7). (...) L'idole, ce "produit" fabriqué par l'homme, peut être faite de matière, par exemple le bois. On lit dans Isaïe : "Le bois est pour l'homme bon à brûler ; il en prend et se chauffe ; il l'allume et cuit son pain ; il fabrique aussi un dieu et se prosterne ; il en fait une statue et l'adore." (44,15). Dans son article de la "Rheinische Zeitung" déjà cité, Marx a certainement ce texte en tête quand il écrit : "Il est possible que quelques jeunes arbres soient maltraités, mais il va sans dire que les idoles de bois triompheront et que des hommes seront offerts en sacrifice (Menschenopfer)." On rencontre ce genre de métaphore dans toute l'oeuvre de Marx, en particulier dans Le Capital.

    L'Apocalypse est un autre de ses textes de prédilection. Il écrit par exemple dans les "Grundrisse" : "L'or est indépréciable nominalement, non parce qu'il exprimerait seul une valeur authentique (...), mais parce que, en tant que monnaie, il n'exprime aucune valeur du tout, mais exprime sa propre déterminité quantitative, porte inscrit sur son front un quantum déterminé de sa propre matière." Les esclaves portent sur leur front la marque de leur Maître. Marx n'ignore pas l'évangile de Luc 20, 24-25 ; "Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l'image et l'inscription ? Ils dirent : De César. Il leur dit : Eh bien, rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu." Il n'ignore pas davantage le texte de l'apocalypse 7,2 : "Ne nuisez pas à la terre ni à la mer ni aux arbres tant que nous n'aurons pas marqué du sceau le front des esclaves de notre Dieu." Et le verset 13, 16, de l'apocalypse de Jean est cité explicitement dans "Le Capital" (1873, livre I, chapitre 2) : "Et elle a fait que leur soit donnée une marque sur la main droite ou sur le front."

    Il est impossible ici d'évoquer toutes les références de Marx à la Bible. Elles sont trop nombreuses. On pourrait provisoirement conclure en disant que l'on trouve en permanence dans son oeuvre des références "métaphoriques" aux Ecritures. A certains égards, elles sèment un trouble sémantique dont la logique est de montrer au chrétien qu'il est en contradiction avec "l'évangile" en transformant fréquemment métaphoriquement son dieu en fétiche. Dans le même ordre d'idées, on peut ajouter que pour Marx, le capital était "l'antéchrist", Moloch, Mammon, le Fétiche."

    (Extrait de la revue "Europe", août-sept. 2011, traduit de l'espagnol par J.-B. Para)

     

  • Pureté chrétienne

    Un interlocuteur me fait le reproche de me présenter comme un "pur chrétien". Reproche typiquement féminin : les femmes, comme les cambrioleurs, ne conçoivent que le diamant ou l'or pur. Hélas, j'aimerais bien être pur et libre ! Cela signifierait que je suis sauf, et que le destin n'a pas de prise sur moi. Mais je ne suis pas pur, c'est la parole de dieu qui l'est, et les élus qui sont au ciel.

    Si je ne suis pas pur, en revanche je suis persuadé de la défaite de Satan. La possession entière de nations comme les Etats-Unis - je prie pour les rares justes qui sont prisonniers dans cet enfer -, ne doit pas forcément être interprétée comme un signe de sa toute-puissance. Il y a une foi et une raison, une culture de vie sataniques, et elles ne sont plus respectées par beaucoup. On se moque de Satan au sein même de l'Eglise romaine, édifiée pourtant pour sa défense.

  • Apocalypse de Luc

    Il convient de rappeler que tous les évangiles ont un but de révélation de la force divine supérieure aux puissances naturelles. De celles-ci l'éthique et les sociétés humaines dépendent, ce qui explique que l'annonce du triomphe du Paraclet ou de l'Esprit constitue une menace pour l'édifice humain. Plus les hommes s'élèvent dans la hiérarchie humaine, nous dit Shakespeare, plus on les verra lutter naturellement contre l'Esprit, usant aujourd'hui en particulier de la force de persuasion et d'intimidation des technocrates sur les peuples.

    "Quand vous entendrez parler de guerres et de bouleversements, ne soyez pas terrifiés; car il faut que cela arrive d'abord; mais ce n'est pas tout de suite la fin." Il [le Messie] leur dit alors : "On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, par endroits, des pestes et des famines, et il y aura des choses effrayantes et de grands signes dans le ciel.

    Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, on vous poursuivra, on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous emmènera devant rois et gouverneurs, à cause de mon nom. Cela aboutira pour vous au témoignage. Prenez donc la résolution de ne pas vous exercer par avance à vous défendre, car moi, je vous donnerai bouche et science, auxquelles tous vos adversaires ne pourront résister ni contredire. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, vos proches et vos amis, et ils en feront mettre à mort d'entre vous. Vous serez en haine à cause de mon nom. Et pas un cheveu de votre tête ne périra. C'est par votre constance que vous gagnerez l'esprit.

    Mais lorsque vous verrez des armées investir Jérusalem, sachez alors que sa désolation est arrivée. Alors, que ceux qui seront dans la Judée s'enfuient dans les montagnes, que ceux qui seront dans la ville s'en éloignent, et que ceux qui seront dans les campagnes n'y rentrent pas. Car ce seront des jours de châtiment, en accomplissement de tout ce qui est écrit. Malheur aux femmes qui seront enceintes dans ces jours-là, car il y aura une grande détresse sur la terre et colère contre ce peuple ! Ils tomberont au fil de l'épée et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les Gentils, jusqu'à ce que les temps des Gentils soient accomplis.

    Et il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les astres, et, sur la terre, une angoisse des nations inquiètes du fracas de la mer et de son agitation, les hommes expirant de frayeur et d'anxiété pour ce qui doit arriver à l'univers, CAR LES PUISSANCES DES CIEUX SERONT EBRANLEES. Alors on verra le Fils de l'homme venant dans une nuée avec grande puissance et grande gloire.(...)

    Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos coeurs ne s'alourdissent dans les excès de table, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour ne fonde sur vous à l'improviste, comme un filet; car il viendra sur tous ceux qui habitent la face de la terre entière. Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous soyez en état d'échapper à tout ce qui doit arriver et de vous maintenir devant le Fils de l'homme."

    (Luc, chap. XXI, 9-36)

  • Des Nicolaïtes

    En cette fête paillarde de Noël à caractère de folklore pédophile, et qui trahit le véritable mobile de l'Occident : hyperboréen ou néo-nazi - il paraît judicieux d'évoquer les "nicolaïtes".

    Qui sont les Nicolaïtes, mentionnés par deux fois dans l'Apocalypse de Jean, comme les tenants d'un culte particulièrement néfaste. En premier lieu dans l'avertissement de l'ange à l'Eglise d'Ephèse : "(...) Pourtant tu as en ta faveur que tu hais les oeuvres des Nicolaïtes, oeuvres que moi aussi je hais."

    - Puis dans l'avertissement plus précis à l'Eglise de Pergame : "Je sais où tu habites : là où se trouve le trône de Satan : mais tu es fermement attaché à mon nom, et tu n'as point renié ma foi, même en ces jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, où Satan habite. Mais j'ai contre toi quelques griefs ; c'est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui conseillait à Balac de mettre devant les fils d'Israël une pierre d'achoppement, pour les amener à manger des viandes immolées aux idoles et à se livrer à l'impudicité. De même, toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes.(...)"

    L'Eglise de Pergame est décrite comme une Eglise installée sur le trône de Satan. Il est difficile de ne pas penser ici à l'Eglise catholique latine, installée sur les ruines des autels de la Rome antique, dédiés à des divinités païennes comme ceux de l'Egypte antique. Cette Eglise latine s'avère la matrice des institutions morales et politiques de l'Occident moderne, bien que les intérêts nationaux divergents ont tendance à occulter ce fait, ainsi que le négationnisme historique et la censure efficaces en vigueur dans les universités européennes. Essayez d'écrire l'histoire de la République française, vous ne le pourrez pas : la solution de continuité de la République française avec l'ancien régime de droit romain apparaîtrait rapidement. Seule la biographie de la République est permise, commençant par sa naissance miraculeuse en 1789. L'élite républicaine se moque ostentatoirement des Français avec sa morgue scientifique inaltérable, couplée à une muséographie grotesque et des rituels religieux républicains dignes du curé de Cucugnan.

    On trouve peu d'éclaircissements sur le doctrine nicolaïte dans la théologie chrétienne occidentale. Ou bien les propos sont contradictoires. Si, comme je l'affirme, l'Eglise latine possède les caractéristiques de celle de Pergame, on comprendra pourquoi les légendes païennes ont conservé toute leur vivacité en Occident, tandis que la théologie s'y est grandement limitée au ratiocinage ou à s'écarter des évangiles et des épîtres de Paul.

    Si certains prêtres ou philosophes catholiques romains désormais n'hésitent plus à reconnaître et à vanter ce syncrétisme des valeurs familiales romaines et du message évangélique, ils sont contraints de dissimuler à leurs ouailles que ce syncrétisme est un crime contre l'Esprit, proche de la doctrine des Nicolaïtes honnis.

    L'étymologie va dans le même sens, puisqu'elle indique le cléricalisme, c'est-à-dire une organisation ecclésiastique telle que la Rome catholique conçut, en dépit du sacerdoce nouveau prôné par saint Paul, parfaitement illégitime car contradictoire avec la lettre et l'esprit du christianisme. L'anticléricalisme des Français les place d'ailleurs dans un état de suspiscion à l'égard du Nicolaïsme, inversement proportionnel à la confiance de nos cousins germains dans tout ce qui a le caractère religieux, clérical ou érotique.

    En tant que culte païen orgiaque, le Nicolaïsme trouve son accomplissement dans la consommation de masse et le blasphème conjoint contre dieu, l'un et l'autre s'entretenant mutuellement. Il se concentre dans le ritualisme et le cléricalisme "dionysiaques" et menace principalement les enfants, traités pratiquement comme de la chair à saucisse par les Nicolaïtes, qui les manipulent sous couvert d'une affection qui n'est qu'un sentimentalisme régressif. Le Nicolaïsme travestit en outre le message évangélique en moraline païenne pédérastique. La foi des Nicolaïtes est une vaine espérance.

  • Le faux prophète Benoît XVI

    Que le dernier évêque de Rome soit bien intentionné quand il prêche la paix ou la pauvreté, cela importe peu, car l'enfer est pavé de bonnes intentions. Il doit y avoir aussi des apôtres bien intentionnés de la démocratie, qui ne se contentent pas de faire miroiter l'enrichissement aux pauvres : cela ne fait pas moins d'eux des imbéciles dangereux, servant l'intérêt des cyniques à faire gober aux peuples l'utopie démocratique.

    L'évangile ne départage pas les imbéciles des cyniques, car au fond c'est la même bêtise qui les anime.

    La parole de Dieu ne plaide pas ; elle ne cherche pas à convertir comme le pape : elle est un glaive, une arme entre les mains du Juste pour qu'il frappe l'iniquité.

    L'incitation à la paix, au mépris de l'argent : tous les beaux discours du pape n'ôtent rien au fait que je suis Français, vivant dans un pays dont les édiles se disent athées ET guéris des vieilles croyances désuètes, MAIS pourtant n'hésitent pas à faire garder leurs biens et entreprises colonialistes par des officiers catholiques romains, confortés dans leur superstition par un clergé appointé par l'Etat. Que fait le pape, si ce n'est prêter son sceau et son goupillon à un tel crime contre l'Esprit ?

    - Faisant le constat de l'ignominie du monde actuel, pas une fois l'évêque de Rome dans son homélie de Noël ne mentionne Satan, ni l'apocalypse, qui fournit aux apôtres le sens de l'histoire.

    - L'homme est tout entier empli de lui-même et ne laisse pas de place à Dieu, critique le pape. Bon sang, mais l'homme moderne est ainsi fait à cause de l'Eglise romaine, dont les plus terribles idéologies modernes portent la marque : Rome est la première cause de l'enivrement de l'homme par ses propres oeuvres, aussi nulles soient leurs causes et leurs buts.

    Le pape prône la paix et la pauvreté, quand on retrouve à l'avant-poste de la violence militaire et de la finance ploutocratique... le parti démocrate-chrétien, grand pourvoyeur de charniers, par qui essentiellement le pape conserve le peu de crédit qu'il a.

    Que l'évêque de Rome démissionne donc incessamment de cette charge pontificale ubuesque, s'il y a un peu de responsabilité dans sa caboche, et puisque ses ouailles ne l'applaudissent que pour mieux rester sourdes à ses exordes sur la pauvreté et la paix. En France, le parti démocrate-chrétien, plus limité qu'ailleurs dans son crédit, est la lie de la société civile française, de sorte que chaque fois qu'un démocrate-chrétien ouvre la bouche il en sort un mensonge, à commencer par cet accouplement insane de la démocratie et du christianisme.

    Si le Messie avait trompé le peuple avec la promesse mensongère d'une démocratie "à venir", il serait un prophète semblable à Staline, Hitler ou Barack Obama. Si les démocrates-chrétiens n'étaient des chiens serviles, ils ne cèleraient pas que la démocratie est une pure spéculation libérale, indexée à la pire doctrine économique de tous les temps.

    Benoît XVI ne dit mot de Satan parce que celui-ci est confortablement installé dans Rome, d'où s'est répandue une parodie de christianisme de plus en plus grossière, jusqu'au plaidoyer pour la fornication dont les encycliques des derniers papes sont ourlées, plaidoyer pire au regard de l'Esprit que les viols ou les attentats isolés. Ce plaidoyer en faveur de la fornication est à peu près du niveau de la rhétorique psychanalytique, dont peu savent qu'elle n'a rien de juif, mais correspond à la subversion du christianisme par la philosophie catholique romaine.

    - Enfin l'évêque de Rome parle dans son discours de "l'hypothèse dieu" : c'est une expression théologique réservée à Satan ou à l'homme, sur qui pèse la lourde hypothèque de son conditionnement naturel, doublé de l'argument totalitaire du droit naturel ou de la morale pure antichrétienne.

    Cette expression trahit de la part de Joseph Ratzinger qu'il est lui-même beaucoup trop empli, non de dieu mais d'une fonction juridique antichrétienne. C'est l'auto-persuasion qu'il a un rôle ou une fonction à jouer sur la scène du monde qui rend principalement l'homme aveugle à dieu, et l'en détourne pour se conformer inconsciemment au destin. On ne peut entrer dans la Jérusalem céleste que par la voie de l'histoire et de l'apocalypse ; l'ordre ou l'équilibre humain trouve sa solution finale dans l'étang de soufre et de feu. La sous-estimation de Satan : c'est en résumé le rôle joué par l'Eglise romaine dans l'histoire ; le sort de la bête et du faux prophète sont bel et bien liés dans l'apocalypse.

  • Satan est mort !

    C'est un des rares points où je m'accorde avec Nitche : Dieu/Satan est mort, et c'est pourquoi aussi je perçois l'apocalypse prochaine.

    La prophétie annonce en effet que Satan sera enchaîné et enfermé par l'ange qui détient la clef du monde inférieur (Pluton ?).

    Pour ce qui est du dieu des chrétiens, à travers l'histoire il est toujours demeuré caché au yeux du plus grand nombre. Remontez la généalogie des nations et de leurs principes fondateurs prétendument chrétiens, et vous ne découvrirez pas le Père de Jésus, mais celui dont Nitche déplore la mort. Lorsqu'un dieu paraît au premier plan de la scène publique, il s'agit nécessairement de Satan. Nul besoin d'être érudit pour reconnaître à quel dieu l'art somptuaire des cathédrales gothiques rend hommage ; il suffit d'être sincère.

    On dirait que Satan s'est pris à son propre piège : il a beaucoup trop accordé à l'homme, qui s'est montré ingrat envers lui, peu économe de ses dons. De la fortune ou de l'art, l'anthropologue moderne, qui est à vrai dire la crème des andouilles, s'est attribué entièrement le mérite. Comme si une civilisation pouvait être prométhéenne, sans le consentement et le secours de Prométhée ! Aucune civilisation n'a commis cette erreur avant. C'est bien le manque de foi de ses corréligionnaires que Nitche devrait accuser, avant d'imputer la mort de dieu aux chrétiens, aux anarchistes et aux juifs. Même Napoléon : quel manque de foi chez ce suppôt de Satan ; il a tendance à prendre le diable pour un simple aide de camp, ou quelque principe mathématique balistique, à l'instar des papes romains avant lui.

    Satan, tu ne m'as pas privé de tes dons... et je t'en sais gré. Mais faire partie de ta troupe d'hommes efféminés, têtant encore le sein de leurs mères à cinquante ans, bien protégés par le bouclier nucléaire, cela ne me sied pas. J'aime mieux combattre avec Shakespeare et le camp des saints, plutôt que me mêler à la volaille innombrable de ce clergé qui te trahit et prétend placer ses droits plus haut que les tiens.

  • Le Cavalier de l'Apocalypse

    Ci-dessous une petite BD consacrée au symbolisme du Cavalier de l'Apocalypse, afin de faciliter l'étude de la IIIe partie de la vision de l'apôtre (environ chap. XVIII-XXI). L'Esprit de Dieu, qui est sa parole, est comme un glaive affilé ; la spiritualité chrétienne renverse le droit naturel païen et s'oppose au faux prophète allié à la bête de la terre ; arrière-plan astrologique de la vision. Le pacte entre Satan et le monde prend fin alors que la vérité surnaturelle éclate. On reconnaît les faux prophètes chrétiens, principaux alliés de Satan, à leur éthique et science technocratique dérivées du droit naturel.

     
     
  • Pourquoi je crois...

    ...dans l'apocalypse.

    - la concordance des évangiles et de la prophétie de l'apocalypse de Jean est parfaite. L'antichristianisme se dévoile dans les manières plus ou moins habiles d'occulter la prophétie. Les plus sournoises partent bien du coeur de l'Eglise, selon l'avertissement du Messie à ses apôtres, réitéré dans l'apocalypse de Jean qui mentionne un faux prophète, ligué à la bête, comme les juifs furent possédés par un esprit qui n'était pas celui de la loi de Moïse, n'ayant pas entendu leurs propres prophètes. Je demandais, étant gamin, élevé dans le souffle fétide de la démocratie-chrétienne : - Comment s'assurer que nous ne sommes pas nous-mêmes des pharisiens mais des Français ? Il me paraît aujourd'hui que j'ai bien bien fait de passer au crible mon héritage, et d'en refuser toute la partie de dette à une "vertu", dont on ne trouve pas de trace dans l'Evangile. Certainement pour un chrétien comme pour un Français, l'éthique fut et doit rester le confort allemand de l'esprit (merci Molière). 

    Depuis plusieurs lustres, la théologie chrétienne a atteint le stade de l'invention pure. Les chrétiens ne reçoivent plus d'incitation à devenir des justes selon l'Esprit, mais à se justifier selon les oeuvres d'une loi obscure, contrairement au dire de saint Paul, à fournir des gages chrétiens à leurs entreprises essentiellement commerciales. La chrétienté se divise désormais en chrétiens futuristes et passéistes, quand il n'y a, dans le temps, qu'une quête de la vertu païenne inutile. La vertu ne vaut qu'au présent.

    - quant à la science technocratique, qui oppose ses spéculations dérisoires à la prophétie de l'avènement de l'Esprit de vérité dans le monde, elle est bien faible si elle ignore que ses fantasmes de voyage dans le temps, d'évolution vers le surhomme bionique ou autres calembredaines démocratiques, dureront aussi longtemps qu'une technocratie peut durer, c'est-à-dire tant que ses systèmes d'exploitation sont efficaces. Le mysticisme technocratique enjoliveur n'est pas à l'abri d'une panne mécanique.

    Incapable de vérifier la précision de calendriers conçus pour le besoin du culte solaire maya, en revanche je crois que la science du conditionnement de l'homme par le système solaire des mayas excède celle de mes contemporains, qui partagent sans le savoir un culte similaire (Ecoutez le pharaon des Etats-Unis promettre l'enrichissement à son peuple, et prêter serment sur la bible avec l'assurance de quelqu'un qui ne l'a jamais lu, et la prend pour le code d'Hammourabi). Au passage, je signale que c'est le système solaire qui est désigné dans la prophétie par le code 666 ; l'assurance que le soleil vivra encore "des milliards d'années", chaque fois que je l'entends dans la bouche d'un de ces dignes savants dont notre siècle s'enorgueillit, me semble surtout lié à une foi profonde et un espoir fou ; ah, que les milliards sont rassurants ! Mais comme les grands nombres vagues trouvent peu de répondant dans la nature. Les Mayas semblent mieux conscients de leurs limites.

  • Exégèse à deux balles

    - Il est impossible de connaître la date de la fin du monde : Jésus a dit qu'elle arriverait quand les hommes s'y attendront le moins.

    - Quand les hommes s'y attendront le moins, ou bien quand ils y seront le moins prêts ? La vérité ne prend pas l'humanité en traître. Jésus-Christ dit que l'apocalypse vient bientôt. Elle ne vient jamais plus tard pour un homme que l'heure de sa mort. Le jugement dernier se passe sous les yeux des hommes, qui feignent de n'y voir qu'une chose banale.

  • Apocalypse chrétienne

    Les suppôts de Satan veulent-ils l'apocalypse ? Non, ils la repoussent sans cesse, parce que leur vie est censée avoir un sens. Le culte des choses absurdes est celui de la fin des temps.

  • Apocalypses

    - Chrétienne : à la fin la vérité triomphe de l'injustice sociale, et c'est la paix, non pas celle des braves essouflés par leur propre ardeur, mais celle des justes qui ont leur place dans le ciel.

    - Maya : au bout de quelques millénaires, le système solaire a du plomb dans l'aile.

  • Apocalypse chrétienne

    Ne peuvent regretter cette terre que les esclaves qui y sont attachés. L'apocalypse chrétienne délie de la terre ; c'est comme si l'on coupait le cordon une deuxième fois pour renaître.

  • Sionisme et nazisme

    C'est une belle preuve de la perversité du diable que l'appui de la théologie dite "sioniste" sur l'apocalypse, c'est-à-dire l'évangile qui condamne sans appel toutes les nations sans exception. En Belgique, la justification du pacte atlantique entre les Etats-Unis et Israël par la Bible a quelque crédit comme, je pense, nulle part ailleurs en Europe.

    Donc le Jésus-Christ des Belges entre dans Jérusalem, et il félicite les pharisiens et le gouvernement romain pour leur concordat. "Folklore pédophile" : cette expression pour qualifier la culture allemande ou japonaise convient très bien aussi à la Belgique.

  • Sionisme et croisades

    Le chrétien "sioniste" est un type assez peu répandu en France, au moins pour deux raisons. La première c'est que l'Eglise romaine, communauté réduite aux caquets, cependant conserve grâce au soutien financier du patronat et de l'Etat une voix prédominante sur les autres sectes chrétiennes ; or Rome évite de donner des consignes politiques trop directives à ses ouailles, se contentant de recommandations morales (dupant lorsqu'elle fait croire que le capitalisme n'imprime pas nécessairement le mouvement à l'éthique moderne). L'imbécillité des catholiques romains éclata lors de la guerre 14-18, quand Bavarois d'une part, et Français de l'autre, s'étonnèrent du refus de Rome de soutenir l'un ou l'autre camp.

    - D'ailleurs l'anti-américanisme reste répandu en France, ce d'autant plus en période de crise que les Etats-Unis n'ont jamais séduit que par les effets de leur puissance économique et militaire des milieux populaires à qui sont infligée une propagande constante.

    Je m'aperçois que j'ai oublié de définir le "sionisme chrétien" : il s'agit d'une théologie grossièrement truquée destinée à servir de justification au pacte militaro-industriel entre les Etats-Unis et Israël, quand bien même la domination de la puissance nord-américaine sur le monde est éclatante, et la condamnation des nations et des hommes en armes figure dans les écritures chrétiennes. Le sionisme chrétien est une théologie aussi grossière que celle du sinistre Bernard de Clairvaux jadis pour justifier les croisades, visant par conséquent à la mobilisation d'imbéciles au service d'une cause à laquelle ils ne sont pas directement intéressés. Il faut, du point de vue chrétien, deux bandes de singes humains du même niveau de spiritualité pour qu'il se produise, entre eux, un "choc des cultures". Et les études historiques montrent que les ordres religieux militaires officiellement chrétiens, se prosternaient en réalité devant des idoles (bien plus propices à leurs entreprises commerciales et militaires).

    - A l'appui du "sionisme chrétien", comme on peut le lire sur le forum de discussion "Actualité chrétienne", fréquenté semble-t-il surtout par des chrétiens francophones réformés (site auquel le réprésentant de commerce démocrate-chrétien Patrice de Plunkett apporte sa caution), une eschatologie complètement débile ; c'est-à-dire typique de l'amalgame "judéo-chrétien", qui ne dit jamais pourquoi le sacerdoce du clergé juif est caduc selon Jésus et ses apôtres ; l'amalgame revient à introduire le négationnisme de l'histoire dans le christianisme, alors même que le sens de l'histoire a été insuflé dans le monde par les apocalypses juives et chrétiennes.

    - Ce sionisme repose d'abord sur des citations tronquées d'Isaïe ou d'Ezéchiel, prophètes qui annoncent essentiellement la venue du Messie véritable Jésus-Christ, contrairement aux apocalypses de Jésus et des apôtres, tournées vers la fin des temps et l'avènement du "fils d'homme". Le caractère mythologique des prophèties juives n'est pas pris en compte, pas plus que le renversement par Jésus-Christ, au nom de l'Esprit, de l'ordre humain moral et politique auquel les nations étatsunienne et israélienne sont adossées. Bien entendu, le culte de la terre des ancêtres est exclusivement païen, et il n'y a pas d'identité juive possible.

    Les prophéties d'Isaïe comme celle d'Ezéchiel renferment d'ailleurs de violentes imprécations contre le peuple hébreu, prémonitoires de l'aveuglement des prêtres d'Israël, qui les entraîna à assassiner le Sauveur (c'est chez le prophète Daniel, auquel Shakespeare fait allusion dans "Hamlet", que l'on peut trouver non seulement l'annonce du Messie, mais aussi des prophéties sur la fin des temps et l'avènement du fils d'homme, qui concordent avec les prophéties chrétiennes ultimes, auxquelles le tragédien anglais se rattache. EN AUCUN CAS ON NE SAURAIT TROUVER DANS L'APOCALYPSE L'INDICATION D'UN PARTI-PRIS MORAL OU POLITIQUE. La spiritualité chrétienne n'accorde pas de sens catholique à des valeurs que les hyènes elles-mêmes se montrent capables de défendre avec moins d'hypocrisie : patrie, famille, et fruit de la chasse.

    Israël n'est pas pour un juif authentique un territoire ou une nation/une mère providentielle, mais la femme chantée dans le Cantique des cantiques, la fille de dieu, soumise à lui et à nul autre. De même la femme aux douze étoiles entre le soleil et la lune figure aux yeux des chrétiens l'épouse de Jésus-Christ, c'est-à-dire l'histoire des fidèles apôtres de Jésus-Christ, inscrite dans les cieux. La fille "émancipée", par conséquent, dont l'assomption est désormais permise.

    - Un certain Luc Henrist, sur le site mentionné, avance des arguments un peu plus sérieux, mais néanmoins inappropriés. Il refuse d'ailleurs la qualification de "sioniste", sachant sans doute qu'elle est forcément ridicule, puisque Sion est le symbole du salut, et que le message universel des apôtres n'a de sens que par le salut et l'eschatologie.

    L. Henrist entend prouver qu'il est le moins antisémite des hommes. Il cite l'épître aux Galates de Paul ; mais celui-ci n'a rien à voir avec l'antisémitisme, notion floue et sujette à controverses. Paul prévient les gentils dans cette épître qu'ils ne doivent pas répéter la même erreur que les pharisiens, et qu'ils ne seront à l'abri de le faire que s'ils restent fidèles aux évangiles. La dernière erreur serait d'y voir une incitation à pactiser avec le pharisaïsme des juifs - erreur qui ne ferait que s'ajouter à toutes celles dont l'iniquité du monde est grosse. L'élection des gentils à la suite d'Israël, "l'olivier franc" selon Paul, ne ferme pas aux juifs la voie du salut.

  • La grande déesse-mère

    Dans la culture de vie païenne, honnie des chrétiens, la grande déesse-mère joue un rôle important. Déesse de la fertilité et de l'abondance, elle est tantôt rattachée à la lune (Isis, Déméter, Cérès), tantôt à la terre-mère (Gaïa). La manifestation la plus moderne de ce culte néo-païen est l'écologisme ou le culte identitaire national-socialiste.

    Comportant quelques erreurs, notamment quand il traite des figures et symboles féminins du christianisme, qui ne sont pas tous assimilables à la déesse-mère (comme Eve ou la prostituée de l'apocalypse), le bouquin de Shahrukh Husain consacré à l'étude de l'aspect religieux et sacré du féminisme n'en est pas moins riche d'instructions. Morceau choisi :

    "Les néo-païens rendent un culte à divers aspects de la Déesse remontant aux traditions égyptiennes, mésopotamiennes, grecques, scandinaves, hindoues et nord-américaines.

    La majorité des néo-païens ne sont pas des personnes qui ont décidé de vivre en marge de la société, mais des membres des classes moyennes des pays occidentaux : scientifiques, enseignants, politiciens, personnalités des médias ; tous attirés par le message holistique du néo-paganisme (qui met l'accent sur l'unité de l'humanité et de la nature) et par son insistance sur la liberté de croyance et de culte.

    Les groupes néo-païens s'entraident sur le plan mondial. Ils ont organisé en Allemagne, en 1988, la première "fête païenne européenne". La Fédération païenne regroupe des membres habitant l'Amérique, l'Inde, l'Afrique et l'Europe et issus de milieux shintoïstes, chrétiens, bouddhistes, hindouistes et juifs. En 1990, on comptait aux Etats-Unis 100.000 néo-païens environ. La moitié des néo-païens se considère comme des sorciers ou des sorcières et, en 1996, la Wiccan Church du Royaume-Uni annonçait 12.000 membres.

    En accord avec un dogme du culte de la déesse, l'interdépendance de tous les éléments qui composent le cosmos, les groupes néo-païens refusent toute ségrégation raciale, professionnelle ou sociale."

    - Les chiffres indiqués ici sont minimes, car il s'agit d'un néo-paganisme plus "conscient". Mais, en réalité, le culte de la déesse-mère est le plus familier. Les bonnes intentions énoncées ici, et qui sont sans doute celles de l'auteur du bouquin du livre, sont assez naïves. Le culte païen est lié à la terre, et l'économie aux revenus de la terre, cause de l'envie et des guerres, que les bonnes intentions n'ont, hélas, jamais empêchées. L'empreinte de ce culte féminin se retrouve d'ailleurs dans le flux monétaire, qui est le "nerf de la guerre". 

  • La Déesse Mère

    "La Déesse Mère" est le titre d'une enquête sociologique et mythologique de Shahrukh Husain sur une figure centrale de la mythologie païenne, la déesse-mère, rapportée tantôt à la terre ou à la lune. Isis est une dénomination parmi les plus connues ; on peut encore citer la Déméter grecque, qui forme avec sa fille Perséphone, Hadès et Zeus, un système écologique complet, décrivant de façon imagée une partie du cycle vital.

    On en trouve des versions édulcorées aujourd'hui dans le culte républicain de la semeuse Marianne, ou d'Europe. Si la mythologie païenne antique peut paraître éloignée, l'obsession identitaire moderne traduit un mysticisme matriciel proche.

    On touche ici au féminisme dans sa dimension religieuse, qui présente plus d'intérêt que les revendications juridiques des groupes de pression. A propos du christianisme, l'ouvrage de Shahrukh Husain comporte quelques erreurs, s'agissant de l'opposition dans la mythologie chrétienne entre des figures féminines néfastes, et d'autres pures et vierges ; mais dans l'ensemble l'ouvrage est assez juste et impartial, expliquant clairement comment la déesse-mère a repris du poil de la bête dans l'Europe chrétienne, à travers le culte de la vierge Marie.

    "L'amour physique est présent dans un certain nombre de traditions tantriques, en tant qu'allégories de l'union mystique entre la Déesse et son serviteur. Tout en garantissant la paix après la mort, cette union apporte également "jivanmukti", la libération en ce monde. Les rapports sexuels sont censés renverser les barrières sociales, et débloquer le flot des énergies indispensables à la fonction créatrice de la Déesse, une fonction que l'adepte s'efforce d'imiter lors de l'acte sexuel.

    Les "tantra" et le "kama soutra" élèvent la femme en la coulant dans le même moule que la Déesse. A l'autre extrême, l'apocalypse de saint Jean l'Evangéliste, qui clôt le Nouveau Testament de la Bible chrétienne, retentit des imprécations lancées à l'encontre de "l'abomination et du caractère répugnant... de la fornication". Les femmes, les cités et la Déesse (sous forme de la grande prostituée de Babylone) sont condamnées comme pécheresses ayant colporté cette marchandise dégoûtante qu'est le sexe (...) Mahomet, pour sa part, n'a jamais prôné le célibat, et le Coran contient peu de traces de la haine du sexe. (...)"

    - D'abord une correction : la "fornication" n'est pas, dans le christianisme, l'acte sexuel physique ; Jésus-Christ, a contrario de toutes les religions païennes, ne fournit pas d'éthique sexuelle ; il ne condamne pas la chair, pour la simple raison qu'elle est déjà condamnée, vouée à la mort selon le péché. Jésus prend ainsi la défense d'une femme adultère condamnée à mort par l'éthique sexuelle des pharisiens. La "fornication" est un péché contre l'Esprit qui consiste à exalter la sexualité. Cette exaltation mystique est indispensable dans le paganisme afin de définir ce qui est moralement correct ou pas, afin de préserver l'ordre social. Si dans certaines castes de l'Inde, on brûle parfois la mort d'un notable, c'est en vertu d'une mystique et d'une morale sexuelles. La détermination sacrificielle de la société, infernale aux yeux des chrétiens, trouve dans le mysticisme sexuel une large part de son mobile. Le tantrisme ou la mystique n'ont pas que des aspects réjouissants.

    Ceux qui s'intéressent à l'art chrétien peuvent comprendre ainsi pourquoi le "Roméo et Juliette" de Shakespeare est un pamphlet violent contre la culture médiévale, en raison du mysticisme sexuel qui anime les personnages principaux de la pièce.

    - Le fait que la théologie catholique romaine soit aujourd'hui réduite à un décalque du tantrisme, satanique ou fornicatrice par conséquent, devrait interpeller brutalement ses derniers adeptes ; mais la culture est comme la tradition ou les rêves, conçue pour dépenser et se dépenser, non pour penser.

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    *Déesse-mère béotienne (VIIe s. av. J.-C.) ; l'obsession identitaire ou génétique des nazis, leur volonté de former un genre à part, dérive bien d'un mysticisme sexuel païen ; et cela d'une manière facile à comprendre : sans l'aspect sacrificiel, pas de militaires.

    Le caractère pornographique n'est pas simplement dans le nazisme, il vaut mieux dire que l'éthique nazie est plus raffinée que les autres, probablement parce que le mélange baroque de paganisme et de christianisme en Allemagne était peu adapté à une Allemagne industrielle et prolétaire. S'il y a bien une matière marquée par le déterminisme et l'environnement social, c'est le mysticisme sexuel.

     

     

     

  • Apocalypse 2012

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    - Ayez foi dans l'apocalypse et non pas seulement en dieu ! Tout le monde croit en dieu, hormis l'ignare ou l'orgueilleux qui est son propre dieu, et cette espèce-là est peu représentative de l'humanité.

    La principale cause de l'athéisme est l'absence d'autocritique, qui caractérise la volonté de puissance. Et cette volonté de puissance n'a jamais autant brillé qu'aux yeux des impuissants et des personnes passives. Ôtez son gilet pare-balles, ses frappes chirurgicales, le subterfuge du droit international, l'électricité nucléaire, ses pilules dopantes, à l'athée moderne, et vous l'entendrez appeler sa mère au secours. La technocratie, qui est un système matriciel, rend lâche, et par conséquent athée.

    Athéisme+lâcheté+maman est une triplette qui permet de caractériser la conscience de beaucoup d'hommes modernes, dont l'existence est la plus virtuelle et repose sur les bases d'un fanatisme religieux. Pas de dieu et, néanmoins, des... sentiments !? La démocratie !!? L'athéisme est au niveau de la conscience d'un cinéphile qui ne se rend pas compte que le cinéma, c'est la messe, puisque tous ceux qui ne l'ignorent pas adorent Satan explicitement.

    - Ayez foi dans l'apocalypse et ne croyez pas dans la fin de l'histoire, qui est seulement de l'intérêt des oedipes actionnaires du monde.

    - Ayez foi dans l'apocalypse, car la foi en dieu est à la portée des médiocres, et qu'il est écrit : "Dieu vomit les tièdes."

    - Ayez foi dans l'apocalypse, car ne pas y croire est comme descendre le cours d'un fleuve brillant vers la chute, en croyant qu'on le remonte vers la source.

    - Ayez foi dans l'apocalypse, et laissez la mélancolie aux hommes d'Eglise cuits dans le vin de messe. 

  • Ecologie et apocalypse

    C'est sans doute le plus bel aveu de subversion du christianisme dont "l'écologisme chrétien" témoigne. Comme le dernier évêque de Rome aime à émailler ses sermons et encycliques de citations d'Augustin d'Hippone, par Augustin mettons un terme à ces palinodies :

    "Les Psaumes renferment de nombreux témoignages sur le dernier jugement, mais courts et rapides pour la plupart. Mais ces paroles, prédictions si claire de la fin du siècle, je ne puis les passer sous silence : "Seigneur, dans le principe tu as fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains. Ils périront, et tu demeures. Ils vieilliront comme un vêtement, et tu les changeras comme un manteau, et ils seront changés. Mais toi, tu es le même, et tes années ne manqueront point." Et pourquoi donc Porphyre, qui loue la piété des Hébreux d'adorer le grand et vrai Dieu, terrible à ses divinités mêmes, accuser les chrétiens de démence, pour prétendre que ce monde doit finir ? Et cependant, voici que les saintes Lettres des Hébreux disent au Dieu devant qui, de l'aveu de ce grand philosophes, toutes les divinités tremblent : "Les cieux sont l'ouvrage de tes mains, et ils périront." Quoi donc ? Quand les cieux périront, qui sont la partie la plus haute et la plus sûre, est-ce que le monde ne périra pas ? Si ce sentiment déplaît à Jupiter, qui, suivant le témoignage de ce philosophe, emprunte l'autorité grave d'un oracle pour blâmer la crédulité des chrétiens, que ne traite-t-il également de folie la sagesse des Hébreux dont les livres sacrés renferment cette croyance ? Si cette sagesse, qui plaît tant à Porphyre qu'il l'a fait vanter par les oracles de ses dieux, si cette sagesse elle-même nous atteste la ruine future des cieux, quel est donc cet excès d'erreur et d'imposture qui, dans la foi des chrétiens, avec ou par-dessus tout le reste, déteste le dogme de la fin du monde, dont la ruine peut seule entraîner celle des cieux ? Et dans ces Ecritures, qui nous appartiennent en propre et ne sont plus communes aux Hébreux et à nous, dans les Evangiles et les épîtres des apôtres, ne lit-on pas : "La figure de ce monde passe" ; "le monde passe" ; "le ciel et la terre passeront", expressions plus douces il est vrai que celle-ci "périront". Et dans l'Epître de Pierre, où il est dit que le monde ancien périt sous les eaux du déluge, ne voit-on pas clairement quelle est la partie du monde désignée par le tout, et comment elle périt, et quels sont les cieux, renouvelés alors, et réservés aujourd'hui pour les flammes dernières, au jour du jugement et de la ruine des impies ? Et quand il dit bientôt après : "Le jour du Seigneur viendra comme un voleur, et dans une violente secousse les cieux passeront, les éléments consumés se dissoudront, et la terre avec toutes les oeuvres terrestres brûlera" (2P3, 6-10) ; puis ajoute : "Dans l'attente de cette destruction, quelle doit être la sainteté de votre vie !" (...)

    - D'ailleurs y a-t-il doctrine morale plus bête et moins scientifique que l'écologie, qui consiste à désirer préserver la terre du gaspillage des hommes qui l'ont épuisées, pour le bénéfice de ceux-ci ? Le suicide de l'humanité est une doctrine moins illogique.

    - Précédemment à l'écologisme chrétien, qui peut passer pour une simple bouffonnerie démocrate-chrétienne de plus, on fut surpris de voir à plusieurs reprises le pape Jean-Paul II embrasser la terre, lors de ses tournées à travers le monde. Serait-ce que cet évêque polonais aurait été élevé dans le culte d'Isis, Cérès ou Mithra ? Dans ce cas les Journées mondiales de la Jeunesse seraient des fêtes de la fécondité.

  • La Prostituée

    Retour sur ma précédente note dédiée à Marx et la prostitution : cette note permet de comprendre pourquoi l'institution ecclésiastique est figurée dans l'apocalypse sous les traits d'une prostituée, au point de stupéfier l'apôtre Jean. C'est donc à cause de la triple 1/idéalisation de la sexualité ; 2/idéalisation du travail ; 3/idéalisation du droit, opérée par l'institution ecclésiastique contre l'Esprit de Dieu.

    (Porteuse des mêmes valeurs, la République n'est qu'une petite putain secondaire.)

    - Attribuée mensongèrement au christianisme (l'essayiste Pascal Bruckner), l'idéalisation de la sexualité est une des fonctions principales du sacerdoce païen dans l'Antiquité. S'il n'est pas le seul, Shakespeare est le meilleur témoin de cette idéalisation démoniaque, dont il nous livre toutes les clefs, en particulier dans "Roméo et Juliette", pièce totalement énigmatique si l'on se place sur le terrain culturel où le christianisme n'est pas enraciné. A la subversion du christianisme, Shakespeare oppose la subversion de la culture dans toutes ses pièces.

    Bien sûr, on trouvera une logique proche de la part de tous les théologiens chrétiens qui font l'effort minimum de rapporter leur propos aux Saintes Ecritures. Si l'on prend le cas d'Augustin d'Hippone, pourtant assez largement ésotérique, et dont la théologie est la plus éloignée des paraboles de Shakespeare, bien sûr il ne saurait être question pour Augustin, en aucune manière, d'"érotisme chrétien", faute de quoi Augustin ne serait qu'un rigolo de kermesse démocrate-chrétien, un abolitionniste du péché originel, et l'ésotérisme d'Augustin ne va pas jusque-là*.

    - L'exemplarité de Shakespeare tient à ce qu'il ne verse jamais dans la psychologie ou l'éthique, pour se situer toujours au niveau de l'histoire, suivant la recommandation de l'apôtre Paul, en quoi nous pouvons aussi voir dans Shakespeare un ange, qui n'a bien sûr rien de "docte". "Roméo et Juliette" est donc une pièce historique, qui à travers l'histoire de deux petits crétins enamourés (on pourrait fort bien placer le mariage gay sous le patronnage de "saint Roméo"), décrit le destin tragique de l'Occident, et donne la raison de celui-ci pour sublimer la bêtise avec une constance inoxydable, sous le vocable de la culture, trépanation de l'âme de l'homme du peuple. Shakespeare dévoile le mysticisme complètement truqué de la culture médiévale. Comme la culture, dans des décors et des costumes différents, n'est que recyclage des viles passions humaines, Shakespeare sait que sa mythologie résistera à l'outrage des siècles.

    - Arrêtons-nous ensuite sur Emmanuel Swedenborg. Son explication de la figure de la prostituée est analogue de celle de Shakespeare. De façon plus générale et complémentaire, Swedenborg précise le sens du mot "fornication" dans le vocabulaire chrétien. Il diffère du sens que lui donne la culture païenne ou l'éthique, ainsi que les pharisiens qui ont condamné à mort Jésus. Pour les pharisiens, Jésus est un fornicateur, tandis que pour Jésus, ce sont les pharisiens qui le sont. Pour les pharisiens, la fornication est la sexualité illégale, qui justifie à leurs yeux qu'une femme adultère soit lapidée. Jésus, lui, ne condamne pas la sexualité ou la chair directement, car cela reviendrait à anéantir l'homme et le priver du jugement dernier, que les justes n'ont pas à redouter.

    - C'est l'éthique sexuelle qui, dans le christianisme, est condamnée sous le vocable de la fornication, c'est-à-dire le péché véhiculé par la prostituée - autrement dit, l'idée qu'il y a une bonne et une mauvaise sexualité, idée qui constitue l'axe du droit et évolue au gré de l'intérêt de telle ou telle société. C'est cette sacralisation, ce sacrement-là que le christianisme ne tolère pas et qu'il désigne comme la fornication, parce qu'il opère la scission de l'humanité avec dieu, en le réduisant à une idole domestique. Sodome et Gomorrhe sont moins éloignées de dieu que Jérusalem, si celle-ci ourdit contre dieu un idéal social plus pur que celui des païens. A cet égard, les musulmans qui croient que la démocratie libérale est immorale commettent une lourde erreur (la même erreur que l'antichrist Nitche) ; l'effacement de dieu est le résultat même du processus moral, d'une part, et le libre-échangisme sexuel, plus ou moins organisé, a un caractère sacramentel dans le droit libéral. On peut dire que l'attrait religieux du libéralisme excède celui de toutes les autres religions. On ne peut s'opposer au cannibalisme libéral par où il a triomphé : l'idéalisation de la sexualité, du travail et du droit.

    - Et Jésus d'expliquer -déjà- aux pharisiens comment ils ont perverti la loi de Moïse en restaurant le plan de la morale pure égyptienne, s'asseyant ainsi sans vergogne sur la conscience historique conférée aux hommes par dieu par l'intermédiaire de Moïse. Le faux juif S. Freud, pour s'en démarquer, définit le judaïsme comme "l'invention de Moïse" ; en dépit de son athéisme, cette définition est assez juste ; on peut la préciser encore en disant que l'essentiel de l'ancien testament est dans la conscience historique (opposée à l'inconscient freudien totalitaire), conscience confirmée par l'apôtre Paul, qui fait définitivement table rase de la morale, privant toute spéculation sur l'éthique ou l'identité juive de fondement (pour ne pas dire qu'il la relègue dans les limbes du ridicule, puisque le paganisme de Freud est moins illogique). L'antisémitisme, lorsqu'il est cohérent, ce qui est assez rare, vise bel et bien la conscience historique. Le judaïsme est insoluble dans la culture ; le christianisme, encore plus.

    *Plus marqué que celui de Thomas d'Aquin, l'ésotérisme d'Augustin réside dans son néo-platonisme.

  • Dogme et Vérité

    C'est l'un des meilleurs moments de cinéma des dernières années que l'apologie du nazisme par le cinéaste Lars von Trier, tenant du "dogme" et d'une sorte de puritanisme cinématographique, en présence des deux gourdes ébaubies à son service. Ce lascar boche n'a pas pigé que le but du cinéma est d'occulter, non pas de révéler.

    Les Italiens savent un peu mieux le machiavélisme ou le satanisme des arts politiques.putain,apocalypse,rome,eglise,païen

    C'est parce que le pape Benêt XVI est de nationalité allemande qu'on peut craindre qu'il ne prône la doctrine païenne de Pangloss en croyant sincèrement qu'elle est chrétienne, ou qu'il est sorti autre chose de l'école de philosophie de Francfort que de la charcuterie idéologique.

    En tant qu'art ou science, le cinéma est en effet le plus juridique, c'est-à-dire dogmatique. En ce qui me concerne, je reconnais un Français à ce qu'il se méfie du cinéma ; l'Allemand au contraire, que le Français a du mal à ne pas voir comme un homosexuel ou un "identitaire", se sentira au cinéma comme dans les bras de sa mère. C'est pure vanité féminine que la recherche du temps perdu dans les salles de cinéma. Maudits soient les chrétiens qui propagent ce culte égyptien parmi leurs frères !

    - La présentation de la vérité sous la forme du dogme est la plus familière qui soit aujourd'hui. La démocratie est, par exemple, une sorte de dogme ; une probabilité (le pouvoir de tous à égalité), traduite comme un but ou une espérance. La formule de l'art moderne est une formule abstraite, religieuse et dogmatique. L'existentialisme est une des philosophies les plus dogmatiques, etc.

    La formulation de dieu comme une hypothèse ou une probabilité est typiquement païenne, et les chrétiens qui ont parfois repris cette formule, imitant les pharisiens juifs contemporains de Jésus, ont coupé l'Occident de Dieu, et fourbi les armes de l'oppression moderne. Chez certains comme J. de Maistre, le mobile satanique est ostentatoire et éclate dans le culte de Napoléon ; chez d'autres il est plus discret, comme Blaise Pascal, qui aurait mieux fait de s'en tenir à la sommation du Christ au jeune homme riche, plutôt que de tenter la conversion des grands de ce monde, prédestinés à mordre la poussière.

    En effet L'esprit de dieu fait appel à l'imagination, comme l'indique l'apôtre Paul, et non à la discipline ou au calcul qui mène au néant, celui-ci étant, de toutes les hypothèses religieuses, la plus probable. Sartre est l'héritier direct des moines crétins du moye-âge, mais dans la Sorbonne qui n'a pas cessé d'être une enclave chinoise depuis Rabelais, il fait illusion avec ses pirouettes. Le dogme est à l'usage du clergé, et de lui seul ; il s'en sert comme d'un garde-fou ; c'est la frontière subtile que le peuple est invité à ne pas dépasser.

    La coupe de la prostituée représentant l'Eglise romaine dans l'apocalypse est pleine de ces vérités dogmatiques, qui sont des blasphèmes, car elles contribuent au morcellement de la vérité divine, à la manière du cinéma qui détruit l'imagination en ramenant l'art à un code. Si la représentation artistique de dieu est proscrite dans le judaïsme, c'est pour la bonne raison que le risque est grand pour un artiste sans esprit de traduire dieu de façon abstraite, selon son désir. Sauf à faire partie de lui, il est impossible de se représenter dieu correctement.

    La tentative de faire passer le dogme ou la géométrie algébrique pour la science est d'ailleurs la caractéristique du totalitarisme moderne en général, et non seulement du nazisme.

    - On est informé de fonction du dogme par celle du clergé. L'omniprésence de la rhétorique cléricale aujourd'hui, le besoin de justification morale incessante qu'elle signifie, viennent de la nécessité d'organiser le monde ; c'est ce qui fait que la vérité aujourd'hui est de nature statistique, ce qui contraint chacun à être solidaire des billevesées mathématiques d'Einstein, sans même les comprendre.

    Chrétiens, détruisons les mondes virtuels d'où les suppôts de Satan, derrière le masque chrétien, tirent leur pouvoir de sidération, posons l'équation de tous leurs paradis artificiels avec le néant. Fracassons le dogme et le cinéma des violeurs d'enfants à l'aide de la vérité.