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Lapinos - Page 101

  • Grand-mère des nations

    Il convient, qu'on soit chrétien déclaré ou anticlérical de naissance, de prêter à l'Eglise catholique, grand-mère cacochyme des nations au coin de l'âtre -où la fumée a remplacé les braises-, cette inoffensive aïeule qui ne prodigue plus que vieilles légendes ou conseils moraux désuets, et n'a même plus cent sous à léguer, toutes sortes de pouvoirs magiques.

    Certifié non-conforme par la Fnac, Michel Onfray avance même : "Ne serait-y pas qu'elle aurait inventé Jésus-Christ, la mère l'Eglise ?", afin de mieux fourguer son "Da Vinci Code" philosophique. Vu les dents de la "vieille", Onfray purge par là-même l'anticléricalisme de tout courage et inverse le cours de l'Inquisition.

    Une opinion entendue souvent dans la bouche de doctes ignorants médiatiques, c'est que l'Eglise catholique fut et demeure "dogmatique", la plus dogmatique de toutes. Aucune affirmation n'est plus suspecte d'avoir été entièrement fabriquée par le XIXe siècle.

    On peut même, en fait, inverser la proposition et dire que la condition de la survie de l'Eglise catholique au cours des siècles fut son absence de dogmatisme. Rigide, elle n'aurait pas passé les ans et serait morte bien avant le XIXe. C'est son extraordinaire faculté d'adaptation à des doctrines venues de l'extérieur qui l'a animée. Adaptation au millénarisme, à la Réforme, aux droits de l'Homme plus récemment, sans compter l'usage que saint Augustin fait de la philosophie gréco-romaine pour tenter d'interpréter le problème de la Trinité. La pente dogmatique empruntée par Rome au XIXe siècle évoque bien plutôt la tendance des personnes gâteuses aux redites et à camper sur leurs positions au bord du gouffre.

    On voit bien ce que le dogmatisme doit au sectarisme en général, au jansénisme en particulier ; de là vient l'interprétation que l'Eglise, c'est-à-dire l'assemblée des chrétiens, est destinée à défendre une idée ou un concept pur. Et rien n'est plus divisible qu'une idée, en autant de chapelles qu'il y a de tempéraments. A la fin on finit par fourguer de l'air des Pyrénées en boîte à des grenouilles de bénitier en guise de théologie (cf. la gazette papiste "Famille chrétienne" et sa promotion d'un catholicisme "au-dessous de la ceinture".)

    On est d'ailleurs au stade où l'Université laïque fait preuve du même dogmatisme que l'Eglise naguère, et où on ne voit pas quelle religion pourrait remplacer la religion actuelle de l'Etat et de la Banque.

  • Bacon, ce héros

    La logique veut que François Bacon, qui érige le principe de la science universelle contre la science universitaire, soit battu en brèche au long du temps par des thésards venus de tous les horizons ; et primo ceux du "grand siècle".

    Après la thèse sur Bacon la plus inepte, celle de Benoît XVI, qui dépasse les bornes de la mauvaise foi en imputant à cet esprit - trop fort pour l'Angleterre, comme son double W. Shakespeare -, la paternité de la métaphysique technologique actuelle (les téléfilms yankis permettent de constater qu'il s'agit plutôt d'une pataphysique ésotérique), on peut citer le procédé le plus vicieux, celui de Hobbes, figure emblématique de la religion judéo-chrétienne.

    Il faut en effet toute la perfidie de Hobbes pour emprunter à Bacon son exégèse "cléricalement incorrecte" des Evangiles afin de mieux consolider la nef de la théocratie anglaise, quand nul n'a mieux discerné que Bacon les effets dévastateurs de la politique et de la morale sur la théologie et l'art, disons, au-delà d'un certain point dépassant les objets de culte artisanaux et la musique de chambre.

    Or, sans Hobbes, que seraient Leibniz ou Hegel, qui n'ont fait dans le premier cas que consacrer le caractère absolu de l'Etat (absolutisme que Einstein n'a pas eu de mal à "relativiser") ; dans le cas de Hegel mettre en branle le Léviathan ?

    La mauvaise foi de Joseph Ratzinger met en relief la grande fidélité chrétienne de Bacon ; il convient aussi de remarquer cette opposition-là. Car ce que les clercs ont emprunté largement aux paganismes, romain notamment, ce sont leurs principes politiques et moraux, avec au XVIIe siècle une ténacité plus farouche qu'au moyen âge (sur ce point de détail Marx s'est peut-être pendant un laps "égaré"). Tandis que Bacon s'est gardé de prendre ce chemin de traverse, qui aboutit à confondre Jésus avec Ponce-Pilate (auquel certains poètes chrétiens ont rendu un hommage indécent). Bacon a pris aux païens autant que possible le meilleur de leur science naturelle et de leur intelligence artistique, beaucoup moins soumises à la griffe du temps et aux variations des saisons. Bacon s'est tout simplement avisé de ce que la statique païenne est corrélée à l'animisme, et l'animisme au temps, à travers les éléments déchaînés. Si Rome s'est contentée de prolonger Athènes, comme Marx en fait la preuve précise, sans la surmonter, c'est en raison de l'indexation des principes romains sur le temps. A croire que n'excite l'admiration de la Rome antique chez les penseurs judéo-chrétiens, que son habileté au pillage. Inégalés, certes, Cicéron, Lucrèce ou Virgile, par leurs suiveurs.

  • Drôles d'oiseaux

    Je poursuis la rubrique de mes commentaires censurés sur le blogue du père Dominique Letourneau, membre de l'"Opus Dei" et tutti quanti. Lui-même ose se vanter d'être censuré en Chine, ce qui me fait doucement rigoler.

    Ce suave ecclésiastique dans le vent est aussi poète à ses heures. Je cite :

    "L'Annonciation :

    Il n’a pas remarqué deux oliviers fleuris

    Ni que deux chandeliers se trouvaient allumés.

    Sans qu'il en soit conscient, il a été plumé !

    Sa cause par ce «oui» est à jamais perdue.

    Il n’a pas vu venir le Sauveur attendu.

    Il est beaucoup trop fier pour capter le mystère

    Qui va bouleverser en profondeur la terre (...)"

    - "Il" c'est Satan, dont Létourneau dans le vent se rit en vers de myrmidon ecclésiastique [L'"Opus Dei" entend plus ou moins ressusciter l'armée défaite des jésuites].

    - Mon commentaire censuré :

    "Le poète passe par-devant saint Jean, semble-t-il. La vision du Fils du Tonnerre révèle en effet la métamorphose de Satan en principe diabolique, après la blessure mortelle qui lui a été infligée. La vision à Patmos dit "bête de la mer" pour Satan, et "bête de la terre" pour le principe diabolique, aussi dit "Lucifer".

    Autrement dit, la bête remue encore la queue, comme en témoigne d'ailleurs le fait ostentatoire qu'un Géant comme les Etats-Unis exsude le satanisme de tous ses pores, jusqu'à faire prêter serment sur la Bible à ses myriades de légionnaires assassins.

    L'ironie à l'égard de Satan est d'ailleurs la plus belle preuve qu'on puisse fournir de méconnaissance du diable.

    Sans votre confrère Baudelaire et ses jeunes émules "gothiques" que je croise tous les jours dans le métro, on peut se demander si quelqu'un postulerait encore l'existence de Satan ???"

    NB : le procédé de ma rubrique peut paraître assez "putassier", je le reconnais. Il est injuste aussi, puisque le blogue du père Letourneau est loin d'être le seul blogue démocrate-chrétien dont j'ai été chassé illico au cours des années écoulées ("Le Salon Beige", "Patrice de Plunkett inc.") ou assez rapidement ("Philippe Maxence", boy-scout janséniste sans orthographe ni syntaxe à force de lire Ellul.) Putassier donc, je l'avoue, mais c'est la guerre, et elle est totale au point qu'il se trouve des aumôniers militaires pour la bénir.

     

  • Essence de la laïcité

    La religion laïque fourmille de paradigmes pour dire l'âme ; mon préféré c'est le "téléphone portable" ou "cellulaire", c'est encore mieux, car l'âme a un rapport étroit avec la cellule ou la grille.

  • Le dernier combat

    Les derniers chrétiens qui se battent autour des ruines de l'Eglise et défendent encore bec et ongles ses dernières reliques et pierres me font penser aux soldats qui se battirent naguère dans les ruines de Stalingrad pour défendre jusqu'au bout une cause à laquelle ils croyaient, parmi lesquels il y eut sûrement de très belles âmes pétries du sens de l'honneur.

    La mort exerce sans doute sur cette volée de moineaux une fascination plus grande que la victoire elle-même. La bêtise est-elle pardonnable dans une religion révélée comme le christianisme ? Saint Augustin le pense, ou plutôt utilise cet argument de la "bonne intention". Mais est-ce que saint Augustin ne pense pas d'abord avant tout à se sauver lui-même ? Sa théologie n'est-elle pas une théologie de poète ou de philosophe ?

  • Printemps des antipoètes

    L'amour de l'homme conduit à la haine de la société. Le dégoût de l'homme incite au contraire à la politique. Toute morale, politique ou religion judéo-chrétienne repose sur la pire tare de l'homme : la peur.

    Qui peut être dupe désormais que le Léviathan n'est qu'un monstre froid puisque même ses lévites le reconnaissent ?

  • Confirmation

    Confirmation dans un des documents retrouvés dans les grottes de Qumrân -attribués généralement à la secte juive des Esséniens, concurrente des Pharisiens, que l'arbre d'Adam et Eve est bien un figuier, et, partant, le fruit défendu une figue-, ce que je subodorais. Peut-être cela est-il confirmé ailleurs dans la peinture ?

    Cela soutient l'exégèse de Léon Bloy qui voit dans le figuier une métaphore de la religion juive, dont Jésus fait usage dans sa parabole. Comme quoi de l'étude de la nature ressort des matériaux plus intéressants que les branlements de calotins autour de la loi naturelle ou autres colifichets gothiques.

  • Mon Journal de guerre

    En attendant mon "Journal de guerre 2008-2009" à paraître bientôt (ou bien tard), voici le mois d'avril au format PDF, encore assez éloigné de la forme définitive plus tranchante que j'entends donner à ma petite entreprise indépendante de démolition de la religion "judéo-chrétienne" - et sans oublier que contracter avec un éditeur, l'exemple passé de Diderot, ou plus récent de Céline le prouve, c'est comme vendre tout ou partie de sa science au diable. Mieux vaut faire pute si on a le sens de l'honneur.

  • Signes sataniques du temps

    On entend parfois de jeunes gothiques émules de Satan déclarer, dans des reportages télévisés par exemple, que l'entrée dans la vie civile les a fait renoncer à leurs rituels, maquillages et autres refrains sataniques. Ces reportages sont à l'instigation d'autorités scolaires ou paramilitantes qui jugent le satanisme peu hygiénique et défavorable au bon déroulement d'une scolarité typique, et exhibent donc des repentis "rangés des messes noires".

    Ne subsiste plus, une fois l'adolescent métamorphosé en gentil papillon-citoyen, s'il n'a pas attrapé un cafard ou un bourdon trop gros en travers de la gorge, qu'un tatouage indélébile en forme d'étoile, de dragon ou de phénix, dissimulé derrière une cravate bien lisse.

    C'est une curieuse idée de croire que la vie professionnelle et l'âge adulte éloignent forcément de Satan. On voit bien dans les Evangiles que les plus dangereux suppôts auxquels le Sauveur et ses apôtres sont confrontés sont parfaitement insérés dans la vie socio-professionnelle, quand ils ne siègent pas carrément au Sanhédrin.

    D'ailleurs d'où viennent les pratiques sataniques, dont le décompte s'avère un peu troublant pour les autorités laïques ? Mgr Onfray par exemple, du service de diffusion des idées laïques les plus avancées, rien que sur l'existence historique de Jésus émet de sérieuses réserves ; alors pour ce qui est du diable, le prélat se retiendrait de pouffer s'il n'était pas pénétré du sérieux de sa charge. Merdre, que vient faire le diable en plein XXIe siècle alors que Malraux a déclaré que le XXIe siècle serait religieux ou ne serait pas !?

    Il est communément admis que ce culte naïf, le personnel de l'éducation nationale étant peu enclin à de telles galéjades, s'attrape entre camarades de cours de récréation et ne vient pas du désir malsain des enfants d'imiter leurs vieux.

     

  • Ratzinger vs Shakespeare

    Christian priests and especially last Pope Benedictus XVI has nothing to say about the capitalism but revealing the satanic origin of an "economy" based on time ratio. Christian theology says indeed that time is the devil "opera magna", a "human number" as it is said in saint John Gospel: 666 (Sympathy for the devil of musicians, movie makers and mathematicians comes from the seductive power of time.)

    Instead of this we have an insane song that Joseph Ratzinger is singing to his child. His proposition to help politicians who are mistaking him to build new pure capitalism, although capitalism is still builded on the sand of laws, this idea sounds crazy. Does the Pope have an idea to build Egyption pyramids again?

    This pope is as blind as an American citizen who would be unable to understand the distance between US Nation fathers wishes and USA today!

    Shakespeare is even telling in "Hamlet" and in his poems where the reason of the wedding of Politics and religion comes from: FEAR.

  • Dividendes du capital

    - Le test de QI est le seul test d'intelligence qui nécessite au préalable pour qu'un individu accepte de s'y soumettre qu'il soit un parfait imbécile.

    - Le type de raisonnement qui permet d'accorder du crédit au QI est exactement le même que celui qui permet d'accorder du crédit à la doctrine économique capitaliste, c'est-à-dire qu'il consiste à concevoir l'intelligence comme le marché en termes de "potentiel" ; c'est une conception dérivée de la religion piétiste (ou "janséniste") dont la morale laïque s'est appropriée les principes.

    On le voit par exemple à travers le discours de ceux qui parlent du capitalisme comme d'un destin économique inéluctable (Pangloss-Leibniz est d'ailleurs lui-même un des géniteurs du test de QI et il ne peut énoncer un de ses principes prétendûment scientifiques sans le prolonger aussitôt par une réflexion tirée de la morale chrétienne.)

    - On peut résumer l'enseignement primaire en France comme un entraînement à des exercices de QI, coloriage et b.a.-ba compris. Par conséquent, qui avance l'argument d'une influence de la doctrine marxiste dans l'Education nationale française :

    . ou bien n'a jamais lu Marx ;

    . ou bien n'a jamais mis les pieds dans une école ;

    . ou bien les deux (pour les gros QI qui passeraient par là).

  • Génération et corruption

    La sexualité reste enfermée dans les frontières de la politique et n'entre pas dans le domaine de l'art. C'est la méconnaissance de cette règle qui signale immédiatement que Freud :

    1. N'a rien pigé à la mythologie grecque, qui soutient un art solide ;

    2. Est un médecin de l'âme dont l'emphase a pour but de berner une clientèle qui a passé le baccalauréat.

    Bien que je n'aime pas l'espèce des moralistes, qui passe son temps à se moquer de Dieu avec plus ou moins d'impertinence et sous des robes de couleurs variées, j'emprunte néanmoins à l'un d'eux cet aphorisme (Roger Judrin) :

    "La pénétration des scrutateurs d'alcôves n'est guère plus aiguë que celle des femmes de chambre."

    Scrutateur d'alcôve = curé ou psychanalyste. La diminution du crédit de l'un entraîne l'augmentation du crédit de l'autre, et vice-versa.
  • Nouvelles du Danemark

    Visionner le reportage des Belges de "Strip Tease" diffusé par "France 3" sur le milieu de l'édition n'augmentera certes pas le dégoût que ce cul de basse-fosse inspire déjà aux honnêtes gens pourvus d'odorat (j'en connais trois ou quatre). Ils ajouteront seulement à leur carnet d'observations que les "petites maisons" sont fondées sur les mêmes principes que les grandes closeries.

    La caméra se focalise sur le partenariat entre Héloïse d'Ormesson, fille de qui on ne peut manquer de savoir, et Gilbert Cohen-Solal, échâssier probablement connu au Quartier latin. Celui-là a sans doute voulu obtenir de ce petit film le quart d'heure de gloire que la religion existentialiste promet à ses affidés ; comme pour démontrer une fois de plus que de la gloire à la déconfiture il n'y a qu'un pas.

    De dame Héloïse sur la réserve on n'apprend rien de plus que ce qu'on savait déjà avant, c'est-à-dire que le sobriquet de "maquignon des lettres" inventé par Edern-Hallier pour Philippe Sollers, se décline aussi au féminin en vertu du progrès sémantique. Notre nouvel Abélard Cohen-Solal, lui, la corde au cou et les couilles en berne, se croit capable de transmuter des tonnes de vulgarité en sympathie de la part du public. Le coup de la pute qui ne peut se passer de son protecteur qui l'entretient à grands frais, il n'hésite pas à nous le rejouer à l'aide de deux ou trois plumitifs en guise de faire-valoir...

    Dire qu'il n'y a pas une semaine je disais à un pote un peu naïf désireux de se faire publier, sur un ton protecteur : "Garde-toi de jamais rien écrire qui puisse te valoir un éloge de Daniel Picouly ou de Poivre-d'Arvor." On peut poser même comme un axiome historique que seuls les mauvais bouquins ont besoin d'un éditeur. Si Céline n'avait pas été aussi impatient de sonner le tocsin, il n'en serait pas aujourd'hui à engraisser Gallimard.

  • Impudique voile

    Vanter les mérites du tchador en tant qu'arme de séduction pour les femmes qui le revêtent est l'argument le plus astucieux de la défense. Comme la morale capitaliste est largement fondée elle-même sur la séduction et la suggestivité, elle reste sans voix contre le "sexy tchador". Ne reste plus qu'à organiser un concours de beauté entre femmes iraniennes et femmes californiennes pour trancher le débat.

    Les adeptes du voile pourraient même pousser le bouchon plus loin et avancer que la chirurgie esthétique est elle aussi pour certaines femmes un masque intégral.

    La séduction des fillettes exploitées par la presse féministe (les magazines féminins sont certainement le groupe de pression féministe le plus puissant), à l'opposé du modèle musulman, est d'ailleurs relative ; on doit éprouver la sensation d'avoir déjà un pied dans le cercueil en serrant contre soi un mannequin de Karl Lagerfeld, dont les défilés de haute couture font penser à des danses macabres.

    Là où les femmes musulmanes qui défendent le port du voile et les féministes qui s'en offusquent se rejoignent presque, c'est pour peindre les hommes comme des brutes épaisses contre qui il convient de se protéger. Pour moi qui me suis toujours assez soigneusement gardé des principes féminins, c'est une idéologie assez difficile à gober !

    Bref, on est typiquement dans le débat de société débile dont les politiciens et les journalistes font leurs choux gras, et où on n'est pas étonné de voir une grenouille de bénitier laïc du calibre d'Elisabeth Badinter s'engouffrer.

    Cette tactique a déjà été employée par Jacques Chirac naguère pour jeter de la poudre aux yeux de son électorat, et je me souviens de deux jeunes juives télégéniques fraîchement converties à l'islam, escortées de leur paternel athée, qui se répandaient dans les médiats avec leur numéro cocasse sous le prétexte habituel de donner de l'étoffe au débat démocratique. Rebelote avec Sarkozy, même si celui-ci avec son conseiller Bauer délégué aux questions de sécurité intérieure est bien placé pour savoir que les jeunes femmes musulmanes ne posent aucun problème d'intégration dans la société française, au contraire de leurs frangins parfois cagoulés.




     

  • Printemps des antipoètes

    Pour un matérialiste marxiste comme moi, rien de pire humainement qu'un femme qui veut qu'on l'aime pour son intelligence. Surtout si cette femme est d'une grande beauté.

  • Printemps des antipoètes

    La poésie est la peau de l'art. Shakespeare a trop de chair, de nerfs, de muscles et d'os pour faire un poète, c'est-à-dire une victime de plus.

  • Marx pour les Nuls

    Karl Marx donne exactement la même définition de l'idéologie que celle fournie par Aristote dans ses petits "Traités d'histoire naturelle" ; il s'agit pour le Stagirite à propos de la perception sensorielle des bruits et des odeurs de réfuter l'opinion selon laquelle, comme chacun perçoit l'odeur ou le bruit différemment, le bruit ou l'odeur en question n'est pas unique.

    C'est ce qui fait la force de Karl Marx : il est fondé comme Aristote sur une science physique précise.

    D'une certaine façon, à une moindre échelle l'antagonisme entre Hegel et Marx ressuscite la querelle entre Thomas d'Aquin et les artistes parisiens (Siger de Brabant) ou les Averroïstes.

    Ce qui fait l'isolement de Marx au XIXe siècle c'est qu'il est le seul à défendre une philosophie naturelle vraiment aristotélicienne (sachant qu'Averroès lui-même n'est guère "oriental" malgré les apparences).


  • Charité réelle

    L'aveuglement de la dernière encyclique pontificale ("Caritatis in veritate") laisse pantois, plus encore que la paraphrase de la théologie de saint Augustin à laquelle les fidèles lecteurs de Joseph Ratzinger sont habitués. Pour les "non-initiés" à la glose pontificale, précisons qu'il s'agit pour le pape d'émettre dans cette encyclique quelques avis et conseils dans le domaine de l'économie et de la morale économique.

    - Première remarque : le discours moralisateur du pape est comparable à la tentative de Luther de ramener les commerçants allemands à des moeurs plus chrétiennes, tentative infructueuse et qui n'a pas empêché l'Allemagne de devenir le pays d'exploitants, de commerçants, d'industriels esclavagistes et animés d'intentions guerrières qu'on sait. Pire que ça : malgré toute la sympathie que l'essai de Luther peut inspirer à un marxiste, force est d'admettre que la religion réformée est devenue LA religion bourgeoise par excellence, avec la désuétude des régimes aristocratiques et du catholicisme. La religion réformée est devenue celle de l'Empire romain germanique embourgeoisé que Marx a prise pour cible principale de sa critique, étant né dans ce merdier, pour parler "vrai".

    Or l'élite politique et économique est désormais moins que jamais, moins qu'elle l'était du temps de Luther, réceptive aux discours et conseils chrétiens. Elle ne peut même pas l'être, puisqu'elle déduit la prétendue modernité de ses principes laïcs de la ringardise de ceux des religions en général, de la chrétienne en particulier.

    De toutes les hérésies que l'Eglise a connue, on n'en trouvera pas qui excède le discours de ce monstre qu'il est convenu d'appeler "patronnat chrétien", puisque les discours du patronnat chrétien sont totalement étrangers à l'Evangile qu'on peut douter que les représentants du patronnat chrétien aient jamais lu (je cite l'un d'eux afin d'illustrer la grossièreté des mensonges du patronnat chrétien - Jérôme Bédier : "Dans l'Evangile, il y a beaucoup de personnages riches qui ne sont pas forcément critiqués (...)")

    - Deuxième remarque : Flaubert n'est et ne passe pour un grand théologien ; néanmoins et contrairement aux imbéciles représentants du capitalisme chrétien, Flaubert a lu le Nouveau Testament et relevé avec une sagacité mêlée de dégoût le caractère "antisocial" des paroles du Sauveur et de ses apôtres. Tout ce qui relève de la "doctrine sociale" est donc à verser à l'épais dossier du "paganisme chrétien", compromis souvent présenté par le clergé comme la christianisation d'institutions chrétiennes, mais dont les études historiques sérieuses, celles de Marx notamment, permettent de constater la stérilité, "a contrario" la subversion systématique du christianisme par la politique.

    Ce figuier greffé qu'est le "judéo-christianisme" ne porte pas plus de fruits que le figuier desséché de la religion juive.

    Le "socialisme" n'est d'ailleurs que la nouvelle manière de dire "la politique", c'est-à-dire d'ajouter à la politique la dose d'hypocrisie nécessaire pour essayer de compenser sa pente naturelle vers l'anarchie. Que Benoît XVI compte après Adolf Hitler ou Joseph Staline redorer le blason du socialisme, alors qu'il n'a aucun des pouvoirs régaliens dont ces derniers disposaient pour appliquer leurs doctrines statiques, et que l'auditoire du pape se limite à quelques chaisières, deux ou trois confréries d'hypocrites patrons chrétiens, et un clergé essentiellement constitué de poules mouillées, c'est ça qui laisse pantois !

     

     

     

  • Reader digest

    Petit bouquin publié en commun par le primat des Gaules Mgr Barbarin et le philosophe kantien Luc Ferry. Comme la théologie proposée dans ce bouquin n'est pas à proprement parler satanique comme celle de Jean Guitton ou de Fabrice Hadjadj (journaliste au "Figaro" et qui pousse le judéo-christianisme, non sans un certain brio qui rappelle Guitton, à son point d'absurdité ultime), j'en propose un résumé (amélioré) :

    - La Charité domine sur les autres vertus théologales que sont l'Espérance et la Foi, qui tendent à s'abolir ou à se concentrer dans la Charité jusqu'à l'unité de l'amour. Dieu est amour, "ontologiquement", et cet amour n'est pas une relation humaine. L'Espérance et la Foi en revanche sont inscrites dans le temps, autrement dit "virtuelles". La trinité chrétienne se comprend en termes de potentiel et concerne le Salut. Probablement Thomas d'Aquin est-il gêné par le dualisme de la doctrine platonicienne pour dégager clairement le sens virtuel de la trinité. Poussé à la gnose par Platon. Mais Kant bien plus encore que Thomas d'Aquin !

    Fort bien, l'explication (historique) du paradoxe Dieu unique/Dieu trinitaire. Le seul "hic", c'est qu'elle remonte au XIIe siècle. Elle est déjà contenue dans la théologie paulinienne de Joachim de Flore ! Quelle spirale !

    J'ouvre à cet égard une parenthèse pour dire que le polythéisme grec n'est pas lui-même étranger à l'idée de potentiel historique contenue dans la trinité chrétienne, dans la mesure où on voit bien que chacun des douze dieux olympiens a une fonction, et de plus en plus précise.

    Comment donc expliquer par ailleurs que Mgr Barbarin comme Luc Ferry soient parmi les défenseurs les plus ardents de la religion laïque et de ses principes judéo-chrétiens fondamentalement antitrinitaires ? Religion si peu historique qu'on discernerait assez aisément son caractère spirituel luciférien si même elle n'avait servi encore de prétexte à des hécatombes.

    Il faut pour tenir ce double langage d'une théologie orthodoxe et classique, et en même temps s'acoquiner avec l'esprit du monde, beaucoup de lâcheté et d'hypocrisie de la part de Ferry et de Barbarin. Ils feignent d'ignorer que le combat spirituel est inséparable de la vision historique de la trinité dont ils dissertent.

     

  • Mythomanie laïque

    Le problème de l'interprétation contemporaine de la mythologie grecque (-XVIIIe), sur laquelle la mythomanie laïque repose en partie, est le suivant :

    - si la science d'Aristote est mieux fondée sur la mythologie que la philosophie de Platon, comme l'oeuvre de François Bacon le laisse penser, dans ce cas des théoriciens animistes comme S. Freud ou Lévi-Strauss, Paul Diel, F. Nitche, etc., ne sont pas en position de comprendre une mythologie qui a surmonté le problème de l'âme, de l'opposition entre la dynastie et la dynamique, des différentes sortes de phénomènes naturels, etc.

    L'ignorance de l'art contemporain est une limite pour les Grecs fait remarquer P. Diel. Remarque qui prête à sourire. Elle revient peu près à dire que la science physique grecque à pâti du manque d'ordinateurs et d'un outil comme wikipédia.

    De là vient aussi que les traités portant sur la mythologie romaine, ceux de G. Dumézil par exemple, paraissent beaucoup mieux argumentés et plus sérieux. Junon "parle" beaucoup plus à notre époque qu'Athéna ou Ulysse.