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Lapinos - Page 39

  • Salut romain

    Le dernier évêque de Rome a fait dernièrement dans une homélie une étonnante déclaration, qui trahit l'acharnement de l'Eglise romaine à se situer en dehors de l'histoire. Cet évêque a en effet repris une critique adressée par Luther au clergé et à l'institution romains, sans paraître se douter que Luther décèle ainsi la clef de voûte de l'édifice juridique catholique romain.

    "Il faut combattre le "syndrome de Jonas" qui nous porte à penser hypocritement que, pour nous sauver, nos oeuvres suffisent.

    (...) Jonas avait les choses bien au clair à l'esprit : la doctrine c'est cela et c'est cela qu'il faut faire, que les pécheurs se débrouillent, moi je m'en vais. Ceux qui vivent selon ce "syndrome", Jésus les appelle hypocrites, parce qu'ils ne cherchent pas le salut des petites gens, des ignorants et des pécheurs. (...)

    Tellement de chrétiens pensent qu'ils seront sauvés par ce qu'ils auront fait, par leurs oeuvres. Les oeuvres sont nécessaires, mais sont une conséquence, une réponse à cet amour miséricordieux qui nous sauve. Car les oeuvres seules, sans cet amour miséricordieux ne servent à rien. Et ce syndrome de Jonas, justement, n'a pas seulement confiance qu'en la justice personnelle, dans ses oeuvres."

    Or le salut par les oeuvres est une invention de l'Eglise romaine, qui sans elle n'aurait pas connu la puissance qu'elle a connue ; l'impuissance et la ruine actuelles de cette Eglise autrefois triomphale résultent de la concurrence accrue de nouvelles oeuvres sociales. Elles indiquent le caractère organique et temporel de l'Eglise romaine, et non historique de l'Eglise des saints véritable, telle que présentée par les saintes écritures.

    Cette invention du salut par les oeuvres est par où cette Eglise répète ou prolonge la synagogue des juifs, condamnée par le Messie et l'apôtre Paul.

    "Car nous tenons pour certain que l'homme est justifié par la foi, à l'exclusion des oeuvres de la Loi." (Romains, III, 28)

    Cette subversion de la parole divine - le mot n'est pas trop fort puisque le salut par les oeuvres prend la place de la charité véritable - a une cause institutionnelle et sociale. Autrement dit, le "salut par les oeuvres de la loi" répond à la vocation d'un corps ecclésiastique constitué, à qui il permet de postuler un monopole sur le salut.

    L'évêque de Rome fait donc preuve d'une grande tartufferie, ou bien d'une grande ignorance de l'histoire de son Eglise. En effet, le pape ne trône sur rien d'autre que sur le salut par les oeuvres, et s'il y a bien quelqu'un qui est concerné par le "syndrome de Jonas", c'est celui devant lequel les catholiques romains se prosternent comme leur père.

  • Pornographie & nazisme

    L'expression "économie de service" est faite pour dissimuler largement le caractère pornocratique de la société occidentale moderne ; celui-là même qui explique que les femmes et les hommes qui exercent officiellement la profession de putain s'estiment fondés à obtenir un statut social et la reconnaissance des pouvoirs publics.

    On dit les putains "affranchies" et généralement lucides sur les rouages de la société, en raison de leur fréquentation du gratin politique, aussi bien que de l'homme de la rue. En l'occurrence il est plutôt naïf de la part de certaines d'espérer voir les représentants des hautes autorités éthiques céder sur ce point. Céder reviendrait à donner droit de cité à l'esclavagisme, c'est-à-dire à renoncer pratiquement à la tartufferie socialiste ordinaire; le public a beau être maintenu autant que possible dans un état d'imbécillité maximum, il ne l'est pas au point de gober très longtemps l'argument du "droit à disposer de son corps". Le masochisme lui-même est un produit typique du totalitarisme, et il arrive que certaines victimes se fassent les complices de leurs bourreaux.

    Reconnaître que la société libérale est une société esclavagiste reviendrait à la priver de sa morale antinazie.

    Walter Benjamin le dit mieux que moi : "Quand les prostituées se déclarent "travailleuses du sexe", le travail est devenu une prostitution."

    Ou plutôt il le dit d'une manière plus concise, mais qui recèle une idéalisation du travail. W. Benjamin fut d'ailleurs assez naïf pour ne pas déceler le caractère essentiellement pornocratique du cinéma.

    En réalité, comme l'enseignent les mythes juifs ou grecs, sexe et travail sont indissociables depuis la nuit des temps. La Bible parle pour décrire l'atrocité de la condition humaine d'une "femme en travail".

    Les doctrines sociales doivent s'efforcer, en particulier les doctrines sociales chrétiennes les plus perfides, de redorer le blason de la condition humaine ; le "socialisme chrétien", qui ne date pas d'aujourd'hui puisqu'il est combattu par Shakespeare avec une force inégalée dans les temps modernes, recompose donc une religion chrétienne sur la base de la négation du péché originel. Rien d'étonnant à ce qu'on n'entende pas parler de l'antéchrist au sein d'Eglises chrétiennes qui ourdissent des doctrines sociales contre la parole divine.

    Or la grande prostitution libérale ne serait pas ce qu'elle est, à savoir un régime de servitude inégalé dans l'histoire, dans lequel un antichrist comme Nitche est fondé à voir le triomphe de la bassesse, sans le ver de l'éthique judéo-chrétienne.

    La promesse du salut chrétien a irrémédiablement dévalué la condition humaine ; c'est ce que les renégats "anthropologues judéo-chrétiens" s'efforcent de dissimuler aux peuples, pour le profit des élites dirigeantes. C'est ici le noeud du complot mondial, tel que Francis Bacon alias Shakespeare le met à jour sous une forme mythologique. Shakespeare montre que la vérité évangélique ne peut être subvertie que de l'intérieur de l'Eglise ; autrement dit que l'histoire moderne présente une analogie avec l'histoire antique, puisque la loi de Moïse fut trahie par un complot de pharisiens et de veuves. Et cette trahison consista dans l'assignation d'une vocation morale et politique à la loi de Moïse.

    Il n'y a qu'une différence de degré entre l'idéologie nazie et l'idéologie libérale ; et la seconde est pire que la première, dans la mesure où elle s'avance masquée derrière l'argument de la morale judéo-chrétienne et ses produits dérivés.

     


  • Dialogue avec l'Antéchrist

    Mes raisons d'écrire un "Dialogue avec l'Antéchrist" : d'abord, à propos de Nitche et du néo-paganisme, la plus grande confusion règne et le public est abreuvé de mensonges.

    L'exemple de Michel Onfray est un cas extrême de présentation mensongère, sous prétexte de vulgarisation ; on inventera forcément de toutes pièces un "Nitche de gauche", puisque Nitche est contre tout ce qui est "de gauche", attribuant la prolifération des idées tordues dont le monde moderne s'enorgueillit à Jésus-Christ et à ses apôtres.

    Mais le cas de Michel Onfray est loin d'être isolé. De bonnes analyses existent cependant, mais elles sont parcellaires et largement masquées par des ouvrages qui, suivant la méthode moderne, se focalisent sur l'usage moderne de Nitche, qui n'en a pas, puisqu'il pose l'équivalence de la culture moderne et du néant.

    Un complot pour retremper la volonté des hommes d'élites occidentaux dans des valeurs moins corrompues que les valeurs démocratiques ou monétaires, voilà qui correspond à peu près à la vision politique de Nitche. Il faut dire que Nitche croit l'Occident parvenu à un stade où le "judéo-christianisme" ne serait guère éloigné de s'éteindre définitivement, permettant ainsi à la civilisation, désinfectée, de s'épanouir.

    - En outre, Nitche à la prétention d'être un penseur rationaliste antimoderne. Et sa confrontation à la science moderne, qui prétend à la même rationalité, n'est pas dénuée d'intérêt.

    - Le plus intéressant est l'aspect d'"évangile de Satan" de la philosophie de Nitche. C'est la première fois, ou du moins d'une manière aussi étayée, que le monde est menacé de mort au nom de Satan/Zarathoustra, par un antichrist ; comme si le monde avait pris une tournure qui ne déplaît plus seulement aux chrétiens, mais également à ceux qui se réclament de Satan et de la culture de vie païenne.

    - Enfin il était nécessaire de confronter cette fonction d'évangéliste de Satan ou d'antéchrist que Nitche assume à la conception de l'Antéchrist développée dans les évangiles et les épîtres de Paul de Tarse.

  • L'Homme moderne

    L'homme moderne a inventé une nouvelle façon d'échapper à la mort, c'est de faire le mort. C'est une solution très féminine, donc très occidentale.

    Certains hommes sont assez naïfs pour croire qu'ils sont aimés d'une femme, mais en réalité les moralistes de l'Antiquité et de la Renaissance ne s'y sont pas trompés, les femmes ont souvent la mort pour véritable compagne, et leurs vies ne sont souvent que des efforts désordonnés pour y échapper. Des efforts stupides à côté desquels le suicide peut passer pour un acte intelligent.

    Il était inutile de prêcher le féminisme dans un peuple masochiste comme le Japon : il l'était déjà.

    On peut dire d'ailleurs que le climat de frustration généralisée qui dérive du mode de consommation capitaliste s'accorde avec le tempérament féminin, le plus souvent passif et masochiste.

  • Modernité

    La modernité est la dernière tentative de masquer l'odeur du Danemark de la civilisation.

    Plus la foi dans les mots est grande, moins la définition de ceux-ci est précise, et plus la bestialité de l'homme est flagrante.

  • Misogynie & apocalypse

    Nous nous plaçons ici du point de vue de l'eschatologie chrétienne et des différents symboles féminins qui l'illustrent. Leur contradiction Adam/Jésus, Eve/l'Eglise-camp des saints, s'explique par le fait que la spiritualité chrétienne contredit la foi et la raison humaine.

    La défense de l'Occident par le théologien luthérien Jacques Ellul, se double ainsi d'une tentative coordonnée de prouver que le message évangélique est "féministe". Reste à savoir si la féminité exacerbée de l'Occident, et notamment des peuples germaniques, se rattache au symbole positif de "l'épouse du Christ" ou de l'Eglise, ou bien au contraire à celui de la putain de l'apocalypse ?

    On observe que, chez ce théologien, la primauté institutionnelle de l'Eglise romaine s'efface au profit des institutions démocrates-chrétiennes - d'où les efforts d'Ellul pour démentir l'affirmation marxiste d'un pacte entre le clergé et la bourgeoisie libérale capitaliste afin d'asservir les masses populaires.

    - Un autre exemple illustré, plus français, celui d'un disciple d'Alain Soral, Sani. Je dis plus "français", car le féminisme est une idéologie importée d'Allemagne, qui trouve peu d'appui dans la pensée française en raison de son idéalisme débridé. Il est assez transparent que le féminisme fait avant tout le jeu du mercantilisme et de puissants laboratoires pharmaceutiques qui, sous couvert de défendre le féminisme, se sont servi des femmes comme de cobayes humains afin de développer de nouvelles molécules. Rien ne prouve que les femmes sont plus malheureuses en France que dans les pays où les femmes ont un net ascendant sur les hommes, comme les Etats-Unis ou le Japon, la Bretagne (je mentionne cet exemple à cause du lobby breton dans les médias).

    Je cite Sani : "Le féminisme moderne méprise le rôle biologique de la femme, et veut en
     faire un homme comme les autres, sans tenir compte de ses aspirations naturelles."misogynie,apocalypse

    L'intérêt de déconstruire l'idéologie féministe est d'abord parce que le discours féministe est mis au service du néo-colonialisme des nations occidentales. Après avoir mis en avant ses "moeurs chrétiennes", l'Occident met en avant ses "moeurs laïques", parmi lesquelles le féminisme et l'émancipation des femmes.

    Sani se place ici du point de vue misogyne nietzschéen, qui accuse l'idéologie moderne de détruire les valeurs de la civilisation au nom d'idéaux macabres et sans consistance. 

    De fait, le mépris affiché du rôle biologique de la femme est un emprunt au christianisme (S. de Beauvoir), dont la spiritualité est antisexuelle (l'idée de "liberté sexuelle" est une ruse capitaliste ou mercantile grossière), et PAR CONSEQUENT ANTISOCIALE ou anarchiste.

    Autrement dit, le christianisme, dans son message évangélique, ne tient aucun compte de la différence biologique sexuelle ; mais, en toute logique, la chair n'ayant pas de vocation spirituelle dans le christianisme, les institutions sociales et la culture n'en ont pas non plus. C'est l'idéologie moderne totalitaire qui propose de fonder un ordre moral nouveau sur l'égalité des sexes, et non le christianisme. L'image de la civilisation et des nations dans la révélation chrétienne est presque symétrique de l'image fournie par Moïse dans le judaïsme des chars égyptiens à la poursuite des Hébreux.

    - Le plus intéressant à noter, c'est que l'idéologie totalitaire, qu'elle soit nazie, stalinienne ou anglo-saxonne, est toujours élaborée selon ce schéma, à savoir : un élément de logique chrétienne, ou un symbole chrétien, mis au service d'une utopie morale ou politique, alors même que l'esprit évangélique s'oppose le plus radicalement à l'utopie morale ou politique, qualifiée de "fornication". La rhétorique démocrate-chrétienne est la plus éloignée possible du message évangélique - un mensonge absolu, et probablement la subversion la mieux adaptée à notre temps, c'est-à-dire la plus séduisante, et, dans ce sens, féminine. La misogynie et le culte de Zarathoustra/Satan/Prométhée vantés par Nietzsche sont sans doute plus esthétiques et plus féconds artistiquement, mais ils sont définitivement inadaptés à notre époque et son besoin politique massif de produits stupéfiants.

  • Mondanités

    Une journaliste, dont le blaze fait supposer l'imbécillité, démontre à l'aide de quelques chiffres que le monde n'a jamais été meilleur qu'aujourd'hui.

    Sans calculs, mais avec un peu d'observation, on devine au rire d'Einstein que la science statistique est une science mondaine.

    Par ailleurs l'écrivaine Amélie Nothomb déclare que son bonheur, aussi grand soit-il, est altéré par la crainte de ne pas rester indéfiniment heureuse : pauvre petite fille riche. 

  • Piège de la Femme

    Le chrétien doit s'efforcer de maintenir et comprendre cet ancien avertissement juif misogyne déduit de la mythologie de Moïse.

    Cet avertissement recèle la plus radicale critique du libéralisme, c'est-à-dire de l'idéologie moderne la plus sournoise. Plus sournoise que le nazisme ou le fachisme, plus sournoise que le stalinisme, dans la mesure où l'idéologie libérale s'efforce d'entretenir la confusion du pouvoir et de la liberté.

    Et comme cet avertissement a un sens apocalyptique ou historique antisocial, il ne faut pas s'étonner que le féminisme soit la doctrine officielle de la synagogue de Satan, ni que le féminisme trouve son origine dans la théologie subversive de l'Eglise catholique romaine.

  • Matérialisme chrétien

    La confusion du matérialisme et de l'athéisme fait partie du mensonge moderne (cf. notice débile wikipédia).

    - A contrario on peut affirmer que le matérialisme et l'athéisme vont très rarement de pair. Nitche, par exemple, est bien "matérialiste", mais il n'est pas "athée" au sens moderne du terme le plus courant, où la dimension sociale et religieuse a pris le dessus sur la notion de dieu (au sens large). Autrement dit, dans la conscience de l'athée moderne, le respect de l'Etat et de la loi s'est substitué à celui de dieu. Or Nitche n'entre pas dans cette catégorie-là.

    Afin de prouver que dieu n'existe pas, l'athée moderne (l'évolutionniste Richard Dawkins) n'a qu'à faire la démonstration de la capacité scientifique de l'homme. Si les chrétiens associent la polytechnique ou les arts libéraux à Lucifer ("Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"), c'est parce que seul dieu procure la conscience scientifique nécessaire à la science véritable, qui se situe "par-delà bien et mal", non au sens naturel de la culture de vie satanique, mais au sens historique.  

    La démonstration de la toute-puissance scientifique de l'homme ne relève pas de la science matérialiste, qui privilégie l'expérience. Pas plus que le transformisme darwinien n'est une science matérialiste. La démonstration de la capacité scientifique autonome de l'homme fait en réalité une place plus large à l'hypothèse que n'importe quelle religion un tant soit peu étayée.

    Afin de prouver que le Christ Jésus n'est qu'un homme ordinaire, et les prophètes juifs des imposteurs, Nitche s'efforce de démontrer que seul le droit naturel et la philosophie naturelle, rejetés par les apôtres chrétiens, sont rationnels et scientifiques aux yeux de Nitche, pour qui la modernité est un nihilisme judéo-chrétien débile.

    L'évangéliste de Zarathoustra-Satan a été trahi par tous ses disciples ou presque, dans la mesure où sa misogynie et son matérialisme sont inconciliables avec l'éthique, l'art et la science modernes.

    - C'est donc une science spéculative et non matérialiste que l'on peut rattacher à l'athéisme moderne.

    - Dans un récent sermon, l'ex-évêque de Rome rend hommage à Karl Marx et sa dénonciation de l'argent comme un moyen d'aliénation... avant de se démarquer du "matérialisme" de Karl Marx, sans donner de raison.

    La première chose à dire de la foi chrétienne, c'est qu'elle rejette l'animisme païen, c'est-à-dire la croyance dans le prolongement de l'existence au-delà de la mort, sous la forme d'une âme. La résurrection du corps Et de l'âme, promise par les évangiles, interdit la spiritualisation de l'âme propre à certains cultes païens. Cette spiritualisation passe en effet par une dissociation idéaliste de l'âme et du corps, et le dénigrement corrélatif de ce dernier, également typique du pire intellectualisme.

    Le christianisme se montre donc le plus résistant à la ruse anthropologique élitiste qui consiste à exalter l'âme. Cette ruse est typique du pharisaïsme de J. Ratzinger et de la clique démocrate-chrétienne en général ; elle ne fait que renouveler la ruse platonicienne de Thomas d'Aquin. J. Ratzinger concède à Marx un jugement éclairé de l'aliénation capitaliste, tout en feignant d'ignorer que cette dénonciation de l'argent en tant qu'instrument d'aliénation entre les mains de quelques-uns est indissociable du matérialisme et du rejet de l'élitisme sournois des élites libérales.

    Ce rejet réflexe du matérialisme par l'institution ecclésiastique chrétienne n'a pas de fondement chrétien ; c'est la détermination psychologique qui est la plus antichrétienne et peut être rejetée au nom de l'évangile. Ce rejet réflexe du matérialisme s'explique par le fait qu'il est impossible de fonder une institution ecclésiastique sur une logique scientifique - d'autant moins que cette institution se réclame du Messie, dont les paraboles renversent la foi et la raison naturelles. L'Eglise romaine est la matrice des institutions occidentales les plus dangereuses pour l'humanité.

    Mais nul n'a produit une critique plus radicale de ce mouvement institutionnel et anthropologique que le tragédien chrétien Shakespeare, sur la base d'une science matérialiste clairement énoncée par Francis Bacon Verulam. Il est difficile pour le profane de comprendre que les tragédies de Shakespeare incluent et illustrent la montée en puissance de l'antéchrist au cours de l'histoire, ses diverses manifestations dont la principale est désignée comme la synagogue de Satan. Dans la stratégie d'éradication du christianisme et de son message évangélique, il n'est dévolu à Nitche qu'un rôle secondaire.

  • Requiem pour la Modernité

    La modernité est l'âme du monde. Connais-toi toi-même : perds la foi, le goût, l'envie, la peur de cette formule fascinante. Ou passe ta vie à onduler, dubitatif, comme un serpent sous l'effet d'un charme. L'homme moderne est un mort-vivant.

  • L'Athéisme

    "La religion en tant que source de consolation est un obstacle à la véritable foi, et en ce sens l'athéisme est une purification."

    Simone Weil

    Le propos de Simone Weil fut valable jusqu'à l'invention de la laïcité, morale fanatique et par conséquent consolatrice - tirant consolation de la puissance de l'Etat totalitaire et de ses lois.

    Le fait que des athées et des croyants puissent s'entendre sur le principe commun de la laïcité indique qu'il y a une matière plus réconfortante que la religion ou la morale laïque, sur laquelle les bourgeois cyniques peuvent s'entendre, par-delà leurs croyances ou leurs convictions, c'est l'argent.

    La sincérité et la patience de Simone Weil ne suffisent pas ; il faut trancher les gorges des rhéteurs, comme Shakespeare. La "laïcité" a pour seul but de permettre aux chrétiens de servir un autre maître que Dieu : Moloch Baal.

  • République et sectes

    La République est une secte qui prospère sur les ruines de l'Eglise romaine.

    Tout ce que la République française reproche à de plus petites chapelles, on pourrait le reprocher à la République française elle-même, en particulier le déficit scientifique et le caractère meurtrier de ses entreprises, camouflé en "avortements", "suicides", ou autres "opérations militaires extérieures"...

    La République française perpétue le système inquisitorial de l'Eglise romaine. Elle a la possessivité d'une mère - le genre de salope qui n'hésite pas à envoyer ses fils au carnage si son intérêt l'exige.

    Le culte de la République française est un culte qui tient par le cordon ombilical.

    La République française perpétue le système inquisitorial mis en place par l'Eglise romaine.

    La République française est vis-à-vis de l'Eglise romaine comme ces filles qui ne sont que la répétition de leurs mères, croyant s'en démarquer par quelques différences superficielles. 


  • Démocratie

    La "souveraineté populaire" signifie dans une démocratie libérale que le client est roi. Oedipe ne pratique plus directement le coït avec sa mère, mais avec des objets de consommation courante qui la lui rappellent.

  • Léon Bloy, luciférien ?

    Un certain Raymond Barbeau a émis une thèse en Sorbonne (1957) sur Léon Bloy, "prophète luciférien".

    Il faut dire pour le béotien, le matheux, que Léon Bloy est un personnage apparemment fantasque, énergique et entier, le contraire du clergyman raffiné dont les bourgeoises catholiques s'entichaient au siècle dernier, avant la mode des psychanalystes.

    J'avoue que Bloy a joué un rôle important dans ma vie, si ce n'est décisif, il y a une quinzaine d'années, quand l'Eglise catholique commençait de m'apparaître comme une sorte de sanatorium peuplé de vieillards et de bonnes femmes hystériques, et que je ne voyais pas bien comment me sortir de cette situation. La voix de Léon Bloy m'a semblé tout simplement celle d'un homme vivant. Le rapport entre Léon Bloy et les évangiles n'est peut-être pas évident, mais entre une thèse à la Sorbonne et les évangiles, je crois qu'on ne fait pas de plus grand écart.

    Cela provoque les sarcasmes des profanes, cette bataille entre les chrétiens, chacun prétendant détenir la vérité et accusant autrui d'hérésie. Ils en déduisent que le nouveau testament ne contient pas de vérité positive. La réalité est autre : il vaut mieux voir les choses comme dans ces légendes où une épée est plantée dans un rocher, et nul ne peut l'en extraire, sauf le héros de la fable, bien que tout le monde tente sa chance. La vérité est telle que l'homme ne peut s'en saisir facilement, y compris quand c'est un apôtre impatient de voir les armées de pharaon englouties par les flots de la Mer Rouge pour faire place à la Jérusalem nouvelle, fondée sur la vérité.

    La démonstration de Raymond Barbeau que Léon Bloy est luciférien, s'appuie assez largement sur le fait que son propos n'est pas orthodoxe, par rapport à la théologie catholique romaine. Encore faut-il démontrer au préalable que la théologie catholique romaine n'est pas luciférienne, ce que R. Barbeau ne fait pas ; ni L. Bloy non plus, contrairement à moi. Bloy ne démissionna pas de l'Eglise romaine, mais témoigna largement de l'impression étrange produite sur lui par son clergé. Je pense au contraire que ce n'est pas tel ou tel membre de l'Eglise romaine qui est mauvais, mais que c'est la matrice qui l'est. La notion de personnalité morale est d'ailleurs une notion luciférienne.

    Ce rapprochement ou cette confrontation du paraclet (l'esprit de vérité donné par dieu à l'homme et qui se manifestera de nouveau à la fin des temps, comme il s'est manifesté à travers le Christ Jésus), et de Lucifer, est reprochée à Bloy. S'il peut y avoir quelques hypothèses malencontreuses ou confuses dans son propos, en général elles sont présentées comme des hypothèses ; mais surtout, et c'est le plus important, Léon Bloy s'avance sur le terrain de l'eschatologie comme sur une terre dévastée par le clergé romain. Où est l'orthodoxie de l'Eglise romaine au sujet de l'antéchrist ou du paraclet ? Cette vieille dame n'en parle pour ainsi dire pas. Au contraire, l'Eglise propose la providence, étonnant amalgame de l'esprit saint et de la volonté de puissance satanique, ce qui fait que l'homme, dans les temps modernes, ne sait plus trop à quelle divinité il se voue.


  • L'Eglise

    "Une société à prétention divine comme l'Eglise est peut-être plus dangereuse par l'ersatz de bien qu'elle contient que par le mal qui la souille." Simone Weil

    Quand Simone Weil écrit ça, la prétention divine de l'Eglise a déjà contaminé les nations occidentales depuis longtemps, puisque l'idéal démocratique insane et l'athéisme modernes témoignent de cette prétention divine. L'homme ne se dresse pas individuellement contre dieu, mais collectivement - il y est encouragé par le monde.

    Si l'athéisme n'est pas, ou très rarement, un individualisme, c'est parce que l'individualisme se forge contre la bêtise du monde ou de l'humanité. Nitche est plutôt indépendant d'esprit, mais il n'est pas "athée" au sens où on l'entend communément aujourd'hui : il croit au destin, sur lequel l'homme n'a qu'une prise relative ; le destin qui est la manière de traduire le rapport entre Satan et l'homme.

    C'est de se croire "élu" qui fait de l'homme moderne une merde. Il est déplorable que Simone Weil ait découvert Shakespeare aussi tardivement. On fait faire aux Normaliens des études superficielles, et seuls les moins bêtes d'entre eux s'en rendent compte.

    "L'ersatz" : j'ai remarqué que Simone Weil emploie souvent ce mot allemand. Il est synonyme de modernité. Tout ce qui est "moderne" peut être qualifié "d'ersatz", notamment l'amour moderne, bien sûr.

  • Vile Souls

    Power of vilest people is in the words (lawyers). They kill as the spider kills, not immediatly.

  • Le pape antéchrist

    Il ne faut pas s'étonner de la substitution de discours sociologiques creux au message évangélique, à l'intérieur même de ce qui se donne l'apparence d'une Eglise chrétienne. Le Messie a mis en garde ses apôtres contre les faux prophètes s'exprimant en son nom. L'apôtre Paul dément l'argument totalitaire du progrès continu de l'humanité, en nous avertissant contre la montée en puissance de l'antéchrist au cours de l'histoire.

    Dernièrement, le nouvel évêque de Rome appelait à une journée de jeûne contre les opérations militaires prévues par le pacte Atlantique en Syrie : on se demande pourquoi ce tartuffe ne retire pas plutôt l'agrément de son officine aux clercs catholiques romains chargés de donner du coeur à l'ouvrage à certains militaires actifs au sein du pacte Atlantique, et qui osent ainsi dévoyer le message de paix du Messie des chrétiens.

    La même tartufferie est au coeur des repentances de l'Eglise romaine en raison de sa passivité au cours du dernier conflit mondial. On nage en plein athéisme, c'est-à-dire en plein délire anthropologique, puisqu'il s'agit là de toute évidence d'une opération de blanchiment éthique de la société civile occidentale.

    Le discours sociologique de l'évêque de Rome et de ses sbires démocrates-chrétiens en France, afin de défendre la "famille chrétienne", c'est-à-dire une institution païenne christianisée il y a plus de mille ans dans des circonstances morales et politiques incomparables avec celles de l'Occident impérialiste aujourd'hui, ce discours est scandaleux à divers titres ; il l'est d'abord en tant que subversion et occultation du message évangélique authentique.

    L'évêque de Rome déclare vouloir que soit mis en évidence "le lien unissant le bien commun à la promotion de la famille fondée sur le mariage, au-delà des préjugés et des idéologies". Il ajoute : "En tant qu'Eglise, nous proposons une conception de la famille qui est celle du livre de la Genèse, de l'unité dans la différence entre homme et femme. Dans cette réalité, nous reconnaissons un bien pour tous, la première société naturelle, comme elle est aussi reconnue dans la Constitution de la République italienne."

    La vérité est qu'il n'y a rien dans le Nouveau Testament qui fonde la gnose sociologique du dernier pape romain. D'une manière générale, on peut être sûr que "ce qui est reconnu dans la Constitution de la République italienne", comme dit ce pontife lèche-botte, s'apparente à ce que les chrétiens nomment "antichristianisme", et dont le parti démocrate-chrétien s'est arrangé pour faire disparaître la notion. Un enfant de choeur sait ce que le pape des bonnes femmes catholiques romaines ignore : à savoir que le Messie n'a cure de l'agrément de Ponce-Pilate.

    Si l'on remonte ne serait-ce qu'une cinquantaine d'années en arrière, on s'apercevra que les théologiens catholiques romains étaient gênés pour accorder au mariage chrétien plus que la valeur d'un demi-sacrement, notamment en raison de ça : "Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive. Car je suis venu séparer le fils de son père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mère ; et on aura pour ennemis les gens de sa propre maison." (Mt X, 34-36)

    En dépit des mensonges du pape, les évangiles n'attribuent à l'homme aucune vocation sociale. Le chrétien sait qu'elle serait nécessairement mondaine et macabre, impliquant la négation du péché originel. A cet égard, on note l'interprétation délirante de la Genèse par le pape : elle est systématique au cours de l'histoire de l'Occident de la part des clercs subversifs qui tentent d'attribuer au christianisme une vocation sociale. Ils font d'une fable scientifique une fable moralisatrice, pour tenter de contourner le problème que le message évangélique pose aux pharisiens, dans la mesure où il abolit le plan légal et éthique, au nom de l'esprit de dieu et de la parole divine. On peut qualifier le "judéo-christianisme", en tant qu'amalgame, de pharisaïsme ; ce syncrétisme, qui a pour effet d'ôter la dimension historique ou prophétique au christianisme, est la religion de la synagogue de Satan, expression où demeure gravée jusqu'à la fin des temps la tentative de Satan de se faire passer pour dieu aux yeux du monde, à l'aide de clercs corrompus. Ce "judéo-christianisme" est d'ailleurs l'essence de la modernité, c'est-à-dire de la tentative mondaine de mettre fin à l'histoire.

    On note d'ailleurs l'extrême hypocrisie du parti démocrate-chrétien et de ses chefs à prétendre incarner la défense de la civilisation, alors même que la démocratie-chrétienne est une des complices les plus actives de la décadence de l'Occident.

     

  • Dans la Matrice

    L'apparente complexité du monde moderne -artistique, scientifique, morale, politique...-dissimule en réalité des comportements humains bestiaux. Je m'explique : les loups tuent sans états d'âme, tandis que l'homme, lui, en a. Il n'aime pas voir la réalité de son crime en face, mais préfère lui donner une apparence légale, le recouvrir de grandes théories, dont l'apparente complexité est pour les esprits crédules la preuve qu'elles sont savantes.

    Prenons l'exemple de la théorie évolutionniste-transformiste, c'est-à-dire non pas de la division constatable de certaines espèces vivantes en sous-espèce, mais d'un progrès biologique dont l'aboutissement serait l'homme ; bien que le transformisme réduise la liberté humaine à une abstraction, contribuant ainsi à l'anéantissement de la liberté, comme l'art abstrait est un programme totalitaire de destruction de l'art, on peut constater à quel point l'évolutionnisme arrange tout le monde, et pas seulement les nazis. Il arrange tout le monde, car les systèmes d'exploitation ne sont pas compatibles avec la liberté ; sur le plan de l'organisation pratique du monde moderne, pas de liberté.

    Un chrétien ne contestera pas les démonstrations de Nitche ou Baudelaire que la démocratie est le système le plus pervers d'aliénation et de censure : d'abord parce que les paraboles chrétiennes illustrent toutes une liberté à rebours du procédé humain de justification éthique, dont les élites conservent le contrôle, sans quoi elles seraient désarçonnées; ensuite parce que la démocratie a un aspect net de subversion du christianisme, c'est-à-dire de transposition sociale impossible du message évangélique. Prévenu contre l'avènement de la synagogue de Satan, le chrétien verra dans la démocratie une manifestation de l'antéchrist - somme toute la démocratie n'est qu'un perfectionnement de la monarchie chrétienne de droit divin, constitution à laquelle les élites bourgeoises n'ont fait qu'ajouter le supplément de ruse nécessaire. On pourrait dire que les caractéristiques de la vieille franc-maçonnerie égyptienne sont trop faciles à détecter chez un "homme d'Etat" comme Richelieu. A moins d'être un imbécile, il n'est pas difficile de deviner quelle puissance cette face de hyène sert réellement.

    Le complexe d'Oedipe, qui est la clef de la conscience du sujet de droit civil, subsiste au stade démocratique : cela suffit à prouver que le système démocratique n'est que le produit dérivé de la tyrannie égyptienne ; quelle nation le démontre mieux que les Etats-Unis, dont les citoyens sont divisés entre une majorité qui estime que l'inversion des valeurs égyptiennes est une bonne chose, et une minorité qui estime que cette inversion est néfaste ?

    De même que l'évolutionnisme, la pseudo-science psychanalytique est aussi peu propice à convaincre un esprit français qu'elle est faite pour convaincre une femme allemande. On ne peut manquer de constater que l'hystérie règne principalement dans les nations occidentales qui ont le plus de foi dans les capacités de la psychanalyse de lutter contre l'aliénation. Or la France a connu précédemment à Freud des siècles de "médecine de l'âme", exercée par des clercs catholiques romains, jointe à un système psychologique pour réduire l'homme à la captivité - le purgatoire ; le freudisme apparaîtra donc à un Français comme la répétition de la vieille tactique pharisienne de manipulation. "A bas la calotte !", pensera le Français, confronté à la psychologie ou la sociologie ; si beaucoup de Français ignorent que Molière prononce "A bas la calotte !" au nom du christianisme, c'est en raison du lavage de cerveau opéré par la pédagogie républicaine, qui s'emploie à faire l'homme singe dès le plus jeune âge ; parvenu à l'âge adulte, le macaque humain, toujours agrippé virtuellement à sa mère et à son père (l'Etat), tantôt célébrera l'institutionnalisation de la sodomie comme un progrès civilisationnel (sic), tantôt s'en indignera, oubliant le meilleur réflexe humain, celui de rire d'une telle évolution des moeurs.

    Cette réaction ironique, dont Nitche fait une vertu satanique, amène à observer avec plus de sang-froid à quel point le système démocratique, appuyé concrètement sur la soumission au déterminisme biologique, suggère sur le plan abstrait une idée de la liberté entièrement dénuée de fondement. La liberté démocratique n'est qu'une opération de diversion.

    Chrétiens, nous devons traiter les élites démocrates-chrétiennes de la manière dont Hamlet traite Polonius, sans aucune pitié. Elles n'en ont pas pour leurs propres enfants, qu'elles vendent au premier démon qui passe en échange de la fortune. Les belles promesses démocratiques ne font que refléter le rêve de fortune des élites.

  • La Femme-piège

    La misogynie de Nitche n'est pas celle des anciens Juifs. Pour Nitche, le judéo-christianisme est une culture de mort féminine - c'est-à-dire la culture dominante des élites bancaires WASP yankees aujourd'hui, ou du consortium européen à quatre pattes ; or Nitche défend la culture de vie virile : l'aventure de l'éthique judéo-chrétienne se terminera selon lui de manière catastrophique. On peut voir dans les deux premières guerres mondiales le début de l'accomplissement de la prédiction de Nitche ; elles ont bien le caractère d'autodestruction d'une civilisation occidentale judéo-chrétienne, dont les nations se déchirent pour la plus belle part du gâteau colonial.

    - Surtout il faut comprendre que la foi et la raison sataniques de Nitche stimulent son projet de paix mondiale. Il manque une pièce dans le tableau de Nitche, car le plan de paix mondiale ne peut être que satanique du point de vue chrétien également, comme le serait une formule chimique censée apporter à tous la paix, mais qui au lieu de ça empoisonnerait tout le monde. C'est un fait constatable que les élites "judéo-chrétiennes", sous prétexte de sauver le monde, l'engagent dans les voies les plus périlleuses et suicidaires. Ce qui est faux, c'est qu'elle ne le font pas "au nom de la parole divine", contrairement à ce que prétend Nitche, mais en s'asseyant dessus.

    - On voit d'ailleurs que le "choc des cultures" est érotique ou sexuel, car la culture réfractaire à la culture des élites dominantes, au sein des Etats-Unis même, s'appuie souvent sur le même symbolisme satanique viril que Nitche. La veille leçon d'Homère de l'ensemencement de la culture par la guerre n'a pas pris une ride. Il incite à se rouler une pipe avec des miettes de culture moderne, et à en jeter le mégot au loin une fois la pipe fumée.

    - La misogynie des anciens Juifs, contrairement à celle de Nitche n'est pas d'ordre moral. D'où l'opposition du Christ Jésus à un groupe de Juifs qui veulent lapider une femme, au nom de l'ordre public. Elle est d'ordre apocalyptique ou historique. L'humanité trouve son origine dans le piège d'une femme. Elle pourrait bien trouver sa fin dans un piège féminin aussi. Car les femmes ont le don de toujours répéter les mêmes erreurs. En réalité ce sont les gens de robe qui assument dans l'Occident judéo-chrétien le féminisme. Et les apôtres ne sont pas gens de robes.

    - S'élevant au rang de dieu par le biais de calculs anthropologiques hasardeux, l'homme opte pour une représentation féminine de sa divinité, en raison du supplément d'âme des femmes, qui leur paraît échapper à la mort.

  • L'Imposture laïque

    Les valeurs de la République française se situent au niveau des valeurs du football. En période de guerre, la République engendre des soldats brutaux ; en période de paix des militants hystériques.

    Si l'on compare la littérature porteuse des valeurs républicaines, c'est-à-dire principalement celle du XXe siècle, avec des littératures contestataires, c'est l'excès de religiosité qui caractérise la littérature républicaine. Pour ne prendre qu'un exemple, Baudelaire : celui-ci estime la démocratie, la regardant en face telle qu'elle est, comme une démagogie grossière.

    Si la civilisation et la "culture moderne", expression qui rend l'idée de civilisation automobile, sont des notions abstraites étrangères à la conscience chrétienne, la cause en est qu'elles impliquent un pacte avec la nature, impossible pour un chrétien puisque le mythe de la chute d'Adam et Eve est la traduction de ce pacte. Sans doute lorsque l'antichrist Nitche écrit : "Le philosophe est un arbre.", il pense à l'arbre par lequel le serpent, symbole de la culture de vie, piège Eve, qui piège ensuite Adam.

    - Shakespeare montre comment les élites chrétiennes ont restauré ce pacte, pour le besoin de l'élitisme, qui lui est d'ordre naturel : cette trahison d'ordre civil constitue un des axes de la montée en puissance de l'antéchrist au cours de l'histoire occidentale. Assez clairement les épîtres de Paul désignent une puissance, non pas antichrétienne apparemment, mais qui feint d'être du côté de Dieu.

    - La civilisation est une notion essentiellement païenne. L'évangile de Judas découvert récemment révèle d'ailleurs un Judas "platonicien", ce qui est la marque de toutes les fausses doctrines judéo-chrétiennes. Or le Sphinx, emblème démoniaque de la civilisation, invite à estimer la civilisation comme l'homme épris de civilisation lui-même, en fonction de son âge.

    Autrement dit, les millénarismes nazi ou démocratique politiques sont des abstractions irrecevables du point de vue satanique, et Nitche les rejette pour cette raison. Ils sont dépourvus de lien avec la nature et se fondent sur les hypothèses les plus religieuses et les moins probables. La conscience chrétienne leur accorde encore moins de crédit, puisqu'il s'agit là d'un détournement odieux de la charité chrétienne, transformée en compassion démagogique et utilisée afin de procurer une légitimité à des élites occidentales captieuses.

    En réalité la civilisation occidentale est morte depuis longtemps. Elle domine d'ailleurs sur les vivants à la manière dont les morts dominent sur les vivants. Vous ne sentez pas l'odeur du Danemark ? Shakespeare a porté le coup de grâce à l'art occidental. Croyez-moi, il ne s'en relèvera pas. La polytechnique, c'est-à-dire l'art au niveau de la brute républicaine galonnée, se fera elle-même sauter le caisson. Si ça se trouve la terre elle-même, mère chérie des Allemands, providence des imbéciles, est elle-même déjà crevée et nous vivons comme des parasites des liqueurs de son cadavre.