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Mon Journal de guerre - Page 105

  • Vous avez dit 'victimisation' ?

    Encore une fois les derniers qui reprocheront à Jean-Marc Rouillan d'avoir assassiné Georges Besse, c'est les centaines de milliers de victimes de l'industrie automobile et du pneu Michelin au cours des dernières décades.

    Le reproche qu'un communiste comme moi ferait plutôt à Rouillan, c'est d'avoir assassiné un industriel en faisant usage d'une arme de fabrication industrielle. Ces armes ont précisément pour but de déresponsabiliser ceux qui s'en servent, comme tout ce qui est issu du processus industriel.

    Ainsi un pilote d'avion de chasse français déchargera ses bombes sur un village afghan avant de retourner boire un coup avec ses potes, comme si de rien n'était. Si les guerres d'avant le capitalisme et la polytechnique duraient moins longtemps, c'est aussi parce que les mecs la faisaient pour de bon. Il est vrai que Rouillan, je crois, a déchargé son arme à bout portant. Il a osé regarder sa victime en face.

  • Coureur de fond

    Pour maintenir ma haine du judéo-christianisme et de la religion laïque intacte, pour ne pas tomber dans le sentimentalisme d'une façon ou d'une autre, le meilleur moyen que j'ai trouvé, c'est d'écouter "Europe 1" quelques minutes chaque jour. Dès le matin, cette radio me file des brûlures d'estomac, un bon coup de fouet. Comme ça je n'ai pas besoin d'aller à Lagardère, c'est Lagardère qui vient à moi avec des gros sabots.

    Il y a même un faux gauchiste, Frédéric Bonnot, censé faire croire à l'indépendance de la station.

    De tous, celui qui me donne le plus envie de lui planter entre les deux yeux le couteau que j'ai entre les dents, devant même cette vieille ganache caricaturale de Philippe Tesson, c'est le dénommé Jean-Louis Basse, supporteur de football ET amateur de littérature contemporaine : un "cumulard".

    "Les vilains nazis" par-ci, "le méchant Hitler" par-là, ce mec n'a que ça à la bouche ! A qui croit-il faire oublier qu'il bosse pour le compte de Lagardère, un fabriquant d'armes de destruction massive régulièrement déversées sur des populations civiles innocentes ? Les francs salauds sont plus sympathiques.

  • Tuyaux

    Les tuyaux littéraires de Jean d'Ormesson, de la droite saumon (d'élevage), il peut se les garder pour lui, ce vieux renégat que l'Enfer guette.

    Mais sur la Bourse, attention, c'est autre chose, le barbon s'y connaît. Quand il prophétise que la chute des valeurs boursières entraînera celle des autres valeurs capitalistes, la grande décote des croûtes : à votre place je ne parierais pas contre. D'Ormesson est le genre de type qui possède un sixième sens pour savoir quand c'est le moment de quitter le navire.

    La meilleure blague de Jean d'Ormesson, c'est quand il dit qu'il y a eu dans sa famille un arrière-arrière-arrière grand-père qui était un type honnête.

  • Capitalisme et vaseline

    "L'économie réelle ! l'économie réelle ! l'économie réelle !" : les banquiers et leurs secrétaires n'ont plus que ce mot à la bouche, ces jours-ci, exactement comme les putains ayant fini par conclure un mariage bourgeois et qui n'a plus que la sacro-sainte morale à la bouche. Une façon de s'acheter une conduite à peu de frais.

    Sarkozy, lui, refait le coup du "tonneau des Danaïdes". 360 millions d'euros "de prêt" aux banques : on peut dire que pour une girouette comme Sarkozy, c'est un chiffre symbolique.

  • Unanimisme

    Il est rare qu'une personnalité publique fasse l'unanimité comme soeur Emmanuelle à l'instant de son décès. D'autant plus lorsque cette personnalité professait des convictions religieuses à notre époque de hautes études en philosophie et en sciences sociales où la superstition n'est plus de mise.

    François Bayrou trouvera peut-être que cet éloge est déplacé dans une République laïque, mais il sera bien isolé.

    Ce sentiment national unanimiste s'explique par le fait que Soeur Emmanuelle fit beaucoup pour aider les riches à supporter la misère des pauvres.

     

  • Comble

    Plus con qu'un supporteur de football, tu meurs ? Eh bien non, on sait qu'il y a pire désormais : un supporteur de football attaché au respect de la Marseillaise et du drapeau tricolore.

  • La Peau de Chagrin

    Si on ne prête même plus aux riches, où va la République ? C'est la Mort de Crédit ! Et le voyage au bout de la nuit, il est bien derrière nous, n'est-ce pas ?

    J'avoue n'être pour rien dans la déconfiture actuelle des escrocs de la finance, de la science ou de la théologie. Quelques coups de pied au cul virtuels distribués par-ci par-là, rien de bien décisif. Par la suite, quand le Titanic commencera à gîter pour de bon, j'aimerais peser un peu plus. J'y travaille d'arrache-pied.

  • Nouvelle fatwa

    La République d'Iran a comme qui dirait mis de l'eau dans son vin et levé la "fatwa" visant Salman Rushdie.

    Mais moi je ne l'entends pas de cette oreille ; la sévérité me paraît plus que jamais de mise et, en conséquence, je condamne tout blasphémateur dorénavant à une peine bien plus lourde encore que la mort. Je condamne tout blasphémateur à lire les oeuvres complètes de Salman Rushdie.

  • Crétins quadruples

    Fiasco complet en vue pour le collisionneur de particules (LHC) implanté à la frontière franco-suisse. Ce gadget a coûté au bas mot trois milliards d'euros ! Vous avez bien lu : TROIS MILLIARDS lâchés comme ça, pour faire joujou, à des crétins dans le genre des frères Bogdanoff, trois milliards prélevés sur la sueur et le sang des pauvres.

    Les marchands d'armes de destruction massive, au moins, ils font semblant de se trouver des excuses, ils ressortent les vieux proverbes romains poussiéreux : "Qui veut la paix prépare la guerre". Ils paient des journalistes chrétiens pour justifier théologiquement dans "Le Figaro" ou "Valeurs actuelles" que l'armée française fomente la guerre et le terrorisme en Afghanistan.

    Mais là, pour les promoteurs du "Large Hadron Collider", même pas la peine de se décarcasser pour trouver des excuses. Pas besoin de mettre du beurre. Comme si les Français étaient désormais beaucoup trop cons pour comprendre, après cinquante ans de gaullisme et de social-démocratie laïque, complètement lessivés, plus que des cinéphiles, des philosophes et des informaticiens.

  • OPA

    On apprend le rachat de Michel Houellebecq par la célèbre marque de prêt-à-penser "BHL Incorporated" qui siglera désormais ses idées toutes faites "BHHL". Josyane Savigneau est pressentie comme directrice générale du nouveau groupe.

    Le communiqué suivant a été adressé à la presse spécialisée :

    "Le Groupe BHL, en panne de liquidités après tant d'années passées à lécher des culs, de Paris à New York et jusqu'au fin fond du Texas, après avoir longuement hésité a en dernier ressort décidé de s'adosser à l'EURL Michel Houellebecq, connue pour ses prises de position risquées. L'hypocrisie suprême de BHL, alliée à la naïveté désopilante de Michel Houellebecq devraient permettre au nouveau groupe de continuer à toucher des dividendes malgré la crise qui touche même la littérature.

    Les offres publiques de vente de "Yann Moix SARL" et "Patrick Besson SARL" ont été refusées par la direction en raison des résultats insuffisants de Yann Moix et Patrick Besson au cours des derniers trimestres."

    On s'attend à une réaction de la part de la concurrence ; il n'est pas exclu que dans les semaines qui viennent Frédéric Beigbeder tente de s'accoupler avec Christine Angot, ou même Lolita Pille avec Pierre Assouline, en désespoir de cause.

     

  • Demain la Révolution

    Le krach économique de 2009 ne signe pas plus que celui de 1929 l'arrêt de mort du capitalisme. Il ne signe même pas l'arrêt de mort de l'idéologie libérale, puisque le propre de l'idéologie est d'être mensongère, et que le propre d'un mensonge c'est qu'on peut l'échanger contre un autre. De l'ultralibéralisme au gaullisme ; la police de Sarkozy protège les coffres de Pinault et Arnault, telle est la substance du contrat social actuel.

    Cependant le capitalisme a envoyé bien malgré lui à ses ennemis, peu nombreux en France mais qui se comptent en millions, si ce n'est en milliards d'individus dans le monde, un message clair, celui-ci : le capital, rongé par la bêtise, ne tient plus désormais qu'à un fil.

     

     

     

     

  • Révélations

    "Les catholiques ont été réveillés par les protestants et par le concile Vatican II. L'amour de l'Ecriture est plus grand aujourd'hui." Mgr Barbarin

    La célébration de Mai 68 a permis de prendre conscience, à travers les aveux de Cohn-Bendit, Glucksman, Alain Geismar, Finkielkraut, de la tendance majoritairement libérale et anticommuniste du soulèvement de Mai 68. Un mouvement libéral qui n'a pas eu beaucoup de difficultés à rallier de Gaulle et les gaullistes à sa cause, comme deux courants d'air tiédasses se mélangent facilement.

    L'Eglise catholique était déjà "à la remorque" lorsque le concile Vatican II s'est tenu. N'empêche, l'hommage conjoint au protestantisme et au concile de V2 du Premier Barbarin de France est révélateur. Déjà au XIXe siècle le traître Frédéric Ozanam, catholique par devant, libéral par derrière, s'était fait le secrétaire dévoué du ministre Victor Cousin. Rien de nouveau par conséquent sous le soleil de Satan. Le lobby catholique pro-yanki, qui a marqué des points lors de l'élection de Sarkozy - que certaines gazettes proches du "Figaro" n'ont pas hésité à présenter quasiment comme le Messie -, ce lobby a deux moteurs : l'intérêt d'une part ; la bêtise de l'autre, qui les emportera à la fin.

    La deuxième affirmation de Mgr Barbarin selon laquelle "l'amour de l'Ecriture est plus grand aujourd'hui" relève du foutage de gueule intégral. La nullité des théologiens démocrates-chrétiens est bien plutôt un des éléments constitutifs de la barbarie actuelle. Pas un seul écueil contre la galère capitaliste, contre la guerre civile fomentée en Afghanistan par les troupes françaises !

    Le Sieur Barbarin illustre mon propos dans la suite de l'interviou où il assimile la Parole de Dieu à une personne, puis à un glaive, additionnant bêtement l'Ancien et le Nouveau Testament comme c'est la mode aujourd'hui, et contribuant ainsi à la confusion des images actuelle.

     

     

     

  • Le Retournement

    Il n'y a pas que la mère de Michel Houellebecq qui a plus de tempérament que son fils. Il faut étendre ce principe à tous les philosophes existentialistes. A tous les coups on peut être sûr que la mère de Sartre, celle de Kierkegaard, de Nitche, de Gombrovitch, Cioran, Proust, Freud, toutes sont plus puissantes que le fruit de leurs entrailles. Un peu comme Dieu vaut mieux que tout théologien.

    La vraie question serait plutôt : qu'est-ce qui est pire pour un penseur existentialiste ? Trop d'amour maternel ou pas assez ? Personnellement je préfère les penseurs existentialistes pathétiques qui finissent par se suicider.

    On voit bien que Rousseau, Voltaire, Diderot, Baudelaire, Céline, mon ami Drieu, en revanche, ont frôlé l'existentialisme sans jamais tomber dedans. La femme a engendré l'hypermoralisme laïc, de plus mauvais goût encore que le moralisme musulman ou juif traditionnel. Car c'est une affaire de goût, bien sûr, que les femmes déforment au lieu de le former.

    Pour prendre l'exemple de l'Eglise catholique, l'influence des femmes en son sein s'est avérée une catastrophe ; elle a eu pour effet de transformer l'Eglise catholique en temple protestant, c'est-à-dire en désert.

  • Demain la Révolution

    Opposer le libéralisme à l'étatisme, c'est comme opposer la télévision publique d'Etat à la télévision privée de Bouygues. Seule une cervelle exposée aux spots télé ou aux clips vidéo durablement peut croire qu'il y a réellement opposition.

    Ce qu'"Arte" dit pour un public d'instituteurs laïcs, TF1 le répète dans le langage du petit peuple des supporteurs de foot.

    La meilleure protection du capitalisme, depuis le début, c'est l'Etat : en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, partout. Sans l'Etat et ses flics, il y a longtemps que les industriels "libéraux" auraient été "raccourcis" par le prolétariat.

    Sans la police chinoise, pas de Jeux Olympiques ni de capitalisme chinois. A tel point que le destin du capitalisme chinois et de la dictature militaire chinoise sont indissociables. Et les Etats-Unis dépendent désormais pour une large part de la capacité de la junte militaire chinoise à endiguer une révolution fort probable des esclaves chinois. On recommande à la junte de faire alors appel à des conseillers très spéciaux comme Guy Sorman ou Jacques Attali.

    Le capitalisme est lié à l'initiative privée, dit-on sur les plateaux de télé. Le panurgisme des yankis est une preuve suffisante du contraire. Sous prétexte qu'il est noir, Obama est un type bien ; sous prétexte qu'il n'est pas blanc, Obama est un sale con : voilà à peu près le niveau de l'initiative privée aux Etats-Unis. Alain Madelin a une gueule d'initiative privée, peut-être ? Il a surtout une gueule de con qui répète la même rengaine depuis trente ans, et qu'on nous ressort avec cette vieille peau imbaisable de Marie-France Garaud, comme si la France ne sentait pas déjà assez le moisi comme ça, après tant d'années de gaullisme.

     

  • Symbolisme laïc

    Le christianisme regorge de symboles et de signes avant l'avènement du curé en costard-cravate, fonctionnaire de Dieu le portable vissé à l'oreille, frais émoulu de Sup. de Com. Issy-les-Moulineaux. Heureusement Balzac ou Villiers-de-l'Isle-Adam traînent encore au fond des bibliothèques.

    La religion laïque privilégie la "richesse intérieure" aux symboles et aux reliques, soigneusement étiquettés, relégués par Chateaubriand, Proust ou Malraux dans les vitrines du musée (prononcez "morgue"). D'où le parfum de taxidermie et de naphtaline qui s'exhale de Proust, plutôt que de gâterie. Non pas la littérature "à l'estomac", mais la littérature à l'amidon ou au formol. Proust était déjà ringard pour ses contemporains, d'où vient qu'il est aussi branché aujourd'hui.

    Mais du symbolisme, le peuple en réclame encore, il lui faut son lot de 14 Juillet emmerdants, de Marseillaises sanguinolentes et de matchs au "Stade de France".

    Mais je ne connais pas de plus beau symbole laïc que la croix gammée. Une vraie trouvaille à mon avis, faite de bric et de broc sur fond rouge et noir.

    Hegel contient toute l'idéologie laïque et la croix gammée contient tout Hegel. La croix subsiste, qui rappelle l'origine chrétienne des principes laïcs. Et puis cette sorte d'ébauche de roue carrée dont on ne sait pas bien si elle entraîne vers l'avant ou vers l'arrière. Les jeunes fanatiques laïcs qui en recouvrent les vieux symboles religieux se trompent d'ailleurs souvent de sens. Même les notables laïcs, à commencer par Hegel, on les sent parfois hésitants. Le cas du néo-darwinien Pascal Picq, ou de Jacques Attali, Michel Houellebecq, convaincus de l'avènement proche de l'homme biotechnologique, plus optimistes encore qu'Hitler, sont finalement des cas assez isolés. Peut-être même des espèces en voie de disparition. Chassez le surnaturel et il revient au galop.

     

  • A visage humain

    Si le capitalisme est comme le phénix "à visage humain", toujours prêt à renaître de ses cendres : inutile de le combattre par le feu.

    Ou s'il est comme un ver, dont les anneaux se reforment aussitôt, le glaive n'est pas la bonne méthode.

    Il faut résoudre les énigmes du sphinx et obliger le serpent à se mordre la queue. Alors l'Eve nouvelle pourra l'achever d'un coup de talon.

  • L'Essence de la laïcité

    Où la foi laïque, foi de charbonnier, foi de cinéphile, foi d'industriel de l'armement ou du bâtiment, est-elle plus palpable que dans une foire d'art contemporain ?

    Ce qui saute aux yeux dans un tel manège, c'est qu'il est entièrement résumé dans Hegel : la colorimétrie comme le concept, le paysage décharné, et même l'immonde photographie. Comme chez Hegel tout est enfermé dans les interstices ; la supersition du Néant brille sous les lampes électriques. Un laïc qui lit Hegel comme il faut voit sa mort en face comme dans un miroir. Tout est dans Hegel jusqu'au doute que tout ce bazar ait un sens, que nul laïc n'exprimât mieux que Hegel, sauf Hitler peut-être.

    Le combat entre Hegel et Marx oppose les ingénieurs aux artistes et pas seulement les riches aux pauvres.

  • Une mort annoncée

    Le capitalisme est comme tous ces sportifs dopés : ses performances sont de nature à ébaubir les crétins et les "experts scientifiques", mais il n'est pas fait pour vivre longtemps.

    Voilà trois ou quatre ans maintenant que j'annonce la faillite du capitalisme sur ce blogue. Aucune "préscience" de ma part puisque tout fut écrit par Marx ou presque du destin de cette escroquerie à l'échelle mondiale.

    Ce qui n'a pas été compté par Marx, c'est la manne venue du sous-sol et la bombe atomique, les ressources de l'ingéniérie, d'où vient la résistance du château de cartes capitaliste, de l'empire des idées de Hegel.

    Marx aurait-il sous-estimé le rôle du Diable, toujours en veine de spiritualité ? De la part d'un lecteur attentif de Dante, de Shakespeare et de Balzac, je doute d'une telle lacune.

    Mais la chute des valeurs actuelles boursières n'est rien. On ne sera soulagé que lorsque les valeurs bobos laïques ou démocrates-chrétiennes auront chuté elles aussi, emportées par le tourbillon. Cela ne se fera pas automatiquement, sans l'action des forces révolutionnaires. Le château qui s'est écroulé en trois jours, trois jours peuvent suffire aux suppôts de Satan capitalistes pour le rebâtir. Ils ne se sentent pas encore acculés et ils ont raison : rien n'est fait.

    Les crétins aussi sont à la croisée des chemins. Ils peuvent continuer de garder les yeux fermés et la musique dans les oreilles, comme ils peuvent se décider à regarder enfin la vérité en face.

  • En deuil

    La bande-dessinée, je lui dois comme à Kipling ou Mark Twain, Stevenson, de m'avoir préservé du cinéma. De toute évidence, comme j'ai pu le constater très tôt en observant mes condisciples, le cinéma rend con à très grande vitesse, plus encore que l'abus de "shit" ; à peu près à égalité avec le football - spécialement les westerns et la science-fiction !

    Aussi la mort de Raymond Macherot me fait-elle de la peine. Il n'y a plus beaucoup d'auteurs de bédé pour enfants comme Macherot aujourd'hui. Les séries les plus vulgaires, le genre "Astérix et Obélix", imité des "comics" yankis, écrasent le reste de la production. Il faut voir la ruée des mères de famille qui se précipitent à Noël dans les supermarchés pour acheter le dernier "Titeuf" ! Sans compter que, vu le niveau intellectuel désormais, on continue de lire des bandes-dessinées après douze ans et le public "adulte" est aussi large que le public des enfants.

    Aussi médiocres soient "Titeuf" et "Astérix et Obélix", d'ailleurs, ils valent encore mieux que le cinéma dont on bourre le crâne des gosses yankis dès la maternelle et qui s'en prend directement à l'imagination. Il n'y a pas que les caméras de vidéo-surveillance qui sont le symbole du totalitarisme laïc.

    Macherot, écologiste de gauche, était aussi connu dans certains milieux "réacs" madelinistes où son personnage de rat noir incarnant le mal avait été récupéré. Difficile aujourd'hui de faire plus politiquement correct que Madelin. C'est Macherot désormais le vrai paria. Comme je demandai un album pour mon neveu dans une boutique parisienne SPECIALISEE dans la bande-dessinée, le mec me répond : "Qui c'est ça Macheron ? "Chlorophylle et les Rats noirs" ? Hein ?"  : ça m'a donné envie d'acheter une batte de baseball au "Bon Campeur" et de revenir saccager sa vitrine pleine de mangas japonais.

  • Succédané

    Coluche est à l'impertinence ce que Giscard-d'Estaing est à la politique, Cioran à la philosophie, Houellebecq à la littérature : un ersatz. Aujourd'hui on reconnaît un bon citoyen à ce qu'il rend hommage à Coluche. Si Coluche voulait baiser les bourgeois et les journalistes, le moins qu'on puisse dire c'est que c'est raté.

    C'est en n'étant pas vulgaire qu'on a une chance de déstabiliser vraiment la bourgeoisie.