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Mon Journal de guerre - Page 101

  • Signes sataniques du temps

    Les signes que Frédéric Engels qualifie de "rétrogrades", un catholique ne peut que les qualifier de "sataniques". Que penser par exemple de l'engagement d'un chrétien dans une armée au service des cartels de l'armement, en Irak ou en Afghanistan par exemple, chrétien qui pourra être un jour ou l'autre amené à tirer sur un civil innocent ? Par quels sophismes sataniques faudra-t-il que ce chrétien passe pour se justifier ? Comment le clergé peut-il s'abstenir de condamner ces crimes et ces mensonges ? De quoi le pape a-t-il peur ?

    C'est sans nul doute ce qu'Engels et Marx ont découvert en lisant Balzac. Que les guerres et les charniers, au-delà de la bêtise et du mensonge bourgeois, ont une cause plus profonde : la volonté de puissance excitée par Satan.

    D'ailleurs le principe que Marx définit comme le principe bourgeois essentiel : "Autem, autem", fait référence à la réplique de Jésus au "jeune homme riche", à qui il n'est laissé d'autre choix que de distribuer ses richesses. "Autem, autem" : c'est aussi le principe du diable, contenant son principe d'ubiquité, son caractère binaire c'est-à-dire désincarné, et sa langue fourchue.

    Les deux principaux obstacles au progrès de la Révolution communiste depuis un siècle sont : la manne pétrolière issue du sous-sol et l'électricité produite par le magnétisme ou les forces centrifuges, ou encore par scission de la matière.

     

  • Un peu de science pour tous

    "Un peu de Science éloigne de Dieu, beaucoup de Science en rapproche." Francis Bacon

    Lévi-Strauss prétend avoir lu Rousseau, et même Marx et Engels. Comme quoi faire semblant de lire est largement suffisant pour entrer à l'Académie française.

    Certains comparent même les chiantissimes spéculations de Lévi-Strauss à la prose de Jean-Jacques ?! Celà alors même qu'Engels a expliqué en long et en large que le bon sauvage de Rousseau n'a rien à voir avec une quelconque nostalgie d'un paradis perdu sous les Tropiques. Loin de Rousseau l'idée du retour à la terre, à la sauvagerie ou une quelconque crétinerie nitchéenne dans ce goût-là.

    Non, Rousseau IMAGINE une société qui évolue vers l'abolition des castes et des rapports de pouvoir. Rien à voir avec un écologiste qui pense que l'homme descend du singe ou autres bondieuseries laïques.

    De même je me pince quand j'entends dire par ce quantique crétin de L.S. que "la société commence avec l'interdit de l'inceste". Il a l'air d'ignorer que dans la société juive primitive, non seulement les rapports incestueux n'étaient pas prohibés mais ils étaient encouragés entre une père et ses très jeunes enfants. Et ce n'est que depuis peu que le code Napoléon (qui régit la République laïque) s'est décidé à réprimer directement l'inceste.

    En dehors des lois et des coutumes, ce mec ne pense pas qu'on puisse éprouver le besoin de coucher avec quelqu'un d'autre que sa propre fille ou sa propre soeur ?

  • Mythomane

    Pour l'idéologue Lévi-Strauss, 'L'Iliade' et 'L'Odyssée' sont des récits mythologiques. Pour un communiste ou un catholique, c'est au contraire Homère qui incarne la Science et Lévi-Strauss le mythomane laïc.

    La détresse intellectuelle du régime laïc est telle qu'on n'attend même pas que le biscornu Lévi-Strauss ait passé l'arme à droite ou à gauche pour décharger des monceaux de couronnes de fleurs sur sa dépouille étique. Gageons que le bonhomme d'Ormesson aura droit au même charivari, et toute l'absurdie capitaliste à sa suite, qui mange déjà les pissenlits par la racine.

    La Science s'arrête là où la mystification laïque commence. Les portraits de Monsieur Lévi-Strauss père présentent un certain intérêt ; les spéculations de son fils aucun. La fameuse et pompeuse 'structure' de Lévi-Strauss a pour effet de tout aplanir.

     

  • Mea culpa

    J'ai recommandé ici le bouquin de vulgarisation scientifique de Claude Allègre ("Un peu de science pour tous", T.I et II) pour les raisons suivantes :

    - c'est tellement rare qu'un laïc s'intéresse à la science et à sa diffusion dans la population, que l'initiative m'a parue devoir être saluée. A côté de ça, de l'autre côté de la Manche, un type comme Richard Dawkins répand dans le monde entier avec ses bouquins des sornettes invraisemblables sur Isaac Newton ; ajoutées aux mièvreries du Yanki Stephen J. Gould, ça commence à faire beaucoup !

    - Allègre ne sacrifie pas non plus à l'idolâtrie du théoricien raciste R. Darwin ; et ça aussi c'est méritoire vu le rôle de "saint protecteur" de l'industrie pharmaceutique joué par Darwin (Une industrie qui va s'efforcer en 2009 au prétexte de son anniversaire de redorer le blason de Darwin, dont l'auréole ne brille plus autant au sein de la communauté scientifique laïque elle-même.) Allègre souligne le plagiat de Lamarck par Darwin, plagiat complété par des principes malthusiens débiles. A l'époque même où Darwin s'inspire des grands nombres de Malthus, les vrais savants savaient déjà que ces calculs binaires étaient ineptes.

    - Le mythe (laïc) d'un Moyen-âge qui croyait que la terre était plate est également battu en brèche honnêtement par C. Allègre, même s'il eût été plus courageux encore d'avouer la raison d'une mystification historique qui perdure dans l'enseignement capitaliste.

    Mais la science laïque de Claude Allègre me semble par ailleurs souffrir d'assez graves lacunes pour que son bouquin ne soit pas laissé entre toutes les mains, contrairement à ce que le titre suggère, et en particulier entre les mains d'adolescents.

    - L'ignorance d'Allègre dans le domaine religieux fait notamment qu'il fournit à la condamnation du sombre crétin Giordano Bruno par les autorités religieuses une explication rocambolesque. C'est tout un tas de bonnes raisons qui ont entraîné la condamnation de Bruno, y compris des raisons scientifiques car on fait difficilement plus arriéré que G. Bruno en matière scientifique, sauf les insignes crétins qui aujourd'hui, en 2008, se réclament de Pythagore ou d'Anaximandre.

    - Le simple fait d'honorer Einstein comme un scientifique de génie, alors que celui-ci n'est qu'un vulgaire sophiste monté en épingle, ce réflexe trahit le fait qu'Allègre est un prêcheur laïc plutôt qu'un savant. H. Poincaré, à peine plus sérieux qu'Einstein, avait tout de même fini par admettre que la conclusion de la théorie de la relativité (générale) d'Einstein était en contradiction avec son postulat, ce qui même pour un sophisme est plutôt gênant. Les savants grecs faisaient parfois usage de sophismes, mais qu'ils maîtrisaient.

    Il faut ajouter que, comme celui de Darwin, le sort d'Einstein est lié à celui de l'industrie capitaliste et laïque. Car Einstein est avant tout "le visage souriant de l'atomisme" qui compense la propagande antinazie. Alors que sur le vil plan de la technique lui-même, Einstein n'a joué aucun rôle.

    - L'hommage à Blaise Pascal est également complètement injustifié. Au XVIIe siècle ce demi-mondain arriéré en est encore à essayer de quadraturer le cercle et ce genre d'électron libre aurait été mieux inspiré de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de répandre ses petites superstitions et sa petite morale bourgeoises. Madame Bovary, c'est d'abord Pascal avant d'être Flaubert ou Nitche.

  • Pour un art communiste

    Plus l'Etat est puissant, plus l'art est faible et la poésie envahissante.

    La Fontaine et Molière parce que le pouvoir absolu de Louis XIV n'est pas encore le totalitarisme actuel.

    L'armée yankie il y a quelques années, pour contraindre un ennemi sud-américain à sortir de son repaire et à se rendre, diffusa de la musique des 'Beatles' et des 'Rolling Stone'. Goebbels n'aurait pas trouvé mieux, et les 'orgues' de Staline sont bien nommées. Entre la menace de dix coups de bâtons ou celle de devoir subir la lecture à voix haute d'un chapitre de, mettons Dominique de Villepin ou Heidegger, je crois que j'aimerais encore mieux les coups de bâtons.

    Et plus je fais de progrès en art et en science, plus le cinéma me donne la nausée. 'Vitesse moderne' mon cul, cette vitesse-là est la pourriture dont parle Hamlet. Et il vaut mieux tomber entre les mains de Ben Laden qu'entre celles d'un Danois.

     

  • Signes sataniques du temps

    J'observe que les jeunes enfants purs et forts n'aiment guère qu'on les prenne en photo, rituel laïc s'il en est. Face à cette lentille circulaire ouverte sur une spirale entraînant dans une chambre noire, face à cette mécanique de mort braquée sur lui il dit : "Vade retro !".

    Le reflet dévore l'image comme Chronos dévore ses enfants.

  • Signes sataniques du temps

    La tour de Babel bruisse des reptations de la philologie et des philologues.

    Les Nitche, les Wittgenstein, les Walter Benjamin, les Steiner, les Kierkegaard, toute cette vermine universitaire lovée n'attend comme le noeud gordien que le glaive pour la trancher. Et que ce sifflement cesse.

    Et l'étymologie de Voltaire ? Elle ne se mord pas complètement la queue. C'est sans doute ce qui le sauve de l'Enfer.

  • Saxon, Céline ?

    Les béotiens font parfois le rapprochement entre Louis-Ferdinand Céline et la musique. C'est bien sûr une façon d'affirmer que les mots de Céline ne pèsent rien, que seules ses grimaces sont admirables. On connaît la ritournelle de Proust et sa philosophie de douairière asexuée. Un philosophe qui prétend entre deux tisanes qu'il n'est pas besoin d'avoir grand-chose à dire pour le dire quand même avait toutes les chances d'être adulé par un peuple de cinéphiles.

    Autant confondre Céline avec Houellebecq ! Car ce que Houellebecq dit dans le fond est nul (d'où son succès auprès des femmes qui, comme j'ai déjà dit, ont en horreur la Vérité et se cachent derrière des masques.) - seul compte le style naguère ironique de Houellebecq.

    Bien au contraire Céline est pour le silence contre le vacarme des instruments. Quelle différence entre un saxophone et la grosse Bertha ? La musique est tribale et les canons le sont aussi.

    La musique et la poésie ne sont que langues mortes convenues, et s'il y a bien quelqu'un qui brise les conventions c'est Céline. Il joue d'un instrument, c'est entendu, mais comme un rocker qui fracasse sa guitare. Céline c'est 'No Future', ce qui est quand même mieux que l'immonde 'Temps retrouvé', idée chirurgicale de l'esthétique, scalpel planté dans la chair de l'art.

     

     

     

  • Triste Equateur Algébrique

    En principe un marxiste ou un catholique devrait être tenté par le structuralisme, la solidité qu'il promet.

    En principe seulement car en réalité on a affaire à une bande d'ésotériques crétins qui ne se sont même pas aperçu que les langages binaires n'ont pas en eux-mêmes d'articulation. Par exemple un ordinateur n'a pas en lui-même de structure, c'est une opération binaire comme le cinéma.

    Les discours de C. Lévi-Strauss sont dans la religion laïque l'équivalent du talmud pour la religion juive ou des commentaires de saint Augustin pour la religion chrétienne. Voilà un type qui va chercher des mythes sous les tropiques alors qu'il en a un bon gros sous le nez, le mythe laïc, cette tribu de doctes ignorants qui pratique le cannibalisme intellectuel.

    L'impérialisme a trouvé dans Claude Lévi-Strauss son Souverain Pontife.

  • Philologie

    On sait à quel genre de gangster on a affaire rien qu'à son vocabulaire. Jacques Lacan, inventeur de l'argot des arsouilles en "cols blancs".

    Quitte à revenir à l'économie réelle, pourquoi ne pas en profiter pour revenir à l'intelligence réelle ?

  • Depuis Pascal

    Depuis Blaise Pascal on sait que le pessimisme n'est qu'une pose mondaine, une saute d'humeur due à l'excès de boisson, de viande ou de spéculations.

    C'est déjà assez dur de supporter un poète lorsqu'il ne joue que des notes gaies, Paul Valéry par exemple, alors Cioran je n'en parle même pas !

    Le vrai défi pour un homme de peu de foi et de peu de science c'est, comme Alphonse Allais, de tirer chaque jour de la merde une perle afin de distraire ses contemporains de la routine.

    Je sépare les athées en deux groupes : les lecteurs de Cioran, Muray, Houellebecq, etc. d'un côté ; et le goupe de ceux qui lisent plutôt Allais. Au premier groupe je prédis l'Enfer, un enfer très proche de celui qu'ils se fabriquent pendant leurs loisirs. Le deuxième groupe, plus modeste, devrait se contenter du purgatoire.

  • Catholicisme athée

    Les athées ont souvent la prétention de connaître la religion catholique mieux que les catholiques eux-mêmes. Quand ils ne prétendent pas carrément être les mieux placés pour la réformer. Ainsi le décès de Soeur Emmanuelle fut l'occasion récemment pour Bernard Kouchner de suggérer qu'on ordonne enfin des femmes prêtres dans l'Eglise catholique. Où Kouchner veut-il en venir en tant qu'athée ? Veut-il que l'Eglise se porte le mieux possible ou bien que cette vieille institution expire enfin ?

    Dans la biographie de Simone Weil (l'étudiante, pas l'académicienne) où Laure Adler s'efforce page après page, chapitre après chapitre de changer Simone Weil en une sorte de carpette sociale-démocrate ou gaulliste, je relève ceci :

    "Simone Weil, si éprise de vérité, alla jusqu'à affirmer que le Nouveau Testament ne découlait pas de l'Ancien, que le christianisme n'était pas issu du judaïsme et que le Christ n'était pas juif."

    Sortie de son contexte, on peut faire dire le contraire à une citation qu'il faut ici comprendre comme : "Bien qu'elle fût éprise de vérité, etc." ; à savoir que Simone Weil qui s'efforçait de ne pas dire n'importe quoi en général, sur le plan théologique n'avait pas la chance de disposer d'informations de première main comme Laure Adler, qui, bonne fille, ne lui en veut pas de se tromper sur la religion catholique.

    Même si c'est une opinion à la mode de croire que saint Paul a dérobé aux Juifs leur religion, opinion qui ne manque pas de rencontrer l'approbation des animateurs de télévision lorsqu'elle y est émise par quelque crétin improvisé historien, il semble que la vérité soit plus conforme au propos de Simone Weil et que les docteurs de la loi et les scribes juifs n'aient eux-mêmes pas jugé les paraboles de Jésus très orthodoxes, au point d'exiger de Pilate qu'il crucifie Jésus, épisode resté assez célèbre dans l'histoire.

    Evidemment ça dépend aussi un peu de comment on entend 'découler', si c'est 'de source' ou 'de sang'.

    La dernière affirmation selon laquelle Jésus n'était pas juif peut surprendre celui qui entend 'juif' au sens racial ou familial, mais s'intéressant aux religions c'est au plan religieux que Simone Weil se situe. Jésus n'est pas juif au sens où il ne respecte pas le repos du sabbat.

    Les faits prouvent au contraire des poncifs débiles de Laure Adler que Simone Weil fut particulièrement lucide sur la religion catholique qui n'était pas d'abord la sienne, étant d'un milieu bourgeois 'voltairien' ou 'pascalien' comme Sartre. Elle avait vu qu'il avait tourné contre-nature au jansénisme, au libéralisme, qu'on appelle encore aujourd'hui judéo-christianisme, c'est-à-dire un catholicisme bien peu universel réservé à une sorte d'élite européenne autoproclamée qui évoque la sclérose pharisienne. Saint Augustin lui-même, peu suspect de reléguer l'Ancien Testament comme tel Père grec de l'Eglise, fait cette remarque de bon sens, un fois n'est pas coutume, que si le Nouveau Testament découlait de l'Ancien, alors il n'aurait pas été nécessaire que Jésus naisse, meure et ressuscite. Amen.

     

     

  • L'existentialisme en chaire

    Voilà presqu'une dizaine d'années maintenant que je refuse de serrer la pogne à un membre du clergé catholique, comme certains réclament parfois à la sortie de la messe.

    C'est pas exactement que j'ai peur de me salir les mains, mais plutôt que ça m'affaiblisse, que ne passe par là un fluide tiède.

    Nul chrétien ne peut se passer des bienfaits de la messe, c'est une chose, mais on n'est pas tenu de se cogner les imbitables sermons du clergé démocrate-chrétien qui entend montrer ainsi qu'il n'a pas fait Kant+7 pour des prunes.

    Je fréquente une paroisse où des clercs étrangers sont assez souvent invités à prêcher, notamment des prêtres d'Europe de l'Est, d'Amérique du Sud et d'Afrique, et je relève ce fait plutôt encourageant que lorsque le prêcheur vient de ces contrées lointaines, son sermon est environ cinq fois moins hérétiques en moyenne, pour causer comme un cartésien, cinq fois moins que lorsque le curé est français.

  • Témoin n°1

    Tout le monde ou presque a déjà vu un de ces feuilletons yankis débiles où les flics doivent à tout prix empêcher le témoin de se faire flinguer par les gansgsters avant d'avoir pu déposer à la barre.

    Eh bien c'est à ça que me fait penser la biographie de Simone Weil par Laure Adler, féministe en minijupe bombardée intellectuelle de premier plan depuis que Mitterrand daigna jeter un jour un regard approbateur sur ses gambettes libérées.

    (Simone Weil : l'édudiante déchaînée, est-il utile de préciser, pas son homonyme la sufragette encombrante qui se fait servir dans son hôtel du VIIe arr. par un nègre à plastron dans de la porcelaine de Saxe.)

    Il faut buter le témoin Simone Weil ! Même morte, elle témoigne encore beaucoup trop contre la mafia capitalistico-gaulliste.

    Songez qu'elle a attesté de la médiocrité de la petite clique gaulliste réfugiée à Londre, qu'elle côtoya de près. Et même pris la défense de Pétain contre de Gaulle d'après son frère André Weil. Elle a aussi estimé stupide qu'on puisse rendre hommage aux victimes de la seconde guerre mondiale en fonction de leur race, et que ce genre d'hommage qui ne mange pas de pain en général était plutôt immoral. Les origines juives de Simone Weil ne lui ont même pas rendu la franchise plus facile, par rapport à Le Pen je veux dire, étant donné qu'elle dédaigna son judaïsme au point de se convertir au communisme puis au christianisme. Je n'ose pas dire 'catholicisme' étant donné la clique d'imbéciles jansénistes à laquelle Simone Weil a été confrontée. On ne sait rien encore de la rencontre entre Simone Weil et Léon Bloy qui s'est faite au Ciel.

    Bref la liste de ses crimes contre la bourgeoisie est assez longue pour qu'on essaie de faire passer Simone pour une étourdie, ou encore pour une emmerdeuse à tendance suicidaire, voire pour une petite dinde philosophique sur le modèle de Jeanne Arendt ou d'Edith Stein dont la banalité éclate à chaque phrase et fascine ainsi les cons.

    On a même mobilisé contre Simone une de ses 'amies d'enfance', Simone Pétrement, probablement verte de jalousie, qui prétend ici ou là que Simone Weil n'était pas très équilibrée et autres détails aussi peu scientifiques que lâches vu qu'aucun journaliste de la presse officielle n'osera dire le contraire.

    La presse profite du bouquin pour répandre ce propos de Simone Weil selon lequel elle se serait jointe volontiers à une bande de joyeux membres de la 'hitlerjugend' en goguette (le genre Joseph Ratzinger avant d'entrer en religion), le cas échéant, par simple goût pour la communion (Ma grand-mère maternelle se vantait parfois d'avoir brûlé la politesse à un sous-off allemand qui l'extirpait d'un fossé où sa monture l'avait projetée. Voilà au contraire le crétinisme et le conformisme.)

    Un propos sur les jeunes nazis qui témoigne au contraire de la parfaite santé mentale de Simone, pas disposée à faire porter sur une bande de pseudos boy-scouts le poids de la responsabilité d'un massacre à l'échelle capitaliste, dont on voit bien que les véritables coupables, industriels démocrates-chrétiens ou laïcs allemands, français et britanniques au premier chef, ne seront jamais jugés que par Dieu.

     

  • La Docte ignorance

    La 'docte ignorance' prônée par le déplorable cardinal Nicolas de Cues définit on ne peut mieux le registre de ce qu'on appelle aujourd'hui pompeusement 'un intellectuel'.

    - Le cinéaste Jean-Michel Ribes fait la promotion d'un film où la connerie du public qui fréquente les musées est tournée en dérision. Etant donné que le mépris général à l'égard de la peinture est précisément le résultat de l'effort de doctes ignorants laïcs comme Jean-Michel Ribes, il faut pour produire ce genre de merde cinématographique une sacrée dose d'hypocrisie. Mention spéciale au mélancolique crétin Jean Clair, ex-directeur du musée Picasso et imposteur de première classe, qui bat des records d'orthographie.

    - Publication d'un bouquin reproduisant deux cent dessins commentés par Jean-Louis Chalumeau. Encore un docte ignorant. Mystérieuse est selon lui l'absence de dessins de Vermeer. Mystérieux est selon moi qu'on puisse classer Vermeer parmi les peintres. Si Proust ne l'avait pas fait, il n'est pas certain que quelqu'un d'autre y aurait songé tant Vermeer pue la photographie et le procédé industriel. On remplacera avantageusement les coûteuses niaiseries de ce Chalumeau, qui n'hésite pas non plus à qualifier Albert Dürer d''autodidacte' (sic) par la consultation de la base de dessins du Louvre qui contient des milliers, si ce n'est des dizaines de milliers de dessins heureusement non commentés.

    - L'exposition Picasso qui se tient en ce moment permet de constater le caractère didactique de la peinture de Picasso. L'amertume de Picasso est la même que celle de tous les communistes de cette époque-là, car Picasso est un professeur sans élèves ou presque. Elle permet de vérifier aussi que Picasso était plutôt un communiste 'tendance Staline' que Lénine ou Marx. Le goût de Picasso pour Vélasquez, notamment, l'atteste. Faites cette expérience au Louvre de parcourir la galerie 'Renaissance' puis celle des peintres du XVIIe siècle. Vous verrez ainsi quelle différence il y a entre l'aristocratie et la bourgeoisie et pourquoi Saint-Simon (l'aîné) a tout lieu de se lamenter.

    En ce qui me concerne je préfère Lautrec à Picasso étant donné que les portraits de putains et de danseuses de Lautrec donnent moins de prise à la récupération par les bataillons de doctes ignorants rôdés par l'université pour semer à tous vents la superstition cartésienne et le cinéma.

  • La Vertu médiatique

    Soeur Emmanuelle, déjà canonisée par le gratin de la télé, a trouvé le temps d'écrire un bouquin de souvenirs où elle raconte comme elle trouvait de la félicité à se branler l'entrecuisse de temps à autre. Le sermon sur la motte plutôt que sur la Montagne, voilà le tour démocrate-chrétien.

    Sans doute cela vaut-il mieux que les branlettes théologiques de feu Mgr Lustiger, mais j'observe que jamais Soeur Emmanuelle, pas plus que son concélébrant l'abbé de La Morandais, ou encore le lugubre Mgr Di Falco, n'ont profité de leurs fréquentes apparitions à la télé pour dénoncer les lois d'avortement capitaliste immondes qui font des centaines de milliers de morts chaque année en Europe, lois réclamées et obtenues 'au nom des pauvres' par les riches (Autant que les statistiques énigmatiques disponibles permettent d'en juger, les départements les moins riches de France sont ceux où l'avortement est le moins perpétré.)

  • En hommage à la critique

    Parce qu'à cause des grimaces de Beigbeder ou Daniel Picouly, Philippe Sollers, on pourrait finir par croire que la critique est une affaire de chimpanzés accrochés aux branches de la littérature, j'ai jugé bon de recopier ici un exemple de jugement honnête, d'avant le parasitisme, en hommage à la Critique :

    "Victor Hugo vint, Alexandre Dumas vint, et avec eux le troupeau de leurs imitateurs ; la monstruosité des Iphigénie et des Athalie céda la place à la monstruosité d'une Lucrèce Borgia, à l'engourdissement succéda une fièvre chaude ; on prouva que les classiques français avaient plagié les anciens, - et voici qu'apparaît Mlle Rachel et tout est oublié, Hugo et Dumas, Lucrèce Borgia et les plagiats ; Phèdre et le Cid se promènent à pas comptés sur la scène, en débitant des alexandrins bien tournés, Achille parade avec ses allusions à Louis le Grand, et Ruy Blas et Mademoiselle de Belle-Isle ne sortent plus des coulisses que pour se réfugier aussitôt dans des fabriques allemandes de traduction et sur des scènes nationales allemandes.

    Ce doit être un sentiment bienheureux pour un légitimiste, en écoutant les pièces de Racine, de pouvoir oublier la Révolution, Napoléon et la grande semaine ; la gloire de l'ancien régime surgit du sol, le monde se couvre de tapisseries de haute lice, Louis l'absolu se promène en veste de brocart et en perruque à queue à travers les allées taillées de Versailles, et l'éventail tout-puissant d'une maîtresse régit la cour heureuse et la France malheureuse."

    Avouez que si on tombait là-dessus dans "Le Figaro" ou "Le Monde", au milieu des pitreries habituelles de je ne sais quel mercenaire, on sursauterait. Le critique résume ici magistralement les trois-quart de la littérature allemande dans sa formule : "une fabrique de traduction". Et parmi les traducteurs, un sacré paquet de traîtres.

    (Qui devine l'auteur recevra mes félicitations immédiates et mon propre ouvrage dédicacé un peu plus tard.) 

  • Crétin ultime

    Lu dans une gazette soi-disant littéraire ce remède du grand dadais Beigbeder pour soigner le capitalisme : obliger les étudiants de l'ESSEC à lire Proust. C'est partir du postulat qu'un étudiant de l'ESSEC SAIT lire, postulat démenti par les faits ; un étudiant de l'ESSEC n'est pas de ce point de vue plus avantagé qu'un polytechnicien ou un étudiant à Sciences-po.

    A l'appui cette citation extraite de "Le Temps retrouvé" : "La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie, par conséquent réellement vécue, c'est la littérature."

    Mais c'est précisément le capitalisme, l'économie virtuelle qui est enfermé dans cette formule de Proust ! Une idéologie femelle de l'expert-comptable pour qui rien n'est chair, tout n'est qu'écriture.

    Entre la vraie vie de Jérôme Kerviel et celle de Proust, celle de Beigbeder, quelle différence ? Ici on voit que Sartre est quand même un peu moins con que Proust, Sartre qui à la fin de "Les Mots" finit par reconnaître tardivement que la poésie est parfaitement réversible (BHL rend hommage à Sartre en retournant sa veste à intervalles réguliers.)

     

     

  • Hybride

    Lu dans "Le Monde diplomatique" un article dont l'auteur propose de chercher des solutions à la crise à la fois chez J.M. Keynes et Karl Marx. C'est complètement absurde ; autant que le rapprochement que font certains universitaires gâteux entre Marx et Hegel (Ce genre de "pondérations" de Marx par Hegel ou Keynes vise bien sûr avant tout à préserver l'honorabilité des carrières des profs qui la suggèrent. Si le slogan des chrétiens est désormais : "Surtout pas l'Apocalypse !", celui du PCF depuis la Libération c'est : "Surtout pas la Révolution !".

    Marx n'a rien à voir avec des crétins comme Keynes ou François Fillon ; le marxisme n'est pas une trousse à outils ; c'est une vision complète de l'homme-artiste telle qu'on n'en avait plus proposé depuis Averroès, saint Thomas d'Aquin ou Raphaël.

    La tentative de réforme du capitalisme par Keynes est à peu près la même que celle qui fut tentée avec le succès qu'on sait par Hitler à partir de 1933 en Allemagne. Elle consiste à essayer de fixer la richesse nationale et à lutter contre la force capitaliste centripète. Toujours ce rythme binaire du capitalisme : sadisme Et masochisme, anorexie ET boulimie, consommation ET épargne, étatisme ET laxisme, Keynes ET Friedman.

    Sans une organisation totalitaire telle que le FMI ou le Congrès yanki, les tours de passe-passe monétaires façon Friedman seraient impossibles. La politique de dépenses contrôlées par l'Etat, non seulement n'a pas sorti l'Allemagne nazie ni les Etats-Unis complètement du marasme dans les années 30, mais elle a entraîné ces nations à développer leurs industries militaires.

    Par conséquent on peut dire que Keynes, autant que Hegel, c'est la guerre.

  • On ne s'ennuie pas

    Carla Bruni, c'est pas "Emma Bovary à l'Elysée" comme je pensais. Non, elle a en effet déclaré l'autre jour à la télé ne s'être jamais ennuyée de sa vie. Il faut dire qu'elle a cohabité quelques mois avec Raphaël Enthoven. Aucune chance de s'ennuyer avec un gugusse pareil. J'invite ceux qui en doutent à regarder son émission de télé sur 'Arte', consacrée à ce grave sujet qu'est la 'Philosophie'.

    Je ne dirais pas 'La Philosophie pour les Nuls', mais plutôt pour les cadres moyens/cadres supérieurs qui seraient tentés après une négociation difficile, surtout en ce moment, de glisser un ou deux concepts dans la conversation, pour changer de l'inévitable match de rugby ou de football - bien que le mélange philosophie et football ne soit pas interdit, bien au contraire.

    Il y a eu des films comme ça dans les années soixante/soixante dix, destinés à inculquer le marxisme aux foules ; c'est un peu à ça que l'émission d'Enthoven fait penser, mais pour les capitalistes. Le truc que je préfère, ce sont les mots-clef qui s'affichent en gros sur l'écran, du genre 'libre-arbitre' ou 'matérialisme', pour le cas où un heideggerien épais de la jugeotte regarderait l'émission et voudrait prendre des notes. En gros c'est "Plus belle la vie" sans les gonzesses bien roulées et tourné dans un hangar parisien plutôt que sur la Canebière.