Avec le retour de la "guerre froide", qui ne l'est bien sûr que pour ceux qui sont du bon côté des frappes chirurgicales, le Royaume-Uni va pouvoir renouer avec une tradition multiséculaire : promouvoir la guerre sur le continent en déployant des trésors d'ingéniosité.
Mon Journal de guerre - Page 106
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Old England
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Saint Hegel
On peut dire qu'au Royaume des crétins, Hegel est Roi. Il englobe tout : le passé, le présent et l'avenir de la laïcité.
C'est en remontant l'autoroute de l'Histoire à contresens que Hegel s'aperçoit qu'elle en a un. Du coup il a un doute, tout-à-coup ; il prend un rond-point et hésite sur la direction. Mais c'est trop tard. Il y a pas mal de hégéliens qui tournent encore, pas près de se lasser du manège.
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Négritude
Daniel Picouly, c'est le parfait nègre du gaullisme ; nègre dans le mauvais sens du terme : intarissable pisseur de copie au service du Capital. Non seulement Jean d'Ormesson n'est pas encore crevé, mais il laisse une descendance !
Si tous les gaullistes pouvaient être comme Charles Pasqua ou Eric Zemmour et perpétuer le grotesque gaulliste sans se forcer, au moins on s'amuserait !
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Créationnisme
C'est le même mouvement qui pousse le pape à condamner la science positiviste de Roger ou Francis Bacon, de Karl Marx, et à admettre en revanche les hypothèses débiles de la science capitaliste, l'évolutionnisme en tête.
Les "repentances", quels que soient les hypocrites qui les signent ou les contresignent, en faveur des noirs, des Juifs, des Arméniens ou de ma pomme, est le signe avant-coureur de nouveaux crimes commis au nom des Droits de l'Homme.
Rien n'est plus opposé au pardon sincère que ces ignobles repentances. On a inventé-là une nouvelle manière laïque ou démocrate-chrétienne de se payer la tête des morts.
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Contre-encyclique
Je donne une nouvelle version de ma critique de l'encyclique "Sauvés dans l'Espérance" de Benoît XVI, revue et corrigée, téléchargeable au format PDF (1 page) ; sous le titre : "De quoi Benoît XVI est-il le nom ?"
Il me semble en effet que Benoît XVI et Sarkozy ont en commun d'être les symptômes d'une confusion générale des idées, derrière un langage pourtant assez simple.
Mais, s'il est de l'intérêt d'un démagogue comme Sarkozy ou ses adversaires d'entretenir la confusion pour séduire un maximum d'électeurs, le pape n'a pas vocation à entrer dans ce jeu-là. S'il y a bien quelque chose qui s'oppose en principe radicalement à la séduction, c'est la théologie.
Bien sûr un Français qui n'est pas franc avec son pape mais juge plus digne de gesticuler sur le passage de la papamobile en envoyant des bisous pensera que je ne suis qu'un trouble-fête.
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Philologie
A propos de la gnose : lorsqu'un théologien emploie ce terme, on peut être sûr d'avoir affaire à un ignare. L'ignare n'aime rien tant que d'user de mots savants.
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Le rire de Newton
- "Les mesures les plus récentes semblent indiquer que le rayon de courbure de l'Univers est très grand et que sa géométrie serait quasi-euclidienne.
(...) Ces deux géométries (Gauss et Riemann) possèdent avec la géométrie euclidienne la remarquable propriété d'être à la fois homogènes et isotropes."
Roland Lehoucq, astrophysicien.
"La remarquable propriété" : je devine le rire de Newton à travers l'espace. Ce Lehoucq dispose à n'en pas douter d'une bonne grosse lunette pour sonder les reins des étoiles. Il devrait laisser de côté Riemann et son ruban à mesurer la circonférence des pommes de terre.
- "En attendant, il est utile de se rappeler que dans chaque branche de la science peuvent surgir des questions, logiques pour une grande part."
Karl Popper, humoriste. Ce coup-ci c'est le rire d'Alphonse Allais que j'entends.
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Titans
A propos de Balzac, M. BARDECHE écrit :
"Le système de Balzac était en principe, à la fois matérialisme et spiritualisme. Et en effet, il explique l'homme, et d'après l'homme la société, à la manière des matérialistes. D'où le goût de Marx pour Balzac - il a laissé sur certaines oeuvres de Balzac des réflexions très curieuses - et le goût des marxistes pour Balzac : ils sentent qu'il s'agit-là de leur gibier, cette vue de la société peut déposer pour eux."
Le rapport de Bardèche à la Vérité est celui d'un enfant qui regarde avec curiosité par le trou de la serrure ses parents s'accoupler. J'avais déjà remarqué ça en lisant son essai (raté) sur Léon Bloy. Bardèche "espionne" la Vérité.
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Drôle de guerre ?
Naguère l'armée française avait des adversaires en France. Lorsqu'elle tirait sur la foule en Algérie, il y avait des morts ; à l'odeur de la poudre s'ajoutait celle de la torture.
Aujourd'hui ces types qu'on nous montre sur TF1 se faire canarder par des Talibans, qui assurent le spectacle entre deux publicités pour Pantène, les Supermarchés Leclerc et le Nutela, ces pauvres bidasses feraient presque pitié. D'accord, il y a des primes de risque, mais le fait d'avoir vu son pote de chambrée se faire buter pour rien, les primes n'y peuvent mais, ça doit laisser des traces.
Sauf les pilotes de chasse ou de bombardier. Ceux-là ils me donnent envie de dégueuler, cette façon de faire la guerre sans y toucher.
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Un peu de science pour tous
En théologie comme en géométrie, le Néant se déduit de l'Infini et non l'inverse.
En optique, ce sont les deux bouts de la lorgnette. Autant dire que depuis que Feuerbach est mort, l'Eglise laïque s'éclaire à l'électricité.
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Philologie
- Nietszche : beaucoup de Lettres pour Rien.
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Marx pour les Nuls
On n'a aucune chance de comprendre le communisme si on ne pige pas qu'il part d'une déception du christianisme. C'est très net de la part d'Engels, désarçonné de son éducation chrétienne par la réalité de la misère qui règne dans les faubourgs de Manchester. Pour Marx, le mépris est plutôt d'ordre scientifique. Engels le coeur, Marx la tête.
Sans oublier Lénine : "Il est d'usage de se taire là-dessus [l'Etat selon Marx], comme sur une "naïveté" surrannée, exactement comme les chrétiens, une fois leur culte devenu religion d'Etat, ont "oublié" les "naïvetés" du christianisme primitif et son esprit démocratique révolutionnaire." (In : "L'Etat et la Révolution").
Sous Sarkozy, on est tenté d'effacer que le communisme comme le christianisme postulent une cosmogonie très différente de celle qui consiste à s'asseoir devant les Jeux olympiques et à applaudir des exploits minimalistes.
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Journal de guerre
Mon Journal de guerre (août 2008) est désormais disponible dans une version autant que possible expurgée de toute mollesse (trois petits fichiers au format PDF).
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Positivisme
Je suis un positiviste dans la droite ligne d'Auguste Comte : confiant dans la Science, inquiet de la voir entre les mains de dangereux crétins polytechniciens. Ce qui était déjà vrai du temps d'Auguste Comte l'est à la puissance deux aujourd'hui.
D'ailleurs Polytechnique est sans doute la seule école en France où Finkielkraut peut passer pour un type sérieux.
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Le style nazi
Il n'est pas difficile de démontrer que la littérature de l'officier Ernest Jünger, son stoïcisme de corps de garde, est plus représentative du "style nazi" que la littérature de Louis-Ferdinand Céline.
Rien de commun entre Jünger et Céline. Ce dernier brise la monotonie de la langue française, précisément en passe d'étouffer sous les rapports algébriques et juridiques dont les ratiocinages débiles de Jünger, Heidegger ou Nitche, portent la marque.
Proust déjà, son accumulation de propositions subordonnées et de syllogismes creux, avait un parfum de cercueil et annonçait la mort par asphyxie de la prose française. Céline l'a ressuscitée in extremis (La comparaison du style de Céline avec le "jazz" est d'ailleurs complètement inepte.)
D'ailleurs pourquoi la droite saumon et la gauche caviar s'entendent-elles pour faire porter à Céline ou à Le Pen plutôt qu'à cette baderne insipide de Jünger, ou encore à l'âne Martin Heidegger, la petite dinde Arendt, le chapeau de l'antisémitisme et de la collaboration ? Cette petite énigme historique n'est pas bien difficile à résoudre.
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Utopia
Je suis un communiste d'un genre un peu spécial mais assez logique. Et après tout, quand on est communiste, c'est la logique qui prime.
Ainsi je pense que l'armée française a eu tort de s'opposer, même aussi faiblement, à l'avancée des troupes nazies sur le sol français en 1940. J'ai pitié des morts pour la France, mais j'estime ne leur rien devoir que des emmerdements.
De Gaulle ne voulait pas causer aux Allemands, contrairement à L.-F. Céline, mais de Gaulle était-il vraiment Français ? Cette laideur, ce quasi-hermaphrodisme indiquent plutôt le contraire. De Gaulle a toujours excité la vindicte populaire contre lui, tandis que Pétain était apprécié de la troupe, pour avoir pas mal épargné son sang. Il n'y a qu'un communiste comme Alain Badiou pour ignorer ça... comme si l'Histoire était faite pour les chiens fachistes !
Pour sûr on aurait évité pas mal de morts de toutes les races et de toutes les religions dans ce cas de figure.
Et le nazisme me dira-t-on, les camps de travail, l'esclavage qui rend libre ?
Sur ce point je crois que les communistes français de l'époque ont manqué de confiance dans leurs idées. Le christianisme, par exemple, ne s'est pas imposé par la force dans l'Empire romain ; la complète décrépitude de la religion romaine a suffi. D'ailleurs Hitler lui-même, s'il est permis d'en parler autrement que comme d'un monstre dans un film hollywoodien, Hitler lui-même gobait-il tant que ça les sculptures d'Arno Brecker et les empilements de cubes d'Albert Speer ? Il était capable de voir que toute cette géométrie prétentieuse était un peu bancale. Capable de voir aussi qu'entre le "bauhaus" et son propre bunker, la différence est plutôt ténue.
La convergence entre Marx et saint Paul avait même frappé Hitler. Une belle preuve de lucidité.
Oui, fort probable qu'Hitler lui-même aurait viré sa "cuti" pour se convertir, en définitive, au communisme. Si ce n'est lui, alors son successeur.
Il est déjà arrivé que l'Humanité traverse des périodes de bêtise intense comme nous en traversons aujourd'hui, avec le triomphe de faux savants comme Darwin ou Freud, Gauss, Kant, Helmholtz, etc., etc., mais en définitive la Science finit toujours par triompher.
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Défense de pleurer
Il faut une sacrée dose d'inconscience pour s'en remettre à une armée qui n'est même pas capable de se défendre elle-même contre la politique de défense criminelle de Bernard Kouchner.
Au fond de moi je n'étais pas si certain que ça que Sarkozy oserait aller voir les veuves, pour leur répéter en face que la meilleure parade contre le terrorisme c'est d'occuper le territoire afghan et d'humilier tous les pays arabes qui refusent d'acheter des avions Dassault ou de transformer leurs territoires en parcs d'attraction. De remplacer Allah par Mickey Mouse.
Eh bien Sarkozy a osé, il est venu avec son sourire qui transpire la franchise à prix cassé. Au vrai si on enlève au capitalisme son audace, qu'est-ce qui lui reste ? Le principal talent d'un capitaliste consiste à dire n'importe quoi avec le plus d'aplomb possible. Le meilleur moyen pour un VRP de fourguer sa camelote est bien de se convaincre lui-même que c'est de l'or en barre.
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Capri c'est fini
Peut-être je n'ai pas bien cherché, mais sur internet je n'ai rien trouvé, aucune réaction franche venant d'Italie à la théologie archaïsante du Pape...
S'il est logique qu'un Français se scandalise de l'iconoclasme de Joseph Ratzinger, de ses attaques contre la science, assimilée aux gadgets de mort de l'ingéniérie allemande ou yankie, que dire d'un Italien ? Non pas un Vénitien, puisqu'il y a beau temps que Venise a perdu sa vraie couleur, mais un Napolitain, un Sicilien, un Florentin (Je comprends qu'un Romain soit un peu gêné à cause des gardes suisses) ?
Si même en Italie il n'y a plus un communiste, plus un catholique, alors rien ne s'oppose à ce que les Russes nous envahissent enfin.
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Défi
On me met au défi de trouver plus vain que Nitche ! Sans hésiter je cite Cioran, la source intarissable du Néant qui donne l'air pensif aux bobos. Aux bornes de la francophonie.
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Index
J'ai noté aussi ceci : "Nous avons l'art afin de ne pas périr de la Vérité." C'est de Nitche : autant qu'on sache quel auguste crétin s'est rendu coupable d'une telle sentence ; Nitche, c'est Baudelaire passé par le Collège de France.
"Rien n'effraie plus un esclave que l'art, si ce n'est la vérité." conclut utilement un Anonyme.