A propos de la gnose : lorsqu'un théologien emploie ce terme, on peut être sûr d'avoir affaire à un ignare. L'ignare n'aime rien tant que d'user de mots savants.
Mon Journal de guerre - Page 106
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Philologie
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Le rire de Newton
- "Les mesures les plus récentes semblent indiquer que le rayon de courbure de l'Univers est très grand et que sa géométrie serait quasi-euclidienne.
(...) Ces deux géométries (Gauss et Riemann) possèdent avec la géométrie euclidienne la remarquable propriété d'être à la fois homogènes et isotropes."
Roland Lehoucq, astrophysicien.
"La remarquable propriété" : je devine le rire de Newton à travers l'espace. Ce Lehoucq dispose à n'en pas douter d'une bonne grosse lunette pour sonder les reins des étoiles. Il devrait laisser de côté Riemann et son ruban à mesurer la circonférence des pommes de terre.
- "En attendant, il est utile de se rappeler que dans chaque branche de la science peuvent surgir des questions, logiques pour une grande part."
Karl Popper, humoriste. Ce coup-ci c'est le rire d'Alphonse Allais que j'entends.
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Titans
A propos de Balzac, M. BARDECHE écrit :
"Le système de Balzac était en principe, à la fois matérialisme et spiritualisme. Et en effet, il explique l'homme, et d'après l'homme la société, à la manière des matérialistes. D'où le goût de Marx pour Balzac - il a laissé sur certaines oeuvres de Balzac des réflexions très curieuses - et le goût des marxistes pour Balzac : ils sentent qu'il s'agit-là de leur gibier, cette vue de la société peut déposer pour eux."
Le rapport de Bardèche à la Vérité est celui d'un enfant qui regarde avec curiosité par le trou de la serrure ses parents s'accoupler. J'avais déjà remarqué ça en lisant son essai (raté) sur Léon Bloy. Bardèche "espionne" la Vérité.
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Drôle de guerre ?
Naguère l'armée française avait des adversaires en France. Lorsqu'elle tirait sur la foule en Algérie, il y avait des morts ; à l'odeur de la poudre s'ajoutait celle de la torture.
Aujourd'hui ces types qu'on nous montre sur TF1 se faire canarder par des Talibans, qui assurent le spectacle entre deux publicités pour Pantène, les Supermarchés Leclerc et le Nutela, ces pauvres bidasses feraient presque pitié. D'accord, il y a des primes de risque, mais le fait d'avoir vu son pote de chambrée se faire buter pour rien, les primes n'y peuvent mais, ça doit laisser des traces.
Sauf les pilotes de chasse ou de bombardier. Ceux-là ils me donnent envie de dégueuler, cette façon de faire la guerre sans y toucher.
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Un peu de science pour tous
En théologie comme en géométrie, le Néant se déduit de l'Infini et non l'inverse.
En optique, ce sont les deux bouts de la lorgnette. Autant dire que depuis que Feuerbach est mort, l'Eglise laïque s'éclaire à l'électricité.
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Philologie
- Nietszche : beaucoup de Lettres pour Rien.
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Marx pour les Nuls
On n'a aucune chance de comprendre le communisme si on ne pige pas qu'il part d'une déception du christianisme. C'est très net de la part d'Engels, désarçonné de son éducation chrétienne par la réalité de la misère qui règne dans les faubourgs de Manchester. Pour Marx, le mépris est plutôt d'ordre scientifique. Engels le coeur, Marx la tête.
Sans oublier Lénine : "Il est d'usage de se taire là-dessus [l'Etat selon Marx], comme sur une "naïveté" surrannée, exactement comme les chrétiens, une fois leur culte devenu religion d'Etat, ont "oublié" les "naïvetés" du christianisme primitif et son esprit démocratique révolutionnaire." (In : "L'Etat et la Révolution").
Sous Sarkozy, on est tenté d'effacer que le communisme comme le christianisme postulent une cosmogonie très différente de celle qui consiste à s'asseoir devant les Jeux olympiques et à applaudir des exploits minimalistes.
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Journal de guerre
Mon Journal de guerre (août 2008) est désormais disponible dans une version autant que possible expurgée de toute mollesse (trois petits fichiers au format PDF).
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Positivisme
Je suis un positiviste dans la droite ligne d'Auguste Comte : confiant dans la Science, inquiet de la voir entre les mains de dangereux crétins polytechniciens. Ce qui était déjà vrai du temps d'Auguste Comte l'est à la puissance deux aujourd'hui.
D'ailleurs Polytechnique est sans doute la seule école en France où Finkielkraut peut passer pour un type sérieux.
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Le style nazi
Il n'est pas difficile de démontrer que la littérature de l'officier Ernest Jünger, son stoïcisme de corps de garde, est plus représentative du "style nazi" que la littérature de Louis-Ferdinand Céline.
Rien de commun entre Jünger et Céline. Ce dernier brise la monotonie de la langue française, précisément en passe d'étouffer sous les rapports algébriques et juridiques dont les ratiocinages débiles de Jünger, Heidegger ou Nitche, portent la marque.
Proust déjà, son accumulation de propositions subordonnées et de syllogismes creux, avait un parfum de cercueil et annonçait la mort par asphyxie de la prose française. Céline l'a ressuscitée in extremis (La comparaison du style de Céline avec le "jazz" est d'ailleurs complètement inepte.)
D'ailleurs pourquoi la droite saumon et la gauche caviar s'entendent-elles pour faire porter à Céline ou à Le Pen plutôt qu'à cette baderne insipide de Jünger, ou encore à l'âne Martin Heidegger, la petite dinde Arendt, le chapeau de l'antisémitisme et de la collaboration ? Cette petite énigme historique n'est pas bien difficile à résoudre.
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Utopia
Je suis un communiste d'un genre un peu spécial mais assez logique. Et après tout, quand on est communiste, c'est la logique qui prime.
Ainsi je pense que l'armée française a eu tort de s'opposer, même aussi faiblement, à l'avancée des troupes nazies sur le sol français en 1940. J'ai pitié des morts pour la France, mais j'estime ne leur rien devoir que des emmerdements.
De Gaulle ne voulait pas causer aux Allemands, contrairement à L.-F. Céline, mais de Gaulle était-il vraiment Français ? Cette laideur, ce quasi-hermaphrodisme indiquent plutôt le contraire. De Gaulle a toujours excité la vindicte populaire contre lui, tandis que Pétain était apprécié de la troupe, pour avoir pas mal épargné son sang. Il n'y a qu'un communiste comme Alain Badiou pour ignorer ça... comme si l'Histoire était faite pour les chiens fachistes !
Pour sûr on aurait évité pas mal de morts de toutes les races et de toutes les religions dans ce cas de figure.
Et le nazisme me dira-t-on, les camps de travail, l'esclavage qui rend libre ?
Sur ce point je crois que les communistes français de l'époque ont manqué de confiance dans leurs idées. Le christianisme, par exemple, ne s'est pas imposé par la force dans l'Empire romain ; la complète décrépitude de la religion romaine a suffi. D'ailleurs Hitler lui-même, s'il est permis d'en parler autrement que comme d'un monstre dans un film hollywoodien, Hitler lui-même gobait-il tant que ça les sculptures d'Arno Brecker et les empilements de cubes d'Albert Speer ? Il était capable de voir que toute cette géométrie prétentieuse était un peu bancale. Capable de voir aussi qu'entre le "bauhaus" et son propre bunker, la différence est plutôt ténue.
La convergence entre Marx et saint Paul avait même frappé Hitler. Une belle preuve de lucidité.
Oui, fort probable qu'Hitler lui-même aurait viré sa "cuti" pour se convertir, en définitive, au communisme. Si ce n'est lui, alors son successeur.
Il est déjà arrivé que l'Humanité traverse des périodes de bêtise intense comme nous en traversons aujourd'hui, avec le triomphe de faux savants comme Darwin ou Freud, Gauss, Kant, Helmholtz, etc., etc., mais en définitive la Science finit toujours par triompher.
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Défense de pleurer
Il faut une sacrée dose d'inconscience pour s'en remettre à une armée qui n'est même pas capable de se défendre elle-même contre la politique de défense criminelle de Bernard Kouchner.
Au fond de moi je n'étais pas si certain que ça que Sarkozy oserait aller voir les veuves, pour leur répéter en face que la meilleure parade contre le terrorisme c'est d'occuper le territoire afghan et d'humilier tous les pays arabes qui refusent d'acheter des avions Dassault ou de transformer leurs territoires en parcs d'attraction. De remplacer Allah par Mickey Mouse.
Eh bien Sarkozy a osé, il est venu avec son sourire qui transpire la franchise à prix cassé. Au vrai si on enlève au capitalisme son audace, qu'est-ce qui lui reste ? Le principal talent d'un capitaliste consiste à dire n'importe quoi avec le plus d'aplomb possible. Le meilleur moyen pour un VRP de fourguer sa camelote est bien de se convaincre lui-même que c'est de l'or en barre.
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Capri c'est fini
Peut-être je n'ai pas bien cherché, mais sur internet je n'ai rien trouvé, aucune réaction franche venant d'Italie à la théologie archaïsante du Pape...
S'il est logique qu'un Français se scandalise de l'iconoclasme de Joseph Ratzinger, de ses attaques contre la science, assimilée aux gadgets de mort de l'ingéniérie allemande ou yankie, que dire d'un Italien ? Non pas un Vénitien, puisqu'il y a beau temps que Venise a perdu sa vraie couleur, mais un Napolitain, un Sicilien, un Florentin (Je comprends qu'un Romain soit un peu gêné à cause des gardes suisses) ?
Si même en Italie il n'y a plus un communiste, plus un catholique, alors rien ne s'oppose à ce que les Russes nous envahissent enfin.
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Défi
On me met au défi de trouver plus vain que Nitche ! Sans hésiter je cite Cioran, la source intarissable du Néant qui donne l'air pensif aux bobos. Aux bornes de la francophonie.
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Index
J'ai noté aussi ceci : "Nous avons l'art afin de ne pas périr de la Vérité." C'est de Nitche : autant qu'on sache quel auguste crétin s'est rendu coupable d'une telle sentence ; Nitche, c'est Baudelaire passé par le Collège de France.
"Rien n'effraie plus un esclave que l'art, si ce n'est la vérité." conclut utilement un Anonyme.
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De quoi saint Paul ?
L'allégeance d'une partie du clergé démocrate-chrétien à Sarkozy, perçu comme le meilleur allié des valeurs actuelles chrétiennes, est connue. Ce clergé qui s'est longtemps bouché le nez quand on lui parlait de Le Pen, a estimé soudain que Nicolas Sarkozy présentait de meilleures garanties morales.
L'électorat démocrate-chrétien, qui penchait plutôt pour le parti socialiste, a viré sa cuti et voté en majorité pour Sarkozy lors du dernier match. N'empêche, il a quand même fallu que je me pince en lisant cette chronique révélatrice sur saint Paul, d'un certain père Guillaume de la Menthière, du diocèse de Paris. La fantaisie d'une élection présidentielle est une chose, la théologie une autre, quoi qu'en disent les barbarins.
La chronique du Sieur de La Menthière s'intitule : "Réhabiliter le travail". On se doute qu'il n'est pas question de saint Paul en Chine mais bien en France, dans le XVIe arrondissement de Paris où on n'en fout pas une rame.
Après avoir démontré qu'on ne sait pas grand-chose de précis de l'activité qu'exerçait saint Paul, l'auteur poursuit néanmoins : "Car Saul était dans le textile" ; puis : "Paul reste influencé par son éducation pharisienne."
La dernière tendance de la doctrine démocrate-chrétienne est de prouver que les chrétiens ne sont en fait rien de plus que des pharisiens - non pas une THEologie mais une TELEologie. La suite défie la science : "A l'encontre du monde grec qui méprisait le travail manuel, occupation d'esclaves, les pharisiens, eux, l'encourageaient." Voilà le genre de sornettes sur lesquelles débouchent six ou sept ans de séminaire à Issy-les-Moulineaux ou ailleurs.
Encore quelques lignes qui valent leur pesant d'autosuggestion : "Comment faisait-il, ce tâcheron malingre et affligé, pour mener de front travail, prière, voyage, évangélisation ? Quelle énergie ! Quelle tornade ce petit homme gigantesque, semant une Eglise sous chacun de ses pas (...)" De quoi saint Paul est-il le nom ? On devine à ce portrait que saint Paul = Sarkozy, et vice versa, et que ce n'est pas la Vérité qui rend libre, mais plus sûrement le Travail.
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No style
J'ai noté ce trait : "L'Enfer, c'est la vérité perçue trop tard."
C'est si juste qu'il vaut mieux que je taise le nom de l'auteur.
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Bicéphale
"L'Allemagne russe et l'Allemagne yankie", "la Prusse et la Bavière", "le noir et le rouge", "le nationalisme et le socialisme", "le feu et le ruisseau", "la démocratie et le christianisme", "l'aigle à deux têtes", "le sens de l'Histoire et la fin de l'Histoire", "l'antisémitisme et le philosémitisme", "le clair et l'obscur", l'Allemagne est forcément pour un catholique français de souche un pays de contradictions, un royaume désuni.
Ce que l'Allemand appelle "raison" n'est bien souvent aux yeux d'un Français qu'une contradiction stérile.
Ainsi la première proposition, positive, du pape Benoît XVI est de nous dire qu'il ne conçoit pas bien l'Esprit-Saint ("Ma compréhension de la troisième Personne restait faible") et qu'il entend donc éclaircir ce point ("J'ai décidé d'étudier les grands témoins de l'Esprit dans l'histoire de l'Eglise"), pour ensuite prétendre trouver dans la théologie de saint Augustin des éclaircissements sur le mystère de la Trinité ! Autant s'enfermer dans le noir pour trouver la lumière, tant les spéculations d'Augustin sur la Trinité s'enlisent dans les syllogismes. En guise de progrès c'est un grand bond en arrière.
Le scandale est grand pour un Français. Y a-t-il plus de raisons aujourd'hui d'accueillir la philosophie allemande avec bienveillance que naguère, du temps de Bloy, de Péguy, de Bernanos ou de Claudel, qui l'ont vomie de toutes leurs forces ? Aucune. Et d'autant moins qu'une bande de démocrates-crétins sous la bannière de Benoît XVI n'hésite pas à s'en prendre à Bloy, Bernanos et Claudel, pour tenter de les rayer de la carte de France.
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Voyage officiel
Tant que les valeurs démocrates-chrétiennes seront cotées au NASDAQ et au CAC 40, à la Bourse de Francfort, et indexées sur les cours de l'essence, Benoît XVI ne pourra espérer mieux que le respect qu'on doit à un grand-père gâteux.
Bien sûr les derniers catholiques français officiels et ingambes, eux, ne manqueront pas de se presser sur le passage du pape, histoire de figurer dans le dévédé-souvenir... mais ils sont déjà persuadés d'avance ! Les formulaires pour la repentance des crimes passés, présents et à venir sont prêts : il ne reste plus qu'à les parapher.
Alors à quoi bon ? Le pape n'a-t-il pas mieux à faire que de se promener dans un bercail de brebis qui n'ont même plus assez de souffle pour s'égarer ?
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Enterrement de première
Le moins que les cartels militaro-industriels puissent faire, c'est d'offrir aux couillons de bidasses qui se sont fait buter en Afghanistan un enterrement de première classe, de beaux cercueils vernis, des médailles et tout le toutime, la couverture de Match et du Point.
Sarkozy, lui, n'aura pas besoin de se pousser pour aller peloter les orphelins, c'est pas la pudeur qui l'étouffe, lui et sa cour de bigots laïcs ou démocrates-chrétins.
Sinon on va dire que Dassault, Lagardère ou Bolloré sont radins. Est-ce que le pédégé d'un hyper de province ne se fendrait pas au moins d'un couronne de fleurs pour un vigile crevé au champ d'honneur ?
En somme l'armée républicaine nous a sauvés par deux fois de lécher le cul des Boches pour mieux lécher celui des Yankis aujourd'hui.