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gilets jaunes

  • L'illusion souverainiste

    La souveraineté d'une nation n'est pas d'abord constitutionnelle ou juridique, elle est d'abord économique. Dans "Orwell et les Gilets jaunes", j'explique comment l'impératif de croissance économique l'emporte sur toutes les règles constitutionnelles. Le rôle du président du conseil constitutionnel est de faire croire à un maximum de Français que l'action du chef de l'Etat s'inscrit dans un cadre constitutionnel. Il se trouve que l'actuel président du conseil constitutionnel (Laurent Fabius) est l'un des principaux artisans du passage à la monnaie unique européenne au début du XXIe siècle, qui a opéré dans l'organisation politique un changement substantiel ; on peut ici parler de "coup d'Etat bancaire".

    Nul n'est censé ignorer la loi, mais la plupart des Français ignorent le b.a.-ba du fonctionnement économique. Tout est fait par la presse économique, largement détenue par des oligarques, pour maintenir les Français au niveau d'ignorance le plus bas, ou pour organiser de faux débats économiques "pour ou contre la taxe Zucman" qui parasitent dangereusement l'action politique.

    L'illusion souverainiste consiste à croire que l'on peut réparer par le droit ce qui a été entamé par l'économie. Il m'arrive de discuter avec des souverainsistes-gaullistes sur les réseaux sociaux ; je leur fais immédiatement observer l'inanité du Brexit des Anglais, resté lettre morte ou presque. Si l'oligarchie financière britannique n'a pas entièrement défait le Brexit, c'est seulement en raison de l'incertitude que fait peser la guerre en Ukraine sur l'avenir du consortium bancaire européen. Aux électeurs de Mélenchon qui prônent une VIe République, je fais remarquer l'annulation du résultat des élections grecques en 2015 par les instances dirigeantes de l'Union européenne - encore un "coup d'Etat bancaire", qui a eu pour conséquence de transformer la Grèce en "lānder touristique" allemand.

    Le droit consitutionnel s'oppose à l'économie capitaliste comme une charge de cavalerie polonaise à des panzers allemands. Les médias oligarchiques ne sont pas les seuls à maintenir les Français dans l'ignorance des questions économiques, les cours d'Education civiques poursuivent à peu près le même but : on continue d'enseigner des âneries la théorie utopique de l'équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, alors même que la constitution de 1958 visait à transformer le parlement en chambre d'enregistrement, suivant un dispositif bonapartiste antirépublicain.

    La division du travail à l'échelle mondiale entraîne une perte de souveraineté des nations, dont l'afflux de migrants n'est qu'un des aspects. Les nations les plus puissantes et les mieux armées - les Etats-Unis, la Chine et la Russie -, subissent les conséquences de la mondialisation. Celle-ci porte atteinte à leur souveraineté. Derrière le slogan "Make America great again" se cache une crise de la souveraineté des Etats-Unis. Que dire de l'Union européenne qui n'est rien qu'un marché unique ?

    La révolution des Gilets jaunes est la prise de conscience par les passagers de troisième classe du "Titanic" que les experts qui pilotent le navire ont été formés pour l'envoyer droit sur un iceberg. Il ne s'agit pas de boucher la voie d'eau comme le suggère l'ex-premier ministre démissionnaire sous la pression des Gilets jaunes, il s'agit d'empêcher que le "Titanic" ne reprenne sa croisière infernale comme si de rien n'était.

    L'effort des oligarques français et allemand pour consolider l'Union européenne dans la guerre n'est pas un projet économique, c'est un projet désespéré.

  • Les gros sabots du féminisme

    Je visionnais l'autre jour un débat entre deux féministes, l'une homosexuelle et l'autre hétérosexuelle, arbitré par un homme : elles divergeaient sur le point de savoir s'il faudrait couper les couilles aux hommes ou non ? La féministe hétérosexuelle était un peu plus hésitante. C'est le niveau du débat politique en France sur bien des sujets ; les femmes et les hommes n'y sont pour rien, c'est la télévision qui produit ça. Les écrans ne jouent-ils pas à peu près le même rôle dans "1984" de détourner l'attention ?

    Ces deux féministes se rejoignaient en revanche sur la statistique suivante : "92% des violeurs sont des hommes".

    En dehors des statistiques de l'industrie pharmaceutique, il n'y a pas de stats plus bidons que les stats de la police, quasiment toutes bidonnées ; une très large part des affaires criminelles ne sont pas élucidées.

    La dernière chose à faire si l'on s'attaque à un problème social quelconque est de partir d'une étude statistique. Les statistiques sont étroitement liées au populisme libéral, qui est à peu près l'idéologie dénoncée par Aldous Huxley dans "Le Meilleur des Mondes". Un économiste (proche des Gilets jaunes) a récemment montré que les statistiques sur l'immigration permettent de fonder deux démagogies radicalement opposées.

    La diffamation de George Orwell par une journaliste féministe australienne, Anna Funder, ne m'a donc pas étonné, mais plutôt le procédé, à la fois original et sournois.

    On pourrait écrire un bouquin sur les tentatives de diffamer ou de saboter Orwell entre 1960 et 2019 ; je me suis contenté dans mon essai sur "Orwell & les Gilets jaunes", d'évoquer les plus significatives.

  • Une première histoire du trumpisme

    Une histoire des Etats-Unis, au-delà de la réaction populiste à la crise mondiale de 2008, devrait s’efforcertrumpisme,donald trump,maga,histoire,steve bannon,tocqueville,libéral,capitalisme,gilets jaunes,george orwell,essai,maya kandel d’expliquer pourquoi l’espoir d’avènement d’une démocratie aux Etats-Unis, formulé à la fin du XIXe siècle par le publiciste libéral A. de Tocqueville, pourquoi cet espoir a été très tôt déçu ? Autrement dit, comment un régime oligarchique démagogique a-t-il pu s’imposer au lieu de la démocratie espérée ?

    Il n’est pas inutile de rappeler certaines caractéristiques de l’utopie démocratique de Tocqueville. Cet aristocrate normand est peut-être le seul Français à jamais avoir été (sincèrement) enthousiasmé par le projet de démocratie en Amérique du Nord, teinté de rousseauisme.

    Néanmoins Tocqueville n'était pas un optimiste béat ; il avait entrevu le risque que la jeune confédération d’Etats courait d’évoluer vers un régime oligarchique ; il qualifie cette menace dans « De la Démocratie » « d’aristocratie de l’argent ». Tocqueville avait foi aussi dans l’adoucissement des mœurs démocratiques, à quoi la guerre dite « de Sécession », quelques années à peine après la mort de l’essayiste, oppose un démenti cinglant ; les historiens tiennent en effet cette guerre civile comme l’une des premières, si ce n’est LA première guerre « totale », engageant cruellement toutes les forces vives des deux partis opposés. Le fait de la violence démocratique est établi dès la fin du XIXe siècle, et ne se démentira pas par la suite.

    La violence verbale de Donald Trump, pour ne pas dire sa vulgarité, qui galvanise son électorat, ne doit pas faire oublier que l’hypocrisie du parti oligarchique adverse contribue largement, elle aussi, à la violence, notamment sur le plan international où les « droits de l’homme » servent à maquiller la cause impérialiste de motifs humanistes. Agressée verbalement par D. Trump, l’actuelle présidente du Mexique a répliqué en rappelant tout ce que l’extraordinaire violence qui règne au Mexique (nation officiellement « en paix ») doit à son puissant voisin, trafiquant d'armes international.

    Les médias européens oublient de rappeler que le droit de détenir des armes à feu est un droit essentiellement démocratique. Si le parti démocrate apparaît comme moins violent, plus policé, c’est parce qu’il est le parti de la délégation de la violence au pouvoir exécutif., suivant le droit européen. La violence des MAGA est bel et bien « révolutionnaire ».

    Significativement, l’utopie démocratique de Tocqueville est une utopie anti-européenne, en rupture avec la formule politique de l’Etat moderne (théorisé vers 1650). Tocqueville ne se satisfaisait pas de l’Etat « tout-puissant », tel qu’il s’était imposé en France en dépit de la Révolution bourgeoise et des aspirations des Lumières à la décentralisation. Cet aspect « anti-européen » se retrouve dans la révolution MAGA, les électeurs de D. Trump étant enclins à voir dans les nations européennes des nations colonialistes belliqueuses, pour ne pas dire génocidaires.

    L’ouvrage de Maya Kandel est focalisé sur les campagnes et les victoires successives de Donald Trump, et fait assez largement fi du contexte historique. L’inconvénient de cette méthode est qu’elle accorde à l’idéologie MAGA/trumpiste une importance excessive. Qu’il soit antisémite ou au contraire sioniste comme celui de Trump, « wokiste » ou « antiwokiste », le discours démagogique opère comme un levain sur les masses, suivant l’observation de George Orwell ; l’idéologie est la carrosserie du populisme, non son moteur. M. Kandel dit bien que le trumpisme n’est pas assimilable au fascisme, mais elle ne dit pas précisément pourquoi : le trumpisme n’est pas assimilable au fascisme car les Etats-Unis ne sont pas une nation en expansion industrielle comme le IIIe Reich ou l’Italie de Mussolini, mais au contraire une nation en récession.

    Steve Bannon, dont M. Kandel explique comment il est devenu l’idéologue en chef de Donald Trump, à qui il a inspiré les slogans politiques les plus efficaces, n’est jamais qu’un publicitaire de plus au pays du marketing politique. Le krach de 2008, dont M. Kandel sous-estime les répercussions, a joué en la faveur des slogans de Steve Bannon et Donald Trump dans la mesure où la démagogie wokiste antagoniste peut se résumer au slogan de la mondialisation heureuse (dont A. Huxley a produit la caricature dès 1932).

    Le capitalisme sans filtre en vigueur aux Etats-Unis a eu pour conséquence de mobiliser une large partie de la classe moyenne, frappée durement par la crise, contre l’appareil d’Etat de Washington, qui finance la propagande wokiste par le biais de fondations philanthropiques privées ou publiques. L’ascension politique de Donald Trump résulte donc autant de la sclérose des partis institutionnels, absorbés par leurs visées impérialistes, que de l’opportunisme de S. Bannon, sa capacité à canaliser les aspirations des « White Trash » (petits blancs déclassés) et d’une partie de la communauté hispanique au sein de laquelle les slogans wokistes n’ont que peu d’écho.

    M. Kandel se laisse happer par l’idéologie et entre trop dans le détail du « marketing politique » MAGA ; l’étude d’un phénomène idéologique ou politique, isolé de son contexte historique, revient à n’étudier que la partie visible de l’iceberg. Le seul intérêt de cette enquête fouillée sur la stratégie électorale des MAGA est qu'elle souligne à quel point l’électorat de D. Trump est hétéroclite : contrairement à la promesse de restauration de l’économie américaine sur le déclin, les slogans antiwokistes mobilisent surtout le noyau dur des fondamentalistes évangélistes, hostiles à la société de consommation en laquelle ils voient le prolongement du satanisme européen (catholique romain). D. Trump, qui n’a rien lui-même d’un fondamentaliste, a paradoxalement su capter cet électorat puritain, qui reste sans doute très méfiant (le jeune assassin de D. Trump était lui-même membre d’une secte chrétienne fondamentaliste, et la thèse de sa manipulation par les services secrets est peu probable).

    La diversité de cet électorat, regroupé derrière le slogan fourre-tout « Make America Great Again » rendra la mission que s’est assigné D. Trump de restaurer la suprématie des Etats-Unis d’autant plus difficile. Cette fragilité électorale pourrait entraîner le camp MAGA à se radicaliser encore plus ; le camp démocrate adverse, « éparpillé » par la répression des Palestiniens de la bande de Gaza, d’une violence inouïe, cautionnée par le président Joe Biden et la candidate Kamala Harris, pourrait lui aussi se radicaliser pour faire oublier sa contribution à une guerre impérialiste brutale.

    Un détail surprenant dans l’analyse de M. Kandel, à la limite de la mauvaise foi, est l’accusation lancée à D. Trump d’opposer systématiquement la fiction à la réalité. Ce procédé n’est pas celui de Donald Trump, mais celui des Etats-Unis tout entier ! Les Etats-Unis sont une nation de plaideurs, et ils l’ont toujours été. A qui D. Trump devrait-il demander la permission de s’affranchir de la réalité ? A Hollywood ?

    M. Kandel considère le trumpisme comme le phénomène politique majeur du début du XXIe siècle ; c’est d’autant plus vrai que la crise mondiale a entraîné, dans l’ensemble des pays occidentaux, des bouleversements sociaux analogues à ceux qui ont produit la victoire de D. Trump : on l’a déjà presque oublié, mais la première campagne d’E. Macron était largement « antisystème », avant que le président français n’apparaisse rapidement comme un champion de la politique économique planifiée à partir de Bruxelles, à l’instar de ses prédécesseurs. La promesse de réindustrialiser la France fut faite AVANT celle de Donald Trump d’en faire de même.

    Plutôt que de révolution « libérale-conservatrice », suivant la dénomination retenue par l’essayiste, on caractérisera mieux la conquête du pouvoir fédéral par les MAGA comme "une révolution capitaliste anticapitaliste" ; ainsi la contradiction du programme politique MAGA apparaît comme étant plus économique qu’idéologique. L’utopie MAGA est une sorte de retour vers le futur.

    (Dans mon essai "Orwell & les Gilets jaunes", je reviens de façon moins partisane que Maya Kandel sur la révolution MAGA, dans un chapitre intitulé "C'est quoi Trump ?" : le phénomène Trump est en effet intéressant à observer en raison des analogies entre la révolution MAGA et celle des Gilets jaunes, qui ont débordé en 2019 les digues des partis politiques institutionnels, comme les MAGA en 2016.)

  • Edwy Plenel ou la Fraternité

    Je me suis donné dans mon essai sur "Orwell & les Gilets jaunes" pour but de montrer comment "1984" permet de ne pas se laisser abuser par les codes de la politique contemporaine. Orwell est un caillou dans la botte du totalitarisme libéral, en particulier, qu'il soit "de gauche" ou de "droite", puisque cette variante du totalitarisme est, en 2025, l'idéologie dominante d'Océania (le bloc anglo-saxon) dans "1984", non plus le fascisme ou le stalinisme démodés. L'aptitude à la mue idéologique est une aptitude caractéristique de Big Brother.

    Cela explique les nombreuses tentatives pour diffamer Orwell des élites libérales au cours des dernières décennies, qui vont de la grossière censure (caractéristique de l'intelligentsia française) à des sabotages plus subtils (j'en évoque quelques-unes dans mon essai).

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  • Le mensonge médical des médias

    Sur la dérive médicale totalitaire, Aldous Huxley est peut-être plus explicite qu'Orwell, bien que le procédé de la "novlangue" revienne au même : le totalitarisme repose sur la renonciation à la science, décrite par l'un des dirigeants du "Brave New World" comme une menace de trouble à l'ordre social.

    Dans "BNW" la médecine est instrumentalisée par l'Etat, plus précisément la médecine darwiniste, suivant l'usage illustré par le IIIe Reich, mais aussi l'Union soviétique, les Etats-Unis (la CiA) et la Chine, dont le programme démographique eugéniste est l'un des axes principaux de sa politique économique ; on peut parler d'eugénisme racial dans le cas du IIIe Reich et d'eugénisme malthusien dans le cas de la Chine. Aux Etats-Unis la pratique de l'avortement à l'échelle industrielle est impulsée, non par le parti unique, mais par l'idéologie consumériste, très proche du conditionnement décrit par Huxley dans "BNW". Le contrôle ou la régulation des naissances par divers moyens, dont le moyen religieux au Moyen-Âge, n'est pas un fait nouveau - il est un facteur de progrès économique et social, mais dans l'Occident industrialisé au XXe siècle, ou l'Orient occidentalisé, la méthode eugéniste, combinée à l'esclavage capitaliste larvé, va tourner au suicide social.

    En 2025, l'ouvrage d'A. Huxley est probablement le plus subversif en circulation aux Etats-Unis - subversif au regard du "wokisme", qui consiste à brandir l'étendard de la société de consommation, mais aussi subversif vis-à-vis du trumpisme, qui repose sur la négation des meurtres de masse perpétrés pour garantir aux Etats-Unis leur domination impérialiste. "1984" a donné lieu à plusieurs adaptations cinématographiques qui vident l'anti-utopie d'Orwell de son sens pour la réduire à un pamphlet anticommuniste ; il serait plus difficile de saboter le "BNW" d'Huxley, qui dénonce plus directement la barbarie libérale-darwiniste.

    Cette semaine on pouvait prendre "Le Monde" (14 oct.) en flagrant délit de mensonge médical grossier, de nouveau à propos de la vaccination contre la grippe qui a enrichi de façon éhontée quelques laboratoires pharmaceutiques, invités par les présidents D. Trump et J. Biden à profiter de la crise sanitaire - détournement caractéristique de la médecine au profit de calculs politiciens.

    Les laboratoires ont tout avoué ou presque depuis la séquence totalitaire de 2020 : ils l'ont fait d'autant plus facilement qu'ils sont "couverts" par la classe médiatico-politique, qui a pris l'initiative de produire un vaccin miraculeux pour permettre d'accélérer le déconfinement. Les labos ont avoué que leurs vaccins n'étaient d'aucune efficacité pour empêcher l'épidémie de grippe à coronavirus de se propager, ce que les citoyens les plus conditionnés à prendre au sérieux la publicité commerciale des labos ont fini par comprendre, puisque la population états-unienne a pratiquement cessé de se faire vacciner.

    Les prédictions des rares médecins dotés de bon sens, dès les premiers jours de la pandémie, se sont toutes accomplies ; je cite par exemple ce jeune médecin new-yorkais de mémoire : "Les Etats-Uniens vont tomber comme des mouches, car ils sont tous déjà plus ou moins malades." Les Etats-Unis sont en effet le seul pays au monde où le coronavirus a tué au-delà des personnes affaiblies par l'âge ou des maladies chroniques.

    Il faut noter que le mensonge totalitaire persiste à propos des vaccins à ARNm à travers une démonstration statistique qui n'est pas plus sérieuse que la démonstration du bénéfice du tabac pour les femmes enceintes. En ce qui me concerne, j'ai eu la chance d'être éclairé il y a une quinzaine d'années par un prof de médecine sur la menace que représentent les statistiques pour la médecine. Un chirurgien célèbre, aujourd'hui décédé, rappelait chaque fois qu'il le pouvait la stagnation de la science pharmaceutique depuis plus d'un demi-siècle.

    Il est impossible de démontrer le bénéfice des vaccins contre la grippe pour les "personnes à risque", car les personnes de plus de 65 ans à qui ces vaccins sont administrés sont, pour la plupart d'entre elles, en mauvaise santé, et les causes de leur décès impossible à analyser ; le choc provoqué par un vaccin chez un vieillard de 80 ans, contribuant à provoquer sa mort, est impossible à déceler. L'industrie pharmaceutique joue donc, avec les vaccins contre la grippe, sur le velours - tandis que les malaises cardiaques provoqués par le vaccin ARNm sont plus faciles à repérer sur de jeunes types en bonne santé.

    "Le Monde" explique donc à ses lecteurs, après avoir reconnu l'existence d'études suggérant que la vaccination fait courir un risque de baisse "relatif" de l'immunité, qu'il est néanmoins souhaitable que les personnes en bonne santé se fassent vacciner contre la grippe saisonnières (20 euros/vaccin), que l'on annonce "sèvère" cette année, et ce pour augmenter "l'immunité générale". Bien sûr le Dr Knock a choisi un pseudo pour signer cet article médical. "Le Monde" a mis deux ans avant de reconnaître que l'hypothèse de la fabrication du coronavirus par le consortium millitaro-industriel n'était pas une hypothèse fantaisiste.

    Ce n'est peut-être pas un détail, l'industrie pharmaceutique est la principale source de financement de ce que les journalistes osent encore appeler "la vie politique".

    L'idéologie darwiniste a pour effet de détruire les grands principes humanistes de la médecine. C'est le principe darwinistemensonge,médical,lapinos,orwell,gilets jaunes,le monde,vaccination,science,krach scientifique,1984,aldous huxley qui fait tenir pour quantité négligeable, accepter comme dommage collatéral les milliers de blessures graves ou de décès de personnes allergiques au vaccin inoculé que Pfizer a été contraint de déclarer plus tôt que prévu sous la contrainte judiciaire aux Etats-Unis. Les abrutis "antispécistes-darwinistes" ont le don d'ignorer que la principale fonction de l'antispécisme n'est pas d'améliorer la "condition animale", mais de traiter les êtres humains comme des animaux.

    J'ai consacré dans mon essai sur "Orwell & les Gilets jaunes" plusieurs chapitres au problème du "krach scientifique", lié à la culture totalitaire maquillée en "démocratie". Cette faillite collective du XXe siècle se manifeste de la façon la plus évidente par l'abolition de la frontière entre la science et la science-fiction. Ici encore on mesure l'utilité de la satire d'A. Huxley, qui présente la science-fiction comme le socle de la culture totalitaire technocratique.

  • Orwell & les Gilets jaunes

    Ci-dessous le sommaire de mon "Orwell & les Gilets jaunes" fraîchement paru.

    Dans cet essai je confronte le mouvement historique des Gilets jaunes, de rejet du gouvernement par une petite élite technocratique, à l'analyse approfondie de l'Etat totalitaire (Big Brother) proposée par George Orwell dans "1984".

    L'ouvrage est découpé en une vingtaine de chapitres aussi didactiques que possible.

    (Disponible sur Amazon.fr ISBN : 9798265891525)

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  • L'aveu de Lecornu

    Commençons par le mensonge de Sébastien Lecornu, qui s'est étrangement décrit comme un "moine-soldat" dans son allocution d'adieu. Les "moines-soldats" sont connus pour leurs pratiques sodomites et le culte de Baphomet. On mettra cette référence maladroite sur le compte de la fébrilité. Il n'est pas besoin de remonter aussi loin pour retrouver les pratiques barbares associées au christianisme : les Etats-Unis démocrates-chrétiens ont prouvé par la voix de leurs dirigeants encore très récemment qu'ils étaient capables de mettre l'Evangile au service de guerres impérialistes.

    - Le mensonge public de S. Lecornu est largement répandu par sa caste de technocrates, pour ne pas dire qu'il est systémique : il consiste à faire abuser les Français quant à la nature du pouvoir exercé : il ne découle pas de la constitution et des institutions VISIBLEMENT depuis 2020. Il ne s'agit même pas ici de savoir si la constitution de 1958, qui annihile les pouvoirs législatif et judiciaire en les soumettant à l'exécutif, est une constitution authentiquement républicaine - non - le pouvoir exécutif est exercé par la Commission européenne à titre principal, au prétexte de la crise sanitaire d'abord, puis de l'engagement de la France dans l'OTAN. On pourrait qualifier ce mensonge de typiquement gaulliste, s'il n'était largement approuvé par l'ensemble de la classe politique. Il va de soi que le général de Gaulle ne souhaitait pas remettre le pouvoir exécutif entre les mains de l'Allemagne, mais la constitution gaulliste a grandement facilité la tâche des technocrates de Bruxelles, qui n'ont rencontré aucune résistance parlementaire.

    Le mensonge de Lecornu est destiné à masquer pour qui et pourquoi son patron E. Macron semble s'accrocher au pouvoir, au-delà de l'ambition personnelle : on l'estime le mieux placé (ce qui n'est peut-être pas faux) pour préserver la tutelle de la Commission européenne sur la France, à quoi l'on peut résumer la politique oligarchique conduite depuis le début du XXIe siècle.

    Les Gilets jaunes ne doivent pas se laisser abuser par le faux-semblant qui consiste à décrire E. Macron comme un électron libre dévoré par l'ambition personnelle. Il est le produit d'une caste, sans doute à bout de souffle, mais dont E. Macron n'est pas le seul atout.

    L'aveu de Lecornu porte sur la paralysie des partis politiques dits "d'opposition" : cette paralysie tient à ce que ces partis ne peuvent pas dévoiler leur allégeance à la politique de la Commission allemande, sans se discréditer entièrement vis-à-vis des Français, de plus en plus hostiles à une caste européiste qui a trahi ses principaux engagements.

    Depuis 2019, la réalité politique est celle du bras de fer entre la caste technocratique et le mouvement des Gilets jaunes qui remet en cause le modèle technocratique. La réalité politique est celle d'une révolution latente. L'état de la société française est donc comparable à celui de la société états-unienne. La prise de Washington par les MAGA ne fait pas une grande différence, car les réformes ne résultent pas de grandes déclarations tonitruantes. La guerre civile n'est bien sûr pas dans l'intérêt des Gilets jaunes, quoi que le blocage vienne des actionnaires de l'Etat profond.

    La violence révolutionnaire est proportionnelle à la résistance de la classe qui accapare le pouvoir et l'exerce dans son intérêt exclusif ; l'oligarchie française n'est pas, à proprement parler, une classe, mais une caste, dont la principale force réside dans une artillerie médiatique dévouée, chargée de conserve avec les cent mille CRS de nasser l'opinion publique française coûte que coûte.

  • L'Intellectuel selon Orwell

    Dans "Orwell & les Gilets jaunes", je précise un des aspects les plus subversifs de "1984", à savoir le rôle crucial attribué à Orwell aux intellectuels dans le système totalitaire. "Intellectuel" n'a pas le sens vague pour Orwell de "quelqu'un qui s'adonne à une activité intellectuelle".

    La brute raffinée O'Brien, membre haut placé du parti socialiste anglais (AngSoc) qui séduit Winston Smith, avant de devenir son tortionnaire ultérieurement, est présentée comme un intellectuel ; peut-être même O'Brien est-il l'auteur des discours utopiques attribués à Emmanuel Goldstein, conçus pour piéger les dissidents - Goldstein dont l'existence n'est pas certaine ?

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  • Cocus ukrainiens

    La meilleur raison de faire tomber Emmanuel Macron à la suite de son premier ministre du Budget allemand F. Bayrou est de mettre fin au projet de guerre du chancelier Friedrich Merz contre la Russie, afin de redresser l'économie allemande qui a perdu plusieurs centaines de milliers d'emplois industriels au cours des derniers mois.

    La démission du président de la République française serait un coup porté à la stratégie de l'Union européenne, à laquelle aucun parti de l'échiquier politique ne s'est clairement opposé. Jean-Luc Mélenchon promène ses électeurs avec la Palestine, et Marine Le Pen promène ses électeurs avec la "remigration", deux objectifs sur lesquels Mélenchon et Le Pen n'ont aucune prise. Madame G. Meloni n'était pas plus tôt élue qu'elle se mettait aux ordres de la présidente de la Commission, U. von der Leyen, représentante des intérêts de l'industrie allemande.

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  • Rentrée littéraire

    Je suis la rentrée littéraire d'un oeil distrait par le mouvement historique des Gilets jaunes. Comme je le disais à mon jeune voisin, qui ne doit pas avoir beaucoup plus de vingt ans, et pour prendre une référence qu'il connaît, la France entre 1945 et les Gilets jaunes, c'est "Le Désert des Tartares" ou à peu près, une longue période d'attente qui fait penser à la terne existence de cette pauvre Emma (Bovary), transpercée par quelques aventures décevantes.

    Cela explique l'écho de "Mai 68" - "Mai 68" résonne dans le vide "gaullien", prolongé par le vide "mitterrandien".

    Depuis quelques années déjà, la rentrée littéraire est encombrée par des romans qui s'efforcent de capter l'attention du public avec des romances familiales. Les études de marché enseignent aux éditeurs que la famille est une passion féminine, tout comme la lecture de romans légers : la combinaison de ces deux tendances semble une excellente stratégie éditoriale ; elle explique le succès de la littérature dévirilisée - j'irai jusqu'à dire dévitalisée - de M. Houellebecq. M.H. plaît autant aux femmes que L.-F. Céline leur déplaît : trop réaliste, trop cru, pas assez familial.

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  • Gilets jaunes contre Etat profond

    Déclaré mort par la presse et les médias de l'oligarchie, le mouvement historique des Gilets jaunes exerce en réalité depuis 2020 une forte pression sur les partis politiques, en particulier les Insoumis de J.-L. Mélenchon et le RN de Le Pen. La grève générale de 2019 a eu pour effet de souligner l'absence d'opposition politique institutionnelle en France ; l'opposition au pouvoir exécutif centralisé, exercé depuis Paris et Bruxelles, est apparu comme un simulacre.

    Le parallèle s'impose avec la "révolution MAGA" Outre-Atlantique, dont il ne faut pas oublier qu'elle a eu lieu non seulement contre le parti démocrate, mais aussi contre le parti républicain, devenu lui aussi à la fin du XXe siècle un parti de "faucons" impérialistes, par conséquent en rupture avec les principes libéraux.

    Les Gilets jaunes poussent donc depuis 2019 Mélenchon et Le Pen à faire la preuve à leurs électeurs qu'ils sont vraiment des partis d'opposition. M. Le Pen a ainsi renversé le premier ministre bruxellois M. Barnier. Son successeur F. Bayrou marche sur des oeufs depuis sa nomination, et sa tentative d'imposer aux Français un budget dicté par les banques allemandes est sur le point d'échouer. Notons au passage qu'il ne s'agit nullement d'un budget "d'austérité", mais d'un budget destiné à rassurer les banquiers et les industriels allemands qui mènent la danse.

    Le clergé médiatique subventionné par les oligarques fait ordinairement passer le mouvement des Gilets jaunes pour un mouvement "nébuleux" - adjectif cocasse quand on sait le rôle de la presse oligarchique française de plonger l'opinion publique dans le brouillard sur tous les sujets.

    Il s'agit d'effrayer la population française, en particulier la partie la plus âgée de l'électorat qui supporte les partis "bruxellois". En réalité, une écrasante majorité des Gilets jaunes est clairement "antisystème", percevant la contribution des grandes centrales syndicales au gouvernement oligarchique de la France ; les divergences portent sur les moyens de se débarrasser du système de gouvernement oligarchique, dont une petite caste de technocrates a doté les Français sous couvert de "construction européenne", en dehors du cadre républicain.

    Certains Gilets jaunes (c'est mon cas) considèrent que la constitution gaulliste maurrassienne fut une étape sur le chemin de la dictature des technocrates, d'autres a contrario que la construction européenne rompt avec la constitution gaulliste. Il s'agit ici seulement d'une divergence d'analyse historique.

    La révolution antisystème MAGA n'est pas plus unifiée. A la différence des Gilets jaunes, les MAGAs ont réussi à se saisir des rênes du pouvoir et à se rassembler derrière le programme de D. Trump ; ce programme les divise déjà car il est très peu libéral - il est plus socialiste que le programme des Insoumis en France ! Les Insoumis comme le RN ne présentent aucune garantie de rupture avec la politique allemande, bien au contraire. La Commission n'a eu aucune peine à soumettre Mme G. Meloni, comme elle avait soumis la gauche souverainiste grecque auparavant.

    En somme on aurait tort de croire que la révolution MAGA est plus avancée que celle des Gilets jaunes ; le problème de la conquête du pouvoir ne doit pas trop absorber les Gilets jaunes. L'Union européenne elle-même, en multipliant les politiques insanes, a largement contribué à sa perte : la guerre en Ukraine, quoi qu'elle n'en soit pas la seule responsable, est largement imputable à l'Union européenne et ses délégués successifs Mitterrand, Chirac, Jospin, Sarkozy et Hollande : l'histoire retiendra d'eux qu'ils furent incapables de s'opposer efficacement à la tutelle de Washington, comme leurs partenaires allemands.

    L'unité des Gilets jaunes est, mathématiquement, contre le RN et les Insoumis, leur tactique de récupération de ce mouvement révolutionnaire. Le RN et les Insoumis sont subventionnés pour diviser les jeunes actifs qui constituent la plupart des Gilets jaunes ayant affronté les CRS de plein fouet.

    S'il est trop tôt pour proposer un plan de restauration de la république, les Gilets jaunes libéraux et les Gilets jaunes communistes peuvent s'unir autour d'un objectif commun - le démantèlement de l'Etat profond (Big Brother) : cet objectif est celui des MAGA, mais sur ce point D. Trump tient, de toute évidence, un double discours : démanteler l'Etat profond reviendrait pour les Etats-Unis à renoncer à leur politique impérialiste ; la défaite des Etats-Unis en Ukraine n'est pas un renoncement, malgré tous les efforts de D. Trump pour le faire passer cette attitude pour un "pacifisme" : il s'agit seulement d'une défaite. Rien n'indique que D. Trump a mis le consortium militaro-industriel étatsunien au pas. En somme le programme de D. Trump est assez gaulliste.

    Gilets jaunes libéraux et communistes peuvent s'entendre facilement sur le démantèlement du ministère de la Culture bourgeoise, officine dont la principale fonction, suivant l'illustration de G. Orwell, est d'abrutir le peuple en faisant la promotion du divertissement. Mais il n'est pas inutile de définir plus précisément les contours de "l'Etat profond", déjà très profond en France à la fin du XIXe siècle, suivant une observation de K. Marx.

    Selon que l'on sera communiste ou libéral, on ne définira pas exactement l'Etat profond de la même façon. Les communistes verront en premier lieu les forces de police pléthoriques déployées contre les Gilets jaunes sous le commandement du préfet Lallement pour protéger les représentants de l'appareil d'Etat. Tandis que les libéraux ont tendance à assimiler l'Etat profond aux seuls fonctionnaires, les communistes souligneront le rôle délétère du clergé médiatique subventionné par les oligarques, ainsi que la solidarité du Capital et de l'Etat, dissuasive de prendre au sérieux une politique économique keynésienne.

    Observons que la révolution MAGA a en commun avec la révolution bolchevique de concevoir le capitalisme comme un problème majeur ; même si les MAGA estiment que le capitalisme financier des fonds de pension (BlackRock) est un capitalisme perverti (pour les marxistes il est une métastase).

  • La révolution du 10 Septembre 2025

    Le mouvement de grève du 10 Septembre confirme ce que l'on savait déjà : les Gilets jaunes représente une épée de Damoclès pour le gouvernement oligarchique de la France, délocalisé à Bruxelles. La notion de délocalisation est importante, car les Grecs, les Italiens et les Britanniques ont repris le pouvoir légalement, par les urnes, sans que cela entraîne un changement de ligne politique. La Grèce et l'Italie ont plus ou moins été placées en redressement judiciaire par la Commission européenne.

    Les Gilets jaunes du 10 Septembre ont fait tomber François Bayrou, même si le parti de Marine Le Pen et celui de Jean-Luc Mélenchon vont revendiquer son scalp : celui d'un ministre chargé d'imposer aux Français un budget dicté par Bruxelles et les industriels allemands, qui voient dans la guerre en Ukraine l'occasion de relancer leur industrie en berne. L'impulsion guerrière de l'Allemagne, depuis la fin du XIXe siècle, est une impulsion industrielle.

    BIen qu'ils se disent "populaires" ou compréhensifs vis-à-vis du mouvement des Gilets jaunes, les partis de Marine Le Pen et de Mélenchon ont pour rôle depuis des décennies d'endiguer le mécontentement populaire, de fracturer l'opinion publique. Le mouvement historique des Gilets jaunes en 2019 a fait tomber le masque de l'opposition.

    La résilience d'E. Macron, qui a trouvé refuge sur la scène internationale et multiplie les interventions pour faire croire qu'il joue un rôle politique est, en soi, un facteur de tension et de révolution. Pendant que son ministre du Budget prône l'austérité, il prône les Jeux olympiques, puis la guerre économique aux côtés de l'Allemagne contre la Russie de Poutine.

    La VIe République - la solution constitutionnelle - est bien sûr un piège. Il y a belle lurette que la Ve République n'est plus opposable à la Commission européenne.

    La stratégie révolutionnaire des Gilets jaunes doit être d'unir les forces que le FN et LFi s'emploient à diviser, voire à opposer, en se traitant réciproquement "d'antisémites" d'une façon bouffonne.

    Les Gilets jaunes doivent définir un ennemi commun aux Gilets jaunes de tendance libérale-utopiste, et aux Gilets jaunes de tendance socialiste-pragmatique ; l'Etat profond, c'est-à-dire bureaucratique, représente cet ennemi commun. C'est l'ennemi désigné par les MAGA qui soutiennent D. Trump, mais les socialistes comprendront que la sauvegarde des services publics utiles impose de faire l'économie de ceux qui ne le sont pas. A quoi bon des services de renseignement intérieur pour surveiller les Français ? La notion d'Etat profond exige d'être précisée : certains Gilets jaunes ne comprennent pas que le secteur du nucléaire constitue un élément central de l'Etat profond, quasiment "structurant".

    On ne peut pas faire plus antirépublicain qu'un régime oligarchique et l'Etat profond est la modalité du gouvernement oligarchique.

    Le FN et les partisans de Mélenchon prétendent qu'ils s'opposent sur les principes ; c'est en réalité leur nature institutionnelle, leur nature parlementaire surtout qui les oppose, deux discours démagogiques différents. Il va de soi que l'immigration est une question économique majeure, mais il est aussi évident qu'elle n'est qu'une conséquence de l'organisation capitaliste du marché du travail. Les métropoles étatsuniennes où l'industrie se porte bien sont les premières à protester contre les mesures anti-migrants prises par D. Trump.

  • Orwell et les Gilets jaunes

    Le mouvement des Gilets jaunes fera date. Les historiens peuvent d'ores et déjà le rapprocher de la prise du pouvoir par Donald Trump aux Etats-Unis, quelques années après le krach financier de 2008 qui a déstabilisé l'organisation politique oligarchique de ce qui était encore la première puissance mondiale.

    Si le mouvement des Gilets jaunes n'a pas de programme politique défini, le programme MAGA d'anéantissement de "l'Etat profond" reste pour l'instant quasiment à l'état de voeu pieux.

    On peut légitimement soupçonner D. Trump, compte tenu du soutien que lui fournissent quelques puissants oligarques, d'être un contre-révolutionnaire déguisé en révolutionnaire (la France a connu beaucoup de révolutionnaires de cette sorte-là, qui n'étaient que des opportunistes). Le financement de partis politiques par l'oligarchie est pour elle le meilleur moyen de se maintenir.

    On pourrait tout aussi bien rapprocher le mouvement des Gilets jaunes de la prise du pouvoir d'A. Tsipras en Grèce en 2015 ou de Giorgia Meloni en Italie (2022), puisque ces deux chefs politiques ont été élus sur la promesse d'une rupture avec le système, promesse qu'ils n'ont pas tardé à trahir tous les deux. Plutôt que la trahison, ne vaut-il mieux pas y voir la force et la résistance de l'Etat profond ?

    La victoire électorale du parti MAGA ne signifie pas la mort de l'Etat profond. La victoire électorale du parti MAGA n'indique pas que les MAGA sont en avance sur les Gilets jaunes, mais que le système électoral nord-américain est une barrière de défense de l'Etat profond nord-américain moins efficace.

    Le mouvement des Gilets jaunes coïncide avec la faillite du pacte de stabilité européen, que E. Macron n'a cessé de représenter depuis la première minute où il exerce son mandat, soutenu à bout de bras par l'ensemble de l'oligarchie française. La "dette covid" est une faillite de 700 milliards présentée par la propagande capitaliste comme une manière de rebondir - les Français ont élu un joueur de casino.

    Par conséquent l'Etat profond prend l'eau : ses coordinateurs bruxellois en sont rendus à vouloir mener une guerre industrielle contre la Russie pour se remettre à flot. Les Gilets jaunes sont suspendus, mais l'Etat profond européen ne l'est pas moins - la sécession de l'Allemagne mettrait officiellement fin à l'Union européenne (1999-2025).

    Une erreur grossière serait de prêter à une nouvelle constitution le pouvoir de fonder une république. Ce serait comme vouloir réparer la coque d'un navire en train de couler. Ce serait ignorer que l'Etat profond nord-américain, comme l'Etat profond européen, contournent le dispositif constitutionnel actuel. Ce serait ignorer la dynamique du Capital. Ce serait ignorer que la légitimité de l'Etat profond, aux yeux de ceux qui ont renoncé à l'exercice de la citoyenneté, n'est pas juridique mais technocratique. La légitimité de Big Brother tient à son mode de fonctionnement. La dictature sanitaire a fourni de ce point de vue-là une leçon magistrale : les Français ont renoncé à tous leurs droits en raison de leur confiance dans la médecine technocratique et ses représentants. Seuls quelques-uns ont osé objecter que le remède était pire que le mal.

    La révolution est la seule constitution dont les Gilets jaunes ont besoin, c'est-à-dire le projet de démantèlement de l'Etat profond, qui demande autant de prudence que le démantèlement d'une centrale nucléaire accidentée.

    Parce que l'illusion constitutionnelle est aussi répandue à droite qu'à gauche, il m'a semblé utile de proposer l'éclairage fourni par George Orwell, en particulier dans "1984", sur la nature profonde de Big Brother.

    Pourquoi, par exemple, il ne peut se passer d'une intelligentsia. Pourquoi l'effort de Big Brother pour produire une culture de masse prolonge la lutte des classes.

    Ci-dessous, voici le sommaire approximatif de cet essai presque achevé à paraître à la rentrée prochaine (aux éds Zébra).

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  • Nécessité de la révolution

    Par "nécessité de la révolution", j'entends son caractère inéluctable. Le roman national républicain enseigne aux gosses que la grande révolution de 1789 est le fruit d'une volonté révolutionnaire de mettre fin à l'arbitraire de la monarchie d'ancien régime - arbitraire déguisé en "droit divin".

    En réalité l'effondrement de la monarchie est largement dû à sa gabegie et ses erreurs, et Louis XVI avait entamé une politique de réforme de l'Etat conforme à l'esprit des Lumières, visant à restreindre les privilèges exorbitants de l'aristocratie foncière. En ce sens la grande révolution était inéluctable.

    A cela K. Marx ajoute que l'économie capitaliste est "révolutionnaire" : elle est un facteur de déstabilisation de l'Etat monarchique, comme de l'Etat bourgeois qui lui a succédé. On pourrait décrire l'Etat profond du XXe siècle comme un Etat qui se maintient contre l'effet déstabilisant de l'économie capitaliste. Pour imaginer un Etat totalitaire stable et non-violent, Aldous Huxley a dû mettre entre parenthèses le ressort capitaliste de l'Etat moderne, supposer un capitalisme qui n'est pas périodiquement secoué par des crises violentes. Cela revenait à ignorer que le parti nazi est un parti contre-révolutionnaire financé par la bourgeoisie industrielle allemande, menacée par une révolution prolétarienne.

    La radicalité et la violence de la révolution s'expliquent par la soudaineté de la crise politique. K. Marx a expliqué pourquoi la révolution de Cromwell en Angleterre au milieu du XVIIe siècle fut un accouchement beaucoup moins douloureux. Il est d'ailleurs à craindre que le prestige excessif de la révolution de 1789 vienne de sa violence spectaculaire (violence d'où le cinéma totalitaire tire presque tout son pouvoir de fascination). La nouvelle aristocratie financière est d'ailleurs bien embêtée par cette apologie de la violence terroriste de la Convention, craignant que cette violence ne puisse se retourner un jour contre elle.

    - La nécessité de la révolution des Gilets jaunes tient à plusieurs facteurs : le premier d'entre eux est la paralysie de l'Etat profond. Elle se traduit par l'incapacité des technocrates au pouvoir de réformer l'Etat. Elle se manifeste par l'explosion de la dette publique depuis le krach de 2008.

    Aux Gilets jaunes écrasés par l'Etat profond, le gouvernement d'E. Macron a répondu par l'extension de l'Etat profond, sous la forme d'un endettement accru. La pandémie de coronavirus a fait apparaître la paralysie du service public hospitalier. L'Education nationale, service public ô combien crucial en France, où elle joue le rôle du bas clergé sous l'Ancien régime,  n'est pas dans un meilleur état que l'hôpital public. Si le corps enseignant penche dans l'ensemble du côté de l'Etat profond, ce n'est pas forcément le cas des dizaines de milliers d'étudiants engagés dans des études qui ressemblent de plus en plus à une marotte.

    L'Etat tire sa légitimité en France du service public. E. Macron s'est efforcé d'effectuer une transition vers un Etat "à la carte", sur le modèle des Etats-Unis, indexé sur les revenus.

    A cette paralysie croissante de l'Etat profond s'ajoute le fait que la frange la plus jeune de la population, c'est-à-dire la plus dynamique sur le plan économique, n'est pas ou presque pas représentée sur le plan politique. Si elle n'était pas divisée sur le plan idéologique, elle pourrait constituer une force révolutionnaire au moins équivalente à la population estudiandine qui, en Mai 68, fit vaciller l'Etat profond gaulliste.

    G. Orwell a montré que l'Etat profond est un Etat à l'échelle de la société. C'est aussi un Etat non-pragmatique : de cela aussi il meurt.

  • Gilets jaunes et Nucléaire

    Les Gilets jaunes doivent s'emparer de la question du nucléaire, comme ils se sont emparés de la question du gouvernement oligarchique par le biais de médias audio-visuels qui façonnent l'opinion publique pour le compte de quelques oligarques.

    Aucune constitution ne peut s'opposer efficacement aux modalités technocratiques de gouvernement, dont G. Orwell montre dans "1984" qu'elles ont pris le pas sur des modalités constitutionnelles.

    On peut même dire que l'équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, rêvé autrefois par Montesquieu, n'a jamais été accompli en France car cette belle théorie s'est heurtée, dès la fin du XVIIe siècle, à une organisation technocratique. La république bourgeoise n'a pas aboli la technocratie, bien au contraire. Montesquieu ignore absolument les conséquences de l'empirisme scientifique, qui bouleverse les conditions de l'action politique.

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  • Lire Lénine en 2025 (1)

    Je lis Lénine pour le besoin de la cause des Gilets jaunes ; Lénine et Orwell sont sans doute les deux plus grands hommes politiques du XXe siècle. Tous les autres n'en ont que les apparences ; tous les autres sont en réalité des "hommes d'Etat", c'est-à-dire des cornacs plus ou moins habiles à mener l'éléphant, qui finissent souvent écrasés sous la bête comme A. Hitler ; l'Histoire n'en gardera trace que comme "phénomènes".

    Orwell explique le risque que représente l'Histoire de faire chuter l'éléphant ("Mon Reich de mille ans pour un éléphant !", aurait crié Hitler avant de se suicider avec sa secrétaire). Le ministère de la Vérité travaille 24h/24 a écrire et réécrire le roman national.

    Quelque décennies séparent Lénine d'Orwell, ainsi que l'échec de la révolution bolchévique à mettre fin à "la dictature de la bourgeoisie". Lénine indique que toute la bourgeoisie n'a pas intérêt au dispositif dictatorial imposé par la très grande bourgeoisie (on parlerait aujourd'hui de bourgeoisie "oligarchique"). La très grande bourgeoisie a aussi la capacité financière, observe Lénine, d'acheter une partie du prolétariat. C'est ce qu'elle a fait en France entre 1950 et aujourd'hui, en achetant les grandes centrales syndicales ; les Gilets jaunes ne sont pas dupes de cette mystification, ce qui explique en partie leur grève générale, débordant non seulement les partis inféodés à la Commission allemande, mais aussi les syndicats, démasqués.

    En parlant de l'échec de la révolution léniniste, on doit immédiatement ajouter que la révolution française de 1789 échoua précédemment à instaurer les idéaux républicains dont elle se réclamait. Staline était "communiste" comme Napoléon Ier fut "républicain".

    Mais on doit aussi -et surtout- parler de l'échec du processus démocratique aux Etats-Unis, tel que Tocqueville l'appelait de ses voeux. La guerre civile dite "de Sécession" a très tôt sonné le glas de l'espoir démocratique libéral tel qu'il est formulé par Tocqueville. Autrement dit, les Etats-Unis ne sont pas plus "démocratiques" que le régime de Staline ne l'est.

    G. Orwell était conscient de l'équivalence de ces échecs. "1984" est par conséquent aussi subversif en 2025 que le léninisme en 1905.

    Les Gilets jaunes "constituants" sont des Gilets jaunes "libéraux" (au sens de Tocqueville) : la lecture de Lénine ou Orwell les informerait utilement de l'inconvénient majeur de "De la Démocratie en Amérique" ; si Tocqueville ne donne pas prise au gouvernement oligarchique (réputé intolérable depuis l'Antiquité), pour autant son essai n'est d'aucun secours pour comprendre la mécanique oligarchique, par exemple le détournement de la science à des fins d'oppression par la bourgeoisie oligarchique. Lénine était beaucoup plus conscient que T. que la très haute bourgeoisie ne reculerait devant aucun moyen pour garantir sa position dominante.

    Lénine se posa en 1917 la même question que les Gilets jaunes et Donald Trump se posent cent ans plus tard : - comment démanteler un Etat profond ? La tâche de Lénine et des bolchéviks était ardue ! En effet, lorsque Lénine évoque l'Etat profond, il ne parle pas tant de la monarchie russe que de l'Etat prussien qui domine alors l'Europe. Lénine n'ignorait pas que la monarchie russe devait à sa propre bêtise et à la fragilité de sa structure, surtout militaire, de s'être effondrée sur elle-même. La monarchie russe était bien plus inadaptée que n'importe quelle autre à l'essor du capitalisme. L'Etat profond est donc, aux yeux de Lénine en 1917, l'Etat allemand.

    Le contexte de l'insurrection des Gilets jaunes est aussi un contexte de gouvernement de l'Union européenne par l'oligarchie allemande ; la constitution gaulliste dictatoriale de 1958 n'est plus qu'une illusion ; elle s'est effondrée sur elle-même, comme la monarchie russe. Les oligarques français se tamponnent de la constitution gaulliste comme de l'An 40, ou comme ils se tamponneraient d'une VIe République. Emmanuel Macron est un PDG, un président japonais, qui applique à la France une politique de redressement économique inefficace. Le rendre responsable de la situation serait, de la part des Gilets jaunes, ignorer leur propre responsabilité politique historique. On ne règle pas le problème du naufrage du "Titanic" en balançant le capitaine par-dessus bord.

    Comment démanteler l'Etat profond ? Il n'y a pas de réponse constitutionnelle à ça, mais seulement une réponse politique imparfaite. E. Macron lui-même avait peut-être des velléités de démanteler l'Etat profond, avant de se retrancher derrière ses piliers : la police, l'Education nationale, les grandes centrales syndicales et l'industrie nucléaire (on oublie parfois que le monopole de l'Etat sur la fourniture d'énergie est l'un des principaux atouts de l'Etat profond - certaines dictatures oligarchiques reposent entièrement sur ce moyen).

    Les constitutions sont toutes "platoniques", c'est-à-dire sans rapport avec la vie politique, comme l'amour platonique se tient à l'écart de la sexualité (on peut déceler dans le constitutionnalisme de Tocqueville son puritanisme). Ce qui plaît tant aux femmes dans les régimes totalitaires - ça c'est Orwell qui le fait remarquer -, c'est leur apparente pureté. La République de Platon est nulle et non avenue, car c'est une République entièrement faite de mots et de concepts. Platon est un anarchiste qui s'ignore.

    Donald Trump entend démanteler l'Etat profond, tout en restaurant la prospérité capitaliste : cela s'appelle scier la branche sur laquelle on est assis, car la domination de l'empire américain sur le monde n'aurait jamais eu lieu si F.D. Roosevelt (le Goebbels étatsunien) n'avait suscité un Etat profond aux Etats-Unis.

    L'échec des Soviets n'est pas si loin, car ils ont essayé de démanteler l'Etat bourgeois profond, tout en faisant la guerre. La dictature du prolétariat, qui est une dictature défensive, a été entraînée dans l'engrenage de la guerre. Pratiquement la seconde guerre mondiale a eu pour effet de convertir l'Union soviétique au capitalisme et pour effet de convertir les Etats-Unis au dirigisme d'Etat.

    La chance des Gilets jaunes (que les manifestants de "Mai 68" n'ont pas eue, et dont F. Mitterrand et ses partisans n'ont pas su profiter), est d'avoir vu une brèche s'ouvrir dans l'Etat profond. L'oligarchie a dépensé mille milliards au bas mot pour colmater cette brèche depuis 2018. Les actionnaires de l'Etat profond, au sens large, ne savent rien faire d'autre que cornaquer l'éléphant. Les Gilets jaunes ne peuvent que compter sur eux-mêmes, comme Lénine et ses partisans.

  • Gilets jaunes "constituants"

    Depuis quelques semaines sont apparus sur les réseaux sociaux américains et en marge des manifestations syndicales corporatistes des Gilets jaunes qui se disent "constituants".

    Il s'agit d'une radicalisation du mouvement, comparable à la radicalisation de mouvements écologistes, lassés de pisser dans un violon depuis des lustres et persuadés de ne pouvoir obtenir gain de cause que par l'affrontement des forces de l'ordre oligarchique, tactique qui s'est avérée payante quelques fois.

    Ces mouvements de radicalisation sont idéologiquement divisés ; l'oligarchie finance depuis des dizaines d'années différents mouvements écologistes, afin précisément de diviser pour mieux régner.

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  • Pourquoi je suis "Gilets jaunes" en 2025

    Lorsqu'on me demande pourquoi je rédige un essai sur les Gilets jaunes, voici ce que je réponds : - C'est le mouvement politique le plus important depuis la Libération ; la jeune génération doit en prendre conscience, et tous les Français qui ne sont pas encore "cuits".

    Quand on lit les témoignages d'anciens meneurs ou simples participants aux émeutes de "Mai 68", il y a un demi-siècle, on s'aperçoit que peu d'entre eux sont conscients de la signification des événements qu'ils ont vécus. Les plus lucides expriment le sentiment d'échec, de ne pas avoir réussi à changer la donne politique. De fait, à la couleur de la carrosserie près, le gouvernement de la France est resté inchangé. Les effets de la société de consommation, comparables à ceux d'un produit stupéfiant, sont plus visibles au XXIe siècle en France qu'ils ne l'étaient en 1968.

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  • Pourquoi je suis "Gilets jaunes" en 2025

    Donald Trump et son équipe gouvernementale semblent accomplir sous nos yeux le rêve des Gilets jaunes de démantèlement de "l'Etat profond".

    La grève des Gilets jaunes est un événement historique dans la mesure où elle a montré qu'une très large part des Français se situe à l'extérieur de l'Etat ; or cette part n'est pas la moins active de la population, au contraire. La société française se trouve scindée en deux d'une façon assez semblable à la fracture exploitée par D. Trump entre les élites de Washington et la classe moyenne sans véritable représentation politique jusqu'à la candidature de Trump en 2016.

    Le confinement suivant la grève des Gilets jaunes a montré comment les élites dirigeantes s'affranchissent elles-mêmes de "l'Etat de droit" : en décrétant l'état d'urgence. Tout juriste honnête dans ce pays devrait dénoncer la théorie de "l'Etat de droit", porte ouverte à l'arbitraire et au coup d'Etat ; ce n'est pas un hasard si les constituants de la Ve République sont eux-mêmes parvenus au pouvoir à la faveur d'une manoeuvre illégale, un coup d'Etat mou instaurant une dictature molle, à laquelle seul le mouvement de "Mai 68" s'opposa, cinquante ans avant la grève des Gilets, sans résultat probant.

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  • Voltaire ou Rousseau ?

    Avec le gaullisme, c'est l'idéologie politique de Charles Maurras qui triomphe paradoxalement en 1958 ; paradoxalement, car l'infamie attachée à son nom, depuis la sentence de trahison en janvier 1945 contre lui, n'a pas empêché l'antiparlementarisme, au coeur de sa doctrine, de s'imposer par l'intermédiaire du général de Gaulle (et le soutien du parti communiste !).

    Annihiler le parlement pour restaurer l'aura et l'efficacité du pouvoir monarchique est incontestablement un projet maurrassien. Il faut parler d'idéologie ou de doctrine à propos de Maurras, car son système politique ne s'appuie pas sur des connaissances historiques sérieuses. Ainsi le catholicisme a joué un rôle centralisateur puissant (Henri de Navarre ne s'est pas converti pour rien au catholicisme), que Maurras ignore absolument, lui préférant des thèses à la limite du complotisme.

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