Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

nicolas sarkozy - Page 2

  • En couverture

    Je feuillette et je retourne déjà un pamphlet signé Patrick Rambaud. Si ce truc-là est un pamphlet, alors c'est le Waterloo du pamphlet ! A moins que ce ne soit la Bérézina. Rien n'est plus éloigné de moi que le fétichisme napoléonien ; lorsque je vois un polytechnicien ou un saint-cyrien en uniforme, je ne peux pas m'empêcher de pouffer.

    "Patrick Rambaud est l'auteur d'une oeuvre romanesque importante" dit la Quatrième. Bien entendu, sous le directoire de Sarkozy, l'importance se mesure en volume.

    D'où ma conclusion : Patrick Rambaud est aux lettres françaises ce que Dominique de Villepin est à la politique française, un pastiche de pastiche, un Talleyrand de carnaval. Ils se tirent une balle dans le pied. Lisez plutôt Reboux.

    Avec une telle opposition, on peut penser que Nicolas Sarkozy et ses "girl-friends" continueront de nous distraire encore pendant des lustres. Nicolas Sarkozy est son seul véritable ennemi.

     

  • Derrière Super-bobo

    La jeunesse emmerde Mai 68 ! André Glucksman a démontré par A+B que Sarkozy est bien lui aussi l’héritier des non-événements de Mai 68, le premier à nommer des ex-soixante-huitards dans son gouvernement.
    Le discours pétainiste de Sarkozy n’est qu’un discours électoral tactique.
    Il n'y a pas de contradiction, il y a juste un décalage entre les mobiles bourgeois réels de Sarkozy et son électorat composé surtout de vieux schnocks nostalgiques qui ont peur de ne pas toucher leurs retraites jusqu'au bout ou que leur nouvelle bagnole soit cramée par un sauvageon.

    La propagande bourgeoise nous explique que si Cohn-Bendit, Kouchner, Finkielkraut, Glucksman, tous les ex-“soixante-huitards” sont rentrés dans le rang, c’est parce qu’ils sont devenus raisonnables, adultes. En réalité, d'idéal, ils n'en ont jamais eu ; c'est une bande de vieillards-nés qui a transmis ses petits mobiles bourgeois à sa maigre progéniture. Krivine, c'est l'exception qui confirme la règle.
    C’est pourquoi la jeunesse emmerde Mai 68. Et les gaullistes en face ? Des vieux cons. Il n’y a qu’un vieux crétin comme Balladur aujourd’hui, avec sa tête d’abonné au “Figaro”, à accorder une importance politique à Mai 68 et à prôner une alliance de l’Europe avec les barbares yankis. Les gaullistes ont toujours été à contresens de l’Histoire, De Gaulle recopiant avec application les bobards de Chateaubriand… au milieu du XXe siècle ! La chienlit c’était lui aussi, c'était lui d'abord si on respecte la hiérarchie.

    Si l’on considère que Sartre a compromis la révolution avec les superstitions bourgeoises, les nouveaux bourgeois de Mai 68, eux, font pire : ils s’attaquent directement à la “révolution”.

    Sarkozy c’est “Super-bobo” ; ce qui prive les bobos de gauche d’arguments et qui permet au président de la République et à ses sbires de placer les bobos de gauche face à leurs inconséquences. Non seulement Sarkozy a coupé l'herbe sous les pieds de Le Pen, mais aussi sous les pieds des bobos de gauche.
    Bayrou, Villepin et Ségolène représentent un faux-semblant d’opposition. C’est Sarkozy en plus banal et à peine moins ambitieux. En tirant sur Sarkozy ils se tirent dessus aussi.
    - Ségolène n’est que le fantôme de Mitterrand. Ce qui faisait l’originalité de Mitterrand par rapport à ses concurrents, c’était son humanisme ; Ségolène en est à peu près au niveau de Maupassant, comme Giscard.
    - Entre le mépris de la poésie affiché par Sarkozy et le goût pour les petits poèmes bidons de Dominique de Villepin, ça n’est pas facile de trancher. Il a sa place dans une reconstitution truquée de Robert Hossein bien plus qu'en politique.
    - Quant à Bayrou, c’est celui qui représente le mieux les bobos, c'est l’élu de leur cœur. Un Tartuffe en sabots de paysan : quelques mots de patois gascon pour signifier le retour à la terre et le “modem” pour indiquer les nouveaux gadgets technologiques. Mais entre les électeurs de Sarkozy et ceux de Bayrou, il n’y a qu’une différence, c’est la ménopause. Ménopause moins le quart ou moins dix, l’électeur de Bayrou est un électeur de Sarkozy virtuel.

    S’il y a encore une jeunesse en France, en Europe, elle ne peut être que dissidente et mépriser les vieux fétiches bobos que des vieillards-nés lui ont inculqué.

  • Simone contre Simone

    Mgr Lustiger poussa naguère le "devoir de mémoire", la "repentance", jusqu’à l’aberration, une sorte de "rocardisme" théologique. Ça prouve que Jacques Attali n’a pas le monopole des idées stupides.

    L’usage que Sarkozy fait aujourd’hui du “devoir de mémoire”, l’exploitation de la souffrance et de la mort de victimes plus ou moins innocentes au cours de la guerre civile européenne, est le pire service qu’on puisse rendre aux juifs.
    Outre que de la part d’un fils de bourgeois hongrois, “ça frise le déni”, comme disent les cons. Le paternel de Sarkozy n’a pas fui le nazisme mais le communisme. Ce n’est pas l’hypocrisie ni la trahison qui étouffent le président de la République. Glucksman fait bien de souligner qu'il est un pur produit de Mai 68, derrière le discours électoral pétainiste ou néo-nazi.

    Si les juifs étaient intelligents, ils mettraient fin au plus tôt à tout ce cirque médiatique autour de la choa, que Sarkozy n'a pas inventé. Si mon grand-père était crevé dans un camp, je ne supporterais pas que sa mémoire soit exploitée par une kyrielle de VRP pour vendre leur camelote, de Yann Moix à Sarkozy, la liste est longue des margoulins de la choa, dans le domaine artistique ou politique. Quel est le juif assez con pour croire que ce qui préoccupe vraiment Yann Moix ou Nicolas Sarkozy, c'est le sort des victimes juives ?

    Il n’y a pas un juif crédible dans la salle ? Un juif qui n’est pas compromis avec le pouvoir bourgeois comme Simone Veil, un juif universaliste comme Marx ou l’autre Simone Weil, pour protester haut et fort contre ce procédé, un juif qui pourrait dire : « Je suis juif et je n'ai rien à voir avec ces procédés de boutiquiers ! »

    Dès la mise en place de ce qui s'avère n'avoir été en France qu'une stratégie électorale, un moyen de légitimer la politique néo-colonialiste, Simone Weil, la révolutionnaire (que cette homonymie est injuste !), en dénonçait déjà le vice. Ce qui lui a valu d'être jugée, elle, la révolutionnaire universaliste, et condamnée pour antisémitisme par Francis Kaplan, valet sans talent du capitalisme, dans Les Temps modernes, puis grâciée par le même Kaplan sur la base d'un critère… racial !! Dans ce procès il y a tout : l'absurdité et le cynisme de la bourgeoisie, de gauche comme de droite, du "Figaro" comme du "Monde", et sans distinction de race.

  • La pierre angulaire

    L’arme fatale, l’argument ultime de justification du libéralisme, c’est la choa. On peut presque dire : la pierre angulaire. Qui n’est pas libéral, de gauche ou de droite, est automatiquement suspect d’antisémitisme, y compris s’il est Juif lui-même, comme Marx ou Simone Weil.

    Rien de plus logique à ce que Nicolas Sarkozy, à court de propagande et vu que Carla Bruni manque un peu de fesses pour nous tenir en haleine bien longtemps, Nicolas Sarkozy se replie désormais sur ses "fondamentaux" : l’exploitation des crevés juifs de la choa. Et dire qu’à côté de ce cynisme bourgeois scandaleux, on ose flétrir le pacifisme passionné de Louis-Ferdinand Céline !

    Dès le début de son ère, pour se distinguer de Le Pen dont il a repris le discours sécuritaire presque mot pour mot, avec le succès qu'on sait, Sarkozy a fait appel à la choa pour se distinguer du démon Le Pen et rassurer ainsi ses sponsors et la France bourgeoise sur ses véritables mobiles (Rappelons qu'Hitler aussi sut comment s'y prendre pour rassurer les oligarques allemands).
    Issue de la choa, la propagande bourgeoise de Sarkozy retourne à la choa.

    Sarkozy ou Glucksman, BHL, les bourgeois en général, pensent que les cadavres de la choa les protègeront éternellement, qu’ils dissimuleront toujours leurs petites ambitions néocolonialistes, empêcheront le tiers-monde d’accéder à une conscience politique révolutionnaire ? Superstitions bourgeoises que tout ça ! Qui l'antiracisme abuse-t-il encore en dehors des bobos téléspectateurs d'Arte ? Qui un esclave est-il le plus tenté d'écouter ? Les discours de Glucksman, de Kouchner, ou ceux d'Amadinejah ?

    *

    Une parenthèse pour dire que le discours nationaliste ringard et sécuritaire sera toujours de plus en plus en vogue dans un hexagone bourgeois guetté par l’Alzheimer et où sont suicidés 250.000 enfants par an au bas mot, au nom de l’existentialisme de sexe féminin. Du bovarysme au beauvoirisme, il n’y a qu’un changement de mode vestimentaire. Mai 68 ? Encore un gadget pour distraire les téléspectateurs.

    La gauche est prise au piège, étant donné qu’elle n’a fait que préparer le terrain à la politique de Sarkozy, Besancenot et Laguiller y compris, avec leurs revendications corporatistes ; idem pour les démocrates-chrétiens, les Tartuffe comme Bayrou, Xavier Darcos ou Fillon. De vraies courges ! Gonflés d’ambition à l’extérieur, aussi creux que Sarkozy à l’intérieur.
    Mitterrand, à mi-chemin entre Maurras et Marx, représentait encore une alternative crédible. Ségolène Royal, la plus crédible à gauche, n'est que le fantôme de Mitterrand.
    Voilà le niveau : la France, l'Europe, fait penser à un de ces hospices pour vieillards fortunés, les "Hespérides", où on trompe la mort le plus longtemps possible en lisant qui "Le Figaro", qui un roman de Jean d'Ormesson, qui un guide de voyage de Tillinac, qui un "essai" de Philippe Muray.

  • Primaire

    L’élection de Barak Obama à la présidence des Etats-Unis serait opportune pour redonner l'illusion d'un peuple américain antiraciste où l'humaniste BHL aime à se promener de cocktail mondain en cocktail mondain pour donner une image plus sympathique de la France que le Roquefort ; exactement comme Nelson Mandela fut placé à la tête de l’Afrique du Sud par les néo-colonialistes pour abuser le tiers-monde.

    Alors que l’organisation juridique des Etats-Unis est présentée comme un modèle en France, de Jacques Attali à Jean-Claude Martinez du Front National, en passant par Jacques Julliard de "L'Obs." ; alors que les Arabes des banlieues françaises portent fièrement des casquettes de base-ball, vont becquetter chez “Kentucky Fried Chicken” et matent des films de Steven Spielberg ou d’Arnold Schwarzeneger, dans ce contexte lorsqu’on critique la RÉALITÉ yankie on se fait traiter d’anti-américain primaire. Pour les experts, Marc-Edouard Nabe est un fantaisiste, ou un antisémite raciste dans la lignée de Céline ou de Bloy.

    Plus que les crétins de droite encore, les sociaux-traîtres français ont accompli au cours de la dernière décennie un travail de nivellement de l’esprit critique. Ce n’est pas la droite qui est devenue plus intelligente avec Sarkozy, mais la gauche qui est devenue plus bête après Mitterrand. On pourra écrire plus tard que l’"Action française" a constitué le “summum” de l’intelligence politique française jusqu’en 1982 : après, plus rien, l’Alzheimer et ses aides-soignants.

    *


    Qu’est-ce qu’un anti-américain primaire si ce n’est un de ces bobos de gauche qui diabolisent George Bush et lui font porter le chapeau de toute la ploutocratie yankie, rabaissant ainsi la politique et l’histoire au niveau de leur petites ambitions démocratiques ? Pas moins stupides que ces bobos de droite démocrates-chrétiens qui prennent George Bush pour le dernier rempart de la chrétienté, ou ce genre d’étronime sottise, preuve qu’on apprend les mêmes conneries anti-historiques à l’école chrétienne qu’à l’école laïque.

    Un anti-américain primaire c'est aussi celui qui refuse d'admettre que le cinéma français est encore plus merdique que le cinéma yanki. En ce qui me concerne l'extrême ennui qui se dégage des navets de Claude Sautet, de Truffaut ou de Chabrol me rendent compréhensif vis-à-vis du beauf qui mate des séries yankies.

    De la même manière, être anti-sarkozyste primaire consiste à dissimuler que Sarkozy n’est que l’ultime produit dérivé du système politico-médiatique. Il n’a pas inventé la console de jeu, c’est juste celui qui sait s’en servir le mieux. Les bobos de gauche le considèrent comme un ennemi, alors qu’ils sont les meilleurs alliés de sa propagande électorale populiste. Comme les Arabes de banlieue. À cette différence près qu’on ne peut pas reprocher à un sauvageon de ne pas avoir de conscience politique, si on a un tant soit peu le sens de l’ordre et de la hiérarchie.

  • Les bourgeois parlent aux bobos

    D’un point de vue marxiste, et comme c’est le point de vue le plus avancé j’espère que le pape finira par y venir, les fameux “événements” de Mai 68 sont des non-événements, un pseudo-affrontement entre de vieilles valeurs bourgeoises archi-usées et de nouvelles valeurs bourgeoises idiotes.

    La vieille bourgeoisie incarnée par le général De Gaulle n’a pas compris, elle a pris peur, comme ce père ou cette mère de famille sûr d’avoir tout fait pour son rejeton, une hygiène irréprochable, des vêtements de marque, une éducation libérale exemplaire, la prévention des MST et de l’alcoolisme, passe ton bac d’abord, etc., et puis, un beau matin, le paternel ou la matriarche se prend une baffe dans la gueule, des coups de pied au cul. Le rejeton se révolte ? Non, il exprime juste son “malaise”. Mais le mobile des bobos étant le même que celui des anciens bourgeois, le monologue continue. Edouard Balladur prend "Mai 68" au sérieux, et les bobos en face de lui avec leur commémoration franchouillarde de cet épisode infra-historique.
    Ce qu’il importe de remarquer, c’est la continuité du pouvoir. Entre le colonialiste De Gaulle et le néo-colonialiste Bernard Kouchner, il n’y a pas de rupture. En se rangeant derrière Sarkozy, Kouchner a trahi son clan, certes, mais pas ses idées. C'est le prototype du renégat idéaliste au sourire "ultrabright".

    *

    À propos de Mai 68, Alain Finkielkraut considère qu’il en est sorti du bon et du moins bon. Michel Drucker ne saurait mieux dire, mais il est mieux coiffé.
    Le numéro d’un philosophe “kantien”, que ce soit Finkielkraut, Luc Ferry ou un autre, comme un numéro de clown ne s’achève pas sans qu’il se tire une balle dans le pied, en l’occurrence le rappel de ce vieux slogan des nouveaux bourgeois de Mai 68 : « Assez d’actes, des paroles ! », slogan antirévolutionnaire, à contresens de l'histoire, qui pourrait servir de devise non seulement à Finkielkraut, mais également à Sarkozy qui a pourtant choisi de se positionner “contre Mai 68” afin de lécher le cul des nostalgiques de la vieille bourgeoisie, de plus en plus nombreux à mesure que la population française vieillit : les photos de Doisneau, la méthode Boscher, Mendès-France, le général De Gaulle, mais aussi Heidegger et Nichte, le mariage, la laïcité, tous ces vieux trucs qui sentent le renfermé et que les bobos avaient plus ou moins mis au placard, on les ressort du grenier, faute d’imagination. Les bobos s’habillent désormais en gris et beige chez “Zadig et Voltaire”. Ça ressemble à un canular mais ça n’en est pas un.

    *

    A propos de la campagne et du scrutin qui ont porté Nicolas Sarkozy au pouvoir, un observateur catholique et communiste comme moi, “extérieur” par conséquent, relève qu’elle a été marquée par le grand retour du national-socialisme dans les discours, de Sarkozy à Ségolène Royal en passant par Philippe de Villiers, Chevènement, Mélenchon, pour répondre à une demande “démocratique” ou “populaire” ; à tel point que Le Pen a été contraint de donner une image presque “cosmopolite” pour tenter de conserver son statut de rebelle (imité en ça par F. Bayrou).
    Rien n’est plus logique que ce retour du national-socialisme dans les discours. Comme la bourgeoisie se sent menacée par l’anarchie, elle se tourne vers un modèle de régime bourgeois qui lui paraît plus solide, et le nazisme offre un exemple historique de régime bourgeois qui a tenté de se réformer et y est parvenu tout en courant à sa perte. Bien sûr la référence à Napoléon, le grand ou le petit, est beaucoup plus bourgeoise que la référence à Hitler.

    Seulement l’évolution politique fait que si Sarkozy partage peu ou prou les mêmes “valeurs actuelles” qu’Hitler, sa prétendue “modernité” - c'est-à-dire le goût du gadget et de l’ersatz -, Sarkozy n’est qu’un Hitler de supermarché, à qui les rênes du pouvoir échappent complètement.
    La discrétion de Mitterrand et de Chirac le cachaient, l’indiscrétion de Sarkozy fait apparaître cette impuissance plus nettement encore.
  • Traduire le pape

    Pourquoi est-il est nécessaire que je décrypte les dernières déclarations du pape ? Trois raisons.
    La première, pour parler clair, c’est que les démocrates-chrétiens, ou les chrétiens-libéraux, sont des traîtres, des cathos-traîtres. Si Louis Veuillot a pu être abusé par la politique (concrète) de Napoléon III, Bernanos par les promesses de De Gaulle, aucun chrétien authentique ne peut être abusé par les propos de Nicolas Sarkozy, ses petites concessions au folklore chrétien, juif ou musulman, concessions insultantes. Si les musulmans sont plus “susceptibles”, c’est parce que leur foi est plus grande, de toute évidence (Ce qui explique l’indifférence, ou la conversion de certains démocrates-chrétiens à l’islam, ou même la jalousie à l’égard de la foi d’un musulman comme Tariq Ramadan, qui renvoie les démocrates-chrétiens à leurs lâchetés.)

    Les enquêtes à la sortie des urnes ont montré le poids qu’ont pesé le troisième et le quatrième âges dans l’élection de Sarkozy. Et ces générations, surtout en Alsace-Lorraine, sont plus que d’autres attachées au folklore. François Mitterrand naguère avait, à la veille des élections, des propos flatteurs pour le noyau dur de son électorat, les profs, de la même façon. Ce qui n’a n’a pas empêché la déchéance du corps professoral.

    Par conséquent, tout propos du pape qui ira à l’encontre des dogmes libéraux ou démocratiques sera immanquablement étouffé par les interprètes officiels du pape en France, dont la faiblesse à défendre la religion catholique est proportionnée à la force à soutenir les sacro-saintes “Valeurs actuelles”.
    Si, comme je le soupçonne, c’est le tartuffe Darcos qui a soufflé cette idée de cadeau à Benoît XVI - une édition originale de Bernanos -, Benoît XVI aurait dû répliquer par un coup de crosse en travers de la gueule de ces insolents, car il n’y a pas d’autre façon de traiter un tartuffe de l’envergure de Darcos, plus retors que François Bayrou encore.
    Mais le pape n’est pas libre. On entre désormais au Vatican comme dans une boutique de souvenir.
    La censure exercée par les médias occidentaux est telle que le pape ne peut pas, sur la place Saint-Pierre, sortir un billet de cent dollars de sa poche et l’enflammer, comme Gainsbourg, pour signifier clairement ce que le “sécularisme” veut dire, à quoi il se résume. Le scandale de cette image serait trop grand. Les médias capitalistes attendent Benoît XVI au tournant, et il le sait.
    Le pape est contraint de parler, non pas “en paraboles”, hélas, mais par euphémismes qu’il faut décoder.

    *

    Qu’est ce que le “sécularisme”, ce cryptogramme, au juste, signifie ? Lorsque le pape déclare que le “sécularisme” est pire que le communisme, que faut-il en déduire ? D’abord, dans le langage courant que Benoît XVI parle, il est convenu de considérer que le communisme n’est plus, qu’il a disparu avec le mur de Berlin, en 1989 ; seul demeure donc le “sécularisme”, que le pape condamne comme une idéologie, une philosophie dangereuse pour l’humanité.
    Le sécularisme, c’est-à-dire les “Valeurs actuelles” de l’Occident, autrement appelées “libéralisme”, ou encore “capitalisme”, “démocratie” - pour ce qui est de faire valser les étiquettes on peut faire confiance aux VRP, aux chefs de rayon qui nous gouvernent à l’aide de médias réduits à des emballages publicitaires. Goebbels fait désormais figure de pionnier naïf de la propagande électorale. Pour faire ce genre de comparaison, Joseph Ratzinger, enfant du siècle, est on ne peut mieux placé.

    Le pape, qui n’est pas marxiste, se contente d’y faire allusion, mais concrètement il faut insister pour dire que le sécularisme est une religion.
    Le principe de cette religion est de nier qu’elle en est une et de s’affirmer “au contraire” comme une philosophie, d’adopter ce point de vue censé être supérieur. Quelle religion ne se pense pas supérieure aux autres ? Feuerbach, qui a le mérite contrairement à des imbéciles comme Nitche u Heidegger d’être cohérent et rationnel, trahit naïvement l’essence de la nouvelle religion. C’est précisément de cette négation que vient le fanatisme particulier des Occidentaux néocolonialistes. Un fanatisme qu’on distingue déjà chez Feuerbach et qui éclate au grand jour lorsque des Savonaroles du capitalisme et de la démocratie tels que Jacques Attali, Robert Redeker ou BHL prennent la parole pour prêcher leurs valeurs.
    Un jésuite au Japon, que fait-il ? Il tente de convaincre ses hôtes de la supériorité de son point de vue. Tandis qu’il n’est pas question de discuter le bien-fondé des droits de l’homme, de la démocratie, de l’évolution, de l’athéisme ou du capitalisme, pas plus que la morale bourgeoise qui en découle.
    Marx a été pourchassé dans toute l’Europe pour l’avoir osé, et Bloy traité comme un proscrit à une époque plus libre que la nôtre.
    Malgré les millions de morts, de Verdun jusqu’au Rwanda, le sécularisme a raison, invinciblement raison.

    *

    En outre le pape a parlé de la nécessité pour l’Eglise de faire son autocritique. Est-ce à dire qu’on n’est pas assez loin dans la “repentance” dont Mgr Lustiger fit une véritable théologie ? Au contraire, le pape veut rompre avec l’hypocrisie qui consiste à charger des morts qui ne peuvent pas se défendre, privés d’avocats, à les charger de tous les péchés, pour faire le bilan vrai d’un siècle de démocratie-chrétienne, neutre, fière d’être neutre, concrêtement globalement inerte face aux crimes du siècle, ne leur opposant que de vagues discours ou de vagues théologies.

    Les démocrates-chrétiens peuvent bien embrasser Péguy, Bernanos, ou même Bloy et Veuillot, ce n’est que pour mieux les solder. Il est significatif d’ailleurs que de Mauriac, qui correspond pour le coup à leurs aspirations profondes, ils ne retiennent que les écrits politiques globalement ineptes, en définitive, occultant ce qu’il y a de vrai et de puissamment évocateur chez cet artiste, à savoir son portrait effrayant de la grande bourgeoisie chrétienne bordelaise, autoportrait en noir.

  • Filer la métaphore

    Jacques Attali qui se compare à Turgot, Nicolas et Carla qui passent leur nuit de noces à “La Lanterne” de Versailles : voilà un gouvernement qui manie les symboles avec une naïveté digne de Louis XVI.

    Un lieu commun veut que l’irresponsable Louis Capet ait eu le charisme d’un serrurier-horloger ; on peut dire de Nicolas Sarkozy qu’il a le charisme d’un VRP en horlogerie de luxe, lui ; pour Marie-Antoinette, je ne dirais pas “bling-bling” mais plutôt “frou-frou”.

    Karl Marx relève à juste titre que l’histoire se répète, et de manière PARODIQUE. Une confidence : lorsque j’entends les discours pleins de morgue du bouffon à bicorne Jacques Attali, j’ai besoin de me pincer pour me prouver que je suis bien là. Même besoin lorsque j’entends Dominique de Villepin causer littérature. « Mon Dieu, est-ce que cet energumène existe vraiment, ou bien c’est juste un cauchemar ? » On comprend mieux que le VRP Sarkozy n’ait fait qu’une bouchée de cet échalas, empêtré de littérature comme Don Quichotte de sa râpière et de ses romans de chevalerie.

    *

    Louis-Napoléon n’a pas conscience qu’il tient le premier rôle dans une parodie ; de même, dans le domaine des arts, pour prendre l’exemple de Proust et Picasso, ces deux fétiches bobos, l’intelligentsia bourgeoise n’a pas conscience du caractère de pastiche ultime de la littérature et de la peinture philosophiques de Proust et Picasso. Tel Jean Clair, sinistre gugusse directeur du Musée Picasso qui charrie les préjugés de Diderot sans l’habileté rhétorique, l’espièglerie de celui qu’il plagie.

    Vous croyez que Xavier Darcos se risquerait à donner une leçon d’histoire à cette clique d’imbéciles ? Quand je le vois, lui, c’est à Tartuffe que je pense, et qu’il y a des coups de pied dans le fondement de la démocratie-chrétienne qui se perdent. Décidément il est plus que temps que Benoît XVI jette sa philosophie aux orties pour distribuer des taloches à ces renégats. Si l’idée d’offrir Bernanos au pape vient de Darcos, quel foutage de gueule.

  • La méthode Sarko

    En décidant de subventionner un peu plus la recherche contre la maladie d'Alzheimer, à la veille des municipales, Nicolas Sarkozy "soigne" son électorat le plus fidèle. En même temps il faut qu'il fasse gaffe : sorti complètement du gâtisme, le quatrième âge risquerait de ne plus voter UMP.

    Au lieu de contrecarrer cette politique par un appel à la jeunesse et à la vie, Ségolène Royal répond en faisant de la lèche aux vieillards à son tour. Ah, démocratie de proximité quand tu nous tiens...

    Le dernier des communistes, votre serviteur, ne peut s'empêcher de remarquer tout ce que cette décision politique en faveur de la recherche contre la maladie d'Alzheimer a de malthusien, d'évolutionniste, d'anti-économique, bref, en un mot : d'imbécile. Acteurs passifs, faisant seulement office de "caution morale", les démocrates-chrétiens François Fillon et Xavier Darcos sont là, loin, bien loin de la dissidence prônée par Benoît XVI. Quel usage Darcos et Fillon font-ils de leur bagage intellectuel et spirituel ? Bourgeois avant tout ils sont. On ne peut servir deux maîtres.

    Je dois ceci quand même à Sarko, c'est qu'il a précipité ma conversion au communisme (retardée par le spectacle affligeant du Parti communiste français, Patrick Besson et Beigbeder y compris, qui ne songent plus qu'à une chose désormais : rejoindre le gâteux d'Ormesson à l'Académie.)

  • Démocratie de proximité

    "Œil pour œil, dent pour dent" : après l'exploitation par la gauche de la peur inspirée par Le Pen à la France des petits bobos de la fonction publique, Sarkozy a exploité la peur des retraités possédants de petits bas de laine, ou des prolétaires équipés de la dernière Renault-écolo achetée à crédit, la peur du sauvageon qui fait trembler les grands-mères le soir à la télé, comme naguère les bobos tremblaient de voir Le Pen les gouverner à coups de trique. Ce n'était que justice démocratique.

    Ségolène Royal espère, prie pour que Jérôme Kerviel, voyou en col blanc à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession, inspire la même frayeur aux retraités que le haschisch-prolétariat des zones. Elle l'espère sans trop y croire, vu qu'à la télé Jérôme Kerviel comme Sarkozy a tout du petit-fils idéal. La démocratie de proximité laisse encore à désirer.

    Je parierais que Jérôme Kerviel n'est ni de droite ni de gauche, un animal complètement apolitique, pur produit de l'évolution.

  • Trop de télé ?

    La nuit dernière, j’ai fait un cauchemar : Sarkozy était assassiné, comme son modèle Kennedy, par un mafieux, et les médias rééditaient le coup d’un président jeune, (beau), plein d’avenir, bourreau des cœurs, fauché par un vilain méchant dans la fleur de l’âge, avant d’avoir tenu toutes ses promesses mirobolantes : Cécilia en Jackie Kennedy, Carla Bruni en Marilyn Monroe, de TF1 à Arte ; intervious dans la rue des mémés et des pépés en pleurs qui l’avaient élu, par peur de voir leur voiture en “leasing” partir un jour en fumée, brûlée par un de ces sauvageons-terroristes de banlieue, plus ou moins membres d’Al Kaïda.

    En présentant le journal de 20h00, Claire Chazal avait des sanglots dans la voix et butait sur son prompteur. Même Le Pen essayait de se rendre à l’enterrement, célébré par Mgr Vingt-Trois, avec un panégyrique de Simone Veil, mais il était refoulé à l’entrée de Notre-Dame, vu qu’un militant d’extrême-droite était soupçonné du meurtre…
    Seuls Jacques Chirac, D. de Villepin, François Fillon et Cécilia, qui avaient bien connu Sarkozy, poussaient un “ouf” de soulagement.

    Merde, je me suis réveillé en sursaut, et ensuite il m’a été difficile de me rendormir : il m’est déjà arrivé de faire des rêves prémonitoires, mais là je crois que j’ai simplement abusé de la télé.

  • Table rase des valeurs actuelles

    Le mariage est une institution bourgeoise, une façon de régler des problèmes d'héritage.

    Quelle institution plus bourgeoise que le mariage, si ce n'est le divorce, qui rajoute encore une dose d'hypocrisie supplémentaire. Avec le "mariage gay", on tombe carrément dans la parodie qui se prend au sérieux. Je fais observer que si on ne sort pas de la logique petite-bourgeoise contemporaine, alors le mariage gay ne paraît pas ridicule, au contraire ! Un curé démocrate-chrétien peut-il refuser le mariage à une paire d'homosexuels sans renier son Idéal ? Non, il sera dépourvu de fondement. Mais il faut ajouter que pour ce qui est de renier leurs principes, les démocrates-chrétiens sont très forts. Ils n'ont pas beaucoup hésité à adhérer aux valeurs brandies par Sarkozy, à voir en lui presque un prophète (cf. Tillinac). Ça ne les empêche pas de juger sévèrement les chrétiens allemands qui ont adhéré aux valeurs du nazisme sans trop hésiter. Moi je trouve Hitler plus sincère que Sarkozy.

    L'évolution économique, la division du travail, la généralisation du salariat, le féminisme, ont rendu le mariage caduc. Il ne s'impose plus dans l'organisation de la société, on peut très bien s'en passer. Beauvoir souffle dans le sens du vent, Beauvoir l'"Américaine".

    C'est la réalité, et on ne lutte pas contre la réalité avec quelques formules idéalistes. Qui plus est les démocrates-chrétiens sont évolutionnistes, comme tout le monde, ce qui les porte à croire que la dernière forme d'organisation politique et sociale en vigueur est forcément la meilleure. Encore un petit effort de conformisme intellectuel, Mesdames et Messieurs, une petite dose de démocratie participative, et dans quelque lustres on atteindra le Nirvana...

     Demain, manifestation dans Paris contre la libéralisation de l'avortement qui tue un enfant sur quatre. Il faut s'attendre à une mobilisation extrêmement faible, à la mesure de l'embourgeoisement des catholiques français et de leur clergé, presque entièrement convertis aux "valeurs actuelles".

     

  • Un feuilleton sinon rien

    En l’état actuel des connaissances, la façon la plus scientifique de noter les ministres du gouvernement Fillon serait de se baser sur l'audimat, puisqu’ils fréquentent tous assidûment les “talk-shows” à la mode, de Cauet (droite) et de Ruquier (gauche).

    Dans la course à la plus belle courbe d’audience, évidemment, Rama Yadé part avec un net avantage sur Roselyne Bachelot ou Christine Boutin. Elle n’a même pas besoin d’ouvrir son clapet pour séduire une clientèle plus large que la clientèle habituelle du “sarkoshow”, à savoir la ménagère de plus de cinquante ans.

    *

    Émoi en ce moment dans les médias, à commencer par ceux que contrôle Lagardère, vu que l'audience de Sarkozy semble fléchir. Un produit comme Sarko, les médias comptaient pourtant bien nous le vendre au moins jusqu’en 2012, retour sur investissement oblige.

    Mais, encore une fois, que le public finisse par se lasser de Dallas ou des Feux de l’amour, c’est pas ça qui est étonnant, mais au contraire que le feuilleton Sarko ait cartonné aussi longtemps : cinq ans !!
    Et c’est même pas un authentique feuilleton yanki, mais un simple “remake”, comme les cinéphiles auront remarqué.

    Sarkozy va-t-il se faire larguer aussi vite que Raphaël Enthoven par Carla Bruni ? Il est quand même moins insignifiant. Entre un journaliste et un politicien, il faut toujours choisir le politicien ; ce n'est pas une opinion très démocratique mais c'est la mienne.

  • Métal hurlant

    Si c’est Sarkozy, comme il y a lieu de croire, qui a empêché le énième rallye Paris-Dakar de prendre le départ, au risque de s’aliéner tous les beaufs qui ont voté pour lui, ça fait au moins une chose de positive dans son bilan.

    Sarkozy peut savoir gré à Ben Laden de lui avoir soufflé l’idée.

  • Le point sur Fabrice

    Que ce merlan frit de Fabrice Luchini s'approprie la littérature populaire de Céline et en fasse profiter ses admiratrices bobos, soit : il ne sort pas de son emploi. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les bobos savent faire fructifier la littérature nazie !

    Après, qu'il lise les vers de La Fontaine, au petit bonheur, sans savoir lire la poésie, en pensant que sa gouaille effeminée fera illusion : il ne se trompe qu'à moitié.

     Mais il commence à me soûler grave à faire l'article pour Paul Valéry, poète mineur, ou les penseurs pour étudiants en philo. attardés, Schopenauer, Cioran, etc.

    Et ne voilà-t-il pas maintenant que cet histrion veut se mêler de politique !? Comme si les gesticulations de Sarkozy ne suffisaient pas ?!!!

    Il faut cependant admettre que Luchini a créé un type nouveau : le bourgeois-gentilhomme-coiffeur-pour-dames.

  • L'espoir rend con

    « Pour résumer d’un mot, on ressent à Rome comme ailleurs ce déficit d’espérance et de confiance dans la vie qui constitue le mal "obscur" de la société occidentale. » Benoît XVI

    Tout est parfaitement clair au contraire. La difficulté n’est pas de voir mais d’agir ; d’agir, AU CONTRAIRE, a-t-on envie d’ajouter, confronté à la passivité des dissidents virtuels démocrates-chrétiens, toujours prêts à se replier sur leurs acquis sociaux et à trouver un compromis avec le capitalisme, à s'installer dans un confort intellectuel.

    La marée noire d’idées imbéciles répandues sur l’Europe n’est pas un phénomène nouveau ! Au nom du Ciel, à quoi bon Baudelaire, Veuillot, Bloy, Péguy, Claudel, Simone Weil, Bernanos, et même Céline, Drieu, Jarry, Alphonse Allais, tous les moralistes ?… si c’est pour grenouiller encore un demi-siècle après dans le même potage de bénitier démocrate-chrétien ? Autant pisser sur leurs tombes !

    Quarante Finkielkraut occupant quarante canaux médiatiques pour donner quarante versions du même mensonge, de la même propaganda libérale, et le pape ne voit pas clair dans ce bluff ? Il n’est pire aveugle que celui qui refuse de voir…
    Plus profondément encore que les philosophes qui sentent le moisi, au royaume des crétins ce sont les publicitaires qui sont rois, les Beigbeder, les Séguéla, les Sarkozy, etc. Voilà l’élite, la crème de notre “civilisation” (sic).

    Il n’est pourtant que trop évident que cette avalanche de sophismes, tout ce verbiage certifié non-conforme n'est qu'un cache-misère. Quand on n'a que de la camelote à fourguer, alors le marketing et la réclame sont nécessaires. Ce grouillement d’avocats, de publicitaires, de philosophes, de journalistes, de cinéastes, de professionnels du syllogisme, qui finissent par tisser un voile opaque sur la vérité, ce grouillement n’est pas équivoque.
    L’art véritable n’a pas besoin de syllogismes, de calembours ou de mots d'esprit pour se défendre, il parle de lui-même.

    *

    Un motif concret de désespoir pour un catholique en 2008, c’est l’imbécillité de marbre des démocrates-chrétiens qui l’entourent.
    La presse démocrate-chrétienne regorge d’exemples de cette benoîterie et de cet esprit de collaboration avec le régime bourgeois libéral ; certes ces pieux crétins auront contribué à édifier la somme théologique démocratique !
    Tel Tillinac, dans Famille chrétienne, ex-gaulliste, ex-chiraquien, désormais reconverti dans le sarkozysme, ce gugusse ne se doute vraiment de rien :
    « En janvier il fait froid, on sait que l’hiver sera long et on dévêt le sapin de Noël de ses habits de lumière avant de le brûler.
    (…) Je n’ai pas d’actions dans la maison Sarkozy et la “rupture” de style impulsée par sa bande m’a dérouté à maints égards. Tout de même, je sais gré à Sarko d’avoir bousculé les chromos, levé des tabous, rajeuni les cadres et somme toute rendu l’espérance plus plausible. »


    De quel tabou veut-il parler ? Du tabou de l'accumulation de pognon qui fait des petits ? Vraisemblablement Tillinac est un vieux gâteux qui ne sait pas très bien ce qu’il veut dire : blablabla… En bon démocrate-chrétien, il prend la méthode Coué pour l’Espérance, le doute pour la Foi, et le bavardage existentialiste pour la Charité.

    Mais le souffle de l’Esprit, le vent de l’Histoire, balayera tous ces collabos démocrates-chrétiens, les plus sincères comme les plus cyniques, pas assez tôt ou trop tard, peu importe, je ne m’en fais pas pour ça.

  • Mes vœux pour 2008

    En essayant d’être un peu moins pieux dans mes vœux que le président de la République et un peu plus précis :
    Je souhaite aux rares lecteurs de ce blogue qui me comprennent, en majorité des chiites de sexe masculin, d’après mes statistiques, une bonne et sainte année 2008 !

    Je souhaite en particulier du courage à tous ceux qui ont un tant soit peu une âme d’artiste, pour qui le spectacle quotidien de la société démocratique et capitaliste est par conséquent un véritable crève-cœur ; ceux qui lorsqu’on leur parle d’art contemporain ont envie de sortir leur revolver et de se mettre une balle dans la tête, ceux qui se sentent menacés par toute cette vulgarité dont Sarkozy est en quelque sorte l’apothéose, véritable juke-box à débiter des slogans démagogiques.

    (Au passage j’en profite pour donner ce petit truc perso : dans les moments de faiblesse, les jours où la conjuration des démocrates-crétins évolutionnistes vous semble quasiment invincible, lisez une page ou deux d’Alphonse Allais, ce Normand - presque athée mais si humain -, qui sut dissimuler son désespoir derrière une désinvolte ironie, avec une élégance toute aristocratique : une vraie leçon de maintien !)

    *

    Donc, prions mes frères pour qu’il y ait en 2008, dans le désordre mais non sans une certaine cohérence : moins de cinéma français prétentieux (pléonasme), moins de football et de rugby, moins de romans de Johnatan Littell, moins d’académiciens gâteux, moins de sermons ineptes de Finkielkraut ou de Luc Ferry, moins d’aides publiques pour l’art contemporain - le besoin de subventionner la connerie ?! -, moins de royalties pour Pinault & Arnault, ces deux “patrons” épais, moins d’abonnés au Monde et au Figaro, moins de téléphones portables et d’i-pods dans les oreilles des jolies filles qui prennent le métro, moins de femmes qui se prennent pour des “gauleiters” et moins d’hommes qui se prennent pour des “gretchens”, moins d’écologistes “high tech”, moins de blogues citoyens, moins d’ahuris qui se prennent en photo les uns les autres, moins de touristes et d’écoliers qui tuent le temps au Louvre, moins de préjugés déguisés en antiracisme, moins d’hommes battus par leurs femmes, moins de censure sous couvert de libéralisme, moins d’interventions de Xavier Bertrand dans les médias, moins de femmes qui vont se faire avorter aux Pays-Bas parce qu’elles ont été engrossées par leur voisin, moins de mépris de la part de renégats démocrates-chrétiens vis-à-vis de musulmans croyants, moins de foi naïve dans les “Valeurs actuelles”, moins de philosophes dépassés et plus d’historiens modernes, moins de journalistes et plus d’honnêtes gens, moins de publicité partout, moins de vieilles théories scientifiques positivistes caduques, moins de pornographie sous couvert de féminisme et de lutte contre la pédophilie, moins de puritanisme capitaliste “Hygiène-capote-pilules”, et au contraire plus d’érotisme et de femmes voilées…, plus de gestes gratuits et moins d’attrape-couillons…

    En gros : moins de gaspillage et plus d’économie.

    Courage et… espoir ! Vu que la bêtise occidentale a atteint son apogée aujourd’hui, elle ne peut que décliner demain.

  • Le pape et le Père Noël

    Paraît que saint Nicolas Sarkozy a offert à Benoît XVI lors de son excursion au Vatican, ex-cité des papes reconvertie en parc d'attraction, une paire d'éditions originales de Bernanos. C'est pas avec ce genre d'étrennes qu'il risque de grever le budget de l'Etat, Sarkozy !
    La France contre les robots était un choix qui s'imposait pour un Allemand, mais Sarkozy a choisi d'autres titres, "au petit bonheur" semble-t-il.

    On peut penser d'ailleurs que Benoît XVI connaît aussi bien la France et son histoire que Sarkozy. À l'heure actuelle les étrangers sont mieux placés que les Français eux-mêmes, soûlés de propagande et obnubilés par leur pouvoir d'achat, les pauvres… cons !
    Exporter sous le manteau un auteur comme Bernanos, ce n'est donc pas franchement une priorité. Les Français ont plus besoin des avertissements de Bernanos que Benoît XVI, d'ailleurs, faute de pouvoir faire mieux, répète en les édulcorant.

    *

    Sarkozy lui-même, ou un de ses conseillers, aura estimé sans doute que Bernanos est en littérature ce que le gaullisme a produit de mieux. En ce qui me concerne je trouve que Mauriac exprime mieux dans ses romans que Bernanos, comme "de l'intérieur", la noirceur et les ressorts de la bourgeoisie contemporaine. Bien qu'il n'y ait pas une distance énorme entre les deux, Mauriac c'est l'anti-Chardonne.
    En outre, pour être exact, Bernanos est un authentique "cocu du gaullisme" :
    « Il y a eu des collaborateurs mais la collaboration était un mensonge. Il y a eu des résistants, mais la résistance était un autre mensonge. Il y a eu la victoire, qu'on a tout de même pas osé appeler Victoire, par un reste de pudeur, mais libération. Et cette libération était aussi un mensonge, et le plus grand de tous… ! » : paroles amères et lucides, paroles de cocu !

  • Table rase de la télé

    La fascination des journalistes pour Sarkozy, celle des journalistes “de gauche” est la plus remarquable, s’explique par le fait que Sarkozy a “inventé” un truc qui les méduse : l’existentialisme d’Etat.

    La plèbe a toujours été avide de ragots sur les puissants, au point d’en fabriquer sur le compte de Marie-Antoinette, par exemple. Ce qui est nouveau dans le cas de Sarkozy, qui ferait presque regretter la discrétion de Chirac ou de Mitterrand, l’abstinence de Balladur ou de Jospin, c’est que sa politique consiste à donner à la plèbe ce qu’elle réclame, même si Carla Bruni évoque plus un plat de tagliatelles “light” qu’une de ces orgies plus ou moins fantasmées d’Ancien régime.

    Berlusconi en Italie, la référence s'impose plus encore que la référence à Giscard, Berlusconi a choisi le football. Maigre consolation pour un Français que de constater que les grandes capitales italiennes symboles de la Renaissance, sont désormais peuplées de crétins amateurs de football !
    Berlusconi possédait cependant un avantage politique sur Sarkozy : celui d’être directement propriétaire des médias qui faisaient sa promotion. Sarkozy, lui, est juste pote avec Lagardère, Bolloré (candidat au rachat de TF1) et cie. On sait ce qu’il en est de l’amitié entre “businessmen”. Le jour où Sarkozy ne remplira plus ses objectifs d'audimat, il pourrait se retrouver plus démuni que la fourmi Berlusconi.

  • Demain la révolution ?

    On dit parfois d’untel qu’il “s’est dépensé sans compter” pour une cause qui le dépassait. Je crois qu’on peut dire ça de Marx ; son mariage brillant avec Jenny von Westphalen était pour Marx l’assurance d’une carrière à faire pâlir de jalousie un BHL, un Finkielkraut ou un Luc Ferry - plus sérieusement, d’une carrière à la hauteur de celle de Hegel, si Marx n’avait pas refusé le poste qu’on lui proposait à l’Université d’Iéna pour se consacrer librement à la révolution.
    Non pas une révolution “matérialiste”, comme certains béotiens le prétendent, mais une révolution spirituelle, bien que Marx fût un bon vivant aimant le vin, avec un côté “rabelaisien”, ça n’empêche ; au contraire, on sait où la spiritualité puritaine qui plaît tant aux bonnes femmes, mène.

    Les ravages de la mondialisation donnent aujourd’hui raison à Marx. N’est-il pas significatif que même le champion de l’immobilisme permanent, François Bayrou, se réfère aujourd’hui à Marx dans le Figaro ? Entre parenthèse il n’y a qu’un lecteur de ce canard décadent pour ne pas se rendre compte que Bayrou fait dire à peu près n’importe quoi à Marx, au gré de son ambition électorale ridicule.

    *

    On peut dire également de Mère Térésa de Calcutta, très politiquement incorrecte elle aussi comme Marx, qu’elle s’est dépensée sans compter. Contrairement à ce qu’a pu dire Jean-Paul II, sainte Thérèse de Lisieux n’est pas particulièrement “antijanséniste”. C’est bien plutôt Mère Térésa qui est une sainte “marxiste”, au point qu’elle a pu agir dans le sens des Évangiles pendant de nombreuses années, sans même avoir la foi ! Un tel “matérialisme” est si scandaleux pour les bourgeois que les démocrates-chrétiens ont tenté de l’occulter.

    *

    Maintenant quelle différence y a-t-il entre “se dépenser sans compter” et “se gaspiller” ? Dans ce domaine, non pas abstrait mais humain, Dieu seul est un juge équitable… Il semble cependant que Sarkozy fournisse un bon exemple de gaspillage ; le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’économise pas ses gesticulations et sa salive (On dirait une mise en scène vulgaire de Jérôme Savary), et qu’il ne nous épargne pas au passage.