Lapinos - Page 132
(Ill. de H.)
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Dans la veine de “Sarkozy au Vatican”, voici Yann Moix au chevet d’Edith Stein ; j’ai peut-être tort de penser que le mysticisme se porte mal ?
Pour pallier son manque total de talent littéraire, Yann Moix a plus d’un tour dans son sac ; le philosémitisme n’est pas le moins éculé ; quel “minus habens” carriériste, quel éditorialiste du "Monde" ou de "Libé" en manque d’inspiration n’est pas passé par là, comme un piètre séducteur s’achète une grosse voiture pour pallier son manque de succès auprès des femmes ?
Qu’Ils se le disent, Yann Moix aime les Juifs, d’où tout part et où tout revient ! Il les aime comme il les détesterait si c’était la mode de les détester, ça relève d’un principe quasi-“économique”. Après tout, tant qu’il y aura des Juifs assez cons pour goûter une flagornerie aussi grossière…
Indulgent, le critique Eric Nolleau concède que Moix vaut mieux que ses bouquins. Certes, un Balzac moderne qui voudrait écrire une satire sociale sur le parasitisme littéraire pourrait prendre Moix comme modèle. L’acharnement qu’il met à publier des nullités, année après année, et à en faire la promo en gesticulant à la télé, est presque pathétique et pittoresque. Mais Balzac est mort.
Ce sinistre gugusse, j’avoue, me fait éprouver des sentiments troubles : à côté, je trouverais presque Maurice Dantec estimable ; dans le fatras de Dantec, en cherchant bien, on tombe ici ou là sur une bonne vanne, un mot d'esprit.
Yann Moix s’imagine sans doute qu’il a une chance cette année avec ses bondieuseries pour le Goncourt, après J. Littell.
Buren, vous savez l’artiste contemporain du Palais-Royal, voudrait, ou plutôt exige, que sa ruine de ruines zébrée soit restaurée par l’Etat ; paraîtrait qu’on ne la voit pas assez, que les “milliers de gens qui viennent du monde entier pour la voir” (sic) sont déçus. On imagine qu’ils vont noyer ensuite leur déception à la buvette du Louvre.
De la part d’un expert comme Buren, c’est une méconnaissance surprenante d'une règle de base de l’art contemporain : “Les plaisanteries les meilleures sont les plus courtes”. Du pastiche gréco-romain, on verse dans l’autopastiche. Un bon artiste contemporain doit produire au moins un gag par jour.
La bonne nouvelle c’est que la bêtise française est universelle et que nous la partageons avec le monde entier.
En ce moment le duo Zemmour-Naulleau inventé par Laurent Ruquier cartonne à la télé. Il fonctionne sur le même principe que Le Pen ou que la tarte à la crème de Le Gloupier, ou encore que les sous-pulls roses de Philippe Katerine, un pet dans une galerie d’art contemporain :
Le poids des conventions bourgeoises est devenu tel, les prêchis-prêchas démocratiques, la cinéphilie, les communiqués de presse de l’Élysée, la rebellion certifiée non conforme par le groupe Pinault-Printemps-Redoute, les rediffusions de Louis de Funès, les soldes, les campagnes d’Aides contre le sida, l'amour de l'humanité de Bernard Kouchner, tout le bazar, qu’on est prêt à se jeter sur la moindre parcelle de sincérité et de fraîcheur.
Ainsi quand Zemmour et Naulleau dézinguent la “culture Télérama” à travers Catherine Breillat, par exemple, on en redemande (L’appât du gain est tel que la mère maquerelle du cinéma d’auteur franco-français n’a pas eu l’intelligence d’éviter le traquenard qui lui était tendu.)
Quand Zemmour et Naulleau dézinguent Jacques Chancel, vieux mou consentant à toutes les tartufferies du PAF, on en redemande aussi !
Et quand Naulleau (Zemmour ne sait pas lire) taille un costard à Pascal Bruckner, ex-philosophe de station balnéaire qui aimerait bien le redevenir, énième Philippe Muray de gauche (un peu plus à gauche que Muray), on applaudit aussi.
C’est diffusé au milieu de la nuit, comme il se doit, mais on doit pouvoir se procurer des extraits sur le ouaibe.
Les possibilités du conformismes bourgeois étant à peu près illimitées, des Chancel, des Breillat, des Bruckner, c’est pas ça qui manque, notre duo de justiciers n’est pas menacé par la pénurie. Mais pour renouveler vraiment son sketche, il faudrait que Naulleau s’en prenne non seulement au style des auteurs pour magazines féminins, Labro, Sollers, PPDA, BHL, Nothomb, Eric-Emmanuel Schmitt, c’est un peu facile, mais aussi carrément aux idoles bobos sur papier Bible : Gracq, Camus, Malraux, etc.
Ah, que la critique est un art difficile aujourd’hui !
D'après la presse économique, le commerce via l'internet aurait pour effet de réduire en France l'inflation due à l'augmentation du coût des matières premières. Pour ce qui est de l'inflation de la connerie ambiante, l'internet y contribue plutôt.
Pour prolonger ma phénoménologie de l’esprit bobo : Pourquoi n’y a-t-il pas de bobos aux Etats-Unis, où on parle plutôt de “yuppies”, ce qui signifie à peu près : “blousons dorés” ou “jeunes cadres dynamiques” ? Probablement parce qu’il n’y a pas encore eu aux Etats-Unis comme en Europe de révolution antibourgeoise.
La guerre civile de Sécession, qui a un aspect révolutionnaire comme toutes les guerres civiles, oppose la nouvelle bourgeoisie industrielle capitaliste du Nord aux Etats du Sud, plus traditionnels. Contrairement à ce que la propagande capitaliste inculque, ce n’est pas une révolte des esclaves nègres opprimés dans les champs de coton.
Dorénavant, la majeure partie des travailleurs opprimés par le capitalisme yanki est en Asie, et la révolution contre le capitalisme, si comme Marx l’a prévue elle advient, la révolution doit être envisagée à l’échelle mondiale.
En l’état actuel des connaissances, la façon la plus scientifique de noter les ministres du gouvernement Fillon serait de se baser sur l'audimat, puisqu’ils fréquentent tous assidûment les “talk-shows” à la mode, de Cauet (droite) et de Ruquier (gauche).
Dans la course à la plus belle courbe d’audience, évidemment, Rama Yadé part avec un net avantage sur Roselyne Bachelot ou Christine Boutin. Elle n’a même pas besoin d’ouvrir son clapet pour séduire une clientèle plus large que la clientèle habituelle du “sarkoshow”, à savoir la ménagère de plus de cinquante ans.
Mme Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie qui ne néglige pas pour autant de se maquiller, désormais ce n’est plus une inconnue, a fait l’X. À la place de la planète, je m’inquièterais d’autant plus de ce facteur.
De Valéry Giscard-d’Estaing à Jacques Attali en passant par Bruno Mégret, Jean-Marie Messier, Alain Lipietz, Claude Bébéar, la liste est longue des polytechniciens jamais à cours d’idées simplistes et qui n’ont eu de cesse au cours des dernières années de vouloir les appliquer. Plus on se rapproche du major de promo, plus il semble que le cas soit grave.
Un hasard ? Non, il faut être polytechnicien pour croire au hasard. Il n’y a pas de hasard, il y a juste une exception : Michel Rocard, qui n’a pas fait polytechnique, c’est étonnant.
Ainsi Madame Kosciusko-Morizet nous explique que Claude Allègre et les experts qui pensent que le rôle décisif de l’homme dans le réchauffement climatique n’est pas démontré, ont sans doute tort vu que leur opinion est minoritaire.
Si c’est Sarkozy, comme il y a lieu de croire, qui a empêché le énième rallye Paris-Dakar de prendre le départ, au risque de s’aliéner tous les beaufs qui ont voté pour lui, ça fait au moins une chose de positive dans son bilan.
Sarkozy peut savoir gré à Ben Laden de lui avoir soufflé l’idée.
Quand Alphonse Allais inaugura l’art contemporain en grandes pompes (de clown) il y a plus d’un siècle, galerie Vivienne, déjà la civilisation montrait des signes de faiblesse. Toutes les conditions étaient réunies pour commencer de désespérer.
Malgré tout Allais s’accroche à la légèreté française : avec lui les illusions valsent, au lieu de foutre le camp, comme chez Céline.
L’humour potache érigé en art, le calembour élevé au rang de science, etc., il y a tout ça chez Allais, viking futuriste tiré à quatre épingles. Il possède dans sa pharmacie l’antidote au conformisme et à l'ennui démocratique. Il y a tout un tas de fioles cocasses. Un gugusse comme Finkielkraut, par exemple, improbable encore naguère, rendu possible aujourd’hui, semble sortir tout droit d’un conte défait d’Allais.
Que ce merlan frit de Fabrice Luchini s'approprie la littérature populaire de Céline et en fasse profiter ses admiratrices bobos, soit : il ne sort pas de son emploi. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les bobos savent faire fructifier la littérature nazie !
Après, qu'il lise les vers de La Fontaine, au petit bonheur, sans savoir lire la poésie, en pensant que sa gouaille effeminée fera illusion : il ne se trompe qu'à moitié.
Mais il commence à me soûler grave à faire l'article pour Paul Valéry, poète mineur, ou les penseurs pour étudiants en philo. attardés, Schopenauer, Cioran, etc.
Et ne voilà-t-il pas maintenant que cet histrion veut se mêler de politique !? Comme si les gesticulations de Sarkozy ne suffisaient pas ?!!!
Il faut cependant admettre que Luchini a créé un type nouveau : le bourgeois-gentilhomme-coiffeur-pour-dames.
Après la fable surréaliste de l'Arche de Zoé et sa morale néocolonialiste - "antiraciste" par conséquent :
« Pour une justice de blancs pour les blancs ! »
Voici la fable du "Paris-Dakar 2008" : il vaudrait mieux éviter qu'une roquette vienne décimer en Mauritanie le troupeau de culs-de-jatte casqués qui s'apprêtent à excursionner dans le désert à grand renfort de pétarades et de logos publicitaires.
Moi je dis : au contraire, béni soit le bédouin qui nous débarrassera de ces donquichottes arrogants ! Mais le principe de précaution oblige à retenir sur notre territoire cette bande de barbares qui, chaque année, en échange d'un camion rempli de sacs de riz et d'une tonne de bons sentiments, happent sous leurs roues deux ou trois gamins au détour d'une dune. Pascal Sevran l'a bien théorisé, naguère : « Mais enfin, qu'est-ce que deux ou trois enfants africains puisqu'ils sont des millions qui ne songent qu'à baiser au lieu de regarder la télé ? »
Au nom du Principe de Précaution ET de l'Écologie, qu'est-ce que Nicolas Hulot attend pour ouvrir sa grande gueule et dire ce qu'il faut penser du "Paris-Dakar" ?
La cote de popularité inaltérable de Bernard Kouchner, y a-t-il un indicateur plus fiable ? Bernard Kouchner restera dans la petite histoire comme "le sourire hypocrite de la démocratie".