Pas étonnant que Le Figaro, ce torche-cul pour vieillards séniles, fasse de la publicité à Yann Moix. Ce morpion-là serait prêt à sucer les bites les plus brenneuses si on lui promettait en échange un peu de gloire, de pognon et de beauté.
Il a fallu du temps à l’acteur de cinéma Benoît Poolevorde de Namur pour le démasquer, mais au bout du compte il s’est rendu à l’évidence. Tu peux le dire, Poolevorde : « Yann Moix déshonore les laids ».
(D’ailleurs quand on est un type sincère et honnête, on ne fait pas du cinéma, c’est un repaire de parasites, un vrai cloaque, on fait plutôt de la bande-dessinée.)
Pas étonnant non plus que Sébastien Lapaque, insignifiant baveux démocrate-chrétien qui fait office de bouche-trou au “Figaro-littéraire” se soit dévoué pour faire l’éloge de la dernière compil. de Moix.
Les démocrates-chrétiens se mettent rarement à la tête des entreprises crapuleuses, mais ils y jouent volontiers le rôle d’éminences grises (Xavier Darcos) ou de soutier (Lapaque).
Insignifiant Lapaque, donc, mais significative en revanche sa référence à Léon Bloy pour tailler à Moix, pur produit du système, une cote de rebelle, et faire de Bloy au passage un servile philosémite en abusant du gâtisme avancé des lecteurs du Figaro, leur méconnaissance de l'histoire la plus récente.
S’il y a bien un organe de presse qui mérite les invectives de Bloy aujourd’hui, c’est Le Figaro, propriété d’un millionnaire marchand d’armes qui soutient une politique libérale analogue à celle de Guizot en plus bête, mais surtout, c'est là que Bloy intervient, avec le soutien de démocrates-chrétiens serviles dont le maigre talent n’a pas trouvé d’autre emploi que de cirer les pompes des riches et d'insulter les pauvres.
Il y a une logique aussi dans l’abjection.
Lapinos - Page 131
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Table rase du "Figaro"
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Table rase du "Figaro"
S'il y a bien un gosse, à la télé, c'est Eric Zemmour. Parfois la vérité s'échappe de la bouche des enfants. Lorsque Zemmour observe que l'islam est un "nouveau communisme", qu'il incarne le "parti des pauvres" désormais.
Par conséquent tout ce que les bourgeois, les journalistes du "Figaro" pourront dire contre l'islam n'atteindra pas les oreilles du prolétariat délocalisé, c'est une évidence.Les discours de BHL, de Guaino et de Kouchner, il n'y a que les bourgeois occidentaux qui sont sensibles à cette propaganda uniforme.
Plus la conscience politique du tiers-monde s'éveillera, plus les actions du cartel libéral seront menacées, leur idéologie fragile comme le béton près de se lézarder.Zemmour ne pourra pas dire plus tard à ses fils : "Je m'exprimais franchement au milieu des hypocrites", sans ajouter : mais, journaliste au "Figaro", j'étais manipulé par les hypocrites ; je jouais le rôle du bourgeois ringard dont les bobos se moquent pour dissimuler le même mobile bourgeois.
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Un autre aveu naïf, c'est celui d'André Glucksman, philosophe puéril enrôlé dans le grand barnum médiatique de Sarkozy, destiné à jouer auprès des bobos le rôle que Johnny Halliday remplit auprès des beaufs.
André Glucksman démontre que les manifestations de Mai 68 furent des manifestations anticommunistes, antirévolutionnaires et donc libérales. D'où la perplexité des crétins gaullistes, De Gaulle, Messmer, Chirac et Balladur (encore aujourd'hui), à contresens de l'Histoire (Qu'est-ce qu'un mafieux peut bien comprendre à l'Histoire, d'ailleurs ?)La ringardise de Finkielkraut, Glucksman ou Cohn-Bendit, saute aux yeux à vrai dire, mais c'est mieux quand c'est Glucksman qui le prouve : "Sarkozy est un enfant illégitime de Mai 68". "Enfant illégitime", si c'est pas le langage bourgeois typique, ça...
Seulement voilà, comme les électeurs de Sarkozy sont des retraités âgés, plutôt hostiles à Mai 68, nostalgiques de la IIIe République, Sarkozy a choisi d'être Pétain-le-bref et de former un gouvernement d'Union nationale des cons.
Ces électeurs nostalgiques, bien qu'ils soient au bord de l'Alzheimer, commencent à avoir l'impression un peu plus que vague d'avoir été "cocufiés" par le Rastignac de Neuilly.Ségolène, Villepin et Bayrou sont en embuscade, ils peaufinent leurs images d'Epinal. Mais Sarkozy n'a pas encore perdu, car après tout, un électeur, ça ne demande qu'à être cocufié, et recocufié, et rerecocufié encore. Les discussions de cocus, c'est le fond de sauce de la philosophie existentialiste de comptoir. Du bobo qui lit Heidegger et Nitche et fréquente les cafés-philo, au beauf qui se plaint des déboires de son club de foot ou de rugby préféré, c'est la même engeance de crétins qui ne demandent qu'à se faire enfiler.
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Mon sermon du dimanche
Quel meilleur antidote aux sermons chrétiens nitchéens des paroisses officielles qu'un sermon chrétien marxiste dissident ?
Benoît XVI reprend à son compte une partie de l'analyse de Marx. Il faut dire qu'aujourd'hui il faudrait être un chrétien aveugle pour ne pas reconnaître le caractère mafieux du régime démocratique capitaliste. Ou être un chrétien-démocrate soi-même incorporé dans la mafia : la racaille démocrate-chrétienne gaulliste qui sévit au "Figaro" me paraît être un bon exemple de trahison ostentatoire de la morale chrétienne.
Comme les mafieux vont à la messe, les démocrates connaissent par coeur le petit catéchisme des "Droits de l'homme". Et regardez-les exhiber sur les plateaux de télé cette ex-musulmane convertie à la religion laïque. Cela ne rappelle-t-il pas les conquistadors qui ramenaient au pays quelques exemplaires indigènes d'Amérique sur leurs galères ? Moins brutaux peut-être en apparence, mais plus sournois et moins curieux, tels sont les néocolonialistes.
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Mais Benoît XVI reproche à Marx son "matérialisme", voire le condamne. Qu'est-ce à dire ? En quoi Benoît XVI et Karl Marx, deux champions de la raison grecque, à la suite de saint Paul, ennemi juré de Nitche, divergent-ils ?
On remarque surtout que Marx est plus clair : ce que Benoît XVI appelle "sécularisme", Marx l'appelle "anarchie". Ce que Benoît XVI appelle "excès de raison", Marx l'appelle "bêtise". Appeler un chat un chat, et un cochon un cochon, voilà qui est fait pour plaire à un Français comme moi, étranger au romantisme bourgeois.
Ce que Benoît XVI reproche à Marx, en vérité - le sait-il ? -, c'est son sens aigü de la hiérarchie, digne d'un grand peintre. Les artisans de paix parlent en paraboles ; l'euphémisme est du langage de "technicien supérieur", d'expert, de philosophe ou de théologien libéral.
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Ex-féminin
(Ill. de H.) -
Lepénisme
(Ill. de H.) -
La pierre angulaire
L’arme fatale, l’argument ultime de justification du libéralisme, c’est la choa. On peut presque dire : la pierre angulaire. Qui n’est pas libéral, de gauche ou de droite, est automatiquement suspect d’antisémitisme, y compris s’il est Juif lui-même, comme Marx ou Simone Weil.
Rien de plus logique à ce que Nicolas Sarkozy, à court de propagande et vu que Carla Bruni manque un peu de fesses pour nous tenir en haleine bien longtemps, Nicolas Sarkozy se replie désormais sur ses "fondamentaux" : l’exploitation des crevés juifs de la choa. Et dire qu’à côté de ce cynisme bourgeois scandaleux, on ose flétrir le pacifisme passionné de Louis-Ferdinand Céline !
Dès le début de son ère, pour se distinguer de Le Pen dont il a repris le discours sécuritaire presque mot pour mot, avec le succès qu'on sait, Sarkozy a fait appel à la choa pour se distinguer du démon Le Pen et rassurer ainsi ses sponsors et la France bourgeoise sur ses véritables mobiles (Rappelons qu'Hitler aussi sut comment s'y prendre pour rassurer les oligarques allemands).
Issue de la choa, la propagande bourgeoise de Sarkozy retourne à la choa.
Sarkozy ou Glucksman, BHL, les bourgeois en général, pensent que les cadavres de la choa les protègeront éternellement, qu’ils dissimuleront toujours leurs petites ambitions néocolonialistes, empêcheront le tiers-monde d’accéder à une conscience politique révolutionnaire ? Superstitions bourgeoises que tout ça ! Qui l'antiracisme abuse-t-il encore en dehors des bobos téléspectateurs d'Arte ? Qui un esclave est-il le plus tenté d'écouter ? Les discours de Glucksman, de Kouchner, ou ceux d'Amadinejah ?
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Une parenthèse pour dire que le discours nationaliste ringard et sécuritaire sera toujours de plus en plus en vogue dans un hexagone bourgeois guetté par l’Alzheimer et où sont suicidés 250.000 enfants par an au bas mot, au nom de l’existentialisme de sexe féminin. Du bovarysme au beauvoirisme, il n’y a qu’un changement de mode vestimentaire. Mai 68 ? Encore un gadget pour distraire les téléspectateurs.
La gauche est prise au piège, étant donné qu’elle n’a fait que préparer le terrain à la politique de Sarkozy, Besancenot et Laguiller y compris, avec leurs revendications corporatistes ; idem pour les démocrates-chrétiens, les Tartuffe comme Bayrou, Xavier Darcos ou Fillon. De vraies courges ! Gonflés d’ambition à l’extérieur, aussi creux que Sarkozy à l’intérieur.
Mitterrand, à mi-chemin entre Maurras et Marx, représentait encore une alternative crédible. Ségolène Royal, la plus crédible à gauche, n'est que le fantôme de Mitterrand.
Voilà le niveau : la France, l'Europe, fait penser à un de ces hospices pour vieillards fortunés, les "Hespérides", où on trompe la mort le plus longtemps possible en lisant qui "Le Figaro", qui un roman de Jean d'Ormesson, qui un guide de voyage de Tillinac, qui un "essai" de Philippe Muray. -
"Ysengrin" ou : "Sarkozyste"
(Ill. de H. d'après P.) -
Revue de presse
La presse démocrate-chrétienne n'est pas la seule à avoir soutenu inconditionnellement ou presque Nicolas Sarkozy au commencement. La presse féminine, "Elle" en tête, aussi, a facilement cédé au charme toc-toc ravageur du national-sarkozysme.
Les éditorialistes de "Elle" n'ont pas pris de gants pour faire avaler leurs bibis féministes à l'armada de niaises qui les lisent. Un peu comme cette grande figure du féminisme et de l'anticolonialisme : Christine Ockrent. La vulgarité machiste des clips de rappeurs friqués auxquels certains associent le Président ? "Cool ! Mégatendance les meufs, déserrez vos strings d'un cran..." "Et pourquoi toi aussi tu ne coucherais pas avec un beauf en 2008 ?"
Je suis prêt à parier que les démocrates-chrétiens et la presse féministe seront aussi les premiers à lâcher Nicolas Sarkozy lorsqu'il sera à poil. Comme cette féministe qui se réveille un dimanche matin avec la gueule de bois et un plouc dans son plumard. Victime de la mode.
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Gare au sabot !
(Ill. de H.) -
Un peu de sciences pour tous
Pourquoi s'abstient-on dans les familles catholiques françaises, pas seulement la mienne, de récompenser les enfants qui ont obtenu une bonne note en mathématiques ? Qui comprend ce petit fait en saura plus sur l'identité française et son évolution qu'un ministre assisté d'une batterie d'experts et de tests.
Rien de plus futile que les mathématiques. L'intérêt trop prononcé d'un enfant pour la bagatelle "mathématiques" sera source d'inquiétude pour sa mère, voire de désapprobation pour son père, dans une éducation humaniste. Ceux qui calculent le mieux sont aussi ceux qui trichent le mieux. Baudelaire et tous les adversaires du jansénisme pourraient ratifier cet adage.
Dans une école catholique idéale, on ne devrait pas "noter" les aptitudes en mathématiques. L'idée de note en soi, de classement, de bulletin, chère aux laïcs républicains nostalgiques, est porteuse de la décadence de l'Education nationale dont l'évolution vers l'uniformisation et le totalitarisme ne doit rien au hasard. Appliquée aux mathématiques, la notation est carrément absurde.
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Un mathématicienne sur un plateau de télévision qui dénonce les méfaits de la basse finance capitaliste, voilà qui paraît infirmer ma théorie humaniste. Seulement voilà, cette mathématicienne est une spécialiste des... probabilités. Elle est en outre chargée de la formation de jeunes crétins qui se préparent à trahir leur civilisation en devenant "traders" (à Paris-Dauphine ou dans ce genre d'élevage en batterie de petits veaux capitalistes).
Au lycée, j'ai été forcé de coudoyer une brochette d'apprentis-mathématiciens. Période qui coïncide avec ma croyance dans la théorie de Darwin. J'étais fasciné par le goût de cette bande de... pour le néant algébrique, les combinaisons de signes nuls. Je m'empresse de dire que j'étais largement surclassé dans tous les exercices. Sauf en "probabilités", car mes condisciples n'étaient pas capables de lire les énoncés, bien qu'ils fussent aussi abstraits que possible : <I>"Calculez quelle est la probabilité pour qu'un électeur du Front-National soit raciste."</I> (énoncé garanti authentique datant du milieu des années 90).
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Ségolène et François
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Primaire
L’élection de Barak Obama à la présidence des Etats-Unis serait opportune pour redonner l'illusion d'un peuple américain antiraciste où l'humaniste BHL aime à se promener de cocktail mondain en cocktail mondain pour donner une image plus sympathique de la France que le Roquefort ; exactement comme Nelson Mandela fut placé à la tête de l’Afrique du Sud par les néo-colonialistes pour abuser le tiers-monde.
Alors que l’organisation juridique des Etats-Unis est présentée comme un modèle en France, de Jacques Attali à Jean-Claude Martinez du Front National, en passant par Jacques Julliard de "L'Obs." ; alors que les Arabes des banlieues françaises portent fièrement des casquettes de base-ball, vont becquetter chez “Kentucky Fried Chicken” et matent des films de Steven Spielberg ou d’Arnold Schwarzeneger, dans ce contexte lorsqu’on critique la RÉALITÉ yankie on se fait traiter d’anti-américain primaire. Pour les experts, Marc-Edouard Nabe est un fantaisiste, ou un antisémite raciste dans la lignée de Céline ou de Bloy.
Plus que les crétins de droite encore, les sociaux-traîtres français ont accompli au cours de la dernière décennie un travail de nivellement de l’esprit critique. Ce n’est pas la droite qui est devenue plus intelligente avec Sarkozy, mais la gauche qui est devenue plus bête après Mitterrand. On pourra écrire plus tard que l’"Action française" a constitué le “summum” de l’intelligence politique française jusqu’en 1982 : après, plus rien, l’Alzheimer et ses aides-soignants.
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Qu’est-ce qu’un anti-américain primaire si ce n’est un de ces bobos de gauche qui diabolisent George Bush et lui font porter le chapeau de toute la ploutocratie yankie, rabaissant ainsi la politique et l’histoire au niveau de leur petites ambitions démocratiques ? Pas moins stupides que ces bobos de droite démocrates-chrétiens qui prennent George Bush pour le dernier rempart de la chrétienté, ou ce genre d’étronime sottise, preuve qu’on apprend les mêmes conneries anti-historiques à l’école chrétienne qu’à l’école laïque.Un anti-américain primaire c'est aussi celui qui refuse d'admettre que le cinéma français est encore plus merdique que le cinéma yanki. En ce qui me concerne l'extrême ennui qui se dégage des navets de Claude Sautet, de Truffaut ou de Chabrol me rendent compréhensif vis-à-vis du beauf qui mate des séries yankies.
De la même manière, être anti-sarkozyste primaire consiste à dissimuler que Sarkozy n’est que l’ultime produit dérivé du système politico-médiatique. Il n’a pas inventé la console de jeu, c’est juste celui qui sait s’en servir le mieux. Les bobos de gauche le considèrent comme un ennemi, alors qu’ils sont les meilleurs alliés de sa propagande électorale populiste. Comme les Arabes de banlieue. À cette différence près qu’on ne peut pas reprocher à un sauvageon de ne pas avoir de conscience politique, si on a un tant soit peu le sens de l’ordre et de la hiérarchie. -
Desseins
(Ill. de H.) -
L'affaire Attali
Jacques Attali et sa bande d'experts polyvalents, c'est-à-dire ineptes, ont vite fait l'unanimité contre eux. Provoquer des grèves "par anticipation", voilà toute la science-fiction de Jacques Attali au service de la France. Et ce n'est pas fini ; la morgue invincible de Jacques Attali va le pousser à continuer d'égrener son chapelet de gags dans les médias.
Son rapport souffre, nous dit l'X, de ne pas avoir été lu dans son intégralité. Sauf que pour prendre au sérieux un rapport qui ne l'est manifestement pas (la pompeuse référence à Turgot suffit), il faudrait être sacrément con.
Plus subtilement, Mitterrand qui avait manifestement du temps à perdre disait qu'il était le seul à pouvoir distinguer parmi les trois-cent idées/jour d'Attali celle qui était la bonne. Sarkozy, lui, préfère se désennuyer à Eurodisney. De Pif-Gadget à Mickey Maousse.
La meilleure blague d'Attali depuis longtemps, selon moi, c'est : <I>"Les droits du livre serviront à combler une partie du déficit."</I> Du micro-crédit au micro-financement. Et si Attali n'avait pas une seule et même idée, pas très originale, qu'il dilue à l'infini ? Une sorte d'homéopathe avec un vocabulaire de rebouteux.
D'ici que Jacques Attali se dise victime d'un complot antisémite, une sorte de nouveau capitaine Dreyfus qu'on veut envoyer au diable, il n'y a qu'un pas. Le culot, comme les idées, les polytechniciens n'en manquent pas.
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Le nombre d'or
Pour vous faire un dessin, si les pous avaient figure humaine, ils ressembleraient à Yann Moix. En effet, la recette : philosémitisme + pauvre enfant victime de son bourreau de père + voyeurisme sexuel + mysticisme démocrate-chrétien + cinéma = succès garanti, prix Goncourt voire Palme d'or à Cannes (Au pire, Yann Moix peut espérer être embauché par Franz-Olivier Giesbert pour tenir une chronique dans Le Point lorsque Patrick Besson partira à la retraite.)
Ce savant calcul, ce "nombre d'or", Yann Moix ne l'a pas inventé, il l'a simplement pompé et il s'y cramponne comme un quaker à sa Bible, comme Jacques Attali à ses gadgets de polytechnicien.
Après tout pourquoi un diplômé de Sup. de co. Reims n'aurait pas le droit de faire une carrière d'artiste ? On est en démocratie, oui ou bordel de merde ? (pour causer comme Céline interprété par Moix).
Du mépris on passe vite à la pitié. D'autant plus lorsque ce Moix est suivi d'un Dominique de Villepin, aussi étranger à l'art, à la poésie, à l'histoire, que l'art, l'histoire et la poésie sont étrangers aux discours soporifiques de Dominique de Villepin. On a envie de dire à Dominique de Villepin, cet espèce de lévrier politique : "Fais le beau et ta gueule !"
Au moins Moix a l'excuse de sortir de Sup. de co. Reims et d'affronter un marché de l'emploi déprimé.
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Demain l'orthodoxie ?
Qu'un jeune vicaire démocrate-chrétien dans son sermon puisse faire référence à Nitche comme ce matin, voilà qui en dit long sur l'ultra-ringardise de l'Eglise de France et de son clergé, son évolutionnisme, sa soumission aux dogmes bourgeois.
Michel Onfray a beau prendre la posture du philosophe anticlérical, afin de mieux passer à la télé, c'est un pur élève de l'école et de la morale démocrate-chrétienne. Un curé démocrate-chrétien, voilà ce qu'est Michel Onfray exactement, en plus ambitieux, avec une "volonté de puissance" plus grande. Qu'est-ce qui sépare Onfray d'un autre curé libéral ambitieux tel l'abbé La Morandais, par exemple ? Je ne vois pas. Mêmes valeurs démocratiques dépassées, même hédonisme petit-bourgeois ennuyeux. Des marionnettes qui se croient libres parce que leurs livres font un tabac dans les supermarchés, et que Guillaume Durand ou Marc-Olivier Fogiel les admirent.
L'Eglise, traditionnellement, s'est montrée conciliante avec le paganisme des champs, qui a donné La Fontaine ou La Bruyère (qui influence Marx également), voire Rousseau. Mais le néopaganisme des villes, celui de Nitche, cet espèce de Virgile de parc d'attraction, dépasse les bornes de la raison. Avec le même ridicule que ces bobos qui retournent à la Nature et n'ont pas encore mis les pieds dans gadoue qu'ils vous donnent déjà des leçons de science-naturelle. Ou que Philippe Sollers sous la férule de sa bourgeoise qui n'hésite pas à donner des leçons de libertinage.
L'existentialisme de Nitche et la peinture impressionniste du dimanche, voilà le niveau de la démocratie-chrétienne. Pour nettoyer les écuries d'Augias et tailler les bacchantes à Nitche, il faut à Benoît XVI autre chose qu'un kärcher nazi ou qu'une somme théologique assommante. Au moins la volonté de résistance de Marx et la ruse de Lénine.
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Les bourgeois parlent aux bobos
D’un point de vue marxiste, et comme c’est le point de vue le plus avancé j’espère que le pape finira par y venir, les fameux “événements” de Mai 68 sont des non-événements, un pseudo-affrontement entre de vieilles valeurs bourgeoises archi-usées et de nouvelles valeurs bourgeoises idiotes.
La vieille bourgeoisie incarnée par le général De Gaulle n’a pas compris, elle a pris peur, comme ce père ou cette mère de famille sûr d’avoir tout fait pour son rejeton, une hygiène irréprochable, des vêtements de marque, une éducation libérale exemplaire, la prévention des MST et de l’alcoolisme, passe ton bac d’abord, etc., et puis, un beau matin, le paternel ou la matriarche se prend une baffe dans la gueule, des coups de pied au cul. Le rejeton se révolte ? Non, il exprime juste son “malaise”. Mais le mobile des bobos étant le même que celui des anciens bourgeois, le monologue continue. Edouard Balladur prend "Mai 68" au sérieux, et les bobos en face de lui avec leur commémoration franchouillarde de cet épisode infra-historique.
Ce qu’il importe de remarquer, c’est la continuité du pouvoir. Entre le colonialiste De Gaulle et le néo-colonialiste Bernard Kouchner, il n’y a pas de rupture. En se rangeant derrière Sarkozy, Kouchner a trahi son clan, certes, mais pas ses idées. C'est le prototype du renégat idéaliste au sourire "ultrabright".*
À propos de Mai 68, Alain Finkielkraut considère qu’il en est sorti du bon et du moins bon. Michel Drucker ne saurait mieux dire, mais il est mieux coiffé.
Le numéro d’un philosophe “kantien”, que ce soit Finkielkraut, Luc Ferry ou un autre, comme un numéro de clown ne s’achève pas sans qu’il se tire une balle dans le pied, en l’occurrence le rappel de ce vieux slogan des nouveaux bourgeois de Mai 68 : « Assez d’actes, des paroles ! », slogan antirévolutionnaire, à contresens de l'histoire, qui pourrait servir de devise non seulement à Finkielkraut, mais également à Sarkozy qui a pourtant choisi de se positionner “contre Mai 68” afin de lécher le cul des nostalgiques de la vieille bourgeoisie, de plus en plus nombreux à mesure que la population française vieillit : les photos de Doisneau, la méthode Boscher, Mendès-France, le général De Gaulle, mais aussi Heidegger et Nichte, le mariage, la laïcité, tous ces vieux trucs qui sentent le renfermé et que les bobos avaient plus ou moins mis au placard, on les ressort du grenier, faute d’imagination. Les bobos s’habillent désormais en gris et beige chez “Zadig et Voltaire”. Ça ressemble à un canular mais ça n’en est pas un.
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A propos de la campagne et du scrutin qui ont porté Nicolas Sarkozy au pouvoir, un observateur catholique et communiste comme moi, “extérieur” par conséquent, relève qu’elle a été marquée par le grand retour du national-socialisme dans les discours, de Sarkozy à Ségolène Royal en passant par Philippe de Villiers, Chevènement, Mélenchon, pour répondre à une demande “démocratique” ou “populaire” ; à tel point que Le Pen a été contraint de donner une image presque “cosmopolite” pour tenter de conserver son statut de rebelle (imité en ça par F. Bayrou).
Rien n’est plus logique que ce retour du national-socialisme dans les discours. Comme la bourgeoisie se sent menacée par l’anarchie, elle se tourne vers un modèle de régime bourgeois qui lui paraît plus solide, et le nazisme offre un exemple historique de régime bourgeois qui a tenté de se réformer et y est parvenu tout en courant à sa perte. Bien sûr la référence à Napoléon, le grand ou le petit, est beaucoup plus bourgeoise que la référence à Hitler.
Seulement l’évolution politique fait que si Sarkozy partage peu ou prou les mêmes “valeurs actuelles” qu’Hitler, sa prétendue “modernité” - c'est-à-dire le goût du gadget et de l’ersatz -, Sarkozy n’est qu’un Hitler de supermarché, à qui les rênes du pouvoir échappent complètement.
La discrétion de Mitterrand et de Chirac le cachaient, l’indiscrétion de Sarkozy fait apparaître cette impuissance plus nettement encore. -
Traduire le pape
Pourquoi est-il est nécessaire que je décrypte les dernières déclarations du pape ? Trois raisons.
La première, pour parler clair, c’est que les démocrates-chrétiens, ou les chrétiens-libéraux, sont des traîtres, des cathos-traîtres. Si Louis Veuillot a pu être abusé par la politique (concrète) de Napoléon III, Bernanos par les promesses de De Gaulle, aucun chrétien authentique ne peut être abusé par les propos de Nicolas Sarkozy, ses petites concessions au folklore chrétien, juif ou musulman, concessions insultantes. Si les musulmans sont plus “susceptibles”, c’est parce que leur foi est plus grande, de toute évidence (Ce qui explique l’indifférence, ou la conversion de certains démocrates-chrétiens à l’islam, ou même la jalousie à l’égard de la foi d’un musulman comme Tariq Ramadan, qui renvoie les démocrates-chrétiens à leurs lâchetés.)
Les enquêtes à la sortie des urnes ont montré le poids qu’ont pesé le troisième et le quatrième âges dans l’élection de Sarkozy. Et ces générations, surtout en Alsace-Lorraine, sont plus que d’autres attachées au folklore. François Mitterrand naguère avait, à la veille des élections, des propos flatteurs pour le noyau dur de son électorat, les profs, de la même façon. Ce qui n’a n’a pas empêché la déchéance du corps professoral.
Par conséquent, tout propos du pape qui ira à l’encontre des dogmes libéraux ou démocratiques sera immanquablement étouffé par les interprètes officiels du pape en France, dont la faiblesse à défendre la religion catholique est proportionnée à la force à soutenir les sacro-saintes “Valeurs actuelles”.
Si, comme je le soupçonne, c’est le tartuffe Darcos qui a soufflé cette idée de cadeau à Benoît XVI - une édition originale de Bernanos -, Benoît XVI aurait dû répliquer par un coup de crosse en travers de la gueule de ces insolents, car il n’y a pas d’autre façon de traiter un tartuffe de l’envergure de Darcos, plus retors que François Bayrou encore.
Mais le pape n’est pas libre. On entre désormais au Vatican comme dans une boutique de souvenir.
La censure exercée par les médias occidentaux est telle que le pape ne peut pas, sur la place Saint-Pierre, sortir un billet de cent dollars de sa poche et l’enflammer, comme Gainsbourg, pour signifier clairement ce que le “sécularisme” veut dire, à quoi il se résume. Le scandale de cette image serait trop grand. Les médias capitalistes attendent Benoît XVI au tournant, et il le sait.
Le pape est contraint de parler, non pas “en paraboles”, hélas, mais par euphémismes qu’il faut décoder.
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Qu’est ce que le “sécularisme”, ce cryptogramme, au juste, signifie ? Lorsque le pape déclare que le “sécularisme” est pire que le communisme, que faut-il en déduire ? D’abord, dans le langage courant que Benoît XVI parle, il est convenu de considérer que le communisme n’est plus, qu’il a disparu avec le mur de Berlin, en 1989 ; seul demeure donc le “sécularisme”, que le pape condamne comme une idéologie, une philosophie dangereuse pour l’humanité.
Le sécularisme, c’est-à-dire les “Valeurs actuelles” de l’Occident, autrement appelées “libéralisme”, ou encore “capitalisme”, “démocratie” - pour ce qui est de faire valser les étiquettes on peut faire confiance aux VRP, aux chefs de rayon qui nous gouvernent à l’aide de médias réduits à des emballages publicitaires. Goebbels fait désormais figure de pionnier naïf de la propagande électorale. Pour faire ce genre de comparaison, Joseph Ratzinger, enfant du siècle, est on ne peut mieux placé.
Le pape, qui n’est pas marxiste, se contente d’y faire allusion, mais concrètement il faut insister pour dire que le sécularisme est une religion.
Le principe de cette religion est de nier qu’elle en est une et de s’affirmer “au contraire” comme une philosophie, d’adopter ce point de vue censé être supérieur. Quelle religion ne se pense pas supérieure aux autres ? Feuerbach, qui a le mérite contrairement à des imbéciles comme Nitche u Heidegger d’être cohérent et rationnel, trahit naïvement l’essence de la nouvelle religion. C’est précisément de cette négation que vient le fanatisme particulier des Occidentaux néocolonialistes. Un fanatisme qu’on distingue déjà chez Feuerbach et qui éclate au grand jour lorsque des Savonaroles du capitalisme et de la démocratie tels que Jacques Attali, Robert Redeker ou BHL prennent la parole pour prêcher leurs valeurs.
Un jésuite au Japon, que fait-il ? Il tente de convaincre ses hôtes de la supériorité de son point de vue. Tandis qu’il n’est pas question de discuter le bien-fondé des droits de l’homme, de la démocratie, de l’évolution, de l’athéisme ou du capitalisme, pas plus que la morale bourgeoise qui en découle.
Marx a été pourchassé dans toute l’Europe pour l’avoir osé, et Bloy traité comme un proscrit à une époque plus libre que la nôtre.
Malgré les millions de morts, de Verdun jusqu’au Rwanda, le sécularisme a raison, invinciblement raison.
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En outre le pape a parlé de la nécessité pour l’Eglise de faire son autocritique. Est-ce à dire qu’on n’est pas assez loin dans la “repentance” dont Mgr Lustiger fit une véritable théologie ? Au contraire, le pape veut rompre avec l’hypocrisie qui consiste à charger des morts qui ne peuvent pas se défendre, privés d’avocats, à les charger de tous les péchés, pour faire le bilan vrai d’un siècle de démocratie-chrétienne, neutre, fière d’être neutre, concrêtement globalement inerte face aux crimes du siècle, ne leur opposant que de vagues discours ou de vagues théologies.
Les démocrates-chrétiens peuvent bien embrasser Péguy, Bernanos, ou même Bloy et Veuillot, ce n’est que pour mieux les solder. Il est significatif d’ailleurs que de Mauriac, qui correspond pour le coup à leurs aspirations profondes, ils ne retiennent que les écrits politiques globalement ineptes, en définitive, occultant ce qu’il y a de vrai et de puissamment évocateur chez cet artiste, à savoir son portrait effrayant de la grande bourgeoisie chrétienne bordelaise, autoportrait en noir. -
Post-scriptum
La comparaison de Jacques Attali avec Turgot, malgré le ridicule d'Attali, n'est pas complètement infondée.
Comme Turgot réduisit le pouvoir des intendants, représentants du pouvoir royal rétablis par Napoléon sous le nom de "préfets", Jacques Attali a le projet de supprimer les départements.
Superficiellement, cette mesure qui participe de la mode de la "décentralisation" et d'un décalque imbécile de l'organisation yankie, cette mesure peut apparaître comme une réduction de la bureaucratie pléthorique. L'histoire a montré qu'elle contribue au contraire à l'anarchie et au clientélisme.
C'est donc une mesure à rebours de l'évolution historique, et ce sont les régions qu'il faudrait supprimer, pour couper court aux gabegies (dont la gabegie intellectuelle de potentats locaux de l'épaisseur d'un Georges Frêche ou d'un Josselin de Rohan).
Les experts Jean-Claude Martinez du FN et Jacques Julliard du "Nouvel Obs" rejoignent Jacques Attali dans cette appréciation imbécile que "les Etats-Unis, c'est la panacée". Le petit bout de la lorgnette. Les Etats-Unis n'ont de vraiment solide que leur constitution, et rien n'est plus facile à déchirer qu'un contrat. La foi dans le dollar et les cours du "stock exchange" est une nécessité pour les libéraux : elle les rassure. Plus proche sera la chute, plus on entendra la litanie capitaliste sur le meilleur des mondes possibles, nouveau "pari de Pascal".
Dans son analyse comparative des différentes nations européennes, se penchant sur le cas français, Karl Marx observe que l'administration française, déjà pléthorique, héritage du régime militaire français d'Ancien régime, constitue un obstacle à la révolution, une force d'inertie ; cette inertie demeure, c'est à elle que Sarkozy entend s'attaquer avec son gouvernement d'union nationale des crétins. Pourtant, étant donné que la course à la croissance est une course à la banqueroute, il est évident que celui qui court le moins vite sera le dernier à mordre la poussière. Le sentiment des Allemands que la France, avec Sarkozy, a perdu la tête, est justifié. -
Filer la métaphore
Jacques Attali qui se compare à Turgot, Nicolas et Carla qui passent leur nuit de noces à “La Lanterne” de Versailles : voilà un gouvernement qui manie les symboles avec une naïveté digne de Louis XVI.
Un lieu commun veut que l’irresponsable Louis Capet ait eu le charisme d’un serrurier-horloger ; on peut dire de Nicolas Sarkozy qu’il a le charisme d’un VRP en horlogerie de luxe, lui ; pour Marie-Antoinette, je ne dirais pas “bling-bling” mais plutôt “frou-frou”.
Karl Marx relève à juste titre que l’histoire se répète, et de manière PARODIQUE. Une confidence : lorsque j’entends les discours pleins de morgue du bouffon à bicorne Jacques Attali, j’ai besoin de me pincer pour me prouver que je suis bien là. Même besoin lorsque j’entends Dominique de Villepin causer littérature. « Mon Dieu, est-ce que cet energumène existe vraiment, ou bien c’est juste un cauchemar ? » On comprend mieux que le VRP Sarkozy n’ait fait qu’une bouchée de cet échalas, empêtré de littérature comme Don Quichotte de sa râpière et de ses romans de chevalerie.
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Louis-Napoléon n’a pas conscience qu’il tient le premier rôle dans une parodie ; de même, dans le domaine des arts, pour prendre l’exemple de Proust et Picasso, ces deux fétiches bobos, l’intelligentsia bourgeoise n’a pas conscience du caractère de pastiche ultime de la littérature et de la peinture philosophiques de Proust et Picasso. Tel Jean Clair, sinistre gugusse directeur du Musée Picasso qui charrie les préjugés de Diderot sans l’habileté rhétorique, l’espièglerie de celui qu’il plagie.
Vous croyez que Xavier Darcos se risquerait à donner une leçon d’histoire à cette clique d’imbéciles ? Quand je le vois, lui, c’est à Tartuffe que je pense, et qu’il y a des coups de pied dans le fondement de la démocratie-chrétienne qui se perdent. Décidément il est plus que temps que Benoît XVI jette sa philosophie aux orties pour distribuer des taloches à ces renégats. Si l’idée d’offrir Bernanos au pape vient de Darcos, quel foutage de gueule.