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Lapinos - Page 136

  • Vieille peau

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    (Ill. de H.)

  • Deux dissidents allemands

    Le rapprochement s’impose entre Benoît XVI et Karl Marx. Peu ou prou ils sont nés dans le même berceau politique. Ils ont décidé tous les deux de sacrifier leur existence à un dessein supérieur, renoncé à une vie facile. Intérêt commun pour la philosophie, religieuse, politique. Deux hommes libres isolés au milieu les esclaves.

    Comme Benoît XVI, Marx prône la raison, c’est-à-dire l’Occident. Or, raison et foi sont indissociables. C’est une évidence pour Benoît XVI, ça l'est également pour Marx : celui-ci était trop bien éduqué pour ignorer le rapport étroit qu’il y a entre la foi et la raison. J’ose dire qu’il le sait même mieux que Benoît XVI, car il y a moins d’angélisme chez Marx, qui eût de meilleurs maîtres que Joseph Ratzinger !
    Le matérialisme politique que Marx apporte à la pensée de Hegel et qui lui confère toute sa force n’exclut pas la spiritualité authentique, à ne pas confondre avec l'idéalisme de pacotille que les libéraux introduisent dans le moindre discours, de l'inauguration de la piscine municipale au énième meeting de gynécologie bio, il n'est jusqu'aux pornocrates aujourd'hui qui ne justifient leur maquereautage par le combat en faveur de la liberté, des droits de l'homme et de la femme !

    Dialectiquement, Marx a été forcé de mettre l’accent sur le matérialisme afin de combattre les "néo-hégéliens", comme un général est contraint de dégarnir son aile gauche lorsqu’il est attaqué par la droite.
    Mais, de la pensée de Hegel, infectée d’angélisme kantien, ou de celle de Marx, durcie dans les forges d’Ephaïstos, c’est la pensée de Marx qui est la plus spirituelle. L’histoire l’a prouvé.
    Aristote est le penseur grec le plus universel ; Marx le penseur européen le plus universel. Le catholicisme ne peut ignorer ces deux outils et continuer de se vautrer plus longtemps dans l’existentialisme, le maurrassisme ou le rousseauisme.
    Bien que Benoît XVI s'exprime de façon ambiguë, certains indices laissent penser qu’il n’ignore pas complètement cet enjeu.

    *

    La pensée catholique authentique, incarnée en dernier ressort par Léon Bloy, dernier chef du vieux “parti des pauvres”, est renouvelée par le communisme de Marx, chef du jeune “parti des pauvres”. Il y a là comme un passage de témoin. Marx reconstruit sur les ruines d'une Eglise exsangue, qu'il méprise de s'être laissée envahir par la médiocrité bourgeoises.
    Les recoupements entre Marx et Bloy sont très nombreux. Il n’y a pas d’adversaires plus farouches de la pensée bourgeoise triomphante. Tous les dogmes, toutes les “valeurs actuelles”, Bloy comme Marx les ont mises à nu et en ont percé le cynisme têtu, sous la surface hypocrite.
    L’argument de la pensée bourgeoise pour tenter d’étouffer Marx est le même que pour Bloy : il consiste à retourner l’insulte à l’envoyeur, à traiter Marx et Bloy de bourgeois, c’est-à-dire de pourceaux, d’hypocrites. Bardèche, un des rares bourgeois à peu près honnête, reste assez imperméable au catholicisme de Bloy, mais admet : “Oui, Bloy était vraiment pauvre, il avait l’angoisse du paiement de son terme.”

    La “Renaissance” de Benoît XVI et la “Révolution” de Marx ne sont qu’un seul et même dessein. La seule différence, c’est que la révolution marxiste est plus claire que la renaissance romaine, à peine audible sous les ratiocinages démocrates-chrétiens.
    Est-ce dû aux circonstances ? Est-ce que Benoît XVI est plus isolé encore que ne l’était Marx ? C’est possible. Car l'étau s'est resserré depuis Marx. Les actions de la bêtise ont grimpé en flèche ; c'est la valeur la plus sûre actuellement.

    *

    Les concessions faites par Benoît XVI aux valeurs bourgeoises sont ici en question. Ainsi, les exhortations de Benoît XVI sont traduites en France par des démocrates-chrétiens bourgeois. Et que nous servent ces collabos ? Des sermons jansénistes-existentialistes ! « Mes bien chers frères, gardez-vous d’agir, comme de bons bourgeois que vous êtes ! À la rigueur priez, priez la Grâce pour qu'elle travaille à votre place… »
    La Grâce cotée en Bourse, la Grâce esclave de l’humanité, le jansénisme est parvenu à terme.

    Ce n’est pas raisonnable de la part de Benoît XVI de ménager ainsi les valeurs actuelles et la bourgeoisie. Ces valeurs, cette bourgeoisie, à plus ou moins longue échéance, c’est la banqueroute qui l'attend. Ça serait de la folie que d’entraîner Rome dans cette faillite.

  • L'existentialisme est un onanisme

    On comprend mieux maintenant l’engagement politique de Raphaël Enthoven contre Nicolas Sarkozy ; entre la droite saumon et la gauche caviar, il y a une brindille : Carla Bruni.
    Après Cécilia et Laurence Ferrari, le goût du président pour les peaux de vache, les matrones, se confirme. Un masochiste ?

    Au-delà de cette remarque existentialiste, on voit que Sarkozy est un petit malin. Il n’y a pas de carrière politique durable sous la Ve République, sans le support d’une classe sociale ou d’un bloc électoral à peu près stable. Mitterrand avait choisi intelligemment de s’appuyer sur les fonctionnaires ; et Chirac plutôt sur les agriculteurs “fonctionnarisés”.
    Sarkozy, lui, a choisi la ménagère de plus de cinquante ans. Entre “Dallas” et “Les Feux de l’Amour”, il est à peu près sûr de la faire jouir.

    Après tout, les ménagères de plus de cinquante ans valent bien les bobos que François Bayrou et Ségolène Royal se disputent. Elles ont le goût plus sûr et sont plus fidèles.

  • Fétiche

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    Ill. de H.

  • Avent bourgeois

    En plein Avent, le bon saint Nicolas Sarkozy s’est avisé qu’Ingrid Bettancourt ferait une dinde de Noël parfaite. Il faut faire vite car quelques cocktails au Fouquet’s et au Café de Flore seront nécessaires pour la remplumer.

    Si au moins pour le Nouvel An païen elle pouvait être à point… Prions, mes frères !

  • Opposition de principe

    La querelle entre BHL et Sarkozy, c’est :
    « - Vas te faire voir au Café de Flore !
    - Et toi, vas te faire voir au Fouquet’s ! »


    BHL et Sarko sont les Gault et Millau de la politique ; même pas la classe, comme Proust, de fréquenter le Ritz. Décadents ET dépourvus de style.

    *

    On aurait tort de voir d’un côté un homme d’action, Sarkozy, de l’autre un intellectuel passif. C’est le contraire, la marge de manœuvre de Sarkozy est quasiment nulle tandis que BHL a œuvré avec efficacité pendant toute sa carrière pour imposer sa culture libérale. Il s’est comporté dans le pré carré des lettres françaises comme un néo-colonialiste yanki au Vietnam ou en Irak, en commando terroriste.

    Le plus bourgeois des deux, c’est encore BHL. Sa haine de Poutine est caractéristique. C’est son instinct qui parle là, et il est plus sûr que celui de Sarkozy.
    La Russie orthodoxe et marxiste, qu’est-ce qui peut menacer plus les valeurs bourgeoises décadentes derrière lesquelles BHL abrite son absence de talent véritable ?
    BHL est l’héritier des "idées" de Fouquier-Tinville, et, plus près, de Goebbels et d’Hitler. BHL c'est l'anathème bourgeois.
    (Sarkozy, lui, vu qu’il paye des experts pour avoir des idées à sa place, on ne peut pas le juger avec rigueur de ce côté-là.)

  • Calligraphie

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    (Ill. de H.)

  • L'éloge de l'immigration

    L'éloge de l'immigration vient des Etats-Unis. Il faut dire que sans l'apport d'immigrés tout frais, on se demande à quel niveau seraient l'art et la science yankies ? L'immigration est synonyme de perfusion pour les Etats-Unis.

    Si on n'entrait pas ou qu'on n'entrait plus aux Etats-Unis comme dans un moulin, pour telle ou telle raison politique, "crack" pétrolier ou défaite militaire importante, les Etats-Unis cesseraient de passer pour ce qu'ils ne sont pas, l'Eldorado, pour redevenir un asile d'aliénés, chacun pour sa peau. Je ne donne pas cher des Juifs dans ce contexte ; ils perdraient leur rôle de "donneurs de leçons universels" pour retrouver celui de "boucs émissaires", et ils ne pourraient s'en prendre qu'à une partie d'eux-mêmes, car de Karl Marx à Simone Weil, ce ne sont pas les Juifs modérés et prudents qui manquent.

    En Europe on n'a pas exactement le même point de vue qu'aux Etats-Unis, à quelques bobos de droite ou beaufs grandiloquents près. C'est pourquoi Dieudonné invite poliment Finkielkraut à ne pas se mêler de la politique de la France avant d'être un minimum assimilé. C'est la moindre des politesses quand on débarque dans un pays, essayer de piger, s'essuyer les souliers des préjugés qu'on charrie avant d'accuser son hôte de tous les vices antisémites ou racistes.

    "La France, comprenez-la ou quittez-la !" La question de l'identité française, c'est une obsession d'immigrés, les Français de souche s'en tamponnent, ils n'ont rien à se prouver. Le nationalisme est une idéologie de métèques, comme Drieu La Rochelle le fait observer à propos de Maurras.

    L'autre jour je me suis fait arrêter par deux zazous en uniforme républicain. "Police nationale, vos papiers s'il-vous-plaît !" Pas moyen de leur faire comprendre à ces deux déguisés, à ces grossiers chevènementistes-sarkozystes, qu'en tant que Français de souche, je ne vois pas l'intérêt d'une carte d'identité. C'est une coquetterie d'immigré, ça, la carte d'identité. Qu'est-ce que ça prouve ?

    Quand Finkielkraut aura digéré les auteurs français, on en reparlera. Il ne suffit pas de lire Péguy de la première à la dernière ligne, il faut aussi le relire. C'est vrai que Finkielkraut a l'honnêté de sous-titrer ses improbables ouvrages : "essais" ; mais les crétins lui font un tel succès que ça fausse tout.

    D'abord, s'il y a une terre hostile à la philosophie, au jansénisme, aux spéculations ténébreuses de moines oisifs, c'est bien mon pays, Herr Finkielkraut.

  • Syndrome à la con

    La littérature à succès de Françoise Chandernagor est chiante comme la pluie qui tombe sur Paris un dimanche matin. C'est bien la digne héritière de Marguerite Yourcenar. Ce qui est chiant passe généralement en démocratie pour le comble de l'humanisme et du raffinement. Jeanne Arendt, Kant, Heidegger, Johnatan Littell, ont beau proférer des platitudes extrêmes, du moment qu'ils sont ennuyeux, l'Université contemporaine est prête à tout leur pardonner, le racisme, l'adhésion au parti national-socialiste, l'homophobie, etc.

    Si Hitler avait été plus chiant encore qu'il n'était, sapé comme un haut fonctionnaire ou comme le président d'un cartel industriel, probablement serait-il célébré aujourd'hui comme l'égal de Napoléon, un stratège meurtrier mais néanmoins génial.

    *

    L'humanisme contemporain est inséparable d'un certain vocabulaire pseudo-scientifique. Le "syndrome de Stockholm" fait partie de la panoplie. Ainsi, pour Mme Chandernagor, Louis XVII était atteint de ce "syndrome de Stockholm", ce qui explique qu'il a fini par se ranger du côté de ses geôliers.

    L'aplomb des psychiatres freudiens, en général, est à pleurer de rire. Comme Boris Cyrulchnik et sa "résilience" à deux balles. Ces gugusses-là, ils font semblant d'avoir inventé la subtilité et d'explorer les confins de la conscience alors qu'ils ressuscitent en réalité le vieux manichéisme païen sous le haut-patronnage d'un puritain autrichien à oeillères, dont les rares observations scientifiques sont un "emprunt" à Charcot. Spéculez, spéculez, ça vous rapportera toujours quelque chose...

    Plus caractéristique que l'affaire Louis XVII, dont les tenants et les aboutissants psychologiques demeurent à peu près obscurs, il y a la récente "affaire Natacha Kampusch". Selon toute évidence, cette gosse est tombée amoureuse de son ravisseur et elle continue d'ailleurs de fleurir sa tombe, comme s'il s'agissait de son défunt mari.

    Cela correspond au dessein du kidnappeur qui cherchait une femme soumise, si ce n'est de gré alors de force. Quel homme aujourd'hui, à l'exception des invertis et des maquereaux, ne rêve pas de la jolie femme soumise dont l'économie libérale le prive ? Sans oser l'avouer, puisqu'on est en démocratie.

    Le ravisseur de Natacha a été banalement décrit par les experts psychiatres comme un type "antisocial", alors qu'en un sens il était plutôt "ultrasocial" : c'est ça qui était original et qu'il convenait de remarquer.

    Ce n'était pas incompatible avec le désir de Natacha d'être AUSSI une femme libérée. Simplement son ravisseur a commis l'erreur de lui laisser regarder la télé et faire du "shopping".

    Je ne sais pas pour vous, mais moi une chose m'a frappée chez Natacha Kampusch, après cette mise à l'écart de la société prolongée, c'est sa vivacité d'esprit. Surtout si on la compare à ses contemporaines, surtout celles qui vont à l'école jusqu'à trente ans et qui lisent "Libé" dans le métro en faisant une moue intello. Syndrome de Stockholm mon cul !

    Le moins que Natacha puisse faire en retour, en secret, c'est d'honorer la mémoire de son ravisseur.

     

     

     

     

  • Diane

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    (ill. de H.)

  • Politique libérale

    On se demande comment améliorer les résultats à l'Université, les performances des étudiants ? On ne se le demandera pas longtemps, la solution est toute trouvée : il suffit d'appliquer la recette qu'on a appliquée au baccalauréat et dans quelques années les statistiques seront brillantes.

    Cette politique a en outre l'avantage de faire l'unanimité, des libéraux de droite aux libéraux de gauche en passant par les démocrates-chrétiens.

    Les syndicats communistes de l'enseignement ont la réputation d'être marxistes, mais ils ne se sont jamais réellement opposés à l'introduction de la culture bourgeoise dans les écoles, les mathématiques préférées au latin, l'anglais au grec, les baskets en plastique Nike préférées à l'uniforme, l'autorité de l'élève préférée à celle du maître, Harry Potter préféré à Kipling, les gadgets informatiques préférés à l'effort d'apprendre à écrire, la propagande démocratique préférée à l'Histoire, la vieille philosophie ringarde préférée aux sciences humaines modernes... Ces syndicats sont en réalité bien plus proches de l'esprit de mai 68, du libéralisme de gauche de Cohn-Bendit, qui incarne le social-traître contemporain à la perfection, l'antimarxisme, incapable d'exprimer de façon cohérente autre chose que ses "désirs" sexuels.

    Les syndicalistes de l'Education nationale sont opposés à Sarkozy et à Pécresse par principe, mais il ne faut pas leur demander pourquoi.

    Le démocrate-chrétien Xavier Darcos est probablement plus intelligent que Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse et Benoît Julliard réunis, mais on peut compter sur lui pour ne surtout pas essayer de changer le cours des choses et pour cautionner mollement toutes les réformes "libérales" de ces charlatans.

    *

     Dernière minute : j'apprends que Luc Ferry approuve chaudement la réforme Sarkozy-Pécresse. Tout est dit. Si ce crétin exemplaire de Luc Ferry approuve la réforme, c'est forcément que c'est la plus idiote possible, à la fois nocive pour l'humanisme et pour notre économie.

  • Mars et Vénus

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  • Table rase de la télé

    Après Alain Soral, c'est le dissident Marc-Edouard Nabe que Frédéric Taddéi a invité sur son plateau. Pour sortir son émission de la torpeur ? Parce que Nabe est le seul en France à être capable de défendre l'Iran intelligemment contre les beaufs et les bobos sarkozystes pour qui les Etats-Unis incarnent la nouvelle Rome, voire la nouvelle Athènes ?

     Nabe a dit la seule chose intelligente à dire sur la guerre en Irak et sur la probable guerre en Iran : ce n'est pas le vilain méchant George Bush, épouvantail à bobos, qui a décidé d'attaquer l'Irak, ce sont les médias démocratiques yankis. Deux universitaires juifs l'ont démontré d'ailleurs, la revue confidentielle Commentaire s'en est fait l'écho, mais l'opinion démocratique se soucie peu de ces détails et il semble que les rares Juifs à n'être pas atteints de paranoïa aiguë soient censurés.

     *

    Question de Taddéi, qui aimerait bien retrouver l'ambiance des plateaux de Polac, à Marc-Edouard Nabe sur le congrès révisionniste qui s'est tenu en Iran il y a quelques mois. Réponse de Marc-Edouard Nabe : .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

  • Marx pour les Nuls

    La seule proposition de la commission Attali qui paraît raisonnable et ne relève pas de la volonté de singer bêtement la décadence des Etats-Unis, c’est la proposition de revenir sur le principe juridique de précaution. Imbécillité typiquement démocratique. L’éthique substituée à la morale.


    L’embrouillamini juridique, en général, s’il fait la fortune des avocats les plus habiles à couper les cheveux en quatre, d'abrutis entraînés à fouiller les entrailles de la procédure, cet embrouillamini a pour principal effet d’encombrer les prétoires et de détourner la justice de la justice.

    *

    Probablement cette idée à contre-courant a-t-elle été soufflée à Attali par quelqu’un d’autre, n’exerçant pas la profession officielle de bouffon de la République diplômé de l'X. Si les polytechniciens s’étaient mêlés un peu plus de polytechnique et un peu moins d’économie ou de politique au cours des dernières décades, la France serait peut-être dans un état moral un peu moins piteux. Elle serait sûrement moins ridicule.

    *


    Jacques Attali comprend-il qu’il se tire une balle dans le pied avec cette proposition ? Il croit probablement qu’on injecterait ainsi un peu plus de libéralisme dans les rouages de la machine capitaliste, alors que ce qu’il tient pour un frein au “business” n’est en réalité qu’un des corollaires du fonctionnement capitalistique de l’économie. C’est le capitalisme qui dissout le lien entre la cause et l’effet, et par conséquent la responsabilité. Les arcanes juridiques ne sont que le reflet des arcanes monétaires et financiers. Si on a passé la mesure pour verser dans l’absurdité démocratique, c’est précisément parce qu’on a délaissé l’économie pour ne plus s’intéresser qu’à la plus-value et aux flux monétaires.
    Le législateur légifère sans tenir compte de la réalité, comme les cartels produisent sans tenir compte de la demande.
    Les premiers à s’entourer d’une armée d’avocats idiots, ce sont les banquiers et les industriels. La défense du consommateur n’est qu’une réaction sans commune mesure. Le BVP et le CSA, a-t-on jamais inventé des institutions moins efficaces et plus hypocrites ?


    Le bon sens est la chose du monde la moins répandue désormais, et il faudrait que l’Occident, y compris la France, s’en accommode coûte que coûte ? Et merdre à la fin, merdre à tous ces foutus bâtards capitalistes !

  • L'existentialisme est un onanisme

    Un conseil pratique entendu sur "Arte", la petite chaîne de service public qui donne la parole aux branleurs plus souvent qu'à leur tour : « Moi quand je me masturbe, mon truc c'est d'utiliser un gant de toilette rempli de confiture ; l'illusion est quasiment parfaite ! »

    Heureusement que j'ai pris l'habitude de regarder la télé en notant dans un calepin les miettes de culture qui tombent parfois du poste…

  • Fourrure

    [J’ai demandé à mon pote H., peintre créationniste, d’illustrer mon blogue iconoclaste ; je lui donne carte blanche, ma seule consigne c’est que ça ne ressemble pas à un blogue démocratique.

    Il doit rester en 2007 deux ou trois ateliers dans toute la France où on apprend à peindre, je ne dirais pas sérieusement, mais en respectant des principes pas trop abscons. Bref, c’est dans un de ces ateliers il y a six ans que j’ai rencontré H. et que nous avons vite communié, au-delà de l'amour pour la Nature, dans la haine de la connerie et de la laideur démocratique ambiantes.]

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    ill. de H.

  • La cote des "valeurs actuelles"

    Après avoir convoqué le fantôme de l’identité française au cours de sa campagne afin de subjuguer tout ce que le pays peut compter comme nationalistes ringards, comme nostalgiques de la IIIe République, et ce n’est pas ça qui manque, des gaullistes à Chevènement en passant par Finkielkraut, Henri Guaino, Paul-Marie Coûteaux, Maurice Dantec, etc., Sarkozy s’est mis en tête de gouverner la France comme un hypermarché.

    Il fait penser à cet embobineur du BHV qui ne lâche pas le micro une minute pour débiter à la clientèle des encouragements à se jeter sur tel ou tel nouveau gadget indispensable, le porte-jarretelle à contention discrète ou le révolutionnaire couteau électrique à couper le beurre, le dernier prix Goncourt.
    Le clientélisme officieux de la République est devenu la politique officielle de la France, le new deal de Sarkozy. La IIIe République est à son comble.

    *

    Paraît que du beauf au bobo de droite, le président fait un tabac dans les chaumières. On veut bien le croire. Le nouveau téléphone portable-rasoir électrique aussi, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive de l’arnaque. Pour certains, ça peut prendre un certain temps.
    Le premier “fan” de Sarkozy, celui que je tiens pour le plus authentique, c’est sûrement Loïc Le Meur, blogueur insipide qui surfe sur la vogue avec désinvolture. Le plastique, c’est fantastique ! Petit Pangloss "high tech".

    *

    On en revient à l’expression grossière d’“identité française”. Le phénomène qui s’en rapproche le plus, c’est sans doute le scepticisme auquel se heurte plus ou moins la “politique” de Sarkozy - plus ou moins vu que l’esprit bourgeois, les chimères de la philosophie républicaine, polluent l’atmosphère depuis belle lurette maintenant. Il serait injuste de voir en Sarkozy un pur produit d’importation.

  • Théâtre surréaliste

    Petit extrait de la bio de Jacques Lambert, un témoignage déjà cité par Adry de Carbuccia (In : "Du tango à Lili Marlène").

    C'est Céline et Gégène en goguette chez les Boches. Céline et Gen Paul (et le peintre Zuolaga) se sont rendus à l'invitation de Fernand de Brinon à la Délégation générale allemande à Paris afin de rencontrer les diplomates Scheller et Aschenbach (1942).

    "- Trêve de pommade, s'écria brusquement Céline. J'ai fait de l'antisémitisme lorsque c'était mal vu. Maintenant que la chasse aux Juifs est religion d'Etat, vous ne voudriez quand même pas que je passe dans les classiques. Je retire mes billes.

    (...) Le ministre Scheller eut un violent sursaut, le conseiller Aschenbach lui fit signe de patienter, essaya de ramener l'harmonie.

    "- C'est convenu, reprit Céline, je peux dire ce que je veux ?

    A contrecoeur, le ministre fit un signe d'acquiescement. Aschenbach essaya de détourner la hargne de Céline par des amabilités.

    "- Ca va, reprit Céline, pas de bobards entre nous. Dites donc, ça ne marche plus chez vous ? Vous ne seriez pas foutus ?

    Le ministre, qui dégustait un excellent bordeaux, s'étrangla.

    "De quoi parlez-vous, monsieur Céline ?

    - De la défaite, nom de Dieu... Pas des tapineuses du coin... Vous commencez à vous tirer sérieusement... Vous n'allez plus être capables de vous arrêter...

    - Tu vas nous faire mettre en tôle, Louis-Ferdinand, l'interrompit Zuolaga.

    - Il n'en est pas question, protesta Aschenbach, mais nous ne pouvons laisser tenir de tels propos. Les mouvements des armées sont voulus par l'état-major. Bientôt, vous assisterez à une contre-offensive.

    - Récite pas ta note d'orientation, mon pauvre pote, interrompt Céline. Ca ne prend plus.

    (...) La conversation languit pendant le café. Commençant à s'ennuyer ferme au milieu de ces lambris dorés et de ce salon solennel, Céline proposa d'égayer l'assistance à condition, bien sûr, de jouir de la liberté promise. Dépassé, le ministre fait un vague geste.

    "- Vas-y, Gen Paul, fais leur voir ce que tu sais faire.

    Gen Paul sortit de sa poche une petite moustache, la colla sous son nez, rabattit une mèche sur son front et, sans le moindre complexe, se mit à hurler des sons gutturaux. Son imitation était parfaite.

    "- Bravo Gen. Tu n'as jamais été le meilleur, clamait Céline.

    Les diplomates allemands suffoquaient. Brinon restait sans voix. Zuolaga s'empressa de pousser ses amis vers la sortie.

    "- Je n'ai nulle envie, dit-il en guise d'adieu, d'aller coucher au Cherche-Midi."

     A cent lieues de Sartre qui intriguait pour que ses pièces soient agréées par les autorités allemandes... Et, question surréalisme, Céline se pose un peu là ! Il fait passer tous les "Dadas" & Co pour des boutiquiers, des détaillants de farces et attrapes à côté.

     

     

  • Petite pause

    Une petite pause dans mes "études marxistes" pour lire une biographie de Gen Paul, peintre montmartrois, par Jacques Lambert ("La Table ronde").

    Non que Gen Paul m'intéresse particulièrement, mais vu que Céline a entretenu avec ce rapin pittoresque une correspondance, une amitié qui a fini par se briser, il est au centre réel du bouquin.

    Jacques Lambert fait porter à Céline plus souvent qu'à son tour le chapeau, le rend fautif des querelles entre les deux lascars à la langue bien pendue. Il y a là une injustice de la part du biographe. Car, primo, que serait la biographie de Gen Paul sans Céline ? Deuxio, au XXe siècle, l'entente entre un peintre et un poète était-elle possible, dans l'Europe des banquiers et des industriels ? J. Lambert y fait bien une allusion ou deux, mais ne le souligne pas. La verve de Céline, son caractère de pamphlétaire moderne ont fini par être trop "encombrants" pour Gen Paul.

    Le cas Houellebecq a montré récemment qu'un écrivain peut l'emporter seul contre la société liguée pour le faire taire. (L'usage que Houellebecq a fait de sa "victoire", c'est un autre problème. Houellebecq n'est pas Céline et il n'y avait pas entre Houellebecq et les puissants, comme entre Céline et les puissants, une opposition radicale mais un simple malentendu - qui a semble-t-il fini par se résorber, Houellebecq s'étant rangé derrière le même sponsor que Sarkozy et ayant décidé d'apporter sa graisse à l'excroissance.

    La peinture, au sens noble du terme, est plus solide. Cinq siècles que Dürer dure ! Mais elle est aussi plus fragile. Tant que Gen Paul était plus ou moins dans la dèche il pouvait, bras-dessus, bras-dessous, avec son fangin Céline, ruer dans les brancards. Le succès officiel du peintre a changé la donne. La bourgeoisie se contente pas de dominer, elle exige qu'on lui lèche le cul. Plus question de lâcher des bombes, de tirer des pétards avec Ferdine, dans ces conditions. Même Picasso, pourtant solide sur ses bases, indomptable et madré comme pas deux, on peut douter qu'il a tenu le défi et qu'il s'est pas fait baiser tout compte fait.

     

     

  • Favoritisme

    De toutes les miss, moi mon béguin, celle que je préfère de loin, c'est la "Miss Droits-de-l'Homme". Elle n'est pas comme tous ces pantins à peine articulés qui représentent les provinces de France, sous la houlette de la Belle de Fontenay ; non, elle a du corps, du répondant, Rama Yade.

    Quand je la regarde, sa belle noirceur brillante, son air boudeur, elle me ferait presque oublier la trahison de Christine Boutin, voire la vulgarité de Roselyne Bachelot et de Valérie Pécresse réunies. Bien sûr, à force de répéter qu'elle a fait "Sciences-po", elle finira par ressembler à une sorte de Bernadette Chirac squattant un corps de reine, mais en attendant, c'est la reine du harem ! (Comme quoi Sarkozy n'a pas systématiquement mauvais goût et j'exagère un peu.)

    Paraît que Kadhafi a exigé qu'on lui organise une chasse à courre en forêt de Rambouillet, histoire de se cultiver. S'il avait eu un peu plus d'humour, il aurait demandé à ce qu'on lâche Rama Yade dans le bois, histoire de joindre la détente à la culture. Mais on ne plaisante pas avec les droits de l'homme. Ils sont trop sérieux pour qu'on ne leur consacre pas au moins un petit édito dans "Libé" ou "Le Figaro".