Ist es sinnvoll, Nietzsche weiterhin in Deutschland zu lehren? Dieses alte Volk, in dem die Frauen letztlich die Männer fürhen, sollte besser die Befruchtungsmethode von Nietzsche aufgeben und das Land an die Türken geben. Fascism is over.
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Exit Nietzsche
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Société civile
... quand tu nous tiens par les bourses.
L'hypocrisie et le double langage de la société civile française se traduit par le fait de clouer au pilori des écrivains néo-païens tels que Drieu La Rochelle, Brasillach, Maurras ou Dominique Venner, tout en permettant l'éloge de la doctrine réactionnaire de Frédéric Nitche, son étude pieuse dans l'université.
On a bien une idée de la veulerie indécrottable de l'homme à travers l'idée de société civile, puisque l'éloge de Nitche traverse tous les "courants de pensée" de cette société civile, dans lesquels le prêtre de Zarathoustra lui-même n'aurait vu, en fait de "courants", que des petits marigots boueux. Champion de la veulerie à la française : le parti démocrate-chrétien et sa farine anthropologique - le parti de Sganarelle.
Il n'y a guère aujourd'hui que le musulman fier de l'être et qui défie les autorités, à ressembler à Nitche.
Il y a bien une différence entre les fachistes français cloués au pilori et le prêtre de Dionysos. Tandis que les premiers insultent les juifs et la "race juive" improbable, sans se mêler des prophètes et des juifs fidèles à Moïse, le second réserve sa vindicte à ces mêmes prophètes. Le "juif moderne" délègue en quelque sorte à Nitche le soin d'insulter Moïse, manquant d'audace pour le faire lui-même.
Le destin de la doctrine de Nitche en France ne s'accomplit pas dans la restauration de l'esprit aristocratique de "l'hyperboréen", tourné en dérision par Shakespeare : il s'accomplit dans le catéchisme du lécheur de bottes de l'homme moderne. Car voici à quoi sert le nitchéisme, c'est-à-dire le satanisme d'ancien-régime - dans tous les domaines où il est requis encore un peu d'ardeur virile, à savoir le bombardement des populations étrangères, la saillie des dernières bonnes femmes consentantes, la vitupération de Jésus-Christ et des apôtres, la conduite et le pilotage des machines, la rébellion inutile sauf pour cautionner la police municipale, l'auto-crucifixion de l'artiste - la culture de vie est faite pour servir de bréviaire aux larbins de la culture de mort. Voilà le secret de la tolérance vis-à-vis de la doctrine réctionnaire de Nitche, pourvu qu'elle n'empiète pas trop sur les droits de la moraline. La culture de mort moderne est bien trop nihiliste pour se féconder elle-même. Le curé nihiliste se rit des cultures identitaires les plus transgressives ; la seule chose qu'il redoute, c'est l'individualisme.
Si l'on veut bien prendre un peu de recul sur l'histoire récente, se détacher du catéchisme moralisateur que les institutions républicaines ont mis à la place, on verra que c'est le même rôle joué par Napoléon, Hitler ou Staline, que celui joué par Nitche, de féconder la culture moderne et redonner à son néant un but et un sens. L'existentialisme dans sa version sartrienne ou proustienne, comme dirait Marx est un pur onanisme. L'activité principale du philosophe moderne est de tirer les marrons du feu, et de se repaître de tout ce qui, bon ou mauvais, n'a pas été produit par lui, mais que sa ruse lui a permis de s'approprier.
C'est aussi, plus inconsciemment encore, l'usage de la matière dans les pures hypothèses rhétoriques de la science moderne, de fournir aux syllogismes une apparence de rationalité. Elle réapparaît seulement au stade de la mise en oeuvre. L'idée d'univers infini est une pataphysique improbable, dont la seule preuve repose sur l'efficacité du chimiste, non à produire de l'énergie, mais à permettre son usage civil et militaire. L'extrême danger de la science physique moderne, d'ailleurs entre-aperçu par Nitche, est l'onction éthique accordée à cette science. Le technicien a entre les mains un outil et un usage, auxquels des professeurs d'éthiques imbéciles et irresponsables prêtent le sens mystique le plus débile.
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Marx contre Nitche
Ces deux contempteurs de la culture de mort moderne que sont Marx et Nitche ont en commun, méprisant l'éthique libérale et républicaine de leur temps, de se situer "par-delà bien et mal".
Le rejet de la moraline par Nitche est au profit de l'accomplissement aristocratique de soi. Il vise à débarrasser la morale décadente de son idéal humain nihiliste et décadent, pour renouer avec la seule vraie source de la morale qu'est la nature. La culture de vie néo-païenne de Nitche demeure fondée, dans la mesure où l'éthique judéo-chrétienne moderne ne l'est pas, et continue de s'appuyer comme la dernière encyclique de l'évêque de Rome l'atteste ("lumen fidei") sur la pure rhétorique anthropologique. Feignant de répondre à la mise en cause par Nitche d'une foi complètement truquée, le pape François reprend une casuistique catholique romaine globalement inchangée depuis le moyen-âge. Il se montre incapable d'établir le caractère universel de l'éthique qu'il prône, et qu'elle n'est pas selon l'accusation de Nitche, le relativisme le plus débile de tous les temps.
Il y a de la part de l'évêque de Rome, pour mieux faire comprendre le défaut de son esprit, pratiquement un procédé d'écriture automatique ou robotique, qui présente une analogie avec le rituel de l'eucharistie, véritable procédé artistique de création de dieu par l'homme en la personne du prêtre, dans lequel on discerne la méthodologie propre à l'art moderne haï par Nitche, jusque dans sa formulation athée.
La critique de Marx dirigée contre la culture moderne nihiliste, n'est pas principalement de substituer à la détermination vitale une détermination macabre, et d'incliner ainsi l'artiste moderne, plus encore que ses contemporains, à la folie et à l'autoflagellation, jusqu'à faire de lui un sous-homme, prédestiné à la domination et à l'exploitation par des sophistes habiles. C'est au nom de la science "consciente", selon le propos des humanistes de la Renaissance, que Marx entreprend la déconstruction complète de l'éthique moderne et de ses solutions légales pratiques, baptisées "laïques" postérieurement par le régime de droit le plus sanglant de tous les temps (et le plus religieux selon Marx). De sorte que Marx n'adopte pas un point de vue personnel ou identitaire, mais un point de vue individualiste, faisant de la connaissance et de la science, de la quête de la vérité et non d'une vie meilleure, l'aspiration humaine essentielle. Le relativisme anthropologique, dans lequel il n'est pas difficile de discerner le cynisme et la mise en coupe réglée du monde par des élites dont la seule légitimité est à prétendre supérieur le point de vue le plus subjectif qui est le leur, ce relativisme anthropologique empêche la science en focalisant celle-ci sur des détails. Il permet à l'ignorance de se substituer peu à peu à la science, donnant ainsi libre cours à la barbarie.
Marx n'est pas réactionnaire ; il ne cherche pas comme Nitche, les nazis ou les soviétiques, à prévenir la culture des effets de la contre-culture ou des conséquences funestes de l'anthropologie moderne par un retour à la culture de vie païenne et des valeurs antiques aristocratiques. Sauf l'aspect du masochisme, typiquement moderne et dont l'efficacité afin d'asservir les masses psychologiquement est le b.a.-ba de la ruse totalitaire, le "monde antique" relève en grande partie du fantasme de la part de Nitche, et plus encore l'attribution aux prophètes juifs de la décadence du monde antique. C'est un fait constant de la part des réactionnaires d'opposer à la science-fiction et au futurisme moderne un "espace-temps" heureux, pratiquement à la manière dont les vieillards, afin de convoquer un restant de vitalité, et pour se protéger contre l'avenir qui sourit aux jeunes gens, se tournent vers quelque jeune femme qui daignera trouver à leur bien-pensance rusée un reste de charme, ou bien encore se retournent sur leur jeunesse avec complaisance.
Il y a beaucoup de psychologie chez Nitche, comme dans tous les peuples latins, et très peu chez Marx, plus proche de l'esprit français ou anglais. Pratiquement, on pourrait dire que le goût des Français et des Anglais pour l'humour, qui implique assez de légèreté pour pouvoir s'élever au-dessus de soi, les incline à considérer tous les arts sous le signe de la psyché et de l'érotisme comme des arts thérapeutiques exclusivement destinés à entretenir le moral des femmes ou des soldats. Tout simplement parce que l'homme et l'humanité sont assez ennuyeux en eux-mêmes, pour ne pas se coltiner par-dessus le marché tout l'art bourgeois et la justification de l'homme par l'homme, c'est-à-dire tous les efforts que celui-ci fait pour s'embaumer lui-même de son vivant.
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Le Christ anarchiste
"On peut établir une équation parfaite entre le chrétien et l'anarchiste : leur but, leur instinct, ne tend qu'à la destruction. Il suffit de parcourir l'histoire pour trouver la preuve de ce principe : il y apparaît avec une terrible clarté. (...)" F. Nitche
- Qu'est-ce que l'anarchiste chrétien cherche à détruire, d'abord par amour de soi, afin de permettre l'amour d'autrui ? Ce que l'anarchiste chrétien cherche à détruire, c'est tout ce qui dans l'esprit humain fait obstacle à la vérité, y compris la culture de vie satanique. L'anarchiste chrétien peut même se passer de Nitche pour détruire tout ce qui, sous l'apparence de l'Eglise chrétienne ou de la moraline catholique, n'est que la plus basse anthropologie. Il le peut grâce à l'esprit de dieu, qui l'a charitablement prévenu contre la synagogue de Satan, c'est-à-dire de l'intensité accrue de la subversion du christianisme à l'intérieur même de l'Eglise, dont la multiplicité des schismes témoignent, comme les lézardes dans la civilisation témoignent du sable sur laquelle elle repose. Nostalgiques et futuristes de la grande cause humaine s'entre-égorgeront en son nom. Ils le font déjà. Le seul mérite de Nitche est de se battre pour l'ordre à l'arme blanche, comme le guerrier taliban, et non avec les armes modernes. De choisir sa mort plutôt que de la subir.
- Parcourir l'histoire pour y trouver des preuves : comme tous les Allemands, Nitche confond l'histoire avec l'archéologie. Sa manière psychologique d'aborder l'histoire est du niveau des sociologues qu'il exècre, incapables de comprendre qu'en matière de doctrine sociale, tout n'est que recyclage. La méthodologie de la culture de mort est indiquée dans l'évangile, dont Nitche se refuse à accepter le sens : il s'agit pour les assassins juifs et romains de crucifier la vérité en dernier recours, comme la solution ultime pour protéger le monde, leur monde. Comme seuls ils en sont capables. A mesure que l'esprit de vérité progresse, le monde ne peut faire autrement que s'en défendre en s'appuyant sur un mensonge toujours plus grand. Shakespeare, en écrivant ses tragédies, a bien conscience que les forces qui concourent à étouffer la vérité sont, dans le monde moderne, bien plus puissantes que celles qui visaient au même but dans l'antiquité, où on ne discerne pratiquement aucune trace d'anthropologie, sauf sous la forme modeste des petites recettes d'Epicure pour souffrir le moins possible. Nitche lui-même est beaucoup trop sincère pour que le public ait le droit de le lire tel quel.
Par conséquent, où la destruction s'accompagne d'un but social, comme c'est le cas de l'ouvrage technocratique sanglant du stalinisme, de l'hitlérisme, et surtout du libéralisme qui a déclenché les deux premiers, il n'y a pas de volonté chrétienne. L'anarchiste chrétien ne détruit jamais pour reconstruire. Il n'a pas besoin, sachant que les cathédrales gothiques sont édifiées en l'honneur de Satan, de les démanteler, puisque son esprit lui permet de voir à travers les choses périssables.
- A propos d'instinct de destruction, Nitche n'est pas à une contradiction près, puisqu'il passe une partie de son temps à dénier tout instinct au christianisme. Il doit vouloir dire que les chrétiens sont des parasites. Mais dans ce cas il faut être un naturaliste particulièrement rêveur pour oublier que les plus grosses bêtes finissent souvent entre les mandibules de petites bestioles, suivant la loi de nature. Sans ces insectes, pas de métempsycose.
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Dans la Matrice
La médicalisation à outrance de l'Occident moderne, pour un bénéfice en termes de santé publique discutable et établi seulement à l'aide de statistiques truquées, est un angle sous lequel reconnaître la nature religieuse de l'inconscient collectif moderne, maquillé en rationalisme scientifique.
Molière fait bien plus que railler l'incompétence de la médecine de son temps. Celui qui dresserait aujourd'hui un bilan équitable de la médecine, lui imputant comme il serait juste l'incroyable dépendance des jeunes générations aux produits stupéfiants dans la population américaine sous assistance médicale et psychiatrique, celui qui dresserait ce bilan serait bien loin de la hauteur de vue du fraternel Molière. Ce que Molière met en cause, c'est l'accointance de l'oppression politique avec la foi dans le pouvoir magique de la médecine, c'est-à-dire toute la part de progrès médical indémontrée.
On sourit du pauvre boche Nitche, qui se croit français en dépit de sa foi dans la thérapeutique ; à cause du résultat de cette thérapeutique sur lui-même. Sa fureur de vivre lui a grillé le cerveau. Un peu de gymnastique physique antique lui aurait été plus profitable que toutes ses attaques cérébrales. L'atroce destin de Nietzsche est de se soumettre à un régime suicidaire qu'il attribue au christianisme. La société est nécessairement une culture de mort dit la Genèse de Moïse, contre laquelle celle-ci ne peut lutter que par le moyen relatif et limité de la culture et de l'éthique.
La clef de voûte de l'inconscient collectif occidental, dont Nitche n'a pas tort pour le coup de signaler l'excédent de religiosité et de déficit scientifique, en comparaison de la détermination moins nihiliste et plus scientifique de l'antiquité, cette clef de voûte consiste dans l'affirmation du déterminisme biologique. C'est l'erreur de Nitche à propos de l'antiquité, que ni Marx ni Léopardi n'ont commise : celle d'insulter Moïse (tous les juifs traîtres au judaïsme applaudissent Nitche pour cette raison qu'il conforte leur reniement de la foi juive), et de le prendre pour un artiste abstrait. Tandis que Marx et Léopardi savent que le monde antique avait surmonté le problème du déterminisme et des paradoxes aliénant qu'il entraîne. Nitche est le plus abominable laudateur d'une "race juive", qui n'a jamais existé que dans sa cervelle malade. Nitche n'aime les juifs qu'en tant qu'ils ont assassinés Jésus-Christ. Les juifs fidèles (Spinoza), Nitche les couvre d'injures.
La conscience religieuse totalitaire repose sur ce déterminisme biologique. Il est pour le cyclope le moyen d'empêcher toute lumière de pénétrer dans la caverne et aux systèmes d'exploitation technocratiques et leurs actionnaires de perpétrer le viol des consciences individuelles.
La preuve est ici rapportée que les puissantes nations judéo-chrétiennes ne le sont pas. Mais bien "hyperboréennes", selon les incantations de Nitche ou Hitler. La vérité est qu'elles ne peuvent pas se passer de la culture de mort judéo-chrétienne et de son régime de frustration masochiste. Non seulement la culture de mort assure la soumission du citoyen occidental à ses institutions politiques, mais en outre elle permet de sidérer les polulations sous la férule des nations occidentales en suscitant le schisme religieux en leur sein, comme le néo-paganisme nitchéen ne le permettrait pas, en raison de l'affirmation qui en découle que les peuples opprimés sont faits pour l'être.
La conscience juive, et plus encore la conscience chrétienne sont en effet activées contre l'instinct de vie et de mort. Nulle ingéniérie sacramentelle ne peut l'y réintroduire sans s'opposer à l'esprit de dieu, rappelle Luther.
L'idéologie totalitaire que les universités occidentales protègent comme un tabernacle est celle du déterminisme biologique. Le système juridique prédateur de l'Occident en dépend. Aussi Freud, Jung, Darwin, Nitche, Einstein, tous ces rationalistes absurdes, créateurs d'univers parallèles improbables, ont-ils le statut de brahmanes intouchables. Et ceux qui se risquent à les remettre en cause publiquement, même de façon anecdotique, s'exposent aux foudres de l'inquisition et à la censure.
Le rôle de l'évêque de Rome n'est pas de rédiger des encycliques (Lumen fidei) où il développe une conception hégélienne purement rhétorique de la lumière divine, prétendûment dirigée contre la lumière et le feu procréateurs du soleil de Satan. En cette glose, le pape François se montre seulement fidèle à lui-même et à l'enseignement philosophique débile des séminaires catholiques romains, dont il est issu. Le soleil ne peut que se moquer des lunettes fumées de la rhétorique kantienne, qui ne doit pas moins au soleil que l'ombre lui doit.
C'est sa démission qui devrait préoccuper le pape, et non sa mission verbeuse. Le Messie a-t-il occupé une fonction ? Non, il a commandé la démission de tous les soi-disant fonctionnaires de dieu. Plus haute la position dans l'ordre humain, plus dure sera la chute écrit le prophète Shakespeare.
Et pour la vraie lumière, il faut la chercher ailleurs que dans les ténèbres de l'anthropologie. Rien ne dit qu'elle ne filtre pas déjà à travers le système solaire, et que toutes les étoiles obéissent aux ordres du soleil.
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Dialogue avec l'Antéchrist
La fortune critique de Nitche est étonnante. Le "pape François" le cite curieusement dans sa récente encyclique ("Lumen fidei").
L'incohérence de la pensée de Nitche sur de nombreux points, en particulier sur le point de son incapacité à démêler clairement ce qui relève de l'évangile et ce qui relève de la tradition chrétienne, cette incohérence s'explique du fait que cette pensée est un volontarisme, et que comme toute volonté ou vitalité, elle a des hauts et des bas. En quelque sorte, Nitche n'écrit que pour lui-même. Et on peut le dire de tout artiste moderne "nitchéen".
Il ne fait aucun doute que la principale cause de la fortune critique de Nietzsche, en quoi son satanisme antimoderne est adoubé par les parangons de la moraline post-moderne de gauche ou de droite, est la mise en valeur par Nietzsche de l'instinct bestial. Voilà qui est propre à satisfaire le goût de la chair humaine, aussi bien du Shylock démocrate-chrétien que de l'athée rationaliste blasé, revenu de tout sauf des rentes de son capital.
Le problème qui nous occupe est celui de la récupération de Nitche par des chiens démocrates-chrétiens. Les francs suppôts de Satan ne me tiendront pas rancune de dire de Nitche qu'il est satanique, ainsi qu'il l'écrit noir sur blanc. Il est un passage où Nitche écrit que les chrétiens, du fait de leur dieu, n'aiment pas la science ; j'aimerais leur prouver le contraire, en mettant Nitche et Hitler dans le même panier, celui des suppôts de Satan de 2nde classe.
"(...) cela impliquerait, en effet, un jugement net sur Jésus lui-même ; or, à cet égard, les jugements de Nietzsche demeurant ambigus malgré une sympathie évidente (entretenue, de plus, par une identification inconsciente qui éclatera à l'occasion de la crise de folie, où Nietzsche signera ses billets du nom, très révélateur, du "crucifié").
Jean Granier, Nietzsche, PUF.
Donc dans les presses universitaires de France, on peut écrire que l'antéchrist a de la sympathie pour Jésus-Christ. Et c'est de la science.
"Ce saint anarchiste, qui appelait le bas peuple, les réprouvés et les "pécheurs", bref les tchandala à l'intérieur du judaïsme, à se soulever contre l'ordre établi - et ce, s'il faut en croire l'Evangile, dans un langage qui, aujourd'hui encore, vous conduirait tout droit en Sibérie - c'était un criminel politique -, dans la mesure où le crime politique était possible dans une société apolitique jusqu'à l'absurde.
C'est cela qui le mena à la Croix : à preuve, l'inscription sur la Croix. Il est mort pour sa propre faute. Aussi souvent que l'on ait pu affirmer le contraire, rien n'indique qu'il soit mort pour les fautes des autres." (F. Nietzsche ; in : L'Antéchrist)
Donc, en substance, Jésus de Nazareth était un agitateur politique qui, à ce titre, méritait la mort. Ce faux-cul de Claudel a tenté la théorie non moins probable de la sympathie de Ponce-Pilate pour Jésus-Christ. Le motif du diplomate Claudel (la bassesse humaine est résumée dans le terme de "diplomatie") est clair : il s'agit d'atténuer le machiavélisme du procurateur romain. Nietzsche exprime qu'il n'aurait pas éprouvé le besoin de "s'en laver les mains", mais qu'il se les serait salies volontiers. Pour ce qui est de la sympathie, ledit Granier met sans doute sous ce terme ce qu'il entend lui-même par là.
Nietzsche reprend à son compte le soupçon que font peser les juifs sur le Christ. Les évangiles ne sont pas anarchistes au sens de Ravachol, Lénine ou Ben Laden. Ni les apôtres, ni Paul ne font d'effort pour instaurer un régime communiste ou une démocratie pour ceux que Nitche qualifie avec mépris de "ratés de la vie". Le nihilisme ou la culture de mort démocratique n'ont rien de chrétien.
Le délire de persécution signalé n'a rien à voir avec la crucifixion ; pas même dans les termes où Nietzsche la conçoit. Plus probablement Nietzsche souffrait comme les misanthropes du manque de reconnaissance sociale. Et la nature ou la vie, qui est la cause la plus évidente de persécution, n'est pas forcément tendre, y compris avec ceux qui chantent ses louanges.
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Satan et les intellectuels
- Comme un paragraphe d'un bouquin de Gilles Deleuze ne me paraît pas clair, je demande à une jeune femme de me l'expliquer. Elle ne se fait pas prier pour me dénouer ces lacets. Il faut être Allemand ou bien une femme pour comprendre Deleuze dès la première lecture.
- Comment se fait-il, me demande-t-elle, que les intellectuels fassent preuve d'aussi peu de simplicité ? - Parce que la simplicité est, en art, ce qu'il y a de plus difficile. D'une manière ou d'une autre, c'est-à-dire aussi bien du point de vue de l'ordre satanique que de l'esprit du dieu supérieur à Satan, la simplicité s'impose. L'infériorité de l'art roman satanique, comparé à la pureté naturelle des lignes égyptiennes, indique un excès d'intellectualisme.
- Pour une raison où se mélangent le satanisme et le christianisme de façon quasiment inextricable, l'unique bénéfice d'être Français vient de là, de ce que la pensée française constitue un pôle de résistance aux intellectuels et à l'intellectualisme.
- L'erreur de Nitche est double : elle consiste d'abord à croire que le christianisme est une des causes de la modernité qu'il abhorre, alors que c'est la philosophie chrétienne qui fut l'instrument de la mise en conformité du christianisme avec l'anthropologie bourgeoise criminelle.
D'ailleurs Nitche ne voit pas que la ruse féminine s'impose désormais sur la puissance virile dans le gouvernement des hommes, et que la contrainte des élites ne s'exerce plus directement sur la volonté de l'homme du peuple, mais sur sa conscience. Nitche a la nostalgie d'une époque définitivement révolue où les élites étaient responsables. Le plus clair de son temps, l'intellectuel le passe désormais à occulter aux yeux de la populace son inutilité. Le travail de Deleuze consiste à moderniser Nitche.
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Pourquoi la misogynie ?
Pourquoi le judaïsme et le christianisme (non pas l'Eglise romaine) sont-ils misogynes ? Simplement parce que la femme est une puissante incitation à la guerre. Derrière le soldat, comme derrière le capitaine d'industrie, ou même le polémiste, on retrouve la détermination féminine ou sexuelle, qui confirme la justesse des mythologies de Moïse ou d'Homère, à travers les siècles. Achille est entièrement actionné par le principe féminin.
Le voile catholique médiéval, ou le voile islamique, ne sont pas des instruments spirituels, ce sont des instruments de protection sociale. Dans l'Eglise romaine les femmes dominent des hommes soumis au principe de l'éternel féminin ; nombre d'entre elles en sont, d'ailleurs, relativement conscientes. L'art chrétien authentique souligne au contraire la connivence des femmes et de la mort, ce lien que Jésus tente de dénouer dans la conscience de Marthe, soeur du ressuscité Lazare. L'homme meurt de se conformer à sa volonté ou son rêve de puissance, c'est-à-dire concrètement de se conformer au plan social.
Sur ce point, l'antichrist Nitche ne se trompe pas : le judaïsme, puis le christianisme, ont irrémédiablement altéré l'ordre social : il n'y a plus après Moïse d'autre choix pour un homme d'élite ou de rang supérieur que de rompre avec son milieu, ou d'adopter la fourberie comme le mode de pensée principal, dont la démocratie est le témoignage éclatant, fondé non plus sur la domination mais le désir d'asservissement, inculqué dès le plus jeune âge aux enfants, à l'aide de moyens de propagande extraordinaires. Le dieu des élites est mort avec Moïse et les prophètes. Les nations ont enflé jusqu'à l'échelle totalitaire de ne plus pouvoir se maintenir à l'équilibre. La vitesse moderne est une fuite de l'Etat en avant, caractéristique de la barbarie de nos élites, qui n'ont pas trouvé d'autre moyen que ce train d'enfer pour se maintenir en selle.
Si la foi dans l'immortalité est plus répandue dans le monde antique qu'elle n'est désormais, c'est parce que la rêverie, les fantasmes juridiques et la projection vers une cible abstraite, sur quoi repose tout l'art moderne, n'y ont pas de place. Le cinéma est destiné aux peuples guidés par la frustration, non à ceux qui parviennent à jouir normalement. Jamais l'aliénation ne fut mise en valeur dans l'antiquité. Le fait qu'elle le soit aujourd'hui prouve le cynisme superlatif des élites en place.
La société, incarnation véritable de l'éternel féminin, n'est plus qu'une vieille sorcière retapée à la chirurgie esthétique, dont le lait s'est tari depuis longtemps.
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L'antichrist Benoît XVI
- Pourquoi Benoît XVI est-il un antichrist, du point de vue évangélique ? Parce qu'il prône la doctrine païenne de Nitche sous l'étiquette chrétienne, et que cela EST SCANDALEUX POUR LES ENFANTS ELEVES DANS CETTE SECTE, non moins que les viols et abus sexuels, mais plus encore.
- Quelle est cette Eglise où la "tradition" païenne est présentée comme la transmission de l'évangile, si ce n'est une synagogue de Satan ? Qui sont ces pleutres incapables d'assumer leur culte néo-païen ? Ces chiens démocrates-chrétiens et leur plan babylonien au nom de prophètes juifs ou chrétiens qui l'ont combattu avec force ? Pourquoi ne lancent-ils pas un défi au dieu des chrétiens, au lieu de faire croire que celui-ci bénit leur avarice immonde ?
- Quel est le sens de cette puissance maximale accordée au mensonge maximal de la démocratie-chrétienne, et d'un masque de carnaval aussi grotesque que même l'antichrist Nitche n'a pas voulu le porter ?
- Si la démission de Joseph Ratzinger de sa charge est un événement, c'est parce que l'institution dont il détient les clefs est la matrice de toutes les institutions de l'Occident moderne. La bêtise juridique de l'Occident moderne et son inaptitude économique particulières, sa science technocratique la plus spéculative ou hasardeuse de tous les temps, en un mot cette formule totalitaire, trouve son origine dans l'Eglise catholique romaine, selon l'avertissement net et comme jailli du coeur de l'enfer du prophète Shakespeare. Ce saint ne juge personne, afin de ne pas verser dans la magistrature infernale : sur quoi la puissance de l'Eglise romaine s'appuyait-elle ? Sur le désir d'aliénation ancré dans l'espèce humaine, plus encore que dans sa volonté de puissance. Ce désir d'aliénation, l'Eglise romaine l'a répandu dans le monde, jusqu'à faire du sexe faible le sexe dominant, ce qui présage une solution finale d'une extrême violence pour l'humanité, car la nature est sans pitié.
- Quel PDG, découvrant l'entreprise à la tête de laquelle il a été nommé, gangrenée par la corruption et le vice, ne démissionnerait-ils pas ? Seul un orgueil démentiel peut animer en revanche celui qui consentira à tenter la mission ténébreuse de relever une institution qui a fourni sa caution à tous les génocides commis pas la technocratie occidentale moderne, et qui porte des emblèmes dont le nouveau testament nous dit qu'ils sont sataniques, proscrivant d'appeler son "père" quiconque, hormis dieu lui-même, de sorte que les chrétiens sont fils de la Vérité et doivent laisser à César la morale et les arts décoratifs abstraits.
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Le Chat de Schrödinger
La mystification scientifique est de toutes les époques. Ne pas la soupçonner dans le temps où nous sommes est faire preuve d'une grande arrogance, ou bien d'une grande faiblesse, celle-là même que l'arrogance dissimule, comme on voit tel chef d'Etat à la voix de fausset s'entraîner à parler caverneux.
Une certitude scientifique: la science moderne est entièrement coupée de l'humaniste occidental, dans la mesure où celui-ci n'accorde aux applications pratiques de la science qu'une faible signification scientifique.
Le propos de l'humanisme est de souligner qu'il n'y a pas de science sans métaphysique ou conscience. La culture technologique moderne ne dérive pas de l'humanisme, mais de la science la plus cléricale du XVIIe siècle, contrairement aux dires des médiocres manuels scolaires républicains, à peu près au niveau de la légende dorée des saints catholiques romains en ce qui concerne les figures emblématiques du XVIIe siècle, où, nous disent ensemble tous les propagandistes de la foi moderniste, le monde est passé des ténèbres à la lumière.
Il faut bien relier cette question avec celle de Dieu. Suivant la déploration de Nitche : "Dieu est mort.", bien mal traduite par les disciples aussi disparates que loufoques de cet antiprophète, puisqu'elle exprime le regret que le dieu des élites soit mort, c'est-à-dire que le monde moderne l'ait tué, faisant perdre ainsi aux élites le suprême moyen de légitimation. Napoléon exprime le regret similaire de ne pouvoir persuader le peuple qu'il descend de Vénus comme César, et non d'une bonne femme corse, nonobstant la dévotion oedipienne de tout tyran pour sa mère.
En effet le prolongement de dieu, son nouveau nom, c'est la science technologique. L'homme bionique n'est pas un futurisme, c'est l'effet du conditionnement technologique passé ou présent sur l'homme moderne. Bien des produits de la technologie moderne ne visent pas un rôle de satisfaction des besoins vitaux primaires, mais vous attachent, à supposer que vous en soyez l'esclave, en tant que porteurs d'espoir, ainsi que le vase de Pandore, symbole de toutes les productions humaines débiles ou insignifiantes. L'espoir, que d'autres païens nomment encore "culture de vie", est l'effet thérapeutique principal du discours religieux. Si Satan a lieu de se réjouir d'être ainsi transposé dans des gadgets technologiques, j'incline à penser comme Nitche que ce n'est pas le cas, mais ce n'est pas la question ici.
J'ai trouvé ça dans une gazette, la "Quinzaine littéraire" (n°1076), à propos d'un récent bouquin intitulé "Le Chat de Schrödinger", par Philippe Forest.
"Ce scientifique autrichien [Schrödinger] a mis au point un exemple pour tenter d'exprimer ses réserves vis-à-vis de la physique quantique (qui s'intéresse aux particules et à l'infiniment petit]. Il envisage une expérience où un chat enfermé dans une boîte serait mis à mort par un procédé radio-actif produisant la désintégration d'un atome, si bien que, selon la physique quantique, pendant quelques instants l'atome doit être considéré en même temps comme étant et n'étant pas désintégré, et l'animal comme à la fois mort et vivant. Les conditions de réalisation d'une telle expérience sont si délicates que c'est surtout une expérience de pensée.
Pour S., il ne fait aucun doute qu'un chat ne peut pas être en même temps mort et vivant. Cela signifie que le calcul probabiliste sur les particules, s'il a bien une vertu prédictive, n'infirme pas toute conception raisonnable d'une réalité à l'intérieur de laquelle aucune chose ne peut être à la fois elle-même et son contraire."
Et le plumitif de la "Quinzaine" d'ajouter : "Sans remettre en cause la validité et le sérieux des recherches scientifiques, Philippe Forest constate que la pensée humaine, dans tous les domaines, fabrique de petites fictions pour mieux tenter d'approcher ou d'expliciter le réel."
On peut constater ici jusqu'où va le scepticisme du savant moderne, puisqu'il doute qu'un chat puisse être mort et vivant en même temps. Il néglige l'hypothèse du fantôme ou de la réincarnation, que la physique quantique entraîne plus audacieusement à concevoir. Et si nous allions tous au paradis, comme les particules élémentaires ?
Plus sérieusement, je relève quelques points : l'expression "expérience de pensée" est à la fois judicieuse et nous ramène ne même temps à la métempsycose. Bon nombre d'expériences scientifiques modernes peuvent être qualifiées "d'expériences de pensée", et non seulement le fait d'agiter vivement des particules pour chercher le boson de machin-bidule-truc-chouette aux frais du contribuable. Un cas typique : l'attraction de Newton. Les moyens n'existant pas de sonder le coeur de la terre au-delà de son épiderme pour en extraire la matière attractive, Newton doit bien en passer largement par une "expérience de pensée". Ajoutons que bien des hypothèses religieuses relèvent de ce qu'on peut appeler "l'expérience de pensée". Si la science moderne, qui se veut "expérimentale" d'abord et surtout, est fondée principalement sur des expériences qui sont des démonstrations déductives, alors cette science est religieuse. L'idée de "vertu prédictive" vient renforcer cette présomption, car ce qui est prédictif sans être historique, ou annoncer comme Cassandre une mort certaine, c'est l'espoir infini, qui a lui aussi une signification religieuse.
L'expérimentation de certains savants, matérialistes notamment, est conçue à l'inverse de ce type "d'expérience de pensée". Il s'agit de ne pas examiner la matière sous l'angle exclusif de son potentiel physique, afin de ne pas s'empêcher de répondre à la question du début de la matière et de sa disparition éventuelle autrement que par un théorie impossible à vérifier expérimentalement. L'expérience de pensée n'infirme pas la métaphysique, c'est-à-dire l'idée que tout n'est pas exploitable et soumis à l'exploitation en raison du potentiel, par l'expérience ; elle l'exclut théoriquement. C'est-à-dire qu'un telle méthode revient à placer la culture au même niveau que la nature physique, puis progressivement au-dessus de la nature elle-même, pour atteindre le paradoxe que Schrödinger soupçonne d'être entièrement casuistique.
En ce qui concerne "les petites fictions pour mieux approcher le réel", c'est une lourde erreur de la part d'un critique littéraire de penser ça. Nombre de philosophes, tragédiens, voire romanciers, ont conscience du décalage entre le réel et le langage humain, de la difficulté ou la faiblesse de l'homme à rendre compte de la réalité. Si ce n'était pas le cas, l'humanité n'aurait produit que des ouvrages de pure stylistique, habiles seulement à traduire l'odeur des madeleines ou les sentiments féminins - des ouvrages en principe faits pour échapper à la réalité, comme la tapisserie que Pénélope fait et défait indéfiniment. S'il y a une équivalence possible entre la réalité et la fiction, comme si elles pouvaient coïncider, c'est dans la géométrie qu'on la retrouve. La géométrie égyptienne est une philosophie naturelle raisonnable, de concordance entre les éléments supérieurs et la fiction humaine, relative. Raisonnable, c'est-à-dire écologique, parce qu'il n'est pas très sérieux d'envisager la culture comme étant supérieure à la nature, ou la nature relative à l'homme. Les mathématiques modernes basculent dans cette absurdité, pour des raisons d'efficacité circonstancielles.
Suivant mon propos sur le lien entre la religion et la science, d'une manière ou d'une autre, selon qu'on accorde à la mort des droits comme dans les cultes païens, ou qu'on les lui retire comme dans le christianisme authentique (de saint Paul, par exemple, qui traduit la mort comme la somme des erreurs), on peut prendre la précaution vis-à-vis du sérieux et de la validité de la recherche scientifique moderne, alors même que Schrödinger ouvre une piste vers la critique, comme la peur du blasphème.
Une fois les fétiches modernes démystifiés -et selon moi ce n'est qu'une question de temps-, à quel dieu l'homme moderne pourra-t-il encore s'accrocher ?
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Satan est mort !
C'est un des rares points où je m'accorde avec Nitche : Dieu/Satan est mort, et c'est pourquoi aussi je perçois l'apocalypse prochaine.
La prophétie annonce en effet que Satan sera enchaîné et enfermé par l'ange qui détient la clef du monde inférieur (Pluton ?).
Pour ce qui est du dieu des chrétiens, à travers l'histoire il est toujours demeuré caché au yeux du plus grand nombre. Remontez la généalogie des nations et de leurs principes fondateurs prétendument chrétiens, et vous ne découvrirez pas le Père de Jésus, mais celui dont Nitche déplore la mort. Lorsqu'un dieu paraît au premier plan de la scène publique, il s'agit nécessairement de Satan. Nul besoin d'être érudit pour reconnaître à quel dieu l'art somptuaire des cathédrales gothiques rend hommage ; il suffit d'être sincère.
On dirait que Satan s'est pris à son propre piège : il a beaucoup trop accordé à l'homme, qui s'est montré ingrat envers lui, peu économe de ses dons. De la fortune ou de l'art, l'anthropologue moderne, qui est à vrai dire la crème des andouilles, s'est attribué entièrement le mérite. Comme si une civilisation pouvait être prométhéenne, sans le consentement et le secours de Prométhée ! Aucune civilisation n'a commis cette erreur avant. C'est bien le manque de foi de ses corréligionnaires que Nitche devrait accuser, avant d'imputer la mort de dieu aux chrétiens, aux anarchistes et aux juifs. Même Napoléon : quel manque de foi chez ce suppôt de Satan ; il a tendance à prendre le diable pour un simple aide de camp, ou quelque principe mathématique balistique, à l'instar des papes romains avant lui.
Satan, tu ne m'as pas privé de tes dons... et je t'en sais gré. Mais faire partie de ta troupe d'hommes efféminés, têtant encore le sein de leurs mères à cinquante ans, bien protégés par le bouclier nucléaire, cela ne me sied pas. J'aime mieux combattre avec Shakespeare et le camp des saints, plutôt que me mêler à la volaille innombrable de ce clergé qui te trahit et prétend placer ses droits plus haut que les tiens.
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L'Athée
Où l'athée se montre très semblable au catholique romain, c'est par l'ignorance crasse du b.a.-ba de sa propre doctrine. Je pense en particulier à Michel Onfray, qui tient sur le matérialisme les propos les plus délirants. Matérialiste, Nitche ? Il n'y a pratiquement aucun Boche qui le soit. Bien sûr le fétichisme et la religion de l'art (la musique) sont fondamentalement animistes.
Je n'en veux pas à cet énergumène pour son ignorance, mais il est typiquement, à l'inverse de L.-F. Céline, le type du républicain qui se fait un devoir de bourrer le mou au peuple.
Si les valeurs républicaines sont aussi débiles, c'est historiquement parce qu'elles ne font que proroger les valeurs éthiques chrétiennes.
Je conseille aux athées la lecture de L. Feuerbach (Nitche n'est pas athée, mais nostalgique du droit divin d'ancien régime) ; cet autre Allemand (c'est un fait historique que l'arriération philosophique allemande et l'athéisme sont liés) élucide beaucoup mieux la psychologie athée moderne, et comment pour que l'homme devienne son propre dieu (processus aussi incestueux qu'oedipien), l'étape préalable de l'invention d'une religion à sa mesure était indispensable, où le clergé latin a joué un rôle subversif décisif, nul n'étant mieux placé que lui pour ôter son caractère surnaturel au message évangélique. Il y a deux sortes de tocards ultimes en France aujourd'hui : les laïcs athées qui s'opposent à la théorie des "racines chrétiennes", alors même qu'ils en sont le prolongement ; et les démocrates-chrétiens insanes qui revendiquent ces "racines chrétiennes" impossibles selon les écritures saintes. Et cette chienlit-là est déversée sur le peuple et les gosses par des fonctionnaires qui ne méritent pas un centime.
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Le Christ immoral
On ne peut pas comprendre la perversité du libéralisme, sans comprendre celle du catholicisme romain. C'est sur ce point notamment que la critique de réactionnaires comme Nitche ou Maurras est défaillante, invectivant d'une part le libéralisme (en vain), et de l'autre Jésus-Christ et ses apôtres, alors que ceux-ci n'ont aucune responsabilité dans le catholicisme romain ou la philosophie médiévale, dans laquelle celui-ci croit trouver une fondation solide.
Ainsi Nitche se retrouve-t-il dans la position intellectuelle des catholiques romains ou des libéraux, qui n'est pas loin du soliloque ou de la morale pure, non loin de la folie moderne.
La philosophe nazie Hannah Arendt est une menteuse, et son mensonge est identique à celui de Pangloss. C'est dans l'ordre animal que le mal est banal : dans l'ordre humain, il revêt une dimension bestiale extraordinaire, celle-là même que les anthropologues libéraux qualifient de "mouvement culturel", dont le singe n'est pas capable. C'est ce que l'immonde philosophie évolutionniste ne résout pas : les deux caps que le singe ne peut franchir : celui de la bestialité anthropologique, culturelle (du masochisme, par exemple, ou du cinéma) ; en réalité, doté d'une meilleure vitalité ou d'une meilleure détente, le singe se passe de cinéma et n'a que des divertissements ou des opinions utiles ; et, à l'opposé de la culture, l'esprit critique, dont les régimes technocratiques ou polytechniciens se coupent dans leur aspiration à la puissance, mais dont l'individu, libéré des maillons de l'espèce, sait se montrer capable. Tous les cinéastes qui, d'ailleurs, ont la prétention d'élever le cinéma au-dessus du pur divertissement, refont le même chemin que la philosophie mystique nazie ou le satanisme vers le dogmatisme religieux, l'éloge inconscient de la chair qui anime les sectes puritaines.
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Pourquoi, maintenant, Jésus-Christ est-il immoral ? Pour employer le langage moderne, la réponse est qu'il est animé par une conscience scientifique et non morale ; cette science que les meilleurs humanistes chrétiens ont désigné, "science consciente", afin de souligner tout ce que la technique doit au réflexe et à un automatisme de la pensée, le terrain même où l'homme est inférieur à l'animal : celui de l'espace-temps. Cette infériorité est suffisante pour expliquer que le libéralisme est la doctrine économique la plus stupide de tous les temps : elle se fonde sur l'aptitude de l'homme à l'économie, alors qu'il est, de toutes les espèces, la moins douée pour l'économie.
Bien avant Marx, Rabelais prononce que la science juridique n'en est pas une, et fonde la langue française sur le mépris du langage, c'est-à-dire l'outil le plus vil, celui-là même par lequel, selon Jésus-Christ, "l'homme se souille", et en vient à ne plus se connaître, à ne plus s'aimer. La souillure dont parle Jésus-Christ n'est pas d'ordre moral ou éthique : cette souillure revient à la bêtise ou la folie. Sont imprimées sur l'aliéné les stigmates du langage, et il se prend -à juste titre- pour un parangon de justice sociale : à juste titre, c'est-à-dire que sa raison et sa foi sont les plus pures, en même temps qu'il est le plus impuissant à rétablir un ordre dont la ruine lui échappe.
Tout commentaire des paraboles de Jésus-Christ doit être préfacé par : "Elles sont toutes immorales". Cette immoralité n'a rien d'énigmatique, mais tout le pieux office du clergé catholique romain a consisté à les réduire à cet état, ou par lâcheté et amour du monde, ou par un satanisme avéré, se dissimulant à peine derrière les incitations à la haine du sinistre Bernard de Clairvaux. Très exactement, les paraboles de Shakespeare sont dites "énigmatiques" pour la même raison. Leur prétendue "clef" est la même. Shakespeare confronte un ordre moral chrétien inique à la vérité évangélique, surnaturelle et non éthique. Ce que Shakespeare-Hamlet refuse absolument, à la suite de saint Paul, c'est une philosophie rétablissant la mort dans ses droits, une culture qui ne peut être que celle du suicide grotesque et pitoyable de Roméo et Juliette, d'Ophélie et de son inhumation orchestrée par le singe Laërte - cet acteur de cinéma disloqué.
La véhémence de saint Paul vis-à-vis de ses disciples, qui renouvelle celle des prophètes juifs vis-à-vis du peuple hébreu, et bien sûr celle de Jésus, comme la missive de remontrances de Paul aux Galates en témoigne, s'explique par le mépris que l'apôtre des gentils éprouve pour l'anthropologie, c'est-à-dire le penchant naturel ou charnel de l'homme pour l'éthique, c'est-à-dire la justification systématique de ses oeuvres, à laquelle son état d'ignorance l'accule, et par où le judaïsme, congédiant ses prophètes, s'était enlisé dans la superstition et un platonisme, dont il semble que le zélote Judas, d'après ses notes personnelles récemment retrouvées, était proche.
Ce qui fait la faiblesse de la philosophie morale allemande moderne, c'est précisément cette incapacité à dépasser le niveau religieux ou éthique. Tout le mérite de Marx est de s'être extrait de cette fange.
Toute la puissance que l'antéchrist Nitche convoque au service de la civilisation, il s'en prive pour lui-même, tandis que l'apôtre, au contraire, détourne des "oeuvres de la loi" (c'est ainsi que Paul désigne la morale juive périmée) afin de renforcer l'homme. Le satanisme est une religion où les plus dévôts sont les plus mal traités, probablement en raison de leur manque d'efficacité ; si les banquiers libéraux sont des surhommes en comparaison, c'est à leur morale beaucoup mieux adaptée qu'ils le doivent, et qui consiste à tirer le meilleur profit pour eux-mêmes de l'exploitation d'autrui : ils ne prétendent pas dicter la morale, mais ce sont eux qui tirent les plus grands bénéfices de la tromperie universelle, entièrement contenue dans le langage.
Luther a raison (il sait lire) : les oeuvres de la loi ne sauvent pas, et le purgatoire n'est qu'un vaste écran de fumée juridique, équivalent de la chappe de plomb de l'inconscient collectif qui l'a remplacé. L'éthique sociale n'a pas lieu d'être parmi les chrétiens. Shakespeare le dit encore mieux que Luther, en montrant que le négationnisme de l'histoire repose essentiellement sur l'argument de l'éthique sociale, et en permettant par l'histoire à son lecteur de recouvrir la vue, il réunit la vérité à la charité, sans laquelle celle-ci peine souvent à dépasser la sentimentale tromperie de soi-même.
Shakespeare rapproche l'homme du salut et de la force de l'Esprit, dont le clergé l'avait tragiquement éloigné en scellant Paul et les évangiles sous des boisseaux de philosophie et des tonnes de pierrailles gothiques.
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De Pangloss à Nitche
De toutes les personnalités publiques encore vivantes et qui hantent la terre, le pape Benoît XVI est la plus "nitchéenne" d'entre elles. Quelques-uns de ses sbires en France s'attachent par conséquent à démontrer, sans économiser les "loopings" rhétoriques, que l'antéchrist, a contrario de ce qu'il a écrit noir sur blanc et argumenté longuement, est parmi les plus fidèles apôtres chrétiens. Cela revient à trahir Nitche pour mieux trahir Jésus-Christ.
Il y a encore trop de vérité dans Nitche pour la démocratie-chrétienne, sans doute la frange la plus représentative de la faillite de l'esprit français. Les arguments de la démocratie-chrétienne se limitent à : "Le général de Gaulle a dit que...", alors même que Napoléon III paraît un géant à côté de ce dernier ; la dimension politique de de Gaulle est une invention de l'éducation civique, proportionnelle au poids de la télévision dans l'éducation civique.
Mais Nitche, contrairement au pape, n'est pas démocrate pour un sou : il hait le peuple tant qu'il peut, et tous ceux qui ne lui trouvent pas moins de mérite qu'à l'élite : Jésus-Christ, les communistes, les anarchistes. Mais qu'a-t-elle fait, la démocratie-chrétienne, pour le peuple ? Moins qu'Adolf Hitler ou l'ex-RDA. Ah, si, elle lui a léché le cul : mais le peuple n'a jamais demandé ça. En termes d'oppression, la démocratie-chrétienne excède la puissance de l'idéologie nazie ou soviétique. L'idéologie nazie ne fait qu'indiquer le retard de l'Allemagne à se conformer au modèle totalitaire : retard par rapport à l'idéologie soviétique, et plus encore par rapport à la démocratie-chrétienne dont le modèle est anglais. Les méthodes de Hitler pour hypnotiser le peuple sont rudimentaires.
Nitche étant un irresponsable parfait, ne briguant aucun mandat électif, mais seulement les privilèges anciens d'une caste déchue, celle du propriétaire agricole, il est naturel qu'il se tamponne de la démocratie et ne dissimule pas sa vocation purement démagogique. Nitche n'a nul besoin de gauchir son discours ou de le féminiser pour séduire. Sans inséminateur mâle, d'ailleurs, fini les comices agricoles sous le haut-patronage de Bacchus, fini l'écologie authentique. Nitche est le tenant d'un ordre démoniaque révolu à jamais ; il oublie un des principaux dons de l'Antéchrist : le don de métamorphose, que Shakespeare met en revanche en exergue tout au long de son théâtre, entreprise de démolition de la culture médiévale, dans laquelle le dernier tragédien de l'ère chrétienne fait ressortir la permanence d'un culte païen primitif jusqu'au coeur de l'Occident apparemment chrétien - si peu chrétien, en réalité, nous explique Shakespeare, qu'il n'a opposé aucune résistance à la polytechnique islamique ou arabe, pourtant la plus radicalement opposée à l'esprit chrétien. Les nations mahométanes sont aujourd'hui opprimées par des puissances hyperboréennes à qui elles ont enseigné l'art de maîtriser les forces naturelles précédemment... dans la seule mesure où Satan permet aux polytechniciens et tous ceux qui ont passé un pacte avec lui de le faire, ajoutera le chrétien à la suite de Shakespeare. Ce sont aujourd'hui les musulmans qui ont le plus de raison de faire la critique de l'islam. Etrange malice du destin ; n'y a-t-il pas là, comme Shakespeare, le plus grand motif de se méfier de la Providence, qui fait les cocus cocus, et les mahométans mutilés par leurs propres armes ? A trop étudier l'islam en profondeur, en effet, à l'instar du protestant Jacques Ellul ou de R. Guénon, les Occidentaux risquent d'y découvrir un Occident -et un Etat israélien-, non pas exactement façonné par l'islam comme dit Ellul, mais plutôt animé par des valeurs culturelles identiques. On constate que l'opposition entre la culture occidentale et la culture musulmane est artificiellement creusée par les partisans du choc culturel ou de la guerre : avec plus de ruse de la part des Occidentaux qui possèdent un net avantage militaire : le terrorisme musulman profite d'abord à l'Occident, qui n'a de cesse de l'exciter pour conserver le principal argument au service de l'exploitation colonialiste.
Au contraire c'est dans un but pacificateur que certains font l'effort de rapprocher la culture islamique de l'art occidental (on peut constater que l'art iranien a évolué d'une manière identique à l'art européen, c'est-à-dire qu'il n'est pas moins marqué par le mercantilisme que l'art occidental au bord de la crise cardiaque) : ils vont ainsi au devant d'une impasse qui n'est pas moins tragique que la guerre, événement érotique où la culture retrouve une nouvelle vigueur (à condition que l'extermination ne soit pas générale) : celle qui consiste à fournir la preuve que l'argument de la modernité est une supercherie "hénaurme", et que le même souci d'exploitation anime toutes les civilisations depuis l'origine, doublé d'une grossière conscience religieuse au niveau de la culture de vie, c'est-à-dire du tribalisme. Cela revient à tuer définitivement le dieu que Nitche a voulu sauver à travers cette dernière parade de la modernité.
La seule vérité, à l'écart de ce débat éthique ou purement stylistique, demeure l'avertissement de Shakespeare contre la culture, qui n'est qu'un masque de beauté, un vernis d'autant plus épais que la croûte à cacher est bourbeuse ou grossière. Tant qu'on n'a pas arraché le masque de la culture, on ne sait pas qui ou quoi se cache derrière. Le culte identitaire, maquillage le plus économique et vulgaire, n'est encouragé dans le peuple par un clergé cynique qu'à la seule fin de rendre celui-ci le plus manipulable et dévoué possible. Si l'on autopsie le cadavre de quelque pauvre bougre, suicidé sous la pression sociale, ex-employé d'une entreprise de télécommunication, on y retrouvera la programmation identitaire, puce électronique de base des citoyens tatoués des régimes identitaires.
- Même s'il est moins absurde et mensonger, je m'étonne du rapprochement que certains "nitchéens" opèrent avec Voltaire. Voltaire, conseiller du prince prussien, est une sorte d'Alain Minc qui aurait fait des études plus poussées, de sorte que si Voltaire avait fini évêque au lieu d'académicien, il aurait été parmi les deux ou trois évêques les moins ignares de toute l'histoire de l'Eglise romaine, qui a toujours promu à ces postes des bellâtres ignares (dans le genre de Mitt Romney) afin de mieux capter l'attention des femmes.
Nitche ou Benoît XVI sont plus proches de Pangloss, dont celui-là porte les habits sacerdotaux, empruntés au culte de Mithra : crosse et chapeau pointu. L'immobilisme moral, dont l'ataraxie bouddhiste n'est pas loin, c'est-à-dire le penchant confessé par Nitche, et le pousse à s'opposer à tout ce qui lui semble incarner le changement, en bien ou en mal, est en effet justifié mathématiquement par Pangloss-Leibnitz, dans sa formule fameuse : "Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes." Cette formule implique que, puisque la nature est structurellement ou mathématiquement inaltérable, la société dont les principes éthiques ne font que refléter l'âme du monde, ne peut mieux faire que rester figée, elle aussi, dans des rapports de force immuables, où la violence trouve sa place, aussi bien que le plaisir ou le profit. Les mutations sociales ne peuvent aller que dans le sens d'une dégradation. Leibnitz complète la morale privée de Nitche d'un plan géométrique ou astronomique.
On raconte que Voltaire était "franc-maçon", mais lorsqu'il s'attaque à la religion de Pangloss, c'est au culte démoniaque de l'Egypte antique qu'il s'attaque, perpétué surtout par les moines du moyen âge et non seulement certains cercles maçonniques laïcs modernes ou le nazisme. Voltaire ne peut s'accommoder du caractère statistique de la culture, et de son recyclage à l'infini des mêmes valeurs réconfortantes pour les élites.
Sur ce point Voltaire suit Shakespeare (et précède Marx) dans la critique radicale du monachisme romain et l'instrumentalisation du christianisme au profit des élites. Le culte de Baphomet qui sévit aujourd'hui aux Etats-Unis, exprimé plus moins franchement en fonction des castes, n'est que la queue d'un ancien dragon. Dans cette société américaine, la plus strictement inégalitaire ou pyramidale, où l'argent seul transcende les castes, le christianisme affiché partout fait office d'argument démagogique. Il comble la lacune d'un ancien paganisme où la domination des masses était assurée à l'aide d'instruments plus rudimentaires que la drogue, la publicité, la télévision ou le millénarisme démocratique.
+ L'illustration représente le culte de Mithra, à côté du "Sol Invictus", culte perse, iranien, ou encore installé à Rome, et à quoi l'Eglise romaine catholique a progressivement ramené le christianisme sous couvert de "tradition" (en l'occurence une trahison) afin de pallier l'absence de solution morale ou éthique dans la spiritualité chrétienne, inutilisable par l'élite.
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L'Anti-Nitche
"Il faut se garder de fonder sa vie sur une base d'appétits trop étroite ; car à s'abstenir des joies que comportent situations, honneurs, corps constitués, voluptés, commodités, arts, un jour peut venir où l'on s'aperçoit qu'au lieu de la sagesse, c'est le dégoût de vivre que l'on s'est donné pour voisin par ce renoncement."
F. Nitche
"Plus sûrement qu'il ne se décrète, l'appétit vient en mangeant. La nausée vient en France des moralistes boches qui font passer la consommation de l'homme par l'homme que les honneurs, voluptés et arts libéraux impliquent, cette anthropophagie pour la sagesse.
L'érotomanie mercantile du peuple allemand le prédestinait bien plutôt à tous les conquérants de passage, au désir illimité, qu'à la doctrine de Martin Luther, dont Karl Marx semble le seul disciple.
Du moins Nitche a-t-il la franchise d'assumer la prérogative de jouissance de l'élite sur le peuple. L'imbécillité de Nitche permet de comprendre que la folie est inculquée au peuple par son élite, afin de le soumettre. La jouissance selon Nitche est juridique, c'est-à-dire la plus virtuelle ; une telle promesse est la tactique des publicitaires et pornocrates divers, par où ils violent la conscience de leurs victimes, s'enrichissant de ce crime parfait. De sorte que la frustration, définie comme la quête du bonheur par Nitche, est le moteur du mercantilisme le plus abusif. La simple jouissance nuirait au capitalisme. L'homme qui jouit est le moins susceptible de gober les promesses de la politique. L'hédonisme est une dcctrine de peine-à-jouir, le bonheur le graal de la ménagère de moins de cinquante ans."
L'Anti-Nitche
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US-Dream to Hell
'American Dream': this motto is enough to see USA from France as an Eastern Nation, closer to India than England or France.
Stupid US-Writter Johnatan Littell is arguing that because German nazis were better educated than Yankees do today (this is no scoop), education is useless.
Truth would be to tell people that Nazism was Capitalism, a remake of Roman Empire or Egyptian one. Capitalism for young men when Economics does not work. Hitler was the link between German Industry and poor popular classes that were disgusted by Economic Leaders.
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In France, the difference between Roman and Greek, and mainly the fact that classical art cannot be mixed with business and economics, has been hidden by Republican culture and clerks as much as possible. Music and Architecture are not 'classical'.
Idea of Art as a religion, i.e. music or culture, is Roman, Nazi, but not Greek; Greek greatest philosophers are aware of the danger for art in the hands of the Government to become just religion, theater or mathematics. K. Marx is not new on this point.
Of course, because of the Revelation, Christian do not trust Politics either, due to the fact that this text is underlining the dark side of Politics in History.
'Happiness' is not more Greek than it is Christian, due to realistic view of Politics and Society. Same mistake is made by German nazi F. Nitche in the name of the devil: Christianity is not happy, has nothing to do with Architecture or Civilization (See Lucifer next to Architecture tools by A. Dürer); Nitche is true on this point, which is obvious. But he is wrong to believe that Greek did not share this realistic view that there is nothing strong to expect from the lifetime. Though his big Glory, Achiles is desappointed as he would have lost everything. And Shakespeare does insist on the point that Cowards only fight for Glory (and their mother behind it).
Nitche nazism is the most common religion in USA now. And this is the worst. The less helpful for poor people, as dreams and ethics are useless for people who have nothing. They are made by rich people to submit them.
To this taste for dreams of little kids, classical culture, Petrarch for instance, does explain that Nightmares are better than Dreams, because when you wake up reality is not so bad.
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Céline contre Nietzsche
Le moyen moderne mis en place par les élites pour asservir psychologiquement les classes laborieuses et impuissantes s'appelle la "culture". L'acteur culturel est un commissaire politique en temps de guerre économique larvée. Le terme de "culture" suffit à deviner le calcul religieux.
Le procédé habituel de la culture est quasiment d'ordre culinaire, puisqu'elle procède par l'amalgame des contraires. On pourrait prendre aussi pour emblème de la culture une poterie ; un cratère pour la civilisation grecque, un vase d'aisance pour la civilisation libérale. En effet l'art de vivre justifie l'amalgame. Citons trois dissolvants de la culture :
- Celui du Christ, qu'il nomme "amour" ;
- Celui de Marx qu'il nomme "critique" ou "histoire" ;
- Celui de Francis Bacon alias Shakespeare qu'il nomme : "mythe".
Contre ces trois dissolvants, la culture tente de s'imperméabiliser par le vernis. Le code civil et la cryptographie mathématique sont les moyens de vernissage les plus efficaces.
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Défaisons maintenant un amalgame que j'ai souvent constaté entre Nitche et L.-F. Céline, bien qu'on peut d'emblée constater la sympathie naturelle des "acteurs culturels" pour Nitche, au contraire de L.-F. Céline qui est réprouvé, ou qu'on s'efforce de réduire au style, c'est-à-dire au silence du mobilier (la comparaison de Céline avec Proust atteignant le comble du ridicule).
- La haine de Nitche à l'encontre des juifs, des chrétiens et des anarchistes/communistes est justifiée de façon rationnelle par le fait que le judaïsme, le christianisme et l'anarchisme sont des messages ou des doctrines antisociales. Les juifs ne reconnaissent pas d'autre "chef d'Etat" que dieu, déléguant son pouvoir à Moïse, dont le premier souci est de dissuader les "juifs charnels" du culte païen du veau d'or. La vérité poursuivie par Marx n'est pas une matière sociale, la quête identitaire un pur attrape-nigaud du point de vue marxiste ("Facebook" ou le livre des morts). Rationnel sur le plan moral, Nitche ne l'est pas sur le plan historique, lorsqu'il accuse juifs, chrétiens et anarchistes de corrompre la société. Pour cela il faudrait que la démocratie, honnie de Nitche, soit effective ; or, bien que ce soit le rôle de la culture de prétendre qu'elle l'est, seuls les actionnaires de la démocratie le croient. Rationnel Nitche sur le plan moral, mais non au regard de l'histoire.
- Pour Céline tous les juifs sont des pharisiens, ou bien tous les pharisiens -c'est-à-dire tous les clercs-, sont "juifs". Raison pour laquelle il traite le pape de "juif", Churchill, etc. Il y a pour Céline, effectivement dans la lignée de Rabelais ou Molière, Shakespeare, une sorte "d'ennemi intérieur", et cet "ennemi du peuple", c'est son clergé, dont il récuse jusqu'au mode d'expression (de même que les pamphlets de Rabelais étaient dirigés contre l'université). Le style de Céline est donc celui du démolisseur, loin du style opiacé distillé par Proust. Il y a d'ailleurs ici une leçon culturelle à tirer, qui contredit radicalement l'élitisme méprisant de Nitche, à savoir que la culture populaire est plus solide que celle du clergé et sa cuisine moderne. Ici Céline rejoint Marx et son constat que le parasitisme du clergé ou le culte de l'art sont la principale cause de pourrissement de la civilisation, notamment occidentale, qui se distingue par les fréquentes métamorphoses de son clergé.
- C'est sur le plan moral que Céline est moins rationnel. Nitche rejoint le bouddhisme par le sado-masochisme qu'il prône, c'est-à-dire l'acceptation d'une existence nécessairement faite de joies et de douleurs mêlées (on voit déjà ce type d'orientalisme poindre chez Pangloss-Leibnitz, et il n'a rien à voir avec l'intérêt ou la découverte de l'Orient). Nitche déteste le christianisme, qui ne fait pas place à la joie. Céline au contraire en fait l'éloge, ayant parfaitement compris l'usage de manipulation du peuple derrière l'idée de bonheur. C'est au contraire l'invitation à regarder la mort en face qui lui plaît dans le christianisme. Là où Céline se trompe, c'est qu'il n'y a pas plus de culture de mort dans le christianisme que de culture de la joie ou de la vie.
Le christianisme méprise les lois de la biologie, pourrait-on dire. Joie et mort ne sont du point de vue chrétien que des artifices ou des accidents. Contre la culture de mort : "Laissez les morts enterrer les morts." dit le Christ. Contre la culture de vie, la dissuasion de prendre comme Judas son désir pour la réalité en s'attachant à la valeur du sang et de la chair.
Le Christ méprise d'autant plus les lois de la biologie que c'est le procédé de la morale, du droit et de la politique de les sublimer, disposant ainsi l'homme au carnage.
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Ma Vie sexuelle
Ce qui m'a aidé à me débarrasser du sexe : le tempérament trop prévisible des femmes, ce mélange intime d'ennui et de fantaisie, exactement l'odeur de la société ou des monastères. En un mot, les femmes sont des escargots (j'emprunte la métaphore à Shakespeare) ; en cas de pluie on est sûr de les trouver dehors, et s'il fait trop chaud elles rentrent. L'esprit féminin s'étend de la gastronomie à l'esprit de l'escalier.
Un monde exclusivement peuplé de femmes, voilà ce qu'il faudrait pour que l'utopie totalitaire ait le plus de chances. Surtout pas de membres virils, c'est ce qui fout le bordel entre les femmes et lézarde tout leur ciment. Ainsi le confesseur dans un couvent, ou le psychiatre dans une famille bourgeoise, soudée par la foi dans l'héritage.
Je prends pour illustrer mon propos l'exemple d'une jeune et douce étudiante un jour croisée : bien élevée, d'un milieu bourgeois moyen, mais travaillant pour l'industrie pornographique sans complexe afin de se payer ses bouquins et, je suppose, quelques-uns des derniers gadgets hi-fi à la mode, téléphone portable ou autre, dont les jeunes femmes raffolent comme des sacs à main leurs grands-mères. Pas la gonzesse banale me direz-vous, puisque sans complexe ? Et pourtant : le laïus éthique habituel pour justifier son petit business. Une geisha nippone, qui par-dessus le marché a lu Sartre ou Kierkegaard !
La plus noble idée du coït qu'on puisse avoir à mon sens, c'est l'idée païenne du "repos du guerrier", c'est-à-dire un truc bel et bien social, mais qui ne prend pas au moins les dimensions envahissantes du prêche d'un pasteur puritain ou de la monomanie de Sade. Et vous savez quoi ? Je ne suis pas loin de croire d'après mon expérience que, de la grenouille de bénitier féministe ou chrétienne en passant par le pédéraste, cette manière de concevoir la copulation, "le repos du guerrier", séduit assez largement les foules. Faut-il chercher plus loin la quasi-unanimité des autorités mondaines à défendre le violeur Polanski ? La populace contre lui manifestant plutôt sa haine des autorités mondaines, comme à chaque fois qu'elle laisse paraître son double-jeu.
Pitié donc pour les petits garçons accrochés à leur mère-épouse (à commencer par mes ex-potes, les pauvres, que je ne crois pas assez stupides tout de même, pour en cas de divorce ou de veuvage prématuré songer à se remarier).
NB : Je m'excuse auprès de ceux qui détestent les conversations sur le sexe comme celles dont les secrétaires ou les sportifs professionnels sont coutumiers. Ce chapitre intitulé "Ma Vie Sexuelle" est le brouillon d'une brochure que j'écris pour le compte d'un pote sur le thème plus général de la philosophie pédérastique de Frédéric Nitche : pourquoi elle séduit autant les journalistes, etc. (On reconnaîtra qu'il ne s'agit pas non plus d'un énième plagiat de Marx-Edouard Nabe au fait que celui-ci ne va pas jusqu'à dire du mal des femmes, à peine moins intouchables pourtant que les Juifs.)
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L'Argent du Beur
Le pire, ce sont encore ces intellos bobos : Finkielkraut, Bruno Gaccio, etc., qui feignent d'ignorer que le football est une entreprise politique bourgeoise crapuleuse DEPUIS LE DEBUT. Sans compter ses effets d'abrutissement sur les familles les plus modestes. Non seulement les industriels français ont importé une main-d'oeuvre africaine à bon marché pour effectuer les tâches ingrates pour pas un rond, mais ils l'ont flanquée devant la télé et les matchs de foot.
L'impossibilité pour un politicien qui le souhaiterait de remettre en cause le foot tient non seulement au poids de l'industrie dans ce secteur, mais aussi au fait que le football "participe du lien social" comme disent les sociologues dans leur langage vulgaire. Un point qui permet de laver Marx du soupçon qui pèse sur lui de n'être qu'un "sociologue". Marx et Engels savent trop bien l'aspect "cultuel" de la culture. Le communiste qui ne voit derrière ce "ciment social" autre chose que le meilleur moyen pour la bourgeoisie de communiquer aux ouvriers, aux employés et aux fonctionnaires sa religion de l'argent ne peut être qu'un ancien stalinien qui n'a lu qu'une version de Marx amputée.
Marx tenant d'ailleurs à juste titre les réactionnaires en général pour des imbéciles nostalgiques complètement coupés des réalités historiques (excepté Balzac), n'a jamais ignoré la menace particulière que les sociaux-démocrates, plus rusés, font courir à la vérité.
Probable que si les fils d'ouvriers n'avaient pas été détournés de Marx vers le football, la politique et la sociologie, les flonflons de la Marseillaise en guise de cache-sexe, la France ne serait pas aussi bas aujourd'hui. Même le milieu anar pourtant plus radical semble ne pas avoir évolué depuis Marx ! Incapables les anars de voir quelles sont les deux catégories d'individus qui font référence à Nitche en dehors d'eux: les curés démocrates-chrétiens (Onfray y compris) et les supporteurs du PSG, et que la meilleure interprétation du surhomme de Nitche est le super-héros de la culture yankie qui est un super-flic au-dessus des lois (un peu comme un chef d'Etat).
Etant donné le lien politique entre le foot et la guerre, je ne peux m'empêcher de penser à "Henry V" où Shakespeare brocarde comme dans quelques autres pièces l'esprit chevaleresque façon Chrétien de Toyes, avec une bonne longueur d'avance sur les "Monty Python", et non sans souligner contrairement à eux le caractère satanique d'une telle littérature. Si Shakespeare avait été entendu, la littérature romanesque moderne ne serait jamais née. Les intellos-bobos d'aujourd'hui sont les Tartuffe jansénistes d'hier.
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Le plein de Super-héros
Encore à propos de Fourniret et de sa vie de couple, proposée en contre-exemple à ne pas suivre : à quoi sert l'existentialisme, si on ne peut pas le traduire en actes ?
Superman, c'est juste bon pour le cinéma et après on rentre chez soi manger une pizza !? Nitche, Sartre ou encore Houellebecq sont des peine-à-jouir qui s'arrêtent au seuil de la loi. Et l'hédonisme de Michel Onfray ? Il ne vaut que pour ceux qui ont un casier judiciaire vierge ?
Ce qui classe à coup sûr pour moi Fourniret parmi les philosophes existentialistes héritiers de l'idéalisme allemand ? Cette remarque du serial killer qui se déclare mortifié d'avoir épousé une femme QUI N'ETAIT PLUS VIERGE ! Bien sûr, ce n'est qu'un prétexte bidon destiné à émouvoir les experts-psychiatres et le jury, mais le choix d'une telle justification ne doit rien au hasard des pensées de Fourniret. Symétriquement Fourniret exigeait de sa "compagne" de plaisir qu'elle se comporte avec lui comme une pute.
Car s'il y a bien un courant philosophique qui place son idéal au fond de la culotte, c'est l'existentialisme. Onfray et Houellebecq sont des caricatures contemporaines, c'est entendu, l'une officielle, l'autre incorrecte, de l'existentialisme : mais il n'y a pas de fumée sans feu.
La morale de Nitche, c'est en grande partie une morale de dragueur, de paon qui fait la roue ; Heidegger c'est le plouc qui se fait professeur pour mieux séduire les jeunes Allemandes qui, dès qu'on leur cause culture, soulèvent leurs jupes. Même Sartre, pourtant plus malin, grâce à Voltaire, ne philosophe pas beaucoup plus haut. Dans un couple existentialiste, cherchez qui tient la culotte, c'est un bon moyen de répertorier ces moralistes.
On objectera : mais Fourniret n'arrête pas de parler de Dieu ! Et alors ? Il y a bien une branche existentialiste chrétienne non-athée, même si c'est la plus débile (puisque l'existentialisme est conçu pour rejeter les conventions religieuses et draguer plus à l'aise). Et Nitche, comme Sartre et Heidegger, ces soi-disant athées, sont obsédés par Dieu en réalité ; ils ne rompent jamais le fil du dialogue avec lui, comme si c'était un camarade d'école ou de faculté, une vieille connaissance, une ruine d'éternité mûre pour l'humanité : c'est seulement après Jésus, l'Esprit saint, l'Eve nouvelle, que les existentialistes en ont.
Et puis dans la mesure où l'existentialisme est désormais la doctrine commune laïque ou presque, de l'ajusteur au Président de la République en passant par les avocats et les magistrats, nul n'est mieux placé qu'un tueur existentialiste comme Fourniret pour douter de la justice des hommes.