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Mon Journal de guerre - Page 56

  • Faim d'histoire

    Comme tous les plans foireux des élites, la "fin de l'histoire" est une théorie statistique. Elle se déduit directement de l'idéologie démocratique. L'esprit français est trop concret pour se laisser endormir par les sirènes de la démocratie. Il n'y a pas de pouvoir sans argent, et il n'y a pas d'argent sans esclaves : l'éthique est un truc d'assassins en cols blancs.

    En tant que telle, l'idéologie démocratique vaut surtout comme négation de l'histoire, c'est-à-dire exactement comme le purgatoire dans l'ancien régime, afin de faire patienter le peuple. La démocratie selon Marx est à l'opposé de la démocratie libérale. Par tous les moyens celle-ci s'efforce d'inculquer au peuple les valeurs de l'élite : football, cinéma, compétition économique, goût des gadgets technologiques, féminisme-pédérastie, qui réclament des financement gigantesques (assez pour qu'on ne puisse qualifier le cinéma ou le football de "populaires") ; tandis que l'incitation de Marx est à penser à rebours de l'élite, et non selon une religion aménagée pour les besoins des castes dominantes, puis de l'Occident dominant sur le reste du monde.

    Le seul trophée de la démocratie, c'est l'enrichissement. Bien sûr l'Occident ne peut exhiber cet enrichissement sans pudeur à la face des nations dont il capte les richesses, alors il clame : démocratie !

    Les élites ne pensent pas, elles rêvent qu'elles conserveront à tout jamais leur position dominante. Les élites sont devant l'histoire comme Hérode devant l'annonce de la naissance d'un prophète en Judée.

  • Marx pas mort

    (Emprunt au fanzine "Au trou !?")

    karl marx,république,républicain

    Marx dérange tous ceux qui préfèrent continuer de vivre dans leurs rêves ; il menace de les réveiller. Dès lors qu'une élite communique au peuple le goût du rêve, elle accentue son emprise sur lui, et l'entraîne sur la voie de l'avilissement. Dorénavant, la publicité joue un rôle décisif dans le maintien de l'ordre.

    Le néo-païen Carl Jung veut s'attaquer à l'inconscient, au-delà des besoins du diagnostic médical. Sous l'influence de la logique chrétienne jusqu'à ce point, il conçoit que le bonheur n'est pas une fin en soi ; et le bonheur n'est d'ailleurs qu'un état hasardeux ou temporaire. De fait Marx traduit l'épicurisme, concentré sur le bonheur, comme l'absence de pensée, et le signe de la décadence grecque. L'aspiration de l'homme à la pleine conscience s'observe, dit Jung, au fait que même lorsque l'homme accomplit des actes manifestement inconscients, qui lui sont dictés par une volonté extérieure à la sienne, familiales ou sociales, par exemple, il rechigne à l'admettre et se déclare libre, confondant la volonté avec la liberté. Sans doute les femmes consultent-elles plus volontiers des psychothérapeutes ou des confesseurs que les hommes, parce qu'elles estiment que le ressort de l'action se situe dans l'âme, tandis que les hommes ont plus confiance dans leur corps. Mais on ne peut séparer le corps de l'âme, et l'âme du corps, et les religions animistes qui postulent que l'âme survit au corps ne font que la théorie d'une volonté sublime ou spirituelle. On comprend qu'un tel système de pensée soit fait pour exciter le sens du devoir.

    En réalité la volonté ne mène à rien, et se laisse guider par l'absurdité, ou à peu près n'importe quel type de récompense bas de gamme.

    Jung cherche donc à savoir ce qui fait obstacle à la pleine conscience et pourquoi le patient, une fois "dénoué", et le poids d'un déterminisme beaucoup trop pesant pour son âme ou ses épaules ôté, ne poursuit pas sa quête vers la pleine conscience, mais s'arrête au bonheur ou à un équilibre somme toute précaire ? Il faut dire à ce point ce que Jung ne dit pas, à savoir que le déterminisme ou le devoir de l'élite est d'une nature particulière, puisqu'il consiste à indiquer au peuple le sens ésotérique du devoir, ou celui de l'ordre social. Jung ignore ou feint de ne pas voir à quel point l'ordre social se nourrit du rêve et de l'inconscient, et que moins les limites d'une société sont circonscrites, plus elle pèse son poids de corps et d'âmes, plus celle-ci s'oblige à ressembler toujours plus à un gigantesque hôpital psychiatrique. La nécessité finit par faire loi, et la nécessité est la loi de la jungle. Tandis que Marx a vu l'irresponsabilité des élites, à traiter l'homme comme un chien avide de récompenses.

     

  • Refrain

    Le radoteur peut toujours opposer la musique à ses détracteurs, qui ne fait pas autre chose depuis des millénaires, et n'en fait pas moins l'admiration des foules. Il y a un compositeur un peu moins bête que les autres, qui révèle le truc ; je ne sais plus qui, Beethoven peut-être, parce qu'il était sourd. Et Nitche aussi révèle le fond de son âme : le goût de l'immobilisme. La modernité aussi est sur le principe de la musique : le recyclage des mêmes vanités à l'infini.

    Il m'est arrivé de passer devant la salle Pleyel et d'y voir le spectacle de la passivité satisfaite d'elle-même, tous ces branleurs qui voudraient que leurs privilèges durent à l'infini, et se prolongent même dans l'au-delà.

    Une historienne, je devrais dire une chroniqueuse des petits détails du passé par égard pour Shakespeare, le grand ennemi de la mécanique et des mécaniciens, m'apprend que les Français ont découvert Mozart sous le régime de Vichy. Il n'était plus joué, inconnu avant, on était passé à autre chose.

    De la musique, le cinéma est la métastase, qui se substitue complètement à l'imagination, la détruit en prétendant l'incarner.

  • Germanophobie

    Pour le Français, l'homme est supérieur à la fonction publique ; pour l'Allemand, c'est l'inverse : cartésien, l'Allemand accorde plus d'importance à la fonction publique, et il s'invente des dieux équivalents de cette nature. Dieu ne joue pas aux dés, mais Einstein, lui, ne fait que ça, comme les soldats romains qui se partagèrent la tunique de Jésus-Christ.

    On peut étendre la germanophobie à nombre de provinces françaises, où le goût du bricolage étouffe celui de la science, et où les hommes sont aussi soumis aux femmes qu'en Allemagne ou dans l'armée.

  • Déclaration d'amour

    La plus grande joie dans ce monde abject, c'est la présence des grands hommes parmi les étoiles qui ont affronté Satan avant nous et l'ont fait reculer.

    La terre, elle, peut crever, cette salope qui nous donne la vie pour nous la reprendre ensuite après mille tourments et mille grimaces. La terre qui nous fait lâches et ne fait rien pour nous endurcir. Petits pédérastes, léchez les mamelles sèches de la terre, baisez son ventre dur, et espérez tant que vous voudrez dans les générations futures. La pitié de la terre, c'est le cimetière.

  • Dans la Matrice

    En matière d'éducation, les pères tirent de force, tandis que les mères poussent insidieusement. On retrouve là les deux formules de l'oppression. La tyrannie paternaliste, et le totalitarisme maternel. Le pouvoir des femmes sait se faire plus discret. Au sens large, c'est celui des gens de robe, car les utopies totalitaires ont été principalement conçues par des clercs. Si le socialisme et la démocratie sont peu français, c'est notamment parce que les lettres françaises sont assez anticléricales, et il y a pratiquement dans chaque siècle un écrivain assez fort pour dissuader ses compatriotes de se fier au clergé ou au savoir universitaire, très largement statistique et vain.

  • La Tête du Serpent

    On a tendance en France à sous-estimer le danger de la démocratie-chrétienne, représentée par des politiciens et des évêques qui paraissent ridicules. On voit cependant que la démocratie-chrétienne se tient toujours là, prête à s'emparer des rênes de l'Europe, en s'asseyant sur les deux principes qu'elle met en avant : la démocratie et le christianisme. Le christianisme, qui ne saurait bien sûr être mis au service de traficants d'armes et d'industriels pour qui la morale est d'abord un principe d'asservissement d'autrui à des fins qui ne sont pas chrétiennes, et peuvent même choquer les païens ; la démocratie, par ailleurs invoquée, dépourvue d'efficacité pratique, et que les ratés du système de racket capitaliste à l'échelle internationale obligent à mettre de façon discrète -mais visible quand même-, entre parenthèses, sous la forme de coups d'Etats menés par des technocrates, comme cela s'est produit en Italie récemment, et pourrait arriver en Espagne ou en Grèce.

    L'idéal démocratique n'a plus qu'une consistance et un appui médiatiques désormais, et sans la censure que le monopole sur l'information fait régner, il est probable que les Français cesseraient de se goberger avec ce truc, inventé au moyen âge par des moines aliénés dans leurs monastères pour se divertir, tant le mercantilisme de la République française est patent, et le mercantilisme étranger à une autre forme d'idéal que la compétition et la loi de la jungle.

    La démocratie-chrétienne, c'est non seulement un pacte de vieillards franco-allemands, mais aussi bien sûr les Etats-Unis et leur puissance de feu, et les blasphèmes systématiques de leurs élites dirigeantes contre Jésus-Christ et les saintes écritures, qu'ils souillent en les mettant au service de leur guerre commerciale contre les Russes ou les Chinois.

    Ce christianisme ésotérique -il suffit d'écouter les discours d'Obama aux élus de la nation américaine pour se rendre compte de leur satanisme, et quant au faciès de Judas de Mitt Romney il parle de lui-même-, est significatif d'un abaissement de l'espèce humaine au-dessous de tout, et notamment du nazisme. La violence du nazisme est au nom des éléments et du culte néo-païen nitchéen, et quiconque s'est promené un jour dans une forêt sait qu'il n'y a rien de moins compatible avec la démocratie que la nature et les éléments. C'est aujourd'hui la compétition libérale et ses meurtres sous-jacents qui reflètent véritablement la nature, et non la démocratie qui n'est qu'un attrape-nigauds. Et l'élite s'accommode de la compétition et du néo-paganisme en raison de sa position dominante. A quoi le christianisme lui est utile ? A forger un humanisme truqué et à manipuler les masses populaires.

    La démocratie-chrétienne est la tête du serpent que les véritables chrétiens doivent écraser. Si l'on fait obstacle à la bénédiction chrétienne de motifs purement païens, on prive la démocratie de fondement chrétien et d'arguments militaires. De même si les tenants des valeurs laïques républicaines ne sont pas les mêmes tartufes que les démocrates-chrétiens, dans ce cas ils doivent proscrire tout élément confessionnel au sein de l'armée républicaine, chrétien aussi bien que musulman.

  • Against Jacques Ellul

    It is very surprising how French Jacques Ellul is whitening the Western Empire, after he did condemned the Catholic Church because she betrayed the Gospels and the Holly Spirit. How he does create a new Ethics, after his demonstration that Ethics cannot be 'christian' or 'jewish'. History or critics, that was available for the past, is not for today anymore and the mask of Ethics is save for new crimes and lies.

    Therefore, the Catholic Church is always the Mother of this Empire, which you cannot understand without understanding this historical fact. The Catholic Church does continue (especially last two popes) to argue for the Pagan culture and what is called 'fornication' in the Revelation book. She stays as deaf as a Bell.

    Freemasonry and its Egyptian pagan symbolism was not invented by USA or German NSDAP Party, for example, but by the Catholic Church during the Middle age (as nazi Carl Jung does explain it in 'Psychology and Alchemy').

  • Lumières et nazisme

    Ici ou là, divers essais ont été publiés pour démontrer que le nazisme est la fille cachée des Lumières françaises. Ces démonstrations éludent le problème de ce qui différencie les Lumières de la Révolution française.

    Autant il est facile de résumer la Révolution française, sur le plan moral et politique, comme la prise du pouvoir par la bourgeoisie et le passage de l'oppression du propriétaire terrien à celle de l'industriel - et le nazisme a certainement un caractère industriel marqué, pour ne pas dire que c'est une religion d'ingénieurs -, autant il est difficile de rendre compte de la philosophie des Lumières en une seule phrase. Si je devais le faire, je dirais que les philosophes des Lumières combattent la culture du XVIIe siècle, selon le jugement appliqué par André Suarès à Voltaire ; ils la combattent, tout en restant imprégnés par elle. Le panthéisme, par exemple, est parfois décrit comme la religion de Voltaire : mais la monarchie de droit divin qui précède Voltaire est nécessairement de type "panthéiste", comme toutes les religions qui s'efforcent de légitimer la morale publique ou l'ordre social à l'aide de dieu.

    D'ailleurs le palais de Versaille n'hésite pas à étaler tous les symboles d'un culte analogue à ceux pratiqués à Rome ou au Japon, c'est-à-dire toutes les grands empires théocratiques ; la religion de Pangloss-Leibnitz, vivement combattue par Voltaire, est elle aussi typiquement païenne, justifiant le sacrifice et la douleur, au contraire du christianisme qui a complètement effacé la notion de sacrifice et de devoir social, et invite l'homme à se libérer de l'inconscient collectif (où la notion de devoir est "encodée", c'est-à-dire dissimulée derrière l'argument du bonheur ou du plaisir dionysiaque) afin de pouvoir s'aimer.

    Le tort de Voltaire est de ne pas comprendre ou dire clairement que le culte païen de Pangloss-Leibnitz est une exigence élitiste et religieuse, et non seulement attachée à la monarchie d'ancien régime ; sans l'incitation au sacrifice et au devoir social, l'élitisme perdrait tout moyen d'asservissement du peuple à son dessein. Voltaire est loin de la clarté d'esprit ou de la logique de Shakespeare qui, pratiquement, avant qu'il advienne, a déclaré le XVIIe siècle nul et non avenu sur le plan spirituel.

    On ne peut pas considérer les Lumières françaises selon la propagande de la bourgeoisie libérale ou républicaine. Une chose est sûre, si les philosophes des Lumières entendaient lutter contre l'oppression, le résultat d'un régime bourgeois encore plus tyrannique que l'ancien aurait dû leur faire admettre l'échec de leur utopie. Mais aucun philosophe des Lumières n'a souhaité abattre la monarchie, qui a d'abord souffert de sa propre gabegie. Ce que les philosophes des Lumières auraient souhaité au contraire, c'est éviter la Révolution par la réforme des institutions, comme Louis XVI. L'apologie de Napoléon et de ses boucheries est propre à la République et à ses valeurs, de même que le nationalisme, parfaitement incompatible avec l'humanisme, puisqu'il n'est qu'un vil mercantilisme déguisé en idéal. Il explique aussi comment le culte de Staline a pu être répandu en France par des poètes aussi médiocres qu'Aragon, Eluard ou Sartre.

    Mais le culte laïc républicain ne peut se passer, comme tous les cultes publics, de ce négationnisme de l'histoire, doublé d'une limitation de la liberté d'expression bien plus efficace que celle mise en place par l'Ancien régime pour faire opposition à la philosophie des Lumières ; cette censure confirme le diagnostic de Marx d'un totalitarisme à la française, permis par une fonction publique pléthorique, et dont on voit qu'elle bourre le crâne des gosses dès le plus jeune âge des "valeurs républicaines", afin d'en faire de bons petits soldats de la guerre économique capitaliste sans merci, toute la putasserie des valeurs républicaines s'exprimant dans l'éradication de l'esprit critique pour faciliter le viol des conscience par la publicité commerciale. Mieux que le parti nazi n'aurait pu le faire ou les intellectuels collaborationnistes, les Français ont été accoutumés au cours des cinquante dernières années à la philosophie morale allemande la plus médiocre de tous les temps. S'il y a dans le nazisme un aspect d'admiration des Lumières françaises, on peut dire que les partis libéraux au pouvoir depuis la Libération en France ont produit le mouvement inverse d'admiration d'une rhétorique allemande presque pure et au niveau de la musique de chambre.

  • Léopardi et l'évolution

    En même temps qu'il "prouve dieu", selon Léopardi, le suicide infirme la théorie pseudo-scientifique de l'évolution, qui contribue à la barbarie capitaliste moderne, après le nazisme, sous la forme du darwinisme social.

    Notamment le darwinisme contribue à accréditer une idée qui heurte la conscience française, celle du progrès collectif ou social. C'est probablement une idée qui fera sourire pas mal de Français, encore aujourd'hui, l'idée qui consiste à voir dans la littérature de Houellebecq, Philippe Sollers ou Marc Lévy, un progrès par rapport à Molière ou Voltaire.

    Il n'est pas difficile de comprendre que c'est la mode et le commerce qui incitent à lire Houellebecq plutôt que Voltaire, y compris dans ses ouvrages les plus médiocres, ou à perdre son temps dans les salles de cinéma.

    Et, si l'on prouve que le singe n'est pas insensible à la mode, à l'instar des Boches, on n'aura encore rien prouvé scientifiquement de l'évolution. En matière de progrès, le temps ne fait rien à l'affaire, bien au contraire ; ceux qui le croient confondent le progrès avec la danse de salon ou la musique de chambre. De là vient la comparaison du plus sérieux promoteur de la science humaine, Francis Bacon, entre la faiblesse du génie humain et l'horlogerie, qui se contente de plagier quelques principes naturels de base, connus depuis des millénaires.

    Il y a peu, j'entendais Jean-Didier Vincent, spécialiste de la psychologie des chats et auteur de cours d'éducation sexuelle pour sa fille, réclamer "qu'on en finisse enfin avec Eschyle !". S'il y a un domaine ou l'homme moderne s'avère l'égal du singe, et il sera obligé de le prendre pour un compliment, c'est le domaine du comique involontaire. Les élites républicaines, comme les élites cléricales auparavant, ne pensent d'ailleurs qu'à censurer tout ce qui les désavoue, avec une efficacité renforcée par les moyens de la technocratie.

    - Si Léopardi est aussi peu considéré aujourd'hui, au profit de moralistes tout à fait creux dont les bouquins répétitifs remplissent les rayonnages des bibliothèques municipales, c'est parce que son point de vue philosophique individualiste est peu compatible avec l'évolutionnisme. Mieux que l'Ancien régime aristocratique, la bourgeoisie libérale est parvenue, avec l'aide du personnel républicain, à maintenir le peuple à distance de l'individualisme, aussi dangereux pour les élites que la culture ou la religion, au contraire, les conforte.

    - De Louis-Ferdinand Céline, Léopardi paraît très proche (le rapprochement de Léopardi et Nitche est absurde), c'est-à-dire caractéristique de l'humanisme occidental qui place l'individu au-dessus de la société et des lois absurdes qui la régissent, comme la quête du bonheur, chiffon rouge à l'aide duquel les élites libérales (officiellement démocratiques) toréent le peuple, d'une manière plus bestiale encore que l'oppression physique des anciens bouchers. Au contraire de Nitche, Léopardi et Céline sont irréligieux, c'est-à-dire peu enclins à envisager l'homme comme une espèce, non pas parce que celui-ci échappe au règne animal, mais parce que, s'il lui appartenait exclusivement et n'était que le produit raffiné de la culture de vie ou de la génétique, il serait logique de conclure que l'espèce humaine est, de toute, la plus vile, car la moins soudée. Ou encore il serait logique de conclure que les personnes humaines les plus bestiales sont les plus estimables, alors qu'elles le sont seulement sur le terrain social, temporairement, ne marquant guère l'histoire. Louis XIV n'est plus guère qu'une vague silhouette, comparé à Molière dans l'ordre artistique, qu'il est encore possible d'aimer.

    De tous les côtés où on examine l'espèce l'humaine, le fait de la considérer comme une espèce animale perfectionnée semble absurde, sauf du point de vue religieux. Sur le plan psychologique, l'animal s'ignore moins que l'homme et ne tombe pas dans l'artifice du dédoublement de l'âme et du corps. 

  • Simone Weil

    Simone Weil est relativement peu connue aujourd'hui, en raison d'un certain nombre de propos politiquement incorrects, phénomène assez extraordinaire de la part d'une femme : 1/ commémorer la shoah est une idiotie ; 2/ la physique atomique moderne est un tissu de connerie ; 3/ les gaullistes complotant à Londre pour "libérer la France" n'étaient qu'une bande d'aventuriers ambitieux, et quelques autres saillies d'autant plus gênantes qu'elles sont assez bien argumentées.

    Il est particulièrement stupide, en effet, de la part d'une minorité juive, de donner des leçons de morale à la majorité des Français ; d'autant plus que les Français, contrairement aux Allemands ou aux Américains, n'ont pas le culte de la morale, qu'ils associent extrêmement vite dans leur esprit à la tartuferie.

    - Ou quand Simone Weil est à l'honneur, c'est suivant la bonne vieille technique des banquiers démocrates-chrétiens appliquée dans leurs gazettes à Bernanos, afin que le commerce démocrate-chrétien ne soit pas trop endommagé : on lime tout ce qui dépasse.

    - Aussi ai-je été plutôt étonné d'entendre Simone Weil citée à deux reprises récemment, dans la bouche de personnalités de la mouvance bureaucratique-néo-païenne-cinéphile. La sémillante Nathalie Kosciusko-Morizet, d'abord. Il n'est pas faux de dire que Simone Weil a écrit des ouvrages païens, en particulier celui cité par l'ex-ministre comme son préféré -"L'Enracinement" (1943), ouvrage effectivement fachiste ou païen, comme son titre l'indique. Il faut dire que le discours écologiste ne fait que répéter les mêmes vains arguments contre le capitalisme que le fachisme naguère. Tandis que Marx affronte la réalité de la pourriture de l'Occident, les esprits "enracinés" ne veulent pas s'y résoudre : en ça ils pensent d'une manière plus sentimentale que les banquiers, mais qui revient au même et leur laisse le champ libre.

    Dans cet ouvrage, Simone Weil reste très "féminine", puisque la terre, la famille, les musées, tout le bazar, sont choses auxquelles les femmes sont attachées. Et, bien sûr, le pognon fait partie du bazar, comme les vilaines rides ou le cancer font partie de la vie.

    - Plus surprenante encore la citation de Simone Weil par Richard Millet, énergumène dont je ne saurais dire s'il transpire l'hypocrisie ou bien s'il est plus près de l'aliénation mentale (l'une comme l'autre sont des pathologies sociales), tant ses propos sont incohérents. Que Millet cherche à démontrer que la barbarie fait partie intégrante de la civilisation, c'est une chose incontestable mais guère originale ; certainement le nazisme est le dernier effort de restauration sincère de la civilisation occidentale avant que celle-ci ne soit définitivement vaincue par le vieillissement et l'impuissance sexuelle. Napoléon, malgré l'amplitude de ses massacres, est néanmoins vanté pour sa modernité et son esprit avancé, etc. Mais quel rapport avec Simone Weil et sa participation naïve, en tant qu'anarchiste, à la guerre d'Espagne ? Il semble que Simone Weil n'a pas ignoré à ce point que la perspective de la civilisation est la perspective opposée à celle du christianisme. Son refus d'entrer dans l'Eglise romaine vient de là : de la collaboration de l'Eglise romaine avec la civilisation.

    - Simone Weil a fait cette délicieuse proposition de flanquer en prison un journaliste, dès lors qu'il écrit un mensonge dans les colonnes de son canard, volontairement ou non, ayant bien compris le rôle croissant de la presse dans la manipulation de l'opinion publique, que tout esprit sincèrement démocratique chercherait à entraver. De la même façon, je proposerais que les grands quotidiens français soient rédigés exclusivement par des détenus dans les prisons françaises, étant donné leur proximité avec la réalité sociale, planquée derrière les panneaux publicitaires ; et sans photographies, puisque la photographie est l'art de s'illusionner soi-même ou d'illusionner autrui.

    - Tout ça pour dire qu'il y a très peu de chances pour que Simone Weil, qui ne croyait déjà pas à la démocratie des tartufes avant les cinquantes années de cochonneries qui viennent de s'écouler, y croirait aujourd'hui. La religion a des limites.

     

     

  • La Guerre des Sexes

    Je consacre sur mon nouveau blog une note à la guerre des sexes, sans laquelle il n'y a pas de société possible ; je souligne que la fornication est l'enjeu de cette guerre, puis montre le rôle décisif joué par l'Eglise romaine (la prostituée) dans l'assignation de la fornication comme idéal social à l'Occident moderne, et non comme on peut le croire parfois, ou comme ils s'en prévalent avec un orgueil qui confine à la stupidité mercantile absolue, par de petits lobbys "homosexuels" qui n'existent que par le jeu de manoeuvres politiques qui les dépassent. Dans la guerre économique, le truc de l'identité homosexuelle est exactement le même procédé dont il est fait usage pour mettre le troufion au service de la patrie dans la guerre conventionnelle.

    Ainsi je ne fais qu'expliquer Shakespeare, quand l'université s'applique avec constance à le réduire à une énigme, avec l'aide de quelques romanciers porcins férus d'opéra tel Stendhal, afin de maintenir les Français dans un état d'inconscience maximum, et mieux les asservir ainsi à leurs idéaux petit-bourgeois médiocres (les explications françaises de Shakespeare sont parmi les pires, en dehors du fils de Victor Hugo qui a fait un effort pour le traduire correctement - en prose puisque Shakespeare est chrétien).

    - Hommes libres, haïssez la mer où les lâches trouvent la ressource pour se satisfaire de leur veulerie, et chérissez en revanche Shakespeare. Ne renoncez pas au combat avant de l'avoir entamé : c'est précisément là où les vieillards qui composent l'élite tendent un piège aux jeunes gens et font briller tous les avantages du confort intellectuel, jusqu'à l'humeur mélancolique du misanthrope qui a tout raté. Faites comme moi, torchez-vous le cul avec la culture moderne, laissez le cinéma aux nazis.

  • Shakespeare et la démocratie

    Shakespeare ne serait qu'un salaud comme Bertolt Brecht, si, après avoir souligné l'insanité mentale de l'aristocratie, il recommandait pour le peuple le même traitement juridique.

    D'autres aphorismes shakespeariens ici : http://antistyle.overblog.com

  • Barbarie socialiste

    Appeler les Français à consommer "Français" revient à les prendre pour des porcs et à assigner à leur existence un mobile de chancre.

    Plus vite le nazisme sera reconnu comme le socialisme le moins ignoble, mieux cela vaudra.

    Penser Français, c'est vomir le socialisme allemand, devant les preuves répétées et innombrables de la perfidie meurtrière de cette doctrine. Les doctrines sociales des Eglises sont édifiées contre l'Evangile, le communisme est édifié contre Marx, la modernité est édifiée contre le progrès de la science : à chaque fois le socialisme s'avère la doctrine du pire.

  • Comprendre Shakespeare

    Si vous voulez comprendre Shakespeare, et non vous résoudre comme tous les parasites qui remplissent l'université à des "énigmes", comprenez d'abord que, pour un chrétien, la vérité juridique équivaut au mensonge, c'est-à-dire au blanchiment de la fornication.

    La colère de Shakespeare vise le clergé, et derrière le clergé la science juridique ou mathématique des Egyptiens. Voilà pourquoi Satan n'a jamais eu d'ennemi plus redoutable que Shakespeare dans l'Occident. Aucune imagination ne s'est élevée plus haut que la sienne depuis, et les bibliothèque sont pleines de détritus, destinés à la fornication passive des intellectuels.

    Voilà pourquoi la fin de race hyperboréenne, mâtinée des deniers de Shylock, n'en finit pas d'instruire le procès d'Hamlet.

  • L'Antéchrist Benoît XVI

    Comme je ne peux pas revenir sur les cinquante raisons qui, peu à peu, m'ont conduit à reconnaître dans l'Eglise catholique romaine la synagogue de Satan, je me contente de quelques-unes...

    - Mais d'abord je dois dire que je n'ai pas subi de sévices personnels de la part de curés catholiques romains lors de mon éducation au sein de cette secte, en dehors du mensonge qui est, somme toute, le lot de tout un chacun aujourd'hui, tant l'Occident s'appuie désormais pour justifier son appropriation de la majeure partie des richesses du monde sur un humanisme entièrement truqué, une rhétorique juridique si mensongère qu'elle porte en elle les germes de sa propre destruction. En effet, le mensonge est comparable à la maçonnerie ou l'architecture, qui pour durer nécessite un peu de cohérence.

    - Je dirais plutôt des derniers clercs romains qu'ils sont particulièrement efféminés - non pas forcément sodomites -, mais enclins comme les femmes à ratifier l'ordre social en place, quel qu'il soit. Ce n'est pas moi, ce sont des militantes féministes qui, aujourd'hui, osent inciter des jeunes femmes à la prostitution, c'est-à-dire à l'esclavage ; je ne porte aucun jugement moral sur ce féminisme ubuesque, revendiquant pour la femme le statut d'objet, mais il illustre mon propos misogyne : c'est certainement un effet du libéralisme et des prétendues valeurs démocratiques ou républicaines censées lui servir de cadre si la prostitution est entrée dans les moeurs : or, cette violence institutionnelle est couverte par les femmes ou des clercs. Le mercantilisme et le viol des consciences est partout, mais ces chiens apeurés nous disent que la civilisation est menacée par le terrorisme islamiste !? (Je rappelle que plusieurs centaines de milliers d'avortements sont perpétrés chaque année dans l'Occident "judéo-chrétien", dirigé par des banquiers et des industriels "judéo-chrétiens", qui blasphèment à chaque fois qu'ils invoquent le nom de dieu à l'appui de leur cause sinistre.)

    - L'une des raisons de ma prise de conscience vient de mon éducation française. C'est en Allemagne que les femmes sont plus viriles que les hommes, et non en France. Le féminisme est une religion d'Etat aux Etats-Unis, en Allemagne : à l'exception des millieux culturels et l'Eglise catholique romaine, on peut exposer une opinion contraire au féminisme en France et faire usage de sa liberté d'expression ; (ailleurs j'ai exposé en quoi les allégations de l'essayiste protestant Jacques Ellul selon lesquelles le féminisme serait fondé sur les évangiles sont infondées).

    Le respect de l'art ou de la culture, et des autorités qui la représente, est moindre en France qu'à l'étranger ; et, tant mieux, vu que la religion de l'art est un principe national-socialiste ; il se trouve qu'il contient, en outre, la formule de l'athéisme moderne.

    - Ainsi l'histoire révèle, contre les mensonges des professeurs d'éthique allemands, que l'athéisme moderne est le produit dérivé du catholicisme romain, en même temps que l'anticléricalisme, en Occident, est largement inspiré par l'attitude de Jésus-Christ face aux pharisiens juifs. Donc que les étiquettes religieuses, morales ou politiques, aposées aujourd'hui sur tel ou tel groupe confessionnel ou anticonfessionnel, n'ont qu'une valeur pratique dans le meilleur des cas, en aucun cas "spirituelle" ou scientifique ; en effet, le slogan éculé de la "modernité" est un slogan religieux -indissociable de l'organisation technocratique-, et non un projet scientifique. La modernité consiste à asservir la science aux nécessités politiques, ainsi que sous les régimes nazi ou soviétique, mais encore comme ce fut le cas dans l'antiquité la plus reculée, ou chaque fois qu'une théocratie fut instaurée dans l'histoire.

    Autrement dit je prétends que si le régime technocratique actuel fait faillite -et quel chrétien regretterait un tel léviathan, mêlant la confession du crime au crime lui-même ?- s'il fait faillite les croyances actuellement répandues par l'université dans le domaine des sciences seront bouleversées.

    - Bien sûr le pape allemand Ratzinger incarne un type de mensonge très particulier aux yeux d'un chrétien, c'est le mensonge au nom de Jésus-Christ. Or il est assez frappant comme les propos du papes sont dépourvus de rapport avec le message évangélique. La paix ? Elle est le souhait de n'importe quel chef de guerre païen qui veut ménager ses troupes ? La repentance pour les crimes commis autrefois par l'Eglise romaine ? (Quel Français n'y verra la conjonction de la tartuferie chrétienne et du pharisaïsme juif, tant l'acte de juger des morts paraît aussi lâche que vain et puéril, en même temps qu'il bafoue la plus élémentaire recommandation évangélique de s'abstenir de juger autrui, sous peine de se condamner soi-même ?) Les voyages diplomatiques ? En quoi imitent-ils Jésus-Christ, notoirement persécuté par les représentants d'institutions juive et romaine ? La culture de vie ? Elle est si païenne, qu'on ne trouvera quasiment pas de théologien chrétien assez délirant pour oser prêter au christianisme le mouvement qui est celui attribué par Moïse à Eve elle-même. La démocratie-chrétienne ? On ne peut la fonder sans violer le nouveau testament d'une manière similaire à ceux qui, réinventant la monarchie de droit divin des anciens pharaons, le firent au XVIe siècle et que l'Eglise condamne officiellement désormais - autant dire avec une hypocrisie invraisemblable.

    - De tel discours sont caractéristiques de la volonté de leur auteur d'hypnotiser ses fidèles, ou bien de sa propre aliénation mentale, ce qui revient au même. Comme Nitche et les adeptes de sa religion antichrétienne l'ont bien compris, c'est la méthode de s'emparer des foules à l'aide de la folie.

  • Totalitarisme

    Faire passer les questions qui relèvent de l'intimité pour des questions d'ordre universel est le dessein de l'art totalitaire.

    La publicité joue dans l'esclavagisme moderne un rôle déterminant. Enfants, apprêtez vos consciences au viol... ou révoltez vous !

    Intimacy becomes universal art -nazi tattoo- in totalitarian art. Advertising plays in modern slavery a key role: it is not sure that you cannot expect less pitty from a nazi soldier than a modern artist. Children, be prepared for the rape of your mind... or rebel!

  • Libéralisme ou nazisme ?

    C'est sans doute le droit de propriété intellectuelle la meilleure illustration que le libéralisme est un fléau pire que le nazisme, selon une opinion assez répandue chez les derniers humanistes français (Bernanos, Céline, Simone Weil), qui tirent leur principale force de leur désengagement politique, excluant que la pensée puisse servir de caution à l'assassinat politique.

    - On voit bien que le libéralisme pousse avec la propriété intellectuelle l'interdit au-delà des choses concrètes, bien loin de sa prétention libertaire. En même temps qu'il nie efficacement toute métaphysique, le libéralisme met l'opium à la place et le fait payer à ses victimes. Les jeunes victimes du libéralisme réclament la libéralisation des drogues et de la prostitution ! Je le répète, même le nazisme n'était pas parvenu à un tel degré de séduction.

    En matière de censure et de négationnisme, le libéralisme dépasse les bornes, puisqu'il a remis entre les mains du marché la liberté d'expression, la soumettant ainsi au principe de la rentablilité, avec la complicité des élites républicaines françaises et leur moraline antinazie. Les élites libérales se sont arrangé pour occulter totalement la puissante raison capitaliste et impérialiste, non seulement nazie, des génocides du XXe siècle. De cette façon elles ont même préservé intacte la cause du populisme ou du nazisme, à savoir l'attrait sur le peuple d'un régime moins corrompu, argument servi aux démagogues Mélenchon ou Le Pen sur un plateau par l'élite industrielle et bancaire de ce pays, leurs plumitifs qui ne sont que des chiens serviles, contribuant par la culture la plus médiocre aux différents moyens de suicide collectif de la jeunesse.

    - Seul un homme-machine peut respecter le droit de propriété intellectuelle, qui assigne à l'esprit humain les frontières religieuses les plus étroites et révèle que le diagnostic d'Orwell est particulièrement tardif. Le véritable mobile du libéralisme est la pédophilie et non la liberté, c'est-à-dire la séduction des faibles par les puissants, suivant des moyens plus perfectionnés que ceux du nazisme.

  • Einstein l'imposteur

    Les juifs qui découvrent dans l'actualité récente les insultes proférées par Einstein à l'encontre de dieu ou de la bible peuvent être certains que ce renégat ne vaut pas mieux dans le domaine scientifique que dans celui de la foi. La religion d'Einstein est une sorte de millénarisme similaire à celui de Hitler.

    Einstein est égyptien, comme tous les logocrates et les polytechniciens. Moïse ne s'est pas payé la tête du peuple. Einstein et les élites républicaines, si, en particulier quand elles déclarent aimer les juifs, tout en matraquant les esprits de mathématiques égyptiennes et de calculs babyloniens sordides. L'adulation d'Einstein vient des Etats-Unis et leur régime oedipien, leur spiritualité démoniaque, leur culture de vie païenne, leurs cinémas à tous les coins de rue, rendant un culte permanent à Moloch Baal.

    Pour le logocrate, dieu est bon pour maintenir l'ordre social, c'est une marionnette.

  • Culture ou religion

    Culture ou religion, bien sûr c'est la même chose. Ce qui explique que les fonctionnaires de la culture disent du mal de la religion, et les religieux disent du mal de la culture. La religion a légué l'usufruit, il ne lui reste que la nu-propriété.

    Les vertus de la culture sont les mêmes que celles de la religion. Pléthore d'agents culturels sont là, tel tartufe, pour faire passer la culture pour une chose sacrée, imposant le respect.

    - Qu'est-ce qui vous empêche de vandaliser un Rothko, si vous ne pouvez supporter la vue de ses frottis vaginaux, ou un Monet, si vous n'aimez pas la pâtisserie ? La religion. En ce qui me concerne, je suis ravi que les talibans aient démoli un bouddha géant dans leur pays, car je n'aime pas bouddha, avec son sourire hypocrite, qui me fait penser à la démocratie. C'est mon choix, et je le vaux bien ! D'une manière générale, quand un type vandalise une oeuvre d'art dans un musée, je suis plutôt content, ça me rappelle la révolution française ; et d'ailleurs presque plus personne ne s'intéresse aux oeuvres d'art dans les musées ; il n'y a plus que des "experts en art", qui n'y comprennent que dalle, forcément, puisque l'art consiste à ne pas s'attacher aux détails. L'amateur d'art est un type non moins stéréotypé que la grenouille de bénitier ; l'amateur d'art est une oeuvre d'art lui-même, c'est-à-dire qu'il est déjà mort sans le savoir. C'est ce qui fait que la religion hégélienne ou nazie de l'art est aussi dangereuse : elle met l'homme en règle avec la mort, préalablement à son décès.

    - Quand j'étais plus jeune, je m'intéressais à l'art des musées : il y avait quelque chose qui, dans l'art, pour peu qu'il soit un peu artisanal et ouvragé, me faisait pleurer, et je voulais comprendre pourquoi. Maintenant que j'ai compris, c'est fini. On peut au contraire fréquenter les musées, comme le croyant fréquente les églises, non pas dans le but de comprendre quelque chose, mais pour leur valeur de mensonge social réconfortant, au contraire - ce qui revient quand même moins cher qu'une psychanalyse. Généralement c'est la raison des personnes éduquées de fréquenter les musées : il faut dire que l'existence de ces personnes est souvent la plus hypothétique.

    - C'est extrêmement bizarre de lire un bouquin de Houellebecq avant d'avoir lu les oeuvres complètes de Molière ou Shakespeare. Ce comportement étrange est de nature religieuse. C'est un des premiers trucs qui m'a mis la puce à l'oreille et qui m'a fait dire : Orwell avait raison. Je me souviens d'une étudiante qui lisait un bouquin de Houellebecq, et ça m'avait choqué, car c'était la deuxième fois en un mois, et je lui avais demandé : "Vous n'allez quand même pas les lire tous ?" Elle avait pris ça pour du snobisme, mais ça n'a rien à voir ; ce n'est pas par snobisme qu'on préfère en France le pinard au Coca-Cola.

    - Plus l'homme est satisfait de lui-même, plus la culture ou la religion devient envahissante. Si les bouquins de Houellebecq tombent des mains, c'est parce que ce sont des offices religieux. Je crois qu'il fallait être informaticien pour écrire ça, c'est une sorte d'écriture automatique : je ne suis pas sûr que la nazisme en ait pour si longtemps que ça encore à vivre : une religion de l'art sans objets d'art à peu près crédible ne peut pas aller très loin. C'est comme le musicien de Hamelin qui aurait perdu sa flûte. Si Molière nous voit, il doit trouver que la France est plus religieuse encore qu'elle n'était au XVIIe siècle, où le diable tenait quand même déjà le haut du pavé. La première explication à ça, c'est l'âge. La France est une personne âgée, et c'est le lot des personnes morales vieillissantes de recommencer à prier dans leur vieillesse, comme elles faisaient étant gosses, et bien que la hideur de leur existence devrait les dissuader de cette recette. La France aux Français, l'Euro aux Européens, le Louvre aux experts, moi je dis plutôt : laissons les morts enterrer les morts.