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Mon Journal de guerre - Page 59

  • Dans la Matrice

    Le caractère "utérin" du totalitarisme signifie, notamment, son confort. Le confort moderne est un facteur de bêtise majeur. Quiconque ne se satisfait pas d'une existence menée comme une lente euthanasie, commencera par rejeter le confort et ses effets.

    - Un homme du peuple m'interroge : "Comment se fait-il que nos élites soient aussi stupides, et que leurs longues études n'y change rien ?" La principale raison de l'aggravation de la bêtise des élites est l'accroissement du confort.

    La barbarie de l'Allemand vient de son amour du confort, que ses curés présentent comme "la possibilité d'une île", pour donner un petit côté mystique aux gadgets et aux prothèses made in germany.

    Si la barbarie des Etats-Unis excède selon moi celle de l'Allemagne, c'est encore à cause du confort. Bien sûr, les charniers sont la face cachée du confort, et plus l'élite bénéficie de conditions de vie émollientes, plus le sacrifice est nécessaire à l'autre bout de la chaîne.

  • Sacerdoce romain

    Qu'importe le ridicule du sacerdoce, s'il est vrai ? Déjà, le besoin de justifier le sacerdoce romain laisse deviner qu'il est faux, qu'il entre en concurrence avec le sacerdoce de l'instituteur laïc, du psychanalyste ou du conservateur de musée, d'une manière qui fait suspecter l'imposture.

    Ce n'est pas parce que Jésus-Christ s'est mis au service de la société que les juifs et les Romains ont décidé de l'assassiner, mais au contraire parce qu'il l'a définitivement privée de tout caractère sacré.

  • Retour à l'Histoire

    Le mouvement communiste marxiste, qui est bien plus une résistance qu'un mouvement, est inachevé : il s'achèvera avec la destruction de la science bourgeoise.

    De sorte que Marx, loin de contribuer surtout au soulèvement des masses populaires, selon la légende dorée d'un Marx-Robin-des-Bois, aura permis à tel ou tel de s'accrocher au rocher de l'histoire, et de ne pas être emporté par les menstrues nauséabondes de la culture.

    Si Marx avait quelque chose à dire aux masses ou à la société, il jouerait du pipeau, puisque la meilleure façon de s'adresser aux imbéciles est de le faire en musique.

  • Democracy

    Since Shakespeare, the Civilization does have a smelling of shit. From 'Democracy' as they say, it is a smelling of bullshit, due to it's green flood.

  • L'Expérience de Dieu

    L'Expérience de Dieu n'est pas possible, dira le prêtre, car si elle était possible le ministère du prêtre serait inutile.

    La trappe des ministres du culte de Babylone, découverte par le prophète Daniel, n'est autre que l'hypothèse de dieu. Si quelqu'un vous dit que les choses virtuelles ont plus de consistance que les choses réelles, vous êtes en présence d'un de ces prêtres babyloniens parasites.

  • Deux Aphorismes

    Je m'essaie à l'aphorisme qui, si l'on en croit Bacon, a l'effet dans le domaine spirituel d'une balle entre les deux yeux dans le domaine trivial.

    n°1 : L'Allemagne est un pays où il n'y a jamais eu d'adultes, mais seulement des enfants ou des vieillards.

    n°2 : La passion des Allemands pour la musique et la biologie s'explique parce que certaines personnes, dixit Louis-Ferdinand Céline, ont le goût de la merde.

    n°3 : Le style de Shakespeare est de n'en avoir aucun, ne visant pas un public de pies ou de vaches, sur qui le style du TGV fait à chaque fois mouche.

  • Cave canem

    ... et philosophum

    La gratitude est une maladie que l'homme transmet à son chien. Sans doute certain type d'homme éprouve la joie, possédant un chien, de se sentir providentiel quelques fois dans sa vie. Le citoyen allemand rend grâce à l'Etat, comme le chien jappe à la vue de son maître.

    J'ai connu des hommes qui possédaient trois ou quatre femmes, et ne se sentaient pas surhommes pour autant, se contentant de le paraître pour plaire.

  • Antiféminisme

    jacques ellul,antiféminisme,subversion du christianisme,blanche-neige

    Si le constat de la subversion du christianisme effectué par Jacques Ellul ne peut qu'être confirmé, à savoir l'athéisme doctrinal latent des institutions dites chrétiennes, en revanche le féminisme de ce théologien ne peut pas être justifié à l'aide des saintes écritures.

    Le féminisme d'Ellul est incohérent avec la mise en cause des institutions et de l'éthique chrétienne.

    Pour confirmer la subversion du christianisme, on peut dire de façon frappante que l'athéisme moderne continue de creuser le même sillon que la morale chrétienne. Bien que rare, cette reconnaissance des philosophes athées existe : pleine et entière chez L. Feuerbach ; plus discrète de la part de M. Onfray, qui adoube à juste titre Montaigne ; sans oublier l'impression de Blaise Pascal par les banquiers sur leur papier-monnaie. Il faut dire aussi que cette subversion n'a jamais cessé d'être combattue au cours des deux mille ans écoulés ; à côté du mensonge institutionnel, la vérité a toujours continué d'être soutenue. C'est un aspect indiscutable du théâtre de Molière, par exemple. On trouve aussi dans les contes populaires une résistance semblable : dans "Blanche-Neige", la mauvaise reine est la fausse Eglise, tandis que Blanche-Neige représente la vraie. Pour ainsi dire, on ne peut pas écrire l'histoire de l'art occidental sans tenir compte de cet affrontement.

    Volontairement, je prends l'exemple de "Blanche-Neige", puisqu'il met en scène une femme pure et exemplaire, et une autre qui est corrompue, de même que l'apocalypse présente l'Eglise sous la forme pure et virginale, d'une part, et la "Prostituée" ou l'Eglise institutionnelle d'autre part. Disons immédiatement ce qui rend la première figure pure et virginale : elle exprime l'amour, purifié ou vierge de l'éthique, contrairement à la prostituée, dont le calice est plein d'immondes blasphèmes, c'est-à-dire de discours et de rituels destinés à promouvoir l'éthique contre la parole de dieu.

    Donc la misogynie chrétienne est bel et bien ; elle n'est pas, bien sûr, l'exclusion des femmes du salut en général, ni bien sûr un motif de relégation "sociale" des femmes, puisque c'est un crime contre l'Esprit d'ourdir une quelconque doctrine sociale. La misogynie chrétienne est, pour la raison que l'éthique est un piège féminin ; physiquement ou génétiquement, la femme est plus marquée par l'éthique et le péché originel. Il ne faut pas oublier que l'esprit chrétien est scientifique : contrairement à l'éthique, il n'abolit pas la différence physique, de façon mathématique ou virtuelle (au cours des dernières années, à 99% suivant un mobile commercial).

    J. Ellul a raison de dire que les théologiens (protestants) qui tentent de faire de l'apôtre Paul un "socialiste" utilisent des arguments grossiers. Si tel était le cas, Paul serait le continuateur du pharisaïsme. Jésus au long de sa vie publique n'a pas cessé de souligner l'hypocrisie de l'éthique, se moquant de son raisonnement cauteleux, et le déjouant. Le figuier qu'il faut couper sur le champ figure la religion prêchée à l'intérieur de la Synagogue de Satan.  

    - Disons quelques mots de la figure virginale et pure de l'apocalypse, à présent, sur laquelle Ellul veut fonder le "féminisme chrétien". Un des éléments essentiels de la subversion du christianisme par les clercs chrétiens (comprenez ici pourquoi Shakespeare vise particulièrement les moines), est la mise à sac du trésor du symbolisme chrétien, dans lequel Jésus puise pour éclairer le monde avec ses paraboles. Jésus ne donne pas un sens différent aux symboles païens : il part toujours du symbole païen le plus éloigné pour illustrer l'esprit chrétien, en le renversant. Le pain et le vin sont ainsi les matières triviales les plus sacrées dans les religions païennes, que la parole ou l'esprit de dieu remplace et abolit. Les poissons sont les animaux les plus déterminés et voués au sacrifice dans la chaîne alimentaire : les apôtres seront des pêcheurs d'hommes.

    L'Eglise des bienheureux, la Jérusalem nouvelle, représentée sous les traits d'une femme, n'a rien d'une femme au sens physique ou moral. C'est un symbole spirituel et eschatologique, qui renvoie à la Genèse. Jésus-Christ est le nouvel Adam, et l'histoire chrétienne s'achève sur le salut de la nouvelle Eve. Cette comparaison n'est pas le fruit du hasard, car, d'une certaine manière, quel homme n'est pas efféminé si on le compare avec Jésus, se persuadant religieusement sans cesse que son âme n'est pas simplement virtuelle ?

    (Ill. de l'apocalypse représentant cette fois la Jérusalem des saints chrétiens, non plus sous l'apparence d'une vierge pure, mais d'une cité sainte aux antipodes des cités dans lesquelles les hommes médiocres placent leur espérance.)

  • Contre-culture

    La contre-culture est toujours un phénomène prométhéen et viril. La contre-culture viole la culture, qui se protège à l'aide du mariage, et la fertilise ainsi de nouveau.

    Je ne vois pas d'exemple de contre-culture féminine. Même la contre-culture féministe de Mai68 est à l'instigation de violeurs subtils, ayant trouvé dans le féminisme un moyen de faire céder les femmes plus facilement, pas très éloigné de l'ancienne méthode des confesseurs. La feinte de la religion est déjà celle de Don Juan pour approcher les femmes. 

    La culture est une vulve, la contre-culture un phallus - on retrouve ces deux symboles dans les cathédrales gothiques.

    Un autre changement majeur, qui semble avoir une signification différente du viol de la religion passive par la nouvelle contre-culture active, événement qui reste au niveau de la morale ou de la biologie, c'est l'émasculation de l'ancien dieu par le nouveau, Chronos émasculé par Jupiter, qui fonde ainsi un nouvel ordre divin moins cruel. Sans l'intervention extérieure divine, l'homme demeurerait au stade païen féminin de la culture, dont le vase de Pandora fournit un symbole parfait (le corps de la femme est l'objet le plus sacré dans la culture païenne), ou au stade viril prométhéen de la contre-culture.

    La guerre du sexe, entre les sexes, est par conséquent une manière de rendre compte de la civilisation païenne, et l'hermaphrodisme, c'est-à-dire la fusion des sexes opposés, une façon de rendre compte de l'utopie dans le paganisme - la démocratie par exemple. Cet aspect érotique est aussi sous-jacent dans le national-socialisme de Hegel, qui n'est historique qu'en apparence. Le nazisme tente d'adapter Platon au monde moderne, mais il est comme lui un négationnisme de l'histoire ou du progrès typiquement féminin. Le progrès implique un renversement de la nature féminine, dans toutes les doctrines métaphysiques qui conçoivent le progrès, niant que le déterminisme de la mort qui frappe l'espèce humaine soit inéluctable et même scientifique. Cela peut paraître bizarre, mais il faut pratiquement être "féministe" pour adhérer au transformisme biologique, qui heurte en revanche l'induction masculine, pour la raison énoncée précédemment : parce qu'il n'y aucune trace, en dehors de l'espèce humaine de "contre-culture" (on pourrait dire que les espèces animales, dans leur comportement, expriment unanimement la dévotion religieuse, s'accommodant volontiers du totalitarisme, tandis que l'homme ne le peut, à moins d'être sado-masochiste). Le régime de concurrence libéral, qui dissimule un érotisme prédateur (attribué à Diane dans l'Antiquité) ignore la contre-culture, et le mouvement typiquement masculin de destruction du droit naturel (le suicide, par exemple, selon Léopardi), c'est-à-dire la conscience plus exacerbée chez l'homme du péché originel, ou, pour employer le vocabulaire humain, de l'atrocité de la condition humaine.

    Jésus-Christ ne perd pas une seconde de vue l'atrocité de la condition humaine. C'est ce qui empêche les femmes de le suivre. On relève d'ailleurs chez Nitche ce paradoxe que, tout en traitant Jésus et les apôtres de "lâches", il avoue par ailleurs avoir renoncé au christianisme, faute de courage.

    La pitié de Jésus est comparable à celle qu'un homme normal peut éprouver vis-à-vis d'un alcoolique à demi-mort dans la rue. Sauf qu'elle sera tempérée chez cet homme normal par la croyance qu'il a dans le caractère inéluctable de la mort. Le Christ Jésus sait, lui, que la mort n'est qu'une obligation sociale ; c'est-à-dire qu'il a d'abord pitié de notre bêtise, qui est un panurgisme, avant d'avoir pitié de nos souffrances physiques ou morales.

    C'est aussi la raison pour laquelle le combat des chrétiens contre l'Antéchrist se situe au niveau de la science ou de la sagesse. Le Christ est le seul, je dis bien le SEUL homme à pouvoir justifier la science ou la sagesse. Si vous le pouvez, vous serez "christ", non seulement comme Jésus, mais aussi comme Hamlet, maudits par la société pour la raison que vous savez et proclamez qu'elle n'est qu'un tombeau, scellé par l'ignorance, et sans issue. Le tartuffe qui s'avance, appuyé sur la crosse de l'éthique, ne peut qu'affirmer l'hypothèse comme la vérité ou la démarche scientifique, c'est-à-dire abaisser la sagesse au niveau de la religion.

    Si vous ne comprenez pas comment on peut concilier la morale et la science, concevez que le tour de passe-passe des mathématiques rend cet alignement possible, et que cet assemblage est nécessaire à la théocratie. Voilà pourquoi il était nécessaire que Hamlet-Bacon fasse la peau de Polonius-Copernic sans hésiter : parce que Hamlet sait parfaitement l'usage du paradoxe copernicien afin d'étouffer la conscience historique de l'homme. Le faux juif Freud, même s'il reconnaît Bacon dans Hamlet, ne saisit pas que celui-ci est en train de faire voler la conscience démoniaque de l'homme en éclats.

  • Marx ou le Siècle ?

    Logiquement, chaque fois que l'histoire paraît sortir de la léthargie où le système libéral l'a plongée artificiellement, quand ce système est ébranlé suivant le principe d'autodestruction du capitalisme signalé par Marx, tandis que les oligarques reprennent fébrilement une pilule de Viagra, vaguement inquiets quant à l'échéance du pacte qu'ils ont passé avec le diable, les opprimés, eux, s'interrogent encore si Karl Marx ne serait pas le seul à ne pas leur avoir menti ?

    - Le meilleur usage que l'on peut faire de Marx à l'heure de l'autodestruction des plans d'avenir vers n'importe quoi, ourdis par d'imbéciles polytechniciens, portant cornes de cocus sur la tête et désireux que le monde entier le soit, n'est pas de chercher dans Marx le moyen de changer le monde, mais d'échapper au suicide collectif organisé de celui-ci.

    - La vision la plus universelle, marxiste ou chrétienne, n'incline pas l'homme à croire vraie l'illusion qu'un sens peut être donné à la condition humaine et aux édifices pompeux qu'elle supporte, nécessairement paradoxaux, et dont les paradoxes doivent demeurer "vérité" pour le peuple, afin qu'il plie mieux l'échine.

    Au regard de la polytechnique nazie, le monde a un sens, jusqu'à en prêter un au sacrifice sanglant de la chair, chaque fois que cela est nécessaire. Pour Marx ou pour les chrétiens, seule l'histoire a un sens ; l'absurdité du monde trahit le diable ; au point d'absurdité de la démocratie mondiale, elle trahit l'affaiblissement du dragon.

  • Apocalypse 2012

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    - Ayez foi dans l'apocalypse et non pas seulement en dieu ! Tout le monde croit en dieu, hormis l'ignare ou l'orgueilleux qui est son propre dieu, et cette espèce-là est peu représentative de l'humanité.

    La principale cause de l'athéisme est l'absence d'autocritique, qui caractérise la volonté de puissance. Et cette volonté de puissance n'a jamais autant brillé qu'aux yeux des impuissants et des personnes passives. Ôtez son gilet pare-balles, ses frappes chirurgicales, le subterfuge du droit international, l'électricité nucléaire, ses pilules dopantes, à l'athée moderne, et vous l'entendrez appeler sa mère au secours. La technocratie, qui est un système matriciel, rend lâche, et par conséquent athée.

    Athéisme+lâcheté+maman est une triplette qui permet de caractériser la conscience de beaucoup d'hommes modernes, dont l'existence est la plus virtuelle et repose sur les bases d'un fanatisme religieux. Pas de dieu et, néanmoins, des... sentiments !? La démocratie !!? L'athéisme est au niveau de la conscience d'un cinéphile qui ne se rend pas compte que le cinéma, c'est la messe, puisque tous ceux qui ne l'ignorent pas adorent Satan explicitement.

    - Ayez foi dans l'apocalypse et ne croyez pas dans la fin de l'histoire, qui est seulement de l'intérêt des oedipes actionnaires du monde.

    - Ayez foi dans l'apocalypse, car la foi en dieu est à la portée des médiocres, et qu'il est écrit : "Dieu vomit les tièdes."

    - Ayez foi dans l'apocalypse, car ne pas y croire est comme descendre le cours d'un fleuve brillant vers la chute, en croyant qu'on le remonte vers la source.

    - Ayez foi dans l'apocalypse, et laissez la mélancolie aux hommes d'Eglise cuits dans le vin de messe. 

  • Pédérastie et christianisme

    - Il n'y a pas de raison pour un chrétien d'accorder un autre sens à la "pédérastie" que celui fourni par son étymologie : "passion violente de l'enfant ou de l'enfance". Etant psychologique et dans tous les cas déterminée par l'enfance, on peut dire que la passion érotique mérite toujours ce qualificatif de "pédérastique" ; plus la passion du sujet est violente et incontrôlée, plus le sujet est pédérastique, en quelque sorte, quel que soit l'objet auquel son désir s'attache de manière fanatique. Objet qui, soit dit entre parenthèses, peut très bien être une idée de dieu ou la musique, une pure abstraction.

    La division en différents groupes et sous-groupes de consommateurs, en fonction de leurs appétits respectifs, relève du droit civil ou des associations de consommateurs, comme le fait de la criminaliser ou de ne pas la criminaliser, mais en aucun cas il ne relève de la science ou du christianisme.

    - L'identité sexuelle est une notion juridique ultra-moderne, dont on peut penser qu'elle a un caractère totalitaire, à cause de son opacité juridique et de classifications psychiatriques peu scientifiques.

    - Sans l'apport du droit canonique chrétien en Occident, le "mariage gay" ne serait pas. C'est en effet une volonté, celle de marier deux personnes du même sexe, étrangère au droit païen, qui ne prenait pas en compte les sentiments, mais s'occupait seulement d'organisation pratique. Le droit clérical est le principal facteur de l'ajout des sentiments à des affaires pratiques.

    - Le christianisme ne fournit aucune raison de s'arracher à un déterminisme sexuel pour verser dans un autre. Comme le souligne le théologien Martin Luther, le sacrement de mariage chrétien n'a aucun fondement évangélique. Il est donc une "tradition", et en basculant d'un régime ancien à un nouveau, une tradition devient un simple folklore.

    - Détourner le message chrétien au profit d'un parti politique ou d'une association de consommateurs est le plus grave des péchés, car il contribue à l'iniquité du monde.

    - Remarque personnelle : celui pour qui ce genre de polémique ne traduit pas l'extraordinaire mélancolie du monde occidental doit probablement trouver son plaisir dans l'autoflagellation.

  • Ecologie et apocalypse

    C'est sans doute le plus bel aveu de subversion du christianisme dont "l'écologisme chrétien" témoigne. Comme le dernier évêque de Rome aime à émailler ses sermons et encycliques de citations d'Augustin d'Hippone, par Augustin mettons un terme à ces palinodies :

    "Les Psaumes renferment de nombreux témoignages sur le dernier jugement, mais courts et rapides pour la plupart. Mais ces paroles, prédictions si claire de la fin du siècle, je ne puis les passer sous silence : "Seigneur, dans le principe tu as fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains. Ils périront, et tu demeures. Ils vieilliront comme un vêtement, et tu les changeras comme un manteau, et ils seront changés. Mais toi, tu es le même, et tes années ne manqueront point." Et pourquoi donc Porphyre, qui loue la piété des Hébreux d'adorer le grand et vrai Dieu, terrible à ses divinités mêmes, accuser les chrétiens de démence, pour prétendre que ce monde doit finir ? Et cependant, voici que les saintes Lettres des Hébreux disent au Dieu devant qui, de l'aveu de ce grand philosophes, toutes les divinités tremblent : "Les cieux sont l'ouvrage de tes mains, et ils périront." Quoi donc ? Quand les cieux périront, qui sont la partie la plus haute et la plus sûre, est-ce que le monde ne périra pas ? Si ce sentiment déplaît à Jupiter, qui, suivant le témoignage de ce philosophe, emprunte l'autorité grave d'un oracle pour blâmer la crédulité des chrétiens, que ne traite-t-il également de folie la sagesse des Hébreux dont les livres sacrés renferment cette croyance ? Si cette sagesse, qui plaît tant à Porphyre qu'il l'a fait vanter par les oracles de ses dieux, si cette sagesse elle-même nous atteste la ruine future des cieux, quel est donc cet excès d'erreur et d'imposture qui, dans la foi des chrétiens, avec ou par-dessus tout le reste, déteste le dogme de la fin du monde, dont la ruine peut seule entraîner celle des cieux ? Et dans ces Ecritures, qui nous appartiennent en propre et ne sont plus communes aux Hébreux et à nous, dans les Evangiles et les épîtres des apôtres, ne lit-on pas : "La figure de ce monde passe" ; "le monde passe" ; "le ciel et la terre passeront", expressions plus douces il est vrai que celle-ci "périront". Et dans l'Epître de Pierre, où il est dit que le monde ancien périt sous les eaux du déluge, ne voit-on pas clairement quelle est la partie du monde désignée par le tout, et comment elle périt, et quels sont les cieux, renouvelés alors, et réservés aujourd'hui pour les flammes dernières, au jour du jugement et de la ruine des impies ? Et quand il dit bientôt après : "Le jour du Seigneur viendra comme un voleur, et dans une violente secousse les cieux passeront, les éléments consumés se dissoudront, et la terre avec toutes les oeuvres terrestres brûlera" (2P3, 6-10) ; puis ajoute : "Dans l'attente de cette destruction, quelle doit être la sainteté de votre vie !" (...)

    - D'ailleurs y a-t-il doctrine morale plus bête et moins scientifique que l'écologie, qui consiste à désirer préserver la terre du gaspillage des hommes qui l'ont épuisées, pour le bénéfice de ceux-ci ? Le suicide de l'humanité est une doctrine moins illogique.

    - Précédemment à l'écologisme chrétien, qui peut passer pour une simple bouffonnerie démocrate-chrétienne de plus, on fut surpris de voir à plusieurs reprises le pape Jean-Paul II embrasser la terre, lors de ses tournées à travers le monde. Serait-ce que cet évêque polonais aurait été élevé dans le culte d'Isis, Cérès ou Mithra ? Dans ce cas les Journées mondiales de la Jeunesse seraient des fêtes de la fécondité.

  • Darwinisme et néo-nazisme

    La propagande de la foi dans l'évolutionnisme, ou pour être plus dans le "transformisme", pose comme un fait historique que le "darwinisme social" constitue un détournement de l'hypothèse de Darwin. C'est faux.

    D'abord, il n'y a pas d'inconséquence sur le plan éthique, quand on croit dans l'hypothèse du transformisme, comme la science nazie, à vouloir en chercher une application sur le plan social. Après tout, la bombe atomique n'est pas plus sympathique que le nazisme, et on ne prétend pas pour autant qu'elle est erronée sur le plan scientifique.

    Ensuite, l'effort d'application du darwinisme, dont témoigne le nazisme, n'a pas cessé à la suite de l'effondrement de ce régime.

    - Mettons que le darwinisme social nazi n'a pas fait ses preuves, bien au contraire, puisque la déroute rapide des Allemands face aux "sous-hommes communistes" a enclenché le début de l'extinction de la fière race allemande, qui a subi les pertes les plus nombreuses au cours de la dernière guerre. Ce darwinisme social a permis la relégation des juifs au plus bas niveau moral, au rang de personnes peu compétitives (ce qui n'a rien en soi d'insultant pour les juifs, dont la spiritualité ne trouve aucun fondement dans la compétitivité ou l'identité, principe racial et/ou juridique).

    - Mais le darwinisme social libéral, qui permet actuellement de reléguer une partie de l'humanité au rang de la sous-humanité, avec la promesse identique à celle faite aux juifs de "libération par le travail", ce néo-darwinisme social n'a pas, lui non plus, fait ses preuves. Autrement dit, nous sommes en train de l'expérimenter, et, malgré les débuts catastrophiques du darwinisme social, les comités d'éthique paraissent peu s'en émouvoir.

    D'une certaine façon, le darwinisme social libéral paraît voué à un échec plus cuisant et certain encore que le nazisme ; en effet, si certains ont pu croire dans la victoire de l'Allemagne sur le reste du monde, il paraît dérisoire d'affirmer l'équilibre du monde sur la base de la compétition économique, assortie de la seule promesse aux sous-hommes de connaître un jour la démocratie et les profits qui vont avec, pour qu'elle ne soit pas seulement un mirage. On voit se répéter dans le darwinisme social libéral, le même cynisme et les mêmes spéculations scientifiques douteuses que dans le nazisme. En dehors des milieux industriels et boursiers, le darwinisme social paraît scandaleux. Pourquoi ne pas examiner, en dehors des milieux industriels et boursiers, s'il n'y a pas lieu de réouvrir le débat scientifique à propos de Darwin ? C'est naïf, je le reconnais, puisque la télévision joue désormais un rôle de premier plan dans le débat scientifique.

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    Si l'on a fait un peu d'histoire, et pas seulement de la biologie, on verra d'ailleurs que le nazisme n'a fait que donner une coloration juridique particulière à un darwinisme social libéral existant auparavant. Le nazisme n'a pas l'exclusivité du mélange ésotérique de la science et de l'éthique, puisque c'est une caractéristique du totalitarisme, en général. C'est le mode de raisonnement essentiel des régimes théocratiques depuis les débuts (avérés) de l'histoire de l'humanité, tandis que l'étrange attelage de la science et de la morale publique a de quoi surprendre un esprit scientifique plus sérieux, qui objectera : "Et pourquoi ne pas intégrer la science-fiction dans la science, tant qu'on est à y admettre des comités d'éthiques ?" Objection d'autant mieux fondée que c'est ce que font systématiquement les régimes théocratiques depuis l'origine (prouvée) de l'humanité : ils ne distinguent pas la science de la science-fiction. Typique de la théocratie européenne du XVIIe siècle, la science de Galilée mêle psychologie de l'univers et science-fiction (le purgatoire), d'une manière qui n'a rien de surprenant. Pus récemment, la philosophie naturelle de Montesquieu et sa théorie raciste, qui repose plus sur les envolées lyriques que les syllogismes mathématiques, effectue la même jonction de la science naturelle et du droit. La science, dans un régime technocratique, présente le même caractère dogmatique que dans une théocratie.

    - J'entendais récemment Roland Jaccard (statistiques + biologie), piètre savant comme tous les polytechniciens, déplorer quasiment dans la même phrase le défaut de contrôle des savants par des experts ès éthique (c'est-à-dire des curés, fonctionnaires de l'Etat), ET le rôle joué par l'économie et l'argent dans la science moderne. L'argent est sans doute la principale raison, aujourd'hui, du mélange de l'éthique et de la science. Il n'y a rien de plus éthique que l'argent. Il n'y a d'ailleurs qu'un statisticien imbécile pour croire que l'Etat et ses curés sont des esprits purs, et que ce n'est pas l'argent qui les détermine eux aussi.

    - Pour poser l'hypothèse évolutionniste, il faut auparavant poser le fatalisme comme une vérité scientifique. Comme cette vérité est de nature religieuse ou juridique, on peut penser qu'elle traduit chez Darwin l'influence des préjugés théocratiques de son époque. Le judéo-christianisme de Darwin est d'ailleurs très proche de celui de Hitler. Dans les mêmes termes que Darwin et ses disciples posent le principe de la transformation du singe en homme, on pourrait faire la théorie que l'espèce humaine est prédestinée à retomber au niveau éthique où se situe le singe, et à ne plus se comporter autrement que suivant une programmation naturelle fatale.

    Mais, en pratique, quiconque résiste à la bestialité du darwinisme social nazi ou libéral, en refusant de s'inscrire dans la chaîne alimentaire, fait écueil au transformisme, tant que celui-ci n'aura pas démontré comment un être humain peut se situer à part de toute l'espèce à laquelle il appartient, et refuser de se soumettre au droit naturel commun, à laquelle toutes les autres espèces vivantes se plient. Bien sûr il y a une grande place d'abrutissement religieux, de psychologie et de calculs spéculatifs chez l'homme, mais il n'y a pas que ça, et même la détermination psychologique moyenne dans les régimes théocratiques ne serait pas, sans l'effort considérable du clergé pour promouvoir la culture, vecteur principal de l'enseignement de la science et des arts sous la forme dogmatique.

    C'est exactement le même abandon de l'esprit critique qui est requis pour croire le transformisme vrai, que celui qui est exigé pour croire que le libéralisme est une doctrine économique sérieuse, alors qu'elle s'appuie principalement sur l'escamotage et la censure de tous les faits historiques qui la contredisent. Pour croire au libéralisme, il faut croire au destin, comme les joueurs de poker ; idem pour croire au darwinisme, qui ne fournit pas l'explication de l'indétermination humaine, mais seulement de son déterminisme (et encore, une partie seulement).

  • La Prostituée

    Retour sur ma précédente note dédiée à Marx et la prostitution : cette note permet de comprendre pourquoi l'institution ecclésiastique est figurée dans l'apocalypse sous les traits d'une prostituée, au point de stupéfier l'apôtre Jean. C'est donc à cause de la triple 1/idéalisation de la sexualité ; 2/idéalisation du travail ; 3/idéalisation du droit, opérée par l'institution ecclésiastique contre l'Esprit de Dieu.

    (Porteuse des mêmes valeurs, la République n'est qu'une petite putain secondaire.)

    - Attribuée mensongèrement au christianisme (l'essayiste Pascal Bruckner), l'idéalisation de la sexualité est une des fonctions principales du sacerdoce païen dans l'Antiquité. S'il n'est pas le seul, Shakespeare est le meilleur témoin de cette idéalisation démoniaque, dont il nous livre toutes les clefs, en particulier dans "Roméo et Juliette", pièce totalement énigmatique si l'on se place sur le terrain culturel où le christianisme n'est pas enraciné. A la subversion du christianisme, Shakespeare oppose la subversion de la culture dans toutes ses pièces.

    Bien sûr, on trouvera une logique proche de la part de tous les théologiens chrétiens qui font l'effort minimum de rapporter leur propos aux Saintes Ecritures. Si l'on prend le cas d'Augustin d'Hippone, pourtant assez largement ésotérique, et dont la théologie est la plus éloignée des paraboles de Shakespeare, bien sûr il ne saurait être question pour Augustin, en aucune manière, d'"érotisme chrétien", faute de quoi Augustin ne serait qu'un rigolo de kermesse démocrate-chrétien, un abolitionniste du péché originel, et l'ésotérisme d'Augustin ne va pas jusque-là*.

    - L'exemplarité de Shakespeare tient à ce qu'il ne verse jamais dans la psychologie ou l'éthique, pour se situer toujours au niveau de l'histoire, suivant la recommandation de l'apôtre Paul, en quoi nous pouvons aussi voir dans Shakespeare un ange, qui n'a bien sûr rien de "docte". "Roméo et Juliette" est donc une pièce historique, qui à travers l'histoire de deux petits crétins enamourés (on pourrait fort bien placer le mariage gay sous le patronnage de "saint Roméo"), décrit le destin tragique de l'Occident, et donne la raison de celui-ci pour sublimer la bêtise avec une constance inoxydable, sous le vocable de la culture, trépanation de l'âme de l'homme du peuple. Shakespeare dévoile le mysticisme complètement truqué de la culture médiévale. Comme la culture, dans des décors et des costumes différents, n'est que recyclage des viles passions humaines, Shakespeare sait que sa mythologie résistera à l'outrage des siècles.

    - Arrêtons-nous ensuite sur Emmanuel Swedenborg. Son explication de la figure de la prostituée est analogue de celle de Shakespeare. De façon plus générale et complémentaire, Swedenborg précise le sens du mot "fornication" dans le vocabulaire chrétien. Il diffère du sens que lui donne la culture païenne ou l'éthique, ainsi que les pharisiens qui ont condamné à mort Jésus. Pour les pharisiens, Jésus est un fornicateur, tandis que pour Jésus, ce sont les pharisiens qui le sont. Pour les pharisiens, la fornication est la sexualité illégale, qui justifie à leurs yeux qu'une femme adultère soit lapidée. Jésus, lui, ne condamne pas la sexualité ou la chair directement, car cela reviendrait à anéantir l'homme et le priver du jugement dernier, que les justes n'ont pas à redouter.

    - C'est l'éthique sexuelle qui, dans le christianisme, est condamnée sous le vocable de la fornication, c'est-à-dire le péché véhiculé par la prostituée - autrement dit, l'idée qu'il y a une bonne et une mauvaise sexualité, idée qui constitue l'axe du droit et évolue au gré de l'intérêt de telle ou telle société. C'est cette sacralisation, ce sacrement-là que le christianisme ne tolère pas et qu'il désigne comme la fornication, parce qu'il opère la scission de l'humanité avec dieu, en le réduisant à une idole domestique. Sodome et Gomorrhe sont moins éloignées de dieu que Jérusalem, si celle-ci ourdit contre dieu un idéal social plus pur que celui des païens. A cet égard, les musulmans qui croient que la démocratie libérale est immorale commettent une lourde erreur (la même erreur que l'antichrist Nitche) ; l'effacement de dieu est le résultat même du processus moral, d'une part, et le libre-échangisme sexuel, plus ou moins organisé, a un caractère sacramentel dans le droit libéral. On peut dire que l'attrait religieux du libéralisme excède celui de toutes les autres religions. On ne peut s'opposer au cannibalisme libéral par où il a triomphé : l'idéalisation de la sexualité, du travail et du droit.

    - Et Jésus d'expliquer -déjà- aux pharisiens comment ils ont perverti la loi de Moïse en restaurant le plan de la morale pure égyptienne, s'asseyant ainsi sans vergogne sur la conscience historique conférée aux hommes par dieu par l'intermédiaire de Moïse. Le faux juif S. Freud, pour s'en démarquer, définit le judaïsme comme "l'invention de Moïse" ; en dépit de son athéisme, cette définition est assez juste ; on peut la préciser encore en disant que l'essentiel de l'ancien testament est dans la conscience historique (opposée à l'inconscient freudien totalitaire), conscience confirmée par l'apôtre Paul, qui fait définitivement table rase de la morale, privant toute spéculation sur l'éthique ou l'identité juive de fondement (pour ne pas dire qu'il la relègue dans les limbes du ridicule, puisque le paganisme de Freud est moins illogique). L'antisémitisme, lorsqu'il est cohérent, ce qui est assez rare, vise bel et bien la conscience historique. Le judaïsme est insoluble dans la culture ; le christianisme, encore plus.

    *Plus marqué que celui de Thomas d'Aquin, l'ésotérisme d'Augustin réside dans son néo-platonisme.

  • Déphilosopher

    "Comme en son temps l'imprimerie, il n'est pas impossible qu'internet fasse éclore un nouvel humanisme."

    Martin Legros, philospophe de service.

    - Une des caractéristiques de la pensée humaniste est de nier que la technique constitue un quelconque progrès. De sorte qu'on ne peut pas fonder le slogan de la modernité sur l'humanisme, mais seulement sur la pure rhétorique. On pourrait citer cent exemples des préventions de l'humanisme contre la technique. Le meilleur est Francis Bacon, qui dans la "Nouvelle Atlantide" annonce toutes les inventions techniques futures pour mieux signifier qu'elles ne marquent aucun progrès de l'imagination humaine, où Bacon voit la meilleure ressource afin, pour l'homme, de triompher de la nature et de sa condition.

    Du même Legros :

    "Peut-il y avoir de bonnes raisons d'être plus touché par la destruction d'une oeuvre d'art que par celle d'une vie humaine ?"

    Comme on le supute, après quelques syllogismes sentencieux pour l'appuyer, la réponse de Legros est : "oui". Toute la barbarie démocratique est dans cette affirmation. La démocratie est sans doute elle-même le plus beau monument de rhétorique pharisienne, auquel on doit sacrifier autant de vies humaines que nécessaire. Ne croyez pas que les onctueux démocrates se soucient beaucoup de l'art primitif ; il ne leur sert qu'à alimenter leur propre primitivisme.

    On m'interrogeait justement, il y a peu, sur la dette diabolique que la société fait peser sur l'homme et qui a pour effet de l'inciter à aliéner sa conscience, à s'aimer moins qu'il n'aime la société, afin de perpétuer le sacrifice. La réponse est contenue dans l'absurdité de cette affirmation, qui illustre le point de vue social comme celui du démiurge. Ennemi de la démocratie et plus humaniste que tous les souverains pontifes démocrates réunis, Baudelaire constate que le progrès de la civilisation est, avant toute chose, le résultat de l'effacement des traces du péché originel. Sans le péché originel, il n'y a plus que la condition humaine, et puis c'est tout, les barbares peuvent fonder, religieusement, le principe de la banalité du mal. Comment comprendre, ensuite, que la créature humaine est, primitivement, l'oeuvre du diable, et ne peut échapper au déterminisme, si elle s'en tient au plan physique ? On le comprend parce que le raisonnement hypothétique et le raisonnement génétique sont semblables. L'hypothèse ou la condition est le mode primitif de raisonnement. Il n'y a dans toutes les idéologies ou doctrines sociales qui en découlent, qu'un simple volontarisme. L'âme elle-même est déterminée par le physique et la biologie, aussi soluble dans les rêves que la mécanique, les mathématiques ou la démocratie.

     

  • Le spectre de Marx

    Un magazine de philosophie titre en gros : "Karl Marx, l'ennemi intime du capitalisme." Marx n'est pas moins l'ennemi de la philosophie du droit républicain, notamment à cause du service rendu par elle au capitalisme. Cela, ce magazine ne l'avoue qu'à demi, un peu plus loin et en caractères d'imprimerie beaucoup plus petits.

    La preuve que Marx n'est pas républicain, c'est qu'on ne peut le classer ni à gauche, ni à droite. Il ne marche pas dans la combine.

    Le socialisme (républicain) n'est jamais que la reformulation d'une vieille ruse du clergé catholique qui consiste à imposer à l'homme un devoir mystique afin de mieux le soumettre. L'éthique républicaine tire sa source du même endroit que la morale d'ancien régime, c'est-à-dire du néant.

  • Marx et la prostitution

    Marx n'est pas assez naïf pour prendre position "pour" ou "contre" la prostitution, c'est-à-dire pour participer à une polémique typiquement bourgeoise ou républicaine, qui a pour effet, ou but, une triple occultation : 1/L'idéalisation de la sexualité ; 2/L'idéalisation du travail ; 3/L'idéalisation du droit.

    - La sexualité est un enjeu crucial sur le plan social, y compris sur le plan de la barbarie sociale que la sociologie négationniste met à part de l'évolution sociale de façon totalement artificielle. L'idéalisation de la sexualité et du travail est nécessaire au commerce comme à l'industrie.

    - Comment le droit pourrait-il mettre un terme aux fléaux que les populations pauvres subissent, dont la prostitution n'est qu'un volet, quand le droit est au contraire fait pour justifier les inégalités et les consolider ?

    Le débat sur la prostitution entre ligues de vertu, dont chacun devine qu'il ne changera rien au commerce de la chair humaine, ni à l'activité économique fondée sur la concurrence, est exemplaire de la mentalité féminine religieuse, qui décrète sans jamais le prouver que la société peut-être perfectionnée, quand bien même sa bestialité n'a jamais été aussi flagrante au plan de la sexualité, au plan du travail, et au plan du droit. On peut mieux dire en étant marxiste que l'économie dite tertiaire ou de service est en réalité une économie pornographique, qu'il s'agisse de vendre sa chair, ou également son âme. Nous sommes bien d'accord avec les prostituées : leur service social en vaut bien d'autres, plus subtils mais non moins aliénants : seulement le reconnaître pour la République française reviendrait à l'aveu qu'elle n'est qu'un lupanar, bien loin des leçons d'humanisme et de démocratie que ses journalistes distribuent à tour de bras. 

  • Dialogue avec l'Antéchrist

    - Tout au plus les antichrists peuvent-ils accuser les chrétiens d'être parfaitement inutiles sur le plan social : des parasites, comme le Reich allemand accusa les juifs et les communistes (pour ne pas se priver de trop de "bonnes troupes chrétiennes").

    - L'accusation de détruire la civilisation, en revanche, est infondée et participe de la recherche de boucs émissaires par la société.

  • Vitesse Moderne

    Pour comprendre la modernité il suffit d'observer une femme, puisque celle-ci est l'objet de culte central dans cette religion, comme fut l'hostie précédemment dans le culte des vieux catholiques latins, suivant un plan mystique exactement semblable.

    Même la démocratie et l'idée du peuple que cette idéologie véhicule exige en réalité un "peuple" le plus effeminé possible, tel que le Japon, l'Inde, les Etats-Unis, l'Allemagne, les pays orientaux en général, comme par hasard ceux qui subissent la férule de la dictature en bronchant le moins, qui ont même inventé de trouver dans l'humiliation et la douleur un surcroît de plaisir. Voilà pour qui la démocratie est faite.

    Les hussards roses de la démocratie prennent le peuple pour de la chair à saucisse malaxable à volonté, et leurs arguments sont exactement ceux du pédéraste pour approcher sa victime.

    +

    Pour comprendre la "vitesse moderne", il faut comprendre le principe de fuite en avant des femmes. Elle explique l'irresponsabilité similaire des hommes politiques, non pas accidentelle, mais atavique. La science politique n'a JAMAIS EU DE SOLUTION, ni de but, LA POLITIQUE N'A JAMAIS EU QUE DES MOYENS DE FUITE. Toutes les utopies politiques sont formulées de façon hypothétique, c'est-à-dire de la manière la plus religieuse qui soit. C'est le grand service rendu par la polytechnique nazie aux élites démagogiques qui gouvernent la France au gré de leurs intérêts : doter cette élite d'une science statistique et de la mystique grostesque d'Einstein qui va avec, afin de faire croire au peuple que son élite sait ce qu'elle fait, alors qu'en réalité les élites françaises n'ont que des moyens de fuite, s'amenuisant de plus en plus, et que les experts au chevet de la France ne sont que des imbéciles du calibre de Jacques Attali.

    Petite tapette désargentée, si tu crois que la politique va t'inclure dans son plan d'évasion fiscale, tu peux toujours rêver. Les politicards n'ont pas besoin de toi, à moins que tu ne saches sucer ou ramasser les poubelles, ou en tant qu'assassin. Tu sais tenir une arme ? Alors tiens-toi à l'arrière-garde, s'il-te-plaît, pendant qu'on met nos valeurs à l'abri. Ah, tu peux bien être fier d'être gay, connaud. Exige plutôt des branlées à la police !

     "Les peuples intelligents ne se laissent pas gouverner facilement." : vous pouvez être sûr que ce n'est pas un/une féministe qui a prononcé ces paroles. Pour les féministes, il faudrait au contraire inculquer artificiellement aux hommes des raisons de trembler qu'ils n'ont pas naturellement. Ainsi feront-ils de plus parfaits dévots, avides de toutes les sortes de drogues religieuses, parés pour l'abattoir.

    Encore une fois, c'est très facile d'écrire un bouquin sur les penseurs français modernes : leur liste tient sur une page. Même chez Proust, le plus religieux et fétichiste qui soit, on peut trouver quelques lignes blasphématoires vis-à-vis de la religion et de la société. Mme de La Fayette peut être classée parmi les modernes... mais qui lit en France encore Mme de La Fayette en dehors de quelques institutrices semi-frigides et qui bouffent déjà les pissenlits par la racine ? Même aujourd'hui où la religion n'a jamais été aussi forte en France, la démocratie avec une puissance que l'Eglise catholique n'a jamais eu pour inculquer la messe, même à ce niveau la France n'est pas assez moderne pour empêcher ses enfants de lire Louis-Ferdinand Céline et d'y trouver les vérités les plus dérangeantes sur "les artisans de guerre au nom de la paix". La France n'est pas assez moderne pour imposer l'éthique nationale-socialiste à ses enfants, c'est-à-dire la grossière tactique pour imposer la défense de la propriété au nom de la liberté.