Pour une Chantal Sébire souhaitant abréger ses souffrances physiques, combien de jeunes drogués, d’adolescents sans foi ni loi tentent de se suicider tous les jours, de mettre un terme à leurs souffrances MORALES ?
Dans la religion laïque, tout se réduit à l’enveloppe corporelle, au sens épidermique ; le trou du cul devient mystérieux et l’âme incertaine.
Ceux qui doutent que la laïcité remplisse toutes les conditions humaines pour être une véritable religion n’ont qu’à regarder François de Closets, VRP multicartes jamais dépourvu de slogans et de statistiques, prêcher le principe sacré de l'euthanasie avec ferveur à la télé. Sacré Graal que l'euthanasie ! (Closets a vraiment la gueule parfaite du bourgeois qui se récure le nombril au kärcher tous les matins et s'épile jusqu'aux amygdales - une hygiène écœurante.)
Non seulement la laïcité est une religion, mais elle s'impose de plus en plus comme LA religion des vieux cons stériles.
Lapinos - Page 127
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Tremblante du mouton
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Fœmina complex
Aussi égalitariste soit la société capitaliste, la différence de comportement entre hommes et femmes ne semble altérée qu’en surface.
La caissière de supermarché fournit un bon exemple de femme, non pas "virilisée" mais plutôt "déféminisée" ; et même dans cette branche pourtant, une minorité de spécimens perpétue une attitude de séduction passéiste.
Jusqu’à la féministe Isabelle Alonso : bien que chienne de garde, elle minaude et cligne de l’œil avec fard sans arrêt comme une chatte ibérique en chaleur, refusant pour elle l’androgynie qu’elle réclame pour les autres.
Il n’y a guère que la pomme d’Adam de Christine Ockrent qui soit une signe objectif de mutation propre à satisfaire le préjugé évolutionniste de la science actuelle.
Les revendications féministes, en outre, se présentent souvent comme un renversement du schéma de la domination prétendûment exercée par l’homme sur sa compagne.
Un aïeul à moi, juge de son métier, émut les chroniqueurs locaux en allégeant de moitié la peine d’un garçon qui s’était rendu coupable d’un viol, tenant pour une circonstance atténuante le fait que la victime se tenait sur le bord de la route dans une attitude provocante sur le plan vestimentaire (pas facile pour moi d’avouer un juriste dans ma généalogie).
Désormais la gent féminine a pris une place prépondérante dans la magistrature et elle est, à l’inverse de mon ancêtre, d’une sévérité accrue pour les délinquants sexuels, encore des hommes dans l’écrasante majorité des cas.
Si l’on observe la peinture du XVIIe ou du XVIIIe siècle en général, mettons de Watteau en particulier, on constate que les hommes et les femmes sont plus proches qu’aujourd’hui sur un point au moins, celui de l’élégance et du port distingué, y compris dans les classes subalternes que ce (petit) maître a décrites aussi.
Comment ne pas voir dans le féminisme l’héritage des idées folles qui sont nées au XIXe siècle ? D’une certaine façon, être féministe c’est se réclamer du XIXe siècle - les antiféministes comme moi ayant plutôt de l’admiration pour le siècle des Lumières.
(Dans ces cas-là, il y a toujours un crétin arithméticien pour affirmer que XIX c’est mieux que XVIII, et XX mieux que XIX, ainsi de suite ; mais prendre le parti de s’arrêter à l’opinion de chaque crétin aujourd’hui, c’est se barrer la voie du progrès.)
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Un dernier point, plutôt d’interrogation cette fois.
A propos du mouvement “gothique”, que j’interprète comme une contestation plus profonde que celle de Mai 68 des valeurs bourgeoises capitalistes. Affirmer l’existence de Satan au XXIe siècle me paraît nettement plus révolutionnaire que le vague branlement idéologique de Mai 68, tout cet existentialisme sorbonnard porté à bout de bras par une poignée d’intellos oiseux qui compensent l’intelligence par la ténacité.
En même temps que du maquillage et des anneaux aux doigts, les damoiselles gothiques semblent posséder un pouvoir d’attraction érotique que leurs consœurs n’ont pas. C’est du moins la sensation que j’éprouve au contact visuel de la plupart d’entre elles. Idem pour les jeunes musulmanes issues de l’immigration.
Les bobos, elles, lorsqu’elles se piquent de vous séduire, ce qui est plus rare et ne précède jamais au moins une discussion sur un thème d’actualité ou un sujet plus spirituel, les bobos utilisent plutôt leur intelligence comme une arme de séduction, intelligence qu’elles enveloppent dans un regard pénétrant, à la manière des héroïnes de séries nord-américaines ; le but, la séduction, est toujours là, mais le moyen de parvenir au but diffère ; ce qui fait qu’à vingt-neuf ans les bobos échouent sur “Meetic” où elles se prostituent gratuitement.
Je conclus avec mes gothiques. Laissons de côté le maquillage, souvent outrancier chez les bobos aussi, pour nous concentrer sur les anneaux. Qu’est-ce que ça signifie ? Comment le lien se fait-il avec l’érotisme ? Ces bagues sur toutes les phalanges sont-elles portées comme un banal outil de séduction supplémentaire, ou sont elles plus profondément un clin d’œil lancé au tempérament dominateur masculin, destiné à faire chavirer leur cœur ? Est-ce prémédité ou pas ? Si quelqu’une a la solution de cette petite énigme, qu’elle n’hésite pas à m’en faire part (cadres sup. s’abstenir). -
No Sex in France
Converti au communisme, je n’en reste pas moins misogyne : les slogans féministes sont typiquement des slogans bourgeois. Ce que les “chiennes de garde” défendent avec rage et avec la complaisance des médias, ce sont les valeurs bourgeoises et non les droits de la femme à vivre hors de portée du désir charnel et du pouvoir de contrainte des hommes.
La haine des féministes vis-à-vis de l’islam est tout à fait caractéristique. Qu’il soit féministe (Caroline Fourest) ou démocrate-chrétien (Redeker, Philippe de Villiers), libéral de gauche (BHL) ou de droite, le bourgeois entretient soigneusement le fantasme de la menace islamique afin de justifier son propre fanatisme à caractère totalitaire. J’ajoute que le féminisme étant le contraire de l’humanisme et de l’universalisme, c’est tout sauf une idée marxiste.
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Mme (Mlle ?) Michèle Reiser, présidente d’une commission nouvellement créée contre les “dérives sexistes” à la télé, qui comporte tout de même un membre masculin, le présentateur Frédéric Taddéi, se donne pour objectif d’abolir les clichés véhiculés sur la femme par la télé.
Michèle Reiser distingue trois grands clichés : le cliché de la ménagère ; celui de la ravissante idiote, blonde ou pas ; et enfin celui de la femme, désirable et séductrice, de la “vamp”.
Je n’ai pas entendu Michèle Reiser proposer un autre exemple. Suggère-t-elle le modèle de la femme qui aurait une bite comme tout le monde et qui saurait s’en servir avec délicatesse ? Ou le contre-exemple dissuasif de la blonde, séduisante donc forcément idiote ?
On voit mal au terme de ce féminisme médiatique - tous les membres de cette commission de vigilance à la mord-moi-le nœud sont employés par les médias -, se dessiner autre chose que l’androgynie morale de la femme yankie (WASP), qui repose sur un arsenal de droits privés aberrants.
Difficile d’accorder un quelconque crédit à cette nouvelle bande d’écervelées féministes. Ça saute aux yeux que la télévision est un outil de propagande avant toute chose, une machine à véhiculer des clichés.
Il n’y a pas de série plus caricaturale que la série Plus belle la vie, conçue justement pour enseigner la morale féministe, entre autre, à grands coups de clichés hénaurmes. Une commission qui voudrait s’attaquer aux caricatures véhiculées par la télé commencerait par stopper la diffusion de ce genre de programmes.
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Un régime totalitaire se définit par rapport à un régime dictatorial par son caractère particulièrement sournois, insidieux.
Ce genre de commission de contrôle, le BVP ou le CSA sont d’autres exemples, sous le fallacieux prétexte de combattre les clichés ou les dérives, contribuent à multiplier les clichés bourgeois.
On peut penser comme Marx que le totalitarisme porte en lui les germes de sa destruction ; c’est l’idée que Marx exprime lorsqu’il dit que “le premier ennemi du capital, c’est le capital lui-même”, car ce qui frappe, plus encore que l’hypocrisie des membres de cette commission, c’est leur bêtise, leur mièvrerie.
Ce n’est pas l’excès de raison qui menace l’humanité, cette thèse n'a pas de consistante, mais bien la bêtise, le crétinisme aggravé de nos élites.
Le communisme n'est pas, contrairement aux médisances, un nivellement vers le bas, mais une aspiration vers le haut, un combat contre l'asphyxie de la conscience politique par les préjugés bourgeois dans tous les domaines. -
Question dignité
Il semble que par “mourir dans la dignité”, le bourgeois entende “mourir sur un plateau de télé, interviouvé par Jean-Luc Delarue, Frédéric Taddéi ou Marc-Olivier Fogiel”, un désir dans ce goût-là.
Si l’on a une idée plus classieuse de la dignité, plus “cadre sup. de la République”, on se tournera plutôt vers la sœur de Lionel Jospin : le physique spectral de Noëlle Châtelet la prédispose en effet à réciter des vers républicains sur la dépouille des héros ou des martyrs de la laïcité.
On peut s’amuser à imaginer ce que serait la liturgie laïque si les bourgeois étaient moins guindés et plus imaginatifs, s’ils lisaient un peu plus Homère et un peu moins Harry Potter.
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Il faut dire que tout ça n’est qu’un pis-aller. La mort pour le bourgeois est une extrémité regrettable, voire un “extrémisme”. Que les extrémistes de droite meurent, ou les communistes révolutionnaires, ce n’est que justice, mais le bourgeois, lui qui est si raisonnable, si modéré dans ses propos et ses institutions, qui ne fait jamais la guerre sans avoir une bonne raison de la faire, lue, approuvée et tamponnée ?
Non, en principe le bourgeois ne veut pas mourir, et on aurait tort de croire que l’inaction lui pèse. Au contraire, il ne se lasse pas de se contempler, de se remémorer les détails les plus insignifiants de son enfance. « Le 19 mars, je me suis branlé… », il met une croix dans son calepin pour se souvenir, au cas où il ne lui adviendrait rien d’autre.
Même la mort de ceux qu’il condamne finit par indisposer le bourgeois. Car elle lui fait penser à la sienne propre, de mort. « Tuez Saddam puisque la Cause l’exige, puisque c'est un extrémiste, mais avec doigté, euthanasiez-le - la technique c’est pas fait pour les chiens, bordel de Dieu ! »
Puisque Dieu n'existe pas, le bourgeois a décidé de prendre son destin en main. Et le moins qu'on puisse dire c'est que le monde entier lui envie ses rites funéraires.
Ou alors c’est, à l’autre bout, la larve humaine immonde qui pousse le bourgeois vers la sortie (en déformant odieusement sa bourgeoise au passage). « Etouffez-moi ça aussi, et en silence, de grâce ! ». Lorsqu’on aura trouvé un meilleur moyen de régler définitivement la question du patrimoine et de sa transmission par des voies moins barbares, alors il sera temps d’abolir la naissance, principale cause d'inégalité comme chacun sait, la chose se démontre aisément par l'algèbre.
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Causerie du mardi
L'astuce de l’inconscient abolit l’examen de conscience.
Cette trouvaille s’adapte merveilleusement bien à la justice bourgeoisie qui juge Hitler, Staline, Ben Laden, Bush, Saddam Hussein, Le Pen, Jérôme Kerviel - tous coupables, pour mieux s’ôter tout remord ; la “fin de l’histoire” : un fusible bien pratique pour faire la nuit sur des contradictions trop voyantes ; la fin de l’histoire et le début du cinoche.
La démocratie est totalement irresponsable de tout crime, passé, présent et à venir… Qu'on se le dise ! Et si quelque génocide impromptu vient quand même éclabousser le beau système de défense immaculé, il reste toujours le pape pour porter le chapeau, qui n'est pas à une repentance près.
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Ouf, Lazare Ponticelli est mort ! La guerre de 1914-18, le “prénazisme”, n’était pas une notion facile à expliquer à la télé, à l’école, sauf à dire que nos arrière grands-parents n’étaient encore que des primates sans l’internet, ne soupçonnant même pas la bionique future ni la littérature post-moderne, les blogues, Wikipédia, prêts à se mettre sur la gueule pour des détails sans importance. Surtout Pétain.
Lazare, brave chaînon manquant médaillé : tu vas nous manquer !
Et comme il n’est pas question de refiler un poilu à chaque classe de primaire - les poils c’est cra-cra - eh bien zappons plutôt. -
L'Antisémitisme est un humanisme
Sous ce titre provocateur, Les Temps modernes a commenté récemment ce mot fameux de Bernanos : « Hitler a déshonoré l’antisémitisme ».
L’article en lui-même n’a aucun intérêt ; il s’agit de faire dire à Bernanos exactement le contraire de ce qu’il a voulu dire, de le changer en pur lèche-cul philosémite en déployant des trésors de sophisme, un minimum de bonne foi suffit pour le comprendre.
La revue de Claude Lanzmann mérite le détour. En effet, des religions nouvelles, il s’en crée et il en meurt chaque jour aux Etats-Unis aussi spontanément que des PME-PMI en France. La “laïcité positive”, comme disent les crétins, les barbarins, consiste en fait à ravaler la religion au rang d’une petite entreprise de franc-maçonnerie ou de services payants à la personne.
Mais la revue de Claude Lanzmann prétend carrément fonder, elle, une nouvelle religion… universelle : c’est ça qui est plus inhabituel. Il faut remonter à la révolution française de 1789, ou celle de 1848, pour trouver une tentative semblable en France - à la révolution de 1917 en Russie pour ce qui concerne le continent européen.
La base de la religion de la Choa est une sorte d'amalgame de la religion juive, chrétienne et laïque, proprement rocambolesque, que nul juif, nul catholique, nul laïc qui se respecte ne peut gober évidemment, un galimatia stupéfiant. Seule l’anarchie intellectuelle qui règne peut expliquer un tel cabotinage. Même l’absurdité a sa logique, comme l’ont bien décrit Allais et Jarry.
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La récupération de Bernanos n’est pas un cas isolé. Il y a un an environ, la revue Commentaire cette fois, revue démocrate-chrétienne libérale, faisait de même avec Paul Claudel, transformé lui aussi en pur philosémite, sur la base de quelques lettres adressées par le diplomate Claudel à des amis juifs. Avec ses amis peu philosémites, Claudel savait se montrer tout aussi conciliant en privé. Il n'en demeure pas moins un auteur "angulaire", sur lequel la nostalgie païenne de Maurras, ou la désespérance de Pascal, se brisent.
Aussi le cas de Léon Bloy, le plus intéressant en l’occurrence, car s’il est un écrivain catholique "antisémite", c’est bien Bloy, qui dans un ouvrage à part (Le Salut par les Juifs) a opposé de façon radicale l’antisémitisme chrétien, “médiéval”, politique, celui de Balzac, de Shakespeare, à l’antisémitisme bourgeois, libéral, de Drumont. Pour Bloy l’antisémitisme est bien comme un humanisme, même si Bloy refuse, tout comme L.-F. Céline plus tard, d’être marqué au fer rouge du sceau de l’antisémitisme. Bloy comme Céline sont parfaitement conscient de l'aptitude de la bourgeoisie à retourner la situation ; c'est ce que les bourgeois ont fait en échangeant le racisme du libertaire Drumont pour l'antiracisme des libéraux BHL ou Finkielkraut. La misère morale qui règne dans les zones peuplées d'immigrés, la politique du ghetto aux Etats-Unis, illustrent bien l'hypocrisie du régime bourgeois, qui accuse Hitler pour mieux se dédouaner de ses crimes actuels.
Un petit sorbonnard étique, Georges Steiner, dont la notoriété ne dépasse pas le cercle restreint des auditeurs de “France-Culture”, insomniaques théseux, a tenté de transformer les imprécations de Bloy en une sorte de potage sans sel. En vain ; il n’a pas convaincu au-delà du cercle restreint des auditeurs de “France-Culture”, public composé essentiellement de demoiselles de compagnie kierkegaardiennes ou jansénistes, public qui ne réclame rien d'autre à vrai dire qu’on le berce près du mur pour l'endormir.
Jusqu’au Figaro littéraire, qui s’emploie à désamorcer Bloy lui aussi, sous couvert de l’honorer (signé Sébastien Lapaque), alors que le Figaro représente exactement le genre de littérature bourgeoise que Bloy honnissait, ses plumitifs mercenaires avec. Nul doute que la devise voltairienne de l’espion Beaumarchais au fronton du Figaro, “Sans la liberté de blâmer il n’est pas d’éloge flatteur”, eût inspiré à Bloy des insultes choisies et des désirs de horions contre de ce torchon d’agioteurs égalitaristes.
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Les cas de Baudelaire et de Balzac sont réglés depuis longtemps ; ça fait belle lurette que l’Education nationale s’est fait un devoir civique de les pasteuriser, transformant Baudelaire en petit poète en prose, et Balzac en précurseur des séries télévisées américaines.
Tout se passe comme si Claudel, Bernanos et Bloy représentaient les dernières aspérités du catholicisme, que les démocrates-chrétiens se portent volontaires pour raboter, histoire de donner des gages supplémentaires de soumission. Déjà du temps de Bloy...
« Etrange société chrétienne qui (…) aux expulsions variées dont la gratifient les gouvernements modernes, répond par l’ablation immédiate de tout ce qui peut rester en elle de généreux et d’intellectuel.* »
Même si ce genre de procédé est le fait de censeurs véreux, il y a quelque chose de rassurant là-dedans. On pourrait s’attendre logiquement à ce que le Figaro ou Les Temps modernes ignorent complètement Bloy ou Bernanos vu que c’est un mode de censure beaucoup plus efficace.
De l’hypocrisie ou de la bêtise, il semble que chez le bourgeois ce soit cette dernière qui, à la fin, l’emporte. De son embonpoint et le la couche d'ignorance épaisse qui recouvre chacune de ses sentences, il déduit son invincibilité et se voit encore peiner à jouir ainsi sur le dos des pauvres pendant mille ans, au bas mot, Hitler n'était qu'un petit joueur.
« Il se peut que le Dieu terrible, Vomisseur des Tièdes, accomplisse un jour le miracle de donner quelques sapidité morale à cet écœurant troupeau qui fait penser, analogiquement, à l’effroyable mélange symbolique d’acidité et d’amertume que le génie tourmenteur des Juifs le força de boire dans son agonie.
Mais il faudra, je le crains, d’étranges flambées et l’assaisonnement de pas mal de sang pour rendre digérables, un jour, ces rebutants chrétiens de boucherie.* »
(*Léon Bloy, Le Christ au dépotoir, 1885) -
Créationnisme
L'épistémologie c'est la fin de la science, la queue de la comète.
Je propose la métaphore suivante afin de mieux comprendre le principe, l'épistémologie qui gouverne la science évolutionniste. C'est comme un inspecteur de police qui serait confronté à un suspect, sur le point d'avouer, lorsque son adjoint introduirait tout à coup dans la salle d'interrogatoire cinq nouveaux suspects, avec des mobiles et des alibis différents. À son commissaire qui l'interroge sur les progrès de l'enquête - vu que les médias exigent des nouvelles fraîches -, cet inspecteur répond : « On avance, chef, rendez-vous compte, on a pas moins de cinq nouveaux suspects ! » Mathématique, n'est-il pas ?
Les créationnistes yankis se sont parfaitement insérés dans la lacune de la théorie "néo-darwinienne". Ils sont utilisés comme repoussoir par les évolutionnistes, mais en réalité les hypothèses sont exactement les mêmes. D'ailleurs le créationnisme est illustré depuis des lustres par Spencer, par Bergson, sans que ça choque aucun journaliste.
Les créationnistes yankis mettent en lumière la fin de la pseudo-science du plagiaire Darwin et de l'épistémologie impotente de Kant ou de Popper. Voilà ce qui met en rage les néo-darwiniens.
Les créationnistes sont aussi indispensables aux évolutionnistes pour exister que les racistes sont utiles aux antiracistes. Ou que la droite libérale à la gauche libérale. On est en présence, non pas d'une dialectique mais d'un raisonnement binaire manichéen. Hegel et Marx n'ont rien à voir avec ces palinodies, avec le scandale qui consiste à désunir la politique, la science et la poésie, pour mieux les anéantir par le raisonnement philosophique.
La palme du crétinisme mathématique, je la décerne à l'évolutionniste Stephen Gould, en tête de gondole à la Fnac. Car il n'y a pas de hasard. Du point de vue scientifique, même le fanatisme religieux laïc de l'évolutionniste Richard Dawkins est préférable car, au moins, lui n'est pas détourné de son objectif par une tonne de démagogie niaise. Le fanatisme est un humanisme.
Du moins c'est un fait historique que nul prétexte n'a fait plus de victimes que le prétexte de défendre la démocratie ou celui d'instaurer la paix et les droits de l'homme dans le monde entier, de faire respecter le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Un prétexte qui continue de faire des victimes par centaines tous les jours.
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Stèle païenne
À vrai dire je connaissais assez mal La Rochefoucauld, seulement à travers les petites anthologies de Marx et du parigo-belge t’Serstevens.
Et si, de loin, La Rochefoucauld paraît fin, de près il est plus épais. On se lasse assez vite de son aigreur trop systématique. Rivarol est beaucoup plus impertinent et La Fontaine bien meilleur poète.
Est-il toujours vrai aujourd’hui, pour prendre la plus célèbre des maximes, que l’hypocrisie “rend hommage à la vertu” ?
L’hypocrisie contemporaine est comme "redoublée" et ne rend plus hommage, bêtement, qu’à elle-même, un réflexe et non plus un calcul.
L’exemple du clown triste Jacques Attali me vient à l’esprit. On peut l’introduire dans certaines maximes :
« La fidélité retrouvée à François Mitterrand, dont Jacques Attali ne se sépare plus, n’est qu’une invention de son amour-propre pour attirer la confiance ; c’est un moyen de s’élever au-dessus des autres et de se rendre dépositaire des choses les plus importantes. »
Invraisemblable Jacques Attali qu’une journaliste félicite dans un cocktail mondain pour les quelques noms prestigieux qui l’entourent, et qui répond, impavide :
- Et encore, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg…
D’où je déduis cette petite maxime personnelle :
« L’orgueil est le seul vice qui ne requiert aucune intelligence. »
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Exotisme
Aux catholiques et aux communistes attachés à l’idée de science et de progrès vers la vérité s’oppose l’argument païen de l’éternel retour du soleil après la pluie et du printemps après l’hiver. Cette idéologie climatique, horizontale, devrait conduire à l’optimisme et ôter toute angoisse aux païens désormais ultra-majoritaires en Occident (l’idéologie démocrate-chrétienne est très proche du paganisme, l'“américanisme” primaire des démocrates-chrétiens le prouve, qui équivaut à la perte de toute conscience politique et artistique).
Au lieu de ça, curieusement, le païen est plutôt mélancolique qu’optimiste. Ce qui devrait le rassurer l’inquiète.
(Au passage j’en profite pour redire l’extrême stupidité de la thèse d’un pseudo prof de lettres, Antoine Compagnon, qui classe les auteurs en deux catégories, “modernes” et “antimodernes”, sans tenir compte de critères politiques assez élémentaires ni de l’évolution de la querelle des anciens et des modernes ; pour qualifier Rousseau, Baudelaire (!), Barbey d’Aurevilly, Céline, d’”antimodernes”, il faudrait démontrer que ces auteurs sont hostiles à l’idée de progrès et non qu’ils sont hostiles à l’idéologie dominante depuis le XIXe siècle. Cette thèse est quasiment “orwellienne”, qui revient à démontrer de manière totalement subjective et amphigourique que tous les écrivains dissidents sont à contresens de l’histoire.)
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Ce qui me frappe en tant que catholique c’est la dégradation de la littérature païenne. Autant La Fontaine, La Rochefoucauld, Diderot, impressionnent par la limpidité de leurs styles et leurs saillies, autant les auteurs païens plus récents craquent sous la dent comme une viande trop cuite. Je ne parle même pas de Nitche, qui me fait penser à ces cocktails improbables qu’on sert dans les bars américains ! Paul Valéry, il préfigure Finkielkraut, on a envie de lui botter les fesses ; Cioran fait vite l’effet d’un rabâchage ; la mélancolie, c’est comme un chewing-gum, on ne la mâche pas deux fois. Tant qu’à traduire les moralistes français, autant les traduire en roumain.
Le cas de Céline est un peu à part, vu qu’il est à la fois païen, communiste, nazi, anarchiste et “bloyen”, c’est sans doute en partie ce qui fait sa force.
Un tournant dans la mentalité païenne, c’est Darwin. L’amalgame entre l’idéologie climatique horizontale et l’évolution verticale de Darwin. C’est ce qui rend Nitche aussi bouffon, il ne sait pas sur quel pied danser ce Bacchus de salon de thé. Même le matérialisme de Diderot, emprunté à Lucrèce, coïncide mieux avec l’idée de cycle. En somme c’est l’idée de hasard, d’imprévu, à laquelle les néo-darwiniens sont revenus, après l’effondrement de la théorie de Darwin.
On comprend pourquoi le vieux paganisme bénéficiait de l’indulgence des autorités catholiques, ainsi que de Marx.
Benoît XVI ne devrait faire aucune concession, en revanche, au paganisme contemporain, complètement délirant et dépourvu de poésie. Lorsqu’un membre est gangrené, on le coupe, comme le figuier qui ne donne pas de figues.
Je me sens de plus en plus isolé au milieu des païens, étranger dans mon propre pays, et parfois je rêve, comme Bernanos, d’exil en Amérique du Sud, à Cuba, ou en Afghanistan au milieu des Talibans, ou bien à Moscou où l’avenir est peut-être en train de se jouer.
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L'Empire d'essence
La grossièreté du cinéma français fait ressortir la subtilité de certaines productions yankies. Plus belle la vie évoque même la politique-fiction de George Orwell, représente une sorte de France totalitaire scénarisée par BHL. Tous les clichés sont là. En dehors de quelques méchants qui ont des bobines d’électeurs de Le Pen, le soleil brille sans éclipse sur une société pluriculturelle métissée.
La proportion importante de fictions policières, elle, est caractéristique de la mentalité puritaine. L’état-policier, l’état-hygiénique, c’est un rêve typiquement bourgeois. Avec une fascination, une incrimination particulière des crimes sexuels tels que le viol, l’inceste ou la pédophilie (qui dans la civilisation classique grecque ne sont même pas des crimes, sauf peut-être pour les stoïciens, et encore…).
Les malversations de la “Société générale” ou de l'UIMM, l’étalage de la haine des nantis de Neuilly les uns pour les autres ont certainement des répercussions sociales plus graves que tel ou tel acte pédophile, mais cela le bourgeois ne le voit pas.
Bien sûr il y a des raisons politiques d’abord à la supériorité de l’industrie cinématographique des Etats-Unis. Seul un cuistre peut l’imputer à la richesse des studios d'Hollywood.
Les Yankis ne lisent pas, ou peu. Et la frontière entre le cinéma et la littérature n’existe pas, n’a quasiment jamais existé aux Etats-Unis. Cette fonction de propagande subtile, elle est jouée en France par une sous-littérature écrite, des écrivains comme Eric-Emmanuel Schmitt, Anna Gavalda, BHL, Marc Lévy, Frédéric Beigbeder, Patrick Besson, etc.
Patrick Besson ne demanderait pas mieux que d’être scénariste pour TF1, et il n’est pas si “cher” que TF1 ne puisse l’embaucher, mais il n'y pas encore de demande en France pour un produit impertinent, même si Sarkozy en rêve, pour pimenter ses soirées avec Carla.
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À côté de séries comme 24 h, Les Experts, Prison break, qui jouent sur des ressorts banals, la fascination commune pour le sexe et la violence, avec une dose de suspense et de patriotisme yanki en plus, et qu’on peut qualifier de “pornographiques” sans s’y attarder, d’autres séries plus psychologiques visent le public féminin.
Il faut garder à l’esprit que près de soixante-quinze pour cent de la production littéraire commerciale est épongée par des femmes ; si le bovarysme touche de plus en plus les hommes, c’est d’abord historiquement une affaire de femmes. Si la gent féminine fait des efforts hypocrites dans ce sens, elle reste assez imperméable à la débilité psychologique profonde d’un match de football ou de rugby.
Sex and the city est l’exemple le plus célèbre de ce genre de séries qui donnent dans l’épaisseur psychologique, sans équivalent à la télé française
Sex and the city est une sorte de publicité pour la société new-yorkaise, mais sans verser dans le manichéisme, avec un contraste qui rend la propagande plus efficace. Spielberg est plus efficace que Léni Riefenstahl : le public paie pour voir les films de Spielberg !
Reste que l’androgynie morale des héroïnes de la série Sex and the city, pour le public français amateur de jolies femmes, est assez dégoûtant.
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Plus récemment, dans la même veine "impertinente", la série Dr House évite aussi les clichés du cinéma européen, balourd jusque dans les analyses sociales de Chabrol, ou ontologiques de Godard.
Ce personnage de toubib handicapé, chef du service des cas épineux, qui appelle un chat un chat, et une chienne une chienne, en dit assez long sur la société yankie. À condition de ne pas porter sur cette série le regard d’une téléspectatrice française moyenne.
Cette série n’est bien sûr pas fabriquée pour le public français d'abord.
Ainsi le Dr House étant politiquement incorrect, il se doit pour les Etats-Unis d’être athée ; difficile à piger en France où ce sont au contraire les “intégristes” musulmans ou catholiques, les membres de l’Eglise de Scientologie, qui sont politiquement incorrects, l’athéisme étant banal sous nos latidudes.
Le comique de cette série est typique du nouveau comique bourgeois. Le Dr House fonctionne exactement de la même façon que les bouquins de Nitche. Il dit ce qu’un bourgeois peut entendre de plus choquant, tout en restant dans les limites de ce qu’un bourgeois peut entendre. Aussi politiquement incorrect soit-il, il ne faut pas s’attendre bien sûr à ce que le Dr House nie l’existence des chambres à gaz, par exemple, ou se mette à vanter les mérites de Ben Laden en tant que résistant à l’occupation israélo-américaine, ce genre de truc, même pour rigoler, dans le cadre d’une fiction, par pure provocation (le rire doit beaucoup à l'effet de surprise) ; l’émoi dans les chaumières serait trop grand et l’avenir commercial de la série compromis (Même si aux Etats-Unis elle fut diffusée en “pay per view” sur une chaîne du cable, ce qui est une donnée du cahier des charges.)
Le bourgeois est plein de petits tabous que le Dr House brise par surprise, et ça chatouille. La ménagère yankie est prête à ce que ses valeurs antiracistes ou féministes, la limitation de vitesse ou l’interdiction de fumer soient ridiculisées par un personnage de fiction, qui a l’excuse d’ailleurs d’être handicapé. De toutes façons ces valeurs sont superficielles et n’engagent à rien. Mais pas touche aux grands tabous bourgeois.
De même si Le Pen fait toujours des cartons en termes d’audience à la télé, c’est aussi parce qu’il y a des bobos qui le regardent juste “pour se faire peur”.
Dans la vraie vie, un tel personnage “socialement incorrect” a peu de chances de faire mouiller les gonzesses qui, dans la série, sont toutes au garde-à-vous devant House. D’autant moins que malgré ses fonctions de chef d’un service hospitalier, le Dr House est complètement raide.
Même s'il est un phénomène avant-coureur, le bobo en France ne donne encore qu’une faible idée du niveau de conformisme qui règne aux Etats-Unis. La diffusion par TF1 de ce genre de série prouve que le décalage entre le public français et le public yanki tend à s'effacer ; tous les efforts des politiciens libéraux et de la propagande télévisée vont dans ce sens.
Malgré sa volonté d’indépendance, son refus ferme de se plier à l’hypocrisie bourgeoise, le Dr House comme Nitche en définitive rentre dans le rang et le système en ressort encore plus fort. C’est bien tout le sens du mépris qu’un catholique ou un communiste réserve à la philosophie de Nitche : en définitive elle ne fait que renforcer les valeurs bourgeoises, son principe est antirévolutionnaire, comme le mouvement de Mai 68 qui, sous couvert de combattre le puritanisme et l’ignorance, n’a fait que les renforcer, ajouter de l'hypocrisie à l'hypocrisie.
Nul hasard dans le fait qu’un cochon de curé démocrate-chrétien, dans une basilique française en 2008, invoque les bienfaits de la morale de Nitche dans son sermon. Idem pour l’hédonisme laïcard ridicule de Michel Onfray ; c’est la même religion.
L’”identité française” est un concept crétin de philosophe sarkozyste ; en revanche le peu d’honneur français qui subsiste incite à botter le cul de tels énergumènes en soutanes, plus prompts à défendre les valeurs bourgeoises évolutionnistes et athées que les valeurs évangéliques.
Comment prétendre à l’universalisme chrétien lorsqu’on se berce d’illusions aussi ringardes ? Certes un type comme Tariq Ramadan, à défaut d’être moderne, est plus français qu’un curé démocrate-chrétien, étant donné qu’être français, ça se mérite, ce n’est pas un magot ni une rente de situation.
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Pour revenir à Dr House, c’est plus précisément l’apologie de la science (médicale) yankie à quoi cette série œuvre tout compte fait.
La science yankie, rappelons-le, en dehors de prolonger l’usage de quelques super-gadgets nazis (sans les nazis, les Etats-Unis seraient sans doute en faillite depuis longtemps), la science yankie n’a accompli aucune prouesse et ses missiles pourraient bien se retourner contre elle.
Depuis cinquante ans, quelle “potion magique” nouvelle les laboratoires américains multimilliardaires ont-ils élaborée ? Que dalle en dehors de produits dopants et de repeindre en rose des pilules vertes - même le “pot belge” est une invention belge.
(En sciences humaines, les Yankis nous ont “chipé” les trois plus grands raseurs que la France ait enfanté : Derrida, Robbe-Grillet et BHL ; si les universités yankies y mettaient plus de conviction et que le niveau d’anglais était un peu moins faible dans l’université française, le débauchage américain pourrait même contribuer à améliorer sensiblement le niveau moyen du corps professoral européen.)
Néanmoins, de façon dialectique, derrière la propagande, le scénariste de Dr House émet quand même une critique authentique. Elle est presque indiscernable puisqu’elle porte sur l’épistémologie.
Aux Etats-Unis, pour résumer, on peut dire que l’épistémologie stagne au “niveau Wikipédia”, c’est-à-dire le plagiat plus ou moins rigoureux d’encyclopédies solides dans un but prétendument humaniste, ce que certains qualifient (le plus sérieusement du monde) de “science démocratique”.
Cela donne le type de raisonnement statistique suivant : “Puisque 80 % des gens pensent que l’hypothèse évolutionniste de Darwin est exacte, eh bien c’est qu’elle ne peut pas être fausse.”
Les tirades du Dr House vont à l’encontre de cette épistémologie-là, et montrent plutôt bien ce qu’elle a d’arrogant et de niais à la fois.
Les assistants du Dr House incarnent la médecine académique, systématique, pleine de certitudes statistiques, et bien sûr carriériste. Sans le carriérisme à l’arrière-plan, on ne peut pas comprendre la science démocratique.
L’esprit imaginatif et ouvert, élitiste, du Dr House, au strict plan de l’épistémologie, l’emporte toujours dans cette série. Le Dr House a toujours raison et ses assistants ont toujours tort (Je précise que je n’ai pas vu la fin de la série et qu’il n’est pas exclu que le Dr House finisse cinglé ou avec une MST comme Nitche.)
Sur ce plan-là la série a valeur de pamphlet - ou de sous-pamphlet.
Si l’athéisme du Dr House est d’une banalité telle en France que même Sollers et BHL jugent plus branché de se draper d’une sorte de voile spirituel, en ce qui concerne son niveau scientifique le public français n’est plus très loin du public yanki. Je vous laisse conclure. -
Table rase du cinéma
Pourquoi le cinéma yanki est-il plus intéressant que le cinéma français ? Cette question ! Et pourquoi les souchis sont-ils meilleurs au Japon, le cidre en Normandie ou la bande-dessinée en Wallonie ?
Les Yankis maîtrisent, voilà tout. Ils maîtrisent une industrie qui a perdu depuis longtemps la légèreté du début.
Les Yankis ne confondent pas le cinéma avec autre chose, le théâtre ou la poésie, par exemple.
Un peintre qui confond la peinture avec la sculpture s’expose à des déboires. La petite peinture bourgeoise ratée de Cézanne s’explique ainsi, par un aveuglement, un manque d’objectivité. Un artiste moyen qui respecte le cahier des charges produira une œuvre plus solide qu’un artiste largement doté qui emprunte une voie de garage. Cependant Cézanne se prête bien au format carte-postale.
On range bêtement Picasso dans la catégorie des peintres abstraits, alors que sa fortune critique (démesurée) tient au contraire à son classicisme, que son éclectisme trahit, de sa rupture d’avec la doctrine cubiste ; chez Picasso c’est l’artisan qui domine et lui évite de tomber complètement dans le panneau tendu par la philosophie, à l’instar de Braque, Franz Marc, ou dans une moindre mesure Kandinsky. C’est l’objectivité de Picasso qu’il faut remarquer, confronter à l’extrême stupidité doctrinale de Klee. Le plus concret, le plus madré, l'a emporté.
Si les Yankis n’éprouvent pas de complexe à s’adonner au divertissement pur, contrairement aux Occidentaux en qui l’amour de l’art, le désir de s’élever par l’art - “La beauté sauvera le monde” - subsiste à l’état de nostalgie, c’est parce que l’horizon yanki ne va guère au-delà du divertissement. Même leurs musées sont conçus comme des parcs d’attraction.
Cette bestialité “évolutionniste” est liée à l’absence de conscience politique des Américains. Déjà Hegel disait que l’Allemagne n’était pas un Etat. Par un autre chemin que Hegel, j’en arrive au même constat à propos des Etats-Unis. Les Etats-Unis ne sont ni un Etat, ni même DES Etats. Ils sont une sorte de parenthèse dans l’histoire.
Les Occidentaux, eux, éprouvent toujours le besoin de recouvrir leur cinoche d’une esthétique imbitable qui n’abuse que les bobos. La mesquinerie des bobos est telle qu’ils doivent s’appliquer à faire passer Karl Lagerfeld, Paul Bocuse ou Zinédine Zidane pour des “artistes”.
S’habiller, manger, se divertir, voilà pour le cahier des charges du bobo.
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Gros carton des séries télé yankies en ce moment, notamment auprès des femmes. On leur prête plus d’épaisseur psychologique. “Epaisseur”, c’est un peu exagéré, disons que la clientèle des psychanalystes, des curés démocrates-chrétiens et autres charlatans est plutôt féminine.
Non seulement le public des séries, mais le format aussi est différent. Ce n’est pas la même pornographie, axée plutôt dans les formats courts sur l'exploitation du sexe, de la violence et du bovarysme. Déjà l’allongement moyen de la durée des films s’expliquait par la volonté de jouer sur un ressort plus psychologique, afin de séduire une clientèle féminisée.
La victoire des séries sur le cinéma est non seulement une victoire féministe mais encore une victoire commerciale, car vendue sous forme de dévédés, cette sous-littérature cinématographique s’avère très lucrative. D’une façon générale, les conquêtes féministes sont indissociables des "progrès" du capitalisme. L’idéalisme de Simone de Beauvoir s’est mué logiquement en cette sorte d’impavide cynisme dont font preuve aujourd’hui des féministes comme Caroline Fourest et Christine Ockrent en tête.
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Sartre a démystifié dans Les Mots le cinéma de son enfance - “Inaccessible au sacré, j’adorais la magie” - distraction de petit bourgeois puritain escorté par sa “Môman”. "Le tout transformé en rien”, car en effet du point de vue de l’artiste le cinéma ne crée rien, ne peut rien créer d’autre, dans le meilleur des cas, qu’une sorte de magie. La caméra n'est pas un outil, c'est tout un procès. La production n'est pas un idéal, ni même un plan, c'est une stratégie commerciale.
A l’inséparable et odieux couple formé par le féminisme et le capitalisme, il faut ajouter l’inséparable et odieux couple formé par le puritanisme et la pornographie.
Voyez le bourgeois s’extraire à demi abruti de la salle obscure où il est demeuré aligné en rang d’oignons pour subir patiemment un spectacle conçu pour des masses de voyeurs… Cette fête triste n’inspire-t-elle pas la pitié ? Plus encore que la famine de l'Africain. A ceux qui n'ont pas faim donnez-leur du pain et non du cinéma !
Vivement qu’un art communiste et orthodoxe, à la fois populaire et sacré, vienne refermer la parenthèse. C’est du moins là l’espérance des derniers catholiques, qui s’oppose radicalement aux spéculations et aux martingales des bâtards démocrates-crétins. -
Marcher sur la tiare
Ancien condisciple de Joseph Ratzinger, Hans Küng a tenté dans un bouquin de persuader le pape du progrès théologique que représente Hegel (en vain).
De fait il serait temps pour l’Eglise catholique d’abandonner les ratiocinages juridiques dépassés, inspirés de Thomas d’Aquin, et à plus forte raison encore l'épistémologie inepte de Kant, de Popper, ou l’existentialisme crétin. Même le ludion Sartre a jugé plus prudent de se convertir peu avant de mourir plutôt que de tout miser sur le néant.
Si l’Eglise catholique reste paralysée sur son grabat de préjugés démocrates-chrétiens, on peut penser que les catholiques seront balayés en Occident par le fanatisme orthodoxe, allié à la raison communiste. Il ne manque plus qu’un Savonarole, un saint Paul, pour redonner aux Russes entièrement confiance en eux et dans le destin de la Russie.
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Hegel anticipe notamment avec lucidité la métamorphose de l’art en une sorte de prurit philosophique qu'on ne peut éviter aujourd'hui, la moindre réclame aujourd'hui constituant un petit sophisme mesquin.
N’importe qui est un peu sensible est à même de comprendre le dynamisme spécial de Hegel. Mais les démocrates-chrétiens sont de véritables Philistins.
À la décharge de Benoît XVI, et comme Marx l’a remarqué, la pensée de Hegel reste marquée par l’idéalisme bourgeois. Hegel "marche sur la tête” et ses efforts louables pour être en prise avec la réalité historique auraient été insuffisants si Marx n’avait pas révolutionné la dialectique de Hegel. Par conséquent les propositions politiques, pratiques, de Hans Küng portent le plus souvent la marque d'un idéalisme idiot, pas très convaincant.
La vérité finit toujours par s’imposer par sa force au plus grand nombre ; ainsi le christianisme s’est imposé dans l’empire romain comme une traînée de poudre, les vieilles idoles païennes n'ont pas résisté au progrès chrétien.
D’une certaine façon le nouvel alliage entre christianisme et communisme a déjà pris en Amérique du Sud et en Russie. Quel intérêt le pape peut-il avoir à s’accrocher aux vieux fétiches de l’Occident bourgeois, la laïcité positive, les séries télévisées américaines, le cinéma français, la religion de la Choa, l’existentialisme ? Laissons ça aux abonnés du “Monde” et du “Figaro”, entrés en phase terminale. -
Un critique sinon rien
Un lieu commun qui circule dans le milieu douteux des critiques littéraires dotés d’une carte de presse et qui s’en servent pour aller au cinéma le dimanche, c’est que Philippe Sollers, comme romancier, la cause est entendue, ne vaut pas tripette… mais gare à la sagacité du critique Sollers ! Il sait même le latin, figurez-vous. Tiens donc, se pourrait-il qu’un romancier qui cache l’inconsistance de ses intrigues derrière la graisse d’une syntaxe et d’un vocabulaire rococo-bling-bling fasse un bon critique, après tout ? Comme je n’ai jamais entendu Sollers parler de littérature sur un plateau télé, jamais que de Nitche, de gondoles ou du tailleur taillé pour la victoire de Ségolène Royal, je profite de ce que je suis au BHV pour une bricole pour me faire une idée. Sollers a conscience que la littérature “passe mal” à la télé et qu’il vaut mieux causer d’autre chose, d’autant plus si on n’est pas un auteur. Il a moins conscience en revanche que le téléspectateur pourrait fort bien se passer de ses sketches un peu répétitifs. Le rayon “livres” est toujours désert au BHV ; il semblerait que les gays soient plutôt des bricoleurs hors-pair que de grands lecteurs ; à moins qu’ils préfèrent se fournir chez des libraires spécialisés. Dans la case “Sollers”, il y a son dernier titre. Peu mémorable. Derrière Sollers “invente”, outre Nitche, Dante, Confucius et Joseph de Maistre. Seul ce dernier sort un peu de l’ordinaire d’une bibliothèque municipale. Il y a chez Maistre quelques sensations fortes qui, comme chez Nitche, sont de nature à faire frémir à peu près tout ce que la clientèle de la Fnac compte de bas-bleus. D’Eric-Emmanuel Schmitt à Maistre, il y a comme un pic. Face à Maistre, Sollers est comme le bourgeois emmitouflé dans ses après-ski au pied des pentes de la Haute-Savoie. Un peu essoufflé. Hélas Sollers oublie de replacer Maistre dans son intertextualité. Maistre ne fait que ressusciter Machiavel au XIXe siècle, il fait office de camp de base à Baudelaire et à Bloy, avant les sommets. Le sommet de la poésie-critique pour Baudelaire, celui de la théologie-critique pour Bloy. Comme sujet à disserter, j’aurais plutôt proposé à Sollers, si j’avais été son éditeur : “Expliquez-nous pourquoi Baudelaire écrit qu’”il faut battre sa femme”, en évitant toute digression philosophique et les justifications psychanalytiques oiseuses.” Un autre lieu commun qui circule, c’est que Jean-Edern Hallier, lui, n’était pas un bon critique, et même un malappris qui n’hésitait pas à jeter les livres par terre, sans même les avoir lus ! Ici quelques bas-bleus tombent dans les pommes. Dire qu’Edern-Hallier aurait pu flanquer à la poubelle le bouquin de Littell en 2006 ! On l’a échappé belle. Edern-Hallier est mort, vive Sollers ! Il dit parfois des grossièretés, mais dans l’ensemble, jamais un mot de travers, le critique idéal.
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Extension du domaine de la lutte
En refusant de partager le même plateau télé que Le Pen, Sophie Marceau a donné un exemple de la résistance dont le milieu du cinéma est capable, au nazisme d'aujourd'hui qui ne dit pas son nom mais dont la vigilance des bobos nous garde. Pour ceux qui doutaient des valeurs morales du show-biz, les voilà édifiés.
Beau coup de pub en même temps, pour Sophie et Jean-Marie. Quand on peut joindre la promo à la morale, pourquoi se priver ? On ne va pas reprocher à Jean Moulin d'être une célébrité, pas vrai ?
Résistance aussi admirable à l'usure du temps de Sophie Marceau qui refuse, au prix d'un régime strict, ça se voit, d'être une victime de la mode. Si Sophie Marceau ne cède pas à la boulimie, elle viendra compléter la longue liste des boudins "light" qui, de Catherine Deneuve à Juliette Binoche en passant par Isabelle Huppert, refusent de quitter la toile. Résistance, j'écris ton nom !... au générique des films.
Dommage que Sophie Marceau ne soit pas avec Yann Moix. Ils formeraient un beau couple de résistants, je trouve, pour succéder à Lucie et Raymond Aubrac.
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Table rase des "Temps modernes"
Un lecteur catholique peut trouver étrange que Les Temps modernes, revue dirigée par Claude Lanzmann, “adoube” la théologie de Benoît XVI dans son numéro d’avril-juillet 2007. L'article est signé Jean-Claude Milner et intitulé avec une balourdise qui se veut humoristique "La Science, combien de divisions ?"
Jean-Claude Milner en quelques pages, sous le prétexte de critiquer l’ouvrage de Benoît XVI Jésus de Nazareth transforme Benoît XVI en une sorte de vicaire de la "religion de la Choa", ni plus ni moins.
Au deuxième degré, cet article qui se veut tout ce qu’il y a de plus sérieux a donc un côté burlesque. Au premier degré, il devrait, il doit heurter les catholiques - accessoirement les juifs orthodoxes pour qui la bible a une valeur plus grande que les films de Claude Lanzmann.
Le plus choquant n’est pas que Milner “tire la couverture à soi”, mais bien qu’il puisse trouver dans la théologie de Benoît XVI des arguments pour pouvoir procéder à cette récupération, pour transformer l’universalisme chrétien en particularisme ; la religion de la Choa est en effet une religion très très particulière.P. 334, § 2, un extrait qui révèle le mélange de morgue, de préjugés et de burlesque involontaire qui caractérisent les propos de Milner :
"Le Pape fait preuve de courtoisie à l'égard des grandes religions du monde ; il fait mine de n'en mépriser aucune, mais cela se ramène à de la pure et simple diplomatie. Le judaïsme, lui, ne relève pas de la diplomatie, mais du respect. (...)"
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Hélas si Benoît XVI n'est pas si fumeux que ne l'était Mgr Lustiger, tout de même, il donne prise à ce genre de prose.Jean-Paul Sartre n’est pas cité par Jean-Claude Milner, mais le rapprochement s’impose avec Benoît XVI. Leurs philosophies, à l’un comme à l’autre, sont très ambiguës. En dernier ressort, Sartre est apparu comme le prophète de l’égotisme bourgeois, ce n’est pas pour rien qu’il est le pape de la Rive-gauche, mais son idéalisme bourgeois est néanmoins traversé par le mot d’ordre communiste d’”engagement”.
De son côté Benoît XVI ne fait qu’opposer à ce qu’il appelle le “rationalisme” un autre idéalisme, et non pas une méthode concrète. Il jette le bébé avec l’eau du bain, la science avec le positivisme.
Et les sources d’inspiration de Benoît XVI et Sartre sont à peu près les mêmes ?
A son cocktail d'humanisme cartésien et de marxisme, Sartre additionne une dose de gnose médiévale, la muflerie philosophique d’Heidegger. Il refuse de faire le tri entre le bon grain et l’ivraie, ce qui n’est ni très marxiste ni très humaniste.
L’idéalisme de Benoît XVI vient aussi de la philosophie allemande, de cette philosophie allemande romantique qui n’est pas sortie de l’obscurité du Moyen-âge et qui a donné des philosophes aussi décadents que Kant, Heidegger et Nitche, incapables d’émettre sur des sujets concrets autre chose que des niaiseries ou des préjugés, notamment des préjugés racistes. Les préjugés racistes doivent être condamnés pour ce qu’ils sont, non pas de la méchanceté mais de la bêtise. La bêtise de Kant, celle de Heidegger ou de Nitche ne doivent rien au hasard, pas plus que leur succès public.*
Il ne serait même pas étonnant que Benoît XVI protestât contre l’interprétation de Jean-Claude Milner ; de la même manière on peut être sûr que Sartre aurait protesté contre la métamorphose des Temps modernes en une sorte d’organe de la religion de la Choa, frisant souvent le rocambolesque, comme lorsqu’un universitaire yanki, Francis Kaplan, exécute Simone Weil parce qu’elle refuse l’érection de la Choa en culte et s’oppose à ce qu’on fasse d’elle une juive, parce qu’elle ne croit pas au déterminisme racial et ne veut pas d’autre religion qu’une religion humaniste et universelle.
Dans le dernier numéro des Temps modernes, un commentaire de la citation de Bernanos : « Hitler a déshonoré l’antisémitisme », est un sommet dans la mauvaise foi, le but étant bien sûr de faire de Bernanos par tous les moyens un crétin comme les autres.
Les temps modernes en définitive sont donc, au propre comme au figuré, le tombeau de la science humaine, qu’il faut ressusciter, contre des gugusses comme Milner ou Kaplan, contre Sartre, et contre Benoît XVI si c’est nécessaire. Si l’Occident ne le fait pas, ce sont les Russes communistes et orthodoxes qui s’en chargeront à notre place. Ils ont déjà du mal à dissimuler le mépris que nos fétiches leur inspirent. -
Politique d'intérieur
On a tort de croire que Ségolène Royal est cocue. En essayant de gagner du temps, en se positionnant comme un conservateur tranquille, préoccupé par l'agitation médiatique de Sarkozy, mais surtout pas au point de vouloir pousser le Président vers la sortie, François Hollande prouve au contraire qu'il n'a qu'un seul désir : baiser son ex. !
Jean-François Kahn, jamais à court d'idées comme Attali, imagine déjà François Fillon en "putchiste". Il est vrai qu'avec sa tête de fossoyeur, Fillon a tout pour plaire à une France au bord du cercueil, nostalgique des enterrements à l'ancienne.
Le "pschittt" de Sarkozy, le manque de crédit de ses opposants qui traînent des slogans libéraux usés jusqu'à la corde, tout converge pour que les petits partis politiques, Le Pen et/ou Besancenot, s'ils continuent d'incarner le refus de la politique libérale le plus radical, taillent des croupières à l'UMPS aux prochaines élections. Déjà au cours des dernières années le nombre des Français qui ne se sentent ni représentés par le PS ni par l'UMP n'a cessé de croître.
La politique libérale continue de creuser, lentement mais sûrement, le fossé entre les générations. La surenchère d'hypocrisie bourgeoise attise la volonté de révolte des victimes morales du capitalisme, et simultanément les plonge dans un état d'abrutissement qui les éloigne d'une conscience politique révolutionnaire, les transforme en militants de groupuscules épars et désordonnés. La zizanie, la haine entre militants islamistes, lepénistes, anarchistes, communistes-révolutionnaires, syndicalistes radicaux, leur enfermement dans des ghettos idéologiques, c'est bien sûr le résultat de la propagande libérale : "Plus belle la vie !" : à la fin l'hypocrisie est tellement épaisse que le bourgeois n'a plus conscience qu'il ment, à la fin l'hypocrisie du bourgeois se change en bêtise et en paralysie sur le plan politique.
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Créationnisme
Pour un savant ou un homme de Dieu, le hasard n'existe pas. Cependant dès l'instant qu'on commence à y croire, on est soumis à ses lois.
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Pas de Mai qui tienne
Merci à Nolleau et Zemmour d'avoir, sur le plateau de Laurent Ruquier, fait table rase du printemps de Mai 68 dès le mois de mars 2008, étalé au grand jour les mobiles bobos d'André Glucksman, pantin qui s'est jeté dans leur ligne de mire.
Liquidation précoce, et en même temps que de temps perdu !
Si Glucksman a encaissé pour toute la bande, c'est parce que c'est le plus bête. Une bêtise narcissique, "ontologique" comme on dit à la fac de Nanterre. Les soixante-huitards ont élevé leurs enfants pour en faire leurs propres reflets, sans la moindre ride si possible.
On peut penser qu'avec BHL, le règlement de compte aurait été plus "serré". Que les deux exécuteurs testamentaires de Ruquier auraient dû forcer un peu plus leur talent, esquiver un ou deux anathèmes, le genre que BHL sait dégainer plus vite que son ombre. Et puis BHL c'est pas le genre de crétin à sortir à découvert. Narcissique, mais quand même pas sarkozyste ! Et puis un sens aigu du western.
Mais c'est insuffisant. La génération suivante à laquelle j'appartiens ne peut se passer, après les truands, de liquider aussi les mercenaires Nolleau et Zemmour.
Si comme l'explique clairement Zemmour, la censure de la FNAC ne fait que prolonger la censure gaulliste, et le puritanisme bobo celui de Tante Yvonne, le corsage généreux de BHL n'est donc que le revers du costard-cravate strict de Zemmour. La logique, un journaliste du "Figaro" ne la pousse jamais très loin. La bourgeoisie gaulliste a engendré les bobos qui partagent avec leurs parents la peur et la haine de tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à la Révolution. Ils peuvent bien citer Bernanos, Bloy ou même Marx, au "Figaro", ça ne trompe que les abrutis.
Nolleau, lui, flingue pour le compte des socialistes. Gonflé de laisser entendre que la gauche libérale ne doit rien à la philosophie vaseuse de Glucksman & Cie. En termes électoral, la gauche doit au contraire tout aux soixante-huitards, qui se sont chargé de son "marketing" et de sa publicité, de faire passer des vessies pour des lanternes. La jeunesse emmerde Mai 68 !
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Ex-féminin
(Ill. de H.) -
Lévy oblige
Si on laisse "Arte" allumé en fond sonore et visuel comme je l'ai fait pendant deux ou trois jours, on se rend compte que deux types de programmes dominent sur cette chaîne. D'une part les documentaires sur la choa et tout ce qui tourne autour, d'autre part la diffusion de films classés X japonais, yankis, "vintages", comme disent les futurs ringards pour dire "démodé".
En outre, quelques docus qui tendent à prouver au public bobo d'Arte que Poutine est une sorte de nouvel Hitler doublé du fantôme de Staline, avec un zeste de monstre des Carpathes, et que par conséquent les valeurs auxquelles les téléspectateurs d'Arte sont profondément attachés, liberté, égalité, laïcité, etc., sont en danger immédiat d'être bafouée par l'ogre de Moscou. Ou encore des docus sur le Tiers-monde, pour dire tous les sentiments de solidarité que la Rive Gauche de Paris éprouve pour les populations affamées d'Afrique, victimes de la famine et des discours du pape.
Je ne sais pas si cette programmation reflète exactement les goûts personnels de BHL ? Sans doute manque-t-il quelques pages de publicité pour le dernier navet à la mode des éditions Gallimard ou Grasset pour que l'orgasme de notre Beautiful Héraut National soit complet.
Quel que soit l'état de béatitude de BHL, en regardant "Arte", ne serait-ce que d'un oeil, on pense immédiatement à cette expression de "pornographie mémorielle" dont l'usage avait valu à Dieudonné d'être invité sur tous les plateaux de télé, et puis subitement de se lasser.
Ce que j'aime particulièrement dans cette expression de "pornographie mémorielle", c'est qu'elle sépare judicieusement la sexualité de la pornographie, deux choses en effet complètement distinctes. Un raisonnement un peu critique et politique, le genre de raisonnement par conséquent particulièrement mal venu dans un régime bourgeois, permet de comprendre que la pornographie est en rapport avec l'image, photographique, cinématographique, télévisée, et pas spécialement avec le sexe. On peut même dire que la pornographie dégrade l'érotisme et donc que c'est la mort du sexe au bout du compte. La pornographie cinématographique et l'érotisme pittoresque sont deux ennemis jurés.
L'amalgame entre sexe et pornographie est logique dans la pensée bourgeoise, marquée par le puritanisme - de Freud, mais pas seulement. Puritanisme et pornographie cohabitent très bien aux Etats-Unis, et pour cause. Il est faux de dire comme une brochette de neurologues l'a affirmé récemment, dans Le Livre noir de la psychanalyse qu'il n'y a plus qu'en France qu'on gobe encore les bobards de Freud. Tout le cinéma américain ou presque, les séries américaines dont on parle beaucoup en ce moment, est imprégné des superstitions de la psychanalyse.
D'autre part le raisonnement puritain qui amalgame le sexe et la pornographie permet de "blanchir" le cinéma et la télévision, principaux vecteurs de cette pornographie. Aujourd'hui il y a même de sombres démocrates-crétins qui n'hésitent pas à prétendre que les séries américaines, au prétexte qu'elles sont plus subtiles que le cinéma français, ce qui n'est pas bien difficile, que les séries américaines peuvent être de véritables outils d'évangélisation (!). (Quand est-ce qu'un pape se décidera à mettre des bornes à la bêtise démocrate-chrétienne ?)
Un exemple pour bien me faire comprendre. Même s'il ne présente pas sa femme dans des situations sexuelles explicites dans son film, mais se contente de la montrer à poil pour aguicher, BHL a produit un film beaucoup plus "pornographique" que la plupart des films classés X, notamment que les films démodés à petits budgets qui ne visaient pas une exploitation commerciale la plus intensive possible. Je citerais aussi parmi les pornographes David Lynch, ou Catherine Breillat, Stanley Kubrick, ce porno-chic "bridé" qui permet l'exploitation commerciale dans le plus grand nombre de salles.
Les petits producteurs indépendants de films X ont souvent des motifs beaucoup plus naïfs et moins immoraux que ces sortes de maquereaux des temps modernes que sont Lynch et Breillat, au nom de la liberté et du féminisme, ça va de soi.
Certains petits cinéastes de films X veulent lutter par exemple avec leurs films contre le puritanisme de la bourgeoisie, qui est une réalité, ou ils veulent simplement "tirer leur coup" avec des gonzesses plus canons, il ne s'agit là que du bon vieux maquereautage ordinaire qui ne vise pas d'abord cyniquement la gloire ou les royalties. J'ai plus de respect pour la pute à l'angle de ma rue, jetée bon gré mal gré dans le ruisseau des relations et des sentiments humains, que pour Arielle Dombasle, Juliette Binoche, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, ou je ne sais quelle femme-objet de ce genre. Ce qui est appréciable chez un acteur de cinéma, c'est son reniement du cinéma, comme B. Poolevorde qui dénonce comme Brigitte Bardot la médiocrité de ce milieu, Yann Moix en tête, ou un acteur de cinéma qui se reconvertit dans le théâtre, bel acte d'amour.
Mais on peut très bien aussi qualifier des films ou des photos de "pornographiques", uniquement en raison de leur exploitation putassière de tel ou tel penchant humain, sans qu'il y ait aucune scène de nu ou de sexe. Le goût de la violence et la cupidité constituent d'autres angles d'attaque pour les pornocrates contemporains.