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Mon Journal de guerre - Page 13

  • Le Christ anarchiste

    Derrière le voile de la fable, Shakespeare nous dit ceci : - L'Eglise catholique romaine a inventé l'anthropologie chrétienne et la doctrine sociale de l'Eglise afin de rétablir les droits de la propriété et de la guerre.

    Le secret de la folie du monde moderne est dans les monastères bien plus qu'il n'est dans les temples ouvertement dédiés à Satan.

  • Ecologie et idéologie

    Les idéologues ont tendance à balayer l'argument de nature d'un revers de la main. Ainsi le propriétaire balayera d'un revers de la main le fait qu'il n'y a pas de propriété durable dans la nature. De même les personnes sentimentales balayeront du revers de la main le fait que la nature soit pure de ce type de comportement, assimilable à une tare physique sur le plan naturel.

    On associe trop systématiquement le nazisme et le communisme à l'idéologie, alors que c'est la culture bourgeoise qui rompt le plus radicalement avec la réalité, et qui donc est la plus idéologique ; cet excès d'idéologie est d'ailleurs ce qui a assuré la suprématie dans l'ordre politique à la bourgeoisie ; le triomphe de cette dernière, le moins naturel qui soit, sur le nazisme et le communisme, a eu lieu aussi sur le terrain de la propagande.

    Il vaut mieux aujourd'hui se situer du côté du rêve que de la réalité quand on part à la conquête du pouvoir ; se priver du rêve en politique aujourd'hui reviendrait à se priver du machiavélisme au temps de la Renaissance - tenir un discours raisonnable n'est plus de mise sur la scène politique.

    Le christianisme, lui, ne balaie pas exactement l'argument de nature du revers de la main pour poser l'existence de dieu ou de l'amour, c'est-à-dire de phénomènes métaphysiques ou surnaturels ; il donne à la puissance naturelle le nom de Satan, et, si l'on veut bien prendre le temps de lire l'apocalypse de Jean et les épîtres de Paul, décrit un satanisme "évolutif", changeant d'aspect au cours du temps qui sépare l'humanité du jugement dernier. Paul de Tarse prophétise un satanisme de la fin des temps, très différent de la culture païenne antique décrite par Nietzsche comme LE satanisme authentique.

    La nature s'interpose donc du point de vue chrétien entre l'homme et le salut ; la nature n'est pas balayée d'un revers de main, mais bien conçue comme un obstacle difficile à surmonter : "Il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus" signifie bien la soumission à la culture de vie de la plupart des hommes.

    On peut donc décrire l'idéologie bourgeoise moderne comme un christianisme superficiel (ce que Nietzsche ne fait pas) ; ce christianisme superficiel, au niveau de la culture, correspond à peu près au discours de l'Eglise catholique, matrice de la culture occidentale moderne, quoi qu'en disent certains athées.

    De ce point de vue, Tocqueville a raison de dire que les Etats-Unis d'Amérique sont une sorte d'Eglise catholique "bis". La culture américaine perpétue en effet le discours judéo-chrétien superficiel de l'Eglise romaine. On peut d'ailleurs observer que, dès lors qu'un catholique commence de creuser sa foi, au lieu de s'en servir comme une bonne femme de justification à ses actes les plus banals, dès lors Satan a le don d'apparaître, tandis que le discours catholique ou la culture germanique "judéo-chrétienne" procèdent à son déguisement. Baudelaire, Bloy ou Bernanos sont des exemples de catholiques moins superficiels, dont la sincérité et l'effort pour approfondir leur foi fait apparaître Satan. Chez le "catholique ou le chrétien moyen", prototype de l'homme voué par le Christ à l'enfer, comme par hasard Satan n'existe pas, ou seulement sous la forme d'un tabou, d'un interdit anthropologique.

    Et l'écologie dans tout ça ? Il est frappant d'observer à quel point le discours écologiste moderne est idéologique, c'est-à-dire à quel point l'argument de nature est refoulé par ceux qui se réclament de la nature et d'une meilleure gestion de celle-ci. Comment en effet concilier démocratie et écologie ? Féminisme et écologie ? Egalité et écologie ? Même la théorie probablement incohérente de l'évolution ne permet pas de fonder un tel écologisme, parfaitement ubuesque, faisant la promotion d'idées catastrophiques sur le plan écologique, tout en les condamnant à travers l'appel au "respect de la nature". Cette même incohérence se retrouve dans le nazisme, très proche de l'écologisme puisque mettant en avant le symbole d'une philosophie naturelle. L'aspect de l'idéologie moderne l'emporte dans le nazisme sur la revendication écologiste du bonheur symbolisée par la svastika.

    Le sentiment du citoyen moderne lambda d'être assimilé ou assimilable à la machine ou au robot vient probablement de là - du fait que la pensée a été réduite à l'idéologie dans les temps modernes, et du fait que, si un robot ne pense pas, il n'en pas moins capable de réflexion et d'émettre des idées. 

  • L'Esprit du Judaïsme

    "L'Esprit du Judaïsme" est le titre du dernier ouvrage de Bernard-Henry Lévy, dont il assure la défense et la promotion actuellement dans les médias.

    Cet essayiste est peu convaincant dans la mesure où c'est un juif mondain ; de même, qui accordera foi au clergé catholique, dont la religion consiste à inclure les mondanités dans la foi chrétienne ?

    L'histoire est un combat sans merci entre le monde et le camp des saints, qui s'achèvera par la ruine des mondains et de leurs temples. A la mondanité, les prêtres retors et qui se piquent d'avoir fait de longues études donnent le nom "d'anthropologie chrétienne". Lire les épîtres de Paul guérit de croire dans le truc de l'anthropologie chrétienne, et bien sûr chaque parabole de Jésus. L'anthropologie chrétienne est l'anthropophagie moderne : on la retrouve à l'arrière-plan de tous les grands génocides modernes.

    On croira plus volontiers quelqu'un comme Karl Marx, à propos de l'esprit du judaïsme, qui voua son existence à combattre le veau d'or capitaliste, ce qui revient bel et bien à affronter un dragon.

    Qui s'efforce de définir, de résumer, de faire comprendre "l'esprit du judaïsme" se place, volontairement ou non, sur le même plan que Jésus-Christ, venu dire aux juifs qu'ils avaient égaré l'esprit du judaïsme, enfoui sous de vaines coutumes et réglementations sociales.

    Jésus-Christ qui résume en un mot l'esprit de la loi de Moïse : amour ; mais un amour qui n'est pas l'amour que les petits d'hommes ont instinctivement pour leur mère, et les mères pour leur progéniture, mais un amour "extérieur" à l'homme. Tandis que Satan brille de l'éclat de la beauté, l'expression de "dieu invisible" est assez judicieuse pour décrire le dieu des prophètes juifs, aussi improbable que la présence de l'amour véritable dans le monde. Le chrétien sommé de prouver l'existence de l'amour sur terre ne sera-t-il pas relativement désemparé ? Et sans doute plus la fin des temps approche, plus le chrétien aura du mal à rapporter cette preuve. L'antéchrist est décrit dans les saintes écritures comme l'ultime résistance de Satan à ce qui le détruira : l'amour. Si chacun d'entre nous, athée ou croyant, suppôt de Satan ou chrétien, peut éprouver en son for l'affrontement de ces deux puissances, dès lors qu'il ne se place pas volontairement en état d'inconscience, à l'aide de telle ou telle drogue, chimique ou psychique, cela ne signifie pas pour autant que ces deux puissances sont contenues en lui.

    L'esprit du judaïsme, et plus encore celui du christianisme, est donc parfaitement pur de tout raisonnement anthropologique. Ce raisonnement est fait pour trahir l'esprit évangélique ; par conséquent le sage qui veut élucider le nombre 666, QUI EST UN NOMBRE D'HOMME, n'aura qu'à creuser la piste anthropologique.

    Pas d'anthropologie juive ou chrétienne, c'est-à-dire aucune solution sociale juive ou chrétienne. Comme la tâche ordinaire d'un clergé, quel qu'il soit, est de contribuer à l'organisation sociale, cela permet de comprendre la logique de l'affrontement entre le Christ et le clergé.

    Une petite parenthèse sur l'islam et Mahomet, décrit et défendu par les mahométans comme l'ultime prophète : le Coran n'illustre pas la démarche, caractéristique du Christ et des apôtres guidés par l'Esprit, qui consiste à éradiquer le raisonnement anthropologique du coeur ou du sein de l'homme. Autrement dit, si Paul explique pourquoi le message évangélique parachève la loi de Moïse, Mahomet ou le Coran ne donnent pas d'explication, et font pour ainsi dire aux juifs le reproche opposé du reproche qui leur est fait par le Christ. Les mahométans reprochent aux juifs de n'être pas assez scrupuleux de la Loi, tandis que le Christ reproche aux pharisiens d'avoir étouffé l'esprit de la loi sous leurs scrupules.

    Quant à celui qui définit l'esprit ou le "génie" du christianisme, selon l'expression malheureuse de Chateaubriand, traduisant l'athéisme de son auteur, il se place directement en concurrence avec Paul de Tarse, l'apôtre des gentils. Or Chateaubriand trouve une fonction et un but au christianisme, que Paul de Tarse lui refuse absolument, à cause de l'interdiction absolue formulée par Jésus-Christ à ses apôtres de chercher à bâtir le royaume de Dieu sur la terre, c'est-à-dire à planter sur le génie humain un quelconque signe religieux chrétien. Un autre que Chateaubriand a trouvé du "génie" au christianisme, ou pour être plus précis au catholicisme, c'est F. Nietzsche ; et ce dernier est plus "éclairant" que Chateaubriand, car il salue la contribution de l'Eglise catholique à la restauration du paganisme "au nom de Satan".

    N'est-il pas fascinant, mystérieux, intriguant, de voir un juif mondain, c'est-à-dire un non-juif, prendre le relais du catholique Chateaubriand, et proférer à propos du message apocalyptique juif les mêmes contre-vérités ou inexactitudes que Chateaubriand ? C'est d'autant plus fascinant que BHL parvient à imposer son autorité intellectuelle à une France qui se réclame de la laïcité, et qui prétend ainsi avoir rompu avec son passé clérical. D'une certaine façon, la nation israélienne a la même influence politique extérieure que Rome au temps de sa puissance politique. Beaucoup de catholiques romains ne se reconnaissent sans doute pas dans BHL : ils ont tort, car celui-ci est typique de l'esprit de la propagande catholique, falsification de la vérité sous le prétexte anthropologique.

    Une contradiction majeure fait voler la rhétorique de "l'esprit du judaïsme" selon BHL en éclats, et cette contradiction est également au coeur du catholicisme romain. A juste titre, BHL récuse l'adjectif "identitaire", et s'oppose à ce qu'il soit appliqué au judaïsme. Un théologien catholique ne pourra pas, de même, faire autrement que récuser cet adjectif, car ce serait avouer publiquement que le catholicisme est un culte païen. La bestialité et Satan sont explicitement associés dans les évangiles aux éléments naturels, et la terre, royaume des morts, au péché. L'expression de "France chrétienne" ou de "France catholique" ne peut par conséquent avoir de sens spirituel profond ; elle relève de la pure idéologie, ou bien d'une commodité de langage.

    Or la nation israélienne, par ailleurs, que BHL défend comme un "refuge pour les Juifs", répond nécessairement à un besoin et un but politique ; le sionisme n'est autre qu'un culte identitaire. Israël, dans la bouche des prophètes juifs, est la représentation mythologique du salut, comme l'Egypte est la représentation mythologique du satanisme. On ne peut servir deux maîtres à la fois : d'une part le dieu des juifs, et de l'autre une des nombreuses idoles que l'homme fabrique pour se rassurer, dont la nation israélienne fait partie. Pas plus les serments que les présidents des Etats-Unis font sur la bible ne doivent faire croire que les Etats-Unis sont une "nation chrétienne".

     

     

  • Irréligion

    L'irréligion, aujourd'hui, consiste à désacraliser la culture.

  • Arbeit macht frei

    La philosophie humaniste ne va pas, depuis l'Antiquité grecque, sans caractérisation du travail comme une activité bestiale. On peut voir là l'influence de la Genèse de Moïse qui établit un lien entre la disgrâce de l'homme et le travail, "l'enfantement dans la douleur" résumant l'idée de travail.

    Les juifs, puis les chrétiens à leur suite, entendent par là qu'il n'y a pas de rédemption possible par le travail, que celui-ci ne permet pas de s'extraire du cercle infernal de la bestialité. L'art est également indiqué comme une voie sans issue par les prophètes.

    La devise nazie "Le Travail rend libre" exprime donc un antisémitisme authentique et radical. Authentique parce qu'il ne s'en prend pas à la "race juive", inexistante, mais à la spiritualité juive ; et radical parce qu'il affirme ce que le judaïsme nie - la libération par le travail.

    On comprend de cette façon pourquoi l'ordre social est nécessairement antisémite et antichrétien, ainsi que l'exprima clairement le philosophe antisémite F. Nietzsche, proposant d'éradiquer le judaïsme et le christianisme de la surface de la terre au nom de Satan.

    "Le Travail rend libre" : ce mot d'ordre nazi est également un mot d'ordre soviétique ; il est, plus largement, un mot d'ordre bourgeois. A l'idée que le travail rend libre sont étroitement liés deux autres mensonges, à savoir que "le sexe rend libre" et que "l'argent rend libre".

    Par conséquent on peut en déduire que la bourgeoisie et l'humanisme sont deux aspirations inconciliables. IL N'Y A PAS DE PHILOSOPHIE BOURGEOISE HUMANISTE ; l'humanisme, chez les philosophes bourgeois, n'est qu'une feinte pour prendre le peuple au piège. Il s'ensuit le mot d'ordre de Karl Marx : - Déphilosophons ! C'est-à-dire : arrachons à la philosophie bourgeoise son masque humaniste.

     

  • Théosophie

    Pour la première fois dans l'histoire, l'Eglise romaine a mis en place une religion dont le dieu est à l'intérieur de l'homme ; il a part à l'âme, trou noir insondable. Les païens ne pouvaient en faire autant avec la nature.

    De cette façon, dieu finit peu à peu par épouser les contours de la volonté. Un homme doté d'une forte volonté n'éprouvera pas la nécessité de dieu, tandis qu'un enfant y aura plus volontiers recours. Le manque de volonté sera la preuve que dieu existe ; la ferme volonté prouvera au contraire que dieu n'existe pas. Il arrive que, lorsque la volonté de certains hommes forts chancelle, ils fassent appel à dieu et n'hésitent pas ainsi à se renier.

    L'Etat moderne doit beaucoup à l'Eglise romaine, car il est une forme de dieu intériorisé, auquel le citoyen lambda d'une nation moderne consent à se soumettre. L'Etat moderne est une interface entre l'homme et quelque chose d'assez confus ; l'Etat est une sorte de miroir ; sa consistance est psychologique, ce qui explique que psychiatres et psychologues soient devenus ses prêtres.

    Mais, cette religion étrange, l'Eglise romaine l'a instaurée de façon sacrilège, contre l'esprit des écritures saintes, suivant un dessein mystérieux. Dieu le Père de Jésus-Christ n'est pas le dieu des païens ; mais il ne siège pas non plus dans le corps impur de l'homme - il ne fait pas partie de ses rêves.

  • Le droit de l'Homme-Dieu

    En s'émancipant de dieu par l'artifice, notamment juridique et technique, l'homme a perdu connaissance de lui-même. J.-J. Rousseau observa en son temps ce manque de recul croissant de l'homme sur lui-même, auquel le développement des sciences humaines ne changea rien.

    Quand je dis "dieu", en l'occurrence je parle aussi bien de Satan, le dieu qui parle aux sens, que du dieu caché des chrétiens, auquel Satan fait écran ; en effet rares sont désormais les hommes qui, employant le mot "dieu", sont capables de distinguer ces deux puissances.

    Ainsi le "Connais-toi toi-même" antique n'a qu'un rapport assez vague avec la psychanalyse moderne. L'Antiquité n'est pas athée, contrairement à la bourgeoisie moderne, qui s'est progressivement inventée un dieu à la dimension de ses désirs - l'Etat. Le "Connais-toi toi-même" antique n'est pas une spéculation sur l'âme, trou noir insondable comme l'ignorance, et de peu d'intérêt.

    La psychanalyse, de même que la théorie de l'évolution, sont contemporaines du recul du savoir psychologique. L'homme n'a peut-être jamais autant été une énigme pour lui-même qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire privé de sa liberté de choix. L'exemple de cette perplexité de l'homme face à lui-même - l'admiration de la folie humaine, faute de s'être doté des moyens de surmonter cet obstacle-, l'exemple nous est donné par le truc de l'intelligence artificielle et des robots ; certaines personnes, y compris parfois ayant reçu une instruction, sont persuadées que les machines pourraient avoir barre sur l'homme et le dominer. Ils accordent ainsi à la mémoire et à la puissance de calcul un part exagérée dans la pensée.

    D'une certaine façon, les sociétés humaines sont déjà rendues à ce stade de domination de l'homme par les systèmes et les machines sophistiqués qu'il a inventés. F. Nietzsche, qui dénonçait l'irrationalité du monde et de la culture modernes, aurait vu dans les grandes guerres mondiales entre nations européennes la preuve de la justesse de son diagnostic catastrophique... en même temps qu'il aurait dû reconnaître que rien ne semble pouvoir enrayer cette folie... pas même la déchristianisation qu'il prônait comme un remède de cheval radical ; et Nietzsche n'ignorait pas que la "démocratie-chrétienne", en Amérique ou ailleurs, n'est plus qu'un bouddhisme déconnant.

    La domination des machines ne prouve qu'une chose : l'intelligence artificielle est la bêtise.

  • Cinéma de Satan

    L'acteur G. Depardieu a déclaré : - Je ne voudrais pas être un saint, c'est trop chiant d'être un saint.

    L'acteur lui-même est adoré comme une sorte d'idole, et ce statut semble avoir rempli son existence d'applaudissements et de louanges. Cette existence s'achèvera probablement dans un hommage national, sorte de paradis pour les amateurs de cinéma et d'acteurs ; un évêque catholique, sans tenir compte des déclarations sataniques de l'acteur, fera un beau sermon creux sur la dépouille du grand homme, comme sont payés à faire les évêques catholiques.

    Mais apparemment l'acteur Depardieu est persuadé, lui, de ne pas avoir eu une vie chiante mais une vie trépidante. D'avoir incarné des vies "héroïques" à l'écran l'a peut-être persuadé d'avoir été lui-même vraiment héroïque ?

    Le principe diabolique, opposé à la sainteté, consiste à porter aux nues ce qui n’a qu’un intérêt limité. Les relations charnelles, la procréation, la famille et tout ce qui s’ensuit n’ont qu’un intérêt limité, spirituellement nul, par exemple ; l’homme, dit Jésus-Christ et ses apôtres, ne se soumet à la chair que par faiblesse.

    Quand on observe l’acteur Depardieu, et le cinéma tout entier, fabriqué par des personnes passives pour des personnes passives, on pense en effet à la chair, à l’ivresse qu’elle procure et au pschiiiit ! qui s’ensuit.

    Et puis quel saint Depardieu a-t-il rencontré pour fonder son témoignage ? L’un de ces saints que l’Eglise catholique fabrique pour le besoin de sa propagande à coups de procédures ridicules, sans parfois même s’embarrasser de la vraisemblance ? Pour être saint, il faut être maudit par la société, non loin des grands criminels. 

  • Religion ou drapeau ?

    Religion ou drapeau, ça revient au même fanatisme. Tous ces athées "laïcs & républicains" n'en sont pas. La foi dans l'Etat leur paraît plus sûre que la foi en Dieu. Les drapeaux laïcs et la devise pompeuse : "Liberté, Egalité, Fraternité", sont faits pour rassurer autant que les clochers des églises et les images pieuses. Le progrès de l'idéal sécuritaire dans les nations occidentales capitalistes est un indicateur du progrès de la religiosité et du recul de l'esprit critique scientifique.

    Combien se soucient vraiment de science, au lieu de s'en gargariser ?

    La science moderne n'est qu'une musique agréable à l'oreille, une démonstration de la puissance de l'homme ; mais ce qui prévaut dans le monde moderne n'est pas la science - c'est la culture.

    Un individu épris de science se sentira aussi isolé dans ce monde qu'il pouvait se sentir au moyen-âge. Si l'histoire a un sens, ce sens n'est pas visible à première vue, car ce qui est visible à première vue c'est le progrès de la religion, l'empiétement croissant du rêve bourgeois sur la réalité.

    Ajoutons ceci : la caractéristique d'un esprit religieux est de s'incliner devant la mort comme le fait de dieu ou de la nature ; la caractéristique d'un esprit scientifique est de voir la mort comme un phénomène, non pas universel, mais relatif à l'homme, ainsi que le hasard.

    Et le nombre 666 a pour signification : pacte de l'homme avec la mort.

  • Science et modernité

    L'adjectif "moderne" est inapplicable à la science. L'expression de "science moderne" désigne en effet quelque chose d'assez indéfinissable. Untel citera volontiers Einstein ou Darwin comme des exemples de "savants modernes", mais il aura sans doute du mal à dire en quoi la science naturelle de Darwin est "moderne", en comparaison de la science naturelle créationniste d'Aristote.

    En parlant de "science moderne", on se situe plutôt dans le registre de la propagande, le plus méprisable du point de vue scientifique, puisqu'il s'agit en matière de propagande, à l'instar des religions les plus méprisables, d'emporter l'adhésion du plus grand nombre, en dépit de la vérité - la propagande a un caractère "musical", ainsi que l'ont relevé certains mythes ou fables.

    Beaucoup mieux applicable l'adjectif "moderne" à ce qui est enseigné aujourd'hui sous le nom de "mathématiques". On peut plus précisément dater les "mathématiques modernes", et en attribuer la paternité à R. Descartes. Bien sûr ce n'est pas aussi simple, et cela ne suffit pas à caractériser la science moderne ; Descartes n'a pas lui-même vraiment conscience de contredire les leçons d'Aristote sur l'algèbre et la géométrie. En revanche, Descartes, ingénieur militaire, a conscience du lien étroit entre les nouvelles techniques et instruments, et la géométrie qu'il développe. Il y a une correspondance facile à comprendre, par exemple, entre l'accroissement de la puissance et de la précision des outils et machines et les mathématiques dites modernes.

    Quand certains parlent de "filières scientifiques" pour parler de classes où l'enseignement des mathématiques modernes est particulièrement important, c'est donc un abus de langage. De la même façon, la "révolution industrielle", datée le plus souvent de la fin du XVIIe siècle, est un pur motif de propagande. L'essor industriel a certes entraîné des bouleversements sociaux considérables, mais il n'y a dans cet essor rien de "scientifique".

    La science et le registre des "mathématiques modernes" sont donc deux choses bien distinctes. Les mathématiques modernes ne peuvent pas se passer de prendre en compte le temps. Du point de vue scientifique, le temps est un prisme déformant ; le savant est soumis au temps, comme il est soumis à l'inconvénient de sens limités pour appréhender la réalité. Mais l'objet de la science est "intemporel". Il y a de fortes chances qu'une conception "biologique" de l'univers ne soit que la projection d'un rêve humain, car spéculer un univers soumis au temps, c'est spéculer un univers réduit aux dimensions de l'homme.

    Conclusion : science et modernité sont deux notions ou choses divergentes. Sur le plan de la "discipline mathématique", il est plus facile de cerner la notion de "modernité", dont l'usage est le plus souvent indéfini. Par conséquent, le raisonnement des mathématiques dites "modernes" permet de caractériser la notion de modernité. Cependant l'idée que les mathématiques modernes sont une matière ou une discipline scientifique, voire une "science dure", ne repose sur aucune science expérimentale véritable. Les mathématiques modernes ne sont pas plus proches de la réalité, extérieure à l'homme, qu'elles ne sont du rêve. L'intellectualisme, en science, est probablement un signe de déclin.

      

  • Science ou culture ?

    Complexe, sophistiquée, voire "énigmatique", la culture moderne est comparable à la prestidigitation ou la magie. La démonstration du "progrès moderne" est presque un tour, qui consiste à attirer l'attention du public sur un détail frappant, faisant échapper l'ensemble à une étude ou un examen moins superficiel.

    Un examen moins superficiel permet par exemple de discerner que le dit "progrès technologique" dont se prévaut l'homme moderne n'en est pas un ; le progrès technologique n'est pas une question d'imagination, ni de "progrès de la conscience humaine" - il est surtout une question de temps. Le temps est le principal artisan d'un progrès technologique qui ne répond pas aux aspirations essentielles de l'individu, mais tout au plus au besoin d'organisation sociale.

    Sous l'angle social, on comprend que la notion de "progrès moderne", aussi vague soit-elle, puisse être érigée en religion moderne, avec tout ce que cela comporte de censure de l'esprit critique scientifique.

    Il y a, comme vis-à-vis de la prestidigitation, trois attitudes possibles vis-à-vis du progrès ou de la culture modernes. D'abord il y a l'attitude de l'initié, en charge de la "démonstration du progrès", plus ou moins rusé ou habile, escroc intellectuel ou s'abusant lui-même. Cette démonstration est largement rhétorique : on constate en visitant un musée d'art dit "moderne" que cet art se dispense rarement d'un discours destiné à démontrer sa supériorité.

    Ensuite il y a l'attitude des foules, nombreuses, fascinées par la culture moderne comme on peut l'être par un tour de magie, parce que celui-ci opère un divertissement de l'esprit. Dans une large mesure, le divertissement est un plaisir d'esclave, car son besoin naît du désir d'échapper à une contrainte subie par ailleurs. L'oisiveté, au sens donné par la philosophie grecque à ce terme, est la plus éloignée du divertissement, dans la mesure où elle ne suscite pas, chez un individu en bonne santé, le besoin de divertissement. Ici il faut dire que la "culture de masse" est la trahison évidente de l'objectif démocratique officiel ; cette "culture de masse" n'est d'ailleurs pas assumée par les élites politiques et culturelles, bien qu'elles en dépendent et en assurent la promotion, directement ou indirectement.

    La dernière attitude est l'attitude contestataire, minoritaire, dite de la "contre-culture". Elle prend plusieurs directions différentes ; tout d'abord on peut dire qu'une certaine "maturité" en est le facteur psychologique déclenchant. Un individu immature ne résiste pas, en effet, à la fascination, pour ne pas dire qu'il s'y expose volontairement. De même l'esprit scientifique méprise le spectacle de la magie ou de la prestidigitation. Il en tire la leçon une fois pour toute que l'esprit humain se laisse duper facilement, voire qu'il peut en tirer un certain plaisir.

    Nietzsche, "au nom de Satan", c'est-à-dire de la culture antique païenne, s'oppose frontalement à la culture moderne, à qui il fait le grief d'être une source de bonheur et de poésie très limitée, d'avoir perdu "la recette du bonheur" contenue dans l'art antique. Il est vrai que le divertissement est une forme de jouissance particulièrement passive ; dans la société occidentale bourgeoise, la sexualité est pratiquement devenue "un divertissement obligatoire", c'est-à-dire un motif obsessionnel bien plus qu'une véritable source de contentement ou de satisfaction. La philosophie ultra-réactionnaire de Nietzsche parle beaucoup de jouissance et de bonheur, tout en abordant très peu le sujet de la sexualité. Il faut dire que Nietzsche, méprisant la faiblesse, était lui-même très malade, c'est-à-dire très faible. Sa philosophie est une manière d'antidote pour lui-même. Nietzsche n'est pas le seul réactionnaire, réfractaire à la culture moderne : l'intérêt ou l'essentiel de son propos tient dans l'accusation lancée au christianisme (plus ou moins étayée), d'avoir détourné la culture de son but véritable - à savoir le plus grand bonheur.

    Incontestablement le "christianisme", au sens le plus large, n'est pas sans conséquence ou sans influence sur la culture occidentale moderne. Même l'athéisme aujourd'hui a, bien souvent, une "racine chrétienne", dans la mesure où l'athéisme résulte de l'émancipation d'une force naturelle supérieure.

    Mais le propos de Nietzsche fait abstraction ou ignore qu'il n'y a rien de "culturel" dans le christianisme, ni par conséquent de "moderne". La "parole de Dieu" n'est d'aucune époque ; les évangiles sont essentiellement eschatologiques, c'est-à-dire qu'ils annoncent la fin prochaine des temps. On peut faire du message chrétien ce qu'on veut, le détourner complètement de son sens, comme on peut le faire avec n'importe quel texte, néanmoins on ne peut associer le christianisme aux "temps modernes", dans la mesure où la notion de "temps", qui joue dans la culture moderne un rôle déterminant, ne joue aucun rôle dans le christianisme, puisque l'amour chrétien est "hors du temps" - la discrimination chrétienne de l'amour charnel s'explique par exemple de cette façon. Autrement dit, il est très difficile de traiter le christianisme comme un "phénomène culturel", pour le condamner comme pour en faire l'éloge (cf. Chateaubriand et son "Génie du christianisme"), puisque celui-ci se présente essentiellement comme une vérité qui met un terme à la culture et à la célébration de tel ou tel "mode de vie".

    Le chrétien se trouve donc, comme l'homme de science, en position de "contre-culture", si l'on prend ce mot dans le sens de "l'irréligion".

     

  • Valls fachiste ?

    A cause de son projet de loi sur la déchéance de nationalité, Manuel Valls se voit à son tour accusé de fachisme... alors même que Bernard-Henry Lévy figure au premier rang de ses conseillers !

    Il y a de quoi crier à l'injustice, ce que l'accusé ne manque pas de faire, ayant fait de l'aboiement politique une spécialité, pour faire oublier son prédécesseur aphone.

    Comme la politique se situe au niveau du cinéma, on peut comparer le sort de Manuel Valls à celui de "l'arroseur-arrosé" ; en effet le Premier ministre s'est beaucoup servi de l'insulte "fachiste" pour jeter le discrédit sur ses adversaires. La gauche a d'autant plus besoin de se démarquer de l'extrême-droite qu'elle tire profit sur le plan électoral des bons scores de l'extrême-droite.

    Il s'est produit un phénomène d'usure de ce que Nietzsche appelle "moraline" ; par ce terme il désigne la morale moderne teintée de judéo-christianisme, qui selon ce philosophe n'est pas la vraie vertu mais une éthique arbitraire.

    De fait, on voit bien que la portée de l'accusation de fachisme est réduite au niveau du juron de cour d'école, du fait d'avoir beaucoup trop servi, pour tout et n'importe quoi. Dès le départ, l'intelligentsia communiste et ses ouailles s'en sont servi pour ternir l'adversaire, alors même que cette intelligentsia avait les mains sales, pour ne pas dire ensanglantées. Ridicules sont les historiens qui tentent d'établir une hiérarchie entre les différentes idéologies totalitaires du XXe siècle : nazisme, communisme, et démocratie-chrétienne capitaliste. Il s'agit-là, non de l'histoire, mais d'une opération de blanchiment de l'Occident. En effet, ce qui est intéressant, du point de vue historique, afin de définir le totalitarisme, c'est le tronc commun entre ces différentes idéologies meurtrières. Les nuances servent principalement à nourrir la polémique politicienne et la concurrence entre les partis. L'idéalisme ne peut pas servir d'excuse à tous les mensonges - et surtout il ne peut pas servir d'excuse aux élites politiques et culturelles qui se situent sur un plan existentiel excluant l'idéalisme.

    Le péché ou la faute de Manuel Valls vis-à-vis du "peuple de gauche" n'est pas d'être "fachiste", mais la faute de la gauche, en général, est d'avoir fait croire qu'une "éthique de gauche", disons idéaliste, était possible dans le cadre d'un Etat bourgeois capitaliste. La gauche française a joué auprès de la droite libérale le rôle de véhicule de l'idéologie libérale dans les couches populaires, c'est-à-dire un rôle que les industriels et les banquiers ne pouvaient pas jouer eux-mêmes. La gauche a contribué à forger le fantasme du progrès libéral et des "avancées sociales", en masquant par exemple tout ce que ces dites "avancées" doivent à un processus de mondialisation catastrophique à bien des égards.

    Le spectre de Marx pour cette raison hante la gauche, et même l'extrême-gauche "républicaine" ; parmi les nombreuses prévisions de Marx figure celle que le peuple serait trahi, non par la droite mais par le parti socialiste.

     

  • Marx chrétien

    L'idée que la critique et l'histoire marxistes puissent être dites "chrétiennes" dérangent le plus souvent, bien au-delà des autorités ecclésiastiques romaines.

    Les évangiles et la critique marxiste ont en commun d'être actuellement censurés ; les évangiles par l'Eglise romaine, qui leur prête une signification anthropologique qu'ils n'ont pas (le théâtre de Shakespeare illustre le mécanisme de substitution de l'anthropologie catholique à l'eschatologie chrétienne) ; la critique marxiste a été occultée quant à elle par la doctrine politique stalinienne ou marxiste-léniniste ; celle-ci a rétabli le culte de l'Etat, que Marx et Engels avaient ébranlé au nom de la science et de l'histoire.

    Lénine fit lui-même le rapprochement entre le communisme, religion d'Etat, et le catholicisme romain du temps de Louis XIV, largement vidé de son sens eschatologique pour servir les intérêts d'une élite politique. Lénine constate cette évolution pour la déplorer, sachant à quel point le marxisme authentique est peu enclin au culte moderne de l'Etat bourgeois. De fait la France de Louis XIV connût avant la Russie soviétique un essor technique et administratif, promptement baptisé "progrès" par la propagande.

    On peut parler de censure dans la mesure où la critique marxiste comme le christianisme sont plus connus du grand public dans leurs versions "officielles" qu'ils ne sont dans leurs versions scripturaires authentiques.

    Si l'adjectif "libéral" voulait dire quelque chose, il devrait s'appliquer à Marx dans la mesure où celui-ci définit le respect de l'Etat comme un sentiment de dévotion religieuse dérivé du catholicisme romain.

    Le culte de l'Etat ou de ses représentants les plus éminents n'est pas une chose tout à fait nouvelle, mais il a pris sous l'impulsion du clergé catholique romain une dimension plus mystique que jamais - disons plus "abstraite", pour employer une expression moderne qui indique de quoi le mysticisme et la foi dans l'Etat moderne totalitaire sont faits - c'est-à-dire de l'abolition (théorique) des limites de l'Etat.

    L'idée d'un Etat et d'un gouvernement mondiaux est ainsi une idée religieuse mystique, qui découle indirectement de l'interprétation anthropologique des évangiles. En effet l'Etat moderne est "absolu" au sens où il n'a pas de limite physique ; sa limite est l'avenir de l'humanité, horizon le plus indéfini. La philosophie antique recherchait à la fois des limites et des justifications au pouvoir politique dans la nature ou le cosmos ; la pensée moderne s'affranchit de ces limites en faisant reposer la légitimité du pouvoir sur l'homme ou l'humanité. C'est sur ce dernier point que se situe l'influence de l'anthropologie catholique romaine, qu'elle porte un masque athée (Feuerbach, Sartre) ou non (Hegel).

    Selon Marx l'Etat moderne, non seulement incarne l'iniquité, mais il est le nouveau nom donné à dieu suivant une ruse républicaine et une adaptation à la nouvelle donne économique industrielle.

    La meilleure façon de prouver que Marx n'est pas chrétien serait de démontrer que sa doctrine est une doctrine socialiste ; en effet, le christianisme authentique est radicalement anarchiste et antisocial. Ainsi, l'incitation évangélique à la pauvreté est entièrement dépourvue de fonction sociale. La pauvreté, dans le christianisme, a une vocation spirituelle, non pas éthique ou politique.

    Un lecteur des évangiles, simplement de bonne foi, pourra constater deux choses : - Jésus-Christ ne cède à aucune revendication temporelle ou sociale de son entourage ; - l'accomplissement social de la loi de Moïse par le clergé juif est à quoi le Messie s'oppose le plus et la cause du complot des pharisiens contre lui, car l'ordre ecclésiastique est lié à l'ordre social.

    De façon lapidaire on peut dire que toute la difficulté du message chrétien est qu'il n'est pas un message social - sa difficulté de compréhension, aussi bien que d'accomplissement, et cela d'autant plus que l'on occupe sur l'échelle sociale une position élevée. Shakespeare, d'où Marx découle largement, a montré que l'absurdité moderne, politique et sociale, consiste dans le mariage incohérent et impossible de l'élitisme moral et politique (morale et politique sont nécessairement élitistes) et du message chrétien (nécessairement antiprovidentiel et antiélitiste).

    La mythologie de Shakespeare ne permet de fonder aucun socialisme - ni un socialisme antichrétien, tel qu'en rêvèrent Nietzsche ou Hitler, ni encore moins un socialisme chrétien, le tragédien illustrant dans la plupart de ses pièces sur quelle fausse spiritualité médiévale cet amalgame repose.

    Marx est-il beaucoup plus socialiste ? La preuve qu'il ne l'est guère fut la nécessité pour Lénine d'inventer le "marxisme-léninisme", c'est-à-dire d'ajouter un volet révolutionnaire et politique à une critique marxiste bien plus orientée vers l'histoire et la science qu'elle n'est vers la recherche d'une solution politique.

    Un régime politique qui ne fait pas place à l'ignorance, y compris sous la forme contemporaine de la "culture de masse", s'expose à l'instabilité. La science n'est en effet d'aucun secours ni usage sur le plan politique. Le savoir ne contribue en rien à la soumission à l'Etat que la citoyenneté implique. La science ne fait pas partie de ce que l'on qualifie parfois de "libertés politiques", et qui sont restreintes à la liberté de jouir plus ou moins suivant des circonstances qui échappent à la volonté et au contrôle du citoyen lambda. La limite de la "science universitaire" est une limite d'ordre politique.

    C'est enfin la déconstruction de l'édifice du droit moderne, sans chercher à remplacer cette casemate par une autre, qui fait de Marx un penseur bien peu "socialiste". En cela Marx prolonge encore Shakespeare, qui fait apparaître le droit comme une vérité relative, et non absolue ainsi que le citoyen moderne incline à penser le plus souvent, suivant une culture totalitaire empreinte de mysticisme.

     

  • Fin du monde

    Les "fêtes de fin d'année", où l'Occident montre son vrai visage de bête vorace, derrière le masque d'une vertu judéo-chrétienne hypocrite, font plus que jamais souhaiter la fin du monde et des tortures que l'humanité pécheresse s'inflige à elle-même.

    Le chrétien fidèle l'est à la parole de Dieu et à son message apocalyptique ; celle-ci seule peut préserver l'homme de sa propre faiblesse ; autrement dit, privé de l'esprit de dieu, l'homme n'est qu'un chien voué à la mort.

    On reconnaîtra les faux prophètes chrétiens, au contraire, à leurs efforts pour prolonger la société des nations et des hommes ; en particulier en ces temps de mensonge ultime, le travail des faux prophètes consiste à faire briller aux yeux des peuples opprimés, avides de paroles de réconfort, des idéaux factices tels que : démocratie, égalité, bonheur pour tous, paix entre les nations, etc.

    La seule paix chrétienne est selon les conditions de dieu, le père du Messie, et non selon les conditions de politiciens judéo-chrétiens cauteleux, dont la force repose sur la plus puissante armée de tous les temps.

    *

    La fin du monde, le chrétien fidèle l'espère, car elle coïncide avec l'apocalypse et l'avènement de la vérité. Le chrétien infidèle qui n'a foi dans le Jugement et le Salut pour lui-même, se raccroche à un espoir terrestre qu'il croit plus solide, et ce faisant il commet le pire péché de fornication, qui consiste à confondre et présenter son rêve personnel comme le Salut universel offert par Jésus-Christ.

    Cela explique que le Messie a surtout combattu Satan parmi ses apôtres, avant qu'ils ne bénéficient de l'appui de l'Esprit, spécialement la fidélité aveugle de Simon-Pierre et la fidélité sous condition de Judas l'Iscariote, excessivement attaché à l'ordre juif ecclésiastique ancien. Il ne paraît pas inutile de le mentionner, car on peut penser que ces deux manières de ne pas faire "un" avec Jésus-Christ et son père divin, celle de Simon-Pierre et celle de Judas l'Iscariote, jusqu'à la fin des temps demeurent caractéristiques. L'apôtre des gentils, Paul de Tarse, combat dans ses épîtres ces deux façons de demeurer à distance de Jésus-Christ : la fidélité aveugle, d'une part ; de l'autre l'incompréhension du message du Christ comme un message apocalyptique définitif, entraînant la fin du monde.

    Si le chrétien ignore le jour et l'heure exacts de la fin du monde et du Jugement, il est cependant averti par Christ et les apôtres de l'apogée de l'Antéchrist, précédant la fin des temps. Le chrétien sait en outre que le jour du Jugement est pour bientôt, ce qui le sépare du reste du monde et de toutes ces existences conditionnées par l'illusion (macabre, comme toutes les illusions), d'un avenir meilleur.

     

  • Culture de Mort

    Si la culture moderne est une culture de mort, c'est avant tout parce qu'elle est irriguée par l'argent, signe de mort.

    C'est la première observation qu'un défenseur de la "culture de vie" devrait faire : la dépendance à l'argent de la civilisation dite "moderne", et l'extrême sacralisation de la propriété. Cette mystique coïncide avec la consécration par la bourgeoisie du rêve, car l'excitation sexuelle que procure le rêve, et celle que procure l'argent sont de même rang, inférieur à l'art.

    La véritable signification de l'art surréaliste est un chant d'amour pour l'argent, et l'âme porcine des peintres et poètes surréalistes n'est pas difficile à deviner.

    Molière est un bon antidote à un crevard comme Dali, grâce au personnage d'Harpagon, dont l'empêchement à jouir est fortement souligné - à cause de la peur.

    Pourtant le suppôt de Satan Nietzsche, chantre de la culture de vie satanique ou païenne (swastika), ne soulève pas ce problème de l'argent ; cela aurait eu pour effet de démolir sa démonstration que le judaïsme et le christianisme sont des cultures de mort... à cause du veau d'or.

    Le pape zazou François Ier, chantre lui aussi de la culture de vie (?) suivant une vieille ruse catholique romaine, ne met pas non plus en cause l'argent, ou très légèrement ; il cite bien Karl Marx, mais la citation est tronquée ; pointer du doigt l'argent aurait aurait pour effet de couper l'Eglise romaine de la "civilisation occidentale", essentiellement bourgeoise et capitaliste. Le pape François Ier se contente de faire taire les démocrates-chrétiens qui, en période de vaches grasses, font la démonstration que le capitalisme a été inventé par des "judéo-chrétiens" (Shylock et ses partenaires). 

    Les évangiles ne donnent aucune prise à une quelconque doctrine sociale, ni ne permettent de fonder aucune culture ; ils expriment le souverain mépris de la terre, comme la matière dont les hommes sont formés, n'ayant pour s'en libérer que la parole et l'esprit de dieu, devant prouver que l'amour existe, alors qu'en apparence tout n'est que relations sociales.

  • Laïcité, piège à moules

    Les principes "laïcs" guident ceux qui ne veulent rien savoir à l'histoire.

    L'éducation civique et l'histoire sont comme l'eau et l'huile, elles ne se mélangent pas autrement que sous la forme de la mayonnaise indigeste en quoi consistent les cours d'histoire dispensés par l'Education nationale, principal organe de censure en France.

    Le clergé laïc dévoile ses intentions lorsque certains de ses représentants font l'éloge du "roman national", littérature qui inspirera forcément le mépris à un homme de science ou un historien.

    Le "roman national" est la proclamation officielle du négationnisme de l'histoire. Que le personnel politique se range du côté du roman national ou de la légende dorée, il n'y a rien d'étonnant ou de neuf à cela ; mais l'absence de réaction de la science ou de ses représentants est un signe que le stade totalitaire est atteint, où la science est étouffée par le mobile et la propagande politiques, suivant le diagnostic d'Hannah Arendt.

    Shakespeare, sans doute le plus grand historien occidental, ne s'est pas privé de montrer à qui l'histoire fait peur - aux élites politico-culturelles ; aux représentants de la religion officielle du temps de Shakespeare, comme aux apôtres de la laïcité aujourd'hui. Le tragédien montre que la conscience politique et la conscience historique sont inconciliables ; elles ne peuvent que se heurter.

    La critique marxiste dérive presque entièrement de cette démonstration : la limite à l'élitisme, c'est-à-dire à un ordre public nécessairement inégalitaire, c'est la science. De fait, en même temps qu'il a rétabli l'élitisme, le communisme soviétique a dû procéder à la censure de la critique et de l'histoire marxistes.

    La laïcité est donc aussi la négation de la démocratie, dans la mesure où la laïcité exclut l'enseignement libre de l'histoire.

    - Persuadés en vertu de leur ignorance que les principes laïcs sont bons, les tenants sincères de la laïcité (comme dans toutes les religions, il y a des ouailles sincères et d'autres hypocrites) doivent comprendre que la tentative de restaurer la laïcité est vouée à l'échec. Un phénomène l'indique, c'est la multiplicité des convictions laïques qui s'affrontent. Chaque groupe de pression a sa définition de la laïcité, version politiquement correcte du discours mystique identitaire. Cette variété montre que l'éthique libérale consumériste a force de loi bien supérieure à la laïcité.

    Si le roman national est parvenu à s'imposer largement contre l'histoire véritable, ce n'est pas tant grâce aux convictions laïques du personnel enseignant l'histoire officielle de la République française qu'en raison de l'américanisation de la société française. Celle-ci tend à l'abolition de l'esprit critique afin d'ouvrir plus largement la voie au marketing.

    Les slogans laïcs ne sont donc qu'un instrument du choc des cultures. 

  • Kiss the Devil

    - Qui aimera le Diable ? Qui chantera sa chanson ? Qui aimera le Diable et sa chanson ?

    J'aimerai le Diable. Je chanterai sa chanson. J'aimerai le Diable et sa chanson.

    - Qui aimera le Diable ? Qui embrassera sa langue ? Qui embrassera le Diable sur la langue ?

    J'aimerai le Diable. J'embrasserai sa langue. J'embrasserai le Diable sur la langue.

    Eagles of Death Metal

    On raconte que les assaillants musulmans du Bataclan, à Paris (11e), ouvrirent le feu sur l'auditoire des "Eagles of Death Metal", alors que ce groupe de musiciens américains, originaire de Californie, jouait les premières notes de "Kiss the Devil".

    On remarque d'abord qu'il s'agit-là d'un cantique religieux. Sa formulation répétitive en témoigne, ainsi que l'invitation à l'adoration. Que les musiciens ou leur auditoire aient eu foi dans le diable ou non est un autre problème ; ce n'est pas tant le diable ou dieu qui est recherché dans la religion que le rituel et ses vertus réconfortantes. La plupart des religions sont "anthropologiques" et non "théologiques", visant d'abord à satisfaire le besoin humain.

    Au premier abord, la logique de l'affrontement entre des djihadistes mahométans et des suppôts de Satan paraît simple. En effet, le saint Coran des mahométans dénonce largement l'hypocrisie des "gens du Livre", juifs et chrétiens, qui se réclament du livre mais se comportent comme des infidèles. "Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Thora et à l'Evangile et ce qui vous a été descendu de la part de votre Seigneur." (sourate al Ma'-idah)

    C'est tout juste s'il est accordé à une petite minorité de chrétiens et de juifs le respect fidèle de la parole de dieu. En cela le Coran n'est pas loin d'être accordé à l'Evangile et aux apôtres, qui prophétisent que, si beaucoup sont appelés, peu seront élus. Le Coran est accordé à l'ancien testament des juifs, où la colère de dieu contre son peuple est maintes fois illustrée.

    Or, le rituel satanique des "Eagles of Death Metal" et leurs adeptes, s'il n'est pas représentatif de tous les Français, ou de tout l'Occident, est sans doute un phénomène assez répandu pour donner raison au Coran et sa dénonciation de la trahison des "gens du Livre" ; en effet, nombreuses sont les nations occidentales qui se disent "judéo-chrétiennes" - à commencer par les Etats-Unis. La transe musicale, en général, est un rituel satanique. On rapporte d'ailleurs que les soldats américains qui se battent au Moyen-Orient sont galvanisés à l'aide de produits stupéfiants et de musique rock satanique.

    On peut mentionner d'autres pratiques beaucoup plus anciennes trahissant un culte satanique derrière l'apparence du "judéo-christianisme". Les cathédrales gothiques sont un exemple d'art dont la justification évangélique est impossible.

    Apparemment, la confrontation entre l'islam et l'Occident a une certaine logique ; mais, à y regarder de plus près, la confusion est grande en ce qui concerne les deux religions qui s'opposent ici - l'islam d'une part, et la culture satanique occidentale d'autre part, dissimulée le plus souvent derrière une étiquette judéo-chrétienne.

    (A SUIVRE)

     

     

  • L'Arnaque écologiste

    L'homme pense contre la mort, ou bien il ne pense pas. C'est pourquoi l'histoire a pris le pas sur la vieille écologie des pharaons de l'ancienne Egypte.

    L'écologiste aujourd'hui ressemble à un type qui, emporté par un glissement de terrain, n'aurait qu'un souci en tête : baiser la terre.

  • Quelle connerie, la vie !...

    Les plus émouvantes atrocités commises par l'espèce humaine n'ont jamais empêché les coeurs les mieux accrochés de continuer à battre, ni les volontés les plus solides de rester solides.

    L'homme moderne sait bien que "le spectacle doit continuer" - sa survie en tant qu'homme moderne en dépend.

    Cette réaction est bien naturelle, car la vie contient l'atrocité. Qui aime la vie sans sa part d'atrocité est comme un homme amoureux qui ne retient d'une femme que ses qualités, et ferme les yeux sur ses défauts. Les "amoureux de la vie" ressemblent à s'y méprendre aux cocus.

    La vie est bête, stupide comme un cheval. C'est pourquoi l'effort de la pensée tend dans deux directions opposées à la vie : la mort, d'une part, travestie dans les régimes totalitaires en Avenir souriant - ce nouveau Moloch est terrible, si l'on ouvre les yeux, au lieu de se laisser bercer par la musique comme un petit con.

    La mort, d'une part, et dieu d'autre part, un dieu étranger à la vie et à la mort, tel le dieu des chrétiens qui nous parle d'un Amour que l'homme ne peut comprendre, étant donné qu'il est fait de chair et de sang, charrié par la vie comme un fétu de paille, jusqu'à l'aval de la mort. Le Dieu d'amour contre le Moloch de l'avenir - la vie n'est qu'une étincelle.

  • Daech, marionnette des USA ?

    Certains voient la main des services secrets américains derrière le califat (Etat islamique) qui menace l'existence sécurisée des élites européennes. Les mêmes soupçons ont été formulés naguère à propos du réseau terroriste dirigé par Ben Laden, en raison d'accointances prouvées entre le gouvernement américain et la résistance afghane à l'URSS, ainsi que par la peine de mort appliquée au chef de guerre terroriste.

    A ces soupçons les élites politiques répondent par un mot : complotisme, même si la théorie de la théorie du complot semble parfois aussi superficielle que telle théorie du complot.

    La première remarque à faire est que la "théorie du complot", en général, est un thème très largement en vogue dans le cinéma ou la culture de masse occidentale en général. On ne peut sérieusement opposer la science à la théorie du complot dans le cadre d'une culture reposant largement sur le divertissement.

    D'une certaine façon, la théorie du complot est une réponse populaire à une culture de masse produite par les élites politiques et morales des nations occidentales. A certains égards, la théorie du complot est l'expression d'une forme de mécontentement populaire vis-à-vis des élites.

    - La seconde remarque est qu'il convient d'envisager la politique aujourd'hui, non pas à l'échelle d'une nation ou d'un continent, mais du monde, c'est-à-dire d'une manière dont Marx avait prévu dès la fin du XIXe siècle la plupart des conséquences, dont les inévitables conflits meurtriers entre nations capitalistes du XXe siècle, qui font partie intégrante de l'évolution de l'économie capitaliste (quel historien ou quel économiste pourrait exclure la guerre du processus économique, hormis un propagandiste à la solde d'un régime totalitaire ?).

    Or la politique est comme un jeu de poupées russes, emboîtées les unes dans les autres. Sur le plan politique, le nouveau califat édifié contre l'Occident requiert l'Occident pour se développer, et les nations occidentales requièrent le califat ou une forme d'opposition violente afin de justifier leur structure totalitaire (totalitaire parce que, comme nous l'avons démontré ailleurs, soumise à l'arbitraire d'élites actionnaires de l'Etat, disposant de moyens de propagande extraordinaires). Si l'Etat islamique n'existait pas, il faudrait que les nations occidentales l'inventent.

    La question de savoir si le califat est une marionnette directement actionnée par les Etats-Unis n'est donc pas essentielle. C'est une question de cinéma. On se demandera plus utilement quelle est la plus grosse poupée, matrice de la seconde ? Et, de ce point de vue, il est assez évident que le totalitarisme est un problème plus vaste et plus profond que celui posé par l'Etat terroriste islamique. Il est assez évident que les terroristes ont appris de l'Occident leurs méthodes de combat ultra-modernes.

    - La troisième remarque est pour insister sur la démarche politique moderne, qui lie le sort des peuples soumis à cette politique au hasard, et pour cette raison ne paraît pas une politique très préméditée. Si l'Etat moderne est un pachyderme, sa vue est très courte, comme l'éléphant. L'inertie de l'Etat, y compris lorsque celui-ci est paré du déguisement de "l'esprit d'initiative libéral", a tendance à faire paraître le complot peu crédible d'une manière générale. Une politique hasardeuse n'en est pas une, de même qu'un complot hasardeux n'en est pas un au sens strict ; d'où le climat de complot et de paranoïa général.

    On doit ici s'interroger sur la notion d'élite intellectuelle moderne, et l'ouvrage de cette élite. En creusant la question de l'utilité de ces élites, on aboutira assez vite à cette observation de George Orwell de la convergence de l'intellectualisme et du totalitarisme, de sorte que l'on peut définir l'intellectualisme comme le contraire de l'esprit critique ; l'intellectuel est un "homme de religion" et non "un homme de science". Quelle tâche l'intellectuel accomplit-il aujourd'hui, si ce n'est empêcher d'une manière ou d'une autre que l'on dise du mal des intellectuels ? La religion de la science est la dernière chose que les intellectuels remettront en cause, alors même qu'elle est au coeur de ce qu'il est convenu d'appeler "totalitarisme". Pourtant l'esprit de la science est rebelle à celui de la culture ou de la religion.

    Il y a là un mystère plus sérieux et plus profond que celui de l'impuissance de l'Etat moderne à ne pas dépendre de la démagogie et de gigantesques mouvements de foules - ou du moins peut-on dire que le coeur du mystère est sans doute là.

    - On peut se demander enfin si la culture islamique et la culture occidentale moderne diffèrent aussi radicalement que les djihadistes et les tenants de la culture moderne le prétendent - et la réponse est non. D'une part parce que la religion mahométane et la religion catholique romaine sont de même nature hybride, mélangeant références bibliques et "droit naturel" platonicien (on peut lire sur le point de la convergence de l'islam et du catholicisme les essais de J. Ellul ou R. Guénon, qui la démontrent, qui pour la critiquer, qui pour s'en féliciter) ; d'autre part parce que les "valeurs laïques républicaines modernes" ne sont qu'une adaptation ou une transposition des valeurs catholiques romaines.