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Lapinos - Page 61

  • Dieu et la Science

    Dans la technocratie moderne, la Science s'est substituée à Dieu sur le plan psychologique. C'est ce qui rend les débats scientifiques aussi houleux et difficiles, et justifie que des institutions civiles publiques octroient parfois des sommes considérables à des savants, sans comprendre un traître mot de ce qu'ils racontent, mais sur la seule foi que les travaux seront beaux et bons, voire rentables, flatteurs pour l'espèce humaine en un mot.

    Pour de nombreux scientifiques bornés, il ne serait pas rationnel de mêler Dieu à des considérations scientifiques, bien que la plupart des savants illustres devant lesquels il convient de se prosterner, l'ont fait. Autrement dit, I. Newton était capable de faire de grandes découvertes scientifiques, mais son esprit était trop obstrué pour qu'il ne fut pas athée (je suis loin de croire la science de Newton vraie, mais peu importe en l'occurrence, je prends Newton comme un exemple de savant croyant ; j'aurais pu en prendre un autre encore plus dévot, comme Galilée, qui croyait non seulement en dieu mais aussi au purgatoire).

    Ici, je suis obligé de faire remarquer le lourd déficit en matière d'histoire de la science, comme dans peu d'autres disciplines à ce point, et, un Français comprendra le propos suivant facilement : quand l'histoire fait défaut, ça sent la religion à plein nez ! Ainsi l'histoire est dissuasive de croire dans le motif religieux du progrès social. L'historien comprendra vite, par exemple, que la science et l'éthique ne peuvent s'accorder que dans un régime de type totalitaire ou théocratique, où les savants définissent des règles éthiques, au nom d'une vague transcendance dont la rationnalité n'excède guère celle des nombres irrationnels ou d'un ordinateur.

    Notez que je ne dis pas que Dieu, en tant que but assigné autrefois à la conscience, avant que la science ne nourrisse la conscience de l'homme à son tour de grandes espérances - je ne dis pas que ce dieu-là existait, ou qu'il était un but fiable, mais seulement qu'il était efficace sur le plan psychologique, c'est-à-dire fédérateur des masses, notamment populaires.

    De même il n'est pas prouvé que la science moderne, excluant Dieu, ait une autre valeur que celle de représenter une simple motivation psychologique. Comme un avion de chasse est un produit de la technique et non une pensée scientifique, il se pourrait que la science moderne ne soit elle-même qu'un produit ou un concept de science. C'est ce que certains désignent parfois aujourd'hui sous le nom de "matrice".

     

  • De Céline à BHL

    Il y a un côté Tintin ou Bardamu chez BHL, mais en plus riche. Je me rappelle avoir entendu un jour ce curé expliquer que la fortune bien pleine et carrée n'empêche pas le talent littéraire, contrairement au préjugé, et donner quelques exemples (que je n'ai pas pris la peine de vérifier). Alors, je n'avais pas pu m'empêcher de penser que, si ce millionnaire distribuait tous ses millions d'un coup, il se retrouverait certainement dans la situation d'avoir, enfin, quelque chose à dire. Lui ou Beigbeder ; mais Beigbeder n'a pas le côté Tintin, plutôt Bécassine ou Gaston Lagaffe.

    Et puis c'est à peu près la seule chance pour les curés riches, en France, de n'être pas honnis. L'homme de gauche, curé moderne, doit faire gaffe à ça, sinon il ne sert à rien. Le problème de DSK n'est pas tant d'être soupçonné de viol, que de l'avoir commis dans un hôtel de luxe, dans le cadre de son métier de "banquier des pauvres".

    Pour Céline, tous les Juifs sont des pharisiens. Pour BHL aussi. Mais ce qui est, dans le cas de Céline, le fait de l'ignorance ou de la licence poétique, est un calcul dans le cas de BHL. C'est un vieux truc des religions de se prévaloir de leurs martyrs pour le besoin de leur propagande : elles le font toutes ; on appelle ça la "victimologie", désormais. Même la religion athée ne s'en prive pas. Plus un discours religieux est sincère, moins il fait appel à la victimologie ; pour les chrétiens, c'est impossible, puisqu'ils implorent la fin du monde, ne trouvant dans cette vie qu'une maigre consolation, en quoi Louis-Ferdinand Céline juge le christianisme bien réaliste et peu propice à tendre des pièges au peuple en lui faisant miroiter le bonheur ou la démocratie. 

     

  • L'imposteur Hadjadj

    C'est toute la démocratie-chrétienne qui est une imposture, et non seulement le factotum Fabrice Hadjadj, dont le rôle est de tenter d'agiter le drapeau de la culture chrétienne dans un pays qui n'en a plus cure depuis longtemps.

    Pour ce faire, Hadjadj et ses comparses prennent en otage la parole de Dieu, ou plutôt, comme on ne peut prendre l'Esprit en otage, édifient un temple à la bêtise où ils enferment ceux qui leur font confiance, histoire de rejouer la comédie des Saducéens une dernière fois.

    Le caractère babylonien de l'institution européenne est en effet remarquable de tous ceux que la technologie ou la musique n'abrutissent pas complètement. On se demande dans quel Evangile le cornac Benoît XVI a pris l'idée d'aller se prosterner devant le Bundestag ? Quand il est question de tribunal dans l'Evangile, il est juif et c'est pour condamner Jésus-Christ à mort.

    Le cacouac F. Hadjadj a tenu à écrire une lettre au président Hollande pour défendre la laïcité et l'idée qu'elle serait d'origine catholique.

    - Rappelons d'abord le mépris de Jésus-Christ à l'égard de Ponce-Pilate, non pas en tant qu'homme, mais en tant que haut magistrat, mû par les principes les plus contraires au message évangélique. Tandis que cet Hadjadj commence par se soumettre volontairement à une autorité civile, alors même qu'elle est de plus en plus contestée par ceux dont c'est le principe de croire en la démocratie et son avenir.

    "Or vous n'êtes pas sans savoir que la "laïcité" est une signe ostensible dans notre langue. Il vient de la théologie catholique. (...) quand vous parlez de laïcité, vous faites de la théologie, et vous renvoyez à la parole du Christ : "Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu".

    Passons sur la phraséologie byzantine ; au niveau où Hadjadj situe la théologie catholique, n'importe quel boulanger peut se prévaloir de ce label. Depuis les débuts du christianisme, l'institution catholique a souvent été accusée de restaurer un culte païen théocratique, comportant le culte de la personnalité du pape. Dante ou Luther sont des exemples que même un démocrate-chrétien ne peut complètement ignorer. Donc la dénonciation de la théocratie est le fait de catholiques dissidents, parfois pourchassés et condamnés par des théologies officielles, destinées à conforter le mensonge théocratique et la morale chrétienne, puisqu'il n'y a pas de théocratie sans éthique, ni d'éthique sans théocratie. Le catholicisme s'affirmant "universel", il est pur de toute morale, nécessairement relative.

    - La citation de Jésus, et c'est là où l'imposture est à son maximum, exigeant de qualifier la démocratie-chrétienne, à l'instar de la monarchie de droit divin auparavant de PLAN SATANIQUE ne permet pas l'artifice du cercle des affaires privées, opposé à celui des affaires publiques ; il ne le permet pas, d'abord, parce que le principal usage de cet artifice est de consolider le totalitarisme et la théocratie. Ce que Jésus dit par cette parole, confirmée par toutes les autres, c'est que les choses de l'Esprit relèvent de Dieu, et qu'il faut abandonner à César les choses qui ne sont pas spirituelles comme la morale ou la politique. Cette parole de Jésus expédie la démocratie-chrétienne en enfer, comme un pur césarisme, tentant de se faire passer pour un ministère chrétien.

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    "La condition de possibilité historique de votre exigence de laïcité repose sur le judéo-christianisme et sur la distinction catholique entre clercs et laïcs."

    - Le sacerdoce est fondé par saint Paul sur la distinction de ce qui est nouveau dans le christianisme par rapport au judaïsme, notamment l'effacement de la distinction entre clercs et laïcs.

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    "S'il n'y avait pas l'Evangile, mais seulement le paganisme ou le Coran, l'Eglise et l'Etat se confondraient, et nous subirions l'emprise totalitaire d'un calife ou d'un président qui se prend pour Dieu."

    Comme le chien urine pour marquer son territoire, le scribe démocrate-chrétien trempe sa plume dans le fiel et l'ignorance. Pour le chrétien, le paganisme, incluant le pharisaïsme, consiste dans le mysticisme de l'éthique, l'opacité qui renforce son pouvoir de coercition. Le nazisme est une religion païenne pour cette raison. Il n'y a pratiquement aucune raison pratique d'élire un président de la République, mais uniquement des raisons culturelles ou religieuses ; cela signifie par conséquent qu'il est divinisé, et toute la société civile avec. De tous les régimes, la démocratie est un des plus théocratique et consacré religieusement, dont le subterfuge coïncide dans l'histoire avec les plus grands charniers.

    La peur du califat, voilà tout ce que les disciples de Bel sont capables de trouver pour convaincre qu'ils sont honnêtes.

    La démocratie-chrétienne est le fléau de dieu, mais d'un dieu qui n'est pas celui des chrétiens.

  • Call of Duty

    C'est la musique du devoir que joue Satan, petits enfants, sodomisés, crucifiés, émasculés, dilapidés, écorchés, scolarisés, triturés, bernés, psychanalysés, baptisés, diplômés, achetés, vendus...

    Bien sûr la doctrine sociale de Benoît XVI, du Dalaï Lama ou de Barack Obama ne vous autorise à trucider votre prochain que dans les grandes occasions et en n'oubliant pas d'enfiler une capote et casque bleu. 

    C'est dans l'au-delà où le devoir entraîne, avec une férocité proportionnelle à la vitesse de la norme, que l'idée d'au-delà est la moins utile. L'au-delà n'est rien d'autre que l'espoir qui fait vivre, dont on peut se débarrasser comme d'un talisman maudit.

    Par amour de la société, le soldat André Breivik a préféré tuer ses semblables plutôt que de se suicider. Comme le droit de propriété intellectuelle est le dernier rempart de la propriété, les jeux vidéos et le cinéma sont le dernier rempart de l'éthique et du devoir.

  • Critique d'Ellul

    La subversion du christianisme dont parle Jacques Ellul, est le principal thème du théâtre de Francis Bacon, alias Shakespeare.

    Si la scolastique n'a jamais réussi à déterminer la confession de ce tragédien qui cite continûment les évangiles et les lettres de Paul - anglican ? luthérien ? catholique ? -, c'est notamment parce que Shakespeare n'ignore pas, pas plus qu'Ellul, que le christianisme n'est pas une question d'étiquette ou de confession, contrairement à la société qui ne peut s'en passer pour le besoin de sa police des moeurs.

    La subversion du christianisme fut aussi le propos de Martin Luther ou de Dante Alighieri, dont Shakespeare a tenu compte pour ne pas répéter leurs erreurs (L'astrologue Hamlet est allé étudier à Wittenberg, mais son chemin se sépare de celui de ses ex-condisciples Rosencrantz et Guildenstern) ; Shakespeare ne s'écarte pas de l'eschatologie ou de l'histoire, c'est-à-dire de l'apocalypse ; cela lui évite comme Jacques Ellul de devoir inventer une "éthique de la liberté" débile et en infraction avec l'explication précédente d'Ellul selon laquelle il n'y a aucune connotation juridique dans la liberté chrétienne.

    Une autre expression traduit l'ignorance d'Ellul de l'apocalypse, c'est celle "d'architecture en mouvement" pour la qualifier. Il ne saurait être question d'architecture du point de vue chrétien ou même juif. La doctrine hégélienne nazie mérite en revanche d'être qualifiée "d'architecture en mouvement", puisqu'elle n'est qu'une théorie du progrès juridique ou biologique vers un but abstrait, dont Karl Marx a montré qu'elle n'était qu'une statistique illusoire.

    On voit mal en quoi l'éthique de la liberté peut consister, en dehors de cette chose la plus inconsistante du monde qu'est la "démocratie" ? Et dans ce cas elle est exactement conçue comme le nazisme. On trouve cette vaine foi et ce vain amour chez Dante Alighieri pour une institution virtuelle qui serait vierge et pure, préservée enfin de l'odieuse fornication du clergé catholique romain par la laïcité. Idem pour Ellul, à cette différence que toute les formules éthiques ayant été essayée depuis Dante, et s'étant avérée plus funestes les unes que les autres, Ellul est obligé de sortir un lapin de son chapeau : "l'éthique de la liberté".

    Si Shakespeare évite d'entamer la construction du moindre édifice éthique ou politique, pour se consacrer entièrement au combat de l'esprit, ici et maintenant, c'est parce que l'histoire ne repasse pas les plats, tout se joue ici et maintenant, et il n'y a que de la pommade à concevoir l'avenir ; penser "éthique", c'est déjà manger les pissenlits par la racine, à l'heure noire où Shakespeare vit.

    Ellul hésita au seuil de l'apocalypse.

  • Gay Savoir Catholique

    Si l'on souhaite connaître Jésus-Christ et son message, on ne tiendra aucun compte des querelles touchant aux moeurs à l'intérieur de la Synagogue de Satan. Que l'on soit "pour" ou "contre" le mariage des gays, cela repose sur des positions économiques et sociales, dans un monde occidental dont les moeurs sont désormais principalement marquées par le mercantilisme et la publicité.

    Ces luttes intestines entre nantis constituent, comme la publicité commerciale, un viol de la conscience des enfants qui sont exposés à ces querelles où la vérité n'a pas de place, mais le mensonge sous la forme démoniaque des spéculations sociologiques. Probablement celui qui se définit par sa sexualité a subi un viol de sa conscience, et celui qui vit dans un monde qui le classifie en fonction de ses moeurs sexuelles, vit dans un monde barbare. Aucune doctrine sociale ne peut se passer du viol ; toutes trouvent un moyen subtil de le faire subir aux enfants. Shakespeare raconte comment dans "Roméo & Juliette".

  • Sionisme et catholicisme

    - Sionisme et catholicisme sont-ils compatibles ?

    - A partir du moment où on pose le principe qu'il peut y avoir des aumôniers militaires qui se réclament de... Jésus-Christ, bien sûr on peut parfaitement accorder le sionisme avec le catholicisme. Si l'on double ce principe de la méfiance de l'islam parce que c'est une religion... guerrière, alors là on peut faire avaler des ballons de rugby à la place des hosties à la messe de minuit. Tout est possible, à condition de se choisir un dieu permissif.

    Une observation plus intéressante, c'est que l'institution chrétienne puise systématiquement son négationnisme dans l'Ancien Testament ; c'est-à-dire que, pour faire barrage à l'Esprit, elle retourne puiser dans l'ancien testament ce que le nouveau a aboli, à commencer par le sacerdoce des pharisiens.

  • La Déesse Mère

    "La Déesse Mère" est le titre d'une enquête sociologique et mythologique de Shahrukh Husain sur une figure centrale de la mythologie païenne, la déesse-mère, rapportée tantôt à la terre ou à la lune. Isis est une dénomination parmi les plus connues ; on peut encore citer la Déméter grecque, qui forme avec sa fille Perséphone, Hadès et Zeus, un système écologique complet, décrivant de façon imagée une partie du cycle vital.

    On en trouve des versions édulcorées aujourd'hui dans le culte républicain de la semeuse Marianne, ou d'Europe. Si la mythologie païenne antique peut paraître éloignée, l'obsession identitaire moderne traduit un mysticisme matriciel proche.

    On touche ici au féminisme dans sa dimension religieuse, qui présente plus d'intérêt que les revendications juridiques des groupes de pression. A propos du christianisme, l'ouvrage de Shahrukh Husain comporte quelques erreurs, s'agissant de l'opposition dans la mythologie chrétienne entre des figures féminines néfastes, et d'autres pures et vierges ; mais dans l'ensemble l'ouvrage est assez juste et impartial, expliquant clairement comment la déesse-mère a repris du poil de la bête dans l'Europe chrétienne, à travers le culte de la vierge Marie.

    "L'amour physique est présent dans un certain nombre de traditions tantriques, en tant qu'allégories de l'union mystique entre la Déesse et son serviteur. Tout en garantissant la paix après la mort, cette union apporte également "jivanmukti", la libération en ce monde. Les rapports sexuels sont censés renverser les barrières sociales, et débloquer le flot des énergies indispensables à la fonction créatrice de la Déesse, une fonction que l'adepte s'efforce d'imiter lors de l'acte sexuel.

    Les "tantra" et le "kama soutra" élèvent la femme en la coulant dans le même moule que la Déesse. A l'autre extrême, l'apocalypse de saint Jean l'Evangéliste, qui clôt le Nouveau Testament de la Bible chrétienne, retentit des imprécations lancées à l'encontre de "l'abomination et du caractère répugnant... de la fornication". Les femmes, les cités et la Déesse (sous forme de la grande prostituée de Babylone) sont condamnées comme pécheresses ayant colporté cette marchandise dégoûtante qu'est le sexe (...) Mahomet, pour sa part, n'a jamais prôné le célibat, et le Coran contient peu de traces de la haine du sexe. (...)"

    - D'abord une correction : la "fornication" n'est pas, dans le christianisme, l'acte sexuel physique ; Jésus-Christ, a contrario de toutes les religions païennes, ne fournit pas d'éthique sexuelle ; il ne condamne pas la chair, pour la simple raison qu'elle est déjà condamnée, vouée à la mort selon le péché. Jésus prend ainsi la défense d'une femme adultère condamnée à mort par l'éthique sexuelle des pharisiens. La "fornication" est un péché contre l'Esprit qui consiste à exalter la sexualité. Cette exaltation mystique est indispensable dans le paganisme afin de définir ce qui est moralement correct ou pas, afin de préserver l'ordre social. Si dans certaines castes de l'Inde, on brûle parfois la mort d'un notable, c'est en vertu d'une mystique et d'une morale sexuelles. La détermination sacrificielle de la société, infernale aux yeux des chrétiens, trouve dans le mysticisme sexuel une large part de son mobile. Le tantrisme ou la mystique n'ont pas que des aspects réjouissants.

    Ceux qui s'intéressent à l'art chrétien peuvent comprendre ainsi pourquoi le "Roméo et Juliette" de Shakespeare est un pamphlet violent contre la culture médiévale, en raison du mysticisme sexuel qui anime les personnages principaux de la pièce.

    - Le fait que la théologie catholique romaine soit aujourd'hui réduite à un décalque du tantrisme, satanique ou fornicatrice par conséquent, devrait interpeller brutalement ses derniers adeptes ; mais la culture est comme la tradition ou les rêves, conçue pour dépenser et se dépenser, non pour penser.

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    *Déesse-mère béotienne (VIIe s. av. J.-C.) ; l'obsession identitaire ou génétique des nazis, leur volonté de former un genre à part, dérive bien d'un mysticisme sexuel païen ; et cela d'une manière facile à comprendre : sans l'aspect sacrificiel, pas de militaires.

    Le caractère pornographique n'est pas simplement dans le nazisme, il vaut mieux dire que l'éthique nazie est plus raffinée que les autres, probablement parce que le mélange baroque de paganisme et de christianisme en Allemagne était peu adapté à une Allemagne industrielle et prolétaire. S'il y a bien une matière marquée par le déterminisme et l'environnement social, c'est le mysticisme sexuel.

     

     

     

  • From Hitler to Obama

    In everything USA are continuing the German Dream of Civilization, but one point, teached by UK to USA: hypocrisy, without which you cannot make modern Civilization, but only old-fashioned irrelevant one of Hitler, that was defeated in two years.

    But hypocrisy, and therefore bad useless pulp-fiction of Johnatan Littell.

    Old tales that tell the story of a stupid Wolf which was mocked by a smart Fox are illustrating the victory of Democracy against Nazism.

  • Maths et Sentiments

    On constate que la matrice se consolide à la fois de la rhétorique sentimentale et des calculs mathématiques.

    Je parle ici sous l'autorité scientifique de Shakespeare, caractéristique du matérialisme occidental en raison de son mépris des mathématiques (dans lesquelles les vieux curés persans pédophiles trouvent la ressource pour abuser les gosses).

    Si les chrétiens n'aiment pas les mathématiques, c'est d'abord parce que la conscience des suppôts de Satan est ordonnée selon les mathématiques, de façon quasi-pavlovienne. C'est une bonne façon de reconnaître, dans le christianisme, les faux prophètes, que de savoir déceler la pente ou la dérivation mathématique de leur âme. De même que le goût de la musique fait suspecter, chez un soi-disant chrétien, le bouddhisme le plus éloigné du christianisme. Tandis que le Dalaï-Lama ne doit la vérité à personne, tout au plus quelques bonnes paroles sociales ou disciplinaires, le chrétien, lui, la doit autant qu'il peut.

    En causant un jour avec un professeur de mathématiques de New Dehli, curieux d'essayer la rencontre entre ce qu'il y a de plus distant dans l'espèce humaine, un Français et un mathématicien indien, quand pour conclure il me félicita pour ma vivacité d'esprit, je m'aperçus dans sa formule qu'il avait traduit mes dires à l'inverse de ce qu'ils signifiaient, à la manière des femmes qui ne prennent dans ce que vous leur dites, que les fleurs, par crainte de l'évanouissement ; si vous n'êtes pas primitivement d'accord avec une femme, la probabilité est très forte que vous ne le soyez jamais ensuite. Où les mathématiques seraient utiles -pour accorder les couples humains-, elles ne sont pas employées, ou peu, suivant la seule puissance de calcul des femmes. Si les femmes sont exclues de certains cercles maçonniques, c'est parce que le sens de la géométrie, chez une femme, est inné. Et c'est pour une raison voisine que, dans l'apostasie catholique romaine, les femmes ne peuvent exercer le ministère du culte ; la cristallisation envers le principe féminin est trop forte, d'une certaine façon, pour qu'une femme puisse endosser l'habit de prêtre sacré d'Isis, ou une femme intégrer la franc-maçonnerie traditionnelle. Même si les différences se sont beaucoup estompées, le luthéranisme est un christianisme moins efféminé que le catholicisme romain, proche de l'islam.

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    Les probabilités jouent à la fois en faveur des personnes sentimentales, et contre elles. C'est la raison pour laquelle il m'est difficile de ne pas voir la bobine d'un statisticien, sans imaginer le bicorne de cocu triomphant au-dessus. Cette manie des mères de famille nazies de vouloir que leurs fils fasse l'école polytechnique est largement suffisante pour mettre en doute le préjugé bourgeois selon lequel une mère de famille aime son enfant. C'est la principale raison pour moi de ne pas douter de la virginité de Marie : l'amour d'une mère pour son enfant est une théorie du niveau de celle qui consiste à faire passer l'algèbre pour une science, et le féminisme pour une humanisme ; automatiquement, une mère de famille est beaucoup plus proche d'Eve. Celle-ci est naturelle. Marie ne l'est pas, c'est une antifemme au sens où elle domine le mouvement naturel de sa chair et de son âme, ce que l'idée de "virginité" rend bien, à l'opposé de la prostitution ou de la virginité sacrée des païens, qui est une mystique sexuelle. 

    En même temps qu'il est le plus facile à traduire, le langage mathématique se soustrait complètement à la nécessité d'une traduction. Dans les mathématiques, la poésie atteint son point d'ineptie le plus élevé.

    Si le principe de précaution était efficace, on ne permettrait pas à des types comme Einstein ou tous les tocards qui grouillent dans les universités yankees de se divertir en dehors d'asiles d'aliénés bien gardés par des flics bornés. Même les ingénieurs, dont on sait que la conscience et l'humanisme se limitent au strict minimum, vu le nombre incroyable de machines de destruction massive qu'ils ont inventées, EN TOUTE INNOCENCE, sans compter le fil à couper le beurre, les ingénieurs eux-mêmes se demandent parfois s'il ne manque pas une case à A. Einstein.

    Le rapport entre le raisonnement mathématique et le raisonnement sentimental, c'est qu'il part du for intérieur, puis paraît définir ou envelopper quelque chose d'autre, autrui, et se séparer de l'origine, alors qu'il ne cesse en réalité de développer sa toile à partir du for intérieur. Merdre, la science est dite "expérimentale", mais elle part d'une hypothèse, l'origine, dont elle ne se sépare jamais ! Les sentiments visent-ils quelqu'un, ou ne sont-ils pas plutôt arachnéens, un filet jeté sur quelqu'un pour l'attirer à soi ?

    La culture de vie satanique est d'ailleurs très proche du sentimentalisme ou du vampirisme, manière de traduire la consanguinité d'une mère et de son enfant.

    On peut aussi bien parler de mécanique des sentiments, que du sentimentalisme des mécaniciens ou des mathématiciens. C'est sous le rapport des sentiments que le singe, ou le robot, est le plus près d'intégrer l'espèce humaine, et de lui donner des leçons.

    Les savants matérialistes combattent ce type de raisonnement qui a l'inconvénient de substituer le lien social à l'amour véritable, en faisant passer l'attraction entre les personnes, le besoin énergétique qui les lie, non seulement pour un principe régissant l'univers entier, mais en occultant en outre la division qu'il y a dans ces états apparemment unis. Les astres se repoussent-ils comme les amoureux, une fois qu'ils sont sevrés l'un de l'autre ?

    Sur le plan scientifique, le raisonnement mécaniste laisse le champ libre à la multiplication des hypothèses religieuses invérifiables, c'est-à-dire à des balivernes scientifiques du niveau de la démocratie dans le domaine politique. Je veux dire par là que cette idéologie est doublement marquée par le sentimentalisme et les mathématiques. Idéalement, la démocratie devrait trouver son point de fusion, si ce n'est déjà fait, avant d'exploser.

    Comme la démocratie, derrière le masque égalitaire que son clergé cynique lui fait porter, dissimule un régime concurrentiel, la science polytechnique, animiste et non matérialiste, religieuse plutôt qu'expérimentale, repose sur la concurrence, comme la niaiserie sentimentale trouve son impulsion dans le mercantilisme qu'elle favorise.

     

     

  • Dans la Matrice

    Le caractère "utérin" du totalitarisme signifie, notamment, son confort. Le confort moderne est un facteur de bêtise majeur. Quiconque ne se satisfait pas d'une existence menée comme une lente euthanasie, commencera par rejeter le confort et ses effets.

    - Un homme du peuple m'interroge : "Comment se fait-il que nos élites soient aussi stupides, et que leurs longues études n'y change rien ?" La principale raison de l'aggravation de la bêtise des élites est l'accroissement du confort.

    La barbarie de l'Allemand vient de son amour du confort, que ses curés présentent comme "la possibilité d'une île", pour donner un petit côté mystique aux gadgets et aux prothèses made in germany.

    Si la barbarie des Etats-Unis excède selon moi celle de l'Allemagne, c'est encore à cause du confort. Bien sûr, les charniers sont la face cachée du confort, et plus l'élite bénéficie de conditions de vie émollientes, plus le sacrifice est nécessaire à l'autre bout de la chaîne.

  • Sacerdoce romain

    Qu'importe le ridicule du sacerdoce, s'il est vrai ? Déjà, le besoin de justifier le sacerdoce romain laisse deviner qu'il est faux, qu'il entre en concurrence avec le sacerdoce de l'instituteur laïc, du psychanalyste ou du conservateur de musée, d'une manière qui fait suspecter l'imposture.

    Ce n'est pas parce que Jésus-Christ s'est mis au service de la société que les juifs et les Romains ont décidé de l'assassiner, mais au contraire parce qu'il l'a définitivement privée de tout caractère sacré.

  • Retour à l'Histoire

    Le mouvement communiste marxiste, qui est bien plus une résistance qu'un mouvement, est inachevé : il s'achèvera avec la destruction de la science bourgeoise.

    De sorte que Marx, loin de contribuer surtout au soulèvement des masses populaires, selon la légende dorée d'un Marx-Robin-des-Bois, aura permis à tel ou tel de s'accrocher au rocher de l'histoire, et de ne pas être emporté par les menstrues nauséabondes de la culture.

    Si Marx avait quelque chose à dire aux masses ou à la société, il jouerait du pipeau, puisque la meilleure façon de s'adresser aux imbéciles est de le faire en musique.

  • Democracy

    Since Shakespeare, the Civilization does have a smelling of shit. From 'Democracy' as they say, it is a smelling of bullshit, due to it's green flood.

  • L'Expérience de Dieu

    L'Expérience de Dieu n'est pas possible, dira le prêtre, car si elle était possible le ministère du prêtre serait inutile.

    La trappe des ministres du culte de Babylone, découverte par le prophète Daniel, n'est autre que l'hypothèse de dieu. Si quelqu'un vous dit que les choses virtuelles ont plus de consistance que les choses réelles, vous êtes en présence d'un de ces prêtres babyloniens parasites.

  • Deux Aphorismes

    Je m'essaie à l'aphorisme qui, si l'on en croit Bacon, a l'effet dans le domaine spirituel d'une balle entre les deux yeux dans le domaine trivial.

    n°1 : L'Allemagne est un pays où il n'y a jamais eu d'adultes, mais seulement des enfants ou des vieillards.

    n°2 : La passion des Allemands pour la musique et la biologie s'explique parce que certaines personnes, dixit Louis-Ferdinand Céline, ont le goût de la merde.

    n°3 : Le style de Shakespeare est de n'en avoir aucun, ne visant pas un public de pies ou de vaches, sur qui le style du TGV fait à chaque fois mouche.

  • Cave canem

    ... et philosophum

    La gratitude est une maladie que l'homme transmet à son chien. Sans doute certain type d'homme éprouve la joie, possédant un chien, de se sentir providentiel quelques fois dans sa vie. Le citoyen allemand rend grâce à l'Etat, comme le chien jappe à la vue de son maître.

    J'ai connu des hommes qui possédaient trois ou quatre femmes, et ne se sentaient pas surhommes pour autant, se contentant de le paraître pour plaire.

  • Antiféminisme

    jacques ellul,antiféminisme,subversion du christianisme,blanche-neige

    Si le constat de la subversion du christianisme effectué par Jacques Ellul ne peut qu'être confirmé, à savoir l'athéisme doctrinal latent des institutions dites chrétiennes, en revanche le féminisme de ce théologien ne peut pas être justifié à l'aide des saintes écritures.

    Le féminisme d'Ellul est incohérent avec la mise en cause des institutions et de l'éthique chrétienne.

    Pour confirmer la subversion du christianisme, on peut dire de façon frappante que l'athéisme moderne continue de creuser le même sillon que la morale chrétienne. Bien que rare, cette reconnaissance des philosophes athées existe : pleine et entière chez L. Feuerbach ; plus discrète de la part de M. Onfray, qui adoube à juste titre Montaigne ; sans oublier l'impression de Blaise Pascal par les banquiers sur leur papier-monnaie. Il faut dire aussi que cette subversion n'a jamais cessé d'être combattue au cours des deux mille ans écoulés ; à côté du mensonge institutionnel, la vérité a toujours continué d'être soutenue. C'est un aspect indiscutable du théâtre de Molière, par exemple. On trouve aussi dans les contes populaires une résistance semblable : dans "Blanche-Neige", la mauvaise reine est la fausse Eglise, tandis que Blanche-Neige représente la vraie. Pour ainsi dire, on ne peut pas écrire l'histoire de l'art occidental sans tenir compte de cet affrontement.

    Volontairement, je prends l'exemple de "Blanche-Neige", puisqu'il met en scène une femme pure et exemplaire, et une autre qui est corrompue, de même que l'apocalypse présente l'Eglise sous la forme pure et virginale, d'une part, et la "Prostituée" ou l'Eglise institutionnelle d'autre part. Disons immédiatement ce qui rend la première figure pure et virginale : elle exprime l'amour, purifié ou vierge de l'éthique, contrairement à la prostituée, dont le calice est plein d'immondes blasphèmes, c'est-à-dire de discours et de rituels destinés à promouvoir l'éthique contre la parole de dieu.

    Donc la misogynie chrétienne est bel et bien ; elle n'est pas, bien sûr, l'exclusion des femmes du salut en général, ni bien sûr un motif de relégation "sociale" des femmes, puisque c'est un crime contre l'Esprit d'ourdir une quelconque doctrine sociale. La misogynie chrétienne est, pour la raison que l'éthique est un piège féminin ; physiquement ou génétiquement, la femme est plus marquée par l'éthique et le péché originel. Il ne faut pas oublier que l'esprit chrétien est scientifique : contrairement à l'éthique, il n'abolit pas la différence physique, de façon mathématique ou virtuelle (au cours des dernières années, à 99% suivant un mobile commercial).

    J. Ellul a raison de dire que les théologiens (protestants) qui tentent de faire de l'apôtre Paul un "socialiste" utilisent des arguments grossiers. Si tel était le cas, Paul serait le continuateur du pharisaïsme. Jésus au long de sa vie publique n'a pas cessé de souligner l'hypocrisie de l'éthique, se moquant de son raisonnement cauteleux, et le déjouant. Le figuier qu'il faut couper sur le champ figure la religion prêchée à l'intérieur de la Synagogue de Satan.  

    - Disons quelques mots de la figure virginale et pure de l'apocalypse, à présent, sur laquelle Ellul veut fonder le "féminisme chrétien". Un des éléments essentiels de la subversion du christianisme par les clercs chrétiens (comprenez ici pourquoi Shakespeare vise particulièrement les moines), est la mise à sac du trésor du symbolisme chrétien, dans lequel Jésus puise pour éclairer le monde avec ses paraboles. Jésus ne donne pas un sens différent aux symboles païens : il part toujours du symbole païen le plus éloigné pour illustrer l'esprit chrétien, en le renversant. Le pain et le vin sont ainsi les matières triviales les plus sacrées dans les religions païennes, que la parole ou l'esprit de dieu remplace et abolit. Les poissons sont les animaux les plus déterminés et voués au sacrifice dans la chaîne alimentaire : les apôtres seront des pêcheurs d'hommes.

    L'Eglise des bienheureux, la Jérusalem nouvelle, représentée sous les traits d'une femme, n'a rien d'une femme au sens physique ou moral. C'est un symbole spirituel et eschatologique, qui renvoie à la Genèse. Jésus-Christ est le nouvel Adam, et l'histoire chrétienne s'achève sur le salut de la nouvelle Eve. Cette comparaison n'est pas le fruit du hasard, car, d'une certaine manière, quel homme n'est pas efféminé si on le compare avec Jésus, se persuadant religieusement sans cesse que son âme n'est pas simplement virtuelle ?

    (Ill. de l'apocalypse représentant cette fois la Jérusalem des saints chrétiens, non plus sous l'apparence d'une vierge pure, mais d'une cité sainte aux antipodes des cités dans lesquelles les hommes médiocres placent leur espérance.)

  • Contre-culture

    La contre-culture est toujours un phénomène prométhéen et viril. La contre-culture viole la culture, qui se protège à l'aide du mariage, et la fertilise ainsi de nouveau.

    Je ne vois pas d'exemple de contre-culture féminine. Même la contre-culture féministe de Mai68 est à l'instigation de violeurs subtils, ayant trouvé dans le féminisme un moyen de faire céder les femmes plus facilement, pas très éloigné de l'ancienne méthode des confesseurs. La feinte de la religion est déjà celle de Don Juan pour approcher les femmes. 

    La culture est une vulve, la contre-culture un phallus - on retrouve ces deux symboles dans les cathédrales gothiques.

    Un autre changement majeur, qui semble avoir une signification différente du viol de la religion passive par la nouvelle contre-culture active, événement qui reste au niveau de la morale ou de la biologie, c'est l'émasculation de l'ancien dieu par le nouveau, Chronos émasculé par Jupiter, qui fonde ainsi un nouvel ordre divin moins cruel. Sans l'intervention extérieure divine, l'homme demeurerait au stade païen féminin de la culture, dont le vase de Pandora fournit un symbole parfait (le corps de la femme est l'objet le plus sacré dans la culture païenne), ou au stade viril prométhéen de la contre-culture.

    La guerre du sexe, entre les sexes, est par conséquent une manière de rendre compte de la civilisation païenne, et l'hermaphrodisme, c'est-à-dire la fusion des sexes opposés, une façon de rendre compte de l'utopie dans le paganisme - la démocratie par exemple. Cet aspect érotique est aussi sous-jacent dans le national-socialisme de Hegel, qui n'est historique qu'en apparence. Le nazisme tente d'adapter Platon au monde moderne, mais il est comme lui un négationnisme de l'histoire ou du progrès typiquement féminin. Le progrès implique un renversement de la nature féminine, dans toutes les doctrines métaphysiques qui conçoivent le progrès, niant que le déterminisme de la mort qui frappe l'espèce humaine soit inéluctable et même scientifique. Cela peut paraître bizarre, mais il faut pratiquement être "féministe" pour adhérer au transformisme biologique, qui heurte en revanche l'induction masculine, pour la raison énoncée précédemment : parce qu'il n'y aucune trace, en dehors de l'espèce humaine de "contre-culture" (on pourrait dire que les espèces animales, dans leur comportement, expriment unanimement la dévotion religieuse, s'accommodant volontiers du totalitarisme, tandis que l'homme ne le peut, à moins d'être sado-masochiste). Le régime de concurrence libéral, qui dissimule un érotisme prédateur (attribué à Diane dans l'Antiquité) ignore la contre-culture, et le mouvement typiquement masculin de destruction du droit naturel (le suicide, par exemple, selon Léopardi), c'est-à-dire la conscience plus exacerbée chez l'homme du péché originel, ou, pour employer le vocabulaire humain, de l'atrocité de la condition humaine.

    Jésus-Christ ne perd pas une seconde de vue l'atrocité de la condition humaine. C'est ce qui empêche les femmes de le suivre. On relève d'ailleurs chez Nitche ce paradoxe que, tout en traitant Jésus et les apôtres de "lâches", il avoue par ailleurs avoir renoncé au christianisme, faute de courage.

    La pitié de Jésus est comparable à celle qu'un homme normal peut éprouver vis-à-vis d'un alcoolique à demi-mort dans la rue. Sauf qu'elle sera tempérée chez cet homme normal par la croyance qu'il a dans le caractère inéluctable de la mort. Le Christ Jésus sait, lui, que la mort n'est qu'une obligation sociale ; c'est-à-dire qu'il a d'abord pitié de notre bêtise, qui est un panurgisme, avant d'avoir pitié de nos souffrances physiques ou morales.

    C'est aussi la raison pour laquelle le combat des chrétiens contre l'Antéchrist se situe au niveau de la science ou de la sagesse. Le Christ est le seul, je dis bien le SEUL homme à pouvoir justifier la science ou la sagesse. Si vous le pouvez, vous serez "christ", non seulement comme Jésus, mais aussi comme Hamlet, maudits par la société pour la raison que vous savez et proclamez qu'elle n'est qu'un tombeau, scellé par l'ignorance, et sans issue. Le tartuffe qui s'avance, appuyé sur la crosse de l'éthique, ne peut qu'affirmer l'hypothèse comme la vérité ou la démarche scientifique, c'est-à-dire abaisser la sagesse au niveau de la religion.

    Si vous ne comprenez pas comment on peut concilier la morale et la science, concevez que le tour de passe-passe des mathématiques rend cet alignement possible, et que cet assemblage est nécessaire à la théocratie. Voilà pourquoi il était nécessaire que Hamlet-Bacon fasse la peau de Polonius-Copernic sans hésiter : parce que Hamlet sait parfaitement l'usage du paradoxe copernicien afin d'étouffer la conscience historique de l'homme. Le faux juif Freud, même s'il reconnaît Bacon dans Hamlet, ne saisit pas que celui-ci est en train de faire voler la conscience démoniaque de l'homme en éclats.

  • Marx ou le Siècle ?

    Logiquement, chaque fois que l'histoire paraît sortir de la léthargie où le système libéral l'a plongée artificiellement, quand ce système est ébranlé suivant le principe d'autodestruction du capitalisme signalé par Marx, tandis que les oligarques reprennent fébrilement une pilule de Viagra, vaguement inquiets quant à l'échéance du pacte qu'ils ont passé avec le diable, les opprimés, eux, s'interrogent encore si Karl Marx ne serait pas le seul à ne pas leur avoir menti ?

    - Le meilleur usage que l'on peut faire de Marx à l'heure de l'autodestruction des plans d'avenir vers n'importe quoi, ourdis par d'imbéciles polytechniciens, portant cornes de cocus sur la tête et désireux que le monde entier le soit, n'est pas de chercher dans Marx le moyen de changer le monde, mais d'échapper au suicide collectif organisé de celui-ci.

    - La vision la plus universelle, marxiste ou chrétienne, n'incline pas l'homme à croire vraie l'illusion qu'un sens peut être donné à la condition humaine et aux édifices pompeux qu'elle supporte, nécessairement paradoxaux, et dont les paradoxes doivent demeurer "vérité" pour le peuple, afin qu'il plie mieux l'échine.

    Au regard de la polytechnique nazie, le monde a un sens, jusqu'à en prêter un au sacrifice sanglant de la chair, chaque fois que cela est nécessaire. Pour Marx ou pour les chrétiens, seule l'histoire a un sens ; l'absurdité du monde trahit le diable ; au point d'absurdité de la démocratie mondiale, elle trahit l'affaiblissement du dragon.