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  • Badiou est-il bobo ?

    Doté d'un véritable "radar à bobo" et entraîné à détecter cette espèce femelle à des kilomètres à la ronde, je me sens parfaitement qualifié pour répondre à cette question : "Badiou est-il bobo ?"

    Autant les cas de Philippe Val ou Michel Onfray sont faciles à trancher puisqu'ils se déclarent franchement hostiles au principe révolutionnaire, quitte à, dans le cas d'Onfray, propager des mensonges historiques hénaurmes, sur Robespierre et Danton en particulier. Un écolier peut facilement vérifier que Danton et Robespierre ont fait couler bien moins de sang innocent que le restaurateur des principes bourgeois Napoléon Ier, dont la mégalomanie et le terrorisme préfigurent Bismarck ou Hitler. Même Napoléon III, instrument des milieux d'affaire "judéo-chrétiens", est un criminel de guerre plus grand que Robespierre ou Danton. La compromission de l'Eglise avec le régime de Napoléon III est d'ailleurs beaucoup plus graves que sa compromission avec le régime de Franco qui aurait assez facilement pu se passer de l'appui du clergé.


    *

     

    L'hostilité de principe à la révolution est caractéristique du bobo qui rend la bourgeoisie sympathique en la recouvrant de bohème et de fausse culture populaire (Finkielkraut et le football, par ex.).

    Et on a pu, de fait, observer un virage à droite des bobos dans le sens du vent ces dernières années. La girouette BHL aurait-elle accepté de rédiger un bouquin avec Houellebecq il y a vingt ans ? Malgré le mouvement de sympathie de Houellebecq à l'égard des Boches et ses "vannes" anti-islamiques (beaucoup moins opportunistes que celles de Redeker, à la "Une" d'un organe de presse qui vit du trafic d'"outils de défense nationale" (sic) en direction de l'Arabie saoudite, nation qui illustre l'islam caricatural décrié par Redeker.)

    Or Badiou n'est pas hostile à la révolution, ce qui prouve qu'il n'est pas "actionnaire" du système comme Val ou Onfray. Ce qu'on peut reprocher à Badiou, c'est de prendre trop au sérieux le phénomène des "bobos réacs", le symptôme Sarkozy, etc. Si Sarkozy a pu récupérer aussi facilement les idéaux de gauche, c'est que la coquille était vide depuis longtemps. Dès l'élection de Giscard, crétin similaire à Sarkozy, l'uniformisation des idées, derrière des étiquettes différentes, était accomplie.

    - On peut en faire la preuve par de Gaulle, tacticien politicard sans grand relief, que seul un sentimentalisme franchouillard conduit à placer au-dessus ne serait-ce que du général Franco, qui partage une idéologie équivalente à celle de de Gaulle mais possède un destin politique et militaire singulièrement plus étoffé. Or la baderne de Gaulle est révérée à gauche comme à droite et son culte grotesque est devenu quasi-obligatoire.

    - Ou bien la preuve par Nitche, sur le plan des idées, car ce crétin boche qui met systématiquement à côté de la plaque, à côté duquel Hegel même peut paraître "grandiose", Nitche a des émules de l'extrême-droite à l'extrême-gauche, sans oublier mon curé de paroisse qui mêle allègrement la morale néo-païenne ridicule de Nitche à celle de Vatican II.

    Et si Badiou sonnait plutôt le glas des bobos ?



     


     

  • Sainte Europe

    La Semaine sainte électorale approche. Un proche parent à moi qui a voté toute sa vie scrupuleusement me confie d'un seul coup, comme pris d'un remord :

    "- En politique, je suis agnostique !"

    C'est bien ce que pense, l'agnosticisme est la seule religion qui possède en France de nombreux fidèles pratiquants. Et dévôts avec ça ! "Dévotion, piège à cons !" : slogan à peindre sur les églises et les isoloirs.

    Etonnez-vous après ça que les Juifs et les Alsaciens prennent Sarkozy pour un homme providentiel, les cathos prennent Ségolène pour la Vierge Marie et Le Pen pour le Père Fouettard, et les musulmans qui croient encore vraiment en Dieu votent Dieudonné.

  • Dieudonné et le sionisme

    Le blaze de Dieudonné et son intérêt pour le sionisme ne va pas attirer que des philologues versés dans l'antiracisme de haute volée. Il devrait bien sûr attirer aussi pléthore de théologiens.

    Vu que Dieudonné est chrétien, je propose une petite révision :

    - Pas de "sionisme" pour un chrétien, en dehors de celui, tout spirituel, du vieillard juif Siméon ("Mes yeux ont vu le Salut"), accueillant Marie et Jésus au Temple.

    Toute entreprise nationaliste ou autre, badigeonnée d'un prétexte théologique, parfaitement terre-à-terre, ne fait que rappeler le mobile de Judas Iscariote, zélote de sinistre mémoire qui refusa de voir le Sauveur autrement que comme un "nouveau Moïse" venu pour libérer le peuple hébreu de la férule romaine et qui, déçu qu'il ne fut pas venu pour cela, le vendit pour trente deniers au "Beth Din" (tribunal pénal).

  • Assez de sermons

    "Comment moraliser le capitalisme ?" ose titrer une gazette chrétienne ! Seuls des hypocrites peuvent aujourd'hui demeurer aveugles sur le fait que le capitalisme repose sur l'exploitation de l'homme par l'homme. Comme Marx l'a vu, le capitalisme rend par lui-même hypocrite : il produit des banquiers, des publicitaires, des journalistes, des assureurs, des experts-comptables ou des frigides barjots "hyper-spirituels" (= branleurs cinéphiles).

    L'attitude du démocrate-chrétien vis-à-vis des Evangiles est la même que celle d'un boursicoteur vis-à-vis de l'art : il voit là-dedans une "valeur refuge". L'Enfer est pavé d'ordres d'achat et de sacrements de dernière minute.

    Si des chrétiens tels que Léon Bloy, Karl Marx, Engels, Lénine, ont été scandalisés et se sont mobilisés rapidement, c'est que les esclaves du Capital, ils pouvaient voir leur misère sous leurs yeux. Je mesure le temps que les curés et leur curetages m'ont fait perdre, bien que ma misogynie m'a toujours protégé d'approcher de trop près cette volaille.

    On annonce dans la gazette en question une nouvelle "encyclique sociale". C'est dans la branche "sociale" que les cathos ressemblent le plus aux sociaux-traîtres. "Patron chrétien" : le titre indique déjà qu'on va fouler aux pieds les Evangiles.

    Le déclic fut pour moi un curé belge, au coeur du paradis fiscal bruxellois, prêchant à quatre braves bourgeois pas mortifiés que le "jeune homme riche" de la parabole n'est pas vraiment riche. Argumentaire du style : "Les portefeuilles d'actions n'existant pas du temps du Christ (sic), le jeune homme riche ne pouvait l'être au sens où on l'entend aujourd'hui."

    Parlant de "doctrine sociale de l'Eglise", cet extrait de la doctrine de Jean-Paul II ("Centesimus annus") révèle toute sa stupidité :

    "Si sous le nom de capitalisme, on désigne un système économique qui reconnaît le rôle fondamental et positif de l'entreprise, du marché, de la propriété privée et de la responsabilité qu'elle implique dans les moyens de production, de la libre créativité humaine dans le secteur économique, la réponse est sûrement positive."

    1/ "Si... ou bien..." : définir un capitalisme à deux visages pour tenter d'en sauver la moitié. Ainsi font les gangsters avec leur magot quand ils sont sur le point d'être rattrapés par les flics.

    2/ "Système", "entreprise", "marché", "propriété privée" : aucune de ces théories n'a un quelconque caractère évangélique. Le syllogisme qui consiste à attribuer une "personnalité morale", c'est-à-dire une âme, à un système, un contrat ou une entreprise, n'est qu'une manière sophistiquée de s'en remettre à un fantôme, c'est-à-dire au diable.

    Luther lui-même qui dénonce l'usure se sauve en vouant aux gémonies cette merde-là. Consacrer le triomphe des banquiers boches sur Luther. Voilà à quoi cette encyclique abjecte revient. "Centesimus annus MERDABILIS !"

    3/ Le Nouveau Testament dit : "Qui veut gagner sa vie la perdra." Il ne dit pas quand, n'étant pas comme cette doctrine, aggripé au Siècle.

    4/ Les faits historiques sont là qui en disent long sur la créativité des entreprises capitalistes, leur ingéniosité à déguiser des armes de destruction massive en "outils de défense nationale"... et la responsabilité ! Parlons-en de la responsabilité, de cette doctrine de junker pollack qui bricole un inconscient pour mieux disculper la perversion destructrice des bourgeois. "Responsable mais pas coupable" : voilà derrière quels mots d'esprit la Synagogue de Satan croit se protéger du tonnerre.

    Le dernier pape peut-il faire autrement désormais que de solder ce compte plein de ratiocinages aussi bénins que scandaleux sur la créativité du capitalisme et des capitalistes, assassins multirécidivistes. Je serais à sa place, je me dépêcherais.

  • Croisade de vieillards

    La dernière croisade sera peut-être cette croisade diabolique de vieillards prêchée par l'universitaire décadent Rémi Brague. Plus jongleurs de concepts amphigouriques qu'historiens, Brague et les "braguistes" tentent d'étayer le mythe d'une Europe essentiellement "judéo-chrétienne" et d'abord "romaine". Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce Brague n'est pas avare de néologismes pour étayer sa thèse foireuse : "hygiène du propre", "romanité intrinsèque", "identité excentrique" : toute l'algèbre boche y passe !

    Ecroulons ce petit "krak" néogothique ridicule derrière lequel le clan papiste français croit pouvoir abriter toutes ses lâchetés accumulées, son ignorance, et même ses petits paris médiatiques perdants à chaque coup :

    - Comme la thèse aux pieds d'airain et peu ésotérique de Karl Marx et son acolyte F. Engels permet de le comprendre, la "différence" de l'Europe moderne sur les autres nations tient dans le triomphe de la science sur la philosophie, de l'art de la Renaissance sur les spéculations médiévales. La Grèce antique connut elle aussi son moyen âge, le dépassement des spéculations milésiennes puis le dépassement de la science éléate.

    L'incitation de Marx à voir dans Rome un "pastiche" d'Athènes est féconde sur le plan historique, contrairement à la propagande de Brague. Ce qu'on qualifie en art d'"académisme" ou de "copie servile" : voici Rome et les Romains. Une idée de la littérature française à travers les seuls membres de l'Académie française serait à peu près aussi étriquée que l'idée d'Europe essentiellement romaine défendue par Brague.

     

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    - D'où vient de la part de soi-disant "médiévistes" le désir de consacrer le moyen âge ou saint Thomas d'Aquin comme le "sommet de la pensée chrétienne" ? Du compromis et du partage avec les historiens athées républicains ; autrement, dit il n'y a pas de façon plus sotte d'écrire l'Histoire ; ni plus lâche, de la part des papistes, puisque ceux-ci ne font que ronger l'os que daignent leur lancer les tenants laïcs et athées du mythe de la Révolution française. En une phrase de sa "Voie romaine", Brague trahit qu'il n'est qu'un petit idéologue consensuel, prouvant sa thèse parce que les adversaires de l'Eglise comme ses partisans admettent le "fait" de sa "romanité" (sic) ; félicité dans les "Temps modernes", écouté par le gratin de la bureaucratie française, quels sont les adversaires du pape et des papistes ? Il apparaît que les derniers catholiques sont tout à fait "neutralisés", du moins en Europe.

    "Médiévistes", beaucoup d'historiens actuels ne le sont que sur le papier, n'ayant aucun recul sur le moyen âge. Même saint Thomas d'Aquin et le moyen âge sont incompréhensibles si l'on décapite ainsi l'Occident ou qu'on déforme la Renaissance. Jacques Le Goff, à peine moins vain que Brague, n'hésite pas à prolonger, lui, le moyen âge jusqu'au XVIIIe siècle ? Pourquoi pas jusqu'à la fin du temps ? Que penser de tels médiévistes, incapables de voir que le XVIIe siècle a rompu profondément avec l'hellénisme ?

    - Le mobile n'est pas seulement pour les catholiques papistes de s'enfermer dans le pré carré du moyen âge, il est aussi et surtout de consacrer le principe d'une Europe militaire contenu dans l'idée d'une Europe essentiellement "romaine". Quitte à bafouer la Vérité et à saccager la théologie. La thèse d'un christianisme militaire et romain relève non seulement de la propagande, mais elle est en outre complètement hérétique sur le plan chrétien. La sainte horreur des premiers chrétiens vis-à-vis des Romains et de leurs principes est tout à fait "évangélique". C'est aux Grecs que saint Paul rend hommage dans la lettre aux Ephésiens, et non aux barbares romains.

  • Printemps des antipoètes

    Nous sommes en Mai, déjà, comme le temps presse ! La minijupe est de rigueur. Elle promet une débauche de sentiments et, partant, une tuerie de poètes. Bête facile à tuer qu'un poète, un philosophe ou un guitariste marié !

    Seul je pense à Ulysse et à la bataille de Troie. J'échaffaude des stratégies. Je vois bien Shakespeare percer le front, Pound portant son fanion ou jouant de la trompette. Contre cette marée de boucs, la masse d'arme de Marx s'impose.

  • Misère de la religion

    Affirmation grotesque du cardinal Y. Congar (1904-95) dans un dico. de théologie de la supériorité de Martin Luther sur saint Augustin !, Thomas d'Aquin !! ou... Blaise Pascal ? Mme de Staël ou Jean-Paul Sartre ne sont pas aussi sottement germanophiles et rétrogrades que ce Congar.

    Qu'est-ce que l'infâme carreur de cercle préhistorique de Blaise Pascal vient faire dans cette loterie ? Difficile de prendre le concile de Vatican II au sérieux, dont ce Congar incarne la légèreté ; plus difficile encore que de prendre "Mai 68" et le ludion Cohn-Bendit au sérieux.

    "(...) les commerçants ont entre eux une règle commune, qui est leur sentence principale et le fondement de toutes les pratiques financières. Ils déclarent en effet : 'J'ai le droit de céder ma marchandise aussi cher que je peux.' Et ils considèrent cela comme un droit. En fait, c'est faire place à la cupidité et ouvrir toutes grandes les portes et fenêtres de l'Enfer."

    Martin Luther, "Du commerce et de l'usure".

    Aussi limité et attardé soit Luther sur le plan théologique (par rapport à l'humanisme et même la scolastique péripatéticienne), il n'est pas malhonnête ; plus proche en vérité de la politique menée à Cuba aujourd'hui que des manigances de ces banquiers d'affaire boches capitalistes imbéciles qu'on voit à la télé persister à défendre leur religion de la plus-value après deux guerres mondiales et une guerre froide meurtrière entre les Etats-Unis et la Russie qui continue de tuer.

    Dans son traité sur le commerce et l'usure, Luther propose d'ailleurs un système de contrôle des prix (assez utopique) tel que celui que F. Mitterrand tenta de mettre en place en 1981 et que les banquiers firent capoter illico.

  • Philologie

    Pour dire si j'ai souffert d'une éducation janséniste étant gosse : j'ai eu un maître qui nous enseignait :

    "- Ne dites pas 'con' ou 'connard', vous ne savez même pas ce que ça signifie ! ça signifie 'le sexe de la femme'". Sans solution de remplacement, les meilleurs élèves de la classe en déduisaient qu'il ne fallait se scandaliser de personne, prendre le con pour un tabernacle ou dire : "Vas-donc te faire voir, eh, SEXE DE LA FEMME !".

    Et "crétin" vient de "chrétien" par usure.

  • Dieudonné... sans confession !

    La candidature de Dieudonné est remplie de promesses : nul doute qu'on devrait atteindre des sommets dans la dialectique antiraciste, déjà fort élevée. Collectionneur d'ubuismes gros et petits, déjà, j'avais relevé dans "Les Temps modernes" : "Simone Weil est une juive antisémite ne s'aimant pas elle-même étant juive" (F. Kaplan) (A moins que ce ne soit l'inverse ? Je n'ai pas relevé par écrit.)

    Nul doute que l'agrégation de philosophie de BHL va lui servir à quelque chose pour démêler tout ça et que, par précaution, il devrait déjà distribuer quelques "grilles de lecture".

    Petit conseil d'un amateur qui trouve la philologie trop sérieuse pour ne pas la laisser à des professionnels du CNRS ou à Philippe Sollers : ceux qui veulent peindre le gaillard Dieudonné autre que comme un enfant de choeur feront mieux de passer par le patronyme non moins poétique "Mbala-bala".

    "Contre le sionisme" : Dieudonné va devoir aussi dire de quelle couleur car la gamme va de l'écru au noir, jusqu'au projet laïc de colonie juive à Madagascar.

  • Demain la Révolution

    D'après Alain Minc, il est stupide de prétendre que nous vivons une période pré-révolutionnaire. On aimerait mieux avoir sur cette question l'opinion des nègres de Minc.

  • Torture et musique

    Plus facile à dissimuler, la torture "spirituelle" par la musique est désormais privilégiée par les tortionnaires de l'armée des Etats-Unis. On se souvient aussi naguère du siège du QG du dictateur Noriega à l'aide de haut-parleurs.

    Quelques compositeurs de musique populaire ont protesté contre cet usage de leurs morceaux. Mais mettre la musique au service de la torture n'est pas la détourner fondamentalement de son usage. C'est au contraire l'idée de "musique sacrée" qui constitue un formidable bond en arrière, notamment au XVIIe siècle européen, vers le tribalisme et les valeurs militaires. L'idée de musique "de chambre" ou de musique romantique douce sont probablement les idées de la musique les plus sottes qu'on puisse avoir.

    La musique excite l'illusion du temps et fait perdre ainsi plus ou moins vite la notion de la réalité. Le sentiment de basculer peu à peu dans une spirale infernale terrorise le supplicié. A l'aide du cinéma, qui possède les mêmes propriétés algébriques que la musique, en diffusant des films en boucle, l'armée US pourrait parvenir à un résultat équivalent.


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    La démonologie traditionnelle chrétienne associe la musique au diable ; la démonologie grecque la relie à Poséidon, dieu marin des abysses et persécuteur d'Ulysse. Les Grecs selon Platon vainquirent non seulement Troie, la mère des nations chrétiennes, mais avant eux les Atlantes. 

    François Bacon (alias 'Shakespeare'), à la fois le plus grand savant de la période moderne, helléniste distingué, situe l'Atlantide en Amérique (une cité engloutie a d'ailleurs été découverte au large de Cuba qui pourrait correspondre).

    C'est sans doute parce que la France est une des nations occidentales où la musique a été le plus profondément extirpée, avant la période de déclin janséniste, qu'il est plus facile à un Français de comprendre ce qu'un croyant musulman peut éprouver lorsqu'il est violenté par des tortionnaires yankis à l'aide de musique instrumentale. L'islam comme le judaïsme ou le protestantisme est au demeurant une religion qui n'a pas, en dépit d'Averroès, abjuré la musique ; ces croyants musulmans doivent donc éprouver en outre un sentiment de trahison et que l'esprit les abandonne.

    Le culte rendu par les nazis à la musique les aurait probablement empêchés d'utiliser ce moyen de torture. Comme quoi la musique n'est pas un outil de mesure complètement inutile.

  • Créationnisme

    Je suis persuadé qu'Alphonse Allais joue aussi un rôle dans la formation de L.-F. Céline. A. Allais est aussi sous le signe du caducée.
    Lectures d'enfance ne comptent pour rien. Ainsi, pour moi, le "Savant Cosinus" de Georges Collomb (alias Christophe). Sans lui aurais-je reconnu dans Darwin ou Poincaré l'idée fixe diabolique ?

    "Ce remarquable ouvrage est rempli d'aperçus nouveaux autant que philosophiques. Il est, à la fois, instructif et moralisateur.
    Instructif, parce qu'à chaque pas le lecteur est invité à fouler les plantes-bandes de la science pure et à en extraire une masse de conséquences pratiques et variées, si tant est qu'il soit possible d'extraire une conséquence d'une plate-bande !"


    Avertissement de Christophe précédant un pamphlet plus féroce et plus ancien que celui de Céline contre Courtial des Pereire.

  • Bouillie bordelaise

    Quand je broie du noir, ça m'arrive rarement depuis un an ou deux, je vais faire un tour sur le blogue d'Alain Juppé, histoire de me poiler un coup.

    La panoplie du "conjugo", de la modestie débordante et des bottes fait d'Alain Juppé un Don Juan juste un peu trop dégarni pour être crédible ; puisque le rôle se joue désormais sans perruque ni chapeau.

    On voit au moins grâce à Juppé que le Tartuffe n'est que l'autre facette de Don Juan.

  • Le mot et l'idée

    Le mot et l'idée derrière :

    "Griffe se rattache à une racine germanique (cf. all. 'greifen'), qui a produit également le vieux verbe 'gripper', saisir (conservé dans grippe-sou).

    Griffon a été fait sur le latin 'gryphum', grec 'grupa'."

    (Dico. étymologique Clédat.)

  • Misère de la philosophie

    Quand je dis que je tiens mon boulanger et mon tripier pour de plus grands savants qu'Axel Kahn ou Claude Allègre, personne ne me prend au sérieux.
    Pourtant le commis boulanger m'a confié hier dans une boulangerie très bonne (fréquentée par Besancenot) : "Une gonzesse, c'est comme le ministère de l'Intérieur." Il est comme son pain, ce gars. Je le lui ai dit, bien sûr. Et j'ai eu droit aux mines affligées des secrétaires faisant la queue derrière en prime...

    Si ça c'est pas bien observé, sans microscope ni salaire ! Les observateurs de la vie politique, payés par le contribuable à ne rien foutre, ne l'ont même pas encore pigé, eux, que Sarkozy n'est qu'une femelle hystérique, Fillon son mari sado-maso, et que les Français ont élu la plus féminine des deux candidates en 2007. Pour coller une capote (de flic anglais) sur le sexe français : pas du tout pour le libérer.

    Et "Nique ta mère !" : la finesse de la rébellion de la part de tous ces enfants abusés ! J'aimerais bien savoir combien Eric Zemmour est payé par la télévision publique à côté pour débiter sa morale d'homosexuel amoureux de Napoléon et des coups de trique.

    Les petits beurs de mon quartier n'ont pas eu besoin de lire "Génitrix" pour piger.

  • Bâtards

    L'écrivain Montherlant entré en désuétude ou presque offre un exemple plutôt rare de bâtardise subtile entre l'archétype grec chaud et sec et le tempérament romain/latin alternatif hystérique. Montherlant est complètement "à cheval", mais difficile de dire de quelle couleur est sa robe.

    Autrement dit Montherlant pratique en Grec le sport et la misogynie, et il se moque en Romain de lui-même au stade. Non sans raison en tant que Romain, car sa façon de pratiquer la tragédie n'est pas dévourvue de ridicule. Et on sait ce qu'il en est de la misogynie du Spartiate.

    C'est pourquoi Montherlant et son style "mi-poétique mi-savant" sont frappés de caducité. Il allie deux métals trop différents. Trop Grec pour vraiment plaire à un temps qui clame par tous ses pores : "Vas te faire voir chez les Grecs !" Trop romain pour entrer dans le cheval.

  • Bestiaire

    "Le poisson pourrit par la tête." : proverbe chrétien millénariste à double tranchant qui signifie que la montagne peut très bien accoucher d'une souris.