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shakespeare - Page 7

  • Choc des cultures

    L'importance de la propagande, et donc des médias, dans la guerre moderne, est admise par tout le monde. D'une façon générale, depuis la nuit des temps, la culture est essentiellement militaire, faite pour mobiliser. Du point de vue culturel, la guerre est un événement majeur, et sans doute l'activité la plus féconde.

    C'est le sens de l'expression : "Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver."

    Un mouvement culturel ET pacifiste ne peut exister que sous la forme d'une poignée d'imbéciles manipulés. Homère peignait déjà les guerriers les moins subtils comme des hommes pétris de culture, et Shakespeare n'a pas eu à forcer beaucoup le trait pour faire du grand Ajax un crétin "hors pair".

    La culture moderne répond à un phénomène moderne : tandis que les guerres du passé se passaient assez largement d'un prétexte, ou se contentaient de déclarer les symboles de la propriété "sacrés", "divins", etc., la culture moderne passe par de très nombreuses figures de style pour en arriver au même point. Le bouquin dans lequel S. Hutington met en avant cette idée redondante et pour ainsi dire primitive de "choc des cultures" est un véritable traité juridique de haine. L'homme moderne ne sait plus haïr/aimer simplement. De là l'impression que la culture moderne est fabriquée par des Lilliputiens.

  • Le Siècle des Dévôts

    J'indique souvent Malraux comme le sommet de l'imbécillité en matière d'art. On peut facilement démontrer -d'autres que moi l'ont fait-, qu'il n'y a que la rhétorique et le sophisme qui intéressent vraiment Malraux. Quel genre d'artiste, je vous le demande, peut accepter un ministère du Culte, et consentir ainsi à aligner l'art sur la fonction publique ?

    Malraux est emblématique du jugement sans appel porté par Bernanos sur les factions qui ont pris le pouvoir à la Libération, et qui ont imposé l'idée de "modernité" dans le pays le moins prédisposé à accepter cette idéologie, constitutive du négationnisme de l'histoire.

    La haine du clergé à l'égard de l'art réaliste, et sa passion parallèle pour le cinéma en revanche, s'explique simplement par le fait que l'effort vers le réalisme, en art, a pour effet de dissoudre la propagande et la foi commune dans quelque paradis artificiel. Les historiens d'art qui s'attachent au style pour écrire l'histoire de l'art s'obligent à écrire l'histoire de la propagande et non de l'art ; il faut les requalifier en esthéticiens. Leur science se moque de l'ouvrage des artistes qui entendent au contraire se soustraire au style, à commencer par Shakespeare, le moins stylé ou dévot de tous les auteurs, pour qui la fiction a une odeur de merde.

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    Chaque changement de régime politique coïncide en art avec un retour au réalisme, et la modernité avec la folie, latente, dans l'uniformité. Cela ne veut pas dire que l'artiste réaliste souhaite nécessairement le changement de régime, puisque la foi dans le changement révolutionnaire, à elle seule, indique le manque de réalisme ; mais l'art réaliste a pour effet de soulever les jupes de la religion et de dévoiler ainsi ses varices, la privant ainsi de son principal argument : la séduction.

    L'éloge de la folie dans l'art -Nitche, par exemple- trahit le ministre du culte, si ce n'est le gauleiter, dont l'effort est pour couper le peuple de l'émancipation permise par l'art, jusqu'à faire de la gastronomie, comme c'est le cas aujourd'hui, un art premier.

    Statutairement, c'est-à-dire sur le plan de la fonction publique quand ils acceptent de s'y soumettre, les artistes se retrouvent désormais dans la position d'envier les grands pâtissiers de ce monde. On peut prendre la pratique contemporaine de l'entartage de courtisans comme l'un des derniers et rares manifestes d'art populaire, et observer combien le carnaval, aujourd'hui, est encadré, dès lors qu'il ne cible plus des idoles démodées. En décrétant le peuple souverain afin de le flatter, les Républiques bourgeoises ont sapé le carnaval pour lui substituer de grandes messes sportives, ce qui revient à priver la démagogie de limites et à encourager les pulsions criminelles dans le peuple. On peut donc poser l'équation du ministère du Culte et du populisme.

    Je sursaute en lisant la prose d'un type soi-disant anarchiste ; celui-ci s'interroge s'il n'y aurait pas un retour du phénomène religieux dans la société française en ce moment ? Un retour !? La réalité est qu'en lieu et place de la neutralité religieuse républicaine, c'est la méconnaissance du principe qui anime les religions qui a été inculquée. Les exemples de dévotion et d'attachement au ritualisme de la société abondent. A commencer, je le répète, par l'argument de la modernité sans cesse répété, qui ne fait qu'exprimer un sentiment religieux.

    A commencer par la musique, synonyme de religion, qui a désormais tous les droits. Et l'imagerie pieuse, c'est-à-dire les clichés ? Ils n'ont jamais été aussi envahissants. Qui ne possède un appareil photographique, lui permettant de se fabriquer ainsi autant d'images pour conforter son narcissime, quand le soupçon lui vient que son existence pourrait bien être parfaitement vaine ?

    Tous les gadgets technologiques activent une fonction religieuse essentielle, et sans laquelle il n'y a pratiquement pas de religion possible : la croyance dans une âme séparée du corps. Sondez l'âme d'un tueur en série ou d'un soldat, et vous y retrouverez cette dichotomie. Un charlatan moderne, qui se fait passer pour un "mage" auprès de ses fidèles, énonce à juste titre que le paradis est au coeur de l'inconscient. Ce qu'il oublie de dire, c'est que cet inconscient est entièrement hypothétique, d'une part, et d'autre part qu'il reflète chez ceux qui s'y soumettent une pulsion religieuse dans laquelle on reconnaît aisément l'effet secondaire de la technocratie. Un mécanicien ou un juriste sera le plus persuadé de l'autonomie de l'âme, puisqu'il fabrique des machineries ou des systèmes sur ce modèle.

    A ce niveau d'aliénation consentie, il est possible d'admettre les robots dans le genre humain. A ce niveau, le mage ou le programmateur a tout pouvoir de manipulation. C'est ce qui rend d'ailleurs les hommes plus réticents à la psychanalyse que les femmes : ceux-ci ont une meilleure conscience du caractère de viol, rituel dans le meilleur des cas, que l'intrusion du psychanalyste dans l'âme du patient constitue. On peut dire que la patiente du psychanalyste a raté ses noces avec la vie, et que le médecin de l'âme, s'il est honnête et efficace, lui permettra de faire de nouvelles épousailles.

    On se situe là encore, bien sûr, sur un terrain religieux. La raison qu'ont les hommes d'être réticents au mariage comme à la psychanalyse est même historique : à l'origine, le mariage n'est pas conçu principalement pour eux. L'Eglise catholique romaine est sans contestation possible l'institution qui a le plus oeuvré en faveur du féminisme, en "christianisant" cette institution païenne, ce qui a eu pour effet de soumettre les hommes à un principe auquel ils n'étaient pas soumis auparavant, dans la religion païenne. Achille, qui incarne chez Homère une religion existentialiste démodée selon cet historien, a le choix entre le mariage et le bonheur d'une part, ou la guerre et la gloire de l'autre ; sans hésiter il choisit la seconde alternative, qui lui permet de s'accomplir en tant qu'homme.

    L'idée que les femmes sont plus pures et chastes que les hommes, contredisant parfaitement la mentalité païenne voire juive, qui identifie les femmes au sexe, cette idée est le produit de l'idéologie catholique romaine, dans la continuité de laquelle s'inscrit l'éthique républicaine. Bien sûr il n'est plus question de vanter la chasteté des femmes, suivant la littérature cléricale la plus médiocre, mais plutôt l'indépendance sexuelle de la femme, aussi hypothétique que la chasteté féminine dans un monde régi par l'argent : ce changement ne tient qu'à des raisons économiques, et au fait qu'on ne capture pas les mouches avec du vinaigre.

    Enfin, à ceux qui ne sont pas convaincus par mon propos de la mise entre parenthèses de l'histoire au cours du XXe siècle (forcément provisoire), tous régimes politiques confondus, et l'aliénation religieuse que ce phénomène implique, j'aime bien en faire "la preuve par Cabu". En effet, je tiens ce caricaturiste pour le plus éloigné de la fabrique d'images pieuses, dites encore d'Epinal, à quoi l'art moderne s'applique au contraire, avec un scrupule religieux qui force parfois le rire, puisque Louis XIV en personne l'aurait trouvé beaucoup trop conventionnel pour l'agréer. Bien qu'abstraits et faits pour méduser le peuple, les jardins de Lenôtre sont une coupure moins grande entre la culture populaire et celle de l'élite que les colonnades tronquées de Buren.

    Bref, Cabu, tout en faisant une part bien moins grande à la religion et aux conventions, ne semble pas voir l'obscénité religieuse des valeurs républicaines qui l'environnent, un peu comme s'il ôtait ses oeillères pour dessiner, et faisait l'âne tout le reste du temps. Pire, il participe aux attaques contre l'islam, dont le principal objectif n'est pas d'attaquer l'islam, selon moi, mais d'affirmer la liberté d'expression, de la poser comme un dogme. Alors même qu'il est difficile de faire de la religion musulmane en France, autre chose qu'une contre-culture. Le besoin d'une contre-culture se fait sentir dans les jeunes générations, dès lors que le culte dominant ne donne plus satisfaction, c'est-à-dire qu'il ne joue plus son rôle rassurant. Comment peut-on faire passer les caricatures danoises de Mahomet pour une double manifestation de la liberté d'expression et de la critique religieuse ? La tactique ressemble à s'y méprendre à celle qui consiste pour les Etats-Unis à ménager la possibilité d'un "choc des cultures", manière moderne de prêcher la croisade, sous le couvert de l'étude sociologique. Il n'y a pas que la guerre qu'on prépare sous couvert de la paix, mais aussi la mobilisation générale, à quoi sert la culture.

    Si l'on veut comprendre pourquoi il n'y a pas de blasphème dans le christianisme, à tel point que Jésus et les apôtres sont traqués comme des blasphémateurs, la réponse est simple : il n'y a pas de culture chrétienne possible. Autrement dit le christianisme, contrairement à la plupart des religions ou des cultures, ne justifie pas le chrétien. Comme Job se plaignait à son dieu qu'il se montrait bien peu secourable et coopératif, comparé à d'autres dieux païens (sur le modèle desquels la Marianne du culte républicain est copiée), les chrétiens pourraient interroger leur dieu afin de savoir pourquoi il se manifeste aussi peu, par comparaison à la puissance nucléaire ou la sécurité sociale de tel ou tel Etat gigantesque, si la réponse n'était pas écrite noir sur blanc dans le nouveau testament, d'une manière qu'on peut résumer ainsi : ce qui nous rassure finit toujours par nous tuer.

    L'invincibilité de la religion et celle de la mort sont identiques. Défier la mort ou la religion revient au même. Le calme, le luxe et la volupté que promet la culture, n'ont jamais régné que dans les cimetières.

    Si le serpent figure la culture de vie païenne dans la Genèse, c'est-à-dire la religion, comme certains peintres de la Renaissance l'ont bien compris, c'est bien sûr qu'il ne peut pas exalter autre chose que l'éthique ou la vertu, principes les mieux faits pour éprouver la jouissance. Montrer le revers de la médaille (la rançon de la chute), aurait dissuadé Adam et Eve de se frotter à l'épreuve de l'incarnation. Quel médecin avouera à son patient qu'il ne fait que retarder le moment de sa mort, pour la raison la plus religieuse possible, c'est-à-dire parfaitement obscure.

    Si Samuel Johnson attribue l'invention du libéralisme au diable, c'est précisément parce que le libéralisme, sur le plan psychologique, inculque la culture de vie comme jamais auparavant aucune religion ne l'avait fait, persuadant ceux qui le subissent qu'ils sont déterminés par la vie, quand c'est dans un puissant mouvement macabre que l'économie libérale trouve son impulsion. Le libéralisme est con comme un toubib. Si le libéralisme a triomphé du nazisme et de l'empire soviétique, c'est pour la raison qu'il est un socialisme plus puissant, qui dissimule mieux les devoirs qu'il impose en échange des droits qu'il accorde. Mais Satan n'en demeure pas moins maître de ce genre de pacte.

  • La Nuit avec Vladimir Holan

    Le poète tchèque Vladimir Holan (1932-1970), a passé une nuit avec Hamlet ("Noc S Hamletem"). Hamlet sait tout, et il guerroie contre le monde qui ne sait rien, faisant comme si "être" était "avoir", et "pouvoir" une fin. A la fin du temps, Hamlet ressuscitera, non pas en raison de la foi mais de l'histoire.

    Je viens de passer une nuit avec V. Holan.

    "Sur le chemin de la nature à l'être

    les murs ne sont pas à vrai dire très accueillants,

    ces murs couverts d'urine par le talent et mouillés de crachats

    par la révolte des eunuques contre l'esprit, ces murs,

    ces murs d'un rien plus bas que leur propre naissance,

    et ces murs où l'on voit déjà mûrir et s'arrondir tout fruit...

    Pleine et fluide, la voix de Shakespeare

    est invite à tout se permettre, et sa parole,

    qui comme l'étonnement même se devrait d'être

    une célébration, devient par la dévaluation du Temps (devant les preuves possibles de son absence),

    un impôt d'usurier sur tous les appartements,

    dans lesquels le metteur en scène s'est installé avec sans-gêne.

    Seule l'escroquerie est ici certitude. Et quant au spectateur,

    sans plus attendre il rampe vers la sortie comme le serpent de saint Georges,

    pour se chauffer à la bile des critiques..." (Trad. D. Grandmont)

    Depuis Samuel Johnson je n'avais pas entendu une parole sensée à propos de Shakespeare.

     

  • Shakespeare ou l'Occident

    Impossible de comprendre l'Occident, cette énigme, sans comprendre Shakespeare. Pour comprendre Shakespeare : éviter les thèses universitaires, car le mépris de l'université est une des caractéristiques de l'art de la Renaissance, quand l'Occident atteignit sa maturité, à cause du panurgisme qui règne dans les institutions scolaires, désormais à un niveau jamais atteint auparavant.

    Plusieurs universitaires m'ont avoué avoir dû censurer leurs thèses pour ne pas nuire à leur carrière ou simplement être publiés ; je précise que ces thèses ne s'en prenaient en rien au grand tabou international de la shoa. Je tairai les noms de ces universitaires, car mon but n'est pas de dénoncer publiquement leur pleutrerie, mais de démontrer que la chinoiserie est la qualité principale requise pour grenouiller dans le marigot universitaire, où il n'existe pratiquement aucun contre-pouvoir, et les jeunes étudiants sont manipulés par leurs professeurs.

    Le désir des rejetons de familles prolétaires d'échapper à leur condition grâce à l'université est un truc que les bandes de singes universitaires exploitent de manière peu ragoûtante. Pratiquement la différence est la même aujourd'hui entre les professeurs de collège et les universitaires qu'elle était entre le bas-clergé et le haut-clergé sous l'Ancien régime. D'ailleurs Benoît XVI est le dernier tocard à rendre hommage aux universitaires européennes, tout en postulant par ailleurs, credo invraisemblable, que le christianisme et la science n'ont rien à voir.

    Le pape situe instinctivement l'université au niveau de ce qu'elle est : un lieu de culte imperméable à la critique, et même, je crois, à l'ironie. Certes l'université française a beaucoup contribué à la germanisation accélérée des esprits français depuis la Libération pour le compte du pouvoir industriel et bancaire, afin de faire des petits Français de bons petits soldats au service de l'économie. Les gens de droite sont beaucoup trop bêtes dans l'ensemble pour comprendre que l'effort d'éradication de l'esprit anarchiste ou individualiste typiquement français a été accompli essentiellement par la gauche.

    D'ailleurs on peut traduire d'après Shakespeare le basculement du mode de gouvernement tyrannique dans le totalitarisme comme le gauchissement ou la féminisation des esprits. Le plus grand visionnaire de l'Occident a été capable d'anticiper l'effondrement de la civilisation occidentale au niveau religieux le plus médiocre, celui de l'éthique démocratique, guère éloigné du cannibalisme humain.

    Comprenez Shakespeare, et vous ne pourrez plus ensuite entendre parler de "comités d'éthique" sans avoir la nausée. Plus généralement, Shakespeare peint l'esprit universitaire comme un pharisaïsme et fait de Copernic-Polonius une figure mythique du pharisaïsme universitaire, ainsi que les traîtres Rosencrantz et Guildenstern. Comment veut-on, après ça, que Shakespeare soit jugé sereinement dans l'université, et que celle-ci n'ait pas préféré qualifier ses pièces d'"énigmatiques" ? Nitche fait d'ailleurs de même, car Shakespeare est le moins dionysiaque ou musical des tragédiens.

    L'éthique, qui est le principe même de l'antichristianisme, cela Shakespeare le sait aussi bien que Nitche, l'éthique devient encore plus sinistre dans le théâtre de Shakespeare quand elle s'avance sous le masque chrétien. Croire que Shakespeare est athée parce qu'il met en péril l'éthique romaine, bottant le cul-béni de Claudel à travers les siècles, c'est faire la théorie d'un Jésus-Christ athée, sous prétexte qu'il voue aux gémonies l'éthique juive, dont le déchirement du voile signifie la fin. L'éthique ne peut se passer d'un voile, ou d'un nuage de signes mathématiques insignifiants. Il est curieux de voir de soi-disant savants s'acoquiner avec l'éthique, matière la moins scientifique au point d'impliquer le négationnisme historique le plus strict. Du point de vue occidental, on reconnaîtra un barbare à ce qu'il est imprégné d'éthique, et donc pas très éloigné de placer le hasard au niveau d'un phénomène scientifique. Les Etats-Unis aujourd'hui, auparavant le régime nazi, sont au niveau de l'éthique, la plus apte à préparer et justifier les génocides de la polytechnique. La science barbare intègre le préjugé d'ordre éthique ou juridique, c'est ainsi que Shakespeare la détecte, et ce qui lui permet d'anticiper le retour en grâce de la science égyptienne en Occident, que la contre-culture populaire aujourd'hui désigne sous le nom de "complot illuminati". A cette contre-culture populaire, l'historien Shakespeare n'enlève que le qualificatif de "complot", ou du moins il le situe au niveau physique primordial qui est le sien.

    L'antichristianisme des Etats-Unis aujourd'hui, et l'analogie du culte qui règne dans cette théorie de nation avec celui de l'Egypte antique, voire de l'Atlantide évoquée par Platon, est constatable en un endroit où Hamlet-Bacon enfonce son épée particulièrement : celui de la "philosophie naturelle". Comme la conscience des Egyptiens est orientée vers un au-delà métaphysique truqué, qui n'est qu'une "morale pure" en réalité, faite pour souder la société égyptienne en anéantissant toute velléité d'individualisme, l'inconscient collectif aux Etats-Unis relève de la même incitation identitaire parfaitement ésotérique du point de vue chrétien.

    Chez les rares chrétiens d'Europe assez stupides ou malhonnêtes pour faire valoir le principe identitaire égyptien, il n'y a pas à chercher très loin pour retrouver les symboles du culte de Satan. Adolf Hitler était lui-même issu d'un tel milieu démocrate-chrétien. Il se caractérise non par le paganisme ou par le christianisme, mais par le mariage ubuesque de l'éthique païenne avec le message chrétien, qui comporte un risque d'aliénation mentale. Dans la prose de Nitche par exemple, l'aspect d'auto-psychanalyse est déterminant (qui le rend peu digne d'intérêt pour le lecteur français, guère amateur de littérature thérapeutique) : un esprit ne peut demeurer durablement installé sur deux forces aussi opposées sans basculer dans l'aliénation.

    Hitler est le bouc émissaire idéal de la démocratie-chrétienne allemande, mais du point de vue chrétien la voie romaine nazie, son culte des éléments, n'est pas le plus dangereux. Certains prêtent à Shakespeare d'avoir annoncé les ravages du national-socialisme. C'est inexact. Brutus, qui est une sorte d'Hitler avant l'heure, désireux de restituer au peuple romain ses droits, est loin d'être le personnage le plus antipathique que Shakespeare a créé. C'est plutôt l'inconséquence de Brutus que Shakespeare signale et stigmatise, et que, déjà du temps de Rome, la démocratie est un mode de gouvernement désuet et inadapté. Non, c'est l'Angleterre que Shakespeare vise, c'est-à-dire un paganisme revêtu des oripeaux de l'éthique chrétienne. Il faut être aveugle pour ne pas comprendre que Shakespeare voit juste : c'est un défaut de machiavélisme qui caractérise le régime nazi, à qui il manque l'essence même du socialisme, à savoir la tartufferie sans laquelle le socialisme n'est plus qu'une utopie inutile, et dont aucun clergé ne peut faire usage.

  • La Nuit avec Hamlet

    L'avenir est la plus grande peur et le plus grand espoir de l'homme. Nul ne peut dire si l'homme qui s'avance vers l'avenir est lâche ou bien courageux. Il est seulement déterminé. L'avenir est le truc au fond du vase de Pandore. La chute gravitationnelle de l'homme est dans l'avenir.

    D'après Shakespeare-Bacon

  • Lumière de Lucifer

    Pour reconnaître la photographie comme un art, il faut se placer sur le plan social, dont la ruse consiste à prêter à des choses pratiques ou triviales un caractère spirituel, de façon théorique (ce que les Allemands appellent "éthique pure", et devant quoi ils se prosternent).

    Un Français comprendra facilement que la principale cause de la conversion des barbares allemands au bouddhisme est technocratique. Autrement dit le bouddhisme, culte paysan primitif, dont le meilleur usage est anxiolitique, résulte de l'évolution technique, qui place l'homme dans un contexte animiste. Nombre de penseurs occidentaux ont le mérite de rappeler qu'une technocratie est nécessairement un régime théocratique, dont le b.a.-ba est d'inculquer un mode de pensée spéculatif. Je lisais récemment le propos d'un mage moderne, expliquant que l'idée de récompense ou de paradis est au coeur de l'inconscient de l'homme. Il est plus exact encore de dire qu'il est au centre de l'inconscient collectif dans un régime totalitaire. L'Allemagne nazie fut mobilisée à l'aide d'un millénarisme de cette nature.

    L'homme qui s'efforce d'être libre voudra se débarrasser de cette puce qui lui a été implantée dans le cerveau, pour ne pas se retrouver comme un chien à qui son maître jette un os pour le tenir en haleine, jusqu'à la dramatique et cocasse immolation par le feu du type qui vient de comprendre qu'il n'y a plus d'os dans le garde-manger, archétype de l'homme manipulé. Quelle raison l'individu a-t-il  d'adhérer à la société ? Voilà une question taboue dans un régime totalitaire, et pourquoi la culture est faite pour imperméabiliser l'homme contre le christianisme et toutes les doctrines qui prônent la vérité et la liberté.

    Toute la philosophie allemande moderne, que Karl Marx a justement déclaré nulle et non avenue, l'est pour la raison qu'elle est entièrement prévisible. Les clichés allemands ont une vocation thérapeutique. La cinématographie de Hegel contient toutes les autres. Pour ma part j'ai d'ailleurs complèment cessé d'aller au cinéma, dont j'avais perçu assez jeune le rôle de médication à l'usage des femmes ou des personnes mélancoliques, après m'être cogné G.W.F. Hegel-le néo-Platon. Si la médecine psychanalytique était faite sérieusement, elle devrait considérer la cinéphilie comme un symptôme de névrose. A l'instar de Hitler, on doit considérer les responsables politiques qui avouent leur passion pour le cinéma, comme des criminels en puissance.

    Dans un petit résumé synthétique des éléments physiques qui déterminent le national-socialisme de Hegel, Karl Marx mentionne d'ailleurs le courant électrique.

    Baudelaire et Delacroix éprouvent vis-à-vis de la photographie un mélange de fascination et de dégoût. Il est significatif de leur écartèlement entre la lumière de Lucifer, et celle du christianisme.

    Les paroles de Jésus à propos des pharisiens : "Ils ne savent pas ce qu'ils font." est valable pour tous les mathématiciens et les cinéastes, l'art mécanique en général, qui n'est qu'une méthodologie. Nul mieux que Bacon-Shakespeare, pas même Marx, n'a discerné l'effet destructeur de la méthodologie sur la métaphysique. Le tocard allemand Descartes est bien plus néfaste que Hitler. Descartes est le modèle de l'ingénieur ; il ne comprend jamais rien de ce qu'il lit pour s'instruire : la vanité du raisonnement mathématique virtuel, selon Aristote : comprend pas ; que la culture de vie est un principe païen et non chrétien : comprend pas ; que le temps est une question physique et non métaphysique : comprend pas ; que Bacon tient la mécanique pour un art subalterne : comprend pas non plus. Descartes ne raisonne qu'en termes de rapport, c'est un méthodiste pur.

     

  • Satan dans l'Eglise

    La démocratie-chrétienne est le parti du compromis avec toutes les formes de barbarie moderne. On ne peut pas se contenter d'accuser le seul Benoît XVI.

    Il ne faut pas craindre de dire que le nazisme, comparativement, est moins ignoble que la démocratie-chrétienne, restaurer pour cela l'histoire.

    L'iniquité est la justice des hommes. Elle a tranché en défaveur du Christ, en tant qu'il était porteur d'une vérité dont aucune architecture ne peut s'accommoder. Ce que les juifs ne supportent pas dans le Christ, c'est qu'il les accuse d'être devenus des Egyptiens : des géomètres, quand l'Esprit de dieu ne se laisse pas emprisonner dans les calculs humains.

    La démocratie c'est, en réalité, l'iniquité fourguée par des pharisiens au peuple comme un idéal de justice. Ce n'est pas l'amour qui est compatible avec la démocratie, ce sont les charniers et les cimetières, où règnent non seulement calme, luxe et volupté, mais la plus grande égalité.

    Où les démocrates-chrétiens ont-ils été chercher l'idée de souveraineté populaire ? Ces judas l'ont inventée de toute pièce. Elle n'est nulle part dans le Nouveau Testament.

    De la part des juifs qui se disent "démocrates", le souverain mépris de la Bible et de la loi de Moïse sont flagrants. Hitler a raison de dire qu'il n'y a pas moyen de fonder une république démocratique, en y incluant des juifs, à moins qu'ils ne trahissent dieu au profit de la République, divinité païenne romaine. 

    Un historien montrera aisément que l'idéologie juridique de la "souveraineté populaire", bien qu'elle paraisse s'opposer à la monarchie de droit divin égyptienne, participe de la même connerie juridique. Ce n'est que le gauchissement d'une idée juridique, afin de l'adapter aux circonstances du commerce moderne, DONT LE PEUPLE EST VICTIME D'ABORD. Le slogan de la souveraineté populaire dissimule mal un peuple vulgaire et hystérique, esclave de ses désirs et manipulé par son clergé. Shakespeare, qui a beaucoup fait pour souligner l'imposture satanique de la monarchie chrétienne, est l'antidote parfait de la démocratie-chrétienne en vigueur aux Etats-Unis.

    L'idéologie ordurière de la "souveraineté populaire" repose entièrement sur l'efficience de la technocratie. Le peuple doit comprendre que la souveraineté populaire ne va pas au-delà de la capacité d'une technocratie à s'organiser selon le soin de son élite. L'artifice démocratique s'explique par le besoin qu'ont les hommes, même parfaitement conditionnés, de se sentir libres. Or la démocratie ne rend certainement pas les hommes libres, mais il est facile de montrer qu'elle les abrutit, au contraire. La démocratie a ôté à l'oligarchie française le choix de sa politique. Et le quidam, lui, serait libre ? Les contes pour enfants ne sont pas aussi niais que la démocratie.

  • Sonnet 144

    144 est dans le christianisme le nombre sacré (12x12) de la Jérusalem céleste, aux antipodes des cités de chair bâties par les hommes qui, à la fin des temps, doivent s'écrouler sous le poids de leurs mensonges, comme s'écroula le temple de Jérusalem, rebâti en trois jours par Jésus-Christ, sous la forme spirituelle de son Eglise.

    - Attardons-nous sur le sonnet n°144 du poème théologique de Francis Bacon Verulam alias Shakespeare. On peut le comparer aux poèmes des rois juifs Salomon et David.

    La "Divine comédie" de Dante Alighieri est une autre comparaison possible, si ce n'est que Shakespeare se démarque nettement du catholicisme de Dante - "maçonnique" dirait-on aujourd'hui ; "ésotérique" est le mieux pour qualifier les théologies chrétiennes qui tentent la conciliation impossible du christianisme et des institutions judiciaires.

    Le purgatoire est l'élément central dans cet ésotérisme. Dépourvu de fondement scripturaire, il est en revanche nécessaire à un clergé soumis à la charge de faire respecter la morale en vigueur, comme toute projection virtuelle dans l'espace et le temps est nécessaire afin d'agréger les foules. De ce point de vue-là, l'Europe n'a pas beaucoup évolué depuis le moyen âge.

    Sans la compréhension de ce progrès sur la théologie médiévale et ses enjeux politiques effectué par Shakespeare - et plus largement la Renaissance -, on ne peut guère comprendre cet art.

    Politiquement incorrect, puisque privant les pouvoirs publics de références au christianisme, Bacon-Shakespeare nous propose, au travers de tragédies et sonnets, plus proches des paraboles que la filandreuse philosophie monastique (aussi filandreuse qu'il est nécessaire pour noyer le poisson), sa théologie ; il procède ainsi à la manière d'Homère, non comme Dante Alighieri par l'ajout d'éléments empruntés aux religions païennes romaine ou égyptienne.

    Pour simplifier, on peut citer le célèbre conte, plus sommaire que ceux de Shakespeare, "Blanche-neige", où l'on retrouve les mêmes figures, inspirées de l'apocalypse. Une mauvaise reine opposée à une jeune fille pure, sans oublier le prince charmant christique ; les bonnes ou mauvaises fées, symbolisent l'influence des astres lors de la naissance.shakespeare,bacon,verulam,nostradamus,apocalypse,blanche-neige

    Ces différentes figures opposées sont un des thèmes principaux de la mythologie chrétienne de Shakespeare, ainsi que des sonnets.

    (Le dessin ci-contre, attribué à Nostradamus, montre ces trois figures emblématiques : à gauche, l'Epouse de Jésus-Christ, c'est-à-dire l'Eglise ; au centre la prostituée, symbole du détournement de la parole à des fins iniques, et Marie, mère de Jésus, à droite.)

    "J'ai deux amours, l'un confortable, l'autre désespéré.

    Qui, comme deux forces opposées, me sollicitent."

    [Amour érotique des biens de la terre, contre amour chrétien spirituel. On ne conçoit pas que Shakespeare, qui a par ailleurs écrit une tragédie narrant les conséquences funestes de l'amour passionné, et souligné la bêtise romantique de l'aristocratie, avant qu'elle ne devienne un procédé commercial systématique, mette en scène son goût des amours charnels multiples, comme dans un roman de gare. Les anthropologues modernes prennent leur désir pour la réalité, ce qui est l'inverse du christianisme, qui exige au contraire de prendre pour la réalité tout ce qui n'est pas de l'ordre de la biologie et de sa reformulation morale ou politique.]

    "Le bon ange est parfaitement clair.

    Le mauvais esprit une femme aux couleurs malsaines.

    Afin de me précipiter en enfer cette diablesse,

    Pousse mon bon ange à s'éloigner de moi,

    Et, le corrompant, tente d'en faire un démon."

    ["Puis je vis le ciel ouvert, et il parut un cheval blanc ; celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable ; il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme ardente ; il avait sur la tête plusieurs diadèmes (...)" (Ap. XIX,11) La force de l'esprit de dieu est ainsi représentée dans l'apocalypse par une sorte de "prince charmant". La prostituée aux vêtements pourpres et écarlates incarne, elle, l'esprit de chair légitimé, celui qui préside à la chute du genre humain, et persiste à égarer les impies jusqu'à la fin des temps.]


    (A suivre)

  • Shakespeare contre T. More

    Avant de répondre à la question : pourquoi Shakespeare-Bacon a-t-il pris la peine de souligner l'ineptie de Thomas More ? je prends d'abord le temps de répondre à la mienne, de question : quel pontife romain a pu être assez stupide pour croire en la nécessité d'un saint patron de la politique et des politiciens ?thomas more,shakespeare,jean-paul ii,henri viii

    A vrai dire, je me doutais qu'il s'agissait de Jean-Paul II, dont les discours bizarres sont truffés de scories païennes, signalées à l'attention du grand public par le simple fait de se prosterner et baiser la terre des pays qu'il visitait, ce qui revient à peu près à confondre le Christ avec son tombeau.

    - Le simple lecteur des évangiles connaît Hérode et Ponce-Pilate, fameux politiciens dont l'Evangile nous dit qu'ils ont, pour le premier, tenté d'assassiner Jésus ; et que le second y est parvenu. Plus précisément, on peut voir que Hérode et Pilate incarnent deux modes de gouvernement ; le premier, tyrannique et appuyé sur le bon plaisir du souverain ; le second relevant en principe du droit. Il y a cette leçon dans l'Evangile que le droit accomplit l'iniquité au nom de la justice ; concrètement, le gouverneur romain ajoute à la brutalité de Hérode ou des prêtres juifs le cynisme.

    Cet exemple n'est pas passé inaperçu aux yeux de Shakespeare, issu d'un temps où le prétexte des "droits de l'homme" n'avait pas encore été inventé pour légitimer le crime d'Etat, mais où on convoquait carrément le Christ au service de sa cause. Cela avait au moins le mérite de rendre le décalage entre la parole et les mensonges partisans, criants.

    Or, précisément, la doctrine de Thomas More est une sorte de chaînon entre ces deux méthodes renégates, l'ancien droit chrétien de la guerre, et le nouveau.

    Une seule sentence de Jésus-Christ rend les bidouillages juridiques de T. More ou Jean-Paul II absurdes : "Mon royaume n'est pas de ce monde."

    La méthode de Shakespeare consiste à brosser un portrait de More plus véridique que celui des images pieuses de la légende dorée : physiquement courageux, faisant preuve d'humour, mais aussi capable de trahir sa promesse d'accorder la vie sauve à une bande de rebelles, contre leur reddition.

    On sent également une pointe d'ironie de la part de Shakespeare-Bacon vis-à-vis d'Erasme de Leyde. Ensuite Shakespeare montre le double échec de More ; outre l'ineptie de son utopie du point de vue chrétien qui condamne les nations, More est désavoué en tant que conseiller du prince, coincé dans une impasse qu'il avait lui-même tracée. Il y a certainement plus d'enseignement à tirer sur le pouvoir de Machiavel que de T. More indique Shakespeare à ses corréligionnaires.

    Par là où il avait péché, le compromis avec le monde, More a été puni. Voilà le sens de la pièce de Shakespeare, visionnaire en l'occurrence, puisque l'Eglise romaine est restée figée à peu près au même point où More est resté, et qu'elle semble prête à égrener le chapelet de ses vaines repentances à l'infini.

    +

    Quelques remarques concernant la gnose juridique du pape Jean-Paul II (Lettre apostolique en forme de "Motu proprio" pour la proclamation de saint Thomas More comme patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques), et même si c'est comme de la musique (autant pisser dans un violon), c'est-à-dire que les politiciens d'aujourd'hui s'en cognent complètement.

    "(...) De la vie et du martyre de saint Thomas More se dégage un message qui traverse les siècles et qui parle aux hommes de tous temps de la dignité inaliénable de la conscience, dans laquelle, comme le rappelle le Concile Vatican II, réside «le centre le plus secret de l’homme et le sanctuaire où il est seul avec Dieu dont la voix se fait entendre dans ce lieu le plus intime» (Gaudium et spes, n°16). Quand l’homme et la femme écoutent le rappel de la vérité, la conscience oriente avec sûreté leurs actes vers le bien. C’est précisément pour son témoignage de la primauté de la vérité sur le pouvoir, rendu jusqu’à l’effusion du sang, que saint Thomas More est vénéré comme exemple permanent de cohérence morale. Même en dehors de l’Église, particulièrement parmi ceux qui sont appelés à guider les destinées des peuples, sa figure est reconnue comme source d’inspiration pour une politique qui se donne comme fin suprême le service de la personne humaine."

    - La collaboration de T. More avec une institution étatique nécessairement contrainte de violer en permanence la "dignité inaliénable de la conscience" de ses sujets pour exister, est d'abord ici occultée.

    Qui dit que la principale cause du viol de la dignité inaltérable de la conscience humaine n'est pas justement le droit privé ou public ? Le christianisme ne le dit certainement pas.

    - Le salut en quoi le Christ invite à croire diffère du "bien public". Tellement que les chrétiens sont avertis qu'ils rencontreront toujours l'hostilité du monde.

    - T. More n'a pas défendu la vérité, mais son appartenance à l'ordre catholique romain et son droit, dont nulle trace ne figure dans les écritures saintes, pas plus que la notion de "cohérence morale", parfaitement absurde. La notion n'a aucun sens, quant à l'absurdité elle-même, elle permet de caractériser l'entreprise de T. More, puisque les chrétiens sont invités à ne pas servir deux maîtres, mais seulement la vérité, et que More s'était volontairement placé au service de l'Etat anglais ou de son représentant Henri VIII.

    - Est occultée également par ce beau discours la réalité historique d'une Eglise romaine intriguant pour le pouvoir temporel.

    - La "destinée des peuples" a-t-elle un autre but que l'enfer où nous sommes ? Rien, là encore, ne permet en s'appuyant sur l'Evangile de contempler paisiblement la destinée des peuples, ni de s'en remettre à leurs "guides", parmi lesquels nombre de personnages sanguinaires.

    - La phraséologie de Jean-Paul II contredit la réalité de la triste aventure de T. More, précurseur malgré lui de l'hypocrisie politique moderne.

    (Portrait de T. More)

     

     

  • Islam et apocalypse

    Les musulmans, qui ont tendance à se faire moralisateurs vis-à-vis de l'Occident et de son régime de prostitution, devraient comprendre une chose : le sex-appeal publicitaire de l'Occident, que l'on peut dire "viol des femmes par elles-mêmes", cette hyperféminité n'est pas un ordre moral moins rigoureux que le nazisme, au contraire.

    A l'échelle du monde, l'ordre moral capitaliste, aussi abject puisse-t-il paraître, avec son fonds de commerce pédérastique, en tant qu'il remplit la fonction d'organiser le monde du mieux possible, est le plus juste.

    Les métamorphoses ou les mues religieuses que l'Occident a connues depuis l'an mil jusqu'à aujourd'hui, temps de l'hypocrite neutralité républicaine laïque, illustrent ce fait historique : une religion et son office moral perdure, tant que son efficacité organisatrice perdure. Autrement dit, tandis que la spiritualité dure, la morale et les religions se répètent, augmentant à chaque fois la dose de maquillage, comme les vieilles femmes à l'approche sentant venir la mort.

    Devant les Juifs, le Christ ne défend pas les bienfaits de l'adultère, pas plus qu'il ne défend d'ailleurs les bienfaits du mariage. Il montre qu'en donnant un sens moral à la loi, les Juifs l'ont ramenée au niveau de leurs intérêts. L'alliance de Dieu avec le peuple hébreu, ce peuple en a fait sa loi et son règlement propres, sa "charia" pourquoi elle n'était pas faite, dit le Christ, mais l'anéantissement de Satan, grand ordonnateur de la morale.

    "Fils de prêtre est petit-fils de Satan", dit un proverbe anglais. Dans le château d'Elseneur au Danemark, dont William Shakespeare a fait le symbole de l'Occident et de ses vicissitudes, il y a déjà de cela près de quatre siècles, Hamlet qui est l'incarnation de l'homme spirituel contre toutes les religions, a flairé l'odeur de pourriture macabre de cette entreprise, avant qu'elle ne prenne la dimension du cataclysme et des marées de sang qu'elle a pris ensuite. L'Occident doit plutôt craindre l'Esprit de Dieu que n'importe quelle concurrence étrangère. Et les musulmans de même.

    Qui engage Dieu dans l'esprit de conquête ou de reconquête fait en réalité appel à Satan. La guerre froide, au niveau de l'économie, est un crime aussi parfait que le régime de prostitution occidental est parfaitement irréprochable sur le plan moral.

  • Edward de Vere as Shakespeare

    I must frankly say that, as a 'Baconian' (believing that Shakespeare and Bacon are one), nothing good can comes out the mechanical art of 'cinema', satanic from its first principles, until its use by tyrants to rape human's mind and convince him to kiss the Death.

    If you would split the head of one of those modern stupid warriors-for-gas who kill their opponents from far away, no doubt that motion pictures would flow out.

    So it is not a good argument for any kind of Science to be supported by the Theater, which is just mathematics and fantasy.

    R. Emmerich last movie, illustrating the theory that Edward de Vere, Earl of Oxford, was the author of 'Hamlet', 'Pericles', 'Twelfth Night', and such great fables about Christian Revelation, is the best argument for Stratfordian to say that they are right to believe in the brave 'Bard' from Warwickshire autorship.

    - Therefore this Earl of Oxford simply died too early to be the author of many books.nicholas hilliard,francis bacon,queen elizabeth,shakespeare

    But let's get rid of cinema and authorship problems to quote six links between Bacon's and Shakespeare's arts and beliefs, letting on one side the fact that they were both believing in God and Satan, which was rather common at this time.

    1. Metaphysics/Theology

    - Both F. Bacon and Shakespeare do regard old Christian Theology of the Middle Age and Clercks as a long useless Sermon, full of mathematics and ropes of human right. F. Bacon is praising French François Rabelais Humorist for same demonstration.

    Two stupid clercks don't stop Romeo in his stupid and assassine 'love'. F. Bacon write in his 'Essays' that there is no great Person in History who was under feelings effects. Foolish Ophelia is victim of her feelings too; and Shakespeare does not hide that Ophelia Christian religion is full of sex-intention and the 'bourgeois' principles of his father, everything wrapped in 'passion'.

    It is not new in philosophy to explain that 'passion' is covering property of a brilliant varnish of hypocrisy, but both Bacon and Shakespeare are strongly mocking the Instinct of the Aristocrats.

    - Francis Bacon was careful not to praise any kind of religious party: neither the Roman Catholic, nor the English or any other, knowing that these violent divisions were showing the Mistake of each one, and the betraying by 'supposed to be Christian people' of their God; there are no parties dividing Apostles in different churches, fighting each other, but only in Politics, due to different property or money interests.

    Though this is obvious that Shakespeare does believe in the Christian God, it is impossible from his plays to say what Party he was belonging to. Shakespeare is not demonstrating in 'Thomas More' that this one was idiotic because he was a 'Roman Catholic', but just because T. More wish of a Christian Kingdom is nothing else but stupid, and prohibited by Jesus-Christ himself.

    2. Astrology

    - Francis Bacon is fighting Copernicus and Galileo's mathematical hypothesis that the Earth is moving, not the sun as we can see. Detail is not art does think and explain Francis Bacon, and if mathematics is  'acurate', it is not a true science, i.e. 'based on experience'. After Aristotle, Democritus and Tycho Brahe from Denmark, Bacon's science is a experimental one, not a religious Egyptian one as Copernicus or Galileo.

    Elsinore Castle in 'Hamlet' was belonging to Tycho Brahe, whose astrology is the same than Bacon's. And we can guess that 'Polonius' is nothing else than Copernicus. 'Fables of the Ancient are made of Science' says F. Bacon; and he did as Homer in 'Hamlet': he wrote a Christian story, including science.

    Therefore, Bacon is aware that Copernicus revival of Egyptian astrology/theology, leads to a mirroring of Human wishes or desire in the Dome of Universe. This is in fact the better idea or religion for a technocratic tyrant's power, but not peaceful at all. And today's stupid common ideas are coming from this Looming. For example the idea that Human nations can 'save the Nature' or 'destroy it', in which the paradox of Mathematics and bad Scientists or Ingeneers using it is.

    - You must be a good reader of saint John's Revelation to know as Hamlet the specific Christian Astrology, and as Shakespeare to tell the Theological story of the Epiphany of the Spirit. And Francis Bacon was main translator for King James Bible.

    3. Physics

    - As a Christian Scientist, seeing thus the devil's brand in the Human condition or physics, Bacon is nevertheless very interested by the understanding of Nature, life and its motion to death. Contrarily to the Middle Age Science, which was seeing the Devil everywhere but in the City where the Gospels reveal that it is, Bacon is trying to understand how the Orchestral/mechanical manoeuvre of the Devil works, from the first starting of assassine Time. He knows by experience this Nature better than lot's of theoricians or even poets.

    - Whose Tragedian is better than Shakespeare to use animals, plants, natural elements, in their realistic as well as in their symbolic or mythologic meaning? The Phenix as satanic order's symbol for example, against the Christian Eagle?

    Best Critics of Shakespeare notice that he is everything but a stylish or erotic author. And in fact this would indicate that art is for Shakespeare the goal of art, which is exactly what worst artist do, betraying here selfish desire of being loved, as kids trying to keep their mother in their mouth.

    In this case, better make money as Shylock, this is more frank and powerful art than any other music or religion.

    F. Bacon does think and write that hypothesis is no scientific but religious, covers reality with human language as primitive religion or ignorant clerks do. So that mathematics do not replace natural experiences and comparisons. The prism of style that Shakespeare is refusing to paint the world, and not an abstract frame, secure but wrong, lovely but stupid, the same prism is refused by F. Bacon in Physics or Metaphysics. Make god as you are, and you will make Him the smaller. The same for Science, which is -using mathematics- almost invisible at last.

    - Due to religious Plato influence on Aristotle, and the middle age useless devotion to the Greek Scientist, rather than quoting materialist Aristotle Science, Bacon did prefer quote Democritus. And one can find many quotation of Democritus in Shakespeare's plays.

    - One of Bacon scientific statement is the former unity of Continents, that are splitted now. And you can notice that the Scientist Prospero in Shakespeare's 'Tempest' does not think, contrarily to his daughter Miranda, that 'Brave New World' is so 'new'.

    (TO BE CONTINUED)

    *Drawing is by Nicholas Hilliard representing Queen Elizabeth Ist and her son Francis Bacon i.e. Shakespeare.

     

     

  • Bacon alias Shakespeare

    L'intérêt du rapprochement entre Bacon et Shakespeare est de permettre une meilleure compréhension de l'oeuvre de ce dernier. La question de la propriété intellectuelle est une préoccupation de margoulin ou de cinéaste.

    La propriété intellectuelle, témoignage du racket libéral actuel, est du reste anachronique en ce qui concerne Shakespeare ; tout comme l'argument des styles opposés de Bacon et Shakespeare. Non seulement Shakespeare sait que les personnes stylées sont imbéciles, mais il en fait assassiner plusieurs de cette sorte par Hamlet, ce qui marque assez sa désapprobation (L'obsession du style est chez les écrivains qui n'ont pas les compétences pour écrire des oeuvres pornographiques, ou sont trop pudibonds pour le faire.)

    Non pas que Shakespeare ne se préoccupe aucunement de l'effet qu'il veut produire sur ses lecteurs, mais si l'art de Shakespeare ne reposait que sur les effets, il serait l'art religieux le plus abstrait, et pour ainsi dire totalitaire comme la musique ou l'architecture.

    - Pour S. Freud, le théâtre de Shakespeare traduit une psychologie trop complexe pour être l'oeuvre du brave homme de théâtre né à Stratford-sur-Avon, dont la femme et les filles ne savaient pas lire. Là encore, ce n'est pas vraiment la question. Bacon ne cache pas son mépris pour la culture et l'intellectualisme médiévaux, dont la philosophie morale allemande, Freud compris, n'est qu'une résurgence. Bacon n'a pas en outre une opinion très haute de la médecine et des médecins, qui promettent beaucoup mais tiennent peu.

    La question, c'est plutôt que Shakespeare se montre capable de dialoguer avec Homère, et non seulement comme Racine de faire jouer des drames bourgeois à des acteurs en costumes anciens.

    "Le 28 décembre 1594, se donna aussi une représentation de La Comédie des erreurs dans la grand-salle de Gray's Inn, à l'occasion des festivités organisées pour Noël par ce collège d'avocats et présidées par un Lord of Misrule connu sous le nom de Prince of Purpoole. Il est possible que Shakespeare ait été choisi comme auteur en raison de ses liens avec Southampton, celui-ci étant membre de Gray's Inn [du nom du manoir de Bacon]. Cette pièce sur des jumeaux et des erreurs d'identité, avec toutes les intrications de preuves et de témoignages qui s'ensuivent, plaisait beaucoup, bien sûr, aux étudiants en droit. pour Gray's Inn, Shakespeare retravailla la pièce. Il introduisit de nouvelles références juridiques et deux scènes de tribunal. On éleva une scène spécialement pour la pièce, ainsi que 'des échafaudages à baisser et lever vers le plafond, pour accroître l'attente'. On devait donc avoir prévu des effets spectaculaires de machines. Hélas, la pièce ne bénéficia pas des meilleures conditions. Il y avait trop d'invité et l'événement était si mal organisé qu'il fallut écourter la soirée. Conviés par leurs collègues, les membres les plus influents de l'Inner Temple quittèrent la salle "mécontents et fâchés" ; sur quoi, des spectateurs envahirent la scène, ce qui ne facilita guère la tâche des acteurs. Un rapport de la Gesta Grayorum conclut que 'cette soirée commença et continua dans la plus grande confusion, et ne fut qu'une succession d'erreurs ; raison pour laquelle on l'appela 'La Nuit des erreurs'. (...) La personne rendue coupable du fiasco fut justement un membre et 'orateur' du tribunal, Francis Bacon, amateur de pièces de théâtre et écrivain auquel on attribue parfois les pièces de Shakespeare."

    Peter Ackroyd (Shakespeare, 2005)

    Pour ceux qui se demandent quel pourrait être le mobile de Bacon pour prendre un pseudonyme, ils n'ont qu'à lire Shakespeare. Imagine-t-on un Garde des Sceaux aujourd'hui, qui, même sous un faux nom, piétinerait les valeurs républicaines et démocratiques bcbg ?

     

     

  • From Marx to Shakespeare

    Why do Shakespeare's wise readers do conclude that liberalism was invented by the Devil (as Dr Johnson); or that capitalism goes to Hell (as K. Marx), as an old man dreaming of his young years?

    Best using of Karl Marx in 2011 is of course not in economic receipts. Economists are monkeys in K. Marx opinion. There is no more religious matter than 'economy', in the satanic meaning that Marx or Shakespeare gives to religion, and Egyptian 'natural law' that is today the ground of USA under-culture for kids (You can doubt that there is any adult in the USA, when you see the bizarre Obama couple on TV-shows and their German sexual exhibitionism.)

    Best using of Karl Marx in 2011 is to understand Shakespeare's Tragedy of Last Judgment. And this is not nothing to understand Shakespeare; because he knew the destiny of European civilization, that God don't bless.

     

  • Exit la Morale

    - Pour comprendre l'immoralité chrétienne (cf. Lettres aux Hébreux), et pourquoi Jésus-Christ s'abstient de condamner les blasphémateurs juifs, romains, ou le criminel crucifié en même temps que lui, il faut comprendre que Jésus envisage l'homme dans son atavique faiblesse de condamné à mort. Tandis que la société, elle, sort renforcée de l'abnégation aveugle de ses membres les plus faibles, exige de chacun le consentement à la douleur.

    - Rien n'est plus étranger au christianisme que le dolorisme ou l'esprit de sacrifice aveugle. La morale est le moyen social ou païen de combler la faiblesse humaine. Il n'est pas chrétien ; il n'est même pas juif.

    On n'observe une telle religion chrétienne puritaine ou masochiste que dans des sociétés chrétiennes où le christianisme, c'est-à-dire l'amour, a été détourné de son but, pour le soumettre aux calculs de l'élite.

    Il faut dire que le détournement est si manifeste et grossier, ou le christianisme de Richelieu, si on préfère, si nettement satanique, que ce type de subversion est constamment dénoncé dans l'Occident chrétien depuis qu'il est né ; je pourrais citer cinquante exemples marquants, mais Shakespeare est certainement celui dont le tranchant est le mieux aiguisé, le plus dissuasif de toute tentative de fonder sur le christianisme un ordre social quelconque, avec une force dont la violence sociale satanique a eu lieu de s'inquiéter (notamment le sinistre XVIIe siècle baroque de la superstition mathématico-juridique.)

    - Shakespeare illustre ainsi ("Roméo et Juliette") que le romantisme sentimental est la formule de subversion satanique de l'amour chrétien par l'élite aristocratique et le clergé.

    - Les institutions morales ou politiques constituent donc pour le chrétien un entraînement à la faiblesse, quand le Christ cherche à procurer à l'homme la force suffisante pour briser la chaîne de la vie et de la mort ; non pas comme l'anarchiste Ben Laden à se venger de la société, mais à la rendre inutile aux yeux de l'individu, affranchi de toute menace sociale par dieu.

    *

    "Blanchir le sépulcre" : nulle expression ne traduit sans doute mieux le secret de l'anthropologie, qui est la religion la plus moderne, c'est-à-dire la plus moisie. On dirait aujourd'hui : "voir la vie en rose".

    Religion et anthropologie sont donc deux notions qui se recoupent parfaitement, s'opposant à l'amour et à la parole divine chrétienne, la moins anthropologique. Probablement l'artiste le plus désintéressé est-il à même de comprendre l'esprit du christianisme, et qu'il n'y a rien de plus vain que le vernis macabre de la morale, pas de personnes plus confites dans l'éthique que les aliénés, et donc pas de personnes plus affaiblies ni vouées au charbon social.

    Toutes les valeurs humaines passées ou présentes, soumises comme les sociétés à la métamorphose sont renversées par le Christ, illustrant constamment dans ses paraboles que le lien spirituel unissant dieu à l'homme, est à l'opposé du lien par lequel les hommes s'unissent entre eux, à commencer par celui, le plus primaire, du calcul, qui caractérise les lâches et les banquiers, et explique la proscription de l'argent dans toutes les pratiques ayant une prétention spirituelle. 

    La morale plonge l'homme dans le coma et l'inconscience des réalités. A commencer par la première réalité de la grande faiblesse de l'homme. Le Christ ne tient pas de discours moral, car il veut sauver l'homme, et non lui maintenir la tête sous l'eau.

    Ainsi Louis-Ferdinand Céline rend un hommage d'artiste au christianisme, quand il le loue pour son absence de bons sentiments, et donc son réalisme.

    Cent recoupements peuvent être faits pour vérifier que, comme je l'affirme, il n'y a pas d'anthropologie chrétienne possible. Cette doctrine est celle de la synagogue de Satan. Et le tort des pharisiens déjà fut celui-ci, de donner le tour anthropologique et non spirituel à la loi juive.


  • Le Christ antisocial

    On comprend aisément que le Christ soit antisocial, quand la société prend le serpent pour emblème ; voire deux SS, comme "sécurité sociale" ou $. Il n'y a d'ailleurs pas de plus beau poème sur l'inconscient social que celui-ci, de J. Racine : "Mais qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?".

    Le mensonge et l'injustice circulent dans la société sous la forme d'une théorie du langage pur et divinisé. "Police partout, justice nulle part", parce que la justice sociale n'est qu'un vain mot ; la société est fondamentalement policière.

    Le lecteur attentif de Shakespeare verra que celui-ci met le langage fleuri et bien tourné, qui se développera comme un cancer au XVIIe siècle, dans la bouche des salauds (Polonius-Copernic, par exemple). L'anarchie antisociale du Christ, à l'opposé, passe par une critique violente du langage humain, véhicule de l'impureté. Gare au "style chrétien" par conséquent, c'est le scorpion le plus venimeux.

    Il y a en outre chez Francis Bacon (alias Shakespeare) une métaphore profonde empruntée à l'Evangile

    Le nazisme n'est jamais qu'un socialisme exacerbé, c'est-à-dire extraordinairement sincère et volontaire, oublieux que la séduction et l'hypocrisie sont essentiels au bon fonctionnement social ; oublieux aussi que les inégalités sociales sont un gage d'équilibre social. Le mouvement nazi est par conséquent analogue à celui de l'adolescent qui rejette violemment l'hypocrisie ou la lâcheté de ses parents ; il est analogue au romantisme à l'intérieur des groupuscules anarchistes (le jihad islamique de Ben Laden), trop immatures pour voir que la violence, attentats terroristes, meurtres, gangstérisme, ne sape pas la société mais, au contraire, la renforce.

    La fascination de la violence, à laquelle le cinéma répond volontiers, est d'ailleurs le fait des personnes les plus niaises et conformistes qui, bien que prises isolément, sont des plus craintive ou efféminées. Pour cette raison, elles aspirent moins à la paix qu'à la violence ou la mort.

    Le personnage du vampire, adulé dans la société antichrétienne, est sans aucun doute la figuration du surhomme socialiste. En effet le sang, impur comme le langage aux yeux des chrétiens, couleur des âmes damnées (le pape qui a décidé de porter la soutane blanche a dû lire accidentellement le Nouveau Testament, chose peu commune de la part d'un évêque), est au contraire du point de vue social un fluide sacré.

    On peut remarquer ici que l'élection du président de la République au suffrage universel revêt pour le chrétien un caractère aussi ésotérique que le culte des vampires. Si la France n'avait pas été largement nazifiée par son élite de tocards libéraux, comprenant bien le profit de l'ignorance et de la bêtise populaires pour le commerce et l'industrie, elle s'interrogerait un peu plus sur le sens de cette cérémonie somptuaire et non moins ridicule que les perruques de Louis XIV, difficile à accorder avec l'esprit français. Les Français qui s'abstiennent de voter sont les plus Français, attachés à cette conception réaliste que la société n'a jamais prêté, ne prête, et ne prêtera jamais qu'aux riches ; quand elle donne aux pauvres, dit Molière dans son portrait de Don Juan en vampire, satire du XVIIe siècle plus vigoureuse encore que celle de Voltaire, la société cherche d'abord à le suborner. Qui, de Molière ou des candidats à l'élection suprême, Bayrou, Villepin & Cie, sont les plus Français ? La réponse n'est pas bien difficile. On est avec l'élection présidentielle au même degré d'ésotérisme religieux que la monarchie de droit divin.

  • Tragedian's Lesson

    - Wonder why Tragedian are always misogynists? Homer, AEschylus, Shakespeare, aso.

    - Wonder why liberal artists are unable to write Tragedies but make novels or movies for Kids and Women to feel better?

    (Notice that when there are free Women in Shakespeare's tragedies, they mostly are representing true Church of Jesus-Christ who is in the Sky, as Snow-White of the famous Tale).

  • La Tragédie

    Allez savoir pourquoi tous les auteurs de tragédies sont misogynes ? Homère, Eschyle, Shakespeare...shakespeare,francis bacon,misogyne,tragedie (Un type nommé "Racine" est forcément, comme Flaubert, une femme écrivant des drames, c'est-à-dire cherchant à se justifier aux yeux du monde, le seul dieu que les femmes reconnaissent, car quand elles disent "Jésus-Christ" il faut comprendre plutôt "Ponce-Pilate", "Jules César", "Napoléon" ou "Nicolas Sarkozy", en somme le sauveur de la nation que Jésus refuse d'être, proscrivant toute forme de paternalisme, y compris et surtout le paternalisme ECCLESIASTIQUE.

    La pédérastie dans l'Eglise romaine aujourd'hui n'est pas une "faute morale", mais un échec spirituel et la rançon du paternalisme sans issue du clergé).

    *

    Il est vrai qu'on trouve chez Shakespeare quelques personnages de femmes émancipées de leur condition de femme, et par conséquent "antisexuelles". Mais, qu'on ne s'y trompe pas, elles sont toutes, comme la Blanche-Neige du conte, des allégories de l'Eglise véritable, qui ne cède pas à la loi de la chair, vêtue de blanc et non de pourpre ou d'écarlate. C'est le principe même de la tragédie, proche du conte ou de la fable, d'être remplie de figures allégoriques. La psychologie est trop banale pour la mêler à l'art. Qui ne connaît une Bovary ? J'en ai croisé cinquante dans ma vie, bourgeoises toutes plus prévisibles les unes que les autres.

    Si Shakespeare était soumis aux "muses", il serait un artiste moins chrétien que Homère. Il n'accuserait pas Dante de se fourvoyer en compagnie de Virgile.

    La bourgeoisie abolit la tragédie au profit du hasard. L'art retombe au niveau de la musique, à laquelle les régimes théocratiques font toute la place, et qui résonne dans le néant intellectuel de l'Occident. La musique est le remède des imbéciles, souligne Shakespeare dans ses pièces, des personnes qui s'avancent à reculons dans l'existence, pour ne pas voir le tombeau ouvert devant eux. Observez l'état d'aliénation des personnes qui ne peuvent pas se passer de musique, et vous comprendrez pourquoi Shakespeare n'a de leçon à recevoir d'aucun aliéniste ou médecin.

    L'Occident illustre que même les fainéants ont besoin du réconfort de la musique ; et cela indique qu'il est déjà dans un état de décomposition avancé, une vieille femelle stérile.

     

     

  • Apocalypse de Jude

    "Pour vous, bien-aimés, souvenez-vous de ce qui vous a été annoncé d'avance par lesfrancis bacon,luther,shakespeare,dante alighieri,jude Apôtres de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ils vous disaient qu'au dernier temps il y aurait des hommes moqueurs, vivant au gré de leurs convoitises impies, gens qui provoquent des divisions, hommes sensuels, qui n'ont pas l'esprit.

    Pour vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur le fondement de votre très sainte foi, et priant dans le Saint-Esprit, conservez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre seigneur Jésus-Christ, pour la vie éternelle.

    Il en est qu'il faut confondre comme déjà séparés de vous ; d'autres, sauvez-les, en les arrachant au feu ; pour les autres, ayez-en pitié, mais avec crainte, haïssant jusqu'à la tunique souillée par la chair."

    Epître de Jude, (II, 17-23)

    + Le premier paragraphe explique pourquoi, des premiers apôtres à l'Occident moderne, les chrétiens ont souvent pu croire la fin du temps proche. La débauche de la Rome catholique sert ainsi d'argument à Dante Alighieri au moyen âge pour imaginer a contrario Béatrice, Eglise pure des bienheureux, personnage emblématique de sa fiction du jugement dernier ("La Divine Comédie"). L'apôtre Jean nomme en grec "Kyria" cette même femme.

    (Je dis "fiction" à cause des arcanes médiévales de Dante, mélange de christianisme et de paganisme romain, contestable et contesté par F. Bacon alias Shakespeare.)

    Plus tard Luther, qui voue aux gémonies tous les marchands allemands, non seulement les usuriers juifs. Luther, qui répète ainsi le catholique Dante, mais d'une façon qui frappe sans doute moins les esprits, puisque certains sociologues débiles ont pu voir dans le protestantisme un esprit favorable aux trafics capitalistes en tous genres.

    On retrouve même le motif apocalyptique, entre autres, dans la révolution française de 1789 (d'Holbach, l'abbé Grégoire), même s'il est pratiquement occulté systématiquement dans la propagande de la foi républicaine, enseignée dans les écoles et universités pour nourrir le populisme.

    Il est très facile de comprendre, encore mieux quand on n'a pas subi le matraquage républicain, l'usage qui peut être fait des Evangiles à la fin du XVIIIe siècle, contre un clergé en principe catholique, mais qui revêt toutes les apparences d'un culte solaire égyptien en voie de décadence.

    Par comparaison avec la religion en vigueur aujourd'hui, à savoir la publicité d'abord, véhicule le plus efficace des "valeurs actuelles" : c'est comme si on apportait la preuve flagrante que la pub, dont l'argument principal est de faire le bonheur des hommes, est en réalité une des causes premières de leur grande difficulté à jouir en dehors d'appareils d'auto-flagellation ; par exemple dans une étude qui démontrerait que la pub joue un rôle décisif dans le désir de suicide précoce des adolescents, décimés à chaque génération.

    + Bref, on pourrait reprocher à Jude de n'être guère prophétique. Lui opposer la constance des hommes à adorer le veau d'or depuis des millénaires. Ce paragraphe a au moins le mérite de contrecarrer toute formulation d'une quelconque utopie chrétienne, morale ou politique.

    + Le conseil de Jude n'est pas la fortification par les sacrements et rituels ecclésiastiques, mais par l'Esprit. Au point où nous sommes rendus de vaines querelles de bonnes femmes à propos des rituels les plus appropriés, on ne peut qu'admettre la sagesse de Jude. Il est fort douteux, d'ailleurs, que les rituels religieux n'aient pas nécessairement une connotation charnelle, érotique ou charnelle, comme plusieurs passages de l'Evangile l'indiquent, et la colère de Jésus-Christ contre les marchands d'offrandes.

    + Le dernier avertissement est apparemment plus énigmatique. Concernant le salut des païens, en quoi le christianisme diffère nettement du judaïsme, Jude signale plusieurs catégories de païens. La première catégorie est une catégorie de traîtres, qu'il convient de "confondre", probablement comme "faux prophètes", c'est-à-dire se réclamant du Christ mais ne lui étant pas véritablement fidèles. La prostituée de l'apocalypse de Jean est la figuration de l'Eglise infidèle, acoquinée avec les rois de la terre. "Et les dix cornes que tu as vues sur la bête [symbolisant des puissances temporelles] haïront elles-mêmes la prostituée ; elles la rendront désolée et nue ; elles mangeront ses chairs et la consumeront par le feu." (Ap. Jean, XVII, 16-18).

    + L'injonction d'arracher au feu confirme la vision plus réaliste et conforme à l'Evangile de l'art de la Renaissance, peignant l'enfer ici et maintenant, plus réaliste que les projections médiévales encore marquées par le paganisme, même si on peut déjà relever chez Homère une vision peu morale ou politique de l'existence, et de ces supplétifs vitaminés que sont la gloire ou l'avenir.

    + Pour la tunique souillé par la chair, on peut y voir un rappel des vêtements portés par Adam et Eve après leur chute, et le symbole de l'anthropologie, de toutes les mailles que tissent les hommes afin de se protéger naïvement de la vicissitude qui les étreint. La soldatesque romaine se partagea la tunique de Jésus après l'avoir crucifié et qu'il se fut vidé de son sang.

    Cependant il est écrit que le Christ de la fin du temps, monté sur un cheval blanc, et qui a inspiré de nombreux contes occidentaux, porte une telle tunique rouge, teintée de sang (chap. XXI, 11).

  • Le Tartuffe Benoît XVI

    En préambule de cette note, je dissuade d'accorder un quelconque crédit au groupuscule de Jacques de Guillebon et Olivier François, baptisé "anarchriste", qui se réunira bientôt dans un quartier chic de la capitale, sans doute pour signifier le périmètre de sécurité duquel la brigade mondaine de Benoît XVI ne sortira jamais (maman ne le permettrait pas).

    L'anarchisme de Jésus-Christ heurte d'abord le clergé juif et le pouvoir judiciaire romain. Je ne vois pas quelle sorte de police ces lascars "anarchristes" pourraient heurter, pas même leur police d'assurance. Comptent-ils flanquer en l'air les tréteaux du bazar de la charité chrétienne, ou le "tour operator" lucratif des paroisses parisiennes ? Saccager "La Procure" ou molester tous les curés de France et de Navarre qui n'attendent qu'une invitation de Canal+ ou de France 2 pour se maquiller ?

    Il semble que les "anarchristes" se donnent plutôt pour but de repeindre l'enseigne défraîchie de la boutique catholique. Olivier François ne se cache même pas de collaborer au "Spectacle du Monde", gazette-danseuse de l'armurier Dassault, des fameuses familles qui ont refait la France (aux petits oignons). Et Fillon c'est Jeanne d'Arc tant qu'on y est.

    Grâce à Shakespeare, authentique chrétien anarchiste, on ne peut plus méconnaître l'origine incestueuse de la connerie. L'inceste explique pourquoi les petits mickeys J. de Guillebon et O. François ne parlent des choses les plus triviales qu'avec style, comme si elles étaient des vases sacrés. Shakespeare piétine méticuleusement toutes ces idoles païennes, hâtivement blanchies à la chaux chrétienne, rend à Satan les instruments de la musique chrétienne. 

    + Redisons-le : de tous les pores de la démocratie-chrétienne transpire l'idolâtrie ; regardez KTO pendant une heure, puis fermez la télé, puis ouvrez le Nouveau-Testament et vous verrez la différence. Les USA dissimulent sous ce masque indécent le régime pharaonique le plus sournois et macabre, dont les arcanes juridiques et monétaires sont un occultisme si puissant qu'il échappe à ses manipulateurs.

    Or, que font le pape, ses caniches ? Au lieu de saisir-là une occasion de se racheter des relations diplomatiques entretenues avec l'Allemagne nazie ; au lieu de se repentir en bêlant de crimes qu'ils n'ont pas commis eux-mêmes, mais une vague mère putative ? Ils multiplient les courbettes diplomatiques en direction des Etats-Unis. Pire encore, ils confortent l'idéologie totalitaire de la "démocratie chrétienne", forgerie la plus démoniaque de tous les temps, unique raison du satanisme affiché aujourd'hui par le folklore yankee bas-de-gamme mais sincère ; plus sincère que les fonds de pension baptisés "Vierge Marie, mère de dieu", fais-nous des petits.

    Ce stratagème de la démocratie-chrétienne, Karl Marx a démontré que son pouvoir de suggestion surpasse le truc grossier qui consiste à faire passer le monarque pour un élu de dieu aux yeux des cul-terreux. On ne voit pas pourquoi le Christ serait démocrate, puisqu'il est anarchiste, et que la démocratie n'est qu'une invention de démagogue indécent. Merci aux démagogues de ne pas prendre l'étiquette chrétienne et cracher ainsi au visage du Christ.

    +

    Plutôt que d'énumérer les cinquante preuves de malice du clergé catholique romain, dont la bêtise a pour effet commode de servir de repoussoir à la propagande républicaine, j'aime mieux causer positivement de Léon Bloy, calomniateur anarchiste du clergé au siècle dernier, au nom du Christ.

    - D'abord pour dire que la sincérité de Bloy, à défaut d'une vision parfaitement logique, tient à ce que Bloy est autodidacte, de l'espèce bien française, persuadée au moins depuis Rabelais que l'université est le dernier lieu après le sanhédrin où on peut s'attendre à voir souffler l'esprit, le vrai, non les formules géométriques ou partisanes (plutôt que d'accuser la franc-maçonnerie, ou de voir des complots maçonniques partout, il vaut mieux comprendre que c'est parce qu'elle est une formule méthodique efficace que le nombre d'or maçonnerique s'impose dans tous les systèmes, sans plan secret, à commencer par l'université, dont la fonction est organisatrice. Il n'y a rien de plus naturel que d'être franc-maçon.

    Bien qu'elle a pu être dirigée contre l'Eglise romaine, la franc-maçonnerie a préalablement été imposée aux populations occidentales par l'Eglise romaine. En définitive, rien n'est moins maçonnique que le secret des loges, qui attire inutilement l'attention sur l'ombre solaire, et rappelle que la morale est toujours, essentiellement, un complot, petit couple ou gigantesque organisation infernale de la démocratie-chrétienne, qui n'a pas besoin de se cacher.)

    - Disons maintenant ce qui limite la vision de Bloy, et qui l'empêche d'être de plain-pied dans l'apocalypse. Très proche de Dante, que le dégoût des malversations romaines incite à se figurer l'Eglise comme une jeune femme pure, Béatrice, inspirée de l'apocalypse où elle est représentée ainsi, avant d'être une prostituée, Bloy, aussi déterminé contre une institution dont la laideur lui paraît aussi intense, fait le rêve d'une Eglise médiévale sainte. A l'Eve future de l'Alighieri, dans un temps où la réforme de l'Eglise paraît illusoire, Bloy substitue la légende dorée.

    Bloy a la vision juste que l'histoire est la science qui peut le mieux servir à relever les jupes de la civilisation, pour montrer le cancer qui la ronge ; mais il tombe dans les filets de Joseph de Maistre, il ne le reconnaîtra que trop tard. De Maistre qui se moque de l'histoire, puisque son propos est au contraire de lustrer le sceptre du pouvoir à la peau de chamois, peu importe dans quel bois le bâton est taillé. De Maistre, qui serait en quelque sorte l'ancêtre des démocrates-chrétiens lécheurs de cul, si la démocratie-chrétienne n'était pas une grosse baleine en voie de disparition, et ses cornacs des lutins dans le genre de Bayrou ou Sarkozy, vu que De Maistre en pince plutôt pour les grands dictateurs sanglants.

  • Le Diable dans l'Eglise

    Depuis quelques années je m'escrime à tenter de convaincre plusieurs blogueurs "chrétiens-libéraux" de renoncer à mêler le christianisme à la défense d'intérêts moraux nécessairement particuliers. En vain. La plupart de ces blogueurs pratiquent d'ailleurs une censure stricte.

    Contraire à l'enseignement de saint Paul, la tactique démocrate-chrétienne consiste à se référer à l'Ancien Testament des juifs pour pallier les lacunes du christianisme dans le domaine de la morale, faisant comme si ces lacunes n'étaient pas intentionnelles. L'amour dont parle le Christ n'est pas moral, il n'a aucune utilité sociale. Le christianisme est même une incitation à faire ce qui n'est pas moral, à renverser l'ordre habituel des préoccupations humaines, invaincu par le décalogue. Ce dernier n'est même pas "moral" au sens commun de la morale païenne ou naturelle ; il l'est moins que le droit de vie et de mort de parents sur leurs enfants, ou d'un Etat sur les citoyens qui le composent.

    Qu'il soit intentionnel ou le fruit de l'ignorance, le mélange du christianisme avec la philosophie morale païenne est impossible. Il est stupéfiant de constater que celui qui a le mieux dénoncé cette imposture cléricale, Francis Bacon Verulam, fasse l'objet d'attaques de la part du pape, c'est-à-dire du chef d'une Eglise dont les moeurs scandalisent l'opinion publique. La religion de Platon est incompatible avec le christianisme, dit Bacon, sachant mieux que Thomas d'Aquin la part du pythagorisme chez Platon. C'est au contraire la science des païens qui ne heurte pas le christianisme, quand cette science est exacte (il faut rappeler que Bacon est l'adversaire le plus farouche de Galilée, dont l'archaïsme va jusqu'à défendre la théorie du purgatoire plusieurs siècles après Dante, et qui a introduit après Copernic (le "Polonius" de Hamlet), l'anthropologie dans le christianisme et la science.

    Les adversaires de l'Eglise romaine qui l'accusent aujourd'hui de n'être qu'une secte satanique d'"illuminatis" doivent savoir que la science de Copernic et Galilée, est une des principales sources de la prétendue "science anthropologique", qui revient à une psychologie du cosmos.

    +

    Mon combat contre le clergé démocrate-chrétien avait commencé avant que n'éclatent à répétition scandales et histoires de moeurs abominables dans le clergé romain. Ils sont un avertissement, un signal de plus que la raison morale est antichrétienne. L'Eglise romaine, même si elle est prise comme caricature, n'est d'ailleurs pas le seul lieu aujourd'hui où le discours moral puritain voisine avec la prostitution et la pornographie.

    S'il y a encore au sein de l'Eglise romaine des personnes éveillées, possédant assez de courage et d'énergie pour donner à leur vie un sens véritablement spirituel et non seulement moral (la morale est la loi des imbéciles), ces scandales doivent les piquer au vif. Si l'Eglise romaine, qui s'est vidée de ses savants, théologiens, historiens ou même artistes, dans le domaine moral où elle s'est bizaremment repliée, n'a même pas un comportement conforme aux bonnes moeurs qu'elle prône... à quel jeu joue-t-elle ? où entraîne-t-elle ses militants ? ne répète-t-elle pas le pharisaïsme et ses offrandes inutiles à Dieu ? qui sert-elle vraiment ? Les enfants de Hamelin suivent-ils le diable, sachant qu'il est le diable ? Non, ils le suivent parce qu'il joue une musique entraînante et douce à leurs oreilles.