Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

shakespeare - Page 5

  • Rome ou la Prostituée

    Un certain nombre d'esprits réactionnaires, au sein de l'Eglise romaine, se sont élevés au cours de l'histoire de cette institution contre son clergé. Pour plus de commodité, je les qualifient "protestants", bien que leurs critiques visent les hommes : clercs, évêques ou papes, et non l'institution elle-même.

    Le cas le plus connu est celui de Dante Alighieri, qui retourne la morale catholique elle-même, puisque, pour ainsi dire, il projette les papes dans l'enfer. D'une certaine manière, les derniers évêques de Rome prouvent que Dante s'était lourdement trompé : le pouvoir politique ne peut être scindé du pouvoir moral ; l'économie est capitaliste, par conséquent les moeurs portent son empreinte, donc les démocrates-chrétiens sont des chiens, puisque leur puissance repose sur la sueur et le sang d'autrui et la négation de l'amour. Cette erreur de jugement de Dante -sa foi dans un régime laïc, dont l'Eglise sortirait purifiée-, n'est pas la seule raison pour Shakespeare de rejeter Dante : - que vient faire Virgile dans le christianisme ?

    On peut indiquer aussi parmi les "protestants", plus récemment, Léon Bloy et Georges Bernanos. Bloy n'hésite pas à vitupérer le clergé catholique, qu'il accuse d'être mondain. Bernanos ne ménage pas ses confrères catholiques, et affiche utilement son dédain du métier d'écrivain ou d'intellectuel, sentant sans doute trop le rapport que ce genre de "métier" peut avoir, dans le monde moderne, avec le pharisaïsme.

    Cette réticence à critiquer l'institution, ses fondements, sa mécanique institutionnelle, est le fait de l'ignorance historique, principalement. Bloy invente ainsi un âge d'or chrétien, médiéval, qui n'a pas existé, et qu'il aurait été le premier à détester, étant donné son peu de goût pour la casuistique et la philosophie platonicienne, dont les effets pernicieux se font particulièrement sentir en ce temps-là.

    La lecture de l'apôtre Paul renseigne aussi sur le fait que l'épouse du Christ, à laquelle l'Eglise est comparée, ne peut avoir une forme institutionnelle, puisque "les oeuvres de la loi", dit saint Paul, ne sauvent pas. L'Eglise romaine est donc dans le prolongement de la synagogue.

    Couramment les institutions politiques païennes sont représentées sous les traits d'une femme : ville, état, voire continent ; de médiocres artistes ont d'ailleurs souvent représenté Marie, mère de Jésus-Christ, dotée de symboles païens, oubliant que c'est ce que la soldatesque romaine fit avec Jésus-Christ, confondant sa royauté avec la monarchie divine des païens, qui repose sur le droit naturel et la providence. On observe ainsi que le symbolisme chrétien inverse le symbolisme païen élémentaire ou naturel. Comme le royaume de Jésus-Christ renverse les valeurs babyloniennes ou égyptiennes des royaumes humains dits "de droit divin", l'Epouse du Christ est un symbole historique qui renverse celui de la tentatrice primitive, Eve, dont la grande Prostituée ne fait que prolonger le discours.  Les siècles doivent s'achever avec l'union de l'épouse véritable, c'est-à-dire l'Eglise véritable, et non celle qui passe son temps à se justifier comme une prostituée, avec son époux.

  • La Censure

    La censure qui opère efficacement au service du confort intellectuel est la censure de la vérité. On voit fréquemment les vieillards se momifier dans la certitude que la vérité n'existe pas. Il est fort douteux qu'ils l'ont jamais recherchée, si ce n'est sous la forme de quelque formule magique.

    L'idée que la vérité n'existe pas, circule comme un opium apaisant au sein de la société. La vérité ne procure aucun confort physique, et le commun des mortels n'aspire à rien d'autre qu'un peu de quiétude. La fascination des peuples bovins pour les animaux, celle de Nitche, vient de ce qu'ils n'ont pas de pensée, et sont donc moins tourmentés. L'homme rêve en secret d'être un robot, animé par la mémoire et agissant par réflexe.

    J'ai l'habitude de prendre pour exemple de censure moderne le voile de mystère dont l'université enveloppe Shakespeare. Je ne parle pas du mystère qui entoure la biographie de Shakespeare, mais du sens de ses pièces. - Gardez-vous de la science des élites, dit Shakespeare, qui avait prévu qu'on tenterait de l'étouffer.

  • Besoin d'amour

    La subversion de l'amour procède comme celle du christianisme. Le besoin d'amour est mis à la place de l'amour, comme le besoin de dieu est mis à la place de dieu. Dieu a-t-il besoin de l'homme ? Non. Tandis que la nature est difficilement concevable sans l'homme, quoi qu'en disent les adeptes du transformisme des espèces, hypothèse elle-même inconcevable en dehors du prisme humain.

    Il est donc aussi difficile pour l'homme d'appréhender dieu qu'il lui est facile de faire la démonstration de la grande architecture du monde (666). C'est, en gros, le drame du prophète Job, que cette distance qui le sépare de son dieu - celle de la bêtise humaine -, tandis que les païens reçoivent tous les jours des témoignages de la présence du grand architecte auprès d'eux, "tutélaire" comme un père ou une mère pour un enfant. Même pour Jésus, dieu ne semble pas bouger le petit doigt, ce qui déclenche les sarcasmes des assassins Juifs et Romains, au nom de la loi.

    L'homme a-t-il besoin de dieu ? Non. Les élites ne peuvent se passer d'un principe qui inspire le respect aux masses qu'elles gouvernent, mais l'homme n'a pas plus besoin de dieu qu'un animal requiert d'être domestiqué. Indiqué comme un besoin, dieu n'est que le principe conçu par les élites pour intimer à la masse le respect de ses possessions. Dans les régimes dits "laïcs", c'est la culture qui joue ce rôle. La culture pour les niais, l'argent pour ceux qui le sont un peu moins.

    C'est ce qui explique l'absence de dieu, mais aussi de l'amour, dans un monde bourgeois ou capitaliste organisé en fonction des besoins ou de la nécessité. Pour ce qui est d'exclure dieu des arts et des lettres, c'est-à-dire de la culture, c'est d'abord le clergé catholique qui s'en est chargé. La technique de Pascal est exemplaire, mais elle est loin d'être le seul exemple. La technique de Pascal est typiquement cléricale, et Voltaire ne la caractérise pas ainsi suffisamment : elle consiste à expulser dieu de la conscience humaine au profit d'un principe d'organisation essentiel : le hasard. Dans l'ensemble, il faut dire que la méfiance atavique du Français vis-à-vis des mathématiciens et des mathématiques est bien fondée. Il faut s'en méfier autant que des femmes, car tous leurs raisonnements partent d'eux-mêmes.

    Un monde sans amour est l'enfer. Si Shakespeare inspire parfois le respect, même à ceux qui n'y comprennent rien, c'est parce qu'il écrit au milieu de l'enfer, que les esprits faibles et les esprits manipulateurs s'entendent pour situer au-delà du moment présent. Pratiquement toute la religion ou la culture est faite pour ça : pour mettre l'enfer et la mort à distance. Ce qui dissout presque instantanément la niaise Ophélie, n'est pas le mépris ou le rejet de son fiancé, mais la conscience subite que le monde dans lequel elle vit ne connaît l'amour que sous la forme d'un subterfuge. Ophélie n'est pas, contrairement à ce qu'elle croit, la fille chérie de son père, mais un vulgaire appât ; pire qu'une putain, car la putain sait qu'elle est un appât, et que la société n'est qu'un bras de fer. La putain est animée par l'énergie du désespoir : la petite Ophélie raisonne comme un fromage à pâte molle.

    Shakespeare est l'auteur d'une charge d'une violence inouïe contre la culture occidentale. Les papes sont à quatre pattes dans la boue, cherchant leurs lunettes. Les rois se tiennent la gorge à deux mains, pour tenter de retenir le sang qui s'en écoule. Le cinéma : le cinéma est un invention uniquement pour tenter de cautériser la plaie que Shakespeare a ouverte.

    Ne laissons pas Shakespeare tenir sa position seul à la bataille d'Armagédon. Prenons la milice de Satan à revers.

  • Tête de gondole

    Les questions sexuelles divisent et agrègent les bourgeois. On se donne les raisons de vivre qu'on peut. Shakespeare a déjà réduit tout ce fatras à néant. Seule l'épaisseur de la couenne empêche ce gros porc de Stendhal de sentir l'épée de Shakespeare dans la chair de l'Occident. Ophélie, elle, ne s'y est pas trompée.

  • L'Art chrétien

    A la question : y a-t-il un empêchement pour le chrétien de s'adonner à l'art, comme le juif fidèle aux commandements de dieu ? La réponse est : oui, le plan de la culture, c'est-à-dire de l'idolâtrie, est signalé au chrétien comme étant incliné vers la mort, parallèle au plan de la chute.

    On distinguera ainsi facilement les vrais témoins de Jésus, de ceux qui, feignant de le suivre, parlent au nom de la bête.

    L'art chrétien fait nécessairement table rase de la culture. Et nul n'a réduit en cendres la culture occidentale comme Shakespeare. Plus vous lisez Shakespeare, mieux vous le comprenez, plus vous saisissez que la civilisation occidentale repose sur le néant, et qu'elle est ainsi inférieure à toutes les civilisations précédentes : elle est sans clef de voûte. Sa clef de voûte consiste dans un mensonge qu'il est nécessaire de renouveler en permanence. En effet, la bête a été frappée une première fois ("bête de la mer") ; sous la forme de la "bête de la terre", elle subsiste et semble avoir recouvré des forces, triompher, même, dans le libéralisme ou la démocratie-chrétienne: en réalité, la bête convulse.

    Pour se défendre contre la vérité, épée dont le tranchant s'est accru de la révélation du Messie et de ses apôtres que la vie, en soi, ne vaut rien, les élites morales et politiques sont contraintes d'ourdir une culture dont le mensonge excède la foi, mêlée de raison, des régimes païens antiques. Autrement dit: la part d'inconscience, dans l'Occident moderne, est accrue ; par conséquent la part d'irresponsabilité. Cela se voit particulièrement dans son art. L'Occident verse donc de plus en plus dans la folie, d'une manière irrémédiable, et dont la forme la plus banale est le gâtisme.

    La fuite en avant de la civilisation occidentale s'explique, comme toute fuite, par la peur. Dans la fuite, l'instinct ou la volonté sont privilégiés sur la pensée. Contrairement à la culture païenne traditionnelle, animée par une crainte raisonnable de la mort, la culture occidentale moderne est plus effrayée encore par la vérité. La société moderne est plus totalitaire et moins démocratique encore que les sociétés païennes, dans la mesure où même le domaine culturel est régenté par les élites. Il n'y a pratiquement plus de culture populaire dans l'Etat totalitaire. Rien dans la culture des Etats-Unis ou presque qui relève de l'initiative populaire et ne soit pas appuyé sur les banques.

    Est-il nécessaire d'être chrétien pour le comprendre ? Est-ce qu'il ne suffit pas d'un minimum de conscience pour comprendre que la "culture scientifique" dissimule une grossière imposture, car la science combat forcément ce qui est de l'ordre de la culture. En somme qu'il n'y a pas de science "collective", mais que l'individu, seul, peut être savant. Le plan collectif n'autorise que le partage des convictions, c'est-à-dire la culture ou la religion. Le savant méprisera nécessairement l'homme d'élite, en raison de l'appui de celui-ci sur la masse et les choses quantitatives. Toutes les paraboles de Jésus-Christ, pratiquement incompréhensibles du point de vue élitiste ou politique (le point de vue platonicien, qui est celui de Judas Iscariote d'après son évangile), en revanche sont acceptables du point de vue scientifique, au regard duquel l'ordre humain est seulement nécessaire, ce qui ne signifie pas fondé sur l'expérience ou vrai.

    Si l'Occident moderne est dépourvu de métaphysique véritable, c'est pour le besoin de son organisation.

    Le régime républicain, non seulement a peu à voir avec les Lumières, mais il prolonge la haine de l'Eglise catholique romaine pour la science dénoncé par les Lumières, suivant la même méthode que les évêques de Rome et pour les mêmes raisons. La science républicaine est au niveau de la culture scientifique, c'est-à-dire de la religion.

  • Comment le Christ

    ...nous ressuscite :

    Le Christ n'incite pas plus à la vertu qu'à la débauche, à la discipline qu'à la révolte, points de vue étroits et plus ou moins sciemment issus de la matière vivante. La morale abstraite la plus futile, ou la plus pernicieuse des catholiques romains, n'est rien à côté de la matière, qui se moque bien des instruments de mesure humains.

    Simplement le Christ dit : mon message n'est pas de cet ordre-là. Je ne suis pas Zarathoustra, ni Prométhée, Platon ou Mahomet. Tant pis pour Judas. Je suis celui qui peut vous délivrer de la condition humaine scellée par le péché, non pas celui qui fournit l'outillage pour supporter cette hypothèque le mieux possible. Le discours de la méthode est constitutif de l'aveuglement des élites, qui parviennent plus facilement à l'équilibre et à la vertu, s'en croient "justifiées", voire prédestinées, et sont prêtes à massacrer pour conserver leur position avantageuse... temporairement.

    Et comme Shakespeare se fait christ à la demande de l'ange, il peint l'histoire et les élites à l'avant-garde de cet enfer qu'elles nomment "civilisation", et qui ressemble aujourd'hui à la prostate du vieux tyran Oedipe.

    Le Christ nous ressuscite maintenant... ou jamais. Ne croyez pas les veuves et les pharisiens, dont la vertu de patience est déduite du point de croix.

  • Dialectique contre Ethique

    Cette note est pour accompagner Fodio dans l'étude des sonnets de Shakespeare, où le grand prophète chrétien de l'Occident met littéralement le feu à la culture chrétienne médiévale afin de faire table rase de la morale catholique romaine, entièrement satanique.

    Les sonnets de Shakespeare sont donc le plus grand poème chrétien illustrant la dialectique chrétienne, opposée à l'éthique païenne binaire.

    Dès qu'un chrétien ou un juif invoque l'éthique, vous pouvez savoir grâce à Shakespeare que vous avez affaire à un imposteur: ce que les chrétiens authentiques nomment un "fornicateur".

    Jamais civilisation n'a porté de masque plus ignoble que celui de la démocratie-chrétienne, dont le rapport avec "l'odeur du Danemark" est très étroit. Shakespeare a-t-il prophétisé le nazisme ? Non, il a prophétisé bien pire encore, conformément à l'apocalypse. Un esprit divisionnaire extrême, qui ressemble à la convulsion de la bête de la terre, et qui laissera les fidèles apôtres du Christ indemnes. 

    Shakespeare témoigne d'une conscience chrétienne aiguë de l'écartèlement de l'homme par deux forces antagonistes. Il les décrit dans ses sonnets, l'une comme un ange, "un homme parfaitement beau" (sonnet 144), l'autre comme "une femme à la couleur maligne" (ibidem). Quelques benêts dans l'Université y ont lu un aveu 

    de bisexualité ; ça tombe bien puisque Shakespeare, après Rabelais, dissuade de prendre le savoir universitaire très au sérieux. Il n'y a pas besoin d'une théorie du complot pour comprendre la raison de la médiocrité de l'enseignement académique : agrégation et panurgisme suffisent à l'expliquer.

     

     

     

    Le "prince charmant" des contes chrétiens occidentaux n'est pas plus "sexué" que la vierge Marie, quoi qu'il soit nécessaire de tout érotiser pour fourguer des indulgences ou le purgatoire. Ce prince symbolise

     l'Esprit divin, combattant l'iniquité. L'histoire, pour les chrétiens, commence par la chute d'Adam et Eve suivant la mythologie de Moïse, et s'achève par la résurrection de Jésus-Christ (anti-Adam), et de son épouse, l'Eglise (anti-Eve). Comme Moïse, inspiré par dieu, a conçu une mythologie de l'origine du monde et de la chute, qui entraîne la mort de l'homme, Shakespeare conçoit une mythologie de la fin des temps. 

    Partout dans l'oeuvre de Shakespeare-Bacon, les sonnets aussi bien que les pièces, on retrouve ce symbolisme historique ou apocalyptique.

     

     

    L'entreprise de Shakespeare peut se comparer à celle de Dante Alighieri, à condition de comprendre que Shakespeare rétablit l'histoire et la science contre l'éthique et la philosophie platoniciennes du poète italien, sans fondement dans les saintes écritures. La Béatrice de Shakespeare est pure, comme l'éternité, de considérations anthropologiques, nécessairement charnelles, portant la couleur maligne, écarlate ou pourpre, du péché.

     

    - Shakespeare sait très bien la tendance de l'homme à tout traduire sur le plan charnel ou érotique. Cette tendance n'épargne pas l'ère chrétienne; elle est représentée sous la forme de la grande prostituée.

    Bacon développe par ailleurs l'idée, opposée à la psychanalyse, que la chair est le principal obstacle à la conscience et à la science. Elle l'est plus encore lorsqu'elle est sublimée dans des théologies puritaines odieuses et qui frisent la démence sado-masochiste (Thérèse d'Avila). L'ivresse de la chair est moins grande chez Sade ou Don Juan qu'elle n'est chez certains religieux dévôts, parfois totalement abstinents mais dévoués à un culte érotique.

    - La dialectique chrétienne, rappelée dernièrement par Karl Marx d'une manière moins imagée, implique contrairement à la foi et à la raison païenne animiste (tous les paganismes ne sont pas des animismes), implique de ne pas considérer l'âme autrement que comme un "principe vital", indistinct du corps. La raison pour laquelle il n'y a ni purgatoire, ni "espace-temps" au-delà de la mort dans le christianisme, que celle-ci n'est pas une étape nécessaire, est liée au fait que l'âme n'a pas dans le christianisme d'existence séparée ou autonome. C'est le sens chrétien de "la résurrection des corps" : la personnalité morale, juridique, n'a pas de fondement chrétien. "Laissez les morts enterrer les morts !" dit Jésus, car le culte des morts est essentiellement païen.

    Pour le chrétien, tout se joue dans l'enfer, ici et maintenant. Satan passe l'humanité au crible.

    Le christianisme n'est pas "binaire", comme sont les religions "anthropologiques" ou "morales". Non seulement le chrétien reconnaît qu'il y a un aspect positif dans Satan, et non seulement négatif, mais il reconnaît que c'est l'aspect de la santé ou de la beauté (au sens platonicien) sur le plan personnel, ou de la politique lorsqu'elle est équilibrée, dans lequel se traduit cet aspect positif.

    C'est bel et bien un sens chrétien qu'il faut donner à la réforme de la science selon Francis Bacon Verulam (alias Shakespeare), et non censurer cet aspect comme font généralement les universitaires qui traduisent Bacon à leur convenance, suivant une tendance équivalente aux méthodes inquisitoriales du moyen âge. Rien n'autorise le droit canonique !!! Il faut le dire et le répéter face aux chiens qui prétendent le contraire, et se mettent délibérément en travers de la voie de l'Esprit.

    Le droit canonique est une insulte à Paul et son épître aux Hébreux. C'est la manifestation d'un pharisaïsme odieux, qui entraînera ceux qui s'y fient dans l'étang de feu.

    La réforme de Francis Bacon vise en effet deux buts concordants, dont les universités européennes n'ont JAMAIS tenu compte (ce que Bacon avait sans doute prévu) : en finir avec la philosophie platonicienne (il met plus ou moins Aristote dans le même sac, sachant qu'Aristote est à moitié platonicien, et qu'il a fini par rompre avec le pythagorisme et la croyance égyptienne dans l'âme séparée du corps) et revenir à la mythologie d'Homère, porteuse de vérités beaucoup plus profondes que l'éthique de Platon. Par Homère, Bacon veut renouer avec un universalisme dont il sait qu'il emprunte tout à Moïse. L'opposition d'Achille le païen et d'Ulysse le juif est déjà une dialectique illustrée.

     

  • Grec contre latin

    "(...) Mais après la Réforme, il fut confirmé que le latin était le langage de l'Eglise catholique, et le grec celui de la culture protestante (sans compter, bien sûr, les langues vernaculaires dans lesquelles la Bible protestante était traduite). Le concile de Trente (1545-1563) interdit aux catholiques la lecture des Bibles grecque et hébraïque, sauf dans le cas de chercheurs spécialement autorisés, et aux yeux de l'Eglise de Rome l'étude du grec devint synonyme d'hérésie. En conséquence, plusieurs savants hellénistes furent condamnés au bûcher en 1546 pour "offense à la foi" par le catholique roi de France François Ier, en dépit de la royale dévotion aux arts et aux lettres. Dans les pays protestants, par contre, l'étude du grec était encouragée assidûment et, jusque dans les colonies protestantes, le grec devint un élément du cursus scolaire ordinaire. En 1778, par exemple, le recteur Hans West ouvrit à Christiansted une école où l'on enseignait aux enfants des planteurs les oeuvres d'Homère et d'autres poètes classiques. Ne pas connaître le grec devint, dans les pays protestant, un signe d'ignorance. Dans Le Vicaire de Wakefield, roman d'Oliver Goldsmith datant de 1766, le recteur de l'Université de Louvain, un sot, s'en vante en ces termes : "Vous me voyez, jeune homme, je n'ai jamais appris le grec, et je ne pense pas qu'il m'ait jamais manqué. J'ai eu la coiffe et la robe de docteur sans le grec ; j'ai dix mille florins par an sans le grec ; je mange de bon appétit sans le grec ; et, bref... ne connaissant point le grec, je ne crois pas qu'on y trouve quelque bien."

    Cette opposition eut des conséquences considérables : à partir du XVIIe siècle, Homère fut étudié avec rigueur dans les universités anglaises, allemandes et scandinaves, alors qu'en Italie, en Espagne et en France on le négligeait au profit de Virgile et de Dante. (...)"

    (Alberto Manguel, L'Iliade et l'Odyssée)

    Avec Shakespeare, le plus grand helléniste britannique, l'orientation de l'Angleterre est nette vers le grec. Sans la traduction et la compréhension d'Homère, l'Occident n'aurait pas connu la tragédie. Elle se serait limitée au drame bourgeois et du carnaval dionysiaque, à l'opéra pour les bonnes femmes et les officiers de cavalerie.

  • No Problem Play

    - Un certain nombre de pièces de W. Shakespeare sont dites "problématiques" ou "énigmatiques". Mais ce n'est pas Shakespeare qui manque de simplicité, ce sont les universitaires qui tentent de l'interpréter qui sont débiles ou tordus, qui sont des "stylistes", tandis que Shakespeare se moque du style.

    - W.S. sait parfaitement que le langage est l'instrument favori des habiles pour étrangler les plus faibles parmi les hommes. A l'aide du langage, des mondes qui n'existent pas, infernaux ou paradisiaques, sont fabriqués par les élites afin de se débarrasser d'une partie du genre humain, selon l'usage des oubliettes dans les châteaux-forts autrefois.

    - W.S. le sait, ainsi que tous les chrétiens : "Ce qui sort de la bouche de l'homme est ce qui souille l'homme." Par conséquent : Shakespeare N'EST PAS UN AUTEUR BAROQUE. L'affirmation contraire, d'un prétendu spécialiste, doit conduire à le déconsidérer complètement. Il y a des édifices élevés par de soi-disant chrétiens, comme les cathédrales, le requiem de Mozart, les thèses juridiques de Thomas More, le théâtre de Claudel, etc., et bien des choses plus subversives encore, qui n'ont aucun fondement dans les saintes écritures, mais dans la religion païenne "anthropologique", c'est-à-dire essentiellement juridique et mathématique : par l'homme, pour l'homme, selon l'homme ; pour être plus précis : SELON l'élite, car c'est elle qui, dans le cadre juridique, impose systématiquement sa définition démoniaque de l'homme au reste des hommes.

    Comprendre Shakespeare, cela commence par comprendre que le christianisme n'est pas une religion anthropologique, et que Shakespeare s'applique de toutes ses forces à réduire à néant cette idée, typique de l'apostasie du clergé romain.

    - La méthode de Shakespeare est empruntée à Homère et aux tragédiens grecs, délibérément. En effet Homère, contrairement à Socrate, Platon ou Aristophane, n'est pas un anthropologue. Shakespeare sait reconnaître dans les religions antiques celles qui dérivent du culte égyptien abhorré des juifs. Non seulement Homère n'est pas anthropologue, mais il combat l'anthropologie.

    - Qui ose mêler la science juridique à la théologie, commet le crime le plus grave contre l'Esprit, puisqu'il commet le péché qualifié de "fornication" dans l'évangile, qui consiste non pas dans le coït ou l'acte de débauche physique du sodomite, mais dans l'exaltation de la chair. L'extrême fermeté de Shakespeare à dénoncer le monachisme s'explique ainsi : il est, dans l'ère chrétienne, une des principales sources, à côté de l'islam, de la subversion du christianisme.

    - La difficulté à saisir et apprécier les pièces de Shakespeare, non pas de l'érudit ou de l'expert cette fois, mais du grand public, vient de l'environnement culturel, et de ce que, pratiquement, depuis le XVIIe siècle, la méthode de Shakespeare n'a plus été employée, de retourner ainsi que le fait Hamlet, le divertissement contre lui-même, d'interpeller le spectateur ou le lecteur, à un moment où il s'adonne à l'activité humaine la plus dégradante, qui fait de lui une sorte de sous-homme. L'habitude s'est perdue depuis des siècles de divertissements qui ne procurent pas le divertissement ou ne visent pas à conforter le spectateur ou le lecteur dans ses préjugés. Il faut comprendre Shakespeare comme le contraire du cinéma.

    En outre, si Shakespeare s'adresse à un public qu'il veut ramener au sens chrétien authentique, très éloigné des billevesées médiévales et de pratiques rituelles païennes sous l'apparence chrétienne, ce public n'est pas tenu dans l'ignorance absolu de la lettre et de l'esprit des évangiles comme il est aujourd'hui, à commencer par les milieux démocrates-chrétiens, véhiculant une idéologie plus trompeuse encore que le nazisme ou le marxisme-léninisme. Une idéologie qui cherche à persuader de ce mensonge hénaurme qu'il y a quelque chose de chrétien ou d'évangélique dans la démocratie. La perfidie de ce milieu est telle, en France, d'ailleurs, qu'il n'y a pratiquement aucun penseur français à chercher à tromper délibérément le peuple en lui faisant croire que la démocratie est autre chose qu'une démagogie. Tel, comme Tocqueville, a pu sincèrement croire qu'il pouvait en être autrement, pour reconnaître s'être trompé ensuite. D'ailleurs, en tant qu'historien, Tocqueville est dès le départ complètement ignorant, et en ce sens plus proche des Allemands ou des Américains dont la conscience exclut quasiment l'histoire, dont le nationalisme est pratiquement un négationnisme.

    On pourrait résumer la distance qui sépare le grand public de Shakespeare, à ceci que le grand public aujourd'hui ignore ce qui sépare le paganisme du christianisme, y compris quand ce public est chrétien. Mais la vérité, pas plus que dieu, n'a besoin d'être comprise par l'homme pour perdurer. Donc Shakespeare demeure, et son message jusqu'à la fin des temps, qu'il s'agit pour Shakespeare de provoquer, contrairement à l'occupation favorite du clergé, en quoi il se fait complice décisif des charniers humains, qui consiste à faire durer le monde : à maintenir la pyramide des désirs humains en place coûte que coûte. Chaque mensonge pour Shakespeare a pour rançon la combustion de tonnes de chair humaine. Ne demandez pas à Shylock ou Polonius de traduire Shakespeare convenablement.

    - Un exemple : "Roméo & Juliette" : par cette pièce Shakespeare illustre comment et pourquoi les clercs catholiques, au moyen-âge, ont introduit la fornication au coeur de l'édifice social. Comment, sous prétexte de christianiser des institutions païennes, le clergé a rendu païen le message évangélique, conduisant en enfer les innocents qui leur font confiance, au lieu de les conduire au paradis, selon leurs belles bannières et slogans. Qui ignore tout des évangiles aujourd'hui, ne pourra reconnaître dans l'amour de Roméo pour Juliette, et vice-versa, sous des prénoms choisis par Shakespeare pour leur connotation païenne, et non comme le fait Claudel par goût des pommes de terre, la traduction de ce qui est dit "fornication" dans le nouveau testament.

    - Le spectateur moderne croit qu'on lui propose une pièce psychologique, alors qu'elle est historique. Shakespeare peint un couple de possédés, dont seule l'imbécillité est typiquement moderne, persistante dans l'ignominie de l'homme moderne, son habileté particulière à assassiner par derrière, - typiquement cléricale ou féminine.

    Aucun historien n'est moderne, et surtout pas Shakespeare, qui domine largement tous les historiens de l'Occident. Ce que dit l'historien n'a de valeur qu'à présent. Dans son histoire prophétique, Shakespeare a aussi prévu la cacophonie de l'université, et que de ce lieu d'aisance sortirait le principe divisionnaire de la race de fer. Hamlet reverra Fortinbras, et ce jour-là leurs positions seront inversées.

  • Lire Shakespeare

    Une énième traduction des sonnets de Shakespeare vient de paraître. Gare aux traducteurs, il y a 90% de traîtres parmi eux.

    Le dernier en date, arrogant connard sortis de l'université, commence par dire que Shakespeare n'est pas chrétien, alors qu'il ne connaît le christianisme que par ouï-dire ou par la démocratie-chrétienne, cette putain de charogne. Ce genre d'abruti ferait bien de laisser Shakespeare en paix et d'écouter du Bach ou du Mozart, je ne sais trop quel acolyte de Satan du même genre.

    A ceux qui veulent lire les sonnets de Shakespeare en français, je conseille la traduction de François-Victor Hugo, inégalée à ce jour, et qui le restera sans doute à jamais, en raison du déclin de l'esprit français.



  • Contre Bernanos

    En réponse à Fodio, qui cite Bernanos sur son blog, sincère royaliste sans doute, mais étrange cependant dans une religion qui ne reconnaît de pouvoir royal que celui de dieu, ou celui du christ, qui a défendu à ses apôtres de l'appeler "maître". Etrange Bernanos, qui semble ignorer que le XVIIe siècle des rois tyranniques est marqué dans son propre pays du sceau de Satan.

    Bernanos citant le curé d'Ars : "Ce que je sais du péché, je l'ai appris de la bouche même des pécheurs."

    Ce que les disciples de Jésus-Christ savent du péché, il ne l'ont pas appris de l'homme, qui n'en sait rien de plus qu'Adam et Eve; ils l'ont appris de Moïse et de Dieu. Le pécheur, moi, vous, tout mortel, ne peut pas regarder le péché en face, car cela reviendrait à regarder la mort en face, et non dans un miroir comme la basse condition humaine l'impose. Sauf peut-être au seuil de se résigner à mourir, nul homme n'est capable sans l'aide de dieu et ses prophètes de voir le péché en face. On a tous besoin de sentir qu'on est quelque chose, et non pas un tas de molécules en combustion. La culture de vie des païens les plus terre-à-terre charrie le péché comme le torrent charrie les gouttes d'eau. Jésus-Christ est assassiné - il est haï par Nitche, pour avoir définitivement rendue caduque la culture de vie, et il ne faut pas beaucoup plus de lucidité que des suppôts de Satan comme Baudelaire ou Nitche pour reconnaître dans l'argent moderne le dernier souffle de vie du monde.

    Donc seule la parole de dieu, qui est son Esprit, permet de voir le péché en face sans être anéanti par cette vision. L'aspiration à la connaissance de la parole divine est l'aspiration à être pur et lavé du péché - avant d'atteindre cette pureté éternelle, à être secouru par une force contraire à celle soutenant l'homme ordinaire, qui est sa foi ou son espoir, plus ou moins puissante suivant la vertu de cette homme ou de cette femme. Les rois sont faibles, nous dit le prophète Shakespeare, car ils sont appuyés eux-mêmes sur une masse mouvante, et prête à les noyer à chaque instant.

    Autrement dit : l'apocalypse ou le péché. C'est tout le crime du clergé romain (que Bernanos ignore obstinément, condamnant l'intellectualisme sans voir la part immense des clercs dans la casuistique, jusqu'à faire du catholicisme une religion de philosophes), le crime du clergé de faire écran à l'apocalypse, et de contraindre ainsi l'humanité au péché; de restaurer la mort dans ses droits en même temps que le péché, dont le Messie des chrétiens a levé l'hypothèque, rendant toutes les choses nécessaires à sa survie, inutiles pour son salut.

    Le péché et la mort confèrent au clergé un pouvoir immense sur les hommes, en particulier les ignorants, exactement celui que la maladie et la mort confèrent aux médecins aujourd'hui, en un sens plus vrai, car plus concret que celui du clergé démodé, qui d'ailleurs s'incline désormais devant la médecine, vaincu sur un terrain où aucune parabole du Nouveau Testament ne l'incitait à s'aventurer, pataugeant dans la plus barboteuse thérapie de l'âme et les syllogismes kantiens de crétins patentés, docteurs de l'Université.

    Ce pouvoir immense sur les foules, il a été ôté au clergé par le Messie, s'affranchissant lui-même de la chair et du péché. Niant que dieu réclame à l'homme des sacrifices, quand il ne lui demande que de l'aimer, ce qui n'est pas un sacrifice mais une libération. Celui qui réclame des sacrifices, et procure en échange certaines récompenses plus ou moins illusoires, maintenant l'homme dans un cercle infernal de douleur et de plaisir, de labeur et de fruit de ce labeur, n'est autre que Satan. Et la confiance en lui est comme naturelle et spontanée. Elle l'est chez le paysan, plus encore que chez l'intellectuel, qui croit pouvoir rivaliser par ses propres oeuvres avec le diable. Satan et le monde vacillent de la concurrence que les intellectuels font à Satan.

    Confronté à la philosophie, le paysan a souvent le pressentiment que la métaphysique est une imposture, une pure casuistique, qui parle moins vrai que la nature. En quoi il n'a pas tort, le plus souvent, car la culture est toujours inférieure à la nature. Plus elle prétend surmonter la nature, plus la culture est amère et médiocre - au bout du compte il ne reste plus dans la vaste porcherie bourgeoise que la gastronomie à l'intérieur, et les missiles en direction des affamés à l'extérieur.

    Mais, de ce que la nature est toujours supérieure à la culture, il ne faut pas déduire que la métaphysique n'est que du vent. Que les intellectuels simiesques en sont les plus éloignés, ne prouve pas que les choses surnaturelles n'existent pas. Homère, Shakespeare qui trucide des intellectuels dans ses pièces, Molière, ou même Balzac, ne sont pas des intellectuels. Molière sait que la charité véritable est toujours une insulte pour les cacouacs.

    Bernanos, lui, est un intellectuel, qui reconnaît la vanité de l'intellectualisme. Mais c'est Shakespeare qui mène la bataille contre la race de fer, la plus vaniteuse de tous les temps.

     
  • Exit Darwin

    "Pourquoi la conception néo-darwinienne de la nature est presque certainement fausse." Thomas Nagel

    Le sous-titre de ce bouquin récemment paru aux Etats-Unis donne lieu dans la presse française à des commentaires consternants de... bêtise. Ainsi le webzine Actualitté ; l'antagonisme n'est pas entre "athées", comme T. Nagel, et "croyants". L'antagonisme est entre les tenants d'un déterminisme biologique absolu, et ceux qui estiment que celui-ci n'est que relatif. J'ai beau partager le point de vue anti-évolutionniste de Nagel, je suis le dernier à nier que le coït (nature) obéit à une impulsion biologique, ainsi que les sentiments superficiels (culture), dont l'espèce humaine recouvre la mécanique sexuelle, afin d'en atténuer la cruauté. Non seulement le christianisme ne nie pas le déterminisme social, mais il affirme qu'il ne peut y avoir de progrès sur ce terrain. Un reste de christianisme fait sans doute dire à Nitche (qui n'est pas athée mais païen), que le mouvement culturel accompagne la décadence ou la régression. La culture libérale ou démocratique lui donne raison, tant le constat de l'infantilisme des sociétés libérales est facile à faire (quoi que Nitche soit sans solution pour enrayer le phénomène culturel qui fait de lui un déclassé, ou un spécimen en voie de disparition).

    Pour autant la société n'est pas tout. Elle ne l'est que dans les esprits totalitaires ou, selon Rabelais, grégaires, pour qui il n'est pas de salut en dehors de la famille, de l'Etat, de la nation, de la race, du couple, ou du langage, qui est en quelque sorte le "racialisme épuré" des élites intellectuelles.

    Des tas de croyants sont d'ailleurs "évolutionnistes", par conviction ou parce qu'ils se tiennent dans l'ignorance des questions scientifiques. Au plus haut niveau de l'Eglise romaine, c'est-à-dire de la curie ou de l'évêque de Rome, la mode fait loi, puisque l'incroyable préjugé y est répandu que la science et la foi sont deux choses distinctes. Peu importe que la plupart des savants modernes du XVIIe siècle soient des hommes d'Eglise, ou des philosophes préoccupés de questions théologiques. Prenons Descartes, par exemple, dont se gobergent la plupart des élites républicaines aujourd'hui. Descartes est sans doute moins préoccupé par la théologie que Galilée, Mersenne, Newton, Leibnitz, etc., mais cependant parfaitement conscient des implications de la religion sur la science, et de la science sur la religion. "Je ne veux pas examiner la question du temps dans le phénomène mécanique de gravitation, écrit Descartes, parce qu'elle est trop liée à celle de dieu." Descartes ouvre droit à la partition technocratique de la science, d'une manière beaucoup plus hasardeuse que F. Bacon, mais pas sur le mode totalitaire de la censure des questions métaphysiques.

    Les bouddhistes sont aussi généralement "évolutionnistes". Mais le bouddhisme est, pratiquement, comme la philosophie morale allemande, une religion de la résignation au déterminisme biologique. Autrement dit, à l'opposé du christianisme, le bouddhisme est une religion anthropologique, de l'homme, par l'homme, pour l'homme.

    La "culture de vie" bouddhiste ou évolutionniste ne nie pas positivement la liberté, l'amour ou la vérité, ce à quoi le raisonnement biologique déterministe devrait l'entraîner, mais elle les pose comme de simples hypothèses, d'ordre juridique ou génétique. Techniquement, ou bien la liberté est repoussée dans un au-delà fictif, ou bien elle n'a d'existence que relative, entre les hommes, en fonction de leur situation les uns par rapport aux autres. Les personnes les mieux adaptées à la société -"les escrocs", dit un philosophe français athée anti-évolutionniste- sont donc les plus libres. Raisonnement bestial, puisqu'il se mord la queue. Il place certains hommes dans la condition abominable de concevoir l'animal comme un être plus libre de ses mouvements qu'il ne le sont.

    Que l'on soit croyant ou pas, il y a de très bonnes raisons de soupçonner le raisonnement évolutionniste d'être adapté au totalitarisme. A cause de son usage par les élites capitalistes et nazies, il n'est pas rare que des athées soient hostiles au "darwinisme social", c'est-à-dire à des solutions morales inspirées de l'évolutionnisme. Il est vrai que leur hostilité va rarement jusqu'à soupçonner la mécanique transformiste d'être défaillante à expliquer comment l'individu peut parfois aller à contre-courant de la culture de vie, des statistiques ou de la vie domestique - ou l'art de l'érotisme. Si l'homme descend du singe ou de l'amibe, il ne devrait pas pouvoir produire autre chose que des objets d'art érotiques. Il ne devrait pas pouvoir prononcer, comme Léopardi, que "le suicide prouve dieu", c'est-à-dire la capacité de se soustraire volontairement au déterminisme naturel, ou au fol espoir que la vie sociale a un autre sens que d'échapper le plus longtemps possible à la mort, en se couvrant les yeux des écailles de la culture ou de la religion. En dehors de servir à se rassurer, on ne voit pas bien l'usage de la culture ou de l'éthique pour un athée ?

    Quelle est la place de l'oeuvre de Shakespeare, celle de Karl Marx, entièrement soutenues par l'énergie du désespoir, c'est-à-dire le contraire de la fureur de vivre des imbéciles et des lâches, qui ne se connaissent pas et ne veulent pas se connaître en dehors des images sociales flatteuses ?



  • Delenda est Roma

    Mon expérience est que les blogueurs d'obédience catholique romaine sont parmi ceux qui pratiquent le plus fréquemment la censure des propos contradictoires tenus sur leurs blogs. Cela va de la censure la plus stricte: Dominique Letourneau de "l'Opus Dei", par exemple, ou le crétin Patrice de Plunkett, plumitif pour secrétaires de direction démocrate-chrétiennes, à une censure plus timide, reconnue comme telle. Plus ces "catholiques" sont proches du pouvoir démocrate-chrétien, dont le caractère babylonien est assez facile à discerner, plus leur censure est stricte.

    Cette censure a une explication facile à comprendre : le catholicisme romain est, en 2013, un point de vue absolument dépourvu de fondement : il n'a ni fondement évangélique, ni fondement historique, ni fondement artistique, ni fondement politique, ni même de fondement moral ou juridique.

    On remarque d'ailleurs que les écrivains catholiques romains depuis le XIXe siècle, qui veulent participer à la restauration de la foi chrétienne, ou simplement un effort de sincérité (inutile de regarder en direction de Mauriac ou Claudel), ont rapidement été entraînés à s'interroger sur l'activité du clergé catholique romain, exactement à l'inverse des bonnes femmes qui lui font systématiquement confiance. Léon Bloy, par exemple, a une manière très française de respecter le clergé, qui consiste à lui botter le cul, du plus petit séminariste jusqu'au pape. Ne manque à Bloy que la démonstration stricte que le prêtre romain joue le rôle du pharisien dans l'histoire. C'est la raison pour laquelle je recommande surtout Shakespeare, à qui on peut se fier entièrement pour reconnaître le diable partout où il se cache, en raison d'une connaissance approfondie de la science physique. Shakespeare n'a pas attendu les feux d'artifice de la science polytechnique et du cinéma pour en dénoncer la bestialité. Puisque l'expérience du dieu de Nitche, c'est-à-dire Satan, est celle de la folie, on peut dire que Shakespeare vient en aide aux aliénés qui veulent devenir des hommes libres, en dépit du monde.

    (Les seuls sites où se manifeste une mentalité aussi étroite que celles des catholiques romains sont les sites à vocation pseudo-scientifique, tenus généralement par des ingénieurs à demi-analphabètes qui croient que l'informatique ou la médecine sont des sciences, et ne supportent pas que les dogmes scientifiques modernes, enseignés et reçus comme tels, soient critiqués.)

    J'en profite pour coller ici ma réponse à la citation d'un cardinal romain hongrois, Peter Erdö, sur le site du magazine "La Vie" : "Beaucoup de mass-médias divulguent une présentation de la foi chrétienne parfois débordante de calomnie, désinformant le public (...)"

    On pourrait en dire autant du judaïsme, mis au service de la propagande de puissants Etats militaires, ce qui constitue une mise en danger des juifs authentiques. Les mensonges des mass-médias sont donc relatifs à l'exercice de la puissance impérialiste par des Etats qui se revendiquent du judéo-christianisme. La curie romaine lutte-t-elle contre ce phénomène ? Absolument pas. Les pamphlets communistes de la fin du XIXe siècle contre la complicité des Eglises protestante et catholique et du système d'exploitation impérialiste sont-ils toujours valables ? Oui. 

    Par ailleurs, la plupart des mensonges sur la foi chrétienne ont été et restent répandus par l'Eglise catholique romaine, véhicule d'un culte manifestement païen sous l'apparence chrétienne. D'un culte plus proche du néo-paganisme que du paganisme antique, en raison de sa propension à l'insanité. Shakespeare accuse à juste titre les ordres monastiques, artisans d'une subversion extrême. La conversion d'une nation arriérée comme l'Allemagne au bouddhisme n'a pas d'autre explication que le monachisme, "gay savoir dionysiaque". Le monachisme médiéval s'est avéré aussi désastreux pour la spiritualité chrétienne qu'il a été efficace sur le plan social. Le chrétien qui n'a pas conscience que la préoccupation de l'organisation ou de l'ordre social est la plus éloignée du Christ, est plus ignorant du christianisme que ne le furent Hitler ou Nitche. Le catholicisme nie absolument que l'éthique puisse être universelle.

    C'est donc le plus parfait cynisme ou la plus parfaite imbécillité d'accuser les médias lorsqu'on est catholique romain. Pour ce qui est de la propagande, si elle est dépassée aujourd'hui par des institutions plus modernes, on peut dire que l'Eglise romaine en a pratiquement inventé la formule occidentale, la plus meurtrière et catastrophique.

  • Marx et Shakespeare

    Marx est l'écuyer qui a remis Shakespeare en selle. La vérité n'est pas la bienvenue dans le monde : mieux vaut encore Barrabas ou Andres Breivik, hurlent les pharisiens. Pourtant c'est la vérité qui, à la fin, triomphe du monde, et non l'inverse.

  • L'Immortalité

    Comprenez Shakespeare : il n'y a rien dans le nouveau testament pour étayer la théorie égyptienne de l'immortalité de l'âme humaine, sur laquelle l'Occident "judéo-chrétien" a décidé de fonder une petite civilisation oedipienne de bas-étage.

  • Anthropologie

    Derrière chaque anthropologue se cache un antichrist plus ou moins sournois. On peut dire aussi que l'anthropologie est un masque qui permet à des ignares de faire croire qu'ils sont savants. L'anthropologue n'a pas le sens de l'histoire, il a seulement celui de ses intérêts.

    C'est en tant qu'anthropologue que Polonius-Copernic est exécuté par Hamlet. Ce sont toujours des anthropologues qui jugent et condamnent Shakespeare.

    Qu'est-ce que l'anthropologie ? C'est une façon d'expliquer l'homme autrement que par la mythologie de Moïse.


  • Marx et l'apocalypse

    Karl Marx mêle à sa prose des citations de l'ancien ou du nouveau testament. Il imite en ça Shakespeare-Bacon, insurpassé dans cette méthode grâce à sa science des symboles et des métaphores, qui donne aux tragédies de Shakespeare leur densité extraordinaire.

    Un des éléments qui m'aida à reconnaître dans les ouvrages de Shakespeare l'esprit de Francis Bacon Verulam, fut que cette méthode, afin de fonder une mythologie chrétienne, requiert une connaissance approfondie de la Bible. Or Bacon contribua largement à la traduction de la bible du roi Jacques Ier.

    Le penseur argentin Enrique Dussel a consacré une étude à la diffusion par Karl Marx de l'esprit évangélique dans ses discours et essais, d'une manière à signifier que c'est le capital qui a pris la place de dieu dans l'esprit du chrétien bourgeois moderne.

    Grosso modo, Marx utilise les métaphores chrétiennes dans deux sens différents : - leur sens authentique, qui est celui d'une dévaluation de l'ordre social satanique, au profit des choses spirituelles - et d'une manière ironique, typiquement shakespearienne, afin de montrer à quel point le message évangélique a été subverti par le clergé chrétien. Même si la manière de Shakespeare frappe beaucoup plus fort les esprits, Marx fait jouer lui aussi à la bourgeoisie européenne le rôle du diable.

    "(...) On trouve dans le livre I du Capital une métaphore encore plus transparente, quand en expliquant les situations de crise, Marx écrit : "Comme le cerf altéré brame après la source d'eau vive, ainsi l'âme du bourgeois appelle à grands cris l'argent, la seule et unique richesse."

    L'analogie métaphorique ouvre une fois encore un nouveau champ de signification qui n'existe pas dans le texte biblique. Dans la Bible, l'équivalence est entre le cerf et l'âme, l'eau vive et Dieu. A présent elle est entre le cerf et le capitaliste, entre l'eau fraîche et le fétiche (l'argent, le capital). Au lieu du désir de l'âme, du mystique qui aspire à être avec Dieu, on a maintenant affaire à la cupidité, à l'irrépressible désir d'argent, de capital, cette "nouvelle divinité".

    (...) Il est un autre texte des Ecritures, le psaume 115, qui traverse - comme l'Evangile selon Matthieu 6, 19 - toute la réflexion de Marx sur la question du fétichisme : "Leurs idoles, c'est de l'argent et de l'or, /oeuvres des mains de l'homme :/elles ont une bouche et ne parlent pas,/des yeux et ne voient pas,/des oreilles et n'entendent pas,/ un nez et ne sentent pas,/ elles ont des mains et ne touchent pas,/ des pieds et ne marchent pas,/ elles n'émettent aucun son de leur gosier" (115, 4-7). (...) L'idole, ce "produit" fabriqué par l'homme, peut être faite de matière, par exemple le bois. On lit dans Isaïe : "Le bois est pour l'homme bon à brûler ; il en prend et se chauffe ; il l'allume et cuit son pain ; il fabrique aussi un dieu et se prosterne ; il en fait une statue et l'adore." (44,15). Dans son article de la "Rheinische Zeitung" déjà cité, Marx a certainement ce texte en tête quand il écrit : "Il est possible que quelques jeunes arbres soient maltraités, mais il va sans dire que les idoles de bois triompheront et que des hommes seront offerts en sacrifice (Menschenopfer)." On rencontre ce genre de métaphore dans toute l'oeuvre de Marx, en particulier dans Le Capital.

    L'Apocalypse est un autre de ses textes de prédilection. Il écrit par exemple dans les "Grundrisse" : "L'or est indépréciable nominalement, non parce qu'il exprimerait seul une valeur authentique (...), mais parce que, en tant que monnaie, il n'exprime aucune valeur du tout, mais exprime sa propre déterminité quantitative, porte inscrit sur son front un quantum déterminé de sa propre matière." Les esclaves portent sur leur front la marque de leur Maître. Marx n'ignore pas l'évangile de Luc 20, 24-25 ; "Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l'image et l'inscription ? Ils dirent : De César. Il leur dit : Eh bien, rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu." Il n'ignore pas davantage le texte de l'apocalypse 7,2 : "Ne nuisez pas à la terre ni à la mer ni aux arbres tant que nous n'aurons pas marqué du sceau le front des esclaves de notre Dieu." Et le verset 13, 16, de l'apocalypse de Jean est cité explicitement dans "Le Capital" (1873, livre I, chapitre 2) : "Et elle a fait que leur soit donnée une marque sur la main droite ou sur le front."

    Il est impossible ici d'évoquer toutes les références de Marx à la Bible. Elles sont trop nombreuses. On pourrait provisoirement conclure en disant que l'on trouve en permanence dans son oeuvre des références "métaphoriques" aux Ecritures. A certains égards, elles sèment un trouble sémantique dont la logique est de montrer au chrétien qu'il est en contradiction avec "l'évangile" en transformant fréquemment métaphoriquement son dieu en fétiche. Dans le même ordre d'idées, on peut ajouter que pour Marx, le capital était "l'antéchrist", Moloch, Mammon, le Fétiche."

    (Extrait de la revue "Europe", août-sept. 2011, traduit de l'espagnol par J.-B. Para)

     

  • L'Athéisme

    L'athéisme n'existe pas. Car vivre, c'est avoir la foi. C'est la question du salut qui divise les hommes, non pas celle de dieu.

    Croire que le salut est impossible revient à croire qu'il n'y a pas d'amour dans le monde. De fait, cette conception ne manque pas de réalisme. D'après les évangiles, il n'y a pas d'amour dans la société, entièrement bâtie sur le rapport de force et le déterminisme. Le Messie des chrétiens oppose une fin de non-recevoir à toutes les questions sociales : perte de temps. C'est la faiblesse de l'âme humaine, son aveuglement, qui incline l'homme à considérer les questions sociales essentielles.

    Shakespeare nous montre que l'iniquité particulière de l'Occident réside dans l'ordre moral chrétien, l'assortiment de la vertu païenne à une spiritualité qui ne lui accorde pas de place.

    Francis Bacon Verulam démontre dans ses essais que l'Antiquité n'a jamais été athée, comme la culture de vie païenne le prouve, et son éloge de la vertu. Certains théologiens païens ont même été capables de concevoir le salut, c'est-à-dire une certaine forme de sagesse surnaturelle, supérieure à la vertu, permettant à l'homme d'échapper à la puissance des éléments, et non comme la vertu de s'y adapter simplement.

    Bacon contrecarre donc par avance les efforts de l'université moderne dans l'autre sens, pour découvrir dans la philosophie antique "pré-chrétienne" les prémices de l'athéisme. Effort du type de l'interrogation d'un universitaire assez minable, Paul Veyne : "L'homme antique avait-il foi dans ses mythes et sa religion ?". Question équivalente : "Le citoyen républicain moderne a-t-il foi dans l'argent ?" Réponse : "Oui, tant que le cours de sa monnaie n'est pas trop dévalué ; au-delà, il bascule dans l'athéisme." L'homme, en général, a foi dans son activité quotidienne, et fait confiance à l'élite religieuse pour les questions plus théoriques. Nouvelle question : "Le citoyen républicain moderne croit-il que la littérature républicaine est autre chose qu'un simple divertissement ? Et si oui, quoi donc ? Pour quelle raison défile-t-il dans les musées et les foires d'art moderne ?"

  • L'Amour courtois

    Le mariage gay est le comble de l'amour courtois.

    De tous les sacrements forgés par l'Eglise romaine, le sacrement de mariage est celui par lequel la subversion du christianisme par l'Eglise romaine est la plus nettement visible ; comme le fait remarquer Martin Luther, ce sacrement n'a pas de fondement scripturaire. Au sein même de la gnose catholique romaine, il ne fut accordé pendant très longtemps au mariage qu'une valeur de sous-sacrement.

    Au profane qui passerait par là, je rappelle que les évangiles chrétiens n'accordent aucune valeur spirituelle, à l'opposé du bouddhisme, à l'organisation sociale ou aux lois statistiques. Le christianisme est pur de tout mysticisme sexuel, et la "fornication" dans le vocabulaire eschatologique désigne, non l'acte de chair hétérosexuel ou homosexuel en lui-même, mais le fait de prêter à l'acte sexuel une fonction qu'il n'a pas, ce qui est le propre des religions païennes.

    Pour les justes, fidèles à la parole de Jésus-Christ, qui est l'Esprit de Dieu, l'organisation sociale est démoniaque. Et on peut constater en effet que la subversion du christianisme, autrement dit le "socialisme chrétien", entraîne une occultation progressive de l'antichrist, jusqu'à l'apologie de Nitche, aujourd'hui, dans les cercles catholiques romains, après celle de Charles Maurras, au mépris le plus complet de la vérité.

    Si la dénonciation de l'amour courtois ("Roméo & Juliette") est au coeur de la littérature apocalyptique de Shakespeare, c'est pour la simple et bonne raison que l'amour courtois permet de comprendre l'histoire tragique de l'Occident moderne, son iniquité, non pas "banale" mais extraordinaire ; c'est-à-dire comment le clergé soi-disant catholique a été pendant longtemps l'artisan principal de la subversion du christianisme afin de doter la société d'une éthique et d'un régime légal; avant d'être tardivement remplacé dans cette fonction par un personnel judiciaire officiellement "laïc", mais dont les conceptions sont entièrement tributaires du régime de droit précédent.

    Une enquête sérieuse sur les "racines chrétiennes de la France", telle que l'université est incapable de produire aujourd'hui, mettrait à jour deux faits politiquement incorrects : 1/Le prolongement des institutions ecclésiastiques romaines par les institutions républicaines. 2/L'impossibilité de rattacher la notion de "racine chrétienne" aux Ecritures saintes.

    Apparemment ce sont deux camps opposés qui s'affrontent sur la question juridique du "mariage gay" ; en réalité ils sont tous les deux fornicateurs. Un camp occulte que le christianisme n'a aucun aspect juridique ; l'autre camp occulte que la principale cause d'évolution du droit est économique et dépourvue de rapport avec un humanisme quelconque. Il occulte que le droit occidental est un des outils majeurs de l'esclavagisme moderne et de ses conséquences terribles pour une partie de l'humanité, enchaînée aux caprices de l'autre.

    La barbarie, en France, tient désormais le haut du pavé. Enfants, gardez-vous de ces chiens qui disent vouloir votre bien : vous n'êtes qu'une livre de chair négociable entre leurs mains.


  • Illusion, Opium et Société

    L'illusion est le revers de la médaille sociale ; cette illusion est présente dès les actes sociaux les plus primitifs, comme le coït, jusqu'aux architectures les plus orgueilleuses.

    Le suppôt de Satan qui vient se recueillir dans une cathédrale gothique, celui-ci mérite d'être nommé mage dans son Eglise : il est bien mieux éclairé que le chef d'un petit groupe de rock satanique. Je sais de quoi je parle, j'ai longuement éprouvé l'athmosphère des cathédrales gothiques. L'art abstrait, pratiquement, comme le socialisme, répond au besoin de se recueillir des nouveaux adeptes, pas très bien informés de qui fait quoi dans la synagogue de Satan.

    La haine vis-à-vis de Shakespeare vient toujours systématiquement du clergé de Satan. Qu'elle soit haine-haine (Joseph de Maistre) ; envie spontanée de vomir ; bêtise de paysan (Claudel) ; culte rendu à Satan (le Grand Siècle) ; tentative d'enfouissement (l'université).

    Shakespeare ne se contente pas de mettre le feu à l'art décadent, comme Hitler, mais c'est toute la culture qu'il saccage et fait cramer, avec cette absence typiquement chrétienne de respect pour l'homme et ses objets de culte. Le clergé est entièrement dépossédé de ses biens. Le visionnaire, c'est Shakespeare et non Dante.